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Conseillisme

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Le conseillisme ou communisme de conseils (bien que des différences notables peuvent exister entre ces deux concepts)[1], est un courant qui puise ses influences à la fois dans le marxisme et l'anarchisme, tant dans sa dimension théorique que pratique. Ce courant affirme que les conseils de travailleurs, mais aussi d'autres formes de conseils populaires (tels que ceux des paysans, des quartiers ou des communes), doivent s'organiser en contre-pouvoir à l'État capitaliste et bourgeois. Leur objectif est de le remplacer et de diriger démocratiquement la société.

Parmi ses principales références historiques, on trouve la Commune de Paris (1871), les idées du luxemburgisme en Allemagne, les conseils ouvriers et paysans en Russie en 1905 et 1917, l'expérience des conseils de travailleurs de Turin en 1919, les conseils de travailleurs lors de la révolution allemande en 1918-1919, les conseils en Hongrie en 1956 ou encore la révolte sociale en France lors de mai 68.

Au-delà des conseils ouvriers, les conseillistes visent un élargissement de cette forme d'organisation à toute la société. Le conseillisme, historiquement, s'est d'abord concentré sur les conseils ouvriers comme forme d'organisation révolutionnaire, en opposition au modèle léniniste du parti avant-gardiste devant saisir l'appareil d'Etat. Cependant, à partir des années 1960, une évolution du conseillisme a vu le jour, visant à étendre ce modèle au-delà des seules sphères économiques et ouvrières. Ce renouveau de la pensée conseilliste s'est largement appuyé sur les principes de démocratie directe et d'autogestion, intégrant également des dimensions sociales et communautaires[2].

Dans cette nouvelle vision, le conseillisme s'est orienté vers des formes d'organisation locales, incluant des conseils communautaires et locaux, et non plus seulement dans les lieux de travail. L'idée était de remplacer les structures étatiques centralisées par des formes décentralisées de gestion collective, permettant ainsi une transformation globale de la société. Cela se reflétait aussi dans l'engagement de groupes influencés par le conseillisme, comme les Situationnistes ou Socialisme ou Barbarie, qui ont réinterprété cette approche pour intégrer des aspects plus larges de la révolution sociale[3].

Ainsi, cette approche se voulait plus inclusive et visait un renversement des rapports sociaux à tous les niveaux, pas seulement au travail, mais aussi dans la gestion de la communauté et des territoires, incarnant une vision de transformation radicale à travers l'organisation autonome de la société.

Courant international

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Outre la référence aux conseils, les conseillistes voient les syndicats traditionnels comme des structures réformistes, incapable de changement sociétal réellement émancipateur, par leurs structures bureaucratiques et hiérarchiques qui éloignent les travailleurs de base des processus de décision ils reproduisent selon eux des formes de domination similaire au capitalisme, en plus d'être des structures institutionnalisées servant de partenaire privilégié pour chercher un compromis lors des luttes sociales. Les conseillistes refusent de participer aux élections dans les systèmes de démocratie représentative qu'ils qualifient de « bourgeoises », servant les intérêts de la classe dominante, et ne permettant pas de changer le système en profondeur. Pour les conseillistes c'est un système fondamentalement anti-démocratique qui éloigne le peuple des processus de décision, en déléguant le pouvoir à des politiciens issus d'une même classe. Il servirait de légitimation du pouvoir de la classe dominante. Les conseilliste parmi leurs autres positions refusent de soutenir les luttes de « libération nationale »[4], non pas par hostilité envers l'autodétermination des peuples mais ils préconisent des formes de démocratie directe capable de supplanter l'état-nation, pour ne pas remplacer la domination de la classe bourgeoise extra-national par celle de la bourgeoisie nationale, ce qui prolongerait l'exploitation.

Certains conseillistes refusent parfois l'antifascisme en tant qu'alliance avec la bourgeoisie. Pour certains, l'antifascisme, en abandonnant la lutte de classe, ne fait que faire le jeu du fascisme : seules la lutte de classe et la lutte contre le capitalisme peuvent permettre de combattre efficacement le fascisme[5]. La démocratie bourgeoise est à cet égard considérée comme une forme spécifique du capitalisme pouvant se faire fascisme pour remettre en marche le processus capitaliste[6].

Quant à l'URSS et aux différents pays dits « communistes », tous ces régimes sont pour les conseillistes des capitalismes d'État[7], voire des « fascismes rouges ». Les conseillistes considèrent la Révolution d'Octobre comme un coup d'État d'une minorité agissante.

Le conseillisme s'oppose donc aux concepts léninistes tels que le parti révolutionnaire s'affirmant d'avant-garde et le « centralisme démocratique », accusé d'être un centralisme bureaucratique[8]. Le conseillisme dans un cadre plus large s'oppose aux partis leur reprochant globalement la même chose que les syndicats, à savoir d'être des structures hiérarchiques et bureaucratiques éloignés des aspirations populaires, le léninisme dans cette conception est d'autant plus un problème qu'il prône un parti discipliné et hiérarchique devant guider le prolétariat vers la révolution, ce qui dérive inévitablement selon les conseillistes vers une confiscation de l'auto-organisation populaire et ouvrière au profit du parti qui reproduit le schéma de domination hiérarchique. Ce faisant les bureaucrates du parti remplacent la bourgeoisie traditionnelle du capitalisme libéral[9].

Le conseillisme est dans l'ensemble très spontanéiste, refusant donc de se constituer en parti politique organisé qui pourrait risquer s'élever au dessus des masses. Il peut cependant accepter une forme d'organisation si celle-ci est entièrement horizontale dans son fonctionnement et intègre des principes de démocratie directe[10].

Les partisans du conseillisme sont logiquement dans la tradition internationaliste, et se caractérisent donc par un rejet du parlementarisme, du nationalisme, et des structures hiérarchiques et bureaucratiques comme les syndicats et partis traditionnels[11]. Ils affirment que les conseils démocratiques surgissant à la base constituent une forme politique « naturelle » de démocratie à la base et qu'ils sont la seule voix vers l'émancipation collective.

Le communisme de conseils en Allemagne et aux Pays-Bas

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En octobre 1919, le Parti communiste d'Allemagne (KPD) exclut son aile gauche au congrès d'Heidelberg. Cette tendance entrainée par par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg fonde alors un nouveau parti communiste le  : le KAPD (Parti communiste ouvrier d'Allemagne)[12].

Le , les comités ouvriers se rassemblent dans l'Union générale des travailleurs d'Allemagne (AAUD). En 1921, l'AAUD regroupe deux cent mille travailleurs. Dans les années qui suivent, l'AAUD perd la quasi-totalité de ses effectifs. Début 1921, Béla Kun, envoyé de l'Internationale communiste, obtient l'accord du KAPD pour participer à l'« action de mars », une grève générale insurrectionnelle organisée par le Parti communiste d'Allemagne sur instruction du Komintern : des militants du KAPD comme Max Hoelz et Karl Plättner s'illustrent dans des combats de rue très durs durant cette tentative de soulèvement, qui débouche sur un échec total. La stratégie « gauchiste » menée en Allemagne est condamnée par Lénine lors du congrès du Komintern, en juin de la même année. Le KAPD rompt avec la IIIe internationale en juillet. En 1922, une partie du KAPD crée l'Internationale Communiste ouvrière, qui rassemble quelques organisations proches dont le Parti communiste ouvrier de Hollande[13].

En 1927, des communistes de conseils néerlandais fondent le Groupe des communistes internationaux (GIK). En 1931, l'AAUD prend le nom d'Union communiste ouvrière d'Allemagne (KAUD). L'Union communiste ouvrière d'Allemagne (KAUD) ne regroupe alors plus que quatre cents militants.

Marinus Van der Lubbe, accusé par les nazis de l'incendie du Reichstag, est membre à cette époque d'un petit groupe conseilliste : l'Opposition ouvrière de gauche (LAO)[14]. La même année, le KAPD s'autodissout dans la KAUD. Marinus Van der Lubbe est condamné à mort. Il est exécuté le . La KAUD disparaît quelques mois plus tard, les militants se dispersant alors en une série de groupuscules clandestins. La Kommunistische Räte-Union et Rote Kämpfer sont des groupes conseillistes de résistance contre le nazisme en Allemagne.

Le GIK s'autodissout en 1940 au moment de l'invasion des Pays-Bas par la Wehrmacht. Entre 1941 et 1943, un groupe trotskiste allemand, les Communistes révolutionnaires d'Allemagne (RKD), s'alignent progressivement sur des positions conseillistes[15].

Le communisme de conseils en France

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Les origines (1918-1945)

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En France, le communisme de conseils apparaît d'abord en novembre 1918 avec la création des conseils ouvriers de Strasbourg. L'Alsace est alors en période de flou, l'Allemagne vient de signer l'armistice et d'abandonner la région mais la France n'a pas encore pris possession des lieux[16].

Le premier groupe conseilliste est créé en mai 1919 sous le nom de « Parti communiste français » (PCF). Ce petit groupe n'a rien à voir avec le PCF de la IIIe Internationale. Il n'est pas reconnu par l'Union soviétique. À Paris, le PCF de 1919, principalement animé par Raymond Péricat, s'organise en « soviets d'arrondissement ». Le PCF de 1919 regroupe aussi bien des marxistes que des anarchistes[17]. Il publie un journal hebdomadaire tiré à 20 000 exemplaires : L'Internationale[18]. Le PCF de 1919 ne dure que quelques mois et disparaît dès le mois de décembre. En avril 1920, les marxistes du PCF de 1919 créent un second PCF, tout aussi éphémère, et qui devra disparaître au mois de décembre au moment de la création de la Section française de la IIIe Internationale (SFIC, qui devient le PCF en 1943)[19].

En 1929, un groupe bordiguiste français, Réveil communiste, s'aligne sur des positions conseillistes[20]. Une quinzaine de conseillistes se rassemblent au mois d'août sous le nom de Groupes Ouvriers Communistes (GOC). Les GOC publient L'Ouvrier communiste. Les GOC disparaissent en 1931[21]. André Prudhommeaux, Dori Prudhommeaux et Jean Dautry qui ont rompu avec les GOC publient successivement Spartacus (1931) et Correspondance internationale ouvrière (Nîmes, septembre 1932 - mai 1933)[22].

En 1933, sur l'initiative d'un groupe local de la banlieue Ouest de Paris, une Conférence d'unification d'une douzaine de groupes d'opposants communistes et d'individus est organisée, aboutissant à une unification partielle. Quelques mois après, l'Union communiste (UC) naît d’une scission, moitié-moitié, dans la Ligue trotskiste qui avait participé à la conférence mais était restée indépendante. L'UC publie en novembre 1933, le n°1 de son journal L'Internationale. Sitôt née, en décembre 1933, l'Union communiste, fusionne avec l’organisation issue de la Conférence d’unification. Après cette fusion, l'UC évolue rapidement vers le communisme de conseils, absorbant le seul petit groupe se réclamant alors de ce courant (autour de Bayard). L'UC recueille par ailleurs une partie notable des bordiguistes (italiens pour la plupart) parisiens[23],[24]. En 39 l'UC disparait.

Certains conseillistes français participent en 1941 à la création du Groupe révolutionnaire prolétarien avec des anarchistes et des militants trotskistes[25]. Un groupe conseilliste lié aux RKD allemands est créé en France en 1944 : l'Organisation communiste révolutionnaire (OCR)[26].

L'après-guerre (1945-1967)

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En , des contacts se rétablissent, pilotés en particulier par Jean Lastérade (ex de l'Union communiste). Devant l'impossibilité de reconstituer l'UC quelques anciens membres de l'UC commencent des pourparlers avec les bordiguistes qui publient « L'Étincelle ». Ils finissent par intégrer, malgré son léninisme persistant, cette Fraction Française de la Gauche Communiste Internationale (FFGCI), animée par Suzanne Voute et Albert Vega, dont le journal « L'Internationaliste » a remplacé l'Étincelle. Henry Chazé, ex-UC, est chargé de la correspondance internationale de cette organisation. La FFGCI cesse d'exister en 1951, la plupart des militants rejoignant Socialisme ou barbarie[27].

En dehors de ces contacts entre militants « ultragauche » d'avant-guerre, c'est de la IVe Internationale trotskyste que sortent une bonne partie des militants des années 1960. C'est d'abord après la guerre le groupe « Fomento obrero revolucionario », issu de la section espagnole de la IVe Internationale (bolchéviques-léninistes, à ne pas confondre avec le POUM qui ne fut jamais reconnu par Trotsky) qui s'était illustrée durant la guerre civile par son soutien, au côté des Amis de Durruti, aux insurgés de mai 37. Le groupe eut une certaine influence en France, surtout grâce à la présence en son sein du poète Benjamin Péret[28].

Après la disparition de l'OCR en 1947, le communisme de conseil réapparaît en 1948 autour de certains membres de la revue Socialisme ou barbarie (S ou B), qui rompt alors à son tour avec le trotskisme en quittant le Parti communiste internationaliste (PCI). Depuis de longs mois déjà, la fraction S ou B dénonçait le bureaucratisme de la direction du PCI et de la IVe Internationale. Mais surtout, le groupe remettait en cause certains dogmes du trotskisme, notamment le caractère « ouvrier » de l'État russe, et donc la défense inconditionnelle de celui-ci[29].

Guy Debord fonde l'Internationale situationniste en 1957. L'Internationale Situationniste (IS) est une organisation à la fois conseilliste et libertaire qui prône le refus du travail et la révolution de la vie quotidienne[30].

Socialisme ou barbarie donne naissance en 1958 à deux groupes distincts, Informations et liaisons ouvrières et Pouvoir ouvrier. En 1960, Informations et Liaisons Ouvrières prend le nom de Informations et correspondances ouvrières (ICO)[31]. Dans les années 1960, un autre groupe conseilliste se constitue autour de Maximilien Rubel et Ngô Văn : le Groupe Communiste de Conseils[32].

En 1965, des militants de Pouvoir ouvrier ouvrent une librairie dans le quartier latin : La Vieille Taupe. Ils sont exclus de Pouvoir ouvrier en 1967[33]. La même année, deux ouvrages importants sont publiés par les situationnistes : La Société du spectacle, de Guy Debord[34] et le Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, de Raoul Vaneigem[35]. C'est aussi en 1967 que Socialisme ou barbarie disparaît. Des anciens militants de Socialisme ou barbarie créent alors un éphémère Communisme ou Barbarie qui ne dure que quelques mois et s'autodissout à la veille de Mai 68.

Depuis 1968

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En mai 68, la plupart des groupes mentionnés précédemment ont disparu ou sont en voie de disparition. Différents éléments radicaux seront cependant actifs, en particulier au niveau du Comité d'action travailleurs-étudiants installé à la Faculté de Censier. Il s'agit particulièrement d'éléments gravitant autour de La Vieille Taupe, du Groupe de liaison pour l'action des travailleurs (GLAT), ou des Cahiers de Mai. Dans les années qui suivent surgiront des groupes se réclamant de l'ultragauche, sans lien direct avec les anciens groupes. Le terme « conseilliste » est principalement – mais pas exclusivement – utilisé par les groupes inspirés par les situationnistes. Cette floraison ne met pas un terme au courant historique de la gauche communiste germano-néerlandaise, dont les écrits et théories seront progressivement re-découverts par une partie des groupes issus de Mai 68. Globalement, beaucoup de groupes « conseillistes » nés peu de temps après Mai 68 auront une existence éphémère qui se limitera à une unique publication, journal ou brochure. Durant cette même période, une partie de ces groupes participent à Informations et correspondances ouvrières (ICO), qui devient une sorte de fourre-tout de l'ultragauche. Une collaboration s'établit par ailleurs entre ICO et certains des éléments du Mouvement du 22 mars (ceux qui étaient proches du groupe anarchiste Noir et Rouge). Ceci amène à des affrontements avec des éléments du groupe des Enragés qui assistaient aux réunions d'ICO, débouchant sur le rejet des Enragés. Fin 1970, Révolution internationale, Les Cahiers du Communisme de conseils et l'Organisation conseilliste de Clermont-Ferrand quittent l'ICO pour se constituer en regroupement[36]. Si la plate-forme d'unification publiée en 1972 ne fait pas référence à la nécessité d'un « parti révolutionnaire », ce concept sera ré-introduit progressivement dans le regroupement. Celui-ci évoluera vers une intégration dans Révolution internationale des deux autres groupes, qui conduira en 1974 au départ des principaux animateurs de ces deux groupes[37].

Pouvoir ouvrier finit par s'autodissoudre à son tour en 1969. Certains militants issus de Pouvoir ouvrier se regroupent alors l'année suivante autour du bulletin La Voie, avant de créer en 1971 le Groupe marxiste pour le pouvoir des conseils de travailleurs (GMPCT) qui deviendra la « Gauche marxiste » contre l'avis des vieux de « Pouvoir ouvrier » qui ne voyaient pas l'intérêt de créer une nouvelle organisation. La Vieille Taupe et l'Internationale situationniste s'autodissolvent en 1972. La Vieille Taupe crée une nouvelle organisation, Le Mouvement communiste. La même année, le GMPCT prend le nom de Gauche marxiste, et publie le journal Lutte continue (membres dirigeants : Marcus, Serge Cosseron, Pierre Souyri, Jean-Pierre Hébert). Informations et correspondances ouvrières, et la Gauche marxiste s'autodissolvent en 1973.

Le Mouvement communiste disparaît à son tour en 1974. En 1975, des anciens militants de Informations et correspondances ouvrières participent à la création du réseau Échanges et mouvement[38].

L’Organisation des jeunes travailleurs révolutionnaires (OJTR) avait été constituée par une poignée de jeunes travailleurs du PSU lors de l’été 1970, en tant qu'« organisation de masses » de ce parti en direction des jeunes travailleurs. Cette organisation entrera rapidement en crise, et une partie de ses membres sera influencé par l'ultragauche et le situationnisme. Ceux-ci seront à l'origine de la publication du texte « Le Militantisme, stade suprême de l'aliénation[39] » en 1972, dans la perspective de dissoudre l'OJTR. En 1975-76, l'ex-OJTR publie « Un monde sans argent : Le Communisme[40] ». L'auteur de ce texte, Dominique Blanc, animera ensuite King-Kong international (1976), qui changera de nom au deuxième numéro (1977) pour devenir La Guerre sociale[41].

Le groupe Pour une intervention communiste se constitue fin 1973 sur des positions proches de la Gauche allemande et une analyse de la société capitaliste se rattachant à celle de Rosa Luxemburg. De 1974 à son auto-dissolution en 1982, il publiera 38 numéros de la revue Jeune Taupe, ainsi qu'un nombre important de brochures, tracts, affiches[42]. En 1981 une scission forme le groupe Volonté communiste, publiant le journal Révolution sociale (no 1 paru en juin 1981). Après la dissolution du groupe, la majorité de celui-ci forme L'Insécurité sociale (groupe et publication, no 0 paru en janvier 1982). L'Insécurité sociale se situe en rupture avec le milieu ultragauche, considérant que « si l'ultragauche a représenté après 68 un certain dépassement du gauchisme, dont elle s'est d'ailleurs alimentée, elle n'est à terme parvenue qu'à une variante radicale de celui-ci ».

Durant l'année 1974, une tendance – particulièrement présente à Bordeaux – se constitue à l'intérieur de l'organisation trotskyste Lutte ouvrière, à partir de la critique de la caractérisation de l'État russe comme « État ouvrier ». Ceci conduit le à la dissolution de la section de Bordeaux de Lutte ouvrière, et à la constitution le même jour du groupe l'Union ouvrière (UO), qui publie dès décembre un journal portant le même nom (sous titré : pour l'abolition de l'esclavage salarié, 19 numéros de décembre 1974 à juillet 1976). À la même période, une des tendances de la LCR trotskyste rejette l'électoralisme de l'organisation, ainsi que son analyse de l'URSS. UO rompt l'année suivante avec les restes de léninisme qui persistaient à son origine et évoluera vers des positions proches de l'ultragauche puis du situationnisme. UO s'auto-liquide en octobre 1976. L'ex-UO se divise en plusieurs groupes chacun ayant sa propre presse : L'Injure sociale (Paris, régions Nord et Est), L'ordre des choses (région centre), abolition de l'esclavage salarié (Sud-Ouest). Un bulletin de liaison - Chronique des révolutions de la Terre (n° 1, janvier 1977) - ne survivra pas à l'éclatement de l'ex-U.O.

Le groupe communiste de conseils (GCC) disparaît au cours des années 1970.

Publications 1968-1975

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Parmi les publications se réclamant de la Gauche communiste ou conseillistes en France entre 1968 et 1975, on peut citer :

  • Alarma (FOR), reprenant les positions de Grandizo Munis [43];
  • Les amis de 4 millions de jeunes travailleurs[44] ;
  • Cahiers du communisme de conseils, édités à Marseille par Robert Camoin, 12 numéros d'octobre 1968 à novembre 1972 [45];
  • Informations et correspondances ouvrières (ICO) [46];
  • Lutte continue (Gauche marxiste) [47];
  • Lutte de classe (GLAT) [48];
  • La Marge et Vroutsch (à Strasbourg) [49];
  • Négation [50];
  • Pour le pouvoir international des conseils ouvriers (PPICO), 9 numéros de 1972 à 1974 [51];
  • Pour une critique révolutionnaire, diverses publications et affiches de 1968 à 1972 [52];
  • Pour l'organisation conseilliste (GRCA), 1970 [53];
  • Révolution internationale[54].

À partir de 1976 deux tendances vont se développer parallèlement, tout en étant souvent confondues (confusion parfois entretenue par une partie des groupes ultragauche eux-mêmes) : une revendication de l'Autonomie ouvrière (par ailleurs position centrale du communisme de conseils depuis ses origines) se concrétisant dans cette période par l'apparition sur quelques entreprises de groupes de travailleurs en dehors et contre les syndicats; un mouvement dit « Autonome » ou de « l'Autonomie » dans lequel se retrouvent différents courants issus de la crise du gauchisme (tant anarchistes que léninistes) soudés par un activisme assumant certaines modalités d'une violence prolétarienne.

Seule la première de ces deux tendances peut se rattacher au communisme de conseils, bien que des éléments proches de l'ultragauche aient pu participer à la seconde. Sur la formation de « Groupes Autonomes Ouvriers » dans cette période, voir l'article « Autonomie ouvrière ».

Depuis 1975

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De 1986 à 1994, le comité des mal logés met en pratique dans ses luttes, ses occupations d'immeubles HLM, et son organisation interne les principes du communisme de conseil, il fédéra plusieurs dizaines d'immeubles en lutte et regroupa jusqu'à cinq cents mal logés de toutes origines géographiques à Paris et Banlieue de 1986 à 1994. Son organisation était de type conseilliste, toutes les décisions étaient prises en assemblée générale avec refus de délégation de représentativité, ses membres sur leur lieu de travail, majoritairement dans les entreprises de nettoyage (COMATEC par exemple), se fédéraient à la CNT. Une dizaine de ses militants s'est réunie pour rédiger une brochure de bilan de cette expérience, lorsque scission et dissolution ne faisaient quasiment plus de doute tant les forces politiciennes de la gauche de gouvernement s'étaient liguées, selon les membres du comité, pour obtenir sa dislocation[55].

Parmi les revues d'ultragauche publiées en France après 1975, on peut citer :

  • Jeune Taupe (1974-1982), revue du groupe Pour une intervention communiste (PIC)[56] ;
  • L'Insécurité Sociale, (1982-1987), suivie de Interrogations pour la communauté humaine (1988-1991)[57] ;
  • King-Kong International (1976), suivi de La Guerre Sociale (1977-1982) ;
  • Autonomie ouvrière pour l'abolition du salariat, suivi de Bulletin Critique, revues éditées par le Cercle Marxiste de Rouen (1976-1979) ;
  • Théorie Communiste (1977) ;
  • Temps critiques (1989) ;
  • L'Assommoir, sept numéros entre 1978 et 1985[58] ;
  • Le Frondeur (1980)[59] ;
  • Oser lutter, oser vaincre : l'expérience du comité des mal-logés[60] ;
  • Le Brise-glace (1988-1990)[61] ;
  • L'oiseau-tempête (1997)[62] ;
  • Spartacus, éditée à partir de décembre 1976 par René Lefeuvre (sans que cette revue puisse être directement cataloguée comme revue ultragauche, différents militants de ce courant - organisés par exemple dans le groupe PIC ou à titre individuel comme Galar - participeront à sa rédaction)[63].

Le début des années 1980 est marqué par l'établissement de rapports « détendus » – ou de confiance – entre différents groupes, y compris certains groupes « anarchistes » qui se sont rapprochés du communisme de conseils. Par exemple, un tract du mois de mars 1980 (« Derrière le chantage à la 3e guerre mondiale, le renforcement de l'exploitation capitaliste ! ») réunit : Cercle marxiste de Rouen, Groupe Commune de Kronstadt de la Fédération anarchiste, un groupe de l'Organisation communiste libertaire, Groupe de Travailleurs pour l'Autonomie Ouvrière, L'Action Communiste, Le Frondeur, Pour une intervention communiste, ainsi que deux groupes « étrangers » (Collectif pour l'Autonomie ouvrière de Madrid, Collectif Subversif d'Amsterdam).

En 1994, un bar d'ultragauche a été ouvert à Paris : La Bonne Descente, d'abord à Clichy, puis transférée dans le 19e arrondissement en 1995. La Bonne Descente a fermé en 1997.

Dans les années 2010, le réseau Échanges et Mouvement issu d'Informations et Correspondances Ouvrières continue à publier depuis 1975 la revue Échanges et Mouvement et le bulletin Dans le monde une classe en lutte[64].

Les situationnistes

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L'Internationale situationniste (IS) est fondée en juillet 1957 à la conférence de Cosio d'Arroscia par des individus venant de plusieurs groupes artistiques d'avant-garde : L'Internationale Lettriste, le Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste et le Comité psychogéographique de Londres. 1962 voit la scission entre « artistes » et « révolutionnaires » et l'exclusion des premiers (même si de nombreux artistes restent dans l'IS, comme l'écrivain-cinéaste Guy Debord). Dans les années qui précèdent 1968, l'IS développe une position très marxiste d'un parti théorique représentant le plus haut niveau de conscience révolutionnaire. En mai 68, l'IS s'élargit au travers du Comité Enragés-Situationnistes, puis du Conseil pour le maintien des occupations (CMDO). Après son auto-dissolution en 1972, un certain nombre de groupes et de publications plus ou moins situationnistes ou post-situationnistes sont apparus. Parmi les groupes issus du CMDO, le seul à avoir dépassé le stade de la déclaration de principes semble être le Groupe Révolutionnaire Conseilliste d'Agitation (GRCA), formé par Alain Chevalier (exclu de l'IS en octobre 1969), François Lécuyer, Jacques Le Glou et Jean-Louis Rançon (ex-membres du CMDO), publiant entre autres deux numéros d'une éphémère revue intitulée Pour l'Organisation Conseilliste.

Plus récemment, l'influence (ou l'écho) des théories situationnistes se retrouve dans une série de publications :

Les principaux « théoriciens » de l'IS ont continué d'écrire des essais, poursuivant d'une certaine façon dans la même lignée, notamment Guy Debord et Raoul Vaneigem.

Le conseillisme dans les autres pays

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États-Unis

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Dans les années 1930, Paul Mattick a émigré aux États-Unis où il publie International Council Correspondence auquel succèdent Living Marxism en 1938 et New Essays en 1942. Dans les années 1970, Paul Mattick Jr continuera d'animer la revue Root and Branch. Un autre groupe « A world to win » publie à San Francisco Now and After dans la même période (dissolution en 1979).

Dans les années 1970 est éditée à Toronto une revue proche du communisme de conseils nommée The Red Menace[65].

À partir de 1976, paraît à Hong-Kong la publication Minus 8 (en anglais), dans laquelle on retrouve principalement des contributions d'ex-gardes rouges réfugiés à Hong-Kong. Ces écrits peuvent se rattacher tant au conseillisme qu'au communisme libertaire, tout en étant avant tout le produit de l'expérience de ses rédacteurs. Le titre Minus 8 signifie 8 avant 1984 (référence à George Orwell) et sera donc suivi les années suivantes de Minus 7, Minus 6… En dehors de la publication régulière de la revue, ce groupe publia un ouvrage La révolution est morte, vive la révolution, consacré à une analyse critique de la révolution culturelle[66].

Grande-Bretagne

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En 1960, une scission du groupe trotskyste Socialist Labour League forme 'Socialism Reaffirmed' qui publie cinq numéros du journal Agitor à Londres. À partir du sixième numéro, journal et groupe prennent le nom de Solidarity (en). Ce groupe était très influencé par Socialisme ou barbarie, et plus particulièrement par Paul Cardan (Cornelius Castoriadis) au travers des traductions libres de « Chris » ancien « archéomarxiste » comme Castoriadis. Au début des années 1980, l'appartenance à Solidarity repose sur l'adhésion au texte « As we see it ». Son journal Solidarity for Social Revolution est édité alternativement par différents groupes locaux. Un des membres du groupe Solidarity (en) (Joe Jacobs) sera un des initiateurs du réseau qui publie aujourd'hui Échanges et mouvement.

En septembre 1975, deux groupes d'ultragauche, Workers' Voice (Liverpool) et Revolutionary Perspective (Glasgow), fusionnent pour constituer la (en) Communist Workers' Organisation (CWO).

En 1978, deux groupes (partageant une même boite postale) se constituent sur Londres : le collectif « Authority » publiant la revue du même nom et le groupe/collectif « Kronstadt Kids » se réclamant de l'autonomie ouvrière. Les deux groupes sont issus de ruptures avec le mouvement anarchiste. Des membres de ces groupes participent également à la libraire « Rising Free », se caractérisant par son refus de diffuser les journaux gauchistes. Authority et Kronstadt Kids seront les éditeurs de l'édition en anglais de l'International Discussion Bulletin[67].

En mars 1971, à Barcelone, une brochure signée « 1000 » appelle au boycott des élections syndicales. La presse et la police qui veulent absolument une signature, interprètent MIL comme Movimiente Iberico de Liberacion. Pour financer ses activités (publications, caisses de solidarité), le MIL va pratiquer l'expropriation. Les éditions Mayo 37, créées en janvier 1973, publient des textes de Camillo Berneri, Les Conseils ouvriers d'Anton Pannekoek, De la misère en milieu étudiant (Internationale situationniste)… En septembre 1973, plusieurs militants sont arrêtés, dont Salvador Puig Antich qui sera garroté le 2 mars[68].

En mai 1977, le « Movimiento de Liberacion Comunista » se constitue au travers de l'unification de plusieurs petits groupes en évolution vis-à-vis du gauchisme : Germania Socialista, Grupo Comunista Revolucionario, Insurección, Lucha Obrera et Unión Comunista de Liberación. Il publiera pendant quelque temps une revue mensuelle, Lucha Obrera.

Deux autres revues « pour l'autonomie ouvrière » sont publiées à Madrid dans la même période : Emancipacion et Teoria y Practica. Après la dissolution du « Movimiento de Liberacion Comunista », et de « Teoria y Practica », des militants des deux groupes se retrouvent dans les Colectivos por la Autonomia Obrera (C.A.O.) avec des individus issus de la CNT (en 1978). Un groupe de travailleurs de Vigo, en Galice, signant Autonomie Prolétarienne, publie plusieurs tracts dénonçant Partis et Syndicats et se réclamant des Assemblées ouvrières. La revue El Topo Avizor, issue de l'anarchisme mais critique vis-à-vis de la CNT, est publiée (avec une adresse à Barcelone et une à Paris).

En mars-avril 1979, paraît à Barcelone le premier numéro d'une revue bimensuelle pour l'autonomie ouvrière Seisdedos (d'après le surnom de Francisco Curro Cruz, une des victimes de la répression de janvier 1933 contre un groupe de paysans de Casas Viejas ayant proclamé le communisme libertaire).

Au début des années 1980, un groupe de militants anarchistes grecs, influencés par le situationnisme, résidant en Grande-Bretagne (Manchester, Leeds…) et qui édite la revue TORIGMA se rapproche du communisme de conseils (débat avec « Kronstadt Kids » en G.B. et PIC/Jeune Taupe en France). Il participera au bulletin International Discussion Bulletin copublié par différents groupes d'ultragauche.

Le groupe CCRAP (Centre Communiste de Recherche pour l'Autonomie Prolétarienne) se constitue au début des années 1970 avec pour tâche de maintenir un travail d'information et de réflexion sur les luttes ouvrières et la crise capitaliste dans le contexte italien. À partir de mars 77, il publie Collegamenti per l'organizzazione diretta di classe (Liaisons pour l'organisation directe de la classe). À l'intérieur de ce que l'on nomme à l'époque en Italie « zone de l'autonomie », la tendance du CCRAP qui privilégie l'organisation indépendante des travailleurs contre le pouvoir capitaliste est minoritaire par rapport aux groupes para-militaires issus de groupes léninistes en décomposition (Lotta Continua, etc.) favorables à une action terroriste putschiste. Le CCRAP regroupait des groupes de Milan, Naples et Florence.

Plusieurs autres revues et bulletins paraissent également en Italie à la fin des années 1970 : Primo Maggio, Marxiana, Filo Rosso (publié par un ensemble de collectifs autonomes de travailleurs des services et d'autres entreprises à Rome), Coordinamento Operaio Om-Fiat, etc. Toujours à la fin des années 1970 paraît la revue DISSENSO est/ouest se réclamant de l'autonomie ouvrière. Celle-ci reproduit dans son n°3 (1978) un article d'un Collettivo Proletario Autonomo — « Terrorisme de Parti et Organisation Autonome du Prolétariat » — à propos des Brigades Rouges et de leurs activités diamétralement opposées à celles de l'autonomie ouvrière.

Après le coup d'État du 25 avril 1974, un certain nombre de groupes s'inspirant à des degrés divers du communisme de conseil se constituent ou se réactivent au Portugal :

Combate. Le groupe qui publie après le coup militaire du 25 avril le journal Combate se constitue à partir de militants venant de différents horizons, y compris des maoïstes ce qui explique certains compromis de la première version de leur plate-forme (en particulier sur la question nationale), rectifiée par la suite. D'abord hebdomadaire, le journal reposait sur des interviews avec des travailleurs en lutte. Les numéros de Combate publiés sur la période 74-76 fournissent ainsi une description des mouvements sociaux ayant existé à l'époque. À partir de 1977, les rédacteurs de Combate insistent plus sur une critique de la bureaucratisation en cours. Avec la situation de reflux, les membres de Combate considèrent dès 1978 qu'il est impossible de continuer cette activité et l'édition de Combate est suspendue après 52 numéros, ces numéros sont depuis republiés par des éditions militantes. Parallèlement, ils avaient décidé à l'automne 1975 d'ouvrir une librairie (Contra a Corrente) dans un des vieux quartiers ouvriers de Lisbonne. Sous le même sigle Contra a Corrente ils publieront une vingtaine de brochures[69].

Edicões Spartacus (Éditions Spartacus). Publication de textes d'ultragauche (Anton Pannekoek, KAPD, Ciliga…) généralement traduits du français (principalement des Cahiers Spartacus)[70].

Association des groupes autonomes anarchistes. Groupes de « jeunes anars » qui sortent un bulletin et un journal ronéoté intitulé O Rebelde (Le Rebelle). Influencés par le situationnisme.

A Batalha (La Bataille). Cet organe de la CGT portugaise (anarcho-syndicaliste) publie alors dans ses colonnes quelques textes communistes de conseils critiquant les syndicats.

Cadernos Textuais (Cahiers textuels). Publient Amadeo Bordiga, Benjamin Péret/Grandizo Munis (Les syndicats contre la révolution…) en portugais.

Une revue proche du communisme de conseil paraît dans les années 1970 : Arbetarmakt (Workers's Power League). Un autre groupe existe à la même époque à Stockholm, Marxistik Arbeitergrupp. À la fin des années 1970, ces deux groupes participent avec d'autres groupes scandinaves à des « Conférences communistes internationales ».

Ce courant publie encore aujourd'hui de nombreuses revues dans différents pays, comme Aufheben en Angleterre ou Perspective internationaliste en Belgique.

Un collectif appelé « Mouvement conseilliste », devenu « Mouvement autogestionnaire », se réclame du communisme de conseils et maintient les références à cette tendance comme principale source d'inspiration mais pose la nécessité d'une mise à jour et d'un développement théorique, préférant utiliser le vocable « autogestionnaire », une expression du courant marxiste. Son principal théoricien est le sociologue Nildo Viana, auteur du Manifeste autogestionnaire.

Personnalités

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Parmi les différentes personnalités qui ont illustré l'histoire du communisme de conseils, on peut notamment citer Anton Pannekoek (auteur en 1946 d'un ouvrage intitulé Les Conseils ouvriers), Herman Gorter, Karl Korsch, Maximilien Rubel, Otto Rühle, Ian Appel, Paul Mattick, Cajo Brendel, Henry Chazé (Gaston Davoust), Benjamin Péret, Henri Simon (Informations et Correspondances Ouvrières), Cornelius Castoriadis et Claude Lefort (animateurs de Socialisme ou barbarie).

Hannah Arendt défend le système des conseils, contre le système des partis, sans pour autant pouvoir être considérée comme partisane du communisme de conseils. En effet, pour elle, le modèle type des conseils n'est pas le conseil ouvrier (qui a pour principale fonction de régler la vie économique — d'une manière différente à la fois des capitalistes et d'un État planificateur), mais des « conseils révolutionnaires » dont la fonction est avant tout politique. Hannah Arendt défend toute forme d'insurrection, d'émergence spontanée d'organisations démocratiques. L'enjeu pour elle est de garantir la liberté de chacun (cf. Qu'est-ce que la liberté ?), la possibilité de l'apparition d'espaces publics (cf. Condition de l'homme moderne).

Notes et références

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  7. Louis Janover écrit : « Tout ce qui relève du communisme se rattache aux conseils, alors que la rhétorique des bolcheviks, pourtant saturée de références livresques à Marx, nous en éloigne et nous rapproche du capital et de l'État » (« Rosa Luxembourg, l'histoire dans l'autre sens » dans Rosa Luxemburg, Introduction à l'économie politique, Agone/Smolny, 2008, p. 30).
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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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