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« Maria Valtorta » : différence entre les versions

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Contrairement à ce que peut évoquer le mot "révélation", il n'y a, dans l'œuvre de Maria Valtorta, aucun "grand secret". Par contre l'oeuvre recèle de nombreuses scènes qui ne sont pas mentionnées dans l'Evangile<ref>Voir l'article de ''L'Osservatore Romano'', déjà cité : « Nous trouvons des faits nouveaux, des paraboles nouvelles, des personnages nouveaux. » L'auteur mentionne entre autres une scène ne figurant pas dans les Évangiles, à savoir ''"l'aveu que fait à Marie une certaine Aglaé, femme de mauvaises mœurs"'' (vol. I, p.790 ss.). Voir aussi l'article 514 du Catéchisme de l'Eglise Catholique qui mentionne ''"toute la vie du Christ est un mystère et […] Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles"'', reprenant ainsi ce que dit Jean à la fin de son Evangile (Jean 20,30-31 et Jean 21,24-25) </ref>.
Contrairement à ce que peut évoquer le mot "révélation", il n'y a, dans l'œuvre de Maria Valtorta, aucun "grand secret". Par contre l'oeuvre recèle de nombreuses scènes qui ne sont pas mentionnées dans l'Evangile<ref>Voir l'article de ''L'Osservatore Romano'', déjà cité : « Nous trouvons des faits nouveaux, des paraboles nouvelles, des personnages nouveaux. » L'auteur mentionne entre autres une scène ne figurant pas dans les Évangiles, à savoir ''"l'aveu que fait à Marie une certaine Aglaé, femme de mauvaises mœurs"'' (vol. I, p.790 ss.). Voir aussi l'article 514 du Catéchisme de l'Eglise Catholique qui mentionne ''"toute la vie du Christ est un mystère et […] Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles"'', reprenant ainsi ce que dit Jean à la fin de son Evangile (Jean 20,30-31 et Jean 21,24-25) </ref>.
Les visions décrites s'attachent à mettre les scènes ou les enseignements dans leur contexte historique. Un des meilleurs exemples, pour en juger, est le passage des Béatitudes et du Sermon sur la montagne<ref>Tome 3, chapitre 29, page 142 et suivantes</ref>. Un autre exemple pour juger de l'œuvre Maria Valtorta est la scène de la crucifixion et de la mort de Jésus,<ref>Tome 9, chapitre 29, page 279 et suivantes</ref> ou les paraboles connues ou non.
Les visions décrites s'attachent à mettre les scènes ou les enseignements dans leur contexte historique. Un des meilleurs exemples, pour en juger, est le passage des Béatitudes et du Sermon sur la montagne<ref>''L'Evangile tel qu'il m'a été révélé'' - Tome 3, chapitre 29, page 142 et suivantes</ref>. Un autre exemple pour juger de l'œuvre Maria Valtorta est la scène de la crucifixion et de la mort de Jésus,<ref>''L'Evangile tel qu'il m'a été révélé'' - Tome 9, chapitre 29, page 279 et suivantes</ref> ou les paraboles connues ou non.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 15 avril 2008 à 01:02

Fichier:Maria Valtorta 1943.gif
Maria Valtorta en 1943

Maria Valtorta est une mystique chrétienne née à Caserta en Italie le 14 mars 1897 et décédée le 12 octobre 1961. Elle est surtout connue pour une oeuvre polémique, "l'Evangile tel qu'il m'a été révélé" qui évoque des scènes de la vie du Christ. Bien qu'encouragé initialement par Pie XII, cet ouvrage a été mis à l'Index en 1960[1]. Le cardinal Joseph Ratzinger a rappelé en 1985[2] que malgré la dissolution de l'Index en 1966, celui-ci conservait une force morale.

Il n'y a donc plus prohibition de l'ouvrage, supprimée avec l'Index, mais nécessité d'un discernement à la lueur des mises en garde formulées à l'époque.

Dans ce cadre l'ouvrage a fait l'objet de prises de position favorables de la part d'ecclésiastiques, tant avant sa brève mise à l'Index qu'après[3].

Le reste de son oeuvre, comprenant pourtant d'importantes dictées qu'elle dit avoir reçu de Jésus,[4] n'a fait l'objet d'aucune position de l'Eglise Catholique.

Biographie

Fichier:Maria Valtorta 15ANS.gif
Maria Valtorta à 15 ans, 8 ans avant son agression

Maria Valtorta est née à Caserte au nord de Naples dans un milieu relativement modeste d'un père sous-officier de cavalerie pour qui elle avait une grande et profonde affection et d'une enseignante de français, une femme très autoritaire et hypocondriaque qui exigeait l'exclusivité de l'attention de sa fille.

La famille se déplace suivant les affectations. En 1920, tandis qu'elle se promène avec sa mère, elle est agressée par un jeune dévoyé qui la frappe violemment dans le dos avec une barre métallique. Elle doit garder le lit durant 3 mois.

En 1924, la famille s'établit définitivement à Viareggio, en Toscane. Le 1er juillet 1931, elle décide de s'offrir au Seigneur comme victime expiatoire pour les péchés des hommes. Sa santé se détériore progressivement. Dès le printemps 1934, elle demeurera définitivement clouée sur son lit, où elle restera jusqu'à sa mort, vingt-sept ans plus tard.

L'oeuvre de Maria Valtorta

À partir de 1943 jusqu'en 1947, et dans une moindre mesure jusqu'en 1953, Maria Valtorta écrivit environ quinze mille pages de cahiers. Les deux tiers à peu près de la production littéraire de Maria Valtorta ont été occupés par l’œuvre monumentale de la vie de Jésus qu'elle affirmait connaître à travers des visions. Elle se sent sur place parmi ceux qui suivent Jésus et elle décrit ce qu'elle voit et entend. Tout en gardant le lit et malgré ses grandes souffrances, elle écrivait de sa propre main et d'un seul jet, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, sans se sentir nullement dérangée par des interruptions occasionnelles, gardant toujours son aspect naturel. "Les seuls livres qu'elle pouvait consulter étaient la Bible et le Catéchisme de Pie X", note l'éditeur dans sa préface.[5]

Elle précise ce qu'elle appelle son travail : "écrire sous la dictée ou décrire ce qui se présente à moi. S'il s'agit de dictée et qu'elle se rapporte à un passage de la Bible, Jésus commence par me faire ouvrir le Livre au passage qu'Il veut expliquer. […] Si c'est la vision qui se présente, comme je l'ai dit, avec une image initiale qui est généralement le point culminant de la vision, et puis se déroule en suivant l'ordre [...] je décris ce point, puis ce qui précède et ce qui suit" [6]

Maria Valtorta évoque discrètement, dans certaines notes personnelles, les souffrances qu'elle endure. Mais Jésus, dans une dictée, est plus explicite et d'une portée plus générale: "Si vous saviez quel esclavage c’est que d’être instrument de Dieu […] Cela entraîne sommeil, faim, souffrances, fatigues, envie de penser à autre chose, de lire des écrits qui ne soient pas des paroles de source surnaturelle, de parler et d’entendre des choses ordinaires, l’envie d’être et de vivre comme tout le monde, ne serait-ce qu’un seul jour : tout cela, la brûlure inexorable de la volonté de Dieu les empêche de l’avoir et de le réaliser. Sur tout cela, la hargne des hommes dépose son sel et son acide, comme si le maître de la galère mettait du sel et du vinaigre sur les brûlures de ses esclaves." [7].

Maria commença à se renfermer graduellement, pendant plusieurs années, dans une sorte d'isolement psychique. Elle s'éteignit le 12 octobre 1961 après avoir vu la publication de l'œuvre qui, selon ce qu'elle disait des directives de Jésus, devait être posthume [8] puis sa mise à l'Index vingt mois avant sa mort. Elle laissa comme souvenir, la phrase suivante: "J'ai fini de souffrir, mais je continuerai à aimer".

Maria Valtorta a rempli 122 cahiers, soit près de 15000 pages manuscrites, sans aucune rature, avec la description des visions et révélations qu'elle dit avoir reçues de Dieu entre 1943 et 1951 essentiellement. De ces 122 cahiers a d'abord été éditée, en 1956, l'œuvre principale, "Le Poème de L'Homme-Dieu" (Il poema dell'Uomo-Dio). La traduction française, en 10 volumes, ne reprend que le sous-titre initial : "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé". Ce titre, qui fait polémique, est dû à la volonté expresse de son premier traducteur.

Les autres écrits de Maria Valtorta se présentent comme des "enseignements" de Jésus. Ils ont été édités dans l'ordre chronologique où ils ont été notés, et publiés en trois volumes : Les cahiers de 1943, les cahiers de 1944 et les cahiers de 1945 à 1950.

Cette œuvre est enfin complétée par une Autobiographie faite à la demande de son confesseur[9] les "Leçons sur l'épître de saint Paul aux romains", leçons censées avoir été dictées par Jésus à Maria Valtorta, et le "Livre d'Azarias", commentaires des textes de la messe donnés, selon Maria Valtorta, par son ange gardien.

Au contraire des visions reçues par Consuelo (une contemporaine anonyme), mais à l'identique de la Vén. Maria d'Agreda (1602-1665) ou de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (1774-1824), Maria Valtorta n'a généré aucun mouvement religieux à l'intérieur ou hors de l'Église. A noter aussi qu'au contraire de Marie d'Agréda, Maria Valtorta transcrit immédiatement les visions qu'elle dit recevoir[10], et qu'au contraire d'Anne-Catherine Emmerich, elle les transcrit elle-même[11]

La première édition française, en dix volumes, est en cours de retraduction complète par le Centro Editoriale Valtortiano (Isola del Liri, Italie).

La mise à l'Index

"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé" Une œuvre d'abord favorablement accueillie

En 1946, le manuscrit de l'œuvre majeure, qui est un ensemble de visions de scènes de la vie du Christ, depuis l'enfance de Marie jusqu'à son Assomption, est vu par le Secrétaire de la Congrégation des rites sacrés qui conclue positivement[12] puis ,l'année suivante le P. Migliorini, confesseur de Maria Valorta et son confrère, le P. Berti, font parvenir au pape Pie XII les 12 volumes dactylographiés de l’œuvre. Après avoir pris connaissance du texte personnellement, le pape accorda une audience spéciale aux deux religieux et à leur prieur le Père Andrea M. Cecchin,[13]. Son jugement était favorable. Il conseilla de publier l’œuvre sans rien enlever, pas même les déclarations explicites de rapporter desvisions et des dictées; mais n’approuva pas un texte parlant d’un phénomène surnaturel. Toute interprétation devait être laissée au lecteur :Qui lira comprendra.

Cependant arrivés à l'imprimerie polyglotte vaticane, après un premier accueil chaleureux, il leur fut demandé , en 1949, d'arrêter la publication.

Toutefois forts de l'accueil reçu par le Pape et de nombreux ecclésiastiques dont le jésuite Agostino Bea, confesseur de Pie XII et futur cardinal, [14], les Pères Migliorini et Berti se mirent en quête d'un éditeur et publièrent l'œuvre en 1956.

Le décret de mise à "l'Index des livres prohibés"

Le mardi 5 janvier 1960, le Vatican met à l'Index un ouvrage en quatre volumes publié anonymement par Maria Valtorta, et comprenant Le Poème de Jésus et Le Poème de l'Homme-Dieu. [15] Le décret de mise à l'Index, revêtu de la signature du notaire du Vatican, Sebastianus Masala, est commenté en détail, mais de façon anonyme, le lendemain 6 janvier 1960 par L'Osservatore Romano, journal officiel du Vatican[16]. Ces quatre volumes de Maria Valtorta sont d'ailleurs les derniers ouvrages inscrits dans cette liste des livres prohibés. Plus de six ans plus tard, en 1966, l'Index sera supprimé, mais les motifs de la condamnation demeurent moralement valides[17].

L'article de L'Osservatore Romano précise les raisons de cette condamnation, sous le titre « Une Vie de Jésus mal romancée ». Le journaliste s'étonne des propos des éditeurs, qui comparent Maria Valtorta à Dante en écrivant dans leur préface qu'elle « a donné une œuvre dans laquelle, au milieu de splendides descriptions des temps et des lieux, se présentent d'innombrables personnages qui nous adressent leur parole, soit douce, soit forte, comme admonition ». Il conteste la valeur littéraire des quelque 4000 pages de L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, notamment en raison de la « longueur des discours attribués à Jésus et à la Très Sainte Vierge » et des « interminables dialogues que se tiennent les personnages multiples qui peuplent ces pages ».

Cependant la question de la valeur de l'ouvrage, toujours selon L'Osservatore Romano, concerne beaucoup plus les problèmes de fond, qui ont motivé la mise à l'Index. Ces problèmes tiennent notamment à la personnalité de Jésus tel que le décrit Maria Valtorta. L'article précise : "Les quatre Évangiles nous présentent un Jésus humble et réservé ; ses discours sont brefs et incisifs, mais tombent toujours juste. Par contre, dans cette espèce d'histoire romancée, Jésus est loquace au maximum, presque sur un ton publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu, et à donner des leçons de théologie dans les mêmes termes que ceux qu'emploierait un professeur de nos jours".

De même, le journaliste relève ce type de contradiction par rapport à l'Évangile à propos de la Vierge Marie. Il oppose "l'humilité et le silence de la Mère de Jésus" que l'on trouve dans le Nouveau Testament et l'ouvrage de Maria Valtorta, où "la Très Sainte Vierge a la faconde d'un propagandiste d'aujourd'hui" et où elle apparaît omniprésente, "toujours prête à donner des leçons de théologie mariale qui suivent les développements les plus récents des spécialistes actuels en la matière".

Enfin, toujours selon l'avis du Saint-Siège relayé par l'article de L'Osservatore Romano, les développements théologiques de Maria Valtorta frôlent "l'hérésie avérée" au sens où elles comportent "certaines… perles qui certes ne brillent pas par leur orthodoxie catholique". Par exemple, l'auteru de l'article relève que Marie est définie dans l'ouvrage comme "la seconde née du Père" à plusieurs reprises, sans d'ailleurs que cette formule soit explicitée. La vision de la Trinité s'exprime dans un "concept hermétique et [...] confus", et "l'impression reste qu'on veut construire une nouvelle mariologie". Il semble que Maria Valtorta accorde à Marie une place incompatible avec le dogme catholique car il lui est dit : "Pendant le temps que tu resteras sur la Terre, c'est toi qui seconderas Pierre comme hiérarchie ecclésiastique".

Dans les dernières pages du quatrième et dernier volume de L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, l'auteur apparaît. Le journaliste remarque : "L'auteur se révèle... une femme et écrit qu'elle a été témoin de tout le temps messianique, et qu'elle s'appelle Marie (Valtorta)".

Le commentaire de l'éditeur

L'éditeur, s'estimant impliqué par l'absence d'imprimatur et les manquements dénoncés par l'article, le commente dans son historique des "rapports de l'œuvre avec l'autorité ecclésiastique" :[18]

1) Il note que l'auteur anonyme de l’article n’a pas réussi à trouver […] ne serait-ce qu’une seule erreur véritable et précise, mais seulement: "quelques perles""une opinion plutôt extravagante""une notion hermétique" ... "une affirmation étrange et imprécise".

2) qu'il laisse échapper des éloges de l’œuvre : "des leçons de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours""des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière""un si grand étalage de connaissances théologiques". 3) Il s'étonne des exagérations de langage de l'auteur "Jésus est loquace à l’extrême, un véritable publicitaire"... "la très sainte Vierge Marie a la faconde d’une propagandiste moderne", qu'il évoque "beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres" sans jamais en citer une et qu'il se laisse aller à un jugement sur la valeur littéraire qu'il trouve décalé.

4) Que l'auteur affirme, dans sa conclusion, le caractère avant tout disciplinaire des dispositions prises par le Saint Office.

La reprise de dialogue avec le Saint-Office

Cependant, en décembre 1961, et malgré cette mise à l'Index, le Père Berti fut de nouveau convoqué par le Sainte Office. Il y trouva une atmosphère de dialogue qui lui permit, entre autre, de rapporter les paroles de Pie XII en 1948 et de montrer les témoignages favorables qu’avaient formulés quelques personnalités, parmi lesquelles il y avait trois conseillers du même Saint Office: le Père Bea, Monseigneur Lattanzi et le Père Roschini. Suite à la demande qu’on lui fit d’un rapport et de quelques documents, le Père Berti dut retourner au Saint Office à quatre reprises en janvier 1962. Il put toujours s’entretenir avec le vice-commissaire, le Père Giraudo, dominicain, et en obtint, enfin, un jugement qui avait la forme d’une autorisation modérée : Nous verrons comment l’œuvre sera accueillie.[19]


L'apaisement progressifs des rapports et la poursuite de la polémique

Après la suppression de l'Index, en 1966, les rapports tendent à s'apaiser sous l'effet de la volonté de dialogue, de la normalisation au sein de l'Eglise Catholique des révélations privées et du témoignage favorables de nombreux ecclésiastiques dont le Pape Paul IV.[20] Ceci n'empêche la poursuite de la polémique inhérente à l'œuvre, certains ecclésiastiques se prononçant contre et d'autres pour.[21]

La position de l'Église catholique

La dissolution de l'Index en 1966 lève la prohibition de l'oeuvre, laissé à désormais à la liberté de chacun conformément au voeu concilaire, mais n'en lève pas les mises en garde. Dans ce cadre la lecture des commentaires de mise à l'Index, reporté plus haut, est importante.

Le P. Gabriel M. Roschini O.S.M (Servites de Marie), professeur à l’Université pontificale du Latran à Rome, philosophe, théologien, hagiographe, mariologue, auteur de 130 volumes et conseiller au Saint-Siège (1972), en souligne toute la valeur théologique : « Je dois avouer candidement que la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j’ai lus et étudiés, n’avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime. »[22]

Le 31 janvier 1985, dans une lettre adressée au cardinal Giuseppe Siri, archevêque de Gênes[23], le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a confirmé que la diffusion des œuvres de Maria Valtorta n'était pas « opportune ». À cette occasion, il a rappelé la position de l'Église après la dissolution de l'Index : « Conformément à ce qui a été publié dans les Acta Apostolicæ Sedis (1966), l'Index conserve sa force morale. La décision rendue contre la diffusion et la recommandation d'une œuvre [...] peut être révisée, mais seulement après de profonds changements. » Les motifs retenus à l'occasion de la mise à l'Index de l'œuvre de Maria Valtorta restent donc toujours valides aujourd'hui.

Afin d'éviter toute ambiguïté, Mgr Dionigi Tettamanzi, secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, a officiellement écrit en 1992 à l'éditeur pour lui demander que soit explicitement mentionné que L'Évangile tel qu'il m'a été révélé est une oeuvre de Maria Valtorta et qu'il ne soit pas fait mention d'une origine surnaturelle des « visions » et « dictées ». Ce qui est désormais fait.[24]

En 1994, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a précisé : « Les visions et les données rapportées en ceux-ci ne peuvent être reconnues d’origine surnaturelle mais doivent être considérées comme des formes littéraires utilisées par l’auteur pour raconter à sa manière la vie de Jésus. »[25]

Ces positions sont conformes à la position de l'Église catholique sur les révélations privées rappelée dans les articles 66, 67 et 514 du Catéchisme de l'Église Catholique (1992).

Les deux premiers articles rappellent que les révélations privées ne sont pas une alternative à l'Évangile : "Au fil des siècles il y a eu des révélations dites "privées", dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas "d’améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire".

Le troisième en souligne cependant tout l'intérêt : "toute la vie du Christ est un mystère et […] Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles". Il ne fait ainsi que reprendre ce que dit Jean à la fin de son évangile (Jean 20,30-31 et Jean 21,24-25).

Remarques sur l'oeuvre majeure

Descriptif des lieux

L'œuvre de Maria Valtorta décrit 177 villes et lieux. "Immergée" dans les visions qu'elle retranscrit, elle s'attarde sur les panoramas, les habitats ou la flore. Un géologue et minéralogiste, le Dottore Vittorio Tredici, atteste de "sa connaissance précise […] des aspects panoramiques, topographiques, géologiques et minéralogiques de la Palestine"[26]

Pour sa part, le Père Dreyfus o.p (dominicain), Professeur à l’École Biblique et Archéologique de Jérusalem écrit : "J’ai été très impressionné de trouver dans l’œuvre de Maria Valtorta le nom d’au moins six ou sept villes qui n’apparaissent ni dans l’Ancien ni dans le nouveau Testaments. Ces noms ne sont connus que par quelques rares spécialistes et grâce à des sources non bibliques".[27]

Sa description de Gérasa, aujourd'hui Jerash en Jordanie, surprend. Elle pouvait difficilement connaître aussi précisément ce site archéologique de renom qui n'a été exploité qu'ultérieurement.[28]

Les personnages

Fichier:Fotinai.jpg
Fotinaï (Photine) la samaritaine

L'œuvre de Maria Valtorta met en œuvre 680 personnages nominativement désignés. Ils se répartissent en quatre catégories :

1 - Ceux que l’on rencontre souvent dans l’Évangile. Jésus, Marie, les apôtres. L'apport de l'œuvre est de les montrer, au jour le jour, dans leur humanité. Un personnage est mis en exergue, aux fins d'enseignement, Judas Iscariote. D'autres, moins connus, sont mis en lumière comme Simon le zélote ou les cousins de Jésus.

2 - Ceux qu'on entreperçoit dans l'Évangile. Au premier rang desquels on retrouve les saintes femmes dont parlent les évangélistes : Jeanne de Chouza, Marie de Cléophas, Marthe, Marie Madeleine, Marie Salomé, Suzanne… On y découvre aussi Mathias, élu à la place de Judas ou Joseph le juste, présenté en même temps que lui. Au-delà, ce sont la femme de Pierre, la figure de Lazare, l'ami ressuscité, etc.

3 - Ceux qui ne sont qu'évoqués dans l’Évangile. L'œuvre met en scène les soixante-douze disciples envoyés "deux par deux" (Luc 10,1-17) ou les cinq cents qui ont vu Jésus ressuscité (1 Corinthiens 15,6). Maria Valtorta cite nominativement 50 des 71 membres du Sanhédrin, le grand tribunal juif qui condamnera Jésus mais auquel appartiennent aussi Joseph d'Arimathie, Nicodème ou Gamaliel, connus par ailleurs.

4 - La foule et les personnages de rencontre. Des guéris, des indifférents, des haineux, des croyants… La foule qui écoute ou conspue.

Les événements

Contrairement à ce que peut évoquer le mot "révélation", il n'y a, dans l'œuvre de Maria Valtorta, aucun "grand secret". Par contre l'oeuvre recèle de nombreuses scènes qui ne sont pas mentionnées dans l'Evangile[29]. Les visions décrites s'attachent à mettre les scènes ou les enseignements dans leur contexte historique. Un des meilleurs exemples, pour en juger, est le passage des Béatitudes et du Sermon sur la montagne[30]. Un autre exemple pour juger de l'œuvre Maria Valtorta est la scène de la crucifixion et de la mort de Jésus,[31] ou les paraboles connues ou non.

Notes et références

  1. Voir l'article de L'Osservatore Romano du 6 janvier 1960, cité dans la bibliographie (lien externe).
  2. Voir un extrait de la lettre adressée au cardinal Siri, citée dans la bibliographie (lien externe).
  3. Voir notamment l'avis du Bienheureux Gabriel M. Allegra, franciscain et bibliste, béatifié par Jean-Paul II en 2002
  4. Les "Cahiers" de 1943, 1944 et 1945 à 1950
  5. L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, Tome 1, Préface de l'éditeur, page 9
  6. Ib - Tome 2, Chapitre 21, page 102
  7. Les cahiers de 1944, dictée du 24 septembre, page 565
  8. Les cahiers de 1943, dictée du 23 août, page 256. La première publication, désormais introuvable, ne portait pas de nom d'auteur, conformément au voeu de Maria Valtorta.
  9. Introduction de l'autobiographie
  10. Maria d'Agréda les a transcrites à plus de trente ans de distance
  11. Les visions d'Anne-Catherine Emmerich ont été retranscrites par Clemens Brentano
  12. Archevêque Alfonso Carinci : Il n’y a rien ici qui soit contraire aux Évangiles. Au contraire, cette œuvre, qui est un excellent complément à l’Évangile, contribue à une meilleure compréhension de sa signification.Bollettino Valtortiano juin 1979
  13. Audience attestée par l'Osservatore Romano du 27 février 1948
  14. J’ai lu sous forme de manuscrits dactylographiés plusieurs des livres écrits par Maria Valtorta [...] Pour ce qui concerne l’exégèse, je n’ai trouvé aucune erreur dans les parties que j’ai regardées". Lettre au Centro Editoriale Valtortiano, 1952 reprise dans le "Bollettino Valtortiano" semestriel d'information du CEV désormais en ligne
  15. C'est cet ensemble de textes qui est maintenant publié sous le titre de "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé".
  16. Voir le fac-similé du journal.
  17. Voir par exemple la lettre du cardinal Ratzinger citée en bibliographie (lien externe)
  18. L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, Tome 10, annexe, page 4
  19. Chronologie attestée et signée par le P. Berti – Autres témoignages mentionnés dans le Bollettino Valtortiano cité ci-dessus
  20. Lettre de la Secrétarie d'État transmettant les félicitations du Pape au P. Roschini pour son livre La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta – Anciennement, le Pape Paul VI, alors archevêque de Milan, aurait doté la bibliothèque du séminaire de l'œuvre de Maria Valtorta selon ce que rapporte Mgr. John Pea qua Ia Macchi, Secrétaire privé du Pape au Père Berti (1963)
  21. Imprimatur accordé par Mgr Danylak
  22. "La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta" – P. Gabriel M. Roschini - Centro Editoriale Valtortiano – 1973 - ISBN 2-920285-01-7
  23. Voir le document contenant un extrait de la lettre, cité dans la bibliographie (lien externe).
  24. Tiré à part du Centro Editoriale Valtortiano, mai 1994, reprenant l'historique de la position de l'Église catholique.
  25. Tiré-à-part du Centro Editoriale Valtortiano, mai 1994
  26. Lettre au Centro Editoriale Valtortiano, citée dans "Bollettino Valtotiano" (CEV) 1952
  27. idem - 1986
  28. Voir l'article comparatif sur ce sujet http://www.maria-valtorta.org/Lieux/Jerash.htm
  29. Voir l'article de L'Osservatore Romano, déjà cité : « Nous trouvons des faits nouveaux, des paraboles nouvelles, des personnages nouveaux. » L'auteur mentionne entre autres une scène ne figurant pas dans les Évangiles, à savoir "l'aveu que fait à Marie une certaine Aglaé, femme de mauvaises mœurs" (vol. I, p.790 ss.). Voir aussi l'article 514 du Catéchisme de l'Eglise Catholique qui mentionne "toute la vie du Christ est un mystère et […] Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles", reprenant ainsi ce que dit Jean à la fin de son Evangile (Jean 20,30-31 et Jean 21,24-25)
  30. L'Evangile tel qu'il m'a été révélé - Tome 3, chapitre 29, page 142 et suivantes
  31. L'Evangile tel qu'il m'a été révélé - Tome 9, chapitre 29, page 279 et suivantes

Bibliographie

Œuvres de Maria Valtorta

  • "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé" - 10 tomes – 4.856 pages – traduction française de 1985 – Éditions Centro Editoriale Valtortiano – de ISBN 88-7987-051-3 à ISBN 88-7987-060-2 . C'est l'ouvrage essentiel.
  • "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé" – l'œuvre complète en audio au format MP3 – Éditeur Rassemblement à son Image
  • "Les Cahiers de 1943" – 2002 – Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-091-2. Dictées qu'aurait reçues Maria Valtorta sur divers sujets d'ascèse, d'exégèse, de doctrine, incluant des descriptions des scènes évangéliques et du martyre des premiers chrétiens.
  • "Les Cahiers de 1944" - 2003 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-099-8. Suite du précédent.
  • "Les Cahiers de 1945 à 1950" – 2004 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-128-5. Suite et fin des précédents
  • "Leçons sur l'Epître de saint Paul aux Romains" – 2001 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-069-6. Commentaires de Jésus qu'aurait reçus Maria Valtorta : la Création, la Grâce, la venue du Royaume de Dieu, la justice et de la miséricorde de Dieu.
  • "Le livre d'Azarias" – 2002 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-094-7. Ce livre aurait été dicté en 1946 et 1947 à Maria Valtorta par Azarias, son ange gardien. Il comporte un commentaire théologique et spirituel des messes festives du missel romain.
  • "Autobiographie" – 1993 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-011-4. Maria Valtorta se présente telle qu'elle est : "on y trouve ma chair avec ses passions humaines, mon âme avec ses espérances spirituelles, mon esprit avec son amour d'adoration".
  • "A l'aube d'une ère nouvelle" - 3e édition 2002 - Éditions du Parvis - ISBN 2-88022-038-6. Prophéties sur l'évolution du monde.
  • "Prières" – 1995 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-019-X. Prières choisies et extraites principalement des "Cahiers".
  • "Le Rosaire dans les écrits de Maria Valtorta" – 1997 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-039-4. Méditation des 15 mystères du Rosaire à partir des écrits de Maria Valtorta.
  • "Florilège de Paraboles" – 2001 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-090-4. Paraboles connues ou inconnues, extraites de "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
  • "Marie-Madeleine" – 2005 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-092-0. Ce personnage à qui Jésus est apparu au matin de sa Résurrection, est un personnage important de "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"

Publications sur Maria Valtorta

  • "Le premier siècle chrétien, une approche scientifique de la naissance du Christianisme" – Jean Aulagnier – 1989 – Éditions Résiac – ISBN 2-85268-190-0. Cet ouvrage ne parle pas explicitement de Maria Valtorta, mais son auteur, qui est un exégète reconnu de Maria Valtorta, y fait implicitement référence tout au long de ses travaux sur le contexte historique.
  • "Maria Valtorta, qui est-tu ? " - Jean Aulagnier - 1992 - ISBN 2-85268-219-2. Les raisons qui poussent l'auteur à croire dans l'œuvre de Maria Valtorta. Annexes sur Marie d'Agréda et Anne-Catherine Emmerich
  • "Avec Jésus au jour le jour" – Jean Aulagnier – 1994 – Éditions Résiac - ISBN 2-85268-253-2. Reconstitution pas-à-pas, à la lueur des données de calendrier, de l'agenda de Jésus dans l'œuvre de Maria Valtorta.
  • "La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta" – P. Gabriel M. Roschini O.S.M. – 1973 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 2-920285-01-7. Analyse par un mariologue reconnu, professeur à l'Université du Latran à Rome.
  • "Padre Pio et Maria Valtorta" - Emilio Pisani – 2000 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-073-4. Courte biographie de Padre Pio en liaison avec la vie de Maria Valtorta et tout ce qui les réunit.
  • "Valtorta et Ferri" – recueil de 447 illustrations couleurs ou bichromie - 2006 - Éditions Centro Editoriale Valtortiano - ISBN 88-7987-134-X - Lorenzo Ferri (1902-1975), peintre et sculpteur était un spécialiste de l'art sacré et du Saint Suaire. Il a travaillé avec Maria Valtorta sur ces illustrations, mais toutes n'ont pas pu être validées par elle.

Références externes