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Addiction sexuelle

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L'addiction sexuelle n'est pas encore référencée par le DSM-IV au même titre que l'alcoolisme ou alcoolodépendance, ou la prise régulière de drogues comme la cocaïne, l'héroïne, le crack ou l'ecstasy. Son admission au sein du DSM IV ne saurait tarder, tant l'intérêt pour l'addiction sexuelle ne cesse de grandir.


Il existe deux types d'addictions: les addictions avec produit, et les addictions sans produit.

L'addiction sexuelle fait partie des addictions dites "sans produit"

Selon le "dictionnaire des addictions" [1] l'addiction sexuelle est définie comme "une addiction comportementale dont il existe différentes présentations cliniques comme la masturbation compulsive, la drague compulsive, la consultation compulsive de sites Internet classés X, de journaux ou de services téléphoniques à caractère pornographique, la fréquentation de clubs échangistes, de sex shops, de peep shows, de bars lap-dance et l'hypersexualité".

le concept d'addiction sexuelle a été introduit pour la première fois au milieu des années 70 à Boston par un membre des Alcooliques Anonymes (Al Anon). Cette maladie a ensuite fait l'objet d'un ouvrage de Carnes en 1980 intitulé "Out of the Shadows: understanding Sexual Addiction".

L'addiction sexuelle répond aux critères du Dr Aviel Goodman comme "la perte de contrôle et la poursuite du comportement pathologique malgré la connaissance de ses conséquences négatives pour l'individu" et, comme toute addiction, est dissimulée à l'entourage du sujet. Celui-ci s'adonne donc seul à son addiction, pouvant alors éprouver de la culpabilité et pouvant très souvent privilégier son addiction à son entourage. Les proches se plaindront donc souvent du manque de disponibilité du sujet, et souffriront en tant que "co-dépendants" de l'addiction du sujet. Véritable maladie du système de récompense, l'addiction sexuelle peut être soignée à l'aide de la psychothérapie et de groupes de paroles. [2]

Toujours selon Karila, l'addiction sexuelle, comme toute addiction, comporte des phases (ou cycles). Ils sont au nombre de 4, et s'intensifient à chaque répétition:

  1. élément 1 phase d'obsession (champ psychique dominé par les préoccupations de recherche de stimulations sexuelles)
  2. élément 2 phase de ritualisation (précède l'acte sexuel)
  3. élément 3 phase compulsive (exécution de l'acte sexuel précis, et le sujet ne peut pas arrêter ou dominer son comportement)
  4. élément 4 phase de désespoir (sentiment d'impuissance devant le comportement)


Carnes a créé dans les années 90 un questionnaire de 25 items afin de dépister les addictés au sexe. C'est un questionnaire aux réponses fermées oui/non. Si, sur les 25 items, 13 au moins ont reçu la réponse affirmative, le praticien peut en déduire que le sujet est bien addicté et doit être soigné si tel est son désir.

L'addiction sexuelle, comme toute addiction, peut être très négative pour le sujet et parfois mener au décès de celui-ci. Ici nous penserons particulièrement aux conduites dites "à risques" qui peuvent entrainer la contamination au virus du VIH, ou de l'hépatite.

Des centres comme le Rhind Practice [1] à Londres propose des séjours de "désintoxication" ainsi que des groupes de parole thérapeutique; le site de Carnes [2] est aussi très bien documenté. En France, il existe des groupes de parole (ex: clinique Marmottan) ainsi que des groupes de parole pour les gays parisiens "contre la dépendance sexuelle"[3]

  1. Laurent Karila, Phase 5, editions médicales 2005
  2. Laurent Karila, "les addictions, idées reçues" ed. cavalier Bleu 2008