Un récent article publié par la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP) , intitulé « Électricité : chronique d’un désastre annoncé »(1) , analyse en détail les lacunes de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3), portée par le ministère de la Transition écologique.
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3) : une stratégie énergétique coûteuse et suicidaire
La Fédération Environnement Durable, qui partage en grande partie cette analyse, estime que la PPE3, qualifiée de "catastrophe programmée", doit être abandonnée en raison de son manque de pertinence et de sa non-viabilité.
Dans un contexte économique difficile, la fédération dénonce un investissement jugé exorbitant de 400 milliards d'euros, associé à des bénéfices nuls et des risques de sécurité d'approvisionnement considérables. La PPE3 prévoit en effet de tripler la puissance des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire) d'ici 2035, une ambition critiquée pour ses hypothèses biaisées et son coût élevé.
Les problèmes majeurs de la PPE3 :
Plusieurs points critiques sont soulevés :
Absence de sécurité d'approvisionnement : La PPE3 ne traite pas des enjeux essentiels tels que la puissance garantie, l'équilibre entre offre et demande ou la gestion des périodes de forte demande et de faible production des énergies renouvelables intermittentes (EnR-i).
Les flexibiltés envisagées pour garantir la sécurité d'approvisionnement sont floues, non éprouvées, coûteuses et/ou basées sur l'encrêtement non sollicité des consommateurs, dont les ménages, s'éloignant ainsi de la notion de service public de la fourniture.
Risques de déséquilibre : Le réseau électrique fera face à des pénuries en cas de conditions météorologiques défavorables (absence de vent ou de soleil), ainsi qu'à des surproductions incontrôlées.
Inutilité environnementale : Le mix électrique français étant déjà décarboné à 92 %, l'augmentation massive des EnR-i ne se justifie pas par un impératif de décarbonation.
Données faussées: La PPE3 répond à une consommation électrique future surévaluée par les industriels du secteur pour développer leur intérêts privés et non pour l'intérêt général.
La consommation électrique de la France diminue systématiquement ou stagne depuis 10 ans ce qui reflète notamment son déclin industriel lié à une perte de compétitivité.
Coût disproportionné : Le développement de 106 GW supplémentaires d'EnR-i est estimé à 400 milliards d'euros, une dépense jugée exorbitante comprent le coût collossal de la construction en cours d’un nouveau réseau électrique, pour un bénéfice énergétique, environnemental et de souveraineté nul.
Conclusion
La fédération Environnement Durable appelle à l'abandon immédiat de la PPE3, considérant que cette stratégie énergétique manque de pertinence et de viabilité. Dans un contexte économique critique, elle estime qu'il est impératif de renoncer à un investissement aussi lourd, aux bénéfices inexistants et aux risques élevés.
1) IFRAP: https://www.ifrap.org/