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Caranx rhonchus

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Caranx rhonchus est une espèce de poisson marin de taille moyenne classée dans la famille des carangidés. Elle est répartie dans les eaux tropicales et tempérées de l'océan Atlantique oriental, de la Namibie au sud à l'Espagne et dans la majeure partie de la Méditerranée au nord.

Description

L'espèce a une forme corporelle atypique par rapport aux autres espèces du genre Caranx, et peut être distinguée de ces dernières par sa forme allongée. Il est plus difficile de distinguer l'espèce des membres des genres Decapterus et Trachurus, ce qui nécessite une analyse anatomique détaillée. Elle peut atteindre une longueur de 60 cm et un poids de 1 kg.

Répartition

Ce taxon se rencontre dans les pays suivants[1] : Algérie, Angola, Bénin, Cameroun, Chypre, Côte d'Ivoire, Espagne, France, Gabon, Gambie, Ghana, Gibraltar, Grèce, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Guinée, Israël, Italie, Liban, Liberia, Libye, Malte, Maroc, Mauritanie, Nigeria, Portugal, République arabe sahraouie démocratique, République du Congo, République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Syrie, Sénégal, Togo, Tunisie, Turquie, Égypte.

Les larves de cette espèce ont été recensées pour la première fois au nord-ouest de la Méditerranée au début des années 2000, montrant que cette espèce d'origine Atlantique s'implante en Méditerranée[2] où différentes études ont mis en évidence l'augmentation de son abondance dans différentes zones[3],[4],[5],[6]. L’arrivée ou l'accroissement des populations, en plus des poissons lessepsiens, d’espèces atlantiques ayant des affinités pour les eaux chaudes, comme C. rhonchus, accentue le caractère sub-tropical de l'ichtyofaune Méditerranéenne[7].

Habitat

L'espèce est considérée comme benthopélagique, pouvant être associée aux dispositifs d'agrégation des poissons utilisés pour la pêche[8]. Elle vit à la fois dans les eaux pélagiques et démersales du plateau continental, à des profondeurs allant de 15 à 200 m. Ce poisson préfère les eaux salées, claires, de température relativement froide. Les jeunes vivent à la côte, les adultes sur tout le plateau continental, ces derniers effectuant des déplacements importants le long des côtes d'Afrique de l'Ouest[9].

L'espèce est classée parmi les espèces « Marines occasionnelles »[a] (Mo) dans la classification d'Albaret[10] pour les poissons des milieux estuariens et lagunaires d'Afrique de l'Ouest[11] et « Marine immigrant »[b] dans celle de Whifield[12].

Biologie

Reproduction

Elle atteint la maturité sexuelle à l'âge de 2 ans, le frai ayant lieu entre avril et juillet dans les eaux côtières peu profondes, où restent les juvéniles. Les œufs et larves peuvent cependant être en partie emportées vers le large par les courants, comme au large de la Mauritanie où elles ont été relevées parmi les espèces dominantes dans l'ichtyoplancton lors de la saison chaude (juin à novembre)[13].

Le long des côtes sénégalaises, la reproduction a lieu d'avril à juillet dans les années 70[14]. Il a été indiqué à cette période qu'il pourrait exister une seconde poussée reproductive beaucoup moins importante en novembre-décembre (Overko, 1971). Les larves étaient présentes en abondance (jusqu'à 90% des larves de carangidés récoltées d'avril à novembre (avec un maximum très net en mai-juin) entre 1968 et 1969[15].

Alimentation

Il s'agit d'un poisson prédateur, dont les proies principales sont des petits poissons, des crustacés, dont les euphausiacés, les crevettes, et les céphalopodes, avec d'importants changements de régime alimentaire au fur et à mesure que l'espèce vieillit.

Pêche

L'espèce est d'une importance majeure pour les pêcheries dans toute son aire de répartition, mais particulièrement du Maroc au Sénégal, avec des prises annuelles allant de 500 à 19 000 t. L'espèce est capturée à l'aide de chaluts, de sennes et de filets maillants et vendue fraîche, congelée ou salée.

Protection

Systématique

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Caranx rhonchus Geoffroy Saint-Hilaire, 1817[16].

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Carangue Jaune[1], Chinchard[1], Chinchard Jaune[1], Comète Coussut[1], Saurel[1].

Caranx rhonchus a pour synonymes[16] :

  • Caranx angolensis Fowler, 1919
  • Caranx rhoncus Geoffroy Saint-Hilaire, 1817
  • Caranx ronchus Geoffroy Saint-Hilaire, 1817
  • Decapterus angolensis (Fowler, 1919)
  • Decapterus rhonchus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1817)
  • Decapterus ronchus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1817)

Publication originale

Étymologie

Liens externes

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Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « False scad » (voir la liste des auteurs).
  1. Espèces rares voire exceptionnelles dans les milieux estuariens et lagunaires. Elles sont localisées généralement prés des endroits où il y a une communication avec la mer. Elles ne se reproduisent pas en milieux estuariens et lagunaires, et leur euryhalinité est faible.
  2. Espèces de poissons marins qui se reproduisent généralement en mer et dont les juvéniles et/ou les adultes utilisent largement l'environnement estuarien. Les juvéniles d'un grand nombre de ces espèces sont plus ou moins dépendants des estuaires en tant que zones d'alevinage.

Références

  1. a b c d e et f UICN, consulté le 18 décembre 2023
  2. (en) Raya, V., Sabatés, A., « Diversity and distribution of early life stages of carangid fishes in the northwestern Mediterranean: responses to environmental drivers », Fisheries Oceanography, vol. 24, no 2,‎ , p. 118‑134 (ISSN 1365-2419, DOI 10.1111/fog.12097)
  3. Coco, S., Roncarati, A., Tiralongo, F., Felici, A., « Meridionalization as a Possible Resource for Fisheries: The Case Study of Caranx rhonchus Geoffroy Saint-Hilaire, 1817, in Southern Italian Waters », Journal of Marine Science and Engineering, Multidisciplinary Digital Publishing Institute, vol. 10, no 2,‎ , p. 274 (ISSN 2077-1312, DOI 10.3390/jmse10020274)
  4. Pecarevic, M., Mikus, J., Cetinic, A. B., Dulcic, J., Calic, M., « Introduced marine species in Croatian waters (Eastern Adriatic Sea) », Mediterranean Marine Science, vol. 14, no 1,‎ , p. 224‑237 (ISSN 1791-6763, DOI 10.12681/mms.383)
  5. Sley, A., Hadj Taeib, A., Jarboui, O., Ghorbel, M., Bouain, A., « Annual reproductive cycle, spawning periodicity and sexual maturity of false scad Caranx rhonchus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1817) (Pisces, Carangidae) from the South-Eastern Mediterranean (Gulf of Gabès, Tunisia) », Journal of Applied Ichthyology, vol. 31, no 3,‎ , p. 437‑441 (ISSN 1439-0426, DOI 10.1111/jai.12675)
  6. Tiralongo, F., Crocetta, F., Riginella, E., Lillo, A. O., Tondo, E., Macali, A., Mancini, E., Russo, F., Coco, S., Paolillo, G., Azzurro, E., « Snapshot of rare, exotic and overlooked fish species in the Italian seas: A citizen science survey », Journal of Sea Research, vol. 164,‎ , p. 101930 (ISSN 1385-1101, DOI 10.1016/j.seares.2020.101930)
  7. Bradai, M. N., Quignard, J. P., Bouain, A., Jarboui, O., Ouannes-Ghorbel, A., Ben Abdallah, L., Zaouali, J., Ben Salem, S., « Ichtyofaune autochtone et exotique des côtes tunisiennes: recensement et biogéographie », Cybium, vol. 28, no 4,‎ , p. 315‑328 (lire en ligne)
  8. Castro, J. J., Santiago, J. A., Santana-Ortega, A. T., « A general theory on fish aggregation to floating objects: An alternative to the meeting point hypothesis », Reviews in Fish Biology and Fisheries, vol. 11, no 3,‎ , p. 255‑277 (DOI 10.1023/A:1020302414472)
  9. Berrit, G. R., Rebert, J.-P., Boëly, T., Marchal, E., Domain, F., & Pianet, R., Le milieu marin de la Guinée Bissau et ses ressources vivantes : le point des connaissances, Paris, ORSTOM, , 154 p. (lire en ligne), p. 68
  10. Albaret, J. J., Les peuplements des estuaires et des lagunes, Paris, IRD Editions, , 512 p. (ISBN 978-2-7099-2042-1, lire en ligne), « Les poissons des eaux continentales africaines: diversité, écologie, utilisation par l’homme », p. 325‑349
  11. Albaret, J. J., Simier, M., Sadio, O., Suivi biologique des peuplements de poissons d’une aire protégée en zone de mangrove : le bolon de Bamboung (Sine Saloum, Sénégal) - Rapport final 2005, Dakar, Sénégal, IRD Dakar, , 80 p. (lire en ligne), p. 21
  12. (en) Whitfield, A. K., « Preliminary documentation and assessment of fish diversity in sub-Saharan African estuaries », African Journal of Marine Science, vol. 27, no 1,‎ , p. 307‑324 (lire en ligne Accès payant)
  13. Arkhipov, A., « Seasonal and interannual variation of ichthyoplankton off Mauritania », Journal of Ichthyology, vol. 49, no 6,‎ , p. 460‑468 (DOI 10.1134/S0032945209060058)
  14. Boëly, T., Wysokinski, A., Elwertowski, J., Les chinchards des côtes sénégalaises et mauritaniennes : biologie – déplacements – ressources, Paris, ORSTOM, , 49 p. (lire en ligne), p. 22
  15. Conand, F., Franqueville, C., « Identification et distribution saisonnière de larves de Carangides au large du Sénégal et de la Gambie », Bulletin de l’IFAN, vol. 35, no 4,‎ , p. 951‑978
  16. a et b World Register of Marine Species, consulté le 18 décembre 2023

Bibliographie