Le 6 août, à partir de 18h, nos e-libraires Caroline et Anne-Laure t'invitent à venir échanger avec elles autour de la lecture commune de juillet du Bookclub Bookeen, le couple idéal (enfin) !
Et parce qu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Angéla Morelli sera présente avec nous !! Vous pourrez lui poser vos questions en direct ici ou sur notre compte instagram @bookeen_cafe :)
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Seuls la création et l'amour donnent un sens à nos existences.
Au cours des quarante-deux dernières minutes, Candice avait cru quatre-vingt-quatre fois sa dernière heure arrivée, soit deux fois par minutes. Le petit avion a hélices qui assurait la liaison entre Montréal et Bagotville, dans le Saguenay, au nord du Québec, avait rencontré pas mal de turbulences, et malgré l'assurance du pilote, qui avait promis plusieurs fois dans le micro que tout allait bien et qu'il s'agissait de vulgaires trous d'air, elle s’était rapidement persuadée que ce coucou serait son tombeau. Les yeux fermés, cramponnée aux accoudoirs de son siège et a moitié recroquevillée, elle avait passé toute sortes de marchés avec Dieu. Elle lui avait successivement promis de croire en Lui, d’arrêter de travailler quatre-vingt heures par semaine pour profiter de la vie, de manger du brocolis et du fromage de chèvre, de ne plus boire en semaine, de ne plus boire le week-end, de ne plus boire pendant les vacances, de faire l'effort d'aller a la rencontre de ses nouveaux voisins, d'accepter de garder son neveu même si elle trouvait que les bébés présentait autant d’intérêt que sa feuille d’impôts, bref, elle était prête a vendre son âme a Dieu pour ne pas mourir au-dessus d'une terre étrangère entourée d'inconnus. Dieu fut manifestement sensible a l'argument des brocolis - ou le pilote avait raison et ce n’était que des trous d'air sans conséquences- toujours est-il que l'avion se posa sans problème et avec seulement trois quart d'heure de retard sur la piste atterrissage du petit aéroport.
Mais ce qui retenait apparemment l'attention de Joao, c'était la décoration qui ornait les murs. Son regard fit le tour de la pièce avant de se poser sur moi. J'avais punaisé sur la plupart des surfaces disponibles des posters de Britney Spears.
Je rougis.
- Oui, bon ça va hein, pour être maire, je n'en suis pas moins fan, marmonnai-je.
Contre toute attente, Joao éclata de rire.
- Ne le prenez pas personnellement, s'excusa-t-il. C'est juste qu'en venant ici, je m'attendais certainement à beaucoup de choses mais pas à rencontrer une maire qui prend ses décisions sous des posters de Britney Spears.
- C'est mon guide spirituel, rétorquai-je. Quand j'ai une décision particulièrement épineuse à prendre, je me demande toujours : ''A ma place, que ferait Britney ?'' Bon évidemment, il faut parfois que je résister à l'envie pressante de me raser la tête ou de fouetter mon adjointe en chantant Work bitch.
Joao me regarda, visiblement décontenancé.
- Je plaisante, le rassurai-je. Je n'ai pas d'adjointe.
Il me regarda comme si j'étais folle (ce que j'étais assurément un peu, je voulais bien le reconnaître) puis, à ma grande surprise, un sourire franc et lumineux étira ses lèvres fines. il avait un beau sourire, qui dévoilait deux rangées de dents blanches irrégulières. Un sourire d'acteur américain.
Il n'en demeurait pas moins, qu'il y avait bien longtemps que la plupart d'entre nous avaient abandonné l'idée de rencontrer un jour le prince charmant. Il aurait fallu pour ça qu'il ait un 4x4 en lieu et place de son destrier blanc ainsi qu'une bonne raison de venir nous rendre visite. Deux heures de route poussiéreuse sous un soleil de plomb depuis Belo Horizonte, voilà qui avait de quoi calmer les ardeurs les plus chevaleresques.
Ma chérie, comme disait ma grand-mère : si tu n'ouvres pas la porte à l'évidence, elle entrera par la fenêtre.
"_[...] Je trouve que la vie est injuste.
_Elle l'est. Injuste. Terrible. Mais aussi excitante et magnifique. Et courte, ma chérie, terriblement courte. Nous n'avons pas de temps à perdre avec les regrets et les remords. La vie est ce qu'elle est. Et nous sommes ce que nous sommes."
Devinant ce qui allait suivre, Emilie se blinda moralement, tel un Jedi. Elle s'accorda dix secondes pour s'imaginer ce que ferait Obi-Wan le flegmatique dans pareille situation. Le fait qu'Obi Wan n'ait pas de mère était un détail avec lequel elle préférait ne pas s'encombrer.
Les histoires d'amour finissent mal , en général.
La vie nous mène, la vie nous fait et nous défait.
- Oh ! ça va, pas la peine de monter en silence sur tes grands chevaux, a-t-elle poursuivi en voyant que je ne répondais pas. Je suis censée faire quoi déjà ? Ecosser des navets ?
- Tu peux toujours essayer mais je ne suis pas certaine qu'ils se laissent faire. Les petits pois en revanche n'attendent que ça.