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Guerre du Koweït (1990-1991)

Guerre du Koweït (1990-1991)

Guerre du Golfe (1990-1991)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Guerre du Golfe.

La deuxième guerre du Golfe (la 1re guerre du golfe désignant généralement la guerre Iran-Irak), également appelée guerre du Koweït, est un conflit qui opposa l'Irak à une coalition de 34 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït, dont l'invasion en 1990 par l'armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit.

La coalition utilisa sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l'Irak. Ensuite une attaque terrestre limitée à partir de l'Arabie saoudite pulvérisa les forces armées en face d'eux et les pertes très réduites par rapport aux prévisions de la coalition furent dues pour un quart à des méprises.

Operation Desert Storm

Sommaire

Causes du conflit

L’Irak, très affaibli par la guerre Iran-Irak, a d'énormes dettes par rapport à certains de ses voisins arabes, notamment quinze milliards de dollars au Koweït, pays avec lequel l’Irak entretient de mauvaises relations depuis sa création en 1961 car il lui bouche la plus grande partie du golfe Persique qui permettrait a l'Irak d'écouler son pétrole. De plus, comme l'Irak le lui reprocha souvent à l'OPEP avant l'invasion, la production élevée de pétrole koweïtien avait pour effet la baisse du prix du pétrole, ce qui n'arrangeait absolument pas l'Irak, lourdement endetté. Saddam Hussein accusait également le Koweit de ne pas respecter ses quotas, contribuant ainsi à faire chuter le prix du pétrole, et de pomper dans un champ situé à cheval sur la frontière Irak-Koweit.

En 1961 une première tentative du général Kassem échoua grâce à un positionnement rapide de forces britanniques dissuadant celui-ci. Depuis le pays est devenu une puissance économique grâce à son pétrole. Saddam Hussein, dont le pays a une dette extérieure colossale, trouve en le Koweit une source de profit possible, et un moyen de reconquérir de l'influence.

Le 25 juillet 1990, Saddam Hussein rencontre l'ambassadeur américain à Bagdad, April Glaspie. Celle-ci, bien au fait de ce qui se prépare ("nous constatons que vous avez amassé des troupes nombreuses à la frontière"), lui laisse entendre que "les États-Unis n'ont pas d'opinion sur les conflits opposants deux pays arabes"[1]. Le 30 juillet, une réunion de médiation est organisée à Djeddah ; elle échoue[2].

Déroulement

Entrainement des forces britanniques, 6 janvier 1991.
4 avions de chasse F-111 lors de la campagne aérienne de 1991.
Forces égyptiennes, syriennes, omanaises et koweïtiennes lors d'une revue le 8 mars 1991 après la victoire.
Image de la défaite des forces irakiennes le long de Highway of Death.

On peut distinguer quatre phases :

Effectifs des belligérants

Effectifs et équipements de l'armée irakienne au Koweït et dans la région :

Effectifs de la coalition : 938 545 hommes

  • États-Unis États-Unis : 315 000 hommes, 80 navires, 6 porte-avions, 2 navires-hôpitaux, des sous-marins, 1350 avions, 1500 hélicoptères, 1000 chars d'assaut, 2000 blindés, 1800 pièces d'artillerie
  • Arabie saoudite Arabie saoudite : 118 000 hommes, 21 navires, 145 avions, 550 chars d'assaut, 1840 blindés, 500 pièces d'artillerie
  • Turquie Turquie : 100 000 hommes (surveillance de la frontière, n'a pas participé au combat)
  • Royaume-Uni Royaume-Uni : 43 000 hommes, aidés de 78 avions, 80 hélicoptères, 23 navires, 180 chars d'assaut, 300 blindés légers et 76 pièces d'artillerie (SAS dans la guerre du Golfe)
  • Égypte Égypte : 35 600 hommes (Corps expéditionnaire égyptien durant la deuxième guerre du Golfe)
  • Émirats arabes unis Émirats arabes unis : 40 000 hommes, confortés de 15 navires, 80 avions et 200 blindés
  • Oman Oman : 25 500 hommes, auxquels s'ajoutent 4 navires, 63 avions et 50 chars)
  • Syrie Syrie : 20 800 hommes, 300 blindés
  • France France : 19 000 hommes, 15 navires, 60 avions, 120 hélicoptères, 40 chars d'assaut, 100 chars légers, 600 blindés, 18 pièces d'artillerie (Opération Daguet)
  • Koweït Koweït : 22 000 hommes, 15 avions et 34 hélicoptères
  • Pakistan Pakistan : 10 000 hommes
  • Bahreïn Bahreïn : 7 400 hommes
  • Bangladesh Bangladesh : 6 000 hommes
  • Canada Canada : 2 700 hommes (Opération Friction : 3 navires, 24 F/A-18, un Hôpital de campagne [3])
  • Italie Italie : 1 950 hommes, 5 navires, 22 avions
  • Maroc Maroc : 1 200 hommes (plus 5 000 à Abû Dhabî)
  • Nigeria Nigeria : 1 500 hommes
  • Argentine Argentine : 900 hommes, 2 navires
  • Australie Australie : 600 hommes, 3 navires, 2 unités médicales
  • Espagne Espagne : 500 hommes, 7 navires
  • Sénégal Sénégal : 495 hommes (dont 92 tués dans un crash d'un C-130 de l'armée saoudienne)
  • Belgique Belgique : 400 hommes, 5 navires, 12 avions et des munitions pour les alliés (N'a pas participé aux opérations contre l'Irak, 12 F-16 en défense en Turquie.)
  • Pays-Bas Pays-Bas : 400 hommes, 3 navires
  • Grèce Grèce : 200 hommes, 1 navire
  • Sierra Leone Sierra Leone : 200 hommes
  • Flag of Honduras.svg Honduras : 150 hommes
  • Danemark Danemark : 1 navire
  • Norvège Norvège : 1 navire
  • Portugal Portugal : 1 navire
  • Pologne Pologne : 1 hôpital de campagne de 130 personnes, 2 navires-hôpitaux
  • Roumanie Roumanie : 1 hôpital de campagne de 360 hommes, 1 unité de décontamination chimique de 160 hommes
  • Suède Suède : 1 hôpital de campagne avec 525 personnes
  • Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie : 1 unité de lutte antichimique forte de 300 hommes, protégée par 37 soldats
  • Singapour Singapour : 35 médecins militaires

Conséquences

Pertes

Le « brouillard de guerre » rend les estimations des pertes humaines irakiennes très approximatives.

Prisonniers de guerre irakiens à la fin de la guerre.

Pertes militaires irakiennes

  • 100 000 morts selon la Coalition, 20 000 morts et 60 000 blessés selon l'Irak, entre 3 000 et 5 000 morts et entre 8 000 et 15 000 blessés selon plusieurs experts [4]. 175 000 prisonniers de guerre annoncés à la fin du conflit, chiffre réévalué à 86 000 dont 2 500 blessés.
  • 139 avions (plus 114 réfugiés en Iran), 8 hélicoptères, 74 bateaux, 2 089 chars, 856 véhicules de transport, 2 140 pièces d'artillerie.

Pertes militaires alliées

Au total, dans toute l'opération "Desert Storm", les pertes alliées au combat comprenaient 240 morts et 776 blessés, qu'il convient d'additionner avec les 138 soldats tués et 2 978 blessés hors combat, dans divers accidents, depuis "Desert Shield" ; 41 militaires alliés étaient par ailleurs prisonniers des Irakiens.

  • États-Unis : 148 morts, 458 blessés, 60 avions (34 abattus, 26 accidentés), 15 hélicoptères, 18 chars M1 Abrams, 20 VCI M2/M3 Bradley (dont 17 détruits par des tirs fratricides), pièce d'artillerie et deux navires (USS Tripoli et USS Princeton) mis hors de combat par des mines.
  • Royaume-Uni : 6 morts, 6 blessés, 7 avions.
  • Arabie saoudite : 18 morts, 20 blessés, 2 avions.
  • Contingents Arabes : 13 morts, 43 blessés.
  • France : 3 morts, 27 blessés, 2 avions.
  • Italie : 1 avion.
  • Sénégal : 8 blessés.

Pertes civiles

  • Irak : aucun chiffre officiel. 50 000 à 130 000 morts dont plus de 30 000 dans l'insurrection en Irak de 1991 après le cessez-le-feu; Une source non confirmée, la Bibliothèque des Émeutes annonce un bilan de 750 000 morts dans cette guerre civile.
  • Koweït : 1 082 morts durant le conflit, 625 disparus, 400 tués par engins explosifs en 1991 (durée estimée pour un déminage total : 20 ans), milliers de blessés.
  • Jordanie : 14 morts, 26 blessés (chauffeurs de poids-lourds pris dans les bombardements alliés sur la route Amman-Bagdad)
  • Israël : 2 morts et 304 blessés par tir de Scud Irakien sur le pays qui est resté neutre, il faut rajouter 20 décès par arrêts cardiaques
  • Arabie saoudite : 2 morts, 76 blessés

À noter que l'utilisation d'uranium appauvri par la Coalition porte à polémique sur la santé des militaires des deux camps et de la population locale.

Coût du conflit

Les pertes économiques, les dépenses militaires et les conséquences écologiques de ce conflit relativement court mais de haute intensité sont énormes.

Coût financier

Le Quid 2000 indique :

  • Irak : 500 milliards de dollars de destructions pour faits de guerre depuis 1980 en incluant la guerre Iran-Irak (300 milliards de destructions militaires et 200 de destructions civiles), plus 200 de réparations dues à l'Iran et au Koweit. La dette concernant les fournisseurs étrangers dépassant les 50 milliards a été effacée en grande partie après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003.
  • Koweit : 20 milliards de dollars de destructions.
  • États-Unis : 61,1 milliards de dollars de dépenses militaires, dont 43,1 furent remboursés par des pays alliés (Arabie saoudite : 16,8; Koweït : 11,1; Japon : 9,4; Allemagne : 6,6; Émirats : 4; Corée du Sud : 0,17; autres états : 0,02)
  • Arabie saoudite : 60 milliards de dépenses militaires et d'aides économique.
  • France : 1,2 milliard de $ de dépenses militaires, plus pertes des exportations en Irak estimé à 3 milliards.
  • Royaume-Uni : 1,23 milliard de $ de dépenses militaires, 1,7 milliard de pertes économiques.
  • Turquie : 7 milliards de $ pertes économiques, 2,4 milliards d'aide de la part de l'Arabie saoudite, du Koweït, de l'Allemagne et de la CEE.
  • Jordanie : 3 à 4 milliards de pertes économiques
  • L'ensemble des nations arabes a estimé au total les pertes financières à 800 milliards de $.

1,88 milliards de gallons d'essence ont été consommés sous la juridiction du U.S. Central Command durant les opérations Desert Shield et Desert Storm entre le 10 août 1990 et le 31 mai 1991. Soit 44,8 millions de barils en 295 jours [5].

Coût écologique

Avions de la coalition survolant des puits de pétrole incendiés par les troupes irakiennes lors de leur retraite après l'Opération Tempête du désert. Red Adair participa à leur extinction après le conflit.

En plus des destructions dues à tout conflit militaire et de l'impact sanitaire de l'uranium appauvri, il y eut un désastre écologique régional dû à l'incendie de 732 puits de pétroles koweïtiens par les forces irakiennes qui voulaient ainsi obscurcir le ciel dans l'idée de gêner l'activité aérienne de la Coalition et de nuire à l'économie mondiale.

Sur le quart sud du Koweït, une fumée noire s'éleva à 600 mètres du sol. La visibilité fut réduite de 25 à 4 km dans la région et il y eu une chute de la température jusqu'à -10°C. Les conditions météorologiques furent modifiées jusqu'à 500 km à la ronde. Des traces de fumée furent retrouvées sur l'Himalaya. Le dernier puits fut éteint le 6 novembre 1991.

Une marée noire due à l'ouverture volontaire du terminal d'Mina al Ahmadi par l'Irak le 21 janvier 1991 fit que 100 000 tonnes de pétrole brut se répandirent dans le Golfe Persique et polluèrent les côtes koweïtiennes, saoudiennes et iraniennes. Un bombardement mené par des F-111 de l'USAF pour limiter l'écoulement du brut et incendier le pétrole ainsi que les mesures prises telles que des barrages flottant ont limité les dégâts.

Notes et références de l'article

  1. Noam Chomsky considère que Saddam Hussein « interpréta de travers l'approbation américaine à son projet de modification, par la force, de sa frontière avec le Koweït ; il y vit le feu vert pour s'en emparer » dans La loi du plus fort. Mise au pas des États voyous, Le Serpent à Plumes, 2002, p. 56.
  2. Preparation Paper Security Council 28 November 1990 Decision on Kuwait, 28. Consulté le 29 septembre 2009
  3. (fr) Opération Friction, Jean Morin, Richard Gimblett, Dundurn Press Ltd., 1997, ISBN 1-55002-259-8
  4. (fr) Dix ans après la libération du Koweït, le face-à-face entre coalisés et irakiens dans le désert en 1991 rappelle les incertitudes de l'offensive terrestre, Ludovic Monnerat, 24 février 2001
  5. J.P. Stucker, J.F. Schank, B. Dombey-Moore, Assessment of DoD Fuel Standardisation Policies, Rand Corporation, 1994

Voir aussi

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Liens externes

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