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Abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette

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Abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette
image de l'abbaye
Vue générale de l'édifice
Nom local Bonrepos
Diocèse Lille
Fondation 1226
Début construction octobre 1226
Fin construction 1236
Dissolution 1791
Abbaye-mère ?
Lignée de Abbaye de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2005)[1]
Coordonnées 50° 40′ 14″ N, 3° 03′ 36″ E
Pays Drapeau de la France France
Province Comté de Flandre
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Marquette-lez-Lille
Géolocalisation sur la carte : Métropole européenne de Lille
(Voir situation sur carte : Métropole européenne de Lille)
Abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette
Géolocalisation sur la carte : Nord-Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Nord-Pas-de-Calais)
Abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette

L’abbaye du repos Notre-Dame ou Reclinatorium B. Virginis ou Bona requies B. M.[2] est une abbaye de l'Ordre de Cîteaux fondée en 1226 par Jeanne de Constantinople et son mari Ferrand de Flandre près du pont de Marque[3]. Au décès de Ferrand de Flandre en 1233, Jeanne lui fit construire un mausolée avant de l'y rejoindre à sa mort[4].

Autrefois l'abbaye était dans le diocèse de Tournai, et de la dépendance de Clairvaux.

Faits historiques

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Antérieurement à Marcq, l'abbaye est transférée à Marquette en 1227 par un échange avec les moines de Laon. Le transfert des religieuses s'effectue en 1236 à l'achèvement des bâtiments. En 1243, l'abbaye possède à Assenede 1 600 mesures de marais et de terres incultes[5]. En 1244, Jeanne de Constantinople se retire dans l'abbaye comme novice[6].

Le , les échevins de la ville de Lille accordent à l'abbaye une exemption de tous droits de chaussée et d'écluse pour toutes les choses appartenant à l'abbaye, moyennant cession de quelques rentes[7]. En l'abbaye est pillée par les troupes de Philippe le bel[8].

En 1340, lors de la guerre de Cent Ans, les Anglais qui avaient pris Armentières en préparation du siège de Tournai passèrent par Marquette pour se rendre à Estevelde. Ils furent attaqués avec succès à l'emplacement de l'abbaye par le seigneur de Roubaix. Les comtes de Salisbury, de Suffolk et Guillaume de Montaigu demeurèrent emprisonnés en l'abbaye[9].

Le , Charles VI de France conduisit son armée contre les Flamands et logea en l'abbaye avant sa victoire lors de la Bataille de Roosebeke.

En 1404, une Sentence des échevins de Maldegem est dictée, par laquelle l'abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette est condamnée à payer au prieuré de Papingloo, une redevance de 5 liv. 15 esc. Pour ses terres situées à Maldegem[10].

En 1482, avant la paix signée par le traité d'Arras, l'abbaye est dévastée ainsi que neuf à dix gros villages. Le Traité d'Arras est signé le entre Louis XI, roi de France et Maximilien Ier de Habsbourg, empereur romain germanique et époux de Marie de Bourgogne, morte le . Il concerne le partage des terres du père de Marie de Bourgogne, Charles le Téméraire[11],

En 1566, l'abbaye est marquée par la fureur iconoclaste et pillage par les « Hérétiques ».

En 1578, une bande de Hurlus (protestants calvinistes ainsi nommée car avançant en hurlant) menés par un dénommé Bras de fer attaque l'abbaye. La porte d'entrée située actuellement rue Sadi Carnot à Saint-André-lez-Lille, est défendue par une dizaine de soldats. Leur capitaine parvient à galvaniser la troupe prête à s'enfuir. Un des assaillants escalade le mur pour s'élancer dans les jardins. Mais il ne peut sauter car le jardin est inondé et la place estimée imprenable. De plus un soldat de la garnison décharge son arquebuse sur Bras de fer, son cheval prenant peur, il doit s'en aller , suivi par la meute. Le culte de la Vierge Marie étant vivace au XVIe siècle, la victoire est très vite attribuée à la protection de la mère de Jésus. L'abbesse Marguerite de Bachemont fait placer une image de Marie dans la muraille , symbole du rempart opposé aux Hurlus. La légende va attirer une foule de curieux et de malades espérant une guérison miraculeuse[12].

En 1618 à proximité de l'abbaye est érigée près du pont une chapelle dans laquelle se trouve l'image miraculeuse de la Vierge Notre-Dame de la Barrière. Cette chapelle est bâtie près de la porte d'entrée en raison de l'afflux de pèlerins qui vont y défiler (actuelles rues Sadi-Carnot et Sainte-Hélène à Saint-André-lez-lille) jusqu'à la Révolution française, dans l'espoir d'une guérison miraculeuse. En 1925, une chapelle a été érigée au 106 de la rue Sadi-Carnot en souvenir du bâtiment ancien. Elle reproduit sous une forme miniaturisée la porte de l'abbaye de Marquette[12].

Le , Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683) épouse de Louis XIV vient visiter l'abbaye vers quatre heures[13].

Au XVIIe siècle, le bâtiment principal du lycée Notre-Dame d’Annay, qui était alors un couvent, servait de refuge aux moniales de l’abbaye de Marquette, qui se repliaient à l’intérieur des remparts en cas de danger. La façade du bâtiment du fond, classée par les monuments historiques, est du style dit « taille en pointe de diamant », et constitue le seul vestige du couvent[14].

Vis-à-vis de l'abbaye un pont dormant obligeait les bateaux de paille à décharger en partie pour passer. Il fut remplacé par un pont-levis en .

Le , pendant la guerre de Succession d'Espagne, en préparation du siège de Lille (1708), le prince de Nassau-Frise avance trois bataillons et trois escadrons près de l’abbaye. Le lendemain le poste français qui s’y trouve fut culbuté à la baïonnette par des grenadiers qui avaient traversé la Deûle à la nage. Le Eugène de Savoie-Carignan arrive en l'abbaye le à deux heures du matin[15].

En 1792, un incendie ravage l'abbaye et les sépultures dont celle de Jeanne de Constantinople sont violées.

Les vestiges de l'abbaye ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en [1]. Une campagne de fouilles programmées sur l'ancien site industriel de 2005 à 2007 permirent de retrouver des chapiteaux à crochet mais aussi la lame funéraire de Jeanne de Constantinople[16]. À proximité fut également découvert un Vicus, un bâtiment sur solin calcaire et quatre puits, un cimetière mérovingien de 136 tombes, une obole à charron à l'effigie de Justin 1er, de l'armement scramasaxe, ambon.

Liste des abbesses

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  • 38 abbesses de B. Berthe de Marbais jusqu'à Pélagie Josèphe de Francqueville d'Abancourt (1767-1778)[17].
  • L'une des dernières abbesses appartenait à une très grande maison de la noblesse française : la maison de Rohan, et plus particulièrement les Rohan-Guéméné : Geneviève-Armande-Élisabeth de Rohan-Guémené (1691-1753), a été abbesse de l'Abbaye Saint-Léger de Préaux avant de diriger celle de Marquette. Le 1er mai 1765, elle a représenté la reine Marie Lescynska, marraine de l'enfant baptisé ce jour-là à Douai[18].
  • Margueritte III de Bachimont, fut la 28e abbesse. Elle administra pendant 27 ans l'abbaye du Repos de Notre-Dame à Marquette, elle dépensa des sommes considérables pour l'ornement de l'église, la splendeur des édifices et divers travaux. Mais presque tout fut dégradé ou emporté par les hérétiques en 1566. On peut imaginer la souffrance de Marguerite. Après cette attaque elle fit abandonner le monastère trop exposé par ces temps de querelles, certaines des religieuses gagnèrent le refuge de l'abbaye à Lille (aujourd'hui Place du Concert, dont il reste un bâtiment dans l'école N.-D. d'Annay, anciennement le Bon Pasteur) tandis que d'autres, déguisées et habillées en bourgeoises partirent à Arras chez M. de Bellevallée, parent de l'une d'elles, conseillé à la Chambre d'Artois. Mais en septembre suivant les religieuses revinrent peu à peu à l'abbaye sans éveiller trop l'attention car le pays restait belliqueux.
  • Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du Diocèse de Cambrai, 1849, page 317 - éditeur L. Lefort à Lille - archive de l'université de Gand - Liste des abbesses : books.google.com

Personnalités liées

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  • Jehan de ROULERS fut échevin et receveur de l’Abbaye de Marquette en 1504[19] ;
  • Anne Delavaux née à Lomme au XVIIe siècle admise dans l'armée espagnole en tant qu'homme, se signala par de nombreux exploits sous le nom de Antoine de Bonne Espérance. Elle prit pension de retraite en l'abbaye du repos Notre-Dame[20] ;
  • Michel Gousselaire (1629-1706) né à Mérignies décéda en l'abbaye écrivit des manuscrits sur les abbayes de Loos, de Marquette, Flines, & du verger. Prêtre, procureur et directeur de divers monastères[21].

Notes et références

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  1. a et b « Abbaye de Marquette », notice no PA59000113, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Jacques-Paul Migne – troisième et dernière encyclopédie théologique – volume 16 – 1856 – archive de l’université d’Harvard – numérisé par Google Books
  3. Notice no PA5900011, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. François Vinchant, Annales de la province et comté du Hainaut, , p. 324
    archive de l'université de GAND – numérisé par Google Books
  5. Antoine Guillame Bernard Schayes – Les Pays-Bas durant la domination romaine : ou tableau historique, géographique, physique, statistique et archéologique de la Belgique de la Hollande, depuis les premiers temps historiques jusqu'au VIe siècle – volume 2 page 117 – archive de l'université du Michigan – numérisé par Google Books
  6. Journal des demoiselles - 1846 - page 143 -- archive de l'université d'Harvard - numérisé par Google Books
  7. Jean Roisin et Elie Benjamin Joseph Brun-Lavainne, Franchises, lois et coutumes de la ville de Lille : ancien manuscrit à l'usage échevinal de cette ville, contenant un grand nombre de chartres et de titres historiques concernant la Flandre, Vanackére, , p. 326
    archive de l'université Harvard – numérisé par Google Books
  8. Hippolyte-Romain-Joseph Duthillœul – Petites histoires des pays de Flandre et d'Artois – 1835 – page 352 – édité chez Foucart, rue des Écoles à Douai – archive de l'université de Gand – numérisé par Google Books
  9. Jean Froissart, Auguste Scheler - Œuvres de Froissart : Chroniques, volume 1, Partie 2 page 487 - 1867 - éditeur V. Deveaux - archive de l'université Harvard - numérisé par Google Books
  10. Auguste van Lokeren - Histoire de l'Abbaye de Saint-Bavon et de la crypte de Saint-Jean à Gand - page 101 volume 1 - 1855 - éditeur : L. hebbelynck - archive de la New-York public library - numérisé par Google Books
  11. mémoires par la société impériale des sciences, de l'agriculture et des arts de lille. - 1868 - page 284 - archive de l'université Harvard - numérisé par Google Books
  12. a et b « Le jour où la vierge sauva l'abbaye de Marquette des Hurlus », dans La Voix du Nord du , Rubrique Marcq-Lambersart et la métropole, p. 19.
  13. Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du Diocèse de Cambrai - 1849 - page 320 - éditeur L. Lefort à Lille - archive de l'Université de Gand.
  14. « Un peu d’histoire — Notre-Dame d’Annay »
  15. Elie Benjamain Joseph Brun, Elie Brun - Les sept sièges de Lille : contenant les relations de ces sièges, appuyées des chartres, traitées, capitulations, et de tous les documents historiques qui s'y rattachent, avec trois plans époque de 1667, 1707 et 1792 - éditeur Derache - page 304 - Archive de l'université d'Harvard - numérisé par Google Books
  16. La gazette du Nord Pas de Calais -édition du 5 mars 2010 -page 35
  17. Jacques-Paul Migne - Troisième et dernière Encyclopédie théologique, volume 16 - 1856 - page 497 - archive de l'université de Harvard - numérisé par Google Books
  18. Sébastien Bocquillon, « Fortune d'un premier président au Parlement de Flandre, Eugène-Roland-Joseph Blondel d'Aubers (1714-1767) », Revue du Nord 2007/3 (n° 371), pages 507 à 529, sur Cairn info.
  19. « Droulers Prouvost », sur www.thierryprouvost.com (consulté le )
  20. Archives historiques du Nord de la France et du midi de la Belgique, 1841, page 532 -archives de l'université de Californie -numérisé par Google Livres
  21. Jean Nöel Paquot, Mémoires pour servir à l'Histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas de la Principauté de Liège et de quelques contrées voisines, page 234, volume 1 - archive de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lille - 1765 - numérisé par Google Livres

Bibliographie

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  • Abrégé de l'Histoire de la très illustre abbaye du repos de ND de l'Ordre des Cisteaux, à Marquette, et de l'image miraculeuse de la vierge, honorée dans la chapelle sous le nom de ND. de la Barrière, à la porte du dit monastère. Avec le récit des principaux miracles opérés au même lieux. -1743- archive de l'université de Gand - numérisé en accès libre et complet par Google Books.books.google.com
  • Particularités sur l'Abbaye de Marquette - 1612 -, <Jacques-Joseph Champollion Figeac - documents historiques inédits - page 87 - 1843 - archive de l'université d'Oxford - numérisé par Google Books
  • Sommaire et répertoire des titres de l'abbaye de Notre-Dame-du-repos à Marquette - 1699 - de dom Michel Gousselaire. Dans cet ouvrage il est décrit notamment les inscriptions sur les pierres tombales et elles sont reprises dans l'ouvrage de Birago Diop - Mémoires de la société d'études de la province de Cambrai, volume 9 -éditer chez BiblioBazaar - 2008 - (ISBN 978-0-554-99202-0).
  • Benoît Chauvin et Guillaume Delepierre, « Le mausolée de la comtesse Jeanne à l'abbaye de Marquette, essai de restitution », Revue du Nord, Université Lille-3, vol. n° 368, no 5,‎ , p. 109-125 (ISSN 0035-2624, résumé, lire en ligne)
  • Laurent Gubellini, « L'abbaye de Marquette (Nord). Les sondages 2003-2004 », Revue du Nord, Université Lille-3, vol. n° 368, no 5,‎ , p. 79-107 (ISSN 0035-2624, résumé, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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