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{{Titre noble}}
'''Aymon''' Robert Marguerite Marie Joseph Turin '''de Savoie''' (en italien : ''Aimone Roberto Margherita Maria Giuseppe Torino di Savoia''), [[Liste des ducs de Spolète|duc de Spolète]] puis quatrième '''[[Liste des ducs d'Aoste|duc d’Aoste]]''', est né le [[9 mars]] [[1900]] à [[Turin]], en [[Italie]], et est décédé le [[29 janvier]] [[1948]] à [[Buenos-Aires]], en [[Argentine]]. C'est un membre de la branche d'[[Aoste]] de la [[Maison de Savoie]] qui règne nominalement sur l'[[État indépendant de Croatie]], le régime des [[Oustachis]], entre [[1941]] et [[1943]], sous le nom de '''Tomislav II'''.
{{Sous-titre|Aymon de Savoie-Aoste}}
{{confusion|Aimon de Savoie-Aoste (1967)}}
{{Infobox Politicien
| charte = Monarque
| nom = {{noble-|Tomislav II}}<br />Aymon de Savoie-Aoste
| image = Prince Aimone of Savoy - restored.jpg
| légende =
| fonction1 = [[Liste des souverains de Croatie#Rois de Croatie|Roi de Croatie]]
| à partir du fonction1 = {{date|18|mai|1941}}
| chef de l'état 1 = [[Ante Pavelić]]
| premier ministre 1 = Nikola Mandić
| jusqu'au fonction1 = {{date|14|septembre|1943}}<ref name="Tomasevich300"/><br /><small> ({{durée|18|mai|1941|14|septembre|1943}})</small>
| prédécesseur 1 = {{noble|Pierre II de Yougoslavie|-}} <small> (roi de Yougoslavie)</small>
| successeur 1 =
| dynastie = [[Maison de Savoie-Aoste]]
| titres = [[Liste des souverains de Croatie#Rois de Croatie|Roi de Croatie]]<br>[[Liste des ducs de Spolète|Duc de Spolète]]<br>[[Duché d'Aoste|Duc d'Aoste]]
| nom de naissance = ''Aimone Roberto Margherita Maria Giuseppe Torino di Savoia-Aosta''
| date de naissance = {{date|9|mars|1900}}
| lieu de naissance = [[Turin]] ([[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]])
| date de décès = {{date de décès|29|janvier|1948|9|mars|1900}}
| lieu de décès = [[Buenos Aires]] ([[Argentine]])
| nature du décès =
| sépulture =
| nationalité =
| père = [[Emmanuel-Philibert de Savoie (1869-1931)|Emmanuel-Philibert de Savoie]]
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|parti=|depuis le fonction1=}}


'''Aymon de Savoie-Aoste''' (en italien : ''Aimone di Savoia-Aosta''), [[Liste des ducs de Spolète|duc de Spolète]] et quatrième [[Liste des ducs d'Aoste|duc d’Aoste]] est un militaire et explorateur italien, né le {{date|9|mars|1900}} à [[Turin]] ([[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]]) et mort le {{date|29|janvier|1948}} à [[Buenos Aires]] ([[Argentine]]).
[[Image:King Tomislav II of Croatia, 4th Duke of Aosta.jpg|right|thumb|Aymon de Savoie-Aoste]]


Membre de la [[Duché d'Aoste|branche d'Aoste]] de la [[maison de Savoie]], la famille royale italienne, il est proclamé [[Royaume de Croatie (1941-1943)|roi de Croatie]] sous le nom de '''{{noble-|Tomislav II}}''' durant la [[Seconde Guerre mondiale]], en vertu des accords entre l'Italie fasciste et le mouvement croate des [[oustachis]]. Son {{citation|règne}}, qui dure de 1941 jusqu'à la capitulation italienne en 1943, demeure cependant purement théorique. En effet, il ne se rend jamais en Croatie, le royaume dont il est nominalement le roi.
==Famille==
Tomislav II est le second fils du prince [[Emmanuel-Philibert de Savoie-Aoste]] (1869-1931), deuxième duc d’Aoste, et de son épouse la princesse française [[Hélène d’Orléans (1871-1951)]].


== Biographie ==
Par son père, il est le petit-fils de l'éphémère roi d'Espagne [[Amédée Ier d'Espagne|Amédée I{{er}} de Savoie]] (1845-1890) et l’arrière petit-fils du roi [[Victor-Emmanuel II de Savoie|Victor-Emmanuel II d’Italie]] (1820-1878). Par sa mère, il est le petit-fils de [[Philippe d’Orléans (1838-1894)]], « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Philippe VII ».
Aymon de Savoie-Aoste est le second fils du prince [[Emmanuel-Philibert de Savoie-Aoste]] (1869-1931), deuxième duc d'Aoste, et de son épouse la princesse française [[Hélène d'Orléans (1871-1951)]]. Par son père, il est le petit-fils de l'éphémère roi {{noble|Amédée Ier d'Espagne}} (1845-1890) et l'arrière-petit-fils du roi {{noble|Victor-Emmanuel II de Savoie|Victor-Emmanuel II d'Italie}} (1820-1878). Par sa mère, il est le petit-fils de [[Philippe d’Orléans (1838-1894)]], comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de {{noble-|Philippe VII}}.


=== Duc de Spolète ===
Le 1{{er}} juillet 1939, le prince épouse à [[Florence]] la princesse [[Irène de Grèce (1904-1974)]], fille du roi [[Constantin Ier de Grèce|Constantin I{{er}} de Grèce]] (1868-1923) et de sa femme la princesse [[Sophie de Prusse]] (1870-1932). De cette union naît un enfant :
==== Formation militaire et Première Guerre mondiale ====
* [[Amédée de Savoie (1943)]], cinquième duc d’Aoste et, pour les monarchistes croates, roi de Croatie sous le nom de « Zvonimir II ». En 1964, il épouse la princesse française [[Claude d’Orléans]] (1943), fille d’[[Henri d’Orléans (1908-1999)]], « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France, et de son épouse la princesse franco-brésilienne [[Isabelle d’Orléans-Bragance]] (1911-2003).
En 1916, le prince Aymon entre à l’Académie navale de [[Livourne]] où il reçoit le grade d’[[aspirant]] et devient, dès l’année suivante, sous-lieutenant de la marine royale italienne. Pendant les derniers mois de la [[Première Guerre mondiale]], il s’engage dans l’armée de son pays et intègre une escadrille d’hydravions. Ses actions lui valent d’ailleurs d’être décoré d’une [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|croix de guerre]] et de diverses médailles.

==Biographie==

===Duc de Spolète===
====Formation militaire et Première Guerre mondiale====
À partir de [[1916]], le prince Aymone entre à l’Académie navale de [[Livourne]] où il reçoit le grade d’[[aspirant]] et devient, dès l’année suivante, sous-lieutenant de la marine royale italienne. Pendant les derniers mois de la [[Première Guerre mondiale]], il s’engage dans l’armée de son pays et intègre une escadrille d’hydravions. Ses actions lui valent d’ailleurs d’être décoré d’une [[Croix de guerre 1914-1918|croix de guerre]], de deux médailles de bronze et d’une d’argent.


==== À la conquête du K2 ====
[[Image:K2-big.jpg|thumb|Le K2, dans l'Himalaya.]]
[[Image:K2-big.jpg|thumb|Le K2, dans l'Himalaya.]]
En 1929, trente ans après que son oncle le prince [[Louis-Amédée de Savoie]] (1873-1933), duc des Abruzzes, a tenté d’escalader le [[K2]], Aymon conduit à son tour une expédition dans le massif du [[Karakoram]], en compagnie de l’explorateur italien [[Ardito Desio]]. Cependant, le projet échoue à cause des conditions climatiques désastreuses et le jeune prince doit se contenter d’accomplir des recherches scientifiques dans l’[[Himalaya]]<ref>[[Jules Rouch]], ''Époque contemporaine'', {{noble-|tome IV}} de ''Histoire Universelle des Explorations'' publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, {{p.|126}}</ref>.
====À la conquête du K2====


==== Carrière militaire ====
En [[1929]], trente ans après que son oncle le prince [[Louis-Amédée de Savoie]] (1873-1933), duc des Abruzzes, a tenté d’escalader le [[K2]], Aymon conduit à son tour une expédition dans le massif du [[Karakoram]], en compagnie de l’explorateur italien [[Ardito Desio]]. Cependant, le projet échoue à cause des conditions climatiques désastreuses et le jeune prince doit se contenter d’accomplir des recherches scientifiques dans l’[[Himalaya]].
De retour en Italie, le duc de Spolète poursuit sa carrière militaire et reçoit, le {{date|1|juillet|1934}}, le grade de [[capitaine de vaisseau]].


====Carrière militaire====
=== Roi de Croatie ===
==== Une proclamation surprenante ====
De retour en Italie, le duc de Spolète poursuit sa carrière militaire et reçoit, le [[1er juillet|1{{er}} juillet]] [[1934]], le grade de [[capitaine de vaisseau]].
Le {{nobr|[[18 mai|18]] [[Mai 1941 (guerre mondiale)|mai 1941]]}}, [[Ante Pavelić]], chef des [[Oustachis]], offre la couronne de l’[[État indépendant de Croatie]] au prince Aymon de Savoie, qui devient, à cette occasion, le roi {{noble-|Tomislav II}} de Croatie, en référence au souverain médiéval {{noble|Tomislav Ier}}, premier roi de Croatie.


Mais le pays est en réalité un [[Gouvernement fantoche|État fantoche]], contrôlé par les troupes germano-italiennes qui l’occupent depuis l’[[Invasion de la Yougoslavie|invasion du royaume yougoslave]], le {{nobr|[[6 avril|6]] [[Avril 1941 (guerre mondiale)|avril 1941]]}}. C’est la raison pour laquelle, lorsqu'il apprend sa nomination au titre de roi, le prince est d’abord convaincu qu’il est la victime d’une mauvaise plaisanterie de son cousin le roi {{noble|Victor-Emmanuel III}} (1869-1947).
===Roi de Croatie===


==== Le refus du statut de fantoche ====
====Une proclamation surprenante====
Par la suite, le nouveau monarque refuse de partir se faire couronner dans la ville de [[Dunansko Polje]], en [[Bosnie (région)|Bosnie]], sous le prétexte de la « question dalmate », provoquée par l’annexion par [[Benito Mussolini|Mussolini]] d’un certain nombre de territoires croates situés en bordure de la [[mer Adriatique]]. À cette occasion, le prince déclare que, pour lui, la [[Dalmatie]] « est une terre qui ne pourra jamais être italianisée » et que son annexion constitue un obstacle à la réconciliation italo-croate. Il refuse, dès lors, de se rendre dans son royaume.
[[Image:Pevelic=U=badge.jpg|thumb|left|Ante Pavelić, chef de la Croatie des oustachis.]]


Après l'[[armistice de Cassibile]] et le retournement de l'Italie au profit du [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|camp allié]] le {{date-|8|septembre|1943}}, [[Ante Pavelić]] dénonce, le {{date-|14|septembre}}, les accords signés en 1941 avec [[Benito Mussolini]] et déchoit ainsi Aymon du trône croate<ref name="Tomasevich300">Jozo Tomasevich, ''War and revolution in Yugoslavia : the Chetniks'', Stanford University Press, 2002, p. 300.</ref>. Il est par contre difficile de dire si cette déchéance s'est accompagnée d'une abdication formelle du duc d'Aoste. Mark Mazower évoque une renonciation au trône à l'été 1943<ref>Mark Mazower, ''Hitler's Empire: Nazi Rule in Occupied Europe'', Penguin UK, 2013.</ref>. Ennio Di Nolfo et Maurizio Serra parlent d'une abdication survenue le {{date-|12|octobre|1943}}<ref>Ennio Di Nolfo et Maurizio Serra, ''La gabbia infranta: Gli Alleati e l'Italia dal 1943 al 1945'', Gius.Laterza & Figli Spa, 2014.</ref>. Mais Edward Hanson explique quant à lui qu'aucune abdication n'a jamais eu lieu, ce qui expliquerait que l'édition de l’''[[Almanach de Gotha]]'' de 1944 continue à présenter le prince comme le souverain de Croatie<ref>Edward Hanson, ''The Wandering Princess: Princess Hélène of France, Duchess of Aosta (1871-1951)'', Fonthill, 2018, p. 361.</ref>.
Le [[18 mai]] [[1941]], [[Ante Pavelić]], chef des [[oustachis]], offre la couronne de l’[[Etat indépendant de Croatie]] au prince Aymon de Savoie, qui devient, à cette occasion, le roi Tomislav II de Croatie. Mais le pays est en réalité un [[Gouvernement fantoche|État fantoche]], contrôlé par les troupes germano-italiennes qui l’occupent depuis l’invasion du royaume yougoslave, le [[6 avril]] [[1941]]. C’est la raison pour laquelle, lorsqu'il apprend sa nomination au titre de roi, le prince est d’abord convaincu qu’il est la victime d’une mauvaise blague de son cousin le roi [[Victor-Emmanuel III d’Italie]] (1869-1947).


====Le refus du statut de fantoche====
=== Duc d'Aoste ===
==== À Brindisi ====
Par la suite, le nouveau monarque refuse de partir se faire couronner dans la ville de [[Dunansko Polje]], en [[Bosnie (région)|Bosnie]], sous le prétexte de la « [[question dalmate]] », provoquée par l’annexion par [[Benito Mussolini|Mussolini]] d’un certain nombre de territoires croates situés en bordure de la [[mer Adriatique]]. À cette occasion, le prince déclare que, pour lui, la [[Dalmatie]] « est une terre qui ne pourra jamais être italianisée » et que son annexion constitue un obstacle à la réconciliation italo-croate. Il refuse, dès lors, de mettre les pieds dans son royaume et ne le visitera jamais.
[[Image:Victor Emmanuel III of Italy.jpg|thumb|150px|Le roi {{noble-|Victor-Emmanuel III}} d'Italie.]]


En [[septembre 1943 (guerre mondiale)|{{date-|septembre 1943}}]], le prince Aymon, alors [[amiral]] de la marine royale, suit son cousin le roi {{noble|Victor-Emmanuel III}} à [[Brindisi]]. Il perd le contact avec son épouse qui est rapidement arrêtée par les Allemands et donne naissance à leur fils unique en captivité.
Le prince Aymon abdique d’ailleurs de son trône le [[31 juillet]] [[1943]], après le retrait des troupes italiennes de Croatie.

===Duc d'Aoste===

====À Brindisi====
[[Image:Victor Emmanuel III of Italy.jpg|thumb|150px|Le roi Victor-Emmanuel III d'Italie.]]

En septembre 1943, le prince Aymon, alors [[amiral]] de la marine royale, suit son cousin le roi [[Victor-Emmanuel III d’Italie]] à [[Brindisi]]. Il perd le contact avec son épouse qui est rapidement arrêtée par les Allemands et donne naissance à leur fils unique en captivité.
Dans les derniers mois de la [[Seconde Guerre mondiale]], le prince devient commandant de la base navale de [[Tarente]] et reçoit le grade d’amiral d’escadre. Il est cependant renvoyé de ce poste peu de temps après pour avoir critiqué les juges ayant déclaré coupable le général [[Mario Roatta]].
Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, le prince devient commandant de la base navale de [[Tarente]] et reçoit le grade d’amiral d’escadre. Il est cependant renvoyé de ce poste peu de temps après pour avoir critiqué les juges ayant déclaré coupable le général [[Mario Roatta]].

====Exil====
Après le [[référendum]] institutionnel de [[1946]] qui proclame la république, le prince Aymon quitte l’[[Italie]] et s’installe en [[Argentine]], où il meurt d’un [[infarctus]] dix-sept mois plus tard. Sa dépouille mortelle est alors transférée dans la crypte de la [[basilique de Superga]], près de [[Turin]].

==Titulature et fonctions==

Le [[22 septembre]] [[1904]], alors âgé d’à peine quatre ans, le jeune Aymon de Savoie reçoit, comme second fils du duc d’Aoste, le titre de [[Liste des ducs de Spolète|duc de Spolète]].

Du [[18 mai]] [[1941]] au [[31 juillet]] [[1943]], il est reconnu par les puissances de l’[[Axe]] et un certain nombre d’États neutres comme le roi Tomislav II de Croatie, prince de [[Bosnie (région)|Bosnie]] et d’[[Herzégovine]], Voïvode de [[Dalmatie]], de [[Tuzla]] et de [[Temun]].


==== Exil ====
À la suite du décès sans postérité masculine de son frère, le prince [[Amédée II de Savoie-Aoste|Amédée]], dans un camp de prisonniers britannique de [[Nairobi]], au [[Kenya]], le [[3 mars]] [[1942]], et jusqu’à sa propre mort, le prince Aymon devient également quatrième [[Liste des ducs d'Aoste|duc d’Aoste]], prince de [[Cisterna]] et de [[Belriguardo]], marquis de [[Voghera]] et comte de [[Ponderano]].
Après le [[référendum]] institutionnel de 1946, à l'issue duquel est proclamée la [[Italie|république]], le prince Aymon quitte l’Italie et s’installe en [[Argentine]], où il meurt d’un [[infarctus]] dix-sept mois plus tard. Sa dépouille mortelle est alors transférée dans la crypte de la [[basilique de Superga]], près de [[Turin]].


==Annexes==
=== Descendance ===
Le {{date-|1 juillet 1939}}, il épouse, à [[Florence]], la princesse [[Irène de Grèce (1904-1974)|Irène de Grèce]], fille du roi {{noble|Constantin Ier de Grèce}} (1868-1923) et de sa femme la princesse [[Sophie de Prusse]] (1870-1932). De cette union naît un enfant :
[[Amédée de Savoie-Aoste (1943)|Amédée de Savoie-Aoste]], cinquième duc d'Aoste et, pour les monarchistes croates, roi de Croatie sous le nom de « {{noble-|Zvonimir II}} ». En 1964, ce dernier épouse la princesse française [[Claude d’Orléans]] (1943), fille d'[[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]], « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France, et de son épouse, la princesse franco-brésilienne [[Isabelle d'Orléans-Bragance]] (1911-2003).


== Titulature et fonctions ==
{{commonscat|1=Tomislav II of Croatia, 4th Duke of Aosta}}
Le {{date|22 septembre 1904}}, alors âgé d’à peine quatre ans, le jeune Aymon de Savoie reçoit, comme second fils du duc d’Aoste, le titre de [[Liste des ducs de Spolète|duc de Spolète]].


Du {{nobr|[[18 mai|18]] [[Mai 1941 (guerre mondiale)|mai 1941]]}} au {{nobr|[[31 juillet|31]] [[Juillet 1943 (guerre mondiale)|juillet 1943]]}}, il est reconnu par les puissances de l’[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]], leurs alliés et un {{lesquels|certain nombre d’États neutres}} comme le roi {{noble-|Tomislav II de Croatie}}, prince de [[Bosnie (région)|Bosnie]] et d’[[Herzégovine]], [[Voïvode]] de [[Dalmatie]], de [[Tuzla]] et de [[Temun]].
===Bibliographie===


À la suite du décès sans postérité masculine de son frère, le prince [[Amédée II de Savoie-Aoste|Amédée]], dans un camp de prisonniers britannique de [[Nairobi]], au [[Kenya]], le {{nobr|[[3 mars|3]] [[Mars 1942 (guerre mondiale)|mars 1942]]}}, et jusqu’à sa propre mort, le prince Aymon devient également quatrième [[Liste des ducs d'Aoste|duc d’Aoste]], prince de [[Cisterna d'Asti|Cisterna]] et de [[Belriguardo]], marquis de [[Voghera]] et comte de [[Ponderano]].
* Giulio Vignoli, ''Il sovrano sconosciuto. Tomislavo II Re di Croazia'', Verlag Mursia, Firenze


===Lien externe===
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* {{it}} Giulio Vignoli, ''Il sovrano sconosciuto: {{noble-|Tomislavo II}} Re di Croazia'', Verlag Mursia, Florence, 2006 {{ISBN|8842535834}}.


=== Liens externes ===
*[http://www.youtube.com/watch?v=jwXFPXW-f6c Journal d'époque en italien montrant la proclamation du prince Aymon au titre de roi de Croatie]
{{Autres projets
|Commons=Category:Tomislav II of Croatia, 4th Duke of Aosta
|commons titre={{noble-|Category:Tomislav II de Croatie}}
}}
{{liens}}
* [https://www.youtube.com/watch?v=jwXFPXW-f6c Journal d'époque en italien montrant la proclamation du prince Aymon au titre de roi de Croatie]


== Références ==
{{Portail|Croatie|Savoie|Italie|exploration}}
{{Références}}


{{Portail|Seconde Guerre mondiale|exploration|montagne|Croatie|Italie|alpinisme et escalade|armée italienne|ordre souverain de Malte|monarchie}}
[[Catégorie:Maison de Savoie]]
[[Catégorie:Histoire de l'Italie]]
[[Catégorie:Histoire de la Croatie]]
[[Catégorie:Explorateur italien]]


{{DEFAULTSORT:Croatie, Tomislav II de}}
[[ca:Aimó de Savoia-Aosta (IV duc d'Aosta)]]
[[Catégorie:Explorateur italien du XXe siècle]]
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[[de:Aimone, 4. Herzog von Aosta und Herzog von Spoleto]]
[[Catégorie:Militaire italien du XXe siècle]]
[[en:Tomislav II of Croatia, 4th Duke of Aosta]]
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[[Catégorie:Duc de Spolète]]
[[Catégorie:Duc d'Aoste]]
[[fi:Tomislav II]]
[[Catégorie:Maison de Savoie-Aoste]]
[[hr:Tomislav II.]]
[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne]]
[[hu:II. Tomiszláv]]
[[it:Aimone di Savoia-Aosta (1900-1948)]]
[[Catégorie:Naissance en mars 1900]]
[[Catégorie:Naissance à Turin]]
[[ja:トミスラヴ2世 (クロアチア王)]]
[[Catégorie:Décès en janvier 1948]]
[[nl:Tomislav II van Kroatië]]
[[Catégorie:Décès à 47 ans]]
[[pl:Tomisław II]]
[[Catégorie:Décès à Buenos Aires]]
[[ru:Томислав II]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée dans la basilique de Superga]]
[[sv:Aimone av Aosta]]
[[Catégorie:Roi de Croatie]]
[[zh:托米斯拉夫二世]]
[[Catégorie:Chevalier de l'ordre souverain de Malte]]

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Aymon de Savoie-Aoste

Tomislav II
Aymon de Savoie-Aoste
Illustration.
Titre
Roi de Croatie
[1]
(2 ans, 3 mois et 27 jours)
Chef de l'État Ante Pavelić
Premier ministre Nikola Mandić
Prédécesseur Pierre II (roi de Yougoslavie)
Biographie
Titre complet Roi de Croatie
Duc de Spolète
Duc d'Aoste
Dynastie Maison de Savoie-Aoste
Nom de naissance Aimone Roberto Margherita Maria Giuseppe Torino di Savoia-Aosta
Date de naissance
Lieu de naissance Turin (Italie)
Date de décès (à 47 ans)
Lieu de décès Buenos Aires (Argentine)
Père Emmanuel-Philibert de Savoie
Mère Hélène d'Orléans
Conjoint Irène de Grèce
Enfants Amédée de Savoie-Aoste
Religion Catholicisme romain

Aymon de Savoie-Aoste (en italien : Aimone di Savoia-Aosta), duc de Spolète et quatrième duc d’Aoste est un militaire et explorateur italien, né le à Turin (Italie) et mort le à Buenos Aires (Argentine).

Membre de la branche d'Aoste de la maison de Savoie, la famille royale italienne, il est proclamé roi de Croatie sous le nom de Tomislav II durant la Seconde Guerre mondiale, en vertu des accords entre l'Italie fasciste et le mouvement croate des oustachis. Son « règne », qui dure de 1941 jusqu'à la capitulation italienne en 1943, demeure cependant purement théorique. En effet, il ne se rend jamais en Croatie, le royaume dont il est nominalement le roi.

Aymon de Savoie-Aoste est le second fils du prince Emmanuel-Philibert de Savoie-Aoste (1869-1931), deuxième duc d'Aoste, et de son épouse la princesse française Hélène d'Orléans (1871-1951). Par son père, il est le petit-fils de l'éphémère roi Amédée Ier d'Espagne (1845-1890) et l'arrière-petit-fils du roi Victor-Emmanuel II d'Italie (1820-1878). Par sa mère, il est le petit-fils de Philippe d’Orléans (1838-1894), comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de Philippe VII.

Duc de Spolète

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Formation militaire et Première Guerre mondiale

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En 1916, le prince Aymon entre à l’Académie navale de Livourne où il reçoit le grade d’aspirant et devient, dès l’année suivante, sous-lieutenant de la marine royale italienne. Pendant les derniers mois de la Première Guerre mondiale, il s’engage dans l’armée de son pays et intègre une escadrille d’hydravions. Ses actions lui valent d’ailleurs d’être décoré d’une croix de guerre et de diverses médailles.

À la conquête du K2

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Le K2, dans l'Himalaya.

En 1929, trente ans après que son oncle le prince Louis-Amédée de Savoie (1873-1933), duc des Abruzzes, a tenté d’escalader le K2, Aymon conduit à son tour une expédition dans le massif du Karakoram, en compagnie de l’explorateur italien Ardito Desio. Cependant, le projet échoue à cause des conditions climatiques désastreuses et le jeune prince doit se contenter d’accomplir des recherches scientifiques dans l’Himalaya[2].

Carrière militaire

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De retour en Italie, le duc de Spolète poursuit sa carrière militaire et reçoit, le , le grade de capitaine de vaisseau.

Roi de Croatie

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Une proclamation surprenante

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Le 18 mai 1941, Ante Pavelić, chef des Oustachis, offre la couronne de l’État indépendant de Croatie au prince Aymon de Savoie, qui devient, à cette occasion, le roi Tomislav II de Croatie, en référence au souverain médiéval Tomislav Ier, premier roi de Croatie.

Mais le pays est en réalité un État fantoche, contrôlé par les troupes germano-italiennes qui l’occupent depuis l’invasion du royaume yougoslave, le 6 avril 1941. C’est la raison pour laquelle, lorsqu'il apprend sa nomination au titre de roi, le prince est d’abord convaincu qu’il est la victime d’une mauvaise plaisanterie de son cousin le roi Victor-Emmanuel III (1869-1947).

Le refus du statut de fantoche

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Par la suite, le nouveau monarque refuse de partir se faire couronner dans la ville de Dunansko Polje, en Bosnie, sous le prétexte de la « question dalmate », provoquée par l’annexion par Mussolini d’un certain nombre de territoires croates situés en bordure de la mer Adriatique. À cette occasion, le prince déclare que, pour lui, la Dalmatie « est une terre qui ne pourra jamais être italianisée » et que son annexion constitue un obstacle à la réconciliation italo-croate. Il refuse, dès lors, de se rendre dans son royaume.

Après l'armistice de Cassibile et le retournement de l'Italie au profit du camp allié le , Ante Pavelić dénonce, le , les accords signés en 1941 avec Benito Mussolini et déchoit ainsi Aymon du trône croate[1]. Il est par contre difficile de dire si cette déchéance s'est accompagnée d'une abdication formelle du duc d'Aoste. Mark Mazower évoque une renonciation au trône à l'été 1943[3]. Ennio Di Nolfo et Maurizio Serra parlent d'une abdication survenue le [4]. Mais Edward Hanson explique quant à lui qu'aucune abdication n'a jamais eu lieu, ce qui expliquerait que l'édition de l’Almanach de Gotha de 1944 continue à présenter le prince comme le souverain de Croatie[5].

Duc d'Aoste

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À Brindisi

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Le roi Victor-Emmanuel III d'Italie.

En , le prince Aymon, alors amiral de la marine royale, suit son cousin le roi Victor-Emmanuel III à Brindisi. Il perd le contact avec son épouse qui est rapidement arrêtée par les Allemands et donne naissance à leur fils unique en captivité.

Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, le prince devient commandant de la base navale de Tarente et reçoit le grade d’amiral d’escadre. Il est cependant renvoyé de ce poste peu de temps après pour avoir critiqué les juges ayant déclaré coupable le général Mario Roatta.

Après le référendum institutionnel de 1946, à l'issue duquel est proclamée la république, le prince Aymon quitte l’Italie et s’installe en Argentine, où il meurt d’un infarctus dix-sept mois plus tard. Sa dépouille mortelle est alors transférée dans la crypte de la basilique de Superga, près de Turin.

Descendance

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Le , il épouse, à Florence, la princesse Irène de Grèce, fille du roi Constantin Ier de Grèce (1868-1923) et de sa femme la princesse Sophie de Prusse (1870-1932). De cette union naît un enfant : Amédée de Savoie-Aoste, cinquième duc d'Aoste et, pour les monarchistes croates, roi de Croatie sous le nom de « Zvonimir II ». En 1964, ce dernier épouse la princesse française Claude d’Orléans (1943), fille d'Henri d'Orléans, « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France, et de son épouse, la princesse franco-brésilienne Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003).

Titulature et fonctions

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Le , alors âgé d’à peine quatre ans, le jeune Aymon de Savoie reçoit, comme second fils du duc d’Aoste, le titre de duc de Spolète.

Du 18 mai 1941 au 31 juillet 1943, il est reconnu par les puissances de l’Axe, leurs alliés et un certain nombre d’États neutres[Lesquels ?] comme le roi Tomislav II de Croatie, prince de Bosnie et d’Herzégovine, Voïvode de Dalmatie, de Tuzla et de Temun.

À la suite du décès sans postérité masculine de son frère, le prince Amédée, dans un camp de prisonniers britannique de Nairobi, au Kenya, le 3 mars 1942, et jusqu’à sa propre mort, le prince Aymon devient également quatrième duc d’Aoste, prince de Cisterna et de Belriguardo, marquis de Voghera et comte de Ponderano.

Bibliographie

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  • (it) Giulio Vignoli, Il sovrano sconosciuto: Tomislavo II Re di Croazia, Verlag Mursia, Florence, 2006 (ISBN 8842535834).

Liens externes

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Références

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  1. a et b Jozo Tomasevich, War and revolution in Yugoslavia : the Chetniks, Stanford University Press, 2002, p. 300.
  2. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 126
  3. Mark Mazower, Hitler's Empire: Nazi Rule in Occupied Europe, Penguin UK, 2013.
  4. Ennio Di Nolfo et Maurizio Serra, La gabbia infranta: Gli Alleati e l'Italia dal 1943 al 1945, Gius.Laterza & Figli Spa, 2014.
  5. Edward Hanson, The Wandering Princess: Princess Hélène of France, Duchess of Aosta (1871-1951), Fonthill, 2018, p. 361.