Si la PV et l’Amazon avaient tenté de séduire leur monde avec des lignes qui osaient les arrondis, avec l’arrivée de la Volvo 140 vous pouvez ranger le compas. A croire que le design était dirigé par un bucheron scandinave qui traçait ses lignes à la haches ! Puis finalement, avec le temps…

Finalement, on s’est rendu compte que ce dessin devenait délicieusement vintage, était blindé de personnalité et que ça offrait à la suédoise une sacré personnalité. Et quand on voit aujourd’hui toutes ces caisses clonées les unes avec les autres, qui essayent de se donner une quelconque identité, on se dit que cette époque pas si lointaine était plutôt pas mal.

La Volvo 140, c’est comme ces bagnoles qu’on dessinait quand on était gamin. Et quand on voit le nombre de caisse qui a utilisé ce profil aussi simpliste, on peut presque finir par croire que certains designers n’avaient pas plus de 10 ans. Fiat 131, R8, Alfa Giulia, Lada 2100… on se rend compte qu’en vieillissant, elles ont fini par dévoiler leur charme qui se cachait dans les détails et que le temps a rendu irrésistible. On appelle cela le caractère !

Du coup, impossible de confondre la Volvo 140 avec une autre. C’est scandinave, carré, sérieux et rassurant. Volvo en a même fait son fond de commerce. Immortelle et indestructible il parait. D’ailleurs chez Ikea, pour déraciner les épicéas, ils y foncent foncent dedans en Volvo 140. L’arbre cède comme un cure dent et la Volvo repart, comme si de rien n’était, à l’affut de sa prochaine victime ! Et en plus, la méthode est validée par Greta…!

Enfin, celle qui nous intéresse aujourd’hui n’a plus coupé de bois depuis un bon moment. Et plutôt que de se décomposer au fond d’un terrain vague, elle a préféré s’offrir un retraite à la sauce slammed. Et ça, on aime bien. Parce que si ça peut foutre la chtouille à tout un groupe de puristes, qui l’aurait laissée rouiller en prônant le 100% d’origine (Ils sont quand même bien siphonnés et il faut croire que des comme ça, on en élève des viviers chez nous !), tomber sur Tony lui a surtout permis de continuer à user ses pneus sur la route, tout en recevant l’attention qu’elle méritait.

Surtout qu’à la base, Tony était plutôt à la recherche d’une BMW (Il sortait d’une 2002) quand il est tombé sur cette Volvo 142 (La famille s’appelle 140, en fait la berline a pour code 144, le break 145 et le coupé 142). N’étant à la base ni fan de la marque, ni fan des petits pains grillés, il finit pourtant par succomber face au charme de ce coupé venu du froid.

Rapidement, il passe aux bricoles sérieuses… Oui, je dis « bricoles » car Tony s’est limité à l’essentiel. 4 ressorts courts, et un jeu de roulettes. C’est rien, mais ça fait toute la différence, surtout qu’il n’a pas raté son coup en optant pour des Gotti 3 parties en J55B en 7 et 8×16′. Des 5 branches old school qui ne dénaturent pas du tout l’esprit de la Volvo.

Pour le reste, Tony n’a absolument rien touché aux lignes droites originelles… Même la robe jaune a gardé les stigmates de sa vie passée. Et pour se réconcilier avec les puristes, elle a même gardé la rouille ! Alors, elle est pas belle la vie ?!

Par contre, à l’intérieur, ils vont avoir de quoi passer la 2ème couche ! Les sièges d’origine ont laissé leurs places à des baquets Recaro qui reprennent la teinte de la sellerie. Le volant est un Momo Super Grand Prix qui mêle look vintage, bois et chrome. Enfin le tableau de bord a reçu un ensemble de jauges récupéré sur une 140 GT.

Sous le capot, on retrouve le 2.0l codé B20. Il est gavé par un carbu double corps Weber 32/36 DGV perché juste au dessus du collecteur d’admission. Un alternateur est venu remplacer le générateur d’origine et une ligne spécifique fait chanter le tout. Encore une fois, c’est hyper clean, sans chercher à en faire trop.

Au final, l’esprit de cette Volvo est respecté, le look à juste ce qu’il faut pour sortir du lot et l’habitacle, bien que minimaliste, garde son charme avec quelques touches qui le rendent un peu moins rustique au quotidien… Ne change rien Tony, elle est parfaite !

© FCP Euro via Antonio Surechot