Abbaye de Torigny
Nom local | Abbaye de Thorigny |
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Diocèse | Diocèse de Bayeux |
Patronage | Notre-Dame |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | DCXCIX (699)[1] |
Fondation | 1308 |
Dissolution | 1791 |
Abbaye-mère | Aunay |
Lignée de | Clairvaux |
Abbayes-filles | Aucune |
Congrégation | Cisterciens (1308-1791) |
Coordonnées | 49° 02′ 17″ N, 0° 58′ 15″ O[2] |
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Pays | France |
Province | Duché de Normandie |
Région | Basse-Normandie |
Département | Manche |
Commune | Torigni-sur-Vire |
L’abbaye de Torigny est une ancienne abbaye cistercienne située sur l'actuelle commune de Torigni-sur-Vire, dans la Manche. Elle est fondée en 1134 sur le site de La Boulaye, mais est transférée en 1308 à Torigni.
Histoire
[modifier | modifier le code]Fondation à La Boulaye
[modifier | modifier le code]L'abbaye de La Boulaye est fondée en 1134 ou 1135, par Robert de Saint-Remi[3]. Le premier abbé se nomme Jean de la Boulaye[4].
Transfert à Torigni
[modifier | modifier le code]Le chanoine Robert le Fèvre, archidiacre de Coutances, choisit entre 1305[5] et 1308 de transférer l'abbaye dans un nouveau site, dans la commune actuelle de Torigni-sur-Vire. L'abbaye prend alors le nom de Torigny[6].
Sépultures dans l'abbaye
[modifier | modifier le code]Suivant la coutume alors en vigueur, plusieurs bienfaiteurs et bienfaitrices de l'abbaye pouvaient choisir de s'y faire enterrer à leur mort. À Torigny, seule est connue Marie de Craon (fille de Guillaume Ier)[7].
Durant la guerre de Cent Ans
[modifier | modifier le code]L'abbaye est très probablement pillée pendant la guerre de Cent Ans. Une troupe d'une centaine d'hommes donne en tout cas l'assaut à l'abbaye (à l'époque fortifiée) en 1424[8].
Sous la commende
[modifier | modifier le code]Comme l'immense majorité des abbayes françaises, celle de Torigny tombe sous le régime de la commende à une date inconnue. Seuls quelques dates nous sont connues, en particulier au XVIIIe siècle.
Avant 1680 (mais à partir d'une date non précisée), l'abbé commendataire de Torigny est Léonor Goyon de Matignon[9]. Les archives du Calvados mentionnent que l'abbé commendataire jusqu'en 1732 ou 1733 est un nommé « La Châtaigneraie »[10]. Une visite épiscopale en 1739 à l'abbaye de Hambye (bénédictine) nous apprend que l'abbé commendataire de Torigny à cette date est un nommé « Jacques Lefebre Duquesnoy, docteur de Sorbonne »[11].
Le domaine de l'abbaye est en tout cas assez étendu : de 1307 à 1791, l'abbaye possède par exemple environ les deux tiers du village d'Écrammeville, situé à trente-cinq kilomètres[12] et « vaut quatre mille livres de rente »s[13].
Fin à la Révolution
[modifier | modifier le code]L'abbaye est détruite entièrement à la Révolution. Si la carte de Cassini (XVIIIe siècle) la mentionne[14], les cartes d'état-major du début du XIXe siècle n'en font même pas mention sous forme de toponyme[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 362.
- (it) « La Boulaye », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
- Camille Jacques Laffetay, Histoire du diocèse de Bayeux, vol. 1, Bayeux, A. Delarue, , 544 p. (lire en ligne), « « Introduction » », p. XXVIII.
- « Condé Sur Vire », sur conde-jumelage.fr, Comité de jumelage Condé-sur-Vire — Bordon-Whitehill (consulté le ).
- François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois et Jacques Badier, Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, t. 7, Paris, Schlesinger frères, 1863-1876, 486 p. (BNF 34209079, lire en ligne), « Febvre de la Maillardière », p. 418.
- « Abbaye de Torigni-sur-Vire », sur data.bnf.fr, BNF (consulté le ).
- Anselme de Sainte-Marie, Honoré Caille du Fourny et Pol Louis Potier de Courcy, Histoire Généalogique Et Chronologique De La Maison Royale De France : Des Pairs, Grands Officiers de la Couronne & de la Maison du Roy: & des anciens Barons du Royaume: Avec Les Qualitez, L'Origine, Le Progrès & les Armes de leurs Familles, vol. 8, Compagnie des Libraires, , 1017 p. (BNF 36404917, lire en ligne), « Généalogie de la maison de Craon », p. 571.
- Germain Lefèvre-Pontalis, « Épisodes de l'invasion anglaise : La guerre des partisans dans la Haute-Normandie, 1414-1429 », Bibliothèque de l'École des chartes, no 55, , p. 296 (ISSN 1953-8138, lire en ligne).
- Richard Seguin, Essai sur l'histoire de l'industrie du bocage, en général, et de la ville de Vire, sa capitale, en particulier, Vire, Adam, , 421 p. (lire en ligne), « Introduction », p. 104.
- Armand Bénet et Jules Renard, Inventaire sommaire des archives départementales du Calvados antérieures à 1790 : Archives ecclésiastiques série H supplément, t. I, Caen, Henri Delesques, , 836 p. (lire en ligne), p. 86.
- René Le Conte (ill. Émile Vaucanu), Curiositez normandes comparées : études historiques et archéologiques sur les abbayes de bénédictins en général et sur celle de Hambye en particulier, Bernay, Miaulle-Duval, , 583 p. (OCLC 463824433, lire en ligne), chap. 20 (« « Une visite épiscopale à l'abbaye de Hambye, en 1739 » »), p. 378-379.
- « Bienvenue en l’église Notre-Dame d’Écrammeville », sur paroisse.st.exupere.en.bessin.perso.sfr.fr, Paroisse Saint-Exupère en Bessin (consulté le ).
- Louis Moréri, Étienne François Drouet et Claude-Pierre Goujet, Le grand dictionnaire historique : sur le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, vol. 10, 6 libraires associés, , 848 p. (lire en ligne), p. 164.
- « Cassini » sur Géoportail (consulté le 20 mars 2014)..
- « Carte État-Major » sur Géoportail (consulté le 20 mars 2014)..