Classe Bougainville
Classe Bougainville | |
Le Rigault de Genouilly en 1938 | |
Caractéristiques techniques | |
---|---|
Type | Aviso colonial |
Longueur | 103,70 m |
Maître-bau | 12,70 m |
Tirant d'eau | 4,5 m |
Déplacement | 1.970 tonnes |
Tonnage | 2.600 tonnes à pleine charge |
Propulsion | 2 moteurs Diesel Sulzer ou Burmeister & Wain (en)[1] |
Puissance | 3 200 ch |
Vitesse | 15,5 nœuds (28,7 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | D'origine[1]
|
Aéronefs | 1 x hydravion Gourdou-Leseurre GL-832 HY ou Potez 452[2] |
Rayon d’action |
|
Autres caractéristiques | |
Électronique | À partir de 1944 pour le La Grandière
|
Équipage | 14 officiers, 121 marins |
Histoire | |
Constructeurs | Chantiers et Ateliers de Provence, Port de Bouc Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest, Bordeaux Forges et Chantiers de la Gironde, Lormont[1] |
A servi dans | Marine nationale |
Date début commande | 1927 |
Période de construction |
1929 - 1940 |
Période de service | 1932 - 1958 |
Navires construits | 8 |
Navires prévus | 10 |
Navires perdus | 4 |
Navires démolis | 4 |
Navires préservés | 0 |
modifier |
La classe Bougainville est un type d'aviso colonial qui fut construit pour la Marine nationale française dans les années 1930 sur plusieurs chantiers navals.
Historique
[modifier | modifier le code]Douze bâtiments français ont porté ou portent le nom du navigateur Louis Antoine de Bougainville. Mais une seule classe a ce nom ; dix unités furent construites sur une longue période en 1931 et 1940. Seuls huit entrèrent en service à temps pour participer à la Seconde Guerre mondiale, les deux derniers étant encore en chantier lors de la bataille de France.
Officiellement désignés comme « avisos pour campagnes lointaines », ils furent confiés à des chantiers privés financés par les tranches 1927, 1928, 1930, 1931, 1937 et 1938ter du programme naval.
Leurs destins furent variés et tragiques pour la plupart, coulés par des navires alliés ou sabordés pour éviter de tomber aux mains de l'ennemi durant la Seconde Guerre mondiale. La bataille qui opposa les avisos Bougainville et Savorgnan-de-Brazza, le durant la campagne du Gabon, est un des rares cas de combat fratricides entre marins français armant deux navires d'une même classe et servant dans des camps différents[3]. Le Bougainville est dans la marine de Vichy, le Savorgnan de Brazza est dans les FNFL. Le Bougainville est coulé.
Les quatre bâtiments survivants de la seconde guerre mondiale furent modernisés et servirent d'escorteurs anti-sous-marins. Ils participèrent à la guerre d'Indochine. L'un d'entre eux, le La Grandière, a été envoyé par la France pour participer à la guerre de Corée.
Missions
[modifier | modifier le code]Cette série fut la première des navires de surface de la marine française à être propulsée par des moteurs diesel.
Prévus à l'origine pour opérer dans l'empire colonial français, ces navires à très grand rayon d'action pouvaient remonter les fleuves d'Afrique et d'Asie grâce à leur faible tirant d'eau et embarquer une compagnie d'infanterie de marine.
Leur capacité en carburant était de 60 t de mazout et 220 t de gazole[1].
Artillerie
[modifier | modifier le code]- 3 pièces simples sous masque de 138 mm, modèle 1927 (à l'avant, deux de chasse, à l'arrière, une de fuite). Ce canon de cal. 40 tire des obus de 40 kg à une distance maximale de 20 000 m (site = +30°) à raison de 7 à 12 coups par minute. La dotation en munitions est de 200 coups par canon soit 600 obus au total.
- 4 canons de 37 mm Schneider modèle 1933 en quatre affût simples. Ce canon de cal. 50 pointant de -15° à +80° tire des obus de 0,725 kg à une cadence de 30 coups par minute à une distance de 5 000 m.
- 6 mitrailleuses de 13,2 mm Hotchkiss modèle 1929 en trois affûts doubles. La mitrailleuse à refroidissement par air a un canon de cal. 76 tirant des cartouches de 122 grammes en bandes chargeurs de 30 coups à une cadence de 700 coups par minute, à une portée de 6 500m (pratique : 2 500m) et un plafond pratique de 1 500 m.
- Un grenadeur de sillage et deux mortiers Thornycroft
- Deux lignes de rails pour mouillage de mines (50 mines).
Listes des avisos coloniaux
[modifier | modifier le code]Tranche 1927
[modifier | modifier le code]- Le Bougainville, mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux le , lancé le , et admis au service actif le . Coulé le par le Savorgnan-de-Brazza au large de Libreville.
- Le Dumont-d'Urville est mis sur cale aux Chantiers Maritimes du Sud-Ouest de Bordeaux le , lancé le et admis au service actif le . Il participe à la bataille de Koh Chang en 1941 et sera réformé le .
Tranche 1929
[modifier | modifier le code]- Le Savorgnan de Brazza est mis sur cale aux Chantiers Maritimes du Sud-Ouest de Bordeaux le lancé le et admis au service actif le ; A fait partie des FNFL, désarmé le .
- Le D'Entrecasteaux est mis sur cale aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port de Bouc le , lancé le et admis au service actif le . Coulé le par la Royal Navy à Diégo Suarez, renfloué en 1943, il fut désarmé le .
- Le Rigault de Genouilly est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux le , lancé le et admis au service actif le . Coulé par méprise le par le sous-marin de la Royal Navy HMS Pandora devant Alger.
- Le Amiral Charner est mis sur cale aux Chantiers Maritimes du Sud-Ouest de Bordeaux le , lancé le et admis au service actif le . Il participe à la bataille de Koh Chang en 1941, sabordé le en Indochine française pour échapper à l'armée impériale japonaise.
Tranche 1931
[modifier | modifier le code]- Le D'Iberville est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux le lancé le et admis au service actif le (Sabordage le dans le port militaire de Toulon)
Tranche 1937
[modifier | modifier le code]- Le La Grandière A60, puis A01 (ex Ville d'Ys), redésigné Escorteur de 2e classe F731, est mis sur cale aux Chantiers et Ateliers de Provence de Port de Bouc sous le nom de Ville d'Ys le , lancé le , et admis au service actif le après avoir été rebaptisé La Grandière (pour éviter les confusions avec l'aviso Ville d'Ys construit en 1917 et servant de stationnaire à St Pierre et Miquelon). Intégra notamment les forces navales de l'ONU pendant la guerre de Corée en 1950. Désarmé en mai 1959.
Inachevés
[modifier | modifier le code]- Le Beautemps-Beaupré est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde le , sabordage le .
- Le La Pérouse, est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde le , resta inachevé dans son bassin.
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Aviso colonial, les trois images de la galerie proviennent du livret ONI203 pour l'identification des navires de la marine française, édité par la Division du Renseignement Naval du Département de la Marine des États-Unis ()
Notes et références
[modifier | modifier le code]- F. Vincent-Bréchignac, Les Flottes de combat 1940, Société d'éditions géographiques, Maritimes et Coloniale, , 774 p., p. 45.
- En septembre 1939
- . Le Bougainville, fidèle à Vichy, ouvre le feu sur le Savorgnan-de-Brazza appartenant aux FNFL