GillesESCALLON,
RobinFURESTIER,
ThibaultLACHENAL,
FabienCONVERTINI
etVianneyFOREST
LeparcGeorgesBesseII:
unsiteduBronzeancien
épicampaniforme
àNîmes(Gard)
Résumé
Enjanvier2006,lorsdefouillespréventivesréaliséesparl’INRAPàla
périphériedelavilledeNîmes,unfosséduNéolithiquefinalaétémisau
joursurlesiteduparcGeorgesBesseII.Suruneportiondesalongueur,
leniveausupérieurderemplissagealivréunabondantmobiliercéramique,
lithiqueetosseux.L’ensembledesétudesdecesélémentsmobiliersprésenté
icipermetdeconfirmerl’homogénéitédeceniveauquipeutdoncêtreattribuéàlaphasedetransitionNéolithiquefinal/Bronzeancien.Lesrésultats
obtenus,quitémoignentdenombreusesdonnéesinéditespourleLanguedoc
etleMidiméditerranéen,attestentundoublephénomèned’évolutionsur
placedespopulationsdudébutduBronzeancienencoretrèsmarquéespar
les traditions techniques du Campaniforme d’une part, mais aussi sous
influencesextérieuresd’autrepart.Larégionnîmoise,leGardetleMidi
méditerranéendanssonensembleprésententdenombreusesinformations
quipermettentderéaliserunecomparaisonàl’échelleinterrégionale.Ces
comparaisonsentrelessitesetlesdonnéesmatériellespermettentdemettre
enévidencetoutàlafoisuneruptureetunecontinuitépourcettepériode
couvrantlafinduNéolithiqueetledébutdel’Âgedubronze.
Abstract
In January 2006, during the INRAP preventive excavations of the Parc
Georges Besse II settlement in Nîmes (Gard), a Late Neolithic ditch was
discovered.Halfofitssurfacepresentedadarksedimentandnumerousartefacts(ceramic,flintandbone).Theanalysisoftheseelementsispresented
here.Theresultsconfirmtheculturalhomogeneityofthedepositwhichcan
beinterpretedasbelongingtoaLateNeolithic/EarlyBronzeAgetransition.
LargequantitiesofnewdatawereobtainedfortheLanguedocandMediterraneanMidiandattesttoadoubleevolutionphenomenon:ontheonehand,a
localevolutionbasedonregionalBellBeakerculturaltraditions,andonthe
othertheinfluenceofItalicandCentralEuropeanregions.Nîmes,theGard
andtheMediterraneanMidiasawholeoffernumeroussitesanddataallowing comparisons to be made with other sites and other artefact studies.
Thanks to these comparisons, we can demonstrate this double evolution
phenomenonofruptureandcontinuitycharacterisingthistransitionperiod.
INTRODUCTION
LesrésultatsdelafouilleduparcGeorgesBesseII
àNîmes(Gard)(fig.1)alimententlesproblématiques
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
surlepassageduNéolithiquefinalauBronzeancien.
Siaucunedonnéeconcernantl’habitatn’aétérelevée,
l’importantedocumentationréunielorsdelafouillea
apporté de nombreuses informations sur la culture
matérielle, la faune et le paléo-environnement. On
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observeencore,commesurplusieurssitesduLanguedoc oriental, une superposition des occupations du
Néolithiquefinal(Fontbouisse)etduCampaniforme.
Localement,auniveaudelaplaineduVistre,ceconstataétéfaitsurdeuxautressites.Dansdeuxcas,ce
sont des ensembles du Campaniforme rhodanoprovençalquisontconcernés(MoulinVillardàCaissargues et Mas deVignoles IV à Nîmes).Au parc
Georges Besse II, c’est une phase plus tardive, le
Bronzeancienépicampaniforme,quitémoignedece
statutstratigraphique.
LECONTEXTEDEFOUILLES
Réalisée durant l’hiver 2005/2006, l’opération de
fouilles préventives engagée par l’INRAP sur le site
duparcGeorgesBesseIIfaitsuiteauprojetd’extensiond’unparctechnologique.Elleconcerneplusparticulièrement l’emplacement de parcelles destinées à
recevoirplusieursbâtimentsetunbassinderétention.
C’estsurl’emprisedecedernier,dontlecreusement
occasionneraladestructiontotaledesniveauxarchéologiques, que se trouve le site Néolithique final et
Bronzeancien.
Leszonesconcernéesparlesfouillessesituentdans
laplainealluvialeduVistre,petitfleuvecôtier,à500m
àl’ouestdesoncoursetàenviron1,5kmausuddela
villeactuelledeNîmes.
Danslazone1oùsesituentlesfossésfontbuxiens
etépicampaniformes,cesontsurtoutlesvestigesgalloromainsquiontinitialementattirél’attentionetprincipalementlaparsrusticad’unevastevilla.Laprédominance de ces vestiges et la priorité donnée à leur
fouilleexpliquentenpartieladécouvertetardiveetle
traitement rapide des niveaux du Bronze ancien épicampaniforme.
Lesstructuresnéolithiques
etprotohistoriques
Cette découverte part de l’observation au sol, en
périphériedubâtiantique,demobilierancien,enparticulierdenombreuxfragmentsdecéramiquemodelée
etdesilex.Latextureetlacouleurdessédimentsne
permettaient pas d’appréhender les contours d’éventuellesstructuresencreux.Seulesdesconcentrations
plusoumoinsimportantesdemobiliers,d’éclatsetde
petits blocs calcaires semblaient marquer soit l’existence d’un sol, soit l’ouverture de fosses ou de
fossés.
Suivantceshypothèsesdedépart,undécapagefin
deplusde100m2afinalementpermisdemettreen
évidence une certaine hétérogénéité du mobilier
présent. Plusieurs constats ont pu être opérés: la
présencedemobilierattribuableauNéolithiquefinal
etàlaProtohistoireetunecertaineorganisationspatialedel’ensembledecemobilier.Unrelevéexhaustif a montré la présence concomitante de structures
correspondantàcesdeuxpériodes,etnotammentle
tracédedeuxfossés superposés que la perturbation
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
Fig.1–Localisationdusite.
Fig.1–Locationofthesite.
liéeàunegrandefossederejetantiqueetl’uniformité
des sédiments n’avaient pas permis de déterminer.
L’extension du décapage fin s’est avérée nécessaire
pourdélimiterletracédecesdeuxgrandesstructures
(fig.2).
Àlasuitedecetravailenplanetpourpréciserla
chronologiedel’installationdesdifférentesstructures,
troissondagesprofondsontétéréalisés,localisésnotammentdansleszonesderecoupements.
Ungrandsondageaunord,coupantlatotalitédela
longueurdelazone,apermisdepréciserunechronologie relative comprenant le creusement d’un fossé
néolithique(FO1109-1162)recoupéparunfosséd’âge
protohistorique (FO1194), lui-même entamé par une
grandefossedépotoirantique(FS1030)(fig.3,coupes1
et 2).Au sud, deux autres sondages ont montré la
puissancedufosséfontbuxienetlapositionduniveau
duBronzeancien(FO1106-coupe3).
Si l’extension du décapage et l’observation des
coupes ont permis de confirmer l’interprétation de
fossésainsiqueleurtracé,ellesontsurtoutlivrédes
élémentscéramiquesattribuablesàunBronzeancien
épicampaniforme.Cemobilieraétémisaujourtout
lelongdufosséfontbuxien,surplusde10mdunord
ausud,dansunezonequiapparaissaitplussombreet
organiquequeleresteduremplissage.
LeniveauduBronzeancien
épicampaniforme
Lorsdudécapageeffectuéenzone1pourdégager
lescontoursetl’emprisegénéraledufossénéolithique,
une extension au sud a permis de mettre au jour
quelquestessonsattribuablesauBronzeancien(notammentletessonn°8delafigure6).Aprèsundécapage
manueltotaldecesecteurdeprèsde100m2,unezone
plus sombre recouvrant la partie supérieure du fossé
fontbuxienetsuivantsontracéapuêtredélimitée.Son
extensions’étiraitsurenviron5m,enrecouvrantpartiellement(voiretotalementparendroits)lefossédu
Néolithiquefinal.Ausud,sonprolongementestpresque
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Fig.2–PlandusiteduparcGeorgesBesseII.
Fig.2–PlanoftheParcGeorgesBesseIIsite.
totalement masqué par un large fossé plus récent
(FO1027;fig.2)d’âgeindéterminé(débutdel’Âgedu
fer?)etaucuneobservationn’aétéréaliséeau-delà.Au
nord, un autre fossé protohistorique (FO1094–
IVesiècleav.n.è.;fig.2)etunevastefossedépotoir
antique viennent perturber les couches superficielles
dufossénéolithique.Plusloindanscettedirection,la
couche épicampaniforme ne semble plus présente et
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
seulsdesélémentsappartenantauFontbouisseontété
rencontrésensurface.
Lecomblementsupérieurdufosséfontbuxienparle
niveauduBronzeancienépicampaniformes’étiredonc
surprèsd’unequinzainedemètresetsacontinuitén’a
étéconfirméequedansunsecondtemps;lesdénominations1106et1109correspondantenfaitàcemême
comblementontdoncétéiciregroupées.
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Fig.3–RelevésdescoupesdufosséfontbuxienetduniveauduBronzeancienépicampaniforme.
Fig.3–SectiondrawingsoftheFontbouisseditchandtheEarlyBronzeAge/LateBellBeakerlevel.
La meilleure conservation du niveau du Bronze
ancien a été observée en partie sud du tracé. Un
sondageprofond(sondage3)aétéréalisésurlatotalitédelalargeurdufosséetmêmelégèrementau-delà.
Àcetendroit,onapuobserverunestratigraphiesimple montrant une puissance totale du remplissage
épicampaniforme atteignant les 50 cm. Dans cette
épaisse strate, deux niveaux ont été isolés (fig. 3,
coupe3):
- unpremierniveausupérieurde15à30cmdepuissancemaximum,trèsnoir,charbonneux,contenant
unetrèsfortedensitédemobilier;
- plusbas,unniveauplusclair,necontenantquepeu
demobilieretprésentantunépandagedegaletsàsa
base(cedernierayantlivréquelquestessons).
Malgrécettedifférencequiapparaissaitasseznettement,aucunevariabiliténetten’aétéobservéeentre
lesensemblesmobiliersissusdesdifférentescouches.
Cedépôtmarqueàl’évidencelaproximitédel’habitat et d’une zone de rejet dans une dépression résiduellecorrespondantauxdernièresstratesdecomblement d’un fossé du Néolithique final. Aucun
aménagement structuré témoignant de la forme de
l’habitatoudestructurespériphériquesn’aétémisau
jour. Plusieurs découpages de la zone épicampaniforme ont été réalisés afin de saisir l’organisation
spatiale du dépôt de mobilier. Mais la totalité des
observationsdeterrainplaideenfaveurd’unebonne
homogénéité de l’ensemble, malgré l’observation
d’unestratigraphie.
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
LACÉRAMIQUE
Unpetitensembledecéramiquesfontbuxienaété
misaujour.Defacièsgardoisclassique,ilpeutêtre
comparéauxsitesduMasdeVignolesIV(Jallotet
al., 2004) et de forum Kinépolis (Piskorz, 1999) à
NîmesouduMoulinVillardàCaissargues(Freitas,
1987).
Lacéramiqueépicampaniforme
Le mobilier céramique provenant du fossé 1106
présenteunforttauxdefragmentationquinefacilite
paslacaractérisationdelasérie.Ainsi,sur1408éléments récoltés, seuls 92 présentent un intérêt typologiqueauseindesquels13ontpufairel’objetderemontages.Cetteobservationestcorolaireducontexte
danslequelilsontétémisaujour,dontlescaractères
détritiqueetsecondairenefontpasdedoute.Ceslimitesneremettenttoutefoispasencausel’apportde
ce petit ensemble homogène à la compréhension du
Bronzeancienrégional.
Fig.4(àdroite)–LesformescéramiquesduniveauduBronzeancien
épicampaniforme.
Fig.4(inright)–CeramicformsfromtheEarlyBronzeAge/LateBell
Beakerlevel.
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Caractéristiquestechnologiquesgénérales
Si l’examen pétrographique des pâtes signale une
variabilitédanslaprovenancedelamatièrepremière
etdansleurtraitement(confirméparl’observationde
touslesélémentstypologiquesàlaloupebinoculaire
et cf. infra étude F. Convertini), l’analyse des autres
traits techniques de la céramique du parc Georges
BesseIImontreaucontraireunecertainehomogénéité.
Concernant les méthodes de montage, les stigmates
observéssur13récipients(principalementdesparties
supérieures) convergent tous vers l’utilisation de colombins obliques lissés alternativement à l’intérieur
puisàl’extérieur.Onnoteeneffet,surlesexemplaires
lisibles, une configuration en S de la structure de la
pâte en coupe verticale (Martineau, 2006, fig. 5c) et
des cassureshorizontales de section oblique caractéristiques.D’autrepart,lessurfacesdesrécipientsont
uniquementétélissées,nonobstantdeuxvasesdontla
paroiinterneaétélaisséebrute(fig.4,n°14).Dansla
majoritédescas,laprésencedefinesstriesparallèles
suggère l’utilisation d’un outil souple humidifié (qui
peut être aussi la main du potier), mais certains éléments(4)portentégalementdessillons«encomète»
pouvant correspondre à l’utilisation d’une spatule
(Martineau,2001,fig.12et13).Enfin,laplupartdes
vasesontbénéficiéd’unepost-cuissonenatmosphère
oxydante(prèsde4/5desélémentstypologiques),et
pour plus de la moitié celle-ci a été interrompue en
phaseintermédiaire(phaseIVdeMartineauetPétrequin, 2000), comme l’indique la trichromie des
tranches.
Caractéristiquestypologiques
etcomparaisons
• Lesformes
Après remontage et appariement, nous avons dénombré 50 bords de récipients dont les lèvres sont
arrondies ou aplanies dans des proportions équivalentes. La fréquence de lèvres planes, dont certaines
présententunesectionépaissie,estuntraitméridional
déjàsouligné(VitaletConvertini,2002,p.32).Concernantlaportioninférieuredesvases,seulsdesfonds
plats, dont la moitié présente un léger talon, ont été
identifiés(fig.4,nos16à18).
La forme générale des récipients est rarement
connue,comptetenudelafragmentationdéjàévoquée,
cequilimitelaportéedescomparaisons.Onpeuttoutefois distinguer, en prenant en compte la forme de la
partie supérieure et le diamètre à l’embouchure des
vases,plusieurstypesdeproductions.
Lesexemplairesfermésdontlediamètreàl’ouvertureestinférieurà20cmpeuventêtreassimilésàdes
gobelets.Laplupartontunprofilsinueux(fig.4,nos3
à6).Desformescomparablessontfréquentessurles
gisements du début du Bronze ancien méridional,
commesurlesiteéponymeduCampdeLaureauRove,
au Baou Roux à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône),
ouencoreàIrrissonàGoult(Vaucluse)(Courtin,1975,
fig.4,nos1et9;Boissinot,1993,fig.205,n°1272;
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
Buisson-Catil,2002,fig.11,n°5).Nousdevonségalementmentionnerungobeletglobulaireàbordépaissi
et mamelon qui reste pour l’instant sans parallèle
convaincant(fig.4,n°1).
Lesexemplairesàparoirectiligne(fig.4,nos3et7
à 11) sont aussi représentés sur les gisements cités
précédemment,ainsiqu’auClosMarie-LouiseàAixen-ProvenceouencoreàMiouvinàIstres(Bouchesdu-Rhône) (Lemercier, 2004, fig. 65 et 66; fig. 97,
n°7).L’und’euxestmunid’unmamelonsouslebord,
caractère qui semble peu répandu par rapport aux
phasesantérieuresetpostérieures,maistoutdemême
présentauClosMarie-Louise.Unementionparticulière
doit également être faite d’un gobelet présentant un
légerressaut(fig.4,n°9),dontlescomparaisonsles
plusprochesseretrouventdanslacouche6delagrotte
MuréeàMontpezat(Alpes-de-Haute-Provence)attribuéeauCampaniformerhodano-provençal(Lemercier,
2004,fig.25,n°4etfig.27,n°2).
Unfragmentdegobeletcaréné(fig.4,n°13)atteste
la présence de ce type répandu au début du Bronze
ancienenProvence(CampdeLaure:Courtin,1978,
fig. 4, n°15; Baou Roux: Boissinot, 1994, fig. 207,
nos 1322 et 1329) comme en Languedoc (Roc d’en
GabitàCarcassonne:Vaqueretal.,2004,fig.6,n°7),
mais également dans la vallée du Rhône (Irrisson:
Buisson-Catil,2002,fig.11,nos6à9et12;Roynacle
Serre1:Vitaletal.,2002,fig.10,nos1à3).Ilenva
de même d’un exemplaire décoré (fig. 6, n°8), qui
rappelle des gobelets de l’aven de Gages àAllauch
(Bouches-du-Rhône) et du Roc d’en Gabit (Aude)
(Courtin et Puech, 1963, fig. 2;Vaquer et al., 2004,
fig.6, n°3). Cette forme décorée est d’ailleurs déjà
présenteauMasdeVignolesIVencontextecampaniforme rhodano-provençal (Convertini et al., 2004,
fig.3c).
Unborddegobeletcylindrique(fig.4,n°15)évoque
quant à lui des vases du Camp de Laure et de Lyon
boulevardpériphériquenord,sitesquiontlivrédela
céramiqueàdécorbarbelé(Courtin,1975,fig.5,n°3;
Jacquet,1998,fig.88,n°293).
Deuxrécipientsdediamètresupérieurpeuventêtre
qualifiésdepots.L’und’euxestmunid’unelèvreépaissieàprofiltriangulaire(fig.4,n°14),quel’onretrouve
surunvaseduCampdeLauremaiségalementdansle
CampaniformedelagrotteMurée(Courtin,1975,fig.4,
n°4;Lemercier,2004,fig.24,n°2).Lesecondprésente
un profil sinueux, à lèvre légèrement éversée (fig. 4,
n°12),caractèrequisemblepeufréquentdanslescorpus provençaux et languedociens. Un rapprochement
est toutefois envisageable avec un vase de Roynac le
Serre1danslaDrôme,datéd’unephaseanciennedu
Bronzeancien(Vitaletal.,2002,fig.10,n°7).
Deuxjarres,dontlediamètreàl’ouvertureestsupérieur à 27 cm, complètent ce corpus. La première, à
profilgalbéetrectiligne(fig.5,n°1),serapprochedes
récipients du Camp de Laure, de la station LouisArmandàMarseilleetduClosMarie-Louise(Courtin,
1975, fig. 3, n°1; Lachenal, 2005, fig. 15a, n°14;
Lemercier,2004,fig.67).Elleendiffèrecependantpar
l’absencedecordonetlaprésenced’unelèvrearrondie.
Ce dernier caractère semble être plus typique des
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productionsrhodaniennes,commelemontrelecorpus
de Roynac (Vital et Convertini, 2002, p. 32;Vital,
2004,fig.4a).Ilenvademêmed’uneportionsupérieuredejarretronconiquelégèrementconcave(fig.5,
n°2)quiprésentedessimilitudesavecunexemplaire
deLyonboulevardpériphériquenord(Jacquet,1998,
fig.98,n°2136).
523
Un seul vase ouvert de type coupe a été identifié
(fig.5, n°3). Cette morphologie est d’ailleurs peu
fréquente dans les assemblages du premier Bronze
ancienduSud-EstdelaFrance.Deuxhabitatsépicampaniformeslivrenttoutefoisdesrécipientscomparables,
le Clos Marie-Louise et Irrisson (Lemercier, 2004,
fig.65,n°1;Buisson-Catil,2002,fig.11,n°1).Depar
Fig.5–GrandesformescéramiquesduniveauduBronzeancienépicampaniforme.
Fig.5–LargeceramicformsfromtheEarlyBronzeAge/LateBellBeakerlevel.
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sa lèvre épaissie, la coupe du parc Georges Besse II
rappelleégalementlesproductionsdel’horizonHde
LastrucciaàSesto-Fiorentino(Toscane,Italie)datées
duBronzeancienetprésentantdescaractèrescampaniformes(Sarti,1996,fig.4,n°3).
• Lesélémentsdécorés
L’intérêt de la série céramique du parc Georges
Besse II provient également de la variété des décors
présents. Les plus fréquents numériquement sont les
décors dits barbelés, caractéristiques du début du
Bronzeancienméridional(fig.6,nos1,5,6,8,9et11).
Aunombrede6,ilsonttousétéréalisésparimpression
d’unpeignefiletérigideetplusieursd’entreeuxprésententdesrésidusdematièreblanche.Ilss’organisent
le plus fréquemment en lignes horizontales. Sur un
fragmentdebord,onremarqueégalementlaprésence
decourtssegmentsdelignesimprimés«enpendentif»
sousuneportéedetroislignesbarbelées(fig.6,n°1).
Cettethématique,dontuntessonproposeunevariante
incisée(fig.6,n°3),estprésenteauClosMarie-Louise
ainsiqu’auPesquier-GrangedeJaulmesàCongénies
(Gard)(Vignaud,2002,fig.3,nos11,12et14;Roger,
1995,fig.9,nos5et12).Ellesembletrouversonorigine
dansleCampaniformerhodano-provençal,commele
montrentdesexemplairesducolSaint-AnneàSimianeCollongue(Bouches-du-Rhône),deMaupasàCalvisson(Gard)(Lemercier,2004,fig.130,n°1et132,n°4;
Roger,1995,fig.6,nos3,6et8)etduMasdeVignoles
IVàNîmes(Convertinietal.,2004,fig.3b).
L’un des quatre fragments d’anse en ruban de la
série (fig. 6, n°9) est également doté d’un décor de
troislignesbarbeléesformantunangle,rappelantune
tasseduCampdeLaure(Courtin,1978,fig.15,n°7).
Ladécorationdesansesestd’ailleursuneconstantede
lacéramiquebarbelée,laplupartdesgisementsméridionauxl’attestent.
Il faut également signaler la présence de bandes
horizontales croisillonnées sur deux tessons (fig. 6,
nos7et10),dontl’unprésentedestracesdematière
blancheincrustée(n°7).Cettethématiqueestprésente
sur la totalité des sites du faciès épicampaniformebarbelé,commeauCampdeLaure,auBaouRoux,au
ClosMarie-Louise,auRocd’enGabit,ourégionalement au Pesquier-Granges de Jaulmes (Roger, 1995,
fig.6,n°2).ElleestégalementfréquentedanslacéramiqueduCampaniformerécent.Onpeutcitercomme
exemplelesvasesdelacouche6delagrotteMurée
oudel’abriduJardinducapitaineàSainte-Croix-duVerdon(Alpes-de-Haute-Provence)(Lemercier,2004,
fig.12,n°2;fig.35,nos1et4).
Lebordd’ungobeletprésenteundécororiginalen
échelle réalisé à l’aide d’un peigne à dents épaisses
(fig.6,n°2).Silemotifetlatechniquesonttousdeux
caractéristiques de la céramique campaniforme (Lemercier, 2004, p. 26), les outils employés sont alors
beaucoupplusfins.Parlasuite,cemodededécoration
semble abandonné au Bronze ancien. Il est en effet
absentdessitesderéférencesollicitésdanslescomparaisons et notamment du Camp de Laure. Il persiste
par contre enToscane à Lastruccia (Sarti et Martini,
2000)dansunephaseancienneduBronzeanciendatée
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
desXXIIIe-XXIIesièclesavantnotreère.Lesdentsdes
peignes utilisés ont d’ailleurs des dimensions plus
proches de celles de l’exemplaire du parc Georges
BesseII.L’hypothèsed’uneintrusionnepeutêtreretenue puisque sur ce même tesson la présence d’impressionscirculairesréaliséesàlatigecreusesigneson
appartenance au Bronze ancien. Ce mode décoratif,
égalementattestésurunborddevase(fig.6,n°4),est
en effet caractéristique du faciès épicampaniformebarbelé.OnleretrouveainsidansleGardàlabaume
Raymonde à Sanilhac (Gutherz et Hugues, 1980), à
l’oppidum des Castels à Nages (ibid.), sur le site de
FontbouisseàVillevieille(ibid.),àl’oppidumdeRoque
deViouàSaint-Dionisy(ibid.);danslesBouches-duRhône au Camp de Laure au Rove (Courtin, 1975,
fig.7,n°12;1978,fig.14,n°2),àlaGrandebaumeà
Gémenos (Courtin et Palun, 1962) et au col SainteAnne à Simiane-Collongue (Müller, 1989); dans
l’AudeauRocd’enGabit(Vaqueretal.,2004,fig.6,
n°3),ouencoredansleVaucluseauFraischampàla
Roque-sur-Pernes(Bill,1973,pl.14,n°14).
Deux autres décors originaux sont situés sur des
carènes.Lepremier,constituéd’unerangéedecourts
segments de lignes finement incisées, est à notre
connaissance inédit (fig. 6, n°22). Le second type,
présentsurdeuxvases,correspondàuneligned’impressionssubcirculaires(fig.6,nos8et21).Ilsemble
égalementrareencontexteduBronzeancien.Onpeut
toutjusteciterencomparaisonuntessonprovenantde
l’abrideLaureauRove(Bouches-du-Rhône)etunvase
deTrévol-les-Drives(Allier)(Lemercier,2004,fig.102,
n°8;Loison,2003,fig.69,n°2).
Desdigitationsornentégalementleslèvresdedeux
vases(fig.6,nos14et15).C’estuncaractèrefréquent,
bienquefaiblequantitativementdanslesséries,dela
céramique épicampaniforme. Un décor plus original
affecte l’extérieur de la lèvre d’un récipient (fig. 4,
n°4).Ils’agitd’unerangéedecoupsd’onglequel’on
retrouve sur un vase du Baou Roux (Bouches-duRhône),auRocherduCausseàClaret(Hérault)etàla
stationdeMaupasàCalvissondansduCampaniforme
récent (Gard) (Boissinot, 1993, fig. 209, n°1427;
Souville,1994,fig.9,n°1;Roger,1992,fig.5,n°6).
Lesdécorsplastiquessontpourleurpartreprésentés
par des cordons de section circulaire (fig. 5, n°4) ou
triangulaire(fig.5,n°5etfig.6,n°18).Ilssontessentiellementlisses,maisl’und’euxestdigité(fig.6,n°20),
tandisqu’unsecondportelatraced’impressionsrectangulaires(fig.6,n°19).Lescordonsidentifiésontsystématiquementétéappliqués,caractèrequilesdifférencie
deleurshomologuescampaniformesobtenuspardéformationplastiquedelaparoi(Vital,2004,p.22).
Lesélémentsdepréhensionprésententpeud’originalité.Outrelesmamelons,majoritaires,etquelques
fragmentsd’ansedéjàévoqués,onnotelaprésencede
Fig.6(àdroite)–LesélémentsdécorésduniveauduBronzeancien
épicampaniforme.
Fig.6(inright)–DecoratedceramicsfromtheEarlyBronzeAge/Late
BellBeakerlevel.
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GillesESCALLON,RobinFURESTIER,ThibaultLACHENAL,FabienCONVERTINIetVianneyFOREST
deuxtétonsàbasecirculaire(fig.6,nos16et17).La
présenced’uneprisedigitéeestunfaitmoinscourant
(fig.6,n°13).Cettedernièreprésentedessimilitudes
avecuntessondesJuillérasàMondragon(Vaucluse)
dans un horizon compacté du Campaniforme et du
Bronzeancien(Lemercier,2002,fig.12,n°12).
• Desélémentsinédits
Deux éléments céramiques du parc Georges
BesseII méritent un développement particulier. Le
premierestuneportiondevaseprésentantuneouverturetrèsresserrée(1,2cm).Ilestornéd’ungroupement
dequatrelignesverticalesd’impressionscirculaires
quasiment opposé à un autre groupement de deux
lignes. À la base, un décor barbelé est disposé en
échelleirrégulière(fig.6,n°11).L’ensembledudécor
présentedestracesdematièreblanche.Onpeutvoir
danscetélémentungoulotdebouteilleouuneouverturepermettantlacommunicationentredeuxparties
d’un vase double. Un fragment inédit provenant du
gisement campaniforme de la Balance àAvignon
soulèvelesmêmesinterrogations(Lemercier,2004,
p.271).
Lesecondestunélémentcirculaireperforéàsection en bobine (fusaïole?) (fig. 6, n°12), qui trouve
un unique parallèle sur le site campaniforme ancien
duFortinduSautàChâteauneuf-les-Martigues(Bouches-du-Rhône) (Courtin et Onoratini, 1977, fig. 4,
n°15).
Conclusion
Autermedecettedescription,ilapparaîtquelecorpuscéramiqueduparcGeorgesBesseIIs’inscritpleinement dans un faciès du Bronze ancien épicampaniforme,égalementappelé«detypeLaure»,caractérisant
le début du Bronze ancien méridional de l’Aude à la
Provence(Jallotetal.,1996).Lasérieconfirme,tantau
niveaudesesthématiquesdécorativesquedecertains
traits morphologiques, l’importance de la céramique
campaniforme dans la formation de ce faciès. Les
quelquesconnexionsétabliesavecl’Épicampaniforme
d’ItalieduNord,dechronologieantérieure,évoquenten
revanchedesinfluencesdecetterégion,hypothèsedéjà
évoquéepourexpliquerlaformationdurépertoirecéramique du Bronze ancien du Midi de la France et du
décorbarbeléquiyestassocié(Vital,2004,p.25;Lemercier,2004,p.459).Enfin,certainstraitstypologiques
renvoyantàdessitesmédio-rhodanienscommeRoynac
leSerre1,oùlacéramiqueépicampaniformeestabsente,
mettent en lumière des spécificités qui peuvent être
propresàlarégiongardoise.
Bienquel’assemblagecéramiquerecueilliauparc
GeorgesBesseIIsoitquantitativementréduit,iln’en
constitue pas moins, régionalement, un ensemble de
référence.Eneffet,dansleGardetl’Hérault,lemobilierdecetypeestessentiellementconnupardesdécouvertesponctuelles(Montjardin,1992;Roger,1995;
Lemercier,2004),quinepermettaientpasjusqu’alors
de saisir distinctement les modalités de passage du
NéolithiqueauBronzeancien.
Étudepétrographique
Dixvases(dont7dessinés,cf.infra)ontétéanalysésenlamesminces.Cinqgroupespétrographiquesont
étédistingués(groupesAàE).
L’argiledugroupeA(vasen°5,fig.4,n°17,etvase
n°7)renfermeessentiellementdesélémentsrésiduels
etpeutcorrespondreàundépôtdegrotte(fig.7).
LamarnedugroupeB(vasen°8,fig.5,n°3)renferme des Bryozoaires présents dans deux types de
formations: le Crétacé inférieur et le Miocène. Les
caractéristiquesdumicrofacièspermettentd’écarterle
Fig.7–Contextegéologiquedusiteetlocalisationdesformationsargileusespotentielles.
Fig.7–Geologicalcontextofthesiteandlocationofpossibleclayformations.
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2008,tome105,no3,p.517-537
LeparcGeorgesBesseII:unsiteduBronzeancienépicampaniformeàNîmes(Gard)
Crétacé. Ces organismes sont très abondants dans le
Burdigalien(m1b)quiaffleure,néanmoins,à17-18km
àvold’oiseaudusite,quecesoitàl’estdanslarégion
de Beaucaire et de Sernhac ou bien à l’ouest, près
d’Aigues-Vivesoud’Aubais.
Lesépidotesetleszoïsitescaractéristiquesdugroupe
C(vasen°3,fig.4,n°1,vasen°4,fig.5,n°1,vase
n°6,fig.4,n°14etvasen°10)sontprésentesrégionalement dans les sédiments originaires desAlpes.
Localement, deux grands types de formation en referment:lesterrainsduMiocèneetlesalluvionsrhodaniennes. Ces dernières sont présentes à quelques
kilomètresausudduVistre(Costières),tandisqueles
dépôtsmiocèneslesplusprochessontbeaucoupplus
éloignés (17-18km). La présence de carbonates en
relative grande quantité, de fossiles au sein desquels
existent des Bryozoaires et des traces de glauconies
permettentd’exclurelesCostières.CesontdoncégalementdesdépôtsissusduMiocènequiontétéexploitéspourlafabricationdecesvases.
LaprésencedequelquescarbonatesdétritiquessimilairesàceuxdugroupeCdanslaterredugroupeD
(vasen°2,fig.4,n°4)indiquelaproximitédeformationsmiocènes.
LesterresdugroupeE(vasen°1,fig.6,n°8etvase
n°9)nesontpaslocalisables,maisontétéprobablement recueillies à proximité du site car la pâte d’au
moinsundesvasesrenfermedesfragmentsdecalcaires
crétacésprésentsdanslesformationsdepiémontdes
garrigues(sousl’agglomérationnîmoise).
Miseenévidenced’inclusions
d’origineanthropique
• Lescarbonates
La pâte de six récipients renferme des carbonates
ajoutés.Seull’individudugroupepétrographiqueBet
3vasessur4dugroupeCn’encontiennentpas.Ilsont
été ajoutés dans des terres déjà riches en inclusions
naturelles,exceptépourlevasen°7.Lacalciterhomboédriqueestlargementdominante,maisdesfragments
polycristallins peuvent exister (vase n°9). Quelques
calcitesduvasen°7présententdeslaminesd’origine
karstique(calcitesdegrotte).
• Lachamotte
Lapâtedeseptvasesrenfermedesgrainsdechamotte,parfoisdifficilementdétectables.Touslesvases
desgroupespétrographiquesC,DetEencontiennent.
Lapâteduvasen°10contientderaresgrainsdecéramiques de statut indéfini: ajouté ou accidentel? La
chamotte a été introduite dans des terres renfermant
naturellementdesinclusions.Chaquevasepossèdedes
grainsquipeuventêtredeplusieurstypes,déjàidentifiésounon,àmatricecalcique(marne)ouphylliteuse
(argile).Laprésencedecarbonatespiléset/oudechamottedanslesgrainsdechamotteindiqueunetradition
quiseperpétuesurplusieursgénérationsderécipients.
Undescarbonatesprésentdansungraindechamotte
estlui-mêmed’originekarstique(présencedelamines)
(vasen°5).
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
527
• Associationcarbonates-chamotte
Six céramiques présentent cette association qui
concerne tous les vases des groupes pétrographiques
DetE,undeAetledernierdeC.
Conclusion
L’analyse pétrographique a mis en exergue le fait
que la majorité des terres (groupes B, C et D) ayant
serviàfabriquerlacéramiqueestétrangèreaucontexte
dusite(fig.7).Eneffet,lapâtedesixvasesrenferme
desélémentsoriginairesduMiocène,dontlesformationslesplusprochessontéloignéesdeplusde15km.
Deux autres terres (groupeA) proviennent probablementdelazonedesgarrigues,situéeàquelqueskilomètresaunorddelavilledeNîmes,cequiestcorroboréparlaprésencedecalcitesdegrottedanslapâte
duvasen°7.Seulesdeuxargiles(groupeE)auraient
été recueillies localement pour fabriquer des vases.
Parmicesdeuxrécipients,l’und’entreeux(n°1)correspondàunvasedécoré.
Onconstatequelesvasesàélémentsmiocènesont
été,pourlaplupart,dégraissésàlachamotteetbeaucoupmoinsavecdescarbonatespilés.Cesderniersont
étéintroduitsdanstouteslesterresàélémentscrétacés,
lesmoinséloignéesdusite,maiségalementlesmoins
richesencarbonatesnaturels,contrairementauxterres
à éléments miocènes. Deux hypothèses peuvent être
suggérées:
- lesterresdéjànaturellementpourvuesencarbonates
nenécessitaientpasd’ajoutdecalcites;
- lesindividusquifabriquaientlacéramiquen’avaient
paspourpratiqued’introduiresystématiquementdes
calcites.
Enfait,ceshypothèsesdébouchentsurunquestionnement concernant le statut des céramiques du site.
Auvudelagrandedistancedesdépôtsexploitéspour
lafabricationdesvasesdesgroupesB,CetD,ilsemblepeuprobablequecescéramiquessoientdefabricationlocale.Danscecaslà,correspondent-ellesàdes
vasesacquisfabriquéspardesindividusétrangersau
site ou bien s’agit-il de la production propre des
occupantsquiafaitl’objetdetransportdepuisunautre
lieu?
De la même façon, que signifie la production du
groupeAsurlesite:argilesrécoltéesdansdesgrottes
parlesoccupantsdusiteoubienobjetsacquisdefabricationétrangère?
L’INDUSTRIELITHIQUE
Lasérielithiquedufossé1106/1109constitueun
petitcorpusde357piècesetd’environ1kg(fig.8).
Cetteapparentelimitequantitativedoitêtrerelativisée
du fait de l’homogénéité et du bon état général de
cettesérie,quipermetdelaconsidérercommereprésentativedelaproductionlithiquedesoccupantsdu
site.
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Fig.8–Tableaudeventilationdel’industrielithiqueduBronzeancien
épicampaniformeduparcGeorgesBesseII.
Fig.8–DetailsofthelithicindustryfromtheEarlyBronzeAge/Late
BellBeakerleveloftheParcGeorgesBesseIIsettlement.
Lesmatièrespremières
Excepté 6 fragments d’éclats de quartz blanc, le
silex constitue la matière première lithique quasi
exclusivement utilisée. Si une douzaine de types de
silexdifférentsontétéobservéslorsdel’étudedela
série, cette diversité ne traduit pas parfaitement les
logiques d’approvisionnement et les origines de ces
matièrespremières.Outrelessilexindéterminésdufait
de leur petite dimension ou de la patine interdisant
toute reconnaissance, la majorité des matières premièresmisesenœuvreparlesÉpicampaniformesdu
parc Georges Besse II semble provenir des environs
prochesdusite(CostièresduGard).
Leslogiquesd’approvisionnementdéveloppéespar
lesÉpicampaniformesduparcGeorgesBesseIIsont
difficilesàrestituerprécisément.Siuneoriginemajoritairementlocalesembletrèsprobable,laprésencede
cortexnonrouléssurquelqueséclatsdesilexbédouliens pourrait indiquer des approvisionnements lointainslocalisésdanslasphèrevauclusienne.
Laproduction
Malgrélaquantitérestreintedelasérielithiquedu
site,laprésencedenucléus,d’éclats,d’outils,dedébris
etd’esquilles(fig.8)permetd’affirmerquelaproductionaétéréaliséesurplace.
L’étudetechnologiqueducorpusrévèleégalement
une grande homogénéité des caractéristiques de la
production, dirigée exclusivement vers l’éclat. Si les
distances d’approvisionnement restent difficiles à
connaître dans le détail, la nature des matières premièresimportéesetutiliséesestaisémentdéterminée.
Cesontdoncprincipalementdeséclats,desfragments
deblocsoudenodulesetdesgaletsd’unmoduleconstant qui ont été mis en œuvre au début de la chaîne
opératoire. L’observation des dimensions des pièces
entières,maisaussidesfragmentsd’éclats,montreun
modulededépartinférieurà60mm.Deplus,aucun
nucléusprésentantdesnégatifsd’éclatsdecettedimensionmaximalen’aétédécouvert.Undébitagedegros
éclatsutiliséscommesupportdedépartadoncprobablementétéréaliséhorsdusite,peut-êtresurlesgîtes
mêmedematièrespremières.
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Àpartirdecespetitsmodules,lestailleursduparc
GeorgesBesseIIontmisenplaceunechaînedeproductionexclusivedepetitséclatssanschoixapparent
concernantlesmatièrespremièresutilisées.
L’étudedeséclatsetdesnucléusattestel’utilisation
d’éclats comme support de base, mais également de
petitsfragmentsdeblocsoudegalets.Touscessupportsontétéexploitésparpercussiondirecteàlapierre
dure. Néanmoins, cette technique est déclinée selon
deuxmodalités:unepercussiondirectedurelancéeet
une percussion directe dure posée, sur enclume. De
nombreux stigmates observés sur les éclats et fragments d’éclats confirment l’hypothèse de la mise en
placedecettepercussionsurenclumemalgréladifficultédesamiseenévidence(Furestier,souspresse).
Lapercussiondirectedurelancéeestplusaisément
reconnaissabledanslasérieetattestéeparunnucléus
àplandefrappepréférentiellisseetpardenombreux
éclatsàtalonslisses,angledechassede70°,présence
decôneincipientetplusgénéralementdesstigmates
liésàcemodedepercussionmieuxconnu(Pelegrin,
2000).
L’outillage
Quarante-deuxoutilsontétédécomptésauseinde
lasérieduparcGeorgesBesseII,représentantprèsde
12%dutotal.Lefaiblenombredespiècesàretouches
marginales (6), généralement élevé dans les séries
lithiques campaniformes, constitue en soi un point
remarquableconfirmantlafaiblevariabilitétypologique
de l’outillage et la domination de la production de
grattoirsetdepiècesesquillées.
Commepourlamajoritédessériescampaniformes,
unediversitétrèsmoyennedel’outillageestconstatée
(Furestier, 2005). Mais c’est surtout la différence de
proportionentrelestypesd’outilsquiestmiseenévidence. Ainsi, deux types dominent largement
l’outillage:lespiècesesquillées(fig.9,nos8à11)et
les grattoirs (fig. 9, nos 1 à 7). Ils représentent à eux
seulsprèsde60%del’outillageetleursupport(petits
éclats)confirmentlesobservationstechnologiquesdéjà
notées.
Outrecesdeuxprincipauxoutils,onpeutobserver
unbecetunperçoirassezsimples(fig.9,n°12),un
racloirlatéraletenfinunpetitmicrodenticulécourtsur
éclat.Lalameàbordretouché(fig.9,n°13)constitue
un élément détonnant de la série pour laquelle une
interprétationd’emmanchementlatéralesttentante.
Siellen’estpasstatistiquementreprésentative,on
remarquera tout de même l’armature de flèche à pédoncule et ailerons réalisée sur éclat (fig. 10, n°7).
Toutefois,plusquelapièceenelle-même,ilestintéressantdeconstaterlaprésencede5autrespiècesinterprétées comme des ébauches ou des préformes
d’armaturesdeflèches(fig.10,nos1à3,6et8).Ces
piècesfaçonnéesparretouchedirecteàlapierreouau
percuteur tendre présentent une morphologie et un
module cohérents de l’armature finie. Elles peuvent
alorsêtreinterprétéescommedespiècesintermédiaires
de la chaîne opératoire de production d’armatures à
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Fig.9–Variabilitédel’outillagelithique.
Fig.9–Variabilityofthelithictools.
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pédonculeetailerons,commecelaadéjàétéconstaté
dansplusieurssérieslithiquescampaniformes(Furestier,2005).
Toutefois,cespiècesposentdesproblèmesd’interprétationdufaitdelanaturedelamiseenformedont
ellestémoignent.Laprésencederetouchesécailleuses
àscalariformesd’aspect«vibré»(Binder,1987;Furestier, 2005) sur plusieurs d’entre elles rappelle la
percussion sur enclume et génère donc un risque de
confusion avec certaines pièces esquillées qui témoignentdedimensionsetdemorphologiessemblablesauxpréformesetébauchesd’armatures(fig.10,
nos 4 et 5 et fig. 9, n°11). Ce constat ne permet pas
d’infléchir clairement entre l’hypothèse de pièce esquilléeetcelled’ébaucheoudepréforme.Cettedifficulté de distinction génère également une hypothèse
Fig.10–Ébauches,préformesetarmature.
Fig.10–Blanks,preformsandarrowhead.
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2008,tome105,no3,p.517-537
LeparcGeorgesBesseII:unsiteduBronzeancienépicampaniformeàNîmes(Gard)
supplémentaired’existenced’unfaçonnagedespréformesd’armaturessurenclume.
L’impossibilité de caractériser clairement chacune
des pièces de ce groupe fait apparaître l’hypothèse
d’une variabilité technique des tailleurs du site, capables de développer plusieurs schémas opératoires
orientésversunmêmebut.
Comparaisonsrégionales
D’unpointdevuedel’industrielithique,unecomparaisons’imposespontanémententrelasérielithiquedu
parcGeorgesBesseIIetcelledusitevoisinduMasde
VignolesIV(Jallotetal.,2004;Furestier,2005).Ce
site présente un contexte archéologique similaire de
réoccupationdesommetdefosséfontbuxienetalivré
un mobilier céramique et lithique très abondant. La
céramique est caractéristique d’un Campaniforme
rhodano-provençaletdoncplusanciennequecelledu
parcGeorgesBesseII.Enrevanche,malgrél’antérioritédecesite,plusieursaspectsdel’industrielithique
permettentdescomparaisons.
531
Ainsi,encequiconcernel’outillage,ladomination
despiècesesquilléesetdesgrattoirseststatistiquement
constanteentrecesdeuxsitesmaiségalementsurde
nombreuxsitescampaniformesrécentsduSud-Estde
laFrance.DansleGard,elleestparexempleconstatée
pourlesiteduBoisSacréàSaint-Côme-et-Maruéjols
(Roudiletal.,1974;Furestier,2005).Laprésenced’un
grattoir repris en pièce esquillée au parc Georges
BesseII(fig.9,n°7)rappelleégalementleBoisSacré,
maisaussileMasdeVignolesIV,lesCaladesàEyguières dans les Bouches-du-Rhône et la Balance-Rue
FerruceàAvignondansleVaucluse(Furestier,2005).
Lesautressériesrégionalesétudiéesneprésentent
pasdesimilitudestypologiquesaveclasérieduparc
GeorgesBesseII.Ilfautporterleregardplusloinpour
trouverquelquescomparaisons,notammentencequi
concernel’armaturedeflècheàpédonculeetailerons.
Cettepiècen’apasd’équivalentdanslarégionnîmoise
etleGard,maispeutêtreconfrontéeauxarmaturesdu
site des Lauzières à Lourmarin (Vaucluse) et de la
Grande baume à Gémenos (Bouches-du-Rhône), où
uneprésenceépicampaniformeestattestée(Lemercier,
2004), et bien évidemment aux armatures du site du
Fig.11–PierreàrainureduniveauduBronzeancienépicampaniforme.
Fig.11–GroovedstonefromtheEarlyBronzeAge/LateBellBeakerlevel.
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Bronze ancien du Camp de Laure au Rove dans les
Bouches-du-Rhône (Courtin, 1975; Furestier, 2005).
Cesitetémoigned’autrespointscommunsavecleparc
GeorgesBesseII,commeparexemplelaprésencede
perçoirsetenfinl’observationdequelquesébaucheset
préformespouvantapparaîtrecommedespiècesintermédiairesdelachaîneopératoiredeproductiond’armatures.
L’aspecttechnologiquemontreégalementquelques
possibilitésdecomparaisons.Ainsi,onobserveauparc
GeorgesBesseIIplusieursnucléusetéclatsprésentant
lesstigmatescaractéristiquesdelapercussiondirecte
sur enclume. L’industrie lithique des sites campaniformesetduBronzeanciencitésprécédemmentatteste
égalementdelamiseenœuvredecettetechniquede
percussion.CeconstatestnotammentmarquéauMas
deVignolesIV(Furestier,2005).Cettecaractéristique
pourraitalorstraduireunecertainecontinuitédestraditionstechniquesdeproductiondel’outillagelithique
du Campaniforme au Bronze ancien en Languedoc
oriental.
Enfin,unepierreàrainureengrèsfingris(fig.11)
aétémiseaujourauparcGeorgesBesseII.Ceséléments,dontlarépartitionrecouvrecelleduphénomène
campaniformeàl’exceptiondel’Espagne,peuventêtre
assimilésàdespolissoirs.DansleSud-EstdelaFrance,
ils sont surtout connus au Bronze ancien comme à
Orcet-le Tourteix, à la station Louis-Armand à Marseille et au Roc d’en Gabit (Loison, 2003, fig. 14,
n°28; Lachenal, 2005, fig. 15a; comm. orale J.Vaquer).D’autresélémentsdecetype,dontladatation
resteambiguë,doiventêtresignalésdansdesdolmens
desGrandsCausses,ainsiqu’àlagrotteduPotPeigné
àBuoux(Vaucluse)etàChorancheenIsère(Costantini,1984,p.161;Vital, 2002, fig. 41, n°6;Vital et
Bintz,1991,fig.26,n°1).
Conclusion
L’homogénéité initialement supposée de la série
lithiquedufossé1106/1109duparcGeorgesBesseII
estconfirméeparl’étudetypotechnologique.L’apparentemonotoniedelaproductionetlafaiblediversité
del’outillagenemasquentpasunechaîneopératoire
bien établie pour laquelle les Épicampaniformes du
siteontsuoptimiserlesressourcesetadapterlestechniquesenfonctiondecesdernièresetdubutàatteindre.Ainsi, on constate qu’à partir de matières premièreslocalesetdequalitévariée,ilsontnotamment
développélatechniquedepercussionsurenclumeen
l’adaptantàplusieursmomentsdelachaîneopératoire.
La même intention technique peut donc avoir été
adjointe au débitage (attestée par les nucléus et les
éclats),aufaçonnage(lesébauchesd’armatures)età
l’utilisationmêmedel’outillage(lespiècesesquillées).
Cetteconstatationreprésenteuncontrastefrancavec
les idées de déclin technique couramment évoquées
pour cette période. De plus, l’ensemble lithique
confirme l’impression de reprise de la production
d’outillages lithiques depuis le Campaniforme
rhodano-provençal.
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
Encela,lasérieduparcGeorgesBesseIIconstitue
unensembleimportantetunjaloninéditpourlaconnaissancedel’industrielithiquedelaphasedetransition
Néolithiquefinal/BronzeancienenLanguedocoriental,
et plus largement sur l’ensemble du Sud-Est de la
France.
ÉTUDEDELAFAUNE
Le mobilier faunique du site du parc Georges
BesseII a fait l’objet d’une étude archéozoologique
complèteinséréedansledocumentfinaldesynthèseet
disponibleauprèsdel’auteursurdemande.
LefosséF01106/1109alivré604ostéorestes,dont
104ontétéidentifiés.Cinquante-deuxontétéattribués
aux Ovicaprins, 15 aux Porcins, 35 aux Bovins, 1
(phalange1)auxÉquidéset1(mandibule)auChien.
Deuxconchyliorestess’ajoutent:unevalvedeCoque
commune,Cerastoderma(glaucum?),etunfragment
devalvedegrandeLutraire,Lutrarialutraria.
Interprétations
àl’échelledusite
L’attaquedessubstancesminéralespardissolution
sédimentaire a pu faire disparaître quelques pièces
fragilescommelesosd’individusinfantiles.Maisdans
l’ensemble,l’informationrestituéedoitfortements’approcherdecellearchéologiquementscellée.
Àl’exceptiondedeuxoutroisobjetsutilitairesou
décoratifs (un «racloir» sur métatarse de Bovin, coquillesdebivalves),lesostéorestesontétéproduitspar
laseulefilièrealimentairesansqu’ilsoitpossibled’en
préciserlestade:delapréparationdelacarcasseaux
déchets de repas. Quelques pièces peuvent être erratiques, voire intrusives. C’est le cas de la phalange
d’Équidé,issued’undécapagedesurface,dontl’aspect
delamatièreosseusedonnel’impressiond’unosplus
récent.
Le spectre d’alimentation carnée se réduit essentiellementàlatriadedomestique,Ovicaprins,Porcins
etBovins.Lesespècessauvagessonttotalementabsentes. Les ruminants, Ovicaprins et Bovins, sont
consommésàtousâges,avecchezlespremiersune
prédilectionpourlesjeunesadultes.Enquantitésde
viande,d’aprèsl’apportdesanimauxsurpiedévalué
àpartirdesNMI(Columeau,1991),lapartdesBovins
atteint 71%, des Porcins 20% et des Ovicaprins
10%, sur un total d’une tonne. Mais le calcul du
volume consommé estimé à partir des masses de
restesamplifielapartdesBovins,82%,réduitfortement celle des Porcins, 4%, et conserve celle des
Ovicaprins,14%,suruntotald’unepetitedizainede
kilogrammes.
Si nous considérons que les consommateurs des
animauxensontleséleveurs,lerégimecarnédéfini
précédemmentrévèleunepopulationdontlerapport
auxanimauxestentièrementcentrésuruneactivité
pastorale qui ne nécessite pas un recours à la
chasse.
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Fig.12–Siteslanguedociensdepleinair:rapportentreOvicaprins,BovinsetPorcins(%NROvicaprins+%NRBovins+%NR
Porcins=100).
Fig.12–Languedocianexcavationsofopen-airsites:ratiobetweenovicaprines,bovinesandporcines.
Interprétations
àl’échellerégionale
Nousnedisposonsd’aucunesérieduBronzeancien
dansunLanguedocméditerranéenproche,maisnous
bénéficionsdedeuxétudesdesériesosseusescampaniformes d’une séquence plus ancienne, toutes deux
gardoises, l’une à Saint-Côme-et-Maruéjols/le Bois
Sacré(Poulain,1974)etl’autrerécenteàNîmes/Mas
deVignolesIV(Convertinietal.,2004).Malheureusement, toutes les deux n’ont pas été poussées aussi
loinqu’ilétaitpossible.Aucontraire,lefondsrégional
languedociendessitesdeplaineduNéolithiquefinal
estmieuxconnugrâceàunesynthèsemenéeàl’occasiondel’étudedusitedeSaint-Gély-du-Fesc/lesVautes
(CarrèreetForest,2003a)etcomplétéeparnosétudes
plusrécentes.
Danslesdeuxsériesnîmoises,lesosnousontparu
plus fragmentés que dans les autres séries du Néolithiquefinal,commesilapréparationalimentaireou
lacirculationdesdéchetsosseuxaprèsleurproduction
différaient.LacompositiondelasérieduparcGeorges
BesseIIestenoppositionquasicomplèteaveccelledu
MasdeVignolesIV.Eneffet,lespectredecettedernièreesttrèsricheenespècessauvages(Lapin,Cerf,
Sanglier,Aurochs, Lynx, Blaireau, Renard, Oiseau,
tortueCistude).Deplus,surles506restesdelatriade
domestique,ramassésmanuellement,lesBovinsysont
lesplusnombreux,56%,devantlesOvicaprins,27%,
et les Porcins, 17% (fig. 12). Cette composition est
tendanciellement proche de celle de Saint-Côme-etMaruéjols où les Bovins atteignent 70%, les Ovicaprins25%etlesPorcinsseulement5%.Avec51%
BulletindelaSociétépréhistoriquefrançaise
de restes d’Ovicaprins et 34% de Bovins, le site du
parcGeorgesBesseIIserapprochebeaucoupplusde
latendancegénéraleduNéolithiquefinaltournéevers
lesOvicaprins.Toutefois,lapartdesPorcinsestassez
élevée. Nous avions remarqué lors de précédentes
approchesquel’orientationdessitesgardoisversles
Ovicaprinsétaitmoinsnettequecelledessiteshéraultais;ilapparaîtd’aprèslafigure14quecetteimpressionestduepartiellementauxsitescampaniformesqui
tirent l’échantillon vers les Bovins. Le site du parc
GeorgesBesseIIlatempèresanstoutefoiss’yopposer
totalement.
La gestion polyvalente des Bovins, pour laquelle
plaidenttroisindividusjuvénileàâgé,répondàcelle
quiestdécritedanslecontexterégional(Carrèreet
Forest, 2003a).Au contraire, chez les Ovicaprins,
l’abattagepréférentieldecinqjeunesparmiseptindividusadultessedémarqued’unemortalitérégionale
plusétaléequiconcernemajoritairementdesanimaux
adultesunpeuplusvieux(ibid.).Toutefoiscettesingularité,peut-êtrepartiellementdueàlapetitessede
l’échantillon,netranchepastotalementavecl’interprétation globale d’un élevage ovicaprin lui aussi
polyvalent que nous avions tirée de notre synthèse
(ibid.).
D’unpointdevuepluszootechnique,lesdonnées
ostéométriquessurlesosdeBovinss’insèrentparfaitementdanslesrésultatsrégionaux(fig.13).Demême,
lalargeurdistaledetibiademoutondulotépicampaniformeapporteunindicesupplémentaireàl’hypothèse
d’animauxplusfinsdansleGardetl’Héraultoriental
quesurlesitedesVautesetsurlessitesdelamoyenne
valléedel’Hérault(fig.14).
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GillesESCALLON,RobinFURESTIER,ThibaultLACHENAL,FabienCONVERTINIetVianneyFOREST
Conclusion
Commesouvent,lenombrederestesfauniquesn’est
pasdirectementproportionnelàlaqualitédesinformationsrecueillies.Enlivrantunpetitéchantillonépicampaniforme,lesiteduparcGeorgesBesseIIajouteune
troisièmesériedecefacièsauxdeuxexistantesdans
leGardetpluslargementenLanguedocoriental.Par
samajoritédevestigesd’Ovicaprins,cettesériediffère
asseznettementdesdeuxprécédentesquiprivilégiaient
le Bœuf. Elle se rapproche fortement de la tendance
généraleduNéolithiquefinallanguedocien.
Cesdeuxdatesprésententunfaiblerecouvrement.
L’uned’elles(Erl1196)montredefortesaffinitésavec
lesdatesdesJuilléras(AA31697:3635±50BP,soit
2140-1880 av. n. è. calibré à 2 sigma; Lermercier,
2004) et du Clos Marie Louise (Eth 16852: 3630
±55BP, soit 2150-1870 av. n. è. calibré à 2 sigma;
Vignaud,2002).Laseconde(Erl1195)seplaceparmi
les dates les plus anciennes pour le Bronze ancien
barbeléetlaisseenvisageruneapparitiondèsleXXIIIe
sièclepourcefaciès.
SYNTHÈSE
ETCONCLUSION
RÉSULTATSCHRONOMÉTRIQUES
Deux analyses radiocarbone ont été réalisées sur
restes osseux et calibrées à l’aide du logiciel Oxcal
V.3:
- Erl 1195: 3749 ± 45 BP, soit 2291-2031 av. n. è.
calibréà2sigma;
- Erl 1196: 3642 ± 45 BP, soit 2217-1899 av. n. è.
calibréà2sigma.
L’ensemblemobiliermisaujourausommetdufossé
fontbuxien du parc Georges Besse II représente un
jalon important pour la connaissance du passage du
Néolithique final au Bronze ancien en Languedoc
oriental.S’ilyapeudeconclusionsàtirerpourl’instantsurl’occupationfontbuxiennefauted’unevision
plusglobaledesonextensionetdelarépartitiondes
structuresquiysontassociées,l’ensemblemobilierdu
Fig.13–Bovins:quelquesdonnéesostéométriques[(lecture:parclasseetsite,nombred’osayantunevaleurcomprisedansl’intervallededimensions;
Néolithiquefinal-Bronzeancien=synthèsesurleLanguedocoriental(CarrèreetForest,2003b);Classes«petit,moyen,grand,trèsgrand»définiesdans
unesynthèsesurlesBovinsmédiévaux(ForestetRodet-Belarbi,2000)].
Fig.13–Bovines:someosteometricaldata.
Fig.14–Ovins:quelquesdonnéesostéométriquesenLanguedocorientalméditerranéen.
Fig.14–Ovines:someosteometricaldataforeasternMediterraneanLanguedoc.
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LeparcGeorgesBesseII:unsiteduBronzeancienépicampaniformeàNîmes(Gard)
fossé1106/1109reflète,enrevanche,unegrandehomogénéitéquipermetd’attribuercettepartiedusiteàun
horizonduBronzeancienépicampaniforme.Toutesles
donnéesrévéléesparcettepremièreétudetendenten
effetverscetteattributionetmontrentdescaractéristiquesspécifiquesetparfoisinédites.
DansleGard,lessitesdecomparaisonentièrement
étudiésrestentpeunombreux;lasériedeNîmesenest
d’autantplussignificativeets’insèreparfaitementdans
uneapprocherégionaleétendueàl’ensembleduSudEstdelaFrance.L’étudedusiteappelleunepremière
comparaisonaveclesitecampaniformevoisinduMas
deVignolesIV(Jallotetal.,2004;Convertinietal.,
2004).Ilesteneffetintéressantderemarquerlasimilitudedutypededépôtrestreintàlapartiesupérieure
d’un fossé néolithique final préexistant. Ce type de
réoccupationdesiteadéjàétéfréquemmentremarqué
dans la zone fontbuxienne. Cette caractéristique
rappelle les nombreux questionnements concernant
l’évolutionculturelleenLanguedocorientalàlacharnièredestroisièmeetdeuxièmemillénairesavantnotre
ère.
Encequiconcernesoninsertiondanslesproblématiques de diffusion et d’évolution du Campaniforme,
et dans la compréhension de la transition au Bronze
ancien,lesiteduparcGeorgesBesseIItémoignede
deuxaspectsremarquables:d’unepartdescomparaisonspeuventêtreréaliséesavecquelquessitescampaniformes et épicampaniformes régionaux, et d’autre
535
part des similitudes très nettes apparaissent avec des
sites épicampaniformes provençaux. À l’ouest, plusieurscomparaisonssontprobablementenvisageables
(Roc d’en Gabit; Vaquer, ce volume…), mais ne
peuvent être mises encore en évidence du fait du
manquededisponibilitédeladocumentation.L’ensemblemobilierconcourtclairementàlamiseenévidence
decesdeuxaspects.
Lagrandevariabilitédelacéramique,lescaractéristiques de la faune et l’homogénéité de l’industrie
lithiqueduparcGeorgesBesseIIpermettentdeproposerunedoubleinfluenceculturelle:d’unepartune
évolution locale directement issue du substrat local
campaniformerhodano-provençal,commel’avaitdéjà
proposéJ.Courtin(1975,p.235),etd’autrepartune
présencetrèsnettedetraditionsculturellesextérieures.
Enmettantenattenteprovisoireleproblèmechronologique de la succession Campaniforme régional/
Bronze ancien épicampaniforme que la carence de
datations ne permet pas encore de résoudre dans le
Midi,onpeutconstaterquelescomparaisonsréalisées
aveclaProvenceetlesconnaissancesduBronzeancien
dans le Sud-Est de la France (Vital, 2004) appellent
uneinversiondestendancesdediffusionetd’évolution
duCampaniformesurl’ensembledelaMéditerranée
occidentale(Lemercier,2004).Ainsi,l’axedediffusion
péninsuleIbérique-Midifrançais-valléeduRhônes’inverse et l’Épicampaniforme témoigne d’influences
italiennesetrhodaniennes.
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55fig.
537
etassistantpost-doctorantdudpt.d’Anthropologie
etd’Écologiedel’universitédeGenève,
12,rueGustaveRévilliod
CH-1211Genève4,Suisse
robin.furestier@laposte.net
ThibaultLACHENAL
AllocatairederechercheCCJ/UMR6573
5,rueduChâteau-de-l’Horloge,BP647
13094Aix-en-ProvenceCedex2
GillesESCALON
INRAPMéditerranée
561,rueÉtienne-Lenoir
30900Nîmes
FabienCONVERTINI
INRAPMéditerranéeetESEP/UMR6636
5,rueduChâteau-de-l’Horloge,BP647
13094Aix-en-ProvenceCedex2
RobinFURESTIER(contact)
ESEP/UMR6636
5,rueduChâteau-de-l’Horloge,BP647
13094Aix-en-ProvenceCedex2
VianneyFOREST
INRAPMéditerranéeetUMR154
Montpellier-Lattes
52,ruePont-Juvénal,34000Montpellier
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