Capitaine H.

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Vivant reclus en son château de M. depuis plus de 25 ans, le Capitaine H. a bien voulu nous accorder un entretien exclusif. S’il a toujours préféré rester discret sur son passé, les différents livres qui lui ont été consacrés n’ont pas toujours été tendres avec lui. Décrit par ses biographes non officiels comme un impulsif porté sur la boisson, plutôt soupe-au-lait et parfois grossier, le Capitaine H. veut rétablir la vérité. Âgé aujourd’hui de 89 ans, il n’attend plus grand-chose de la vie et espère sans doute que la postérité retiendra autre chose que ce que le public connaît, à mille lieues nautiques de sa vraie nature.

Avertissement
L’entretien qu’a accordé le Capitaine H. à Désencyclopédie s’est étalé sur 4 jours. Nous vous livrons ici la quintessence de ses propos. Les photos sont tirées des albums personnels du Capitaine mais pour des raisons aisément compréhensibles, les noms seront modifiés et certains visages cachés.

La part d’ombre

 : Contrairement à nombre de personnages connus, le Capitaine H. est resté très discret sur sa vie entre 0 et 48 ans où il se manifeste pour la première fois. Nous lui avons donc demandé d’évoquer un peu sa jeunesse.

Papa comme toujours rieur et facétieux

Capitaine H. : Je n’ai pas toujours vécu dans un château entouré de Nestor. Mes origines sont très modestes. Mon père était un armateur grec très puissant qui possédait à peu près la moitié du port d’Anvers. Ma mère, voyante extralucide de formation, était femme au foyer et nous élevait, moi et mes trois chiens. Mais je ne désire pas trop m’étendre sur les premières années de mon existence, non pas que ce ne soit pas intéressant, bien au contraire, je n’en ai aucun souvenir.

Mon premier navire

Mon premier vrai souvenir date de mes 17 ans. Conscient du fait que ma mère me préférait mes chiens – j’en garderais d’ailleurs une rancœur tenace envers cette race d’animaux, ainsi qu’envers les chiens – je me revois faire mon paquetage et m’embarquer sur le premier cargo en partance, le Pachacamac. Je ne pensais pas vraiment devenir marin à l’époque. La vie à bord était rude et on ne me faisait aucun cadeau. Au fil des ans toutefois, le grand air, l’amitié virile et les douches collectives m’ont fait changer d’avis. De simple moussaillon j’ai gravi les échelons de l’organigramme maritime jusqu’à devenir capitaine.

 : La légende prétend que c’est à cette époque que vous avez commencé à boire.

C.H. : On me parle toujours de mes problèmes de boisson, mille sabords. Mais c’est très exagéré. Tout le monde est ivre en permanence sur un bateau, quel que soit le grade. Vous n’imaginez pas à quel point on s’emmerde dans la navigation marchande au long-cours. Le Karaboudjan – mon navire à l’époque – ne faisait pas exception à la règle. Je pouvais heureusement compter sur la vigilance de mon fidèle second, Allan.

Une rencontre décisive

 : C’est précisément sur le Karaboudjan que vous avez rencontré Totor pour la première fois ?

C.H. : D’après lui, nous nous étions déjà croisés deux ans auparavant dans un bordel chinois, le Lotus Bleu. Il fumait beaucoup d’opium et il pensait m’avoir vu en compagnie d’une pute thaï sans doute mineure. Mais c’est très peu probable car je ne fréquentais à l’époque que des putes philippines sans doute mineures. Le premier souvenir que j’ai de lui date effectivement de mon capitanat sur le Karaboudjan.

 : Parlez-nous de cette rencontre…

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C.H. : C'est un peu flou mais je me rappelle que nous n’étions pas partis sous les meilleurs auspices. Il m’a assommé avec une planche, donné un coup de pied à la tête, menacé avec une arme de poing et ni une ni deux on s’est retrouvés naufragés sur une barque puis attaqués par un hydravion qu’on a réussi à voler pour s’écraser avec en plein désert à cause d’une terrible tempête.

 : C’est carrément n’importe quoi ce que vous nous racontez...

C.H. : Je sais. J’ai tendance à légèrement enjoliver mes histoires. Le fait est que ce gars m’a fait perdre mon navire et ça je ne lui ai jamais pardonné. Un vrai sapajou.

 : Ah Bon ? Pourtant vous sembliez inséparables après cette aventure.

C.H. : Et il y a une raison à ça. Le tenant pour responsable de ma déchéance sociale, je l’ai forcé à se porter garant pour le rachat à crédit d’un petit chalutier d’occasion, l’Aurore. Hors de question qu’il me laisse seul avec mes dettes. Et puis ça tombait bien, ce bachi-bouzouk de Totor cherchait à quitter la Belgique pour échapper au Fisc et a inventé pour ça une histoire incroyable de fin du monde et d’étoile mystérieuse avec des araignées gigantesques et des pommes géantes… À mon avis il était toujours sous l’emprise de la drogue. Moi-même, j’avais décidé d’arrêter l’alcool à cette époque mais je n’ai pas tenu très longtemps.

Et puis j’ai toujours été très naïf. Quelques mois plus tard il a réussi à me convaincre de partir à une chasse au trésor en plein milieu de l’Atlantique. J’avais du revendre l’Aurore et on a embarqué sur un chalutier d’occasion, le Sirius. 17 semaines de navigation pour qu’on se rende compte à la fin que le fameux trésor se trouvait dans le château de mes ancêtres. J’avoue que sur le coup on a eu un peu de bol même si on a du se débarrasser de façon pas très légale des frères Moineau. C’est d’ailleurs à cause du meurtre de Maxime Moineau que Totor et moi avons du rester en contact permanent. Pas question qu’un de nous deux file à l’anglaise.

La vraie nature de Totor

 : Totor est pourtant souvent décrit comme un exemple pour les jeunes. Vous ne semblez pas partager cette opinion.

C.H. : Un exemple ? Laissez-moi rire ! D’ailleurs maintenant qu’il est mort, je peux bien vous révéler sa vraie nature. Voici d’ailleurs quelques photos de lui que j’ai récupérées dans son appartement, elles parlent d’elles mêmes, tonnerre de Brest.

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C.H. : Vous voyez toute cette cruauté gratuite envers les animaux, je ne vous mentais pas. Et ce n’est pas tellement mieux avec les humains. Totor a gardé un vieux côté colonialiste voire esclavagiste à l’encontre des Noirs. Il faut dire que c’est assez peu connu mais son père était éleveur de coton sauvage dans le Dakota du Sud et il a été élevé selon des principes ségrégationnistes très prononcés. Tenez, regardez ce document que personne n’a jamais vu :

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 : C’est effectivement édifiant. Malgré tout Totor a toujours été plus clean que vous. Il est impossible que tout ce qu’on a raconté sur vos excès de boisson soit des histoires inventées.

C.H. : Je vous l’ai déjà dit, satrape, je n’ai jamais nié avoir eu un problème avec l’alcool, en particulier le whisky Loch Lomond qui est ma petite faiblesse. Mais Totor, c’est la drogue qui l’a détruit. Tabac, opium, héroïne, crack et même champignons hallucinogènes, il a quasiment tout essayé et ça lui a coûté la vie. J’ai même été contraint de l’héberger dans mon château vers la fin car il a du vendre son appartement et tous ses biens pour se payer sa dose quotidienne. J’ai pris des photos de lui à son insu dans ses nombreux moments d’absence, je vous laisse juge.

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C.H. : Quant à l’alcool, il n’en consommait peut-être pas autant que moi mais on s’est quand même payé plusieurs cuites mémorables. Plusieurs fois on est carrément tombés dans le delirium tremens. Je me souviens particulièrement d’un soir où on était tellement pintés qu’on s’est imaginé construire une fusée pour aller sur la lune. Et quelques années plus tard, Totor et moi pensions avoir été enlevés par des extra-terrestres ! Le séjour en hôpital psychiatrique nous a fait du bien à ce moment-là, mais pas pour très longtemps.

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Ambigüité sexuelle

 : Certains sont allés jusqu’à parler d’une relation amoureuse entre vous et Totor, je suppose que vous démentez ?

C.H. : Visigoth ! Troglodyte ! Analphabète ! Anacoluthe ! Ectoplasme ! Mais qui peut bien raconter des conneries pareilles ? Ce n’est pas parce qu’on a passé 50 ans ensemble et qu’on a vécu sous le même toit qu’il y a eu quelque chose entre nous ! D’un autre côté je dois avouer que je comprends à moitié les réactions des gens. Totor a toujours essayé de cacher son homosexualité mais il a maintes fois montré son côté pervers. Et généralement avec des jeunes enfants comme Tchang ou Zorrino. Son truc préféré était de les emmener en vacances à la montagne et d’attendre qu’ils soient seuls pour abuser d’eux. En plus il apportait son appareil photo pour garder des souvenirs et avoir un moyen de pression. Et souvent il faisait aussi participer son clébard. Quel moule à gaufres quand j’y pense.

Deux preuves manifestes de sa pédophilie


 : Quelle abomination ! Mais alors ces rumeurs concernant la petite tzigane Miarka, elles sont également fondées ?

C.H. : Hem... J'aurais préféré qu'on n'aborde pas ce sujet car je suis pas blanc-blanc dans l'affaire... Oh et puis à quoi bon ! De toute façon il y a prescription maintenant. Il faut dire que cette petite trainée nous avait allumés Totor et moi. Et on était sans doute bourrés. Elle a failli réussir à s'enfuir mais on a eu la chance qu'elle se soit cognée à un arbre. Du coup on a pu s'amuser avec elle sans qu'elle s'en rende vraiment compte. Bon c'est sûr que c'est pas ce que j'ai fait de mieux mais c'est Totor qui m'a mis dans ce pétrin. Il avait vraiment des problèmes avec les femmes. En tout cas, ça prouve que Dutroux n'était pas vraiment un précurseur en Belgique, hahaha.
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 : On raconte que Totor aurait été marié pourtant...

C.H. : Oui c’est ce qu’il m’a dit. Soi-disant une erreur de parcours. D’ailleurs j’ai eu un appel une fois d’une femme. Au début elle m’a fait croire qu’elle voulait joindre la Boucherie Sanzot mais elle s’est mise à sangloter et m’a avoué avoir été mariée à Totor des années auparavant. Elle n’a pas voulu m’en dire davantage si ce n’est qu’il la battait régulièrement. Elle m’a d’ailleurs envoyé une photo qu’elle a réussi à prendre avec un déclencheur automatique mais Totor étant de dos, on ne peut pas l’identifier à 100% et la police n’a rien voulu savoir.

Un véritable prédateur sexuel cette Irma

 : Vous parlez beaucoup de Totor mais vous-même, quelles ont été vos relations avec les femmes et notamment...


C.H. : Je vous arrête tout de suite, flibustier de carnaval. Vous allez sans doute me parler de la Castafiore. Je n’ai jamais rien voulu dire à la presse à ce sujet mais une bonne fois pour toutes, il ne s’est jamais rien passé entre Bianca et moi. En revanche, je puis bien l’avouer maintenant, j’ai eu une aventure avec Irma sa camériste au moment de l’affaire du vol des bijoux. Une sacrée salope d’ailleurs. Elle m’a fait faire des trucs insensés mais j’ai du rompre quand elle m'a demandé d’organiser une partouze avec Durant et Durand. Du coup j’ai toujours été et je serai toujours un vieux loup de mer solitaire.

 : Et finalement, au crépuscule de votre existence, quel message aimeriez-vous faire passer aux jeunes qui vont lire cet entretien ?

C.H. : Je ne voudrais pas faire le vieux con mais j’ai quand même quelques conseils à leur donner. J’ai vécu pas mal de choses dans ma vie. J’ai connu le pire mais j’ai aussi eu de bons moments notamment quand Tryphon a inventé le coussin péteur nucléaire et qu’il a fait exploser la moitié du village. Profitez bien de la vie mes jeunes amis. Vous ne savez pas ce qui vous attend après. Et tout ce que j’espère, c’est qu’on pourra graver sur votre tombe l’épitaphe que je me suis déjà réservée :

Tout est bien qui finit bien
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