Économie du Moyen-Orient
Économie du Moyen-Orient | |
Carte du Moyen-Orient | |
Monnaie | Livre turque, rial saoudien, livre égyptienne, rial iranien, dirham des Émirats arabes unis, dinar bahreïni, dinar irakien, shekel, dinar jordanien, dinar koweïtien, livre libanaise, rial omanais, rial qatari, livre syrienne, rial yéménite |
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Année fiscale | calendaire, lunaire, perse |
Organisations internationales | Conseil de coopération du Golfe, Ligue arabe, OMC |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 4 323 milliards $ (2012) |
Produit intérieur brut en PPA | 4 436 milliards $ (2012) |
Croissance du PIB | 4.9% |
PIB par habitant en PPA | 7108$ |
PIB par secteur | agriculture : 8,5 % industrie : 28,6 % services : 62,9 % |
Population active par secteur | agriculture : 29,5 % industrie : 24,7 % services : 45,8 % (2005) |
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L'économie du Moyen-Orient est aussi diversifiée que le sont les pays qui le composent. Si la production et l'exportation d'hydrocarbures et de matières premières constitue toujours largement la première source de richesse du Moyen-Orient et notamment pour les pays de la péninsule Arabique, l'Irak et le Koweït, d'autres pays tels Israël, le Liban, la Jordanie, la Turquie ou Chypre ou certains émirats ont tourné leur économie vers d'autres activités telles que le tourisme, le commerce, l'agriculture ou les hautes technologies. D'autre part, phénomène plus récent, les pétrodollars sont réinvestis via des fonds privés et publics arabes dans la finance et l'économie internationale[Note 1].
En 2012, le PIB à parité de pouvoir d'achat de la région est de 4 436 milliards $, soit plus de 5 % du PIB mondial. S'agissant du PIB par habitant, les pays accusent des écarts très importants, allant de plus de 80 000 $ par an et par habitant au Qatar (soit un niveau proche du Luxembourg) à 2 500 $ pour le Yémen (soit un niveau proche de la Moldavie)[1].
Les pays producteurs d’hydrocarbures
[modifier | modifier le code]Pour la majorité des pays de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures, génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissements de l'étranger, une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. À titre d'exemple, 45 % des recettes publiques de l'Arabie saoudite, 55 % de son PIB et 90 % de ses exportations sont directement ou indirectement liés à l'exploitation de ses gisements pétroliers[2].
Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont entrepris des efforts pour diversifier leur économie[3], Abu Dhabi Investment Authority est aujourd'hui le plus gros fonds souverain mondial, gère 875 milliards de dollars et est chargé d'investir les revenus pétroliers de l'émirat d'Abu Dhabi à travers le monde pour les faire fructifier. D'autre part, certains émirats et monarchies de la région ont choisi de se tourner vers l’après pétrole, utilisant leur manne financière pour mener leurs pays au niveau des pays développés, voire les dépasser[Note 2],[4] en misant sur des villes écologiques (Masdar) ou sur des villes nouvelles (Ville économique du roi Abdallah). D'autres pays arabes ont également choisi de réinvestir leurs revenus pétroliers directement sur leur propre territoire, ainsi des projets architecturaux, parfois gigantesques, tels que les « Palm Islands », le Burj Khalifa ou la Dubaï Marina à Dubaï. Ces investissements nationaux et internationaux visent à développer des activités non dépendantes du pétrole et à préparer les pays du golfe à l'après pétrole[5].
En , Oil and Gas Journal estimait que les pays du MENA (dont 8 des 12 pays font également partie de l'OPEP[6]) détenait 60 % des réserves mondiales de pétrole (810,98 milliards de barils) et 45 % des réserves mondiales de gaz naturel (2 868,886 milliers de Gm3)[7].
Les autres pays
[modifier | modifier le code]La Turquie, l'Égypte, Israël et Chypre bénéficient de facteurs favorables au développement du tourisme en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord, les sites touristiques, culturels et historiques, l'héliotropisme et les investissements réalisés pour développer les activités touristiques ont permis de rendre cette région parmi les plus attractives de la planète[8].
L'agriculture occupe toujours une place prépondérante dans l'emploi de la population active de certains pays moyen-orientaux; le croissant fertile (Irak, Syrie, Liban et Turquie), le Nil en Égypte, ou encore le développement des kibboutzim et moshavim en Israël ont permis d'assurer la sécurité alimentaire nécessaire au développement économique des pays méditerranéens avant de développer les activités de services[Note 3].
Les activités commerciales et financières ont également pris un essor important, grâce aux voies de navigation aisément contrôlables (mer de Marmara en Turquie et canal de Suez[Note 4] en Égypte) et à l'importance des activités d'import-export de marchandises, notamment de matières premières, de pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d'Asie de l'Est, d'Asie du Sud-Est, d'Inde et du Moyen-Orient et à destination de l'Union européenne et de l'Amérique du Nord[9].
Du secteur public au secteur privé
[modifier | modifier le code]La redistribution des revenus pétroliers vers les populations employées par l’État s'est opérée jusqu'à la fin des années 1990, date à laquelle le contre-choc pétrolier est devenu très important. Avec la baisse des rentes des hydrocarbures, le budget de certains États s'est restreint et donc par voie de fait, le nombre d'emplois publics. La nécessité de développer le secteur privé est alors apparue, notamment pour les pays de la péninsule Arabique ; la construction et les investissements sur les marchés étrangers via les fonds souverains se sont fortement développés. La conséquence de l'urbanisation très rapide a été de conduire à l'explosion d'une bulle immobilière en 2003 et 2004[10],[Note 5]
Intégration régionale
[modifier | modifier le code]Certains pays de la péninsule Arabique, sous l'impulsion de l'Arabie saoudite ont décidé de se réunir pour former le conseil de coopération du Golfe, cette structure à but politico-économique a déjà permis de mettre en place un marché commun et de développer des partenariats entre pays riverains, en matières d'échanges économiques, énergétiques, militaires ou de transport[11].
La Turquie, la Syrie, la Jordanie et le Liban ont décidé de former un marché de libre circulation des biens et des personnes nommé Samgen[12]. Ces pays respectifs n'appliquent pas de restrictions pour la circulation de biens et de personnes. Cette coopération devrait englober d'autre pays de la région comme l'Irak, le conseil de coopération du Golfe et l'Iran dans un futur proche[13].
Ouverture internationale
[modifier | modifier le code]Certains de ces pays prennent part aux organisations économiques, commerciales et financières internationales :
- Conseil de coopération du Golfe
- Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar
- Ligue arabe
- Arabie saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Palestine, Qatar, Syrie (suspendue en 2011) et Yémen
- OMC
- Arabie saoudite, Bahreïn, Chypre, Égypte, Émirats arabes unis, Israël, Jordanie, Koweït, Oman, Qatar et Turquie ( Irak, Iran, Liban, Syrie et Yémen observateurs)
-
Panorama urbain d'Abou Dabi
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La Sheikh Zayed Road à Dubaï
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L'île de Gezira au Caire
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Hôtel touristique au bord de la mer Morte
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Centre financier du roi Abdallah
Statistiques
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- À titre d'exemple, le Qatar Investment Authority, fondé seulement en 2005 détiendrait pour 85 milliards de dollars de participations à l'étranger : voir ce lien.
- Certains émirats, pour arriver au niveau des pays développés, développent des activités commerciales, le tourisme, l’énergie, l'éducation, la médecine et d'autres domaines qui leur seront vitaux pour l'après-pétrole.
- L'autosuffisance alimentaire constituait la base de la politique israélienne de développement dans les années 1950 et 60.
- La 3e source de devises de l'Égypte, avec 3,4 milliards de dollars en 2005, soit une augmentation de 12,6 % par rapport à 2004 ; bond expliqué par le développement du commerce avec l'Inde et la Chine.
- L'explosion de la bulle immobilière à Dubaï a conduit à une baisse des prix de l’immobilier entre 40 et 50 %.
- Voir l'article sur la capitale d’Israël.
- L’arabe possède aussi un statut officiel spécial, en tant que langue secondaire.
Références
[modifier | modifier le code]- Données économiques sur les pays du Moyen-Orient, source Fonds monétaire international.
- Économie de l'Arabie saoudite.
- Développement des fonds souverains en provenance du Moyen-Orient.
- Exemple du projet de Masdar City.
- L'après pétrole dans le Golfe.
- (en) About Us sur le site de l'OPEP
- World Proved Reserves of Oil and Natural Gas, Most Recent Estimates sur le site du U.S. Energy Information Administration
- Analyse du tourisme mondial.
- Les composantes du transport maritime en Méditerranée.
- Le modèle rentier des pétro-monarchies.
- (ar + en) Secrétariat général du Conseil de coopération du Golfe
- Création d'une zone de libre échange entre la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie en 2010, Le Parisien, .
- Développement potentiel de la zone de libre échange moyen-orientale.
- (en)[PDF]« Constitution irakienne », United Nations Assistance Mission for Iraq (consulté le ), p. 3
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole
- Organisation des pays exportateurs de pétrole
- Conseil de coopération du Golfe
- Marché commun du Golfe
- Grande zone arabe de libre-échange
- Liste des agglomérations du Moyen-Orient
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Analyse de l'économie du Moyen-Orient, dossier réalisé par le Fonds monétaire international en 2010.
- Perspectives et indicateurs économiques du Moyen-Orient et plus largement, du Monde arabe, dossier réalisé par le Fonds monétaire international en 2011.
- Actualité économique du Moyen-Orient.
- Le secteur pétrolier et les révolutions arabes, Le Monde, le .
- Perspectives économiques pour 2011 différenciées selon le type de pays.