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EAN : 9782378804695
L' Iconoclaste (23/01/2025)
3.92/5   27 notes
Résumé :
Dans un service d'addictologie, Lara accompagne l'équipe qui soigne des adolescents drogués aux écrans. Il y a Julien, un collégien déscolarisé depuis trois ans, Lou, neuf ans, qui passe ses nuits sur son portable, ou Stefania, tétanisée à l'idée de sortir de chez elle.
Les failles de ces enfants sont pour Lara le miroir de ses propres addictions. Celles dont elle peut parler en riant, celles qui lui pèsent et qu'elle essaie régulièrement d'abandonner, celles... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Laura Poggioli confirme son talent avec “Époque”, un second roman profondément ancré dans les préoccupations contemporaines. Après l'excellent “Trois soeurs”, elle explore cette fois les effets insidieux des écrans sur nos vies, à travers une fiction qui sonne juste et saura parler à tous.

À travers l'histoire de Lara, une protagoniste immergée dans un service d'addictologie aux écrans, l'autrice met en lumière les pièges que ces technologies tendent à nos existences : la dépendance qu'elles engendrent, la déformation de notre rapport au temps, et la perte de la patience face à l'immédiateté constante. Laura Poggioli pointe également les questions éthiques cruciales : les traces que nous laissons en ligne, les données personnelles collectées, et l'impact de ces reflets numériques sur notre perception de soi et des autres.

Ce qui frappe dans “Époque”, c'est la précision avec laquelle l'autrice dépeint les failles de notre société hyperconnectée tout en donnant vie à des personnages touchants et réalistes, pris dans un quotidien façonné par ces problématiques. À travers une écriture fine et sensible, elle offre un regard lucide mais non dénué d'humanité sur ces enjeux qui résonnent profondément avec notre époque.

Seul bémol, j'ai eu du mal à m'attacher à Lara et à me sentir concernée par ses histoires de tromperies et de harcèlement qui finissent par prendre une place centrale dans le récit… le rapport aux jeunes et la manière d'aborder l'addiction et les solutions à mettre en place m'ont davantage intéressée et j'ai un peu regretté que cette partie ne soit pas davantage développée…

“Epoque” n'en reste pas moins un roman pertinent et nécessaire, qui ne se contente pas de décrire un problème mais incite à une véritable réflexion sur nos modes de vie. Avec ce deuxième roman, Laura Poggioli s'affirme comme une voix incontournable de la littérature sociale contemporaine.
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Lara, étudiante en master de psycho, suit des adolescents dans un service d'addictologie. Il y a là des ados souvent en rupture scolaire, ou au moins en difficulté avec les relations humaines, la plupart parce qu'ils s'enferment dans un monde virtuel, certains à cause de familles dysfonctionnelles qui font également une utilisation abusive d'écrans plus présents dans leurs vies que leurs proches. le fléau de l'addiction aux écrans semble avoir supplanté les addictions aux drogues, alcool et tabac. Sauf que les addictions peuvent aussi s'additionner et que certains de ces ados en perdition nous montrent les problématiques d'une société malade, celle dans laquelle nous vivons aujourd'hui..
En parallèle Lara retrace le harcèlement dont elle a été victime après une aventure avec le médecin de ses enfants. Là encore, le monde virtuel effraie vraiment. Un livre addictif et nécessaire . Et nos propres addictions nous sautent au visage !
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Époque.
Laura POGGIOLI

Il y a quelques années Lara a eu une relation extra conjugale avec le médecin de ses enfants.
Au début c'était forcément super : séduction, envie, sexe et impatience de se retrouver.
Puis la passion est retombée et Lara est devenue la victime de ce médecin manipulateur et pervers : piratage de son téléphone, envoi de mails et de photos de nus à son mari et autres bassesses.
Un véritable harcèlement de cet homme à son encontre mais surtout une addiction aux divers écrans que sont les ordinateurs, les téléphones et leurs contenus.
Et c'est lors de son stage de psychologie dans un centre traitant les addictions qu'elle va réellement prendre conscience des dégâts causés par cette relation au travers des addictions des patients présents.
Depuis celui accro aux jeux vidéos jusqu'à celle obsédée par son téléphone portable qu'elle consulte jour et nuit.
Terrible époque que la nôtre qui voue un culte à l'immédiateté et à la connexion permanente avec l'autre.
Quand les petits points d'une réponse se taisent, quand le cling d'un message n'arrive pas c'est peut être le début de la frustration qui engendrera un mal être chez certains les amenant à ce centre.
Sans compter ce fameux et inexistant droit à l'oubli qui peut également briser des vies.
Un roman intéressant sur notre époque qui me fait dire une fois de plus que c'était mieux avant !
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Englouti en quelques heures, ce récit est effectivement un tourbillon très immersif et évocateur, qui peut prendre aux tripes. Qui m'a profondément émue.
Les pensées de la narratrice sont construites un peu come une navigation sur internet, par association d'idées, esprit d'escalier, et à travers cette pensée en arborescence on se retrouve vite à des endroits imprévus.
J'ai adoré. Pas tant pour l'intrigue que pour la richesse des réflexions et interrogations soulevées tout au long du roman, qui sonne comme un témoignage. Pas tant pour le récit que pour ces idées qui l'accompagnent et en découlent et qui occupent finalement la majeure partie de l'ouvrage. Et qui constituent, à mon sens, l'intérêt principal, d'autant plus que certaines notions abordées sont documentées, et la source de l'émotion qui s'en dégage

Ca a parlé à la femme, à la mère, à la littéraire, à la fille, à l'amoureuse qui sont toutes en moi, multiples et unique, comme elles sont inscrites dans la narratrice. Cela a trouvé de l'écho.
Le cheminement de pensée m'a paru familier, les interrogations sur les notions de féminisme, les préoccupations sociétales, les relations amoureuses, la manière et l'inquiétude d'être parent, les jugements de valeurs que l'on porte malgré soi…

L'affection mélancolique pour l'enfant et ado que la narratrice a été revient à plusieurs reprises dans le récit, elle est très touchante.
La question sur les traces épistolaires qu'il restera de nous à l'ère de messenger et whatsapp, mon dieu, oui, moi aussi je me pose cette question. Que seraient devenues les échanges de Maria Casares et Albert Camus dans notre monde ? Rien, non ?
Les rapports humains qui se noient dans le cyberespace, les personnalités qui plongent dans ses abimes, la nausée et le vertige à songer à l'étirement des possibles dans cet infini virtuel et dématérialisé, où tout le monde est déshumanisé. Où chacun joue un rôle, en endosse un autre. Harceleur, harcelé, violeur, violé, voyeur ou exhibitionniste. Seuls avec du monde autour.

Et toujours ce fil rouge des addictions, des différentes manières d'être dépendant à des pratiques ou des produits, pas seulement sur les écrans, mais tout ce qui rend accro, à tout ce qui est produit, conçu, pour nous rendre accros. Accros et malheureux, insomniaques continuellement inassouvis, insatisfaits, en suspens.

Bouleversant. Je m'y suis plongée, noyée et reconnue. le chapitre où la narratrice fait passer le film de sa vie, comme dans un effet stroboscopique (pp. 197-204), quelle intensité, ça m'a touchée au coeur.
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Une lecture addictive, presque ironique pour un livre qui traite des dépendances.
Laura Poggioli questionne brillamment notre rapport aux écrans, qui déconnectent du réel et renvoient une image faussée de soi.
Les dérives comme le harcèlement et l'utilisation des images y sont abordées avec force.
J'aurais aimé plus de détails sur les jeunes du service, mais ce roman reste bouleversant et profondément réfléchi.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"Vous pensez qu'il y a de plus en plus d'enfants TDAH parce qu'on identifie mieux le trouble ou parce que les écrans le provoquent ?", je leur demande, profitant de ce moment de pause informel. J'ai lu beaucoup de choses à ce sujet et les avis sont mitigés. Blanche m'assure qu'aucune étude scientifique sérieuse ne permet de trancher pour le moment. Ce qui est sûr, c'est que les écrans sont mauvais car ils nuisent à la capacité de concentration d'enfants qui ont de surcroît cette propension à l'addiction.
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Les visages des jeunes patients que je croise à l'hôpital ne me quittent plus vraiment. Dans cette génération ultra-connectée qui multiplie les cas de phobie sociale et scolaire, il n'y a pas que Stefania. Il y a aussi Joshua, quinze ans, addict au jeu vidéo Valorant et déscolarisé. Très bon élève, il voudrait pourtant faire médecine. Il y a Julien, quatorze ans, qui passe ses nuits à jouer en réseau, déscolarisé depuis trois ans. Incapable de sortir de chez lui pour se rendre aux consultations, suivi en visio. Il y a Nathan, qui a eu sa première Nintendo DS à six ans, sa Switch à douze ans et qui passe désormais son temps sur son smartphone à expérimenter les différents niveaux de Clash Royale et Clash of Clans. Quand ses parents lui coupent son portable, il fixe le mur pendant des heures et hurle à sa mère "tais-toi ou je te bute".
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- Quand on est addict, comment on peut faire ? demande un élève.
- Dans un premier temps, il ne faut pas culpabiliser : si on est addict, c'est parce que les réseaux sociaux et les jeux vidéo sont conçus pour nous rendre addicts.
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Parfois je me fais cibler sur Facebook ou Instagram par des publicités pour une nouvelle marque de culottes menstruelles, un galet épilatoire, de la lingerie en fine dentelle. Il suffit d'avoir parlé à voix haute de ces produits pour qu'ils apparaissent sur mon smartphone. Les algorithmes semblent avoir emmagasiné tellement d'informations sur ce qui m'anime qu'ils me connaissent et m'orientent. Je suis sidérée, je m'énerve, me promets de tout déconnecter. Je ne le fais jamais. Nous ne le faisons jamais, emportés dans un rapport addictif à la consommation qui comble un vide sûrement bien plus vaste que ce que nous soupçonnons. Les réseaux sociaux ne vivent que grâce aux revenus de la publicité. Leur raison d'être n'est pas de créer du lien entre nous mais de pousser à acheter des produits proches de nos goûts, de nos sensibilités.
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Vous êtes addict au désir, aux relations humaines. Il faut trouver ailleurs l'adrénaline l'excitation de la nouveauté, la drogue contre l'ennui.
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Videos de Laura Poggioli (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura Poggioli
Une belle soirée de partage autour des coups de coeur de nos libraires ! Ci-dessous les romans présentés :
- La nuit des pères, Gaëlle Josse, Notablia - Les enfants endormis, Anthony Passeron, Globe - Chien 51, Laurent Gaudé, Actes Sud - L'odyssée de Sven, Nathaniel Ian Miller, Buchet Chastel - Qui sait, Pauline Delabroy-Allard, Gallimard - Biche, Mona Messine, Livres Agités - La mémoire de l'eau, Miranda Cowley Heller, Les Presses de la Cité - Chouette, Claire Oshetsky, Phébus - le goûter du lion, Ogawa Ito, Picquier - Que reviennent ceux qui sont loin, Pierre Adrian, Gallimard - La femme du deuxième étage, Jurica Pavicic, Agullo - Un profond sommeil, Tiffany Quay Tyson, Sonatine - On était des loups, Sandrine Collette, JC Lattès - Hors la loi, Anna North, Stock - Frankenstein et Cléopâtre, Coco Mellors, éditions Anne Carrière - Les marins ne savent pas nager, Dominique Scali, La Peuplade - L'été où tout a fondu, Tiffany McDaniel, Gallmeister - Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun, Christian Bourgois - Trois soeurs, Laura Poggioli, L'Iconoclaste
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