Championnat du monde de Formule 1 1968
Sport | Formule 1 |
---|---|
Création | 1950 |
Organisateur(s) | FIA |
Édition | 19e |
Nombre de manches | 12 Grands Prix |
Site web officiel |
www.fia.com www.formula1.com |
Champion pilote | Graham Hill |
---|---|
Champion constructeur | Lotus-Ford |
Navigation
Le championnat du monde de Formule 1 1968 a été remporté par le Britannique Graham Hill sur une Lotus-Ford. Lotus remporte le championnat du monde des constructeurs.
Règlement sportif
[modifier | modifier le code]- L'attribution des points s'effectue selon le barème 9, 6, 4, 3, 2, 1.
- Seuls les cinq meilleurs résultats de chaque demi-saison sont retenus.
Règlement technique
[modifier | modifier le code]- Moteurs atmosphériques : 3 000 cm³
- Moteurs suralimentés : 1 500 cm3
La commission sportive internationale de la FIA autorise pour la première fois les équipes à avoir recours au sponsoring extra-sportif. Colin Chapman signe un partenariat avec le cigaretier Imperial Tobacco et les Lotus deviennent les premières monoplaces à abandonner leur livrée nationale pour les couleurs du cigarettier Gold Leaf[1]. Le code de couleurs nationales en place depuis le début du siècle semble avoir vécu.
Principaux engagés
[modifier | modifier le code]- Impressionnantes au cours d'une saison 1967 où il ne leur aura manqué que la fiabilité pour décrocher le titre, les Lotus 49 mues par le Ford-Cosworth partent grandes favorites de la saison. Comme en 1967, Jim Clark et Graham Hill en sont les pilotes mais le contrat d'exclusivité liant Ford à Lotus ne portant que sur une seule saison, de nouvelles équipes profitent à leur tour du V8 Cosworth comme Matra et McLaren qui aligne un duo néo-zélandais puisque le champion du monde en titre Denny Hulme a rejoint son compatriote Bruce McLaren.
- L'arrivée de Matra est la grande attraction de l'année. Pour sa première saison dans la discipline après quelques participations ponctuelles en 1967 avec des Formules 2 lestées à 500 kg, la firme française a décidé de jouer sur deux tableaux : d'un côté l'équipe d'usine qui aligne pour Jean-Pierre Beltoise une voiture avec un V12 maison et de l'autre l'équipe de Ken Tyrrell baptisée Matra International qui engage une Matra-Ford pour Jackie Stewart avec l'aide financière d'Elf et de Dunlop.
- Chez Brabham où l'on reste invariablement fidèle au châssis tubulaire et au moteur Repco malgré la présence de solutions techniques plus modernes, le départ de Denny Hulme a été compensé par l'arrivée du turbulent autrichien Jochen Rindt à la pointe de vitesse indéniable.
- BRM abandonne le moteur H16 au profit d'un classique V12 mais trop tard pour retenir Jackie Stewart parti chez Matra. Le Mexicain Pedro Rodríguez épaule Mike Spence.
- La Scuderia Ferrari durement éprouvée la saison précédente fait confiance à une équipe de jeunes pilotes prometteurs puisqu'aux côtés du jeune Chris Amon a été recruté le champion de Formule 2 Jacky Ickx.
Liste complète des écuries et pilotes ayant couru dans le championnat 1968 de Formule 1 organisé par la FIA.
Résumé du championnat du monde 1968
[modifier | modifier le code]La saison 1968 débute à Kyalami comme elle s'était terminée en 1967 avec une victoire de Jim Clark sur Lotus devant son coéquipier Graham Hill. En décrochant sa 25e victoire en championnat du monde, le double champion du monde écossais s'empare du record de victoires en Grand Prix détenu depuis 1957 par Juan Manuel Fangio. Cette victoire sera sa dernière puisque Clark trouvera la mort le 7 avril lors d'une course de F2 à Hockenheim. Quelques semaines plus tard, le pilote BRM Mike Spence se tuera au volant de sa Lotus lors des essais des 500 Miles d'Indianapolis.
C'est dans une ambiance lourde que le championnat reprend le 12 mai en Espagne où l'on note une autre absence puisque, blessé au poignet, Jackie Stewart cède le volant de la Matra-Ford à Jean-Pierre Beltoise. Profitant des ennuis successifs de Beltoise puis d'Amon, Graham Hill s'impose et prend la tête du championnat. Toujours en l'absence de Stewart remplacé cette fois par Servoz-Gavin, Hill creuse le trou quinze jours plus tard à Monaco en remportant sa quatrième victoire dans les rues de la Principauté.
En Belgique, deux ans après Brabham et un après Gurney, Bruce McLaren intègre le cercle très fermé des pilotes-constructeurs victorieux en s'imposant au volant de sa McLaren-Ford au terme d'une course par élimination.
Grande première également à Zandvoort avec le tout premier succès en championnat du monde d'une voiture française, la Matra-Ford pilotée par Jackie Stewart. C'est même un doublé pour Matra puisque Stewart s'impose devant la Matra V12 de Jean-Pierre Beltoise. Régulièrement à la pointe du combat depuis le début de la saison (surtout la Matra-Ford), les voitures françaises ont mis à profit la supériorité de leurs pneus pluie Dunlop pour s'imposer sur une piste détrempée.
À Rouen, toujours sous la pluie, Jacky Ickx décroche sa première victoire et permet à la Scuderia Ferrari de renouer avec le succès après deux années de disette. La victoire du Belge est toutefois endeuillée par l'accident du pilote français Jo Schlesser, tué au volant de la toute nouvelle Honda V8.
1968 est la saison des premières puisqu'à Brands-Hatch, après les abandons des pilotes officiels Lotus Graham Hill et Jackie Oliver, la victoire revient au Suisse Jo Siffert au volant d'une Lotus privée engagée par le Rob Walker Racing. Au championnat, Graham Hill reste en tête mais est désormais talonné par Jacky Ickx, à nouveau sur le podium en Angleterre.
En Allemagne, sur le terrifiant Nürburgring recouvert de brouillard, Jackie Stewart décroche sa deuxième victoire de la saison avec une avance de plus de 4 minutes sur son plus proche poursuivant Graham Hill. Dominé par le pilote écossais, Graham Hill n'en réalise pas moins une bonne opération car sa deuxième place lui permet de conserver la tête du championnat avec 4 points d'avance sur Stewart.
À Monza, Hill et Stewart sont rapidement contraints à l'abandon et le champion du monde Denny Hulme remporte sa première victoire de la saison tandis que Ickx, troisième, effectue la belle opération du jour en revenant à trois points de Hill au championnat.
La lutte pour le titre s'intensifie au Canada puisque Denny Hulme signe une deuxième victoire consécutive et revient à hauteur de Hill. Ickx est victime d'une fracture de la jambe, à cause d'un accident provoqué par un accélérateur bloqué, et doit renoncer à ses espoirs de titre mondial.
À Watkins Glen où le débutant Mario Andretti crée la sensation en réalisant la pole position, Stewart s'impose devant Hill tandis qu'Hulme abandonne. Au moment d'aborder l'ultime manche du championnat, Hill reprend seul la tête du classement général avec trois points d'avance sur Stewart et six sur Hulme.
Au Mexique, la bagarre à trois se transforme vite en duel puisque Hulme doit abandonner prématurément. Contrôlant parfaitement la course, Graham Hill s'impose et décroche son deuxième titre mondial.
Grands Prix de la saison 1968
[modifier | modifier le code]Date | Grand Prix | Lieu | Vainqueur | Écurie | Pole position | Record du tour | Résumé |
---|---|---|---|---|---|---|---|
17 mars | III Race of Champions | Brands Hatch | Bruce McLaren | McLaren-Ford | Bruce McLaren | Bruce McLaren | Résumé |
25 avril | XX BRDC Daily Express International Trophy | Silverstone | Denny Hulme | McLaren-Ford | Denny Hulme | Chris Amon | Résumé |
17 août | XV International Gold Ccup | Oulton Park | Jackie Stewart | Matra-Ford | Graham Hill | Jackie Stewart | Résumé |
Classement des pilotes
[modifier | modifier le code]
|
|
- En italique : meilleur tour en course.
- En gras : pole position.
- Seuls les six meilleurs résultats comptent pour le championnat du monde des pilotes. Le total des points inscrits est notifié entre parenthèses.
Classement des constructeurs
[modifier | modifier le code]Classement | Pays | Voiture | Nombre de points |
---|---|---|---|
1er | Royaume-Uni | Lotus-Ford | 62 |
2e | Nouvelle-Zélande | McLaren-Ford | 49 |
3e | France | Matra-Ford | 45 |
4e | Italie | Ferrari | 32 |
5e | Royaume-Uni | BRM | 28 |
6e | Japon | Honda | 14 |
7e | Royaume-Uni | Cooper-BRM | 14 |
8e | Australie | Brabham-Repco | 10 |
9e | France | Matra | 8 |
10e | Nouvelle-Zélande | McLaren-BRM | 3 |
Pos. | Écurie | RSA |
ESP |
MON |
BEL |
NED |
FRA |
GBR |
GER |
ITA |
CAN |
USA |
MEX |
Pts. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Lotus-Ford | 1 | 1 | 1 | 5 | 9 | 11 | 1 | 2 | Ret | 4 | 2 | 1 | 62 |
2 | McLaren-Ford | 2 | 5 | 1 | Ret | 5 | 4 | 7 | 1 | 1 | 4 | 2 | 49 | |
3 | Matra-Ford | 6 | 5 | Ret | 4 | 1 | 3 | 6 | 1 | 2 | 6 | 1 | 7 | 45 |
4 | Ferrari | 4 | Ret | 3 | 4 | 1 | 2 | 4 | 3 | Ret | Ret | Ret | 32 | |
5 | BRM | Ret | Ret | 2 | 2 | 3 | 6 | 8 | 6 | 4 | 3 | Ret | 4 | 28 |
6 | Honda | 8 | Ret | Ret | Ret | Ret | 2 | 5 | Ret | Ret | Ret | 3 | 5 | 14 |
7 | Cooper-BRM | Ret | 3 | 3 | 6 | Ret | 4 | Ret | Ret | Ret | 5 | Nc | 8 | 14 |
8 | Brabham-Repco | 3 | Ret | Ret | Ret | 5 | Ret | Ret | 3 | Ret | Ret | Ret | 10 | 10 |
9 | Matra | Ret | 8 | 2 | 9 | Ret | Ret | 5 | Ret | Ret | 9 | 8 | ||
10 | McLaren-BRM | 5 | Ret | 8 | Ret | 6 | Ret | Nc | 3 | |||||
— | Cooper-Maserati | 7 | 0 | |||||||||||
— | Eagle-Weslake | Ret | Ret | Ret | 9 | Ret | 0 | |||||||
— | Lola-BMW | 10 | 0 | |||||||||||
— | Brabham-Climax | Nc | 0 | |||||||||||
— | LDS-Repco | Ret | 0 | |||||||||||
— | Cooper-Climax | Ret | 0 | |||||||||||
Pos. | Écurie | RSA |
ESP |
MON |
BEL |
NED |
FRA |
GBR |
GER |
ITA |
CAN |
USA |
MEX |
Pts. |
- En gras résultats retenus dans le décompte des points.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Hubin, Championnat du monde 68 des conducteurs, Verviers, Éditions Gerard & C°, Collection Marabout service, , 288 p.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Sponsors: Imperial Tobacco (Gold Leaf) - Grandprix.com
- (en) « 1968 Non-World Championship Grands Prix », sur silhouet.com (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :