Beni (ville)
Ville de Beni | |||
Beni DRC 2022 view city center.jpg | |||
Administration | |||
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Pays | République démocratique du Congo | ||
Communes | Beu, Bungulu, Mulekera, Ruwenzori | ||
Province | Nord-Kivu | ||
Députés de la ville |
Kasereka Mangwengwe Jadot et Grégoire Kiro Tsongo | ||
Maire | Narcisse Mukeba (état de siège) | ||
Démographie | |||
Gentilé | Benicien (e) | ||
Population | 1 000 560 hab. (2022) | ||
Densité | 5 438 hab./km2 | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 0° 29′ 18″ nord, 29° 27′ 32″ est | ||
Superficie | 18 400 ha = 184 km2 | ||
Divers | |||
Langue nationale | Kinande, Swahili | ||
Langue officielle | français | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
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Liens | |||
Site web | http://français | ||
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Beni est une ville de la république démocratique du Congo, située à proximité du parc national des Virunga, sur le plateau du mont Ruwenzori (5 109 mètres d'altitude), en bordure de la forêt de l'Ituri, dans la province du Nord-Kivu. Elle se trouve à 90 km de Kasindi, une cité qui fait frontière avec l'Ouganda.
Elle forme une entité distincte au sein du territoire de Beni. Elle est une ville sœur de Butembo à quelque 57 kilomètres près[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Fin du XIXe siècle
[modifier | modifier le code]C'est en 1894 que les Belges installent un poste d'État dans ce qui est le territoire administratif actuel de Beni[2].
En 1889, l'explorateur Henry Morton Stanley découvrit le mont Rwenzori dont le sommet était à l'époque couvert de neige sur 7 km2. Depuis, la fonte du glacier s'est accentuée à cause du changement climatique au point qu'il ne reste plus qu'un petit km²[3].
L'islam imposé par les Arabes et des esclavagistes arabisés se développe dans la région de Beni à partir de 1870, ce qui pourrait expliquer en partie l'usage du swahili en tant que langue véhiculaire de l'époque, le swahili tirant de la langue arabe une bonne partie de son vocabulaire.
Jusqu'aux années 1900, Beni et Irumu faisaient partie de la zone administrative du Haut-Ituri. Vers 1902, Beni fut rattaché à Rutshuru dans le Kivu, marquant ainsi sa séparation définitive d'avec Irumu.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Selon certaines sources, le nom serait la déformation de « Mbene (chèvre en français) ». D'après Butoa Balingene : « Ici habitait un homme qui avait beaucoup de chèvres et pour cela on l’appelait « Mbene ». Et quand les colons sont arrivés, au lieu d’écrire « Mbene » ils avaient écrit ʺBeniˮ »[4].
Selon d’autres sources, Beni tire son nom de l’arbre appelé « Eebeni » qui veut dire bois d’ébène ou bois noir. Les arabes et les Babembes qui avaient découvert ces arbres les exploitaient dans leurs menuiseries installées au quartier « Cité-Belge ». D'après Pasteur Nzembule « Eebeni est devenu Beni car les colons avaient mal compris la prononciation des autochtones qui disaient « Eebeni Ubongulu ». Ces arbres se trouvaient près de la véranda appelée BOOMA et c’était un palais royal. C’est le lieu où se trouve l’actuelle Mairie de Beni. »[4].
Selon d'autres sources, la ville doit son nom à Mbene, un chef coutumier influent qui administra cette agglomération avant l'arrivée des colons belges. Un colon belge ayant demandé le nom du village auprès des autochtones avait eu comme réponse « Chez Mbene », mais aurait comprit et noté « Beni »[5].
Les noms donnés à plusieurs sites, quartiers et rivières autour de la ville de Beni témoigneraient d'une forte influence des colons belges au Congo-Léopoldville en général et dans l'est du pays en particulier. « Boïkene » est le nom d'un des quartiers huppés de Beni. Ce quartier doit ce nom à un Belge qui aurait souhaité un « bon week-end », en fin de semaine, à l'équipe de cantonniers qu'il dirigeait. Ces derniers, analphabètes, ont cru que ce lieu s’appellerait « Bo-ï-Kene » et se mirent à propager la nouvelle autour d'eux. De Cité Belge (vers Mabolio), un autre Belge se serait intéressé à la montagne qui surplombe ce village et aurait demandé aux badauds : « Qu'y a-t-il là-haut? » Depuis, ladite montagne s'appelle « La-o ». Et un autre colon belge, alors qu'il se trouvait sur la route de Mangina, donna ordre à ses accompagnateurs : « Passez ici et suivez le chemin de la brousse ! ». Ces derniers se dirent entre eux : « Le Blanc dit que ce village s'appelle 'Pa-sse-si' et que de l'autre côté où son doigt était pointé c'est 'Bou-rou-sse' ». Ainsi seraient nés les noms de Pasisi et de Burutsu. Enfin, pour ce qui est de l'origine du nom porté par la rivière Semliki, on raconte qu'un explorateur aurait demandé à un pêcheur qu'il trouva en train de pêcher de lui communiquer le nom de cette rivière. Pensant que ce blanc s'intéressait à ses modestes prises de la journée, il lui glissa laconiquement en kinande : « Si-mu-li-ki » ce qui se traduit par : « Il n'y a rien dedans ». Mais dans son carnet de voyages, l'explorateur indiqua qu'un indigène lui a révélé le vrai nom de cette rivière[5].
Guerres du Congo 1995-1998
[modifier | modifier le code]XXIe siècle
[modifier | modifier le code]Ayant encore en mémoire le traumatisme causé par le pillage de leurs biens sous Mobutu (1991, 1993), les habitants de Beni et de ses environs investirent dans l'immobilier en construisant des maisons, des villas et des immeubles « que personne ne pourra leur dérober la nuit »[réf. souhaitée]. Cette prise de conscience se révéla payante[réf. souhaitée] et, du jour au lendemain, ce qui fut une cité sans âme[réf. souhaitée] devint une ville urbanisée, propre et grouillante d'activités[réf. souhaitée]. La cité de Beni fut officiellement élevée au rang de « ville » en 1998 par le Président de la République Laurent-Désiré Kabila. La majorité de sa population est composée de personnes issues de l'ethnie Nandé[réf. souhaitée]. Le projet en cours relatif à la réhabilitation de l'aérodrome de Beni Mavivi, à côté de Mavivi, va dans le sens de l'ouverture à l'international de cette région enclavée. En effet, la quasi-totalité de missions d'affaires vers ou au départ de Beni-Lubero passent jusqu'à présent par l'aéroport d'Entebbe, en Ouganda.
À partir des années 2010, les agriculteurs de Beni développent la culture du cacao[6].
Une loi votée en 2014 par le Parlement porte sur la création en RDC des Zones économiques spéciales (ZES). Ce sont des espaces industriels spécifiques bénéficiant d'exonérations fiscales pour les entreprises qui s'y implantent, un modèle qui a déjà fait ses preuves dans le monde à l'instar de Shenzhen, Dubaï, Hong Kong, etc. La zone qui abritera la ZES de Beni-Butembo n'est pas encore délimitée. Toutefois, cette zone se situera entre les deux villes précitées. La question de l'électricité se posera alors avec acuité car jusqu'en 2014, la ville de Beni n'était toujours pas électrifiée, freinant les opérateurs économiques dans l'industrialisation de la région[7].
En ville et dans le Beni (territoire), les accrochages ont été nombreux et meurtriers en 2014 et 2015 (12 mai 2015, particulièrement)[8]. Après un premier semestre 2016 chargé (une centaine de personnes)[9], un nouveau massacre, de 42 personnes, s'y est déroulé le samedi 13 août 2016[10],[11].
Depuis l'élection de Julien Paluku Kahongya au poste de Gouverneur du Nord-Kivu[12] en 2007, Beni était dirigée par Jules Mungwana Kasereka, jusqu'à sa suspension le lundi 14 avril 2008 par l'arrêté No 052 du 12 avril 2008[13]. L'intérim a été assuré par le chef de bureau de la mairie jusqu'à l'élection de Masumbuko Nyonyi Bwanakawa, un ancien joueur du Football Club Beni-Sport, qui a commencé sa carrière politique au côté de Antipas Mbusa Nyamwisi au sein du RCD/K-ML, avant de se tourner vers le MLC de Jean-Pierre Bemba et, finalement, de revenir au PPRD, le parti qui se réclame de Joseph Kabila.
Dans les années 2010, la région est victimes de troubles dus à des tensions entre le gouvernement et les forces rebelles de l'ADF[14].
En , le maire par intérim est Modeste Bakwanamaha[15].
Agriculture
[modifier | modifier le code]L'agriculture est tournée autour de la jambose rouge[16].
Transports
[modifier | modifier le code]La route Transafricaine 8 Lagos-Mombasa passe par Beni.
Aéroports
[modifier | modifier le code]Il existe deux aéroports desservant la ville, l'aéroport de Beni-Mavivi, le principal, surtout utilisé pour les vols nationaux et régionaux, et l'aéroport de Wageni communément appelé aéroport d'Enra, situé en plein centre-ville, n'est plus en service depuis 2010[réf. nécessaire].
Lieux de culte
[modifier | modifier le code]Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Église adventiste du septième jour, Diocèse de Butembo-Beni (Église catholique), Église kimbanguiste, Communauté baptiste du Congo (Alliance baptiste mondiale), Communauté baptiste au centre de l'Afrique (Alliance baptiste mondiale), Assemblées de Dieu, province de l'Église anglicane du Congo (Communion anglicane), Communauté presbytérienne au Congo (Communion mondiale d'Églises réformées)[17]. Il y a aussi des mosquées.
Administrations
[modifier | modifier le code]La ville à 4 communes qui sont : Bungulu, Beu, Mulekera et Ruwenzori.
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Masika Yalala, scientifique, députée, ministre, née à Beni en 1964.
Environnement
[modifier | modifier le code]En ville de Béni, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l'environnement, les experts en environnement ont mis l'accent sur la lutte contre la pollution plastique. Les conséquences des déchets plastiques sur le sol, dans l'air, même dans l'eau. Cette pollution plastique est à la base de plusieurs catastrophes naturelles et de maladies dans le monde[non pertinent][19]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « 57 Km - Distance entre Beni et Butembo », sur www.distancede.com (consulté le )
- Emizet Francois Kisangani, Historical Dictionary of the Democratic Republic of the Congo, Rowman & Littlefield, USA, 2016, p. 100
- Les Alpes africaines toujours plus exposées à la fonte des neiges
- icicongo, « Les "B" de Beni au Nord-Kivu », sur IciCongo, (consulté le )
- « Petite Histoire : Origine des mots Beni, Boikene, Pasisi, Semuliki, etc. – Beni Lubero Online », (consulté le )
- Jeune Afrique, « Café-cacao : la RDC sur la piste de la Côte d’Ivoire ? », 2021, (lire en ligne )
- Kasereka Katchelewa, http://www.benilubero.com
- « diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « RD Congo – Beni : près de 100 morts en moins de 5 mois, une horreur qui n’émeut (presque) personne – Jeune Afrique », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
- « Deuil national après le massacre de civils en République démocratique du Congo », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Genocide des YIRA (Nandes) », sur benilubero.com (consulté le ).
- JeuneOnline CONGO
- 18.14.08 Le Maire de la ville de Beni suspendu de ses fonctions [sic] (BLO) sur congoforum.be
- « En RDC, qui est la rébellion ADF qui sévit dans la région de Beni ? | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
- Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : l’État islamique revendique l’évasion spectaculaire à la prison de Béni », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- « Beni – Agriculture: La jambose rouge, un fruit doux au centre d’un commerce fructueux », sur CongoRassure, (consulté le )
- J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 777
- Ordonnance no 08/055 du 24 avril 2021 portant nomination des maires et maires adjoints des villes. ]
- « Journée mondiale de l’environnement à Beni : la lutte contre la pollution plastique mise au premier plan » , sur depeche.cd, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Géographie de la République démocratique du Congo
- Villes de la République démocratique du Congo
- Beni (territoire)
- Aéroport international de Beni mavivi (qui dessert Beni)
- Nord-Kivu