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L'ALGERIE POST-BOUTEFLIKA(LE HIRAK)

2021, SI HADJ MOHAND ABDENOUR

L'Algerie depuis 1962, jusqu'au 22 février 2019, date a laquelle une gigantesque manifestation populaire dans la rue mit fin au règne sans partage du dictateur Abdelaziz Bouteflika qui usurpa le pouvoir pendant 20 ans, pour instaurer un systems corrompu, injuste et delinquent. le Hirak un mouvement massif mais dont les acteurs appartiennent a toutes les sensibilités allant des islamistes jusqu'aux libéraux laics. va-t- il réussir a instaurer un Etat de droit, juste et moderne> Pas si sur.

L’ALGERIE POST-BOUTEFLIKA LE HIRAK Si Hadj Mohand Abdenour Pourquoi Abdelaziz Bouteflika sera-t-il jamais présenté devant la justice? 22 février 2019, la fin d’une grande arnaque de l’histoire d’Algérie. Préface Ce 22 février 2019 a vu naitre les leaders d’un mouvement révolutionnaire spontané. Au fur et mesure des vendredis qui se suivent, la masse grossit à vue d’œil, pendant que des jeunes, moins jeunes et vieillards, mais aussi des femmes envahissent les rues. Mais le signal était parti de la ville célèbre martyre de Kherrata, comme pendant une certaine tristement mais salvatrice année 1945. Puis la manifestation s’est répandue comme une poudre à travers tout le territoire national. C’était autour de la capitale Alger la blanche, puis de Constantine, d’Oran, de Tizi Ouzou, de Sétif, de Bouira, de Jijel,, Bel Abbes, Mostaganem, Batna, Khenchela, Tiaret, Ouargla, comme un feu d’artifice qui illumine le polygone étoilé de Kateb Yacine. Aucun expert, service de sécurité ou office de presse n’était en mesure de projeter dans l’avenir l’ampleur que prendrait cet événement pacifique extraordinaire Des leaders émergent comme des étoiles filantes de cette nébuleuse faite de la marée humaine multicolore. Les slogans fusent de partout, bien que parfois opposées par l’idéologie qui les produit, ils se rejoignent comme des escadrilles dans le ciel pour foncer sur un même objectif : l’Etat. Ils s’appellent Karim Tabou, Mustapha Bouchachi, Rachid Nekkaz, et Samir Benlarbi, Fodil Boumala, Khaed Drareni, Anouar Malek, qu’importe qu’ils soient démocrates, laïcs, islamistes ou berbéristes. Puis, c'est la diaspora, en France, en Suisse, au Canada, au Royaume Uni ou en Allemagne, aux USA, la voix des refugies se joint à celle des autochtones à travers Abdou Semmar, Hichem Aboud, un ancien officier de la sécurité, Mohamed Larbi Zitout, un ancien diplomate à l’ambassade de Libye, Ghani Mahdi, candidat aux présidentielles déçu par la machine électorale, Mourad Dhina , du Rachad, On ne peut parler du Hirak sans évoquer le nom du Journaliste de la chaine El Magharibia, Djamel-Eddine Bouchenouf, qui lui, nous donne l’impression, dans ses envolées lyriques et satiriques, d’être atteint de cette obsession de voir le pouvoir en place disparaitre comme par magie. Ce journaliste, de son propre aveu, s’écarte souvent pour ne pas dire tout le temps de la réserve professionnelle. C’est dire que cet activiste ne lésine sur aucun moyen pour inciter les hirakistes à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Une nuance cependant, Djamel-Eddine Bouchenouf se positionne dans le camp des démocrates, et s’avère donc un anti-islamiste confirmé. Et puis c’est autour des femmes, comme au temps de la guerre de libération. Des femmes de lois cette fois, car le combat est pacifique. Les Velléda Zoubida Assoul, Nabila Smail, Amira Bouraoui se relayent dans la rue et dans les tribunaux. Elles sont sur la ligne de front et le moins que l’on puisse dire intrépides. D’autres meneurs se joindront dans un concert harmonieux comme dans une symphonie de Beethoven pour scander ensemble: Pas de 5eme mandat, Bouteflika dégage! Douwla Madania Machi AAskaria (Etat civil et non militaire) Libérez la justice, Klitou lebled yalkhawana (Vous avez chapardé le trésor de la nation, bandes de traitres, Système dégage ! Ce livre fait le diagnostic sévère mais juste de la crise et fournit les ingrédients des scenarios possibles, mais aussi une solution à la sortie de crise. Il fournit un éclairage aussi bien aux leaders du Hirak qu’aux tenants du pouvoir, pour parvenir à une solution négociée profitable à toutes les parties en présence. Il signale aussi les «sens interdits» qui peuvent inévitablement conduire à l’impasse et dont il faut coûte que coûte s’en écarter si l’on veut échapper à la catastrophe. Avant propos Ce livre est le fruit de ma libre réflexion sur la situation en Algérie. Il a pour seul et unique but d’éclairer ceux qui voudraient mieux connaitre les événements qui s’y déroulent. L’objectif étant d’apporter un projet qui pourrait être le prétexte pour les hommes et femmes de bonne volonté qui œuvrent à sauver le pays du chaos. Qu’ils soient au pouvoir, dans l’opposition ou simplement des témoins bienpensants, chacun pourra y puiser à sa guise pour sa propre connaissance des faits et sa compréhension du mouvement Hirak. L’approche est dialectique, et sans aucun parti pris même si, l’auteur fait montre parfois de compréhension ou de rejet envers telle ou telle autre idéologie pour des raisons évidentes. Ce qui compte dans cette œuvre c’est de contribuer à la sortie de crise, dans l’intérêt du peuple algérien toutes sensibilités confondues, car pour avoir vécu dans sa chair une occupation coloniale qui a duré un siècle et trente deux ans, et une guerre sans répits de 7 ans, le moindre conflit armé et de surcroit auquel seraient mêlées des puissances étrangères, serait une souffrance inutile de plus. La répression policière n’est surement pas la solution idoine, pour asseoir une démocratie. Encore moins une guerre civile qui ne ferait que faire triompher les forces négatives compte tenu des rapports de force en présence. Que l’on soit dans le pouvoir, ou du camp des opposants, l’on ne doit perdre de vue que la vie est trop précieuse pour être sacrifiée pour quelque règne sans partage ou quelque richesse indument obtenue. La quête de pouvoir rend aveugle et l’argent transforme les hommes en monstres. Table des matières Chapitre 1 : le mystère Bouteflika Chapitre 2 : la chute de Bouteflika Chapitre 3 : les revendications populaires du Hirak Chapitre 4 : Les contradictions au sein du Hirak Chapitre 5 : l’armée nationale populaire(ANP) Chapitre 6 : Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie Chapitre 7 : l’oligarchie Chapitre 8 : Les Documents Chapitre 9 : Le frère du président Chapitre 10 : la chasse au clan de Bouteflika Chapitre 11 : la France, les USA, LA Russie et les Arabes Chapitre 12 : les scenarios possibles Chapitre 13 : les modèles de développement selon le Hirak. Chapitre 1 : Le mystère Bouteflika La question lancinante qui reste, et certainement demeurera encore longtemps sans réponse, est sans aucun doute celle de l’impunité et la protection qui entourent ce personnage mystérieux d’Abdelaziz Bouteflika. En effet, en dépit du poids énorme qui pèse sur sa responsabilité pleine et entière sur la mise à sac de l’économie du pays, et la généralisation systématique et systémique de la corruption dans tous les secteurs, aucune initiative n’a été prise, ni par la présidence, ni par la justice, à supposer que cette dernière aurait l’autorité suffisante pour agir dans ce sens, pour lui demander sinon de s’expliquer, du moins de fournir les témoignages utiles sur les nombreuses infractions qui relèvent sinon de la haute trahison du moins du domaine criminel, alors que ses serviteurs dociles, affidés, ou sous menaces, se sont tous retrouvés derrière les barreaux? Mourad Medelci nommé au conseil constitutionnel par Abdelaziz Bouteflika. La réponse à cette question comporte plusieurs volets dont le principal se trouve dans les formes et procédure de son intronisation en tant que premier magistrat du pays. En effet, Abdelaziz Bouteflika, comme d’ailleurs tous ceux qui l’avaient précédé dans ce poste le plus élevé de la hiérarchie, a été coopté par quelques généraux puissants de l’armée. Ce qui, pour le moins, devrait signifier que c’est de ce mauvais choix que découle tout le reste et que la responsabilité morale est à endosser d’abord à ce petit groupe de généraux qui agissait sous la couverture et au nom de l’institution militaire. Ce qui, par voie de conséquence, reviendrait à déduire que si l’on venait à convoquer Abdelaziz Bouteflika devant les tribunaux, et de surcroit à le condamner pour des faits dont il est sans L’ombre d’aucun doute le principal responsable, c’est son garant et auteur, en dernier ressort, en toute logique, qui serait mis en cause pour son erreur de jugement dans son choix pour ce candidat. Mais comme nul ne peut garantir l’honnêteté des autres, et que l’on peut aussi imaginer que ces mêmes généraux pourraient avoir été floués, pour ne pas dire trahis par ce personnage très rusé. Pire, ils en deviendraient même, pour certains d’entre eux, comme le général Khaled Nezzar, Lamari, Touffik, ses cibles de choix, mieux ses victimes privilégiées. Sur ce point et au regard de ce qui s’en était ensuivi dans le cours des événements jusqu'à la date fatidique de la déchéance du président, seul Machiavel est en mesure de nous venir en aide pour expliquer ce type de comportements des hommes avides de pouvoir, de puissance et d’argent. D’où la très haute protection qui entoure le président même si, aux yeux de la loi, et de l’opinion il est l’artisan volontaire de cette politique dont tout le monde sait qu’elle est désastreuse pour le pays, mais aussi malencontreuse pour ses complices et soutiens. L’armée, dans le souci de maintenir une cohésion interne, a fait le choix judicieux de faire bloc autour du chef d’état major, pour garder son autorité sur les événements et éviter sa désintégration et le chaos généralisé. A ce titre, La puissance de l’armée, son organisation de haut niveau, se sont avérées constituer finalement un véritable rempart infranchissable contre toute velléité de déstabilisation, d’agression interne ou externe. C’est bien l’un des aspects positifs et pas des moindres, et salutaire pour le moins, dont on peut aujourd’hui créditer la puissante ANP. Les velléités des puissances étrangères et de certains pays voisins qui voudraient voir le sort de l’Algérie tomber entre les mains d’une oligarchie corrompue, maniable et docile, ont été stoppées net. A propos, sur le plan purement technique le «coup d’état» contre le 5eme mandat peut être considéré comme le résultat d’une conjonction de deux forces opposées qui se sont exercées sur Gaid Salah. Celle d’une part du mouvement du 22 février 2019, et cette autre exercée par l’exacerbation de l’ambition démesurée du frère du président de s’accaparer le pouvoir. Vu sur le plan stratégique et nationaliste, le coup de force, même si celui-ci était intervenu tardivement et après bien des hésitations et tournoiements, peut être qualifié de véritable prouesse. Qu’a cela ne tienne, le bouleversement intervenu au sommet de l’Etat, n’a toutefois pas réussi à mettre un coup d’arrêt aux revendications de la rue qui réclame pas plus pas moins que le départ de tout le système qui a prévalu depuis 1962, et qui plus est, est responsable de tous les maux. Un modèle politique qui repose sur le clanisme et qui a exclu le citoyen lambda de tous ses droits les plus élémentaires et où la corruption est érigée en système de gouvernance. Les clans au pouvoir, tant dans le civil qu’a l’intérieur de cette armée, inhibés par l’autorité omniprésente et omnipotente de l’institution militaire, ne sont, à coup sur, pas parvenus à instaurer le chaos par le recours à des troubles provoqués au sein de la société. Extra muros, le candidat Abdelaziz Bouteflika, comme tout le monde le sait du reste, demeure le candidat de certaines puissances occidentales et arabes. la mission que lui avaient confiée ces puissances en contrepartie d’une protection contre toute remise en cause de son pouvoir ou atteinte à sa propre personne, peut révéler aujourd’hui, s’elle venait à être divulguée et donc admise ouvertement, une atteinte à la souveraineté du peuple algérien et donc qualifiée de haute trahison. Mais, c’est peut-être cette pression étrangère qui pèse encore sur les nouveaux décideurs, pour non seulement continuer à assurer une immunité totale au président déchu, mais aussi à le protéger et le soigner conformément à son statut de président de la république en dépit des graves accusations qui peuvent peser sur lui. Le soutien ouvert apporté par les présidents français au système antinational que Bouteflika avait entrepris de mettre en place pour satisfaire les appétits voraces de «la Métropole» ira jusqu'à les discréditer à leur tour et même à les disqualifier aux yeux de l’opinion algérienne et française. On se souvient encore de L’alacrité de François Hollande qui décrit à elle seule l’ampleur et le drame de l’hypocrisie qui caractérise les relations entre le système néocolonial, et celui qui lui était inféodé. Chapitre 2 : la Chute de Bouteflika La contestation contre l’intronisation de Bouteflika avait déjà commencé avant 1999, année à laquelle, il devait prendre en mains les destinées du pays: Avec le général Khaled Nezzar qui n’y était pas allé avec le dos de la cuillère, c’est une véritable guerre ouverte préventive que le champion de la lutte anti-islamiste décida de déclarer, contre le nouveau locataire d’El Mouradia. Dans un de ses livres, il n’hésitera pas à le traiter de canasson, et lui reprocher son intention insidieuse de vouloir instaurer un sultanat. Voila pour l’aile de l’armée que représentait à cette époque le général ex-ministre de la défense nationale. Dans le civil c’est l’écrivain et directeur du quotidien le Matin qui lui consacra un livre avec ce titre aussi explosif que révélateur : «Bouteflika une imposture algérienne». Ces deux hommes politiques bien qu’issus de deux mondes différents voire même aux antipodes quant à leur philosophie et leurs conceptions d’un système politique, se rejoignent pour mettre en garde contre le piège Bouteflika. Aujourd’hui, pour le moins que l’on puisse dire, tout le monde peut doit ce constat accablant : Le général et l’écrivain avaient tous deux vu juste et la situation inextricable dans laquelle Bouteflika a mis le pays constitue une charge irréfutable pour un verdict sans appel dont il serait inutile d’en énumérer les chefs d’accusation pour lesquels ses premiers ministres, ses ministres, ses députes, ses walis et autres commis sont derrière les barreaux ou en fuite en emportant avec eux des milliards de dollars et quémandant un refuge dans certains pays dit «de droit» pour échapper aux poursuites judiciaires et à l’extradition. Dans ce récit rocambolesque où Machiavel est surpassé par le héros de l’histoire, les livres du général Major Khaled Nezzar, du journaliste Mohamed Benchicou, ainsi que celui de Mohamed Sifaoui, bien que censurés et empêchés de jouir du statut littéraire de bestsellers durant le règne sans partage du «roitelet» informel, resteront tout de même pour la postérité, un témoignage accablant sur cette arnaque du siècle qui couvait depuis l’indépendance. Mais le mouvement né des manifestations du 22 février 2019, même s’il apparait aux yeux de tous comme un phénomène social spontané, il n’en est pas moins le résultat de plusieurs décennies de privations, d’exclusion et de mépris du peuple par ses gouvernants. Plusieurs manifestations avaient déjà eu lieu durant les autres gouvernances. Le système n’a pas évolué dans le sens de la prise en charge des revendications légitimes des masses. La politique de pseudo ouverture préconisée par Chadli Bendjedid, n’a été que le moyen, une ruse pour mettre main basse sur les richesses du pays par la classe dirigeante et sa progéniture. C’est dire que le chapardage et le siphonage des richesses du pays avait commencé depuis 1978, immédiatement après la mort du président Boumediene. Cela ne veut pas dire que durant le règne sans partage de ce dernier, les choses allaient dans le bon sens. Je ne veux pour preuve que cet héritage qu’il a légué aux au peuple algérien notamment pour ce qui est de l’agriculture, de culture et de l’éducation nationale. Nous reviendront avec beaucoup de détails sur l’autocratie et le culte de la personnalité qui caractérisent ce personnage formé dans l’ideologie arabo baathiste et qui a bradé le pays et le peuple pour les mettre au service de causes étrangères à la nation. Boumediene, selon les sources disponibles et fiables, serait assassiné par les champions de la défense de ces mêmes causes. Mais revenons maintenant aux revendications du Hirak. D’abord devrions-nous préciser selon notre analyse, que ce mouvement est loin d’être homogène. En effet, cette mouvance, ce front, a drainé l’ensemble des frustrations du peuple algérien dans toute sa composante et sa diversité. Chapitre 3 : les revendications populaires à travers le Hirak En prêtant l’oreille aux slogans qui sont entonnés dans les rues de toutes les villes d’Algérie, par des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, on peut recenser les revendications suivantes: Le système doit partir République civile et non militaire L’indépendance de la justice Oligarchie à juger Fraternité Elections libres Juger les traitres et les corrompus Application des résolutions de la Soummam Libérez les détenus d’opinion Un Etat de droit Chasser les harkis du système (inféodes). Chapitre 4 : les contradictions au sein du Hirak Dans ces manifestations du Hirak, nous constatons que toutes les sensibilités et tendances politiques sont présentes. Certaines sont même contradictoires voire même aux antipodes les unes par rapport aux autres et par conséquent s’excluent mutuellement. On va des islamistes purs et durs, en passant par les «modérés», jusqu’aux laïcs et même les séparatistes qui revendiquent l’indépendance de la Kabylie. Sachant que ces mouvements s’affrontent de façon quotidienne et s’accusent mutuellement de haute trahison, alors comment envisager dans ce cas cette nouvelle Algérie réclamée par le mouvement Hirak qui pourtant a eu pour effet de les réunir et les souder contre le pouvoir ? Ce mouvement que l’on sait populaire, massif, avec des leaders informels, serait-il en mesure d’accoucher d’une nouvelle constitution ? En termes plus simples, peut-on concilier le radicalisme religieux d’un Ali Belhadj avec le matérialisme marxien d’un Karim Tabou ou encore le gant de velours de Maitre Bouchachi et la poignée de fer de Larbi Zitout ? D’autres prétendants au leadership de cette nébuleuse hirakiste comme Mahdi Ghani, Hichem Aboud, Rachid Nekkaz, Maitre Nabila Smail ne sont pas negligeables au sein de cette compétition, bien au contraire, ils drainent dans leurs sillages des milliers de contestataires contre les forces de l’inertie, contre le statut quo. Pour planter le décor. Il y’a évidemment beaucoup d’autres activistes ou soutiens du Hirak dont les objectifs dépassent le cadre, pour ne citer que Amir Dz. Mais n’oublions surtout pas de leur adjoindre ces grosses cylindrées comme Anouar Malek, Boumala, Khaled Drareni, Samir Benlarbi, Maitre Zoubida Assoul, Amira Bouraoui. Et puis dans tout ce concert d’opposants en allant du plus conciliant comme Rachid Nekkaz jusqu’au plus irascible. Il y’a Abdou Semmar qui joue un peu le rôle de juge intransigeant, incorruptible, ménageant les uns et fustigeant les autres au sein du pouvoir. Il se fait remarquer cependant par son travail d’investigation sur les dossiers économiques d’une précision remarquable. Même s’il fait montre d’une critique acerbe parfois d’une violence viscérale envers les gouvernants, il n’en demeure pas moins conciliant et compassionnant dans ses conclusions et appels à une prise de conscience de la situation qui prévaut. Ses attaques frontales ne semblent pas motivées par une quelconque velléité de pouvoir. Abdou Semmar, si l’on doit le décrire en une seule expression : il est entier. Mais pour commencer, posons-nous quelques questions à propos du programme du Hirak: Quelle place pour la religion, la langue Tamazight, l’école, la femme, pour ces acteurs politiques qui revendiquent chacun pour soit une république à sa mesure, selon sa propre idée de l’Etat et des institutions, du système politique à mettre en place? République islamique ou laïque, socialiste ou libérale? Voila la vraie problématique à laquelle devra faire face inévitablement le HIRAK, s’il venait à s’installer au pouvoir. Sachant que les kabyles sont nombreux à appuyer ce mouvement, en contrepartie, quel sera le devenir de cette Kabylie que promeut le MAK dans cette mouvance majoritairement nationaliste ? L’autonomie pourrait elle constituer une alternative à l’indépendance, en cas de triomphe du Hirak ? L’indépendance de la Kabylie serait-elle le grain de sable qui enraierait la machine du Hirak? Nous ne pouvons présager de l’avenir, pour un front qui, pour le moment, semble uni contre un ennemi commun: «le système» en place. L’expérience du Front de Libération Nationale (l’authentique) est à cet égard très édifiante pour ceux qui veulent aller au fond des choses dans l’analyse de cette société mosaïque. Chapitre 5 : L’Armée de Libération Nationale(ANP). Et l’armée ? Bien sur que l’ANP est incontournable dans toute action à entreprendre dans l’avenir de l’Algérie. Cette force de frappe est plus que nécessaire pour protéger d’abord le pays contre toute tentative de sabordage des efforts pour sortir l’Algérie de la crise. Sans sécurité nationale, il ne saurait y avoir de stabilité et donc d’une quelconque réorganisation de la vie politique, économique. L’ANP reste donc la cheville ouvrière de toute transformation pour l‘avenir. Elle est incontestablement un acteur important, je dirai même historiquement capital pour y parvenir. Le tout est de savoir par quel mécanisme, cette institution puissante et organisée, peut-elle s’impliquer sans être accusée à tort ou à raison de s’immiscer dans la politique. C’est justement une des revendications du HIRAK qui réclame haut et fort «un Etat civil et non militaire». Mais n’est ce pas que nous sommes ici devant la sempiternelle devinette de l’œuf et de la poule? Chapitre 6 : Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie-Le MAK Ce mouvement contestataire puise ses sources dans le déni de l’identité amazighe et l’ostracisme qui ont été imposés par le pouvoir à la langue berbère en général et à la Kabylie de façon particulière. le pouvoir a opposé à cette identité culturelle ancestrale, la langue arabe, en s’appuyant sur des troupes de militants du panarabisme entretenues sciemment en les mobilisant contre «le danger franco-berbère» comme un moyen violent ou non selon les circonstances, qui menacerait la langue arabe. Cette politique visant à faire disparaitre la langue ancestrale, est encouragée par les mouvements arabo-baathistes des pays du Golfe. Le mouvement pour l’autonomie de la Kabylie est une réaction contre le système qui a entrepris de la phagocyter. C’est le système politique en place depuis l’indépendance de l’Algérie qui a été la cause à l’origine de la naissance de ce mouvement, entre autres causes du mouvement contestataire général(HIRAK) qui sont la corruption systémique, le régionalisme, le népotisme qui ont conduit le pays dans l’impasse. C’est ce système de gouvernance injuste, corrompu, exclusiviste, qui va déclencher un mouvement plus vaste qui touche l’ensemble du territoire et toutes les couches sociales, sous la bannière du Hirak. Pour résumer, le système politique en place a permis l’émergence d’une classe composée de clans, qui imposent leur diktats à la majeure partie de la population, s’accaparant des postes de commandements dans tous les secteurs, et mettant main basse sur les richesses du pays. Des milliards de dollars seront ainsi siphonnées par les apparatchiks et leurs progénitures au vu et au su de tous. La course au trésor est ouverte, et c’est à qui dilapider le plus de richesses. A la faveur de la prétendue politique d’ouverture entamée par le président Chadli Bendjedid. Sachant que dans le nouveau système politique mis en place, désormais, l’argent est devenu le nerf de la guerre que se livrent les différents clans, au sein de l’armée, et de la nomenclature civile (présidents, premiers ministres, ministres sénateurs, députes, walis etc. Quels sont donc ces personnages si nombreux qui agissent et s’expriment au nom du Hirak? Mustapha Bouchachi: Juriste de formation et avocat de profession, cet homme politique a fait un bref passage au FFS. Il quitte ce plus vieux parti d’opposition que dirigeait de tout son charisme et toute sa notoriété le grand révolutionnaire Ait Ahmed Hocine. Il serait intéressant de chercher dans le détail ce qui avait motivé ce jeune avocat à abandonner le plus ancien révolutionnaire et opposant au régime. Qu’a cela ne tienne, ce qui visiblement différencie le militantisme des deux hommes est que pour le premier il ne saurait y exister de combat révolutionnaire armé ou pacifique sans engagement d’actions militaires et de programme politique. De ce point de vue, le moins que l’on puisse dire est qu’il existe chez le FFS jusqu'à la mort de son leader une constance dans son action contre le gouvernement. Et c’est en cela précisément que l’auteur du holdup de la poste d’Oran durant la guerre d’Algérie, s’éloigne des plaidoiries magistrales de l’avocat maitre Bouchachi qui privilégie l’action revendicative de type syndicale. Ajoutez à cela, que pour ce dernier, il ne fait montre d’aucun style de leadership, volontairement ou non, c’est un constat que nous sommes amenés à faire, en écoutant ses interventions publiques. Cependant, nous reconnaissons en lui un homme de loi convaincu qui refuse toute forme de compromis et de compromission. Dans le domaine qui est le sien, Maitre Bouchachi est un authentique. C’est précisément cet Etat de droit qui fait défaut qui rend sa présence utile voire même indispensable au sein du mouvement. Karim Tabou: Jeune diplômé en sciences économiques, il est vite adopté par Hocine Ait Ahmed pour son engagement et son caractère combattif. Les deux hommes se vouent mutuellement une admiration et une estime sans failles. Mais le jeune militant va susciter autour de lui, jalousie et envie au sein des plus vieux militants, il démissionne du FFS, crée le parti UDS qui ne sera jamais agrée par les autorités. Cela ne l’empêcha pas de continuer à militer pour un Etat de droit, une justice sociale qui ne peut venir selon lui qu’avec le départ du système politique en place. Il devient vite un leader informel exerçant un fort ascendant sur les manifestants pacifiques du Hirak, ce qui va lui valoir plusieurs condamnations et des années d’emprisonnement pour ses déclarations contre le pouvoir et surtout ses symboles. Il sera libéré provisoirement, et depuis Karim Tabou est toujours à la tète des manifestations de ce mouvement qui semble s’éterniser et qui déferle tous les vendredis, dans les rues des principales villes d’Algérie, et de façon très particulière Alger, Oran, Constantine, Tizi Ouzou, Sétif, Bejaia, Kherrata, Tiaret, Mostaganem, Ouargla, Khenchela, Bouira, Djelfa… La tonalite de ses discours et l’intransigeance de ses revendications, ses positions radicalistes à la limite du bellicisme envers les notables du régime et ses références ou allusions à la religion n’ont pas entamé sa popularité au sein des laïcs qui se recrutent au des démocrates. Son origine kabyle n’a toutefois pas amoindri son aura au sein des non kabyles. Sa maitrise parfaite des langues arabe, française et kabyle font de lui un orateur universel au sein de la société algérienne. Il est dans ce sens la véritable porte parole de toute la nébuleuse hirakiste. Karim Tabou s’est également fait remarqué par son attaque frontale contre le président Emmanuel Macron qu’il accuse de s’immiscer des affaires du peuple algérien. Il lui reproche même de se servir des événements qui se déroulent en Algérie, comme moyen de diversion dans la crise profonde dans laquelle se débattent les dirigeants français, sans jamais trouver les solutions appropriées. Karim Tabou n’est du reste pas le seul à reprocher aux présidents français d’ignorer les Harkis, les pieds noirs, les émigres, et même de privilégier en les protégeant les responsables algériens coupables de fuite de capitaux provenant de la corruption. Rachid Nekkaz: Il est né en France, et diplôme d’études d’histoire et philosophie(Sorbonne). Il deviendra homme d’affaires dans l’immobilier. Il abandonnera sa nationalité française pour être éligible aux élections présidentielles. Il se fera remarquer par ses positions envers les femmes portant le Hidjab islamique, en payant lui-même les contraventions subies par les femmes musulmanes en Europe. Mais quelle est la véritable signification politique peut-on donner à cet acte qui n’a pas manqué de provoquer l’ire de certains acteurs de la vie politique, judicaire et religieuse de l’occident, mais aussi attiré la sympathie et le soutien des islamistes de par le monde ? La réponse que l’on peut suggérer est que Rachid Nekkaz de par sa formation sait mieux que quiconque l’impact de ce geste symbolique sur l’opinion internationale, sans compter le soutien appréciable qu’il peut en tirer du coté des pays et dirigeants arabo-musulmans. Peut-on, cependant affirmer qu’il a atteint ses objectifs ? La reponse est oui, puisque cet homme politique est passé de l’anonymat total à une popularité planétaire à une vitesse vertigineuse. Doit-on cependant occulter l’aspect cout de cette demarche marketing de cet étudiant sorti directement de la prestigieuse université de la Sorbonne? Comme tout homme d’affaires s’adonnant à la politique, la recherche d’aventures lénifiantes se conjugue avec l’affirmation de soi dans les domaines autres que l’argent. Donald Trump, Bernard Tapie nous fournissent à ce propos, des exemples édifiants. A ce titre, nous pouvons ajouter que Rachid Nekkaz est le fruit du système libéral. Ce ci dit, nous ne diabolisons point ce genre de phénomène humain à la seule condition qu’il ne soit pas une occasion à des dérives psychopathologiques. Dans les cas de Ahmed Ouyahia, de Said Bouteflika et de son frère président et d’autres, ils se situeraient à l’ opposé, si l’argent peut servir de moyens pour conquérir le pouvoir et de le conserver, pourquoi donc s’en priver ? Mais là où la nuance est de taille, c’est qu’entre les deux types d’acteurs s’interpose la corruption. Voila en quel montre l’homme est transformé par l’argent. Ses critiques violentes envers des personnalités du régime vont lui valoir une peine d’emprisonnement. Il sera libéré provisoirement, mais cela ne l’empêchera pas de reprendre le chemin de la contestation. Il préconise un Etat de droit, et pour ce faire, il pense que seuls des hommes de loi, comprendre les avocats, sont à même de pouvoir élaborer une nouvelle constitution que le pouvoir actuel sous la présidence de Tebboune devra appliquer pour sortir de la crise que connait le pays. Sa dernière déclaration publique s’adresse au président de la république qu’il assure d’aller jusqu’au bout de son mandat. Rachid Nekkaz base son action politique sur la récupération des richesses du peuple algérien qu’il dit avoir été bradées, voire même cédées gratuitement, pendant que la majeure partie des citoyens vit dans la misère. Il s’agit aussi pour lui de mettre en place une meilleure répartition des richesses. Le secteur des hydrocarbures est au centre de ses préoccupations dans sa stratégie de développement, puisque dit-il, il représente 97% des recettes de l’Etat. Mais il dénonce que 50% de ce secteur soit exploité par des firmes étrangères, ce qui représente un manque à gagner de 50% soit l’équivalent de 14 milliards de dollars par an. La gestion de cette immense richesse a été confiée à des politiciens, dit-il, pour cette raison elle est bradée, car ces managers sont des corrompus, ou soumis à des injonctions venant de corrompus. C’est pour toutes ces raisons que, selon Rachid Nekkaz, les marches du Hirak doivent cibler les sites d’exploitation de ces richesses, pour être efficaces, et doivent être ininterrompues et se dérouler jour et nuit. Il préconise dans une de ses vidéos publiée sur facebook de paralyser tout le secteur pendant un mois, pour toucher durement l’ordre établi et obliger le clan au pouvoir à céder les commandes de la gouvernance. Mais, ce que par contre Nekkaz ignore de signaler dans sa démarche, est que cette paralysie volontaire de l’économie (car elle impactera l’ensemble de la machine) risque d’entrainer une dure répression du pouvoir en place et toutes les conséquences au plan national et international (rupture d’approvisionnements de tous les secteurs y compris des ménages, et du marché mondial, les réactions des puissances étrangères). Qu’à cela ne tienne, Nekkaz, préconise en définitive la nationalisation totale des hydrocarbures comme cela s’était produit durant le règne de Boumediene. Vous pouvez imaginer ce que cela va déclencher comme répercussions sur les relations avec les puissances clients de l’Algérie. En conclusion, au final, ce que nous pouvons retirer du plan de sortie de crise proposé par Nekkaz peut être articulé à travers les axes suivants: Mainmise du Hirak sur les richesses provenant des hydrocarbures. Rédaction d’une nouvelle constitution par des juristes et des magistrats, car selon lui il s’agit de mettre en place un Etat de droit, pour lequel les politiques sont disqualifiés, car corrompus et impliqués d’une manière ou d’une dans des affaires de malversations, de trafics d’influence, de blanchiment d’argent et autres infractions comme le favoritisme, le népotisme etc. Ils sont donc en position de faiblesse et ne peuvent défendre valablement les intérêts de l’Algérie. Certains d’entre eux sont soumis au diktat des décideurs ou le chantage des corrupteurs étrangers (firmes Etats). Il préconise d’organiser le Hirak en région, ces régions seront appelées à proposer des solutions aux problèmes qui se posent à l’Algérie, Rachid Nekkaz est auteur d’un livre écrit en 2018, dont le titre est : LA DICTATURE BOUTEFLIKA, dans lequel il dénonce les détournements et les complaisances qui ont causé à l’économie nationale une perte de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an. Enfin Nekkaz reconnait le caractère amazigh du peuple algérien. Smail Nabila: Avocat et militant du FFS. Elle s’est fait remarquer par sa défense des droits humains. Elle prône un Etat de droit, social où la femme doit être totalement intégrée. Maitre Nabila Smail fait siennes les revendications du Hirak sans restriction aucune, mais elle dénonce tout particulièrement les dépassements de certains services qui pourraient selon elle échapper au contrôle des institutions réglementaires. Nabila reste tout de même une adepte d’une transition démocratique et le slogan SILMYA (pacifique) constitue un leitmotiv dans ses interventions. On ne peut s’empêcher de remarquer aussi que sur le terrain cette avocate et femme politique convaincue et convaincante s’implique de plus en plus dans la direction du mouvement. On peut dire qu’elle joint le verbe à l’action contrairement à certains activistes qui limitent leurs contributions aux réseaux sociaux comme Youtube et Facebook. Les islamistes: Ali Belhadj: L’ex dirigeant et numéro 2 du parti islamiste dissout(FIS) dans ses discours sur les réseaux sociaux (You tube, Face book) fait siennes les revendications du Hirak, et va jusqu'à admettre et même se revendiquer de la démocratie comme moyen de conquérir et d’exercer le pouvoir. Une conception insolite du système politique selon Ali Belhadj : Dans un de ses longs exposés sur Youtube, il considère que le monde est fait de diversités et de contradictions. Citant des versets du Saint Coran et des Hadiths, il démontre que la diversité dans tous les domaines est chose voulue par Dieu. Plus en avant, dans le domaine politique et économique, il argue sur l’existence de systèmes ayant une dénomination similaire, voire identique (exemple le socialisme, le libéralisme, le baathiste, et même les régimes islamiques) des systèmes organisationnels dans le monde, mais affirme-t-il, aucune de ces formes de gouvernance ne s’identifie à l’autre. Par conséquent conclue–t-il, aucune d’elles ne peut être considérée comme représentant la voie rationnelle et juste à suivre. Au final, pour lui, la seule voie salutaire reste celle de Dieu, en d’autres termes, la Charia telle que dictée par le Coran et la Souna selon les Hadiths du Prophète Mohamed. On devine que la seule alternative selon Ali Belhadj, demeure l’islam, appliqué à toute l’humanité sans distinction ni de langue ni de race. Je laisse le soin ici au lecteur de tirer la leçon qui lui sied, ou de livrer ses critiques quant à la fiabilité du raisonnement du Cheikh, Ali Belhadj demeure par contre invariable et persiste dans ses convictions en confirmant que seul un Etat basé sur les préceptes de l’islam et la Sounna (Faits et dires du Prophète Mohamed) est capable de mettre fin à la crise que vit la société algérienne. Pour lui, il s’agit d’une crise morale avant d’être économique ou politique. Même si les arguments qu’il puise dans le saint Coran et les Hadiths sont incontestablement irréfutables en ce qui est de la foi, et du comportement de l’homme, il n’en demeure pas moins que cet orateur fait preuve de cartésianisme dans ses jugements quand celui-ci nous livre son verdict pour ce qui est du style et du fond de la gouvernance depuis 1962 à nos jours. Il n’épargne pas au passage quelques responsables de la superstructure notamment le chef d’état major et le président de la République. Ali Belhadj, trouve matière à exposer dans les résultats négatifs de la gouvernance mais aussi à plaidoyer Ex post son expérience en tant que personnalité politique du FIS victime du système. Au final, même si Ali Belhadj soutient les revendications portées par le mouvement du 22 février, il n’en demeure pas moins que certains slogans du Hirak sont directement et ouvertement dirigés contre une éventuelle république islamique préconisée par les islamistes. C’est sans doute la raison qui nous a amenés à penser qu’une décantation rapide de la vie politique post Hirak est peu envisageable. D’autant plus que le slogan «ni Etat islamique ni état militaire» à lui seul peut nous renseigner sur l’ampleur et surtout la nature du dilemme en face duquel nous nous retrouvons. Dès lors, ne sommes-nous pas en droit d’anticiper sur l’opportunité de satisfaire l’ensemble des revendications de la rue dans son intégralité? A ce stade de notre réflexion et compte tenu des forces en présence sur le terrain de la confrontation des philosophies politiques inconciliables, nous recommanderons fortement un passage en douceur, une transition négociée dans laquelle tous les acteurs seront amenés à s’engager dans une convention dont l’application sera cautionnée et garantie par l’armée. C’est vous dire que l’armée, sur ce plan-ci, est encore loin de la mission historique qui est la sienne en pareille situation: Piloter la transition dans la discipline et l’arbitrage les plus impartiaux qui soient exigés par cette situation de crise exceptionnelle constitue une épreuve et un défi que l’armée se doit de relever s’elle veut conquérir une notoriété nationale et internationale. Mohamed Larbi Zitout: Il est né en 1963, a fait ses études à l’école nationale d’administration. A occupé le poste de premier secrétaire d’ambassade en Libye d’où il démissionne pour s’exiler à Londres. Ses déclarations virulentes contre le pouvoir et les militaires qu’ils qualifient de caporaux du Hizb Franca, et déclare à la chaine El-Djazeera que gouvernement algérien a infiltré et manipulé le GIA. Ce qui lui a valu une condamnation à 20 ans de prison pour intelligence avec une puissance étrangère, atteinte à l’autorité de l’armée, insultes et diffamation. Il est très présent sur les réseaux sociaux, et participe activement au mouvement Hirak. Mohamed Larbi Zitout préconise une lutte sans merci contre «Hizb frança» et la culture et l’éducation françaises. Il fait partie des initiateurs de la création du Rachad qui lutte pour un changement contre le pouvoir des militaires. Coté langue Tamazight, il est difficile de se prononcer quant à sa position. En ce qui concerne le système politique préconisé, Larbi Zitout ne fournit pas de programme, à moins qu’il soit le porte-voix du Rachad, auquel cas, il serait rangé plus dans la mouvance des islamistes que des démocrates, sauf erreur d’appréciation de notre part, et des partisans de l’arabisation totale sans aucune place à d'autres langues. Qui plus est, nous ne pouvons deviner la place qu’il compte réserver dans l’enseignement supérieur à la langue de Shakespeare. Ghani Mahdi Cet opposant au régime privilégie la satire et l’ironie. Doté d’une culture universelle et vaste, maitrisant aussi l’arabe, le français et l’anglais, il est d’un cartésianisme inébranlable, ce qui fait de ses interventions sur les réseaux sociaux de véritables conférences académiques si on lui ajoute son sens élevé de l’analyse. Ghani Mahdi soutient de façon ouverte et inconditionnelle le mouvement Hirak même s’il vilipende voire diabolise certains de ses «membres informels» et d’autres, particulièrement ceux de la mouvance islamiste. Aussi, il ne rate aucune occasion pour descendre en flammes des personnalités du pouvoir et de l’opposition, y compris les présidents de la république. La rationalité et le caractère scientifique de sa démarche l’éloignent cependant de la critique diffamatoire. Hichem Aboud De formation universitaire Hichem Aboud passera d’une publication à une autre, en Algérie et à l’étranger. Ses prises de positions dirigées, ses attaques contre certains généraux vont lui valoir plusieurs condamnations sans être emprisonné. Très rivé à ses idées, son tempérament inconciliable avec le système, le situe aux antipodes et se déclare comme un opposant irascible. Son «LA MAFIA DES GENERAUX» constitue une véritable déclaration de guerre à certains généraux. Hichem Aboud prend position en faveur du mouvement des 22 févriers, mais ses attaques vont au delà de ses revendications et cible le gouvernement, et le président de la république. Amir DZ: Cet activiste, de par l’originalité de ses interventions qui ciblent tout particulièrement et individuellement des agents de l’Etat, qu’ils soient de l’armée, de la police, des services de sécurité ou de la justice et du gouvernement, tout en soutenant l’action du Hirak, se présente comme le défendeur de toutes les oppositions au pouvoir. L’exception concerne quelques partis et leurs leaders. Comme le MSP, le PT qu’il salve copieusement de ses satires. L’abondance et surtout la précision des renseignements qu’il semble obtenir avec une aisance déconcertante nous incline à penser qu’il est soit influencé, manipulé, utilisé, par un clan au sein du pouvoir, soit que celui-ci parvient à engager des taupes à un très haut niveau moyennant intéressement. Mais, étant donné, la diversité des informations provenant aussi bien de l’armée, de la présidence, de la justice et de la police et même des services de sécurité, il est fort à parier que cet activiste, eu égard à son jeune âge, de ses mayens financiers, ait pris le parti de servir sinon un clan du pouvoir, du moins quelques hauts responsables en activité qui ont maille à partir avec les détenteurs de l’autorité suprême. Ce qui voudrait dire qu’ils se recrutent parmi les subalternes immédiats. Idéologiquement en tout cas, Amir Dz n’est porteur d’aucune revendication ni programme de sortie de crise, si ce n’est celui de faire chuter non pas l’Etat lui-même, mais les individus cibles. Mais le paradoxe de cette énigme est que les prédictions de cet opposant irréductible se sont avérées exactes dans la quasi-totalité des cas. Cependant, même s’il s’attèle régulièrement à descendre en flammes ceux qu’il juge être des acteurs de dépassements, d’abus, ou de détournements, il ne rate pas l’occasion, dans ses diatribes violentes qui frisent le dénigrement, où l’ironie côtoie la satire, de ménager certains, voire même de faire leur éloge. Ses liens, comme tout le monde peut aisément le deviner à travers la nature et l’origine des renseignements, doivent se loger dans tous les secteurs de l’Etat y compris au sein même des unîtes pénitentiaires. Au risque d’être taxé de paranoïa, je dois avouer que L’énigme Amir DZ fait ressurgir dans ma mémoire le tristement célèbre Alain Leger, des services secrets français durant la guerre d’Algérie. Je sais que mon franc parler et mon penchant irrésistible à la liberté d’écrire, notamment dans et au sujet de ce cas atypique qu’est Amir DZ, risque de me valoir la sympathie des uns et me coûter l’aversion des autres, mais je dois à la vérité de l’avouer que j’assume cette dose d’impopularité et de sympathie envers les uns et les autres, et consens que ma pensée me trahisse, non pas en tant qu’homme politique que je ne suis pas, mais en simple citoyen lambda qui se sent concerné par tout ce qui se passe dans sa chère patrie. Chapitre 7 : L’OLIGARCHIE La floraison d’hommes d’affaires depuis l’intronisation de Chadli Bendjedid, n’a pas été le résultat d’une politique murement réfléchie, et soigneusement planifiée. La libéralisation de l’économie s’est faite de façon sélective et discriminatoire. Elle a profité surtout et d’abord aux apparatchiks et leur progéniture ainsi qu’à leurs relations. En somme les privatisations ont fait le bonheur de quelques privilégiés du système. Les entreprises publiques qui ont résisté à la politique de privatisation sont celles dites d’utilité publique comme la Sonelgaz, la Sonatrach, l’Office du lait, la Sonade, les télécommunications, Le transport ferroviaire, le transport aérien. Elles le sont soit grâce à un syndicat puissant ayant des appuis au sein du gouvernement soit à cause de leur influence sur la stabilité sociale. Le pouvoir continuait à soutenir ces entreprises malgré leurs déficits abyssaux et les découverts bancaires qu’elles enregistraient. En guise d’ouverture, l’économie à été tout simplement bradée. Aucun secteur n’est épargné : Agriculture, foncier industriel, immobilier, services, sont passés des réserves de l‘Etat, aux mains de quelques individus sans scrupules, corrompus et corrupteurs, maniables à merci. Cette race d’oligarques liés aux apparatchiks devait servir les desseins de ces derniers dans la conquête du pouvoir. La course à l’enrichissement avait un but la conquête du pouvoir politique, partant du principe que l’argent est le nerf de la guerre que se livraient les concurrents. La maladie du président Bouteflika n’a fait qu’augmenter l’appétit vorace de ses soutiens et affidés. Dans cette course au trésor, à l’enrichissement illicite, nous devons distinguer deux types d’apparatchiks: Ceux qui visaient à profiter de leur position dans la hiérarchie de l’administration pour «faire leur beurre» et celle de leurs enfants, sachant qu’ils devaient un jour ou l’autre quitter le pouvoir. Ceux-là étaient mus par leur goût du luxe par leur cupidité. Ceux qui cherchaient à mettre la main sur les Leviers de commandes de la manne, en enrichissant leurs affidés, et en amassant par la même occasion des fortunes, dans le but de pouvoir influencer le cours des événements, et pourquoi pas de parvenir un jour au poste de responsabilité le plus haut de l’Etat. Ceux-là ne sont pas de simples chapardeurs, mais pour eux l’argent et donc l’enrichissement direct ou par intermédiaires n’est qu’un moyen de mettre la main sur les rouages de l’Etat et conquérir le pouvoir. C’est certainement le cas d’Ahmed Ouyahia et le frère du président pour qui le pouvoir est plus attrayant que la richesse en elle-même. Pour ceux qui ne connaissent suffisamment la psychologie de ces animaux politiques, nous sommes tentés de leur dire qu’entre Boumediene, Ahmed Ouyahia et Said Bouteflika, il n y a que les moyens qui différent. Le point commun entre ces trois hommes reste la conquête du pouvoir par tous les moyens. Dans les trois cas, il n’y’a pas de cloison étanche entre crime politique et économique. On est tenté de citer à ce propos une phrase du très célèbre du grand penseur français qui dit: «En quel monstre l’homme est transformé par l’argent!» Pour mieux comprendre l’attitude, la physionomie de ce genre de personnalités politiques, nous reproduisons texto pour ce qui concerne directement Ahmed Ouyahia, l’interview accordée par Amar Saâdani, secrétaire général du parti FLN, au Journal Liberté lors de la rencontre des étudiants: Chapitre 8 : Documents «ALORS QUE LE PATRON DU RND QUALIFIAIT LE FLN D’ALLIÉ STRATÉGIQUE» Saâdani déclare : “Je ne fais pas confiance à Ouyahia”. Amar Saâdani, hier, lors de l’ouverture des travaux de la rencontre des étudiants du FLN, à Alger. ©Yahia Magha/Liberté Amar Saâdani, en tant que chef de parti qui dispose de la majorité parlementaire, a été propulsé à ce poste dans le but d’avoir la main sur ce parti qui sert de marchepied aux élections du président de la république, Cette fois, le SG s’est vu assigné une mission spéciale, celle de discréditer certains opposants d’envergure efficacement nuisible à la candidature unique à la présidence de la république. Il déclara la guerre à Ahmed Ouyahia qu’il soupçonne de viser ce poste de la haute magistrature. De même qu’il s’est livré à une Ainsi, après Ahmed Ouyahia il descend en flamme le tout puissant DRS qu’il n’accuse pas moins pas plus d’être que d’être à l’origine des troubles sociaux. Amar Saâdani a nié l’existence d’un différend personnel avec le SG par intérim du RND, mais dira-t-il : Je n’ai pas de problème personnel avec Ouyahia”, en ajoutant “je ne fais pas confiance à Ouyahia” et encore moins “à la trêve qu’il a annoncée”. La réponse de Saâdani alimente donc l’échange “d’amabilités” entre les deux hommes, qui visent à s’emparer des rênes du futur gouvernement. D’un côté, Amar Saâdani, en tant que chef de parti qui dispose de la majorité parlementaire, réclame le Premier ministère, ou tout au moins à devenir un passage obligé pour toutes consultations sur la politique et l’avenir du pays. D’un autre côté, Ahmed Ouyahia que la rumeur récurrente et persistante donne comme successeur probable d’Abdelmalek Sellal à la tête de l’Exécutif. Amar Saâdani revient à la charge à plusieurs reprises pour s’en prendre avec une violence jamais égalée aux partis de l’opposition réunis dans la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qu’il accuse d’être dépourvus de programmes politiques, hormis celui de vouloir prendre le pouvoir. “Leur seul projet, leur seule motivation sont le poste de président”. Chapitre 9 : le frère du président Pour celui qui a tenté de s’introduire par la ruse entre son frère président et les autres personnalités constituant l’équipe gouvernante, grâce au lien filial, voici ce que nous dit le général Benhadid, un homme au fait des méandres du pouvoir» 9.1 : Said Bouteflika vu par un général de l’armée Nationale populaire Hocine Benhadid Général à la retraite : Les Algériens ne doivent pas croire aux affabulations de Gaid Salah. (MEZIANE Abane) Pour ce général proche du peuple, le mouvement populaire du Hirak est salvateur. Il le qualifie de soulèvement contre l’injustice et émane de la société profonde puisqu’elle a drainé des hommes et des femmes de tout âge, y compris des enfants. Il se déclare totalement acquis aux revendications du peuple. Il reconnait et s’élève contre les dépassements des gouvernants. Il rejette un mandat de plus pour le président de la République. Mais il préconise de le faire partir gentiment et pacifiquement. Ce qui donne un caractère pacifique et démocratique à son initiative qui rejoint celle du Hirak. Il considère que le président Bouteflika absent pour cause de maladie depuis 2005 ne peut plus assumer ses fonctions. Sa situation s’est aggravée depuis 2013, que sa candidature illégale et anticonstitutionnelle. Elle a de surcroit été présentée par procuration au Conseil constitutionnel, ce qui est une totale violation de la loi. Benhadid avoue ne pas partager ni les convictions ni le programme de Bouteflika, Mais qu’il n’a en contre partie aucune préférence pour un quelconque autre candidat. Pour le général à la retraite, le problème central et le plus complexe se situe au niveau son frère Saïd. A la faveur de l’état de santé déclinant du président, Said réussira à s’imposer en 2005. Gaid Salah, en place depuis 2004, va s’imposer comme le concurrent principal du frère du président. Une course contre la montre va s’engager entre les deux hommes pour la conquête du siège d’El Mouradia, en tant alternative au président Abdelaziz Bouteflika. Ensemble, ils vont cohabiter, cogérer les affaires de l’Etat. Depuis Said Bouteflika jouera le rôle de président avec le soutien de Gaid qui détient l’autorité suprême dans l’Armée. Said va se lancer dans une entreprise de modification des lois y compris de la constitution, préparant ainsi son intrusion officielle au poste le plus élevé de l’Etat. D’abord en permettant à son frère encore en exercice de briguer un 3e mandat, puis un 4e. C’est lui le principal instigateur et c’est lui qui commande cette cohorte de cadres dont des juristes chevronnés qu’il faudrait un jour ou l’autre démasquer pour avoir participé à un hold-up institutionnel et politique en se servant du droit et de la science juridique. Des oligarques, vont se constituer en une véritable armée pour introniser Said Bouteflika par sorte d’allégeance, par le biais d’un « cachet du prince» de son frère dont la vie est menacée par sa maladie qui l’a déjà rendu impotent. Parmi ces oligarques il faut citer Ali Haddad, Tahkout, Kouninef et d’autres. Ouyahia, homme des sales besognes, ainsi surnommé, sera mis à profit. De même pour Abdelmadjid Sellal qui s’avérera un inféodé inconditionnel à qui il lui est arrivé de jouer le pitre pour ne pas dire simplement le fou du roi. Djamel Ould Abbas, Amara Benyounes, Khalida Messaoudi, Louiza Hannoun, Zitouni, Bouhareb, se relayeront à la tribune pour faire l’apologie de leur maitre en espérant chacun en tirer des dividendes ou simplement une protection dans leurs fonctions de hauts cadres fortement rémunérés. Ce sont ces premiers ministres et ministres aux ordres, sous les ordres et la protection de Said Bouteflika, outrepassant les lois et règlements qui vont fabriquer de toutes pièces des empires en les personnes de Tahkout, Kouninef, Tliba, Ali Haddad etc. en lui octroyant des terrains et des usines prêtes au dinar symbolique. Tout ce beau monda va constituer un véritable cabinet très restreint qui va organiser, planifier l’action du gouvernement, ou plutôt le plan machiavélique de Saïd Bouteflika. Tout le monde est nommé sur ordre de Saïd, y compris les militaires ! Saïd interfère même dans les grandes décisions de l’armée. 9.2 : le règne informel du frère du président Cela veut dire que même le chef d’état-major est soumis à l’autorité de Said Bouteflika qui impose les chefs militaires pour les besoins et les intérêts de la présidence. En réaction aux manifestations contre le 5e mandat, Gaïd Salah a mis en garde, sur un ton menaçant, ceux qui veulent, selon lui, déstabiliser le pays. Il a parlé des risques et des menaces qu’encourt l’Algérie, qui demeure, selon ses dires, ciblée par ses ennemis. Quelle est votre lecture du discours du chef d’état-major ? «J’ai été kidnappé par les gendarmes et les services de sécurité après ma sortie du tribunal. J’ai été condamné et mis en prison à El Harrach. Je suis tombé malade et j’étais très affaibli. Je n’ai malheureusement pas été pris en charge. J’ai une hernie discale et j’ai frôlé la paralysie. Je pouvais mourir en prison si j’avais purgé ma peine. Je marche difficilement, mais ce n’est pas important. C’est ma famille qui a été le plus touchée. Mon fils, traumatisé depuis mon kidnapping, ne quitte plus la maison. Je n’ai pas été pris en charge depuis ma sortie. Je me soigne tout seul. Ces gens doivent tous partir. Je salue, encore une fois, le sursaut du peuple algérien. Je souhaite qu’il continue la révolution contre ce pouvoir pourri et corrompu. Il va certainement réussir » déclarera le général Benhadid. Chapitre 9.3 : l’opposition au frère du président Personnalité : Hocine Benhadid Hocine Benhadid est un général-major de l’Armée algérienne à la retraite. Il a été commandant de la fameuse 8ème division blindée (ex-8ème BB) de l’ANP. Il s’est fait connaître, en tant que retraité de l’ANP, en 2015 quand il s’est violemment attaqué à l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, mais surtout à l’ex-chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. Il faut dire que dans des sorties médiatiques, notamment sur El Watan et Radio M, Hocine Benhadid a été extrêmement critique à l’encontre de Ahmed Gaid et de Said Bouteflika, frère du président. Il accuse ce dernier de se préparer à succéder à son frère. Le général Benhadid sera incarcéré à la prison de ‘El Harrach, mais il ne mettra pas pour autant fin à ses critiques contre Gaid Salah et Abdelaziz Bouteflika, à la faveur des mouvements de protestations du 22 février 2019. Son état de sante va se dégrader et une chute à l’intérieur de sa prison va lui valoir une fracture qui empirera son état de sante. Il sera libéré le 2 janvier 2020 et réhabilité le 4 juillet de la même année par le nouveau président en l’occurrence le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, avec certainement le consentement de Said Chenigriha. Chapitre 10 : l’éviction du clan de Abdelaziz Bouteflika 10.1 : le cas Khalida Toumi En détention préventive depuis le 4 novembre 2019, l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, estime que son maintien en prison est “illégal”. Le collectif de défense de l’ancienne ministre de la Culture a rendu publique, hier, la lettre adressée au chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, le 29 août dernier, l’appelant à préserver les droits de la prisonnière, après épuisement de toutes les voies de recours judiciaire. Pour rappel, celle qui a géré le portefeuille de la Culture de 2002 à 2014, sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, est accusée de “dilapidation volontaire de deniers publics”, “attribution volontaire d’avantages injustifiés lors de passation de marchés publics” et “abus de fonction en accomplissant un acte en violation de la loi et des règlements” dans le cadre de l’organisation des manifestations “le Festival panafricain en 2009” et “Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011”. Autant de griefs qui entrent, selon le code de procédure pénale, dans le cadre d’un délit dont la détention préventive ne doit ne pas excéder 8 mois, affirme sa défense qui appelle à sa libération. “Il est regrettable que le conseiller instructeur de la Cour suprême ait agi en violation de l’article 125 du code de procédure pénale. Il aurait dû gérer et clôturer le dossier dans les délais prescrits. En cas d’impossibilité pour motifs sérieux, il aurait été dans l’obligation de libérer Khalida Toumi et de recourir aux alternatives ouvertes par le code de procédure pénale, notamment la mise sous contrôle judiciaire. À moins qu’elle ne soit détenue pour un motif autre que celui pour lequel elle a été mise en détention provisoire”, lit-on dans la requête d’arbitrage, dans laquelle il est rappelé que l’ancienne ministre est en détention abusive depuis le 4 juillet dernier, sans être entendue dans le fond de l’affaire. La défense de Khalida Toumi tente d’expliciter, au mieux, sa démarche en ces termes : “Nous sollicitons votre intervention pour garantir son droit à la libération. Cette intervention ne saurait en aucun cas être interprétée comme une interférence dans le fonctionnement de la justice, car elle ne touche pas le fond de l’instruction, ni sur les accusations portées, mais concerne le respect de la loi et la concrétisation de la crédibilité des actes de l’administration de la justice.” Concernant le contenu du dossier, le collectif de défense de l’ex-ministre composé de Mes Boudjema Ghechir, Miloud Brahimi, Fatiha Chelouch et Anouar Tassabasset demande au chef de l’État de prendre en compte le contexte et les circonstances sociales et politiques de l’époque. “Vous n’ignoriez sans doute pas monsieur le Président que les manifestations d’Alger, capitale de la culture arabe, le Festival panafricain et Tlemcen, capitale de la culture islamique ne sont pas des événements ordinaires et que les aspects politiques, de propagande de l’image de marque de l’État sont prédominants. En conséquence, les voies et moyens de réalisation et concrétisation de ces éléments diffèrent de la gestion ordinaire.” Et de préciser : “Les enquêteurs de la Police judiciaire ainsi que certaines structures chargées du contrôle financier n’ont pas assimilé cette donnée et cette particularité fondamentale. Le Premier ministre est même intervenu pour dépasser les écueils administratifs qui bloquaient la réalisation de ces manifestations.” Dans leur plaidoyer, les avocats de l’ex-ministre de la Culture n’omettent pas de charger le président déchu Abdelaziz Bouteflika. “Le dossier de Khalida Toumi est vide de toute accusation, de détournement, de corruption, d’enrichissement illicite ou d’octroi d’avantages au profit des parents. Les faits reprochés concernent la gestion d’événements ayant un aspect spécifique, se déroulant sous l’égide et le parrainage du président de la République qui a une méthode particulière de gestion et de gouvernance”, précisent ses avocats. Selon eux, les irrégularités constatées lors de l’organisation des trois événements culturels, objets d’investigations judiciaires, “ont été enregistrées au niveau des institutions chargées de l’exécution des activités”. “Ces institutions étaient, certes, en relation avec le ministère de la Culture, mais étaient, néanmoins, indépendantes et avaient leurs structures de contrôle. C’est, d’ailleurs, ce qui est précisé dans leurs statuts et règlements”, argumente-t-on. (Nissa HAMMADI). Concernant le procès intenté de Khalida Toumi, ce que l’on croit être dit, c’est qu’il nous laisse une impression d’inachevé. Cette affaire manque d’éléments matériels susceptibles de prouver ou pas son implication dans des affaires de corruption d’autant que la justice dispose de moyens idoines, y compris en autorisant une enquête plus minutieuse et plus détaillée notamment par la vérification de ses comptes bancaires et de son train de vie, pour aboutir aux charges matérielles irréfutables. Sn procès devrait être médiatisé pour permettre un débat plus large sur la gouvernance car c’est de cela qu’il s’agit réellement, et d’abord d’un cas de responsabilité morale. En fait, le style de gouvernance qui consiste à nommer des individus à des postes de décision, non pas selon les critères de compétences et cursus scolaires, mais dans un but insidieux me parait un acte de préméditation visant à provoquer l’infraction. Ce qui est à ma connaissance interdit par la loi. Le manque pour ne pas dire l’absence totale de formation et de culture juridique d’un ministre que l’on oblige à s’impliquer dans des transactions commerciales relevant de comités des marchés publics, est un choix délibéré pour le moins prémédité et malintentionné et, ce choix avec Abdelaziz Bouteflika est du ressort exclusif du président de la république. Sinon comment devrait-on considérer cette sélection des membres du gouvernement faite en fonction de leur ignorance quasi-totale des procédures opérationnelles. Nous mettons de coté bien-sur, les cas de malhonnêtetés dans lesquels des responsables sont impliqués personnellement et directement. Khalida Toumi, mathématicienne de formation et enseignante de profession, et Ahmed Ouyahia Enarque certes, mais destiné à la diplomatie peuvent nous édifier à ce propos. Beaucoup d’autres ministres se sont retrouvés dans des postes dont ils ignoraient le fonctionnement et même la finalité. C’est le cas de celui de la santé, des télécommunications, du commerce, de l’économie, de l’énergie. Pour Khalida, cette dame qui avait consacrée une partie de sa vie au combat pour les droits humains, les droits de la femme et la démocratie, ce ne sont pas des circonstances atténuantes que l’on lui doit trouver, mais c’est pour éclairer le lecteur aussi bien sur les décisions du pouvoir, sur les éléments de ces acteurs, mais pour également avoir un point de vue assez complet. Au passage, je dois à la vérité de l’avouer, que je ne suis ni pour ni contre cette dame, mais qu’a la lumière des faits et des événements, je suis tenté de me hasarder à mettre sur le dos de la machine infernale l’acte qui consiste à broyer aussi bien ses opposants que ses fideles adeptes. Voila d’ailleurs pourquoi je reproduis fidèlement l’article du journaliste la concernant, et ajouterai qu’au même titre que Louiza Hannoun, je demande à voir mieux et de plus près cette affaire de corruption qui lui est imputée., non pas pour défendre sa cause, mais pour servir de jurisprudence dans ce cas atypique d’affaires qui pèche par un manque d’expertise. Une meilleure connaissance des tenants et aboutissants pourrait aussi servir de leçon et d’enseignements en la matière pour les futurs juristes. Nous avons reproduit les articles de la presse qui nous semblent aller dans le sens d’une analyse objective des personnages et de la situation générale. Ces articles sont disponibles sur internet. Nous pensons qu’ils reflètent entièrement notre point de vue. Pour respecter la réglementation et les droits d’auteur, nous avons indiqué bien entendu les sources d’origines de ces articles qui ont servi à titre documentaire, pour étayer notre position. Chapitre 11 : La France, les Etats Unis d’Amérique, la Russie et les pays arabes. 11.1 : France: La France, après avoir colonisé l’Algérie pendant plus d’un siècle et contrainte après une rébellion qui a duré de 1954 à 1962, à quitter ce pays, non sans avoir emporté avec elle un très lourd passif traumatisant qui va continuer à empoisonner ses relations avec son ancienne colonie, éprouvant jusqu'à aujourd’hui, du mal à entretenir des relations privilégiées avec ce pays. Les accords d’Evian vont s’avérer inefficaces devant les conséquences de cette guerre qui a fait plus de 1 500 000 victimes du coté algérien et 60 000 du coté français. Le problème des Harkis et des pieds noirs impactera sérieusement la situation économique, sociale et politique de la France. L’accès aux archives militaires et le refus par les autorités françaises de reconnaitre les crimes du colonialisme constitueront de véritables obstacles pour l’établissement de relations apaisées. Pour l’écriture des mémoires, l’impasse faite sur l’accès aux archives rend la situation encore plus suspicieuse et l’établissement d’une possible coopération exempte de toute méfiance quant à une éventuelle réconciliation entre les deux peuples se heurte à un blocage des anciens acteurs de la guerre. Paradoxalement, l’histoire avait déjà rendu son verdict sur ce point puisque la majeure partie du peuple français subjugué par le système féodal d’antan puis bourgeois après l’abolition de la royauté, s’était rangé du coté du peuple algérien. Cette réconciliation réclamée au nom du peuple français devient par conséquent sans objet. Des lors doit-on concilier le peuple algérien d’avec ses bourreaux qui pour la plupart ne sont plus de ce monde? Depuis, le passé colonial de la France, en raison de la pression exercée par d’une part les nostalgiques de l’Algérie française, et d’autre part par les parents des victimes algériennes, a toujours constitué une entrave sérieuse à l’établissement de liens de confiances avec les gouvernements qui se sont succédés dans l’ex-colonie, des son accession à l’indépendance, en raison du poids de l’Histoire. Les tenants du pouvoir algériens se devaient de tenir compte de ce paramètre essentiel dans leur style de gouvernance et par voie de conséquence dans leurs relations avec l’ex colonisateur. Même si les dirigeants algériens ont de façon générale entretenu des relations amicales, pour ne pas dire complices, le discours diplomatique enrobé de l’empreint des mémoires des martyrs pollue quelque peu ces relations et cela a donné lieu dans bien des cas à de sérieux quiproquo. La France a néanmoins toujours réussi autant que cela était nécessaire à influer sur les dirigeants algériens en usant tantôt de chantage par le biais de la divulgation des archives militaires compromettantes, tantôt de menaces de créer des troubles en agitant le spectre de l’émigration, des harkis et des pieds noirs. Et ce n’est pas un hasard si des apparatchiks corrompus algériens bénéficient de privilèges et de protection sur le territoire français. La dernière manœuvre est celle du président français Emmanuel Macron, tendant à associer les autorités algériennes à des actions communes franco-algériennes comme l’écriture de l’histoire et la participation de l’armée algérienne à des opérations de maintien de l’ordre et de lutte anti-terroristes en Afrique. Les revendications du Hirak pourraient avoir comme conséquence directe de mettre en danger les intérêts stratégiques français en Algérie, en ce sens que l’établissement d’un Etat de droit mettrait fin à toutes ces fuites de l’argent sale vers la France qui profite au trésor français. Sans compter l’influence exercée sur ces hommes du sérail qui bénéficient de cartes de résidences, jouissant de la nationalité française et surtout disposant d’un pouvoir décisionnel dans le gouvernement algérien. Ce n’est donc pas le citoyen, le touriste ou encore l’étudiant immigrant qui préoccupent les autorités françaises. Avec le Hirak, c’est une sorte de nouvelle indépendance, economico-politique celle-là, que le pouvoir français cherche à empêcher au risque de soutenir et protéger des hommes justificiables aux yeux de la loi et des instances internationales. 11.2 : Les Etats Unis d’Amérique Les USA ont toujours ménagé l’Algérie peuple et gouvernement. Cela ne l’a pas cependant empêché de fustiger la politique de ses dirigeants, mais l’Amérique agit avec beaucoup de prudence lorsqu’il s’agit de prendre position dans les conflits qui opposent les gouvernés à ses gouvernants. Et l’Algérie à des pays tiers(Maroc). De plus l’engagement technologique militaire, et donc financier de l’Algérie avec la Russie, pousse les USA à ménager les susceptibilités des dirigeants algériens pour ne pas risquer de les jeter dans les bras des communistes de Moscou et de Pékin. Les champions de la défense des droits humains et des libertés verraient d’un mauvais œil le scenario syrien se reproduire en Algérie. La présence de forces militaires russes en Algérie menacerait directement les allies traditionnels des USA, mais aussi l’Amérique en réduisant l’influence de l’OTAN dans le monde. 11.3 : La Russie: Le choix stratégique porté sur l’armement et le matériel soviétique et par la suite de la Fédération de Russie a fait que la sécurité de ce pays est devenue tributaire des bonnes relations que les deux Etats devraient entretenir, en tirant un profit mutuel incontestable. Nous nous arrêterons à ce niveau d’analyse assez suffisant pour le but que se fixe ce livre et vous laissons le soin d’imaginer l’impact de cette relation idyllique très spéciale dans ce monde bipolaire où les territoires et les Etats sont repartis entre pro-américains et pro-russes. Une évolution de la situation qui viendrait à inciter les puissances mondiales à intervenir comme dans les cas de l’Irak, de la Syrie et de la Libye bouleverserait toutes les données dans cette région et aurait un impact certain sur l’Europe, et sur ces mêmes puissances. Au plan géostratégique, comme au temps de la Régence d’Alger, l’Algérie dispose d’une influence à faire plier les puissances occidentales, sauf que dans ce cas la Russie peut remplacer la sublime porte. L’Histoire se répète, mais avec des données et des conséquences autrement différentes. 11.4 : les relations avec les pays arabes: Les payes arabes ont une grande influence sur l’Algérie et pour cause, ils ont été d’un grand soutien à la révolution algérienne. Parmi les pays qui ont amplement aidé l’ALN (armée de libération nationale), ouvertement, on peut énumérer ceux qui suivent: La Tunisie qui a mis à la disposition de l’ALN et GPRA, des bases militaires d’entrainements et des moyens matériels ainsi que de bureaux pour la gestion administrative au risque de susciter le mécontentement de la France. Le Maroc a également permis l’installation d’une base, des moyens matériels et des activités politiques. L’Egypte a servi, de centre de transit de matériel de guerre, de formations, de moyen de renseignements et de propagande. D’autres pays arabes ont également contribué par l’accueil d’étudiants algériens comme l’Irak, la Syrie. En contrepartie de services rendus, certains d’entre eux ont voulu mettre sous leur bannière la nouvelle et jeune république dès son accession à l’indépendance. L’Egypte par exemple dont le leader Djamel Abdelnacer se voyait comme le chef de file du panarabisme. Les services secrets égyptiens, il est vrai, étaient en relation étroite durant la guerre, et les activités ainsi que les dirigeants du MALG n’avaient aucun secret pour leurs homologues commandés par Fethi Dib. A sa descente d’avion. quand il devait rallier Tunis pour une réunion des autorités algériennes, Ben Bella, s’étant cru le devoir de rappeler sa fidélité à Djamel Abdelnacer, avait déclaré, sans même y’avoir été sollicité par la presse : «Nous sommes arabes ! Nous sommes arabes ! Nous sommes arabes !». Chapitre 12 : Les scenarios possibles dans l’évolution de la situation: 1. Durcissement du régime: La reprise en mains du pouvoir par le «clan faiseur de présidents» est une éventualité qui n’est pas à écarter pour plusieurs raisons: La sauvegarde des intérêts de la classe dirigeante et la protection de l’intégrité physique des responsables impliqués dans la corruption et les détournements, pour échapper à des poursuites judiciaires, risque de voir se former une véritable milice parallèle qui aura pour dessein de tenter d’empêcher tout changement. On parle déjà d’une contre-révolution organisée par l’Issaba, le clan du président déchu. ses responsables peuvent se recruter aussi bien dans les partis FLN, RND, partis islamistes modérés, que dans l’administration. Cela peut nous rappeler la tristement célèbre sécurité présidentielle du dictateur Nicolae Ceaușescu Ce scenario n’est possible que si cette milice arrivait à avoir l’aval et la bénédiction de l’armée, fort heureusement d’ailleurs, car cette éventualité qui me parait peu probable, car bien au contraire, elle fera tout pour l’en empêcher. L’expérience a démontré que l’armée est toujours restée la seule institution au dessus de la mêlée, capable d’annihiler toute tentative de sécession. Ni le Parti FLN, ni le RND, ni le gouvernement n’ont réussi à s’accaparer exclusivement le pouvoir. Les joutes oratoires, le népotisme, le régionalisme, l’antikabylisme n’ont pu servir de base à un quelconque clan, pour s’imposer devant une armée disciplinée, nationaliste et prête à intervenir en cas de menace intérieure ou extérieure. 2- une transition peut s’opérer avec le gouvernement en place: En engageant des discussions avec la mouvance populaire représentée par le Hirak, le gouvernement peut arriver à désamorcer la crise. Mais encore faudrait-il que cette nébuleuse hirakiste parvienne à se structurer pour dégager ses représentants officiels, formels et légalement élus. Pour y parvenir, ce mouvement, au lieu de continuer à battre le pavé de façon systématique, doit se fixer des échéances pour des actions plus concrètes et efficaces (notamment la mise en place de structures formelles et la fixation d’objectifs). Cela prendra un temps pour y parvenir, c’est pour cette raison que le Hirak gagnerait plus à s’auto-organiser qu’à marcher tous les vendredis de la semaine. Par ailleurs, la multiplication de porte-voix, pour ne pas dire leaders, risquent de disperser l’action du mouvement et de l’exposer à la récupération par des courants politiques extrémistes et ou islamistes radicaux. Je ne dis pas que les marches qui servent de moyen efficace de revendication soient inopérantes, mais à ce rythme je crois fortement que les énergies risquent de s’épuiser dans peu de temps, compte tenu des graves problèmes socio-économiques qui se pointent à l’horizon assez proche (détérioration du pouvoir d’achat, hausse vertigineuse des prix de large consommation, augmentation du chômage, risque de pandémies,). Le temps ne joue certes pas en faveur du pouvoir, mais malheureusement pas non plus en faveur du citoyen lambda. La négociation pour une transition progressive et planifiée reste un passage obligé si l’on veut échapper à un choc d’autant violent que stressant. Dans cette transition, ce que le Hirak ne doit jamais occulter, c’est la géostratégie. En effet, les voisins et les puissances qui influent sur les relations économiques, politiques, culturelles, religieuses de l’Algérie exercent une pression aussi bien sur le gouvernement qui peut être amené à durcir sa position vis-à-vis de tout changement qui pourrait impacter négativement les intérêts de ces puissances que sur le mouvement lui-même notamment en restreignant les manifestations des hirakistes à l’étranger. C’est dire que l’Algérie ne vit pas en vase clos, et que tout bouleversement de la situation intra muros, peut être perçu comme une menace directe par ces puissances. Ces puissances sont visibles. Elles s’appellent la France, la Russie, les USA, quelques pays arabes influents, la Turquie. Au risque de me répéter, la sortie de crise que vit l’Algérie à l’heure actuelle à une résonnance internationale et risque de déboucher sur un conflit régional voire même mondial. Elle intéresse et concerne aussi bien le Hirak, le pouvoir, que la France, la Russie, les USA, les pays arabes, car, dans cette problématique, les ingrédients sont : la justice sociale, les droits humains. Les droits de la femme, la liberté d’expression, le développement économique, les relations internationales, la sécurité intérieure et extérieure, les langues, les religions, l’émigration, les harkis, les pieds noirs, les archives militaires, la santé, le terrorisme international. Les scenarios de la Syrie et de la Libye ont déjà fourni assez d’enseignements et de perspectives à ces puissances pour envisager leur extension à l’Algérie. Dans ce cas, la confrontation américano-russe sur cette partie de l’Afrique ne serait pas le fruit de mon imagination. Chapitre 13: le modèle d’organisation et développement: Si nous nous basons sur les slogans du Hirak, nous pouvons déduire que le modèle d’organisation et de développement préconisé présente deux variantes: La variante islamiste: En effet , si nous tenons compte de la revendication de certains leaders islamistes, et qui soutiennent le Hirak, comme Ali Belhadj, Mohamed Larbi Zitout, Rabah Benlarbi, Mourad Dhina, nul doute pour eux qu’une république arabe islamique devra remplacer celle des Taghouts(dictateurs) mais aussi des laïcs et autres mécréants. Cette république organisée selon les lois divines et du prophète (Coran et Hadiths) ne laisse aucune place aux autres religions autre que l’islam, et autre langue que l’arabe. Ce qui voudrait dire à fortiori et d’abord l’exclusion du Tamazight et de la langue française qui sont d’ailleurs les seules considérées comme étrangères. Paradoxalement l’anglais bénéficie de l’hospitalité bienveillante de ces arabophones qui semblent exercer une forte influence sur l’administration. Ce courant islamiste, arabophone, est divisé entre les puissances arabes et islamiques comme les Emirats, la Turquie, l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Egypte. Ce qui rend l’équation plus complexe et dangereuse, au vu des relations belliqueuses qu’entretiennent ces pays. Une république démocratique et sociale: Ce courant partage avec l’islamiste un objectif commun : le départ du système actuel sous la bannière du HIRAK Mais Les slogans qui sous-tendent cette conception du pouvoir sont aux antipodes de la république islamique comme nous pouvons le remarquer dans ses revendications qui réclament: Etat civil et non militaire Justice sociale Justice indépendante Liberté d’opinion Le Tamazight comme langue officielle ou tolérée comme telle, avec application dans tous les secteurs et tous les domaines. Liberté du culte ou tolérance d’autres religions Egalite des droits entre l’homme et la femme Enseignement de toutes les langues étrangères sans discrimination Poursuite judicaires contre les corrompus et les auteurs de violences contre les manifestants du Hirak Récupération des biens dilapidés, Amélioration de la situation des plus défavorisés. Récupération du sigle du FLN révolutionnaire Ecriture et enseignement de l’histoire authentique de l’Algérie. Autonomie des régions