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Université de Toulouse II – Le Mirail U.F.R. DE GÉOGRAPHIE – AMÉNAGEMENT École Doctorale T.E.S.C. TEMPS – ESPACES – SOCIÉTÉS – CULTURES CENTRE INTERDISCIPLINAIRE D’ÉTUDES URBAINES POLE VILLE – CIEU – LABORATOIRE CNRS Master 2 recherche - Villes : Territoires et Territorialités Mémoire de Master 2 recherche Date de soutenance : Session 2002 Les Expositions universelles et internationales, un objet d’étude géographique et urbanistique (Étude de cas préliminaire sur Barcelone) Par Patrice BALLESTER 1 PRÉSENTATION GÉNÉRALE - EXTRAITS - DU MÉMOIRE DE MASTER 2 RECHERCHE (titre de) SOUTENU EN SEPTEMBRE 2002 PAR PATRICE BALLESTER (modifié après soutenance) CIEU Université de Toulouse- Le Mirail / Maison de la Recherche / 5, allées AntonioMachado - 31058 TOULOUSE Cedex 9 -------------------- 2 Les Expositions universelles et internationales, un objet d’étude géographique et urbanistique (Étude de cas préliminaire sur Barcelone) --Universal and international Exhibitions (World’s fair), an object of geographical and town planning study (Preliminary Case Study Barcelona) Par Patrice Ballester Couverture du Mémoire : En haut : (a) 1871, concours pour l’aménagement du parc de la citadelle à Barcelone. J. FONTSERE, AHVB. Fond 1888. Implantation d’un parc urbain à l’intérieur de l’Eixample. (b) Plan officiel de l’Exposition internationale de Barcelone en 1929 et l’une des affiches officielles, Fira de Barcelone, AHVB et AMAB. Fond 1929. (c) Le nouveau quartier Icària et la Vila Olímpica – Port Olympique : – projection/dessin de Martorell, Bohigas, Mackay et Puigdomènech entre 1986-1992. Service de l’urbanisme de Barcelone, avec leur aimable autorisation, revue municipale BMM. 1988. En bas : Projet d’aménagement du quartier diagonal Mar Besós 2004/2017 – Année 2002, Barcelona Infraestructuras. 3 « La réciprocité des perspectives […] », « La ville crée l’expansion autant qu’elle est crée par elle. Mais ce qui est sûr c’est que, même quand elle ne la fabrique pas de toutes pièces, elle mène le jeu à son profit. Et que, chez elle, ce jeu se révèle mieux qu’en tout autre poste d’observation.» Braudel, Fernand, Civilisation matérielle, économique et capitalisme XVe – XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1979, 1, p.421 4 SOMMAIRE 1. Page de titre 2. Sommaire 3. Avant-propos 4. Liste des abréviations utilisées 5. Glossaire 6. Chapitres du mémoire 7. Annexes 8. Table des illustrations et tableaux 9. Table des matières 10. Bibliographie 11. Plans détachables sur Barcelone 5 2 AVANT-PROPOS Pourquoi ce choix de mémoire de recherche sur les Expositions universelles et internationales dans un cadre méditerranéen à Barcelone ? À travers ce choix de thématique et de problématique portant sur l’événementiel festif, culturel et sportif en ville, j’entreprends une recherche qui met en avant le lien étroit entre la ville, sa mise en scène, sa mise en récit et sa planification à des fins politiques, culturels et économiques dans le contexte de la mondialisation imposant une adaptation aux nouvelles exigences du marché et des nouvelles technologies. Mon parcours dans le domaine de la géographie s’est proposé à entrevoir les modifications du paysage urbain et balnéaire à travers diverses études de cas se rapportant à des échelles locales et à des espaces publics en transition comme pour la place publique de la mairie de Narbonne et sa piétonisation, mais aussi la reconstruction du nouveau Beyrouth et de son nouveau front de mer touristique (DEUG première et seconde année). Il en a été de même avec la spécificité de l’unité d’aménagement de la station balnéaire de Gruissan et les évolutions récentes de cette destination touristique en Licence. Mais pour ce mémoire de master, j’envisage une échelle plus grande d’étude, à savoir une métropole et ses acteurs de l’aménagement avec la capacité des hommes à créer des événements extraordinaires et novateurs pour les contemporains : la construction de quartiers éphémères ou durables suite à une Exposition universelle ou internationale. Après une maîtrise portant sur l’un des principaux acteurs de la trame urbaine de Barcelone, considéré comme l’un des premiers théoricien de l’urbanisme ou de l’aménagement raisonné des villes en Europe et dans le monde, impliquant un travail de géographie et d’histoire urbaine «Ildefonso Cerdà 1815-1875, le pionnier de l’urbanisme contemporain, sa vie, son œuvre, son actualité dans les années 2000 », j’ai entrepris de continuer mes recherches sur la ville de Barcelone, en mettant l’accent sur les éléments ponctuels ou de long terme permettant de répondre aux imperfections de la trame urbaine de Cerdà jugée comme trop restrictive et répétitive à l’époque. À travers une enquête géographique et photographique in situ, la récolte de données auprès de l’agence d’urbanisme et des ouvrages d’art de la ville et un recueil des écrits scientifiques, universitaires sur le thème des Expositions universelles et internationales. Je m’attache à mettre en relief cet objet d’étude géographique comme porteur de sens pour comprendre les impacts de ces manifestations sur la ville, la société et les techniques urbanistiques. 6 3 FOREWORD Why this choice of research paper on universal and international exhibitions (World’s fair) in a Mediterranean area at Barcelona? Through this choice of theme and problems on the festive events, cultural and sports town, I undertake research that highlights the close relationship between the city, its direction, its storytelling and planning across political, cultural and economic purposes in the context of globalization imposing an adaptation to new market demands and new technologies. My path in the field of geography is proposed to foresee the changes of urban and seaside landscape through various case studies relating to local scales and public spaces in transition as to the public square of the town of Narbonne and pedestrianization, but also the reconstruction of the new Beirut and its new tourist waterfront (Bachelor first and second year). It was the same with the specificity of the management unit of the seaside resort of Gruissan and recent developments in this tourist destination (Bachelor degree diploma). But this master thesis, I plan a larger scale study, namely a metropolis and its development stakeholders with the ability of men to create extraordinary and innovative events for contemporary: the construction of ephemeral neighborhoods or following a sustainable universal or international exhibition (world’s fair). After a master on one of the main actors of the urban fabric of Barcelona, considered one of the first theoretician of urbanism or planning in Europe and worldwide, involving work in geography and urban history 'Ildefonso Cerdà 1815-1875, the pioneer of contemporary urbanism, his life, his work, his news in the 2000s, "I undertook to continue my research on the city of Barcelona, focusing on the one-off items or long term to address the shortcomings of the urban fabric of Cerdà deemed too restrictive and repetitive at the time. Through a geographical survey and photographic situ, harvesting data from the planning agency and the city's structures and a collection of scientific and academic writings about the Universal and International Exhibitions. I endeavor to highlight this item like a geographical study as meaningful to understand the impacts of these events on the city. 7 Liste des abréviations utilisées AB Athénée de Barcelone AGDB Archives Générales de la Députation de Barcelone AUB Agence d’Urbanisme et Barcelone (et d’Ouvrage Public) AHCAC Archives Historiques du Collège d’Architectes de Catalogne AHVB Archives Historiques de la Ville de Barcelone AMAB Archives Municipales de l’Administration Barcelonaise BC Bibliothèque de Catalogne BIE Bureau International des Expositions BNE Bibliothèque Nationale d’Espagne BNF Bibliothèque Nationale de France CCCB Centre de Culture Contemporaine de Barcelone CIO Centre International de l’Olympisme EI Exposition Internationale EU Exposition Universelle GATCPAC Groupe d’Artistes et Techniciens Catalans pour le Progrès de l’Architecture Catalane JO Jeux Olympiques MHVB Musée d’Histoire de la Ville de Barcelone 8 4 GLOSSAIRE Développement Durable Diagonal Le D.D. est le développement qui satisfait les besoins de la génération actuelle sans priver les générations futures de la possibilité de satisfaire leurs propres besoins. On parle d’un urbanisme réglementaire et opérationnel durable en Europe. Grande voie urbaine qui « traverse » ou trace en biais une grande artère en diagonale sur la trame quadrillé de l’Eixample, d’où son nom. L’une des plus grandes avenues d’Europe. Barcelonismo Néologisme qui désigne le patriotisme économique et culturel des élites barcelonaises et qui vise à promouvoir Barcelone au rang de grande capitale européenne. Ensanche Littéralement extension ou élargissement. C’est un territoire vierge dont le devenir est d’accueillir les excroissances de la ville moderne en Espagne. On décide par une loi, une extension conforme au schéma directeur d’un projet d’un urbaniste. Il s’agit d’une planification urbaine cohérente pour un territoire donné : pour Barcelone, il s’agit d’une extension réalisée entre le milieu du XIXe siècle et le début du XXe siècle, selon la trame quadrillée conforme au plan de l’ingénieur Ildefonso Cerdà. Parfois, Eixample Eixampla en catalan GATCPAC Generalitat de Catalunya : Groupe d’Architectes et de Techniciens Catalans Pour le Progrès de l’Architecture Contemporaine. Désireux de répandre le fonctionnalisme prôné par Gropius au Bauhaus, ils élaborent pour Barcelone, en 1932, le plan Macià auquel collabore Le Corbusier. La généralité est l’institution du gouvernement autonome de la Catalogne composé de la Présidence, du Parlement et du Conseil Exécutif. Son siège est à Barcelone, à la place Saint Jaume. Mancommunitat : Ancêtre de la generalitat, une association, une fédération de municipalités et de districts de province en Catalogne au début du XXe siècle. Modernisme Le modernisme catalan 1888-1926 marque le début de l’architecture moderne en Espagne. C’est une version locale de l’art nouveau, comme en France avec l’école d’Annecy au début du siècle. Dénomination qui embrasse la renaissance de la culture catalane par différents styles architecturaux, le néo-gothique, le néomudéjar et le néo-baroque. Montjuich Colline située au sud-ouest de Barcelone, près de la côte. Bute marine disposant d’une image positive et négative. 9 5 Noucentisme En réaction au modernisme, c’est un mouvement qui prétend revenir à des valeurs plus authentiques dans les styles « méditerranéens ». On prône le retour aux architectures classiques, grecques et romaines monumentales (tendance à un académisme fascisant). Sur le plan politique et social, mouvement de retour à l’ordre incarné par la dictature de Primo de Rivera entre 1923-1930. Paseo en Castillan Avenue. Le passeig de gracia relie la ville historique médiévale à l’Eixample. C’est le Champs Elysées barcelonais. Renaixença Renaissance – Mouvement politique et culturel d’envergure en Catalogne, prônant un retour aux racines moyenâgeuses du pays. On s’appuie sur la spécificité catalane pour demander une autonomie et un fairevaloir au plan national en Espagne. Pour une identité catalane sur le plan linguistique, littéraire et historique. Passeig Parfois Renaixança, Renaicança, Renaisencia (castillan) Rationalisme Droit à l’urbanité Droit à la ville Le Corbusier, le GATCPAC et le Bauhaus décident de valoriser, dans le domaine de l’architecture, le fonctionnalisme, à savoir, des formes simples pour un meilleur bien-être. Après la période de Dictature, le fait de rendre la gouvernance de la ville aux élites locales à travers une démocratie locale renouvelée, le rôle des quartiers et des associations culturelles ainsi que par la réalisation de petits projets d’urbanisme en premier lieu, puis des projets plus conséquents pour aboutir à la candidature et l’organisation des Jeux olympiques de 1992. L’influence de l’universitaire français Henri Lefebvre (1968) est sans doute importante dans l’élaboration de ce principe d’action auprès de l’intelligentsia catalane urbanistico-économico-architecturale. 10 Introduction « Une idée, une cité et l’humanité » telle est la devise du B.I.E. (Bureau International des Expositions). Pour cette année 2002, Master villes : territoires et territorialités, j’ai décidé de consacrer mon travail sur les Expositions Universelles et Internationales – grands projets d’aménagement de l’espace. Une année de master recherche se veut un exercice d’approfondissement pour l’étudiant dans le domaine de la recherche. Le diplôme d’étude approfondie doit permettre à l’étudiant d’appréhender un sujet d’ordre général à partir d’une problématique générale, pour enfin ouvrir sur une question plus précise (une hypothèse de recherche, des hypothèses, une typologie, des solutions ou éclaircissements nouveaux). Pour ma part, j’ai décidé de commencer mes recherches sur les Expositions en tant qu’objet d’étude géographique et leurs impacts sur l’urbanisme, à partir d’une question basée sur le développement durable de la ville : « Les Expositions Universelles ou Internationales ontelles un effet durable ou éphémère sur l’aménagement et la planification d’un territoire ou d’une cité ? ». Nous verrons tout au long du développement que rien n’est moins sûr concernant la ou les répercussions des effets négatifs ou positifs de ces manifestations géantes ; mais qu’au contraire leurs dimensions culturelles, sociétales et géographiques sont prépondérantes dans le choix de leurs organisations. On s’apercevra au fil du mémoire que la cette question et cette pratique sont en plein renouvellement du fait de la mondialisation et ses effets, mais aussi du processus de métropolisation et ses conséquences sur la dotation en infrastructures majeures pour les villes mondiales. Pour ouvrir mes propos, dans ma troisième partie, j’élabore une hypothèse de recherche sur la ville de Barcelone par rapport à la problématique de départ. Je préciserai ma recherche sur la capitale catalane à travers ses nombreux méga-événements. À ce titre, pour rentrer directement dans le sujet, j’ai associé à cette introduction, deux articles et deux commentaires permettant de mieux cerner et de comprendre la teneur de mon mémoire. Le premier article est un reportage de Nelly Wenger qui propose une lecture originale des effets durables de l’éphémère de l’Exposition Nationale suisse de 2002, le second est un article de Christophe Dechenay qui propose un commentaire sur la tenue possible de l’Exposition internationale en 2004 dans la banlieue parisienne1. L’analyse des ces deux propos nous montrent deux stratégies différentes, deux points de vue à prendre en compte pour ces projets reflétant une société et une grande métropole généralement. 1 … WENGER Nelly « un projet qui ne laisserait rien derrière lui » dans Le Monde, 14/03/02, p. 29 - DECHENAY Christophe « Un vecteur de développement pour la Seine-Saint-Denis » dans Le Monde, 23/11/01, p. 30 11 6 Introduction "An idea, a city and humanity" is the motto of B.I.E. (International Office of Exhibitions). For this year, 2002, Master cities: territories and territoriality, I decided to dedicate my work on the World and International Exhibitions (world’s fair) - major development projects in space. A year of research master wants an up Exercises for the student in the field of research. The comprehensive study degree must enable students to grasp a general nature about from a general problem, to finally open on a more specific question (a research hypothesis, assumptions, and a typology of new solutions or explanations). For my part, I decided to start my research on shows as an object of geographical study and their impact on urban planning, from a question based on the sustainable development of the city: world’s fairs do they have sustainable or ephemeral impact on the development and planning of a city? We will see throughout the development as nothing is less sure about the impact or the negative or positive effects of these giant events; but to make their cultural, societal and geographical dimensions are paramount in the choice of their organizations. It will be seen over memory than this and this practice is in full renewal due to globalization and its effects, but also the metropolisation process and its impact on major infrastructure endowment for the world's cities. To open my remarks, in my third part, I develop a research hypothesis on Barcelona city compared to the initial problem. I will describe my research on the Catalan capital through its many mega-events. As such, to enter directly into the subject, I have associated with this introduction, two articles and two reviews to better identify and understand the content of my memory. The first item is a report by Nelly Wenger, which offers an original reading of the lasting effects of ephemeral of the Swiss National Exhibition in 2002; the second is an article by Christophe Dechenay offering a comment about the possible holding of the exhibition international in 2004 in the Paris suburbs (1). The analysis of these two comments shows us two views to be considered for these projects reflect a society and generally a great metropolis. ... 1.WENGER Nelly « un projet qui ne laisserait rien derrière lui » dans Le Monde, 14/03/02, p. 29 - DECHENAY Christophe « Un vecteur de développement pour la Seine-Saint-Denis » dans Le Monde, 23/11/01, p. 30 12 I. Première partie Les Expositions universelles, internationales, nationales, industrielles, des arts décoratifs d’architectures et coloniales. La notion d’Exposition Le Bureau International des Expositions La planification d’une Exposition Un objet d’étude géographique 13 CHAPITRE I La notion d’Exposition aux XVIIIe, XIXe, XXe et XXIe siècles Lorsque l’on débute une recherche pour un mémoire sur un thème général comme « Les expositions universelles : le point sur la recherche scientifique », on s’aperçoit dans les premiers temps, de l’importance qu’ont pris et prennent encore de nos jours, de tels événements dans la mémoire collective des hommes et des nations à la fin des XIX e et XXe siècles. Il existe actuellement à notre disposition et consultation, une dizaine d’ouvrages généraux, spécialisés ou non dans certains domaines, dans la forme et le fond sur ce thème. Tous ces ouvrages traitant des Expositions, procèdent de la même méthode. On peut analyser leur schéma de description du sujet en sept points : 1. La genèse des Expositions : de l’antiquité à nos jours 2. La notion d’Exposition 3. L’organisation d’une Exposition 4. Le contenu et le déroulement d’une Exposition 5. L’architecture des Expositions 6. De l’utilité des Expositions, les traces des Expositions 7. Une histoire des Expositions : les grandes expositions du passé (1) Chaque auteur propose à sa manière de revisiter un point particulier des Expositions. Le livre de Linda Aimone et Carlo Olmo par exemple(2) est le meilleur résumé ou développement pour certains points sur les Expositions entre 1851 et 1900… 1. 2. Par exemple : Pinot de Villechenon Florence, Les Expositions universelles, Paris, Puf, 1992, 126 p (Que sais-je ?) numéro 2659 Aimone Linda, Olmo Carlo, Les Expositions universelles : 1851 – 1900, Paris, Belin, 1993, 317 p. 14 Il s’agit d’un ouvrage qui fait référence en Europe. L’analyse de l’architecture du moment, des mentalités de l’époque, face à ces événements, au développement des galeries de machines, ainsi qu’un résumé exhaustif des inventions et évolutions pédagogiques et scientifiques du moment, y sont très bien traitées. Pour ce qui concerne les Expositions de Paris, il existe un spécialiste, historien, Pascal Ory qui a réalisé un essai sur les Expositions parisiennes, puis sur l’Exposition de 1889 (3) . Celui-ci procède par une recherche bibliographique de qualité, alliant archives de la BNF et des différents ministères concernés, plus les archives de Paris. L’auteur fait le point sur le contexte politique, économique, culturel de l’époque, tout en traitant l’architecture flamboyante des Expositions parisiennes. D’ailleurs il est nécessaire de rappeler qu’il existe à la BNF un nombre important de documents bruts ou monographies exhaustives sur ces expositions françaises. Au vu de l’interrogation du fichier Internet de la BNF, on s’aperçoit aussi de l’existence d’un nombre conséquent de guides d’expositions officielles, ainsi que des comptes rendus statistiques ou mondains, des guides touristiques… Le début du XXe siècle a vu des auteurs comme Adolphe Demy ou Alfred Picard (4) réaliser des travaux colossaux sur les Expositions, leurs apports ou leurs déroulements. L’ouvrage d’Alfred Picard fait toujours référence, toujours cité dans chaque bibliographie, traitant des Expositions. Commissaire général de l’Exposition universelle de 1900 à Paris, il réalise un travail de synthèse sur un siècle de progrès techniques, ainsi qu’une description fouillée de l’Exposition universelle de 1900. Il existe aussi une autre manière d’aborder le thème des Expositions par les ressources iconographiques. Nous reviendrons sur le thème - la naissance de la photographie et les Expositions - dans notre deuxième partie, mais notons au passage deux ouvrages généraux faisant la part belle aux illustrations photographies, où l’on trouve peintures ou représentation d’artistes des Expositions . Il s’agit pour la plupart, de reproductions issues du journal (5) l ‘Illustration ou de photographies de grand nom. 3. 4. 5. Ory Pascal, L’exposition universelle de 1889, Bruxelles, Complexe, 1989, 153 p. Ory Pascal, Les expositions universelles de Paris : panorama raisonné avec des aperçus nouveaux et des illustrations des meilleurs acteurs, Paris, Ramsay, 1982, 157 p. Demy Adolphe, Essai historique sur les expositions universelles de Paris, Paris, A. Picard et Fils, 1904, 1096 p., Picard Alfred, le bilan d’un siècle 1801-1900, l’exposition universelle et internationale de Paris, Paris, 1906, 10 volumes. Union Centrale des Arts Décoratifs, Le livre des Expositions universelles 1851-1989, Paris, Éditions des arts décoratifs Herscher, 1983, 351 p. Decaux Alain, Les grands dossiers de l’Illustration, les Expositions universelles, histoire d’un siècle 1854-1954, Paris, le livre de Paris-Krishna Renon Publication-Sefag – l’Illustration, Paris, 1987, 191 p. 15 Comme on le voit, un grand nombre de documents bruts ou de monographies sont à notre disposition. Une telle profusion de documents a conduit certains auteurs à réaliser des corpus bibliographiques regroupant un nombre non négligeable d’informations sur une ou des Expositions (6). Lors de mon projet d’étude avancé, j’ai pu rappeler que l’une des caractéristiques qui concerne les Expositions, c’est la compartimentation par branche, époque et mode du moment de thèmes sur les Expositions. L’un des grands classiques, est la « Galeries des machines », mais on s’étonne de ne rien trouver en Français sur Londres 1851 et la première Exposition universelle et son Crystal Palace (aucune thèse, aucune monographie en architecture ou autres). Pour trouver des articles ou bout d’articles pertinents, il faut rechercher ou « fouiller » dans des ouvrages ne traitant pas directement des Expositions comme par exemple dans les mémoires ou ouvrages sur, et, du Baron Haussman (7) . Enfin les origines plus lointaines comme les Expositions nationales française issues de la révolution font l’objet de publication et rappelle les origines parisiennes de cette pratique avec notamment avec la Foire du trône, le rôle de la royauté et des corps de métiers, certaines places publiques de cérémonies royales et toutes une pratique remontant à l’Antiquité. À ce titre au plan économique et urbanistique, … 16 On peut constater que l’histoire des Expositions, en général, le pourquoi et le comment, leur déroulement national et international tout au long des XIX e et XXe siècles est un sujet traité dans sa globalité (8) . Une critique peut être apportée, en soulignant que l’on retrouve plus ou moins régulièrement au fil des lectures, les mêmes Expositions phares, décrites, les mêmes causes - conséquences et anecdotes. Généralement, quand les auteurs découpent la chronologie des Expositions, quatre phases sont retenues. Les différenciations sont bien décelées par les chercheurs sur l’évolution des Expositions à caractère international ou universel. Avant 1851, entre 1851 et 1900, entre 1900 et 1941 et 1941-2005, telles sont les périodes mises en évidences par rapport à leur particularité et manière d’aborder la présentation pédagogique et scientifique du progrès. Néanmoins, en langue anglaise, on remarque… 6. 7. 8. De Plinval-Sagues R, Bibliographies des Expositions universelles et commerciales en France depuis l’origine jusqu’à 1867, Paris, INTD et Conservatoire National des Arts et Métiers, 1959, 110 p. (Un ouvrage de référence pour l’époque). Hercelin Micette, Expositions internationales et universelles Fiches signalétiques sur quelques expositions, Paris, IAURIF, 1980, 95 p. Voir deuxième partie Georges Berger Henri, Les expositions universelles internationales : leur passé, leur rôle actuel, leur avenir, Paris, Rousseau, 1901, 164 p. Isay Raymond, Panorama des expositions universelles, Gallimard, Paris, 1937, 229 p. Poirier René, Des foires, des peuples, des expositions, Paris, Plon, 1958, 258 p. Plum Wermer, Les expositions universelles au vingtième siècle, spectacle du changement socioculturel, Bonn Bad Godesberg Friedrich, Ebert-Stiftung, 1977, 176 p. (Uniquement disponible à la BNF). Bouin Pierre, Chanut Christian Philippe, Histoire française des foires et des expositions universelles, Baudouin, Edition de Nesle, Paris 1980, 223 p. 17 Mais il est nécessaire pour une meilleure compréhension générale du sujet, de s’arrêter sur des questions indispensables à mettre en avant pour nos deux autres parties, à savoir : - Qu’est-ce qui fait une Exposition aujourd’hui et hier ? - La pratique d’une Exposition est-elle toujours d’actualité ? - Qu’est-ce qu’un héritage urbain au plan géographique ? - Séville 92, Hanovre 2000, sont-elles des Expositions qui renouvelle la pratique ? Depuis quelque temps, on ressent une gêne ou un manque de lisibilité sur ces questions essentielles de l’utilité urbanistique et de l’unité pédagogique, scientifique et culturelle des Expositions. Il n’en reste pas moins qu’elles peuvent être rapprochées aux prémices de la mondialisation ou à une étape de celle-ci comme le montre Christian Grataloup ou Jean-Philippe Bouilloud, les prémices du fameux village planétaire ou du moins des éléments communs, certes, il y a aussi la capacité de ces événements à se renouveler ce qui est moins sûr ou peut-être probable avec l’arrivé des pays émergents et la notion de développement durable comme nouveau paradigme d’action et de construction de paysage urbain ou ruraux (périurbain)2. Leurs mortalités est envisagées comme s’il s’agissait d’un « être vivant » car … 9 GRATALOUP Christiaan, Lieux d'Histoire. Essai de géohistoire systématique, Reclus / La Documentation française, 1996 - BOUILLOUD Jean-Philippe« Les expositions universelles et les prémices de la globalisation » dans Fêtes géantes, les expositions universelles pour quoi faire ? 2001, p.148-152 - Sur la notion d’expositions Interventions de Mr ROBERTS (Canada) Mr MAGAIA (Mozambique) Mr BARGMANN (Allemagne) Mr GUE THORSHEIM (Norvège) Mr TESTU (France) Sources : « interventions » dans Bulletin du B.I.E., 2000, p. 8797 - TESTU Bernard « Les expositions universelles sont-elles mortelles ? » dans Fêtes géantes, les expositions universelles pour quoi faire ? 2001, p. 153-154 18 À la lecture de ces deux articles et extrait de chapitre, on se rend compte que les frontières de la connaissance, du savoir et de leur acquisition ont pris bien d’autres chemins que ces Expositions parfois très longues à organiser, tant par leur organisation que leur savoir à rendre digeste auprès des visiteurs. D’une unité de temps et de lieu pour les découvertes et leur représentation, on est passé à une diversité de temps et de lieu pour les nouvelles innovations. La circulation des informations scientifiques change de règle. Qu’est-ce qui, à Séville 92 et Hanovre 2000, a donné lieu à des débats sur l’utilité ou non d’une découverte scientifique majeure ? De l’utilité des Expositions comme moyen de développement pour l’image d’une ville, aujourd’hui certains pays ont érigé ce mode action en concept (cf. deuxième et troisième parties). Ce qui frappe lorsqu’on étudie la bibliographie, les sites Internet, les ouvrages vieux d’un siècle sur ce thème, c’est de constater la lente évolution des termes employés pour caractériser ces manifestations géantes. De termes, expressions, faisant référence ou savoir, on passe à des termes plus nuancés, montrant le caractère imposant des Expositions, pour finir par des expressions à moitié tronquées, ne désignant plus qu’un aspect festif, ludique. - Exposition du progrès - Exposition des Beaux-arts - Exposition d’architecture - Exposition coloniale - Exposition communale et culturelle - Exhibition publique - Fête nationale du progrès - Fête pacifique et fraternelle du progrès - Le bazar du progrès - Le grand catalogue des inventions - Les assises pacifiques du progrès - Les olympiades du progrès - Foires aux nouveautés - Foire de l’humanité - Fête de l’humanité - Fête de l’industrie française - Exposition industrielle - Exposition nationale - Exposition des arts décoratifs - Exposition d’architecture XVIIIe et XIXe siècles XIXe siècle 19 - Exposition universelle - Exposition internationale - Exhibition universelle - World’s fair, universal exposition - Universal exhibition, general exhibition - Welt Austellung « Exposition mondiale » - Fêtes géantes - L’Expo (pour Hanovre et Séville) - World Expo (pour les pays du monde, anglais) - Méga-événements 2ème moitié XIXe et XXe Des années 1940 à 2000 L’expression World’s apparaît en 1893 à Chicago. De nos jours Plus encore, c’est le fossé qui se creuse entre pays développés et pays en voie de développement, voulant participer à tous prix aux Expositions. Pour un pays comme le Mozambique, participer à une Exposition, c’est prendre un énorme risque de politique intérieure et de finance budgétaire pour peu de résultats. Les Expositions se doivent maintenant d’être raisonnables pour les finances publiques, tout en donnant une mission au pays organisateur : aider les pays les plus pauvres souhaitant y participer. À la vue des affiches et prospectus publicitaires concernant Hanovre 2000, c’est davantage l’aspect « grande fête » du monde et ludique de l’Exposition qui compte que l’aspect pédagogique et scientifique. On ne retrouve vraiment un rôle d’enseignement et de découverte que dans les moyens et la forme de faire passer un message sur le forum Développement durable des villes et de la Nature. Une ville, Shanghaï, est choisie par le BIE comme ville témoin et phare du XXIe siècle. Que va-t-elle devenir ? Ici, on retrouve la notion première d’Exposition, avec en plus, une inévitable volonté des Allemands à promouvoir leur Développement Durable par différentes dispositions et règlement de construction des pavillons par rapport aux protocoles de Rio et Kyoto. Il n’en reste pas moins que de l’unité de temps et de lieu pour la découverte, sa représentation et sa démonstration, nous sommes passés à une diversité de temps et de lieu dans l’innovation. Ce changement de règles définissant la circulation des informations scientifiques, a bouleversé la nature intrinsèque des Expositions. On s’aperçoit par les discours des intervenants du colloque du BIE sur les pays émergeants et la nation d’Exposition, que la globalisation a modifié la substance même des Expositions… 20 fair Les dires de Emilio Cassinello Secrétaire Général de Séville 92 et de Edelmann Daniel comme reporteur du journal « Le Monde », la question est entendue : « C’est désormais un événement majeur sur le plan de la communication comme de la culture. Il s’agit aujourd’hui d’un fabuleux spectacle ludique. J’aimerais que l’on retrouve à Séville l’évolution intellectuelle des encyclopédistes, l’organisation de Disneyland et la ferveur des NationsUnies » (10). Les expositions comme objet touristique est un élément majeur de leur continuité et une tentative de renouvellement, les documents que nous analysons sur Hanovre sont probants, ils montrent… Documents et analyses Représentation pour l’expo 2000 Hanovre de la ville utopique Source : Prospectus publicitaire FRAM Toulouse 2000 Prospectus pour Hanovre 2000 de l’idée de fête Source : Office du tourisme allemand, Prospectus publicitaire français de Hanovre 2000, année 2000, p. 2 10. CASSINELLO Emilio, « expo 92 Séville », Le Monde, 16/04/92, p.26 Puis : « Les lendemains de fête sont difficiles. Reste à savoir si l’expo 92 qui ferme ses portes, le 12 octobre, a été une fête, une exposition, surtout quand elle est universelle et se transforme en foire ou en kermesse » (10). EDELMANN Daniel, « les lendemains de fête », Le Monde, 10/10/92, p. 29 (Reporteur spécial du Monde). 21 Nous pouvons alors nous attacher aux articles de la convention de 1928 modifiée par le protocole du 30 novembre 1972 et amendements suivants qui régissent ces manifestations internationales pour trouver une définition adéquate. Dans son article 1er, la convention définit ainsi ces manifestations : « une exposition est une manifestation qui, quelle que soit sa dénomination, a un but principal d’enseignement pour le public, faisant l’inventaire des moyens dont dispose l’homme pour satisfaire les besoins d’une civilisation et faisant ressortir dans une ou plusieurs branches de l’activité humaine, les progrès réalisés ou les perspectives d’avenir » (cf. Projet d’étude avancée annexe n° 8 – protocole d’accord page 7). De la définition qui précède, il ressort de la philosophie du BIE et de ses membres, qu’une exposition est avant tout une œuvre d’information et d’enseignement, ce qui permet de la distinguer de la foire avec laquelle on la confond trop souvent. Pour le BIE, une foire est un marché où tous les producteurs, ou seulement certaines catégories de producteurs, sont invités à faire figurer pendant un temps généralement assez court, les types ou échantillons de marchandises qu’ils fabriquent et mettent en vente sur place. Les commerçants, distributeurs de marchandises sont alors à même de faire un choix et de réapprovisionner leurs comptoirs. Le but de la foire n’est pas de faire l’éducation des visiteurs, mais elle s’attache surtout à faciliter et multiplier les opérations d’achat et de vente. Généralement, une ville accueille un marché, une foire internationale où les règles de l ‘économie de marché sont appliquées, à savoir la rencontre de l’offre et de la demande. Quant à l’Exposition, elle répond à une toute autre idée. Sans doute rassemble-t-elle également un nombre considérable d’objets, fruit de l’industrie nationale, mais son but est moins de leur trouver des acheteurs immédiats que d’en démontrer la valeur et l’utilité grâce à l’originalité de la présentation. C’est sûr celle-ci que les Expositions se doivent de concentrer une partie importante de leurs efforts, d’autant plus que dans beaucoup d’Expositions modernes, un thème de base définit l’esprit général de la manifestation, stimulant ainsi l’ingéniosité des Expositions. Les aspects démonstratifs, représentatifs et d’exaltation, sont les maîtres mots des organisateurs et non le souci de conclure des marchés au but lucratif. L’Exposition internationale prend alors une signification très importante : chaque nation étant invitée à révéler ses conceptions dans les multiples domaines qui lui sont propres et à faire apparaître les progrès qu’elle a réalisés dans chacun de ceux-ci. Cette rencontre des peuples prend le caractère d’une confrontation générale amicale ou politique. Le but premier est de faire réellement œuvre d’enseignement et de témoignage pour l’époque en cours et à venir. La ville devient un lieu de rencontre et non de marché. 22 La classification des Expositions avant 1928 se comprend à travers une analyse et un rapport entre une définition réglementaire, formelle et institutionnelle. Dans un premier temps, il faut bien reconnaître qu’un certain mélange des genres ainsi que des confusions néfastes se sont accumulées et répandues dans la presse et les discours d’ordres généralistes concernant le phénomène Exposition et leurs appellations/nominations. Néanmoins, on remarque que même l’institution qui organise le choix des villes hôtes s’est ralliée aux deux grandes expressions qui font des Expositions soit des événements universels ou internationaux. Pour les visiteurs mais aussi parfois les organisateurs, on utilise aussi bien pour désigner une exposition le terme d’universelle ou internationale sans trop se soucier et donner d’importance à l’expression usité ou tout au contraire insisté sur le fait pour en retirer plus de prestige. Néanmoins (et pour les Expositions de Barcelone aussi), les termes exacts de dénomination de ses expositions sont importants dans leur signification, valeur et intention des organisateurs. Par Exposition universelle internationale, il faut comprendre l’Exposition qui est universelle par son contenu, c’est-à-dire qui englobe dans son programme et dans son cadre plus ou moins tout ce qui concerne l’activité humaine ; par Exposition internationale, il faut comprendre qu’elle est constituée de la participation active des nations étrangères. Une Exposition peut être universelle sans être internationale, elle restera alors nationale par sa dénomination. Les célèbres expositions nationales Suisse en sont un exemple mais aussi les premières expositions nationales françaises et anglaises. Elle peut être également internationale sans être universelle, elle sera alors spéciale, c'est-à-dire limitée à une ou à plusieurs branches de l’activité humaine. Ce fut le cas des Expositions internationales maritime de Bordeaux ou de la Houille Blanche à Grenoble respectivement en 1907 et 1927, Expositions spécialisées mais avec le titre évocateur d’internationale et d’invitations lancée aux nations industrieuses du moment sans qu’un nombre minimum de participants soit demandé(11). Néanmoins dans la pratique cette distinction est beaucoup moins nette qu’en théorie. Une grande partie des Expositions bien qu’universelles et internationales sont limitées et spécialisées dans certaines branches en négligeant et parfois même en ignorant certaines autres. C’est surtout le cas des anciennes Expositions avant même la création du BIE. Pour cette raison sans doute le langage courant n’a pas conservé cette distinction. La confusion des genres, dans la forme et le fond ont trompé les spectateurs et acteurs mais dans une optique commune croire à son importance et à la réussite de l’Exposition avec une nomenclature élogieuse et incitative à la rêverie. 11. Ce qui a donné souvent des abus dans les dénominations. 23 On peut d’ailleurs à ce stade de la réflexion se poser comme question : quelle différence entre une foire et une Exposition ? Tout simplement, la foire se distingue de l’Exposition par son caractère commercial. C’est la rencontre de l’offre et de la demande pour aboutir à un accord commercial ou du moins de plus en plus à partir du milieu du XXème siècle véhiculer une image de bon produit et de bonne pratique à l’étranger. Disons que l’acte de conclure un contrat entre l’exposant et le visiteur est le but principal voir immédiat. Quant aux grandes foires, il va s’en dire quelles sont internationales mais pas voir très rarement universelles. Celle-ci n’a une portée scientifique ou artistique que dans la mesure où la manifestation déploie une organisation et une relation avec l’art et la science comme échelles de valeurs. En fait pour le mot foire12, étymologiquement le terme dérive du mot latin « feria », du latin classique feria signifiant « jours de fête » et du bas latin 1160 feria « marché, foire ». En France, le terme n’a gardé que peu son sens originel. On le retrouve néanmoins dans l’expression « faire la foire » s’adonner à une vie festive voir de débauche13. Néanmoins, une vielle expression en France nous renseigner sur le fait qu’il existe certains rassemblements adossés à ces foires et qui fait intervenir la culture, le divertissement, les « Théâtre de la Foire »14. Enfin dans le sud de la France, là ou les « Feria » ont peut-être gardé ce sens original de jour de fête, jour chômé, jour de jeux, jour de représentation, comme en témoigne « la feria des vendanges » de Nîmes actuellement. Il reste que les foires et les Expositions sont intimement liées dans leurs fonds et fonctions, du Moyen-âge à l’époque contemporaine, car le but est bien de travailler et de vendre durant un calendrier spécial tout en vantant la réussite d’un royaume. Foire - sens 1 - « grand marché public où l’on vend toutes sortes de marchandises et qui a lieu à des dates et en des lieux fixes (généralement en milieu rural) » ; - sens 2 - « Grande réunion périodique où des échantillons de marchandises diverses sont présentés au public » Dictionnaire Robert (1981) Mais aussi 1. Grand marché public qui se tient régulièrement en certains lieux, une ou plusieurs fois dans l’année. Foire aux bestiaux, à la ferraille. 2. Fête foraine. La foire du Trône. 3. Exposition commerciale périodique. La Foire de Paris. Foire de Vic en Catalogne. 4. Fam., péjor. Lieu très bruyant, où règnent le désordre et la confusion. Qu’est-ce que c’est que cette foire? Faire la foire: se débaucher, faire la noce. Dictionnaire Hachette (1995). Dans tous les cas, il s’agit d’un grand marché se tenant à des dates fixes en un lieu donné, surtout en milieu rural et urbain comme le furent les foires aux bestiaux, foire de Beaucaire, foires de Champagne, foire de Leipzig, ou d’une grande réunion périodique ou des échantillons de marchandises diverses sont présentés au public. On note toujours l’existence d’un champ de foire (le forail): vaste esplanade où se tient une foire. Il existe aussi le facteur de périodicité qui amène à se différencier des Expositions comme la Foire de Bruxelles, de Lausanne, de Milan, de Paris. Enfin, c’est l’aspect fête qui ressort avec la foire comme Fête foraine périodique. Foire du Trône, de Neuilly. 13 La Foire aux vanités. Un Roman sans héros, Vanity Fair. A Novel without a Hero Roman de William Makepeace Thackeray Ici, c’est bien au sens familier qu’il faut entendre le mot : Lieu bruyant, où règne l'agitation. Quelle foire, cette réunion ! Foire d'empoigne. Faire la foire : s'enivrer; mener une vie dévergondée. 14 Théâtre de la Foire : Nom sous lequel on désigne les spectacles donnés aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans l'enclos des foires parisiennes (Saint-Germain, Saint-Laurent), par des troupes foraines formées à l'école de la Comédie-Italienne. Ces spectacles comprenaient des parodies de pièces classiques, des farces, des pantomimes, des comédies à couplets, d'où naîtra l'opéra-comique. Populaire et frondeur, le théâtre de la Foire fut, au XVIIIe siècle, le refuge de la fantaisie et de la variété. Le Sage, Piron, Favart, Sedaine lui fournirent des textes. 12 Pour l’Angleterre et l’Amérique (le monde anglo-saxon), le mot « fair » (qui correspond au mot français foire) et le mot « exhibition » sont tous deux utilisés sans distinction de sens et peuvent tous deux désigner de grandes Expositions, de grandes foires ou salons15. Il existe aussi l’emploi plus rarement du terme « Exposition » ou de « show » ou « world trade show »16. On remarque alors l’importance non plus pédagogique bien qu’elles le fussent pour le monde américain mais plutôt de grand spectacle et de moyen de faire du commerce en vendant son image d’entreprenariat en premier lieu. À ce titre, les origines françaises de cette pratique d’Exposition universelle et internationale remontent à la Foire du Trône mais aussi à la première Exposition nationale de François de Neufchâteau et des expositions de manufactures royales et de Chambre de commerce anglo-saxonne et de l’Europe centrale, … Cf. ANNEXE N° 8 POUR PLUS DE PRÉCISIONS. L’Exposition universelle de New York de 1876 = New-York Exhibition of 1876. L’Exposition universelle de New York de 1939 = New-York World’s Fair of 1939. 16 Dictionnaire Encyclopedia Britannica, 1999, p.660-664 Mot : Exposition- Exhibition- Fair - Show – World’s Fair - Le dictionnaire insiste surtout sur le phénomène commun de montrer pour vendre tout en imposant le caractère festif et commercial de l’Exposition. Quant au terme show, c’est bien la vision, la volonté de mettre à la vue, d’exhiber de mise en scène d’une puissance industrielle ou technologique aux yeux de tous à grand renfort publicitaire. 15 25 Tableau n° 1 : DES EXPOSITIONS, DES RÉVOLUTIONS, DES VALEURS EN TRANSFORMATION I. Révolutions Industrielles IV. Révolution médiatique touristique Exposition d’une savoir-faire communication Géopolitique Expérience architecturale urbanistique Exposition commerciale Fait colonial UNE EXPOSITION Des Révolutions… II. III. Révolutions culturelles Révolutions Techniques Universalité Pédagogie du savoir et du progrès. Arts Pacifisme Diplomatie À l’origine, la rencontre et la volonté de célébrer par un nouveau type de manifestation les fastes du progrès industriel du XIX ème siècle. PREMIÈRE FOIRE OU EXHIBITION DES PRODUITS DE MANUFACTURE EXPOSITION NATIONALE FRANÇAISES, ANGLAISES, DE L’EUROPE CENTRALE Il existe bien une prédominance des valeurs idéologiques adossées à ces Expositions, mais elles semblent relevées d’un concours de circonstance, de la maîtrise de l’économie de marché et des phénomènes endogènes et exogènes faisant apparaître des Nations souvent nouvellement industrieuses, nationales et en expansion territoriale à travers leurs colonies. 26 Des explications peuvent être apportées à partir de nos lectures principales et recensement d’articles universitaires récents comme… A. Révolution Industrielle et la mondialisation progressive de l’économie : - Exposition des richesses : Sur le modèle antique, une unité de temps et de lieu pour une démonstration de sa puissance économique. - Exposition commerciale : Une tentative de classification des produits, de rationalité industrielle mais aussi d’ouverture d’un marché national et la réalisation d’accord douanier et d’aménagement de droits douaniers à l’occasion de grandes foires ou de prémices d’expositions. - Le fait colonial : Avec plus ou moins de réussite et surtout des controverses, la géographie des États d’Europe s’étend audelà des océans et les cultures locales sont B. Révolution Culturelle : - Exposition culturelle, artistique et pédagogique : Émanciper le citoyen nouveau, aménager un espace de dialogue et de diffusion des idées. Valeurs révolutionnaires françaises notamment associé aux fastes du progrès libérant l’individu. L’exposition parisienne de 1855 instaure la pratique et l’exposition d’œuvre reconnu et après d’avant-garde, les artistes peuvent trouver des mécènes, des commandes et montrer leurs savoir-faire. Les courants artistiques, architecturaux, du mobilier urbain comme l’Art Déco se trouvent sublimés et entretenue par la tenue des Expositions. D’autres exemples sont possibles : le japonisme avec les estampes, ou l’orientalisme et ses influences. - Pacifisme et internationalité-universalité (R.I.): Le phénomène de trêve, de supériorité des esprits et des techniques sur la barbarie humaine. L’invitation des chefs d’États, la diplomatie en marche permet de compter ses alliés, ses ennemies ou de lier de nouveau partenariat. Les pavillons permettent aussi aux Nations de se parler, de montrer leurs identité et nouvelle légitimité après leurs créations et indépendance, de se détacher des Empires avec progressivité. L’Exposition universelle de 1867, l’Exposition aux trois congrès est un exemple avec l’Union postale universelle, le Congrès de la propriété littéraire et artistique et le Congrès international de la propriété industrielle et parfois à l’échelle nationale avec Milan 1906 et ses répercussions sur la société italienne et syndicats. - Exposition politique intérieure et extérieure : C’est l’exposition d’un régime, la présentation d’une volonté politique exacerbée parfois montrant un message à la nation, les rencontres diplomatiques et réception des têtes couronnées offrent aussi un message d’universalité et de société des Nations avant l’heure. Cf. les épisodes dreyfusards, tentative boulangiste, choix entre République ou Monarchie pour le France… C. Révolution des Techniques : - Exposition architecturale et levier urbanistique : Une mise en scène architecturale, urbaine, paysagère, une exposition d’une capitale dans le cadre d’une compétition naissante urbaine des grandes métropoles. Penser la ville par le paysage, par l’action des urbanistes qui choisissent le lieu de tenue de l’Exposition et se conséquences après-coup. L’exemple de Chicago 1893 est probant avec les travaux de D. Burhman. - L’Art Urbain. Une composition harmonieuse et utopiste. Les Expositions sont certainement le seul moyen au monde de réaliser des enclave/enclos/zone urbaine comme des utopies dégénérée, mais toutefois imposant une facilité d’action urbaine de par leur poids et action engagée. - Exposition expérimentale et technologique : On se sert des Expositions comme champs d’études et d’expérimentation dans le domaine architectural par exemple. Avec l’éphémère comme postulat. Les expérimentations technologiques des manufactures sont aussi présentées. D. Révolution médiatique : - Exposition d’un savoir faire organisationnel : Un enjeu pour les acteurs publics et privés qui montrent par l’organisation d’une exposition leur potentiel d’organiser et donc de gérer et produire une démonstration avantageuse. La recherche d’une légitimité du régime Républicain ou Impérial est aussi à prendre en compte, tout en observant la volonté de croire dans l’événement propice à tous et indicateur d’une capacité à organiser son pays, sa capitale et forces-vives du pays pour recevoir le monde. - La naissance de la compétition moderne entre les villes, accompagnement de la naissance du tourisme international. C’est un point majeur que nous développerons à travers la naissance du tourisme international en montagne puis dans le monde urbain à travers des Expositions de plus en plus médiatiques et offrant un faste panorama du monde (un résumé). Transports, équipement, bagage Louis Vuitton… - La fête foraine et les jeux de sociabilité issue de la rencontre des peuples. Parc forain pour l’exposition de Chicago 1893. Une ambiance Luna Par à partir des Expositions américaines. 27 ORIGINES DES PREMIÈRES EXPOSITIONS UNIVERSELLES - INTERNATIONALES ET NATIONALES. Par Patrice Ballester - 2002. ATTRIBUTS ET CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES MANIFESTATIONS FÊTE/CÉRÉMONIE RELIGIEUSE Procession Temple/exposition LES EXPOSITIONS DES ÉPOQUES MODERNES Franco-anglaise Accord diplomatique ANTIQUITÉ FÊTE/ CÉRÉMONIE MILITAIRE FÊTE/ CÉRÉMONIE MONARCHIQUE Entrée de ville Palais royal Composition musicale Naissance, mariage, anniversaire FÊTE BAROQUE Fête vénitienne Naissance du Cirque Le carnaval Monde chinois EXPÉRIMENTATION EN PUBLIC Montgolfière à Versailles - PACIFICATION/ SACRALISATION DES ESPACES PUBLICS LES GRANDES FOIRES DU MOYEN-ÂGE Paris, Provins, Hambourg, Francfort La Sensa à Venise Monde chinois - DÉMOCRATISATION DE L’ART / ARTISANAT MOYEN-ÂGE ÉPOQUE MODERNE CÉRÉMONIAL DES COMPAGNONS – SOCIÉTÉ SAVANTES / PHILOSOPHIQUES - ATTRIBUTS BÉNÉFIQUES DE L’ÉPHÉMÈRE (archi-urba.) - MUSÉIFICATION SALON ÉPHÉMÈRE Exposition d’œuvre d’art Salle de musée Salle d’exposition - PATRIMONIALISATION - PÉDAGOGIE / ENSEIGNEMENT /SCIENCE DE L’INGÉNIEUR ÉPOQUE CONTEMPORAINE FÊTE RÉVOLUTIONNAIRE – ROYALE – RÉPUBLICAINE – DE LA FÉDÉRATION – D’INDÉPENDANCE France – États-Unis RÉVOLUTION FRANÇAISE – NATIONALE POLITIQUE - SYMBOLE DE LA PUISSANCE ROYALE / UNITÉ RELIGIEUSE - DÉCOUVERTE SCIENTIFIQUE - ARCHITECTURE DES VILLES - RÉVOLUTION INDUSTRIELLE PRODUCTION NATIONALE / SENTIMENT NATIONAL Sources : L’ensemble des auteurs modernes et des thèses françaises portant sur les Expositions s’accordent pour rattacher nos Expositions à cette classification explicative et rappelle l’importance du substrat antérieur que les Expositions modernes doivent à ces anciennes pratiques. Toutes disposent d’une entrée en matière sur leur origine. D’après, POIRIER RENÉ, Des foires, des peuples, des Expositions, Paris, Plon, 1958 - BOUIN PIERRE, CHANUT CHRISTIAN PHILIPPE, Histoire française des foires et des Expositions universelles, Baudouin Edition de Nesle, Paris 1980 - DEMY ADOLPHE, Essai historique sur les Expositions universelles de Paris, Paris, A.Picard et Fils, 1907 - GEORGES BERGER HENRI, Les Expositions universelles internationales : leur passé, leur rôle actuel leur avenir, Paris, Rousseau, 1901 - GERAULT GEORGES, Les Expositions universelles au point de vue économique, Dijon, Imprimerie Sirodot-carré, 1901- LACOINTA FELIX, Les Expositions internationales universelles ou spéciales au point de vue du droit, Paris, Rousseau, 1896 - PECARD MAURICE, Les Expositions internationales au point de vue économique et social particulièrement en France, Paris, Edition V.Girard et Brière, 1901 - BOUTIER Robert-Henri, Sur l’histoire économique de la France médiévale, la route, le fleuve, la foire, Aldeshot, 1991, Variorum - RUSKIN John, Les pierres de Venise, Hermann, 1986. - LEMAIRE Gérard Georges, Histoire des salons de Paris, 2000, Klinnckseieck Etudes [« Pourquoi le salon fut-il si important » p.25] – HASSERL Francis, Le Musée éphémère, Paris, Gallimard, 2000– VALLET, ODON, Une autre histoire des religions Le Sacre des pouvoirs, paris, Découverte Gallimard, 2000[L’exemple sur l’Empereur Chinois et son exposition comme magnificence] - SIMIAN, CHARLES, François de Neufchâteau et les expositions, Paris, A. Ghio, 188 PARIS, CAPITALE DES EXPOSITIONS NATIONALES, INTERNATIONALES ET UNIVERSELLES. Par Patrice Ballester - 2002. ILLUSTRATIONS DES EXPOSITIONS NATIONALES FRANÇAISES CHRONOLOGIE ET CARACTÉRISTIQUE DES EXPOSITIONS NATIONALES FRANÇAISES Après la réussite de la première Exposition nationale de 1798, la France décide d’organiser d’autres manifestations de même type, à plus ou moins à intervalle régulier. Ces premières Expositions nationales françaises sont un exemple pour toute l’Europe à travers leur objet, ambition et déroulement à Paris, une capitale européenne (a), voulant se montrer sous un jour nouveau par la communication (b), remobiliser les forcesvives de la nation après la période de la Terreur (c), impliquant la réunion des savoir-faire de tout un pays (d), avec un règlement (e), sur un espace public symbolique (f), permettant la création de préfabriqués pour les exposants (g) et s’intégrant dans un patrimoine-architecture symbolique faisant de l’idée de la Nation un élément déterminant de l’ambiance urbaine et des espaces d’exposition choisis. Après 1798 et l’œuvre de François de Neufchâteau, une série d’expositions nationales s’impose à la France en 1801, 1802, 1806, 1819, 1823, 1827, 1834, 1839, 1844 et 1849. Les deux dernières expositions de 1844 et 1849 connurent un grand succès et l’Angleterre, jalouse de la réussite française, imposa par le rôle du Prince Albert, de sa Chambre du Commerce et de société savante le fait de réaliser une grande manifestation, une exhibition internationale et universelle par la production et les objets présentés que l’on appelle communément la première Exposition universelle à Londres de 1851 ouverte aux Nations étrangères. 29 ANNÉE DURÉE NOMBRE D’ EXPOSANTS EMPLACEMENT 1798 3 jours 110 Champs de Mars 1801 6 jours 220 Cour du Louvre 1802 7 jours 540 Cour du Louvre 1806 24 jours 1422 Esplanade des Invalides 1819 35 jours 1662 Galeries du Louvre 1823 50 jours 1642 Galeries du Louvre 1827 62 jours 1695 Galerie et Cour du Louvre 1834 60 jours 2447 Place de la Concorde 1839 60 jours 3382 Champs-Élysées 1844 60 jours 3693 Champs-Élysées 1849 6 mois 4542 Champs-Élysées Régularité 5/6 ans en moyenne. Période mixte Été/printemps Patriotisme économique et succès : la croissance du nombre d’exposants en relation avec une économie florissante. Lieux prestigieux, espaces symboliques de la Monarchie, République et Empire. SIGNIFICATION SYMBOLE APPORT Le redressement d’une nation sur le lieu symbolique de la Révolution Française. Le Louvre comme lieu de l’exposition et donc comme symbolique d’une nouvelle étape et destinée pour la République par l’intermédiaire d’un anniversaire. Création d’une société de gestion ad hoc. La cour du Louvre est trop petite, on décide d’installer l’exposition s sur l’Esplanade des Invalides. Le Louvre redevient avec la Monarchie le lieu de l’exposition nationale. Pérennisation du Louvre et périodisation des expositions. Obligation à cause du nombre d’exposants de construire dans la Cour du Louvre un bâtiment éphémère prestigieux. Un lieu symbolique démontrant que la concorde est possible entre les français et qu’une exposition peut être tenue en ce lieu. Les Champs et le carré Marigny sont choisit par les membres de la société d’exploitation pour permettre une meilleure circulation des visiteurs le long d’une avenue appelée à se développer rapidement. Les Champs offrent une scénographie urbaine qui attire encore plus d’exposants et de visiteurs. Les expositions deviennent une véritable instituions et rendez-vous attendu de tous. Continuité territoriale et une politique des Expositions. Aucun changement de régime n’a mis fin aux Expositions parisiennes, phénomène de réinterprétation par rapports à leurs valeurs et intentions finales économiques et culturels. Source : d’après, PICARD Alfred, Le bilan d’un siècle 1801-1900, l’Exposition universelle et internationale à Paris, Paris, 1906, Amont, Vol I. (introduction) – des numéros de L’Illustration, dont celui de juin 1900 - SIMON Jules, Exposition Universelle de 1878, Rapports du jury international, introduction, pp.1-57. - DE PLINVAL-SAGUES, Raymond, Bibliographie des Expositions universelles et commerciales en France depuis l’origine jusqu’à 1867, Paris, INTD et Conservatoire Nationale des Arts et Métiers (édition 1959) et 2006 (Échelle de Jacob), 237 p. - L’Exposition nationale de 1801 C’est au Louvre que l’Exposition se tient, dans la cours du Palais alors appelé par les autorités « Palais National des Arts et des Sciences ». C’est Chalgrin, architecte de l’Administration qui construit dans la cour du Palais le bâtiment éphémère, cents quatre portiques à colonnes imitations marbre. Pour cette deuxième Exposition, on tenta de réunir les Beaux-arts et l’Industrie, mais les organisateurs échouèrent se voyant confronté à une protestation unanime des artistes indignés d’être associés à des fabricants. Cette deuxième Exposition fut comme la première, elle est associée à l’anniversaire de la République, elle dura six jours avec deux cents vingt industriels venus de trentehuit départements. Soixante-dix-sept obtinrent des récompenses dont dix-neuf médailles en or et vingt-huit en argent, quant aux autres ils reçurent une mention honorable. Sa valeur industrielle fut parfois critiquée et on retient le décorum éphémère et son emplacement, le Louvre, ainsi que la volonté de remettre en avant les manufactures et production de luxe pour Paris et la France. - 1802 créations de la Société pour l’encouragement de l’Industrie nationale et l’Exposition nationale de 1802 C’est l’année de la troisième Exposition à Paris et de la création de la Société française sur le même modèle que la société créée par Shipley en 1756. Elle a pour présidence le scientifique Chaptal. La société, en charge maintenant de l’Exposition s’empresse d’organiser la même année la troisième Exposition nationale. Comme la précédente, elle se tint sous des portiques élevés autour de la cour du Louvre. Quelques objets étaient aussi exposés dans les salles de l’Institut. C’est à cette Exposition où l’on vit apparaître pour la première fois l’industrie chimique résultats des découvertes récentes de Berthollet Chaptal et Moreau. L’Exposition dura sept jours et compta cinq cent quarante exposants représentant soixante-treize départements. Plus de cent cinquante et une médailles sont distribuées ce qui est un record jusqu’alors et même par rapport aux autres Expositions anglaises dont trente-huit en or. Au centre de la place on avait dressé une reproduction en terre cuite du monument de Lysicrate, connu sous le nom de Lanterne de Démosthène faisant face aux cent portiques qui présentait les exposants. - L’Exposition nationale de 1806 La quatrième Exposition nationale eu lieu en 1806 ; elle resta ouverte du 25 septembre au 19 octobre (vingt-quatre jours). Pour la première fois, on lui accorde un crédit de plus 60.000 francs. Elle se tient cette fois-ci sur l’esplanade des Invalides où l’on avait élevé cent vingt-quatre portiques. Au centre de l’esplanade se trouvait une fontaine sur laquelle on avait placé le lion de Saint-Marc apporté de Venise. On avait mis en outre à la disposition des exposants un grand nombre de salles de l’administration des Ponts et Chaussées et de l’ancienne École polytechnique dont les bâtiments étaient voisins. L’exposition comptait mille quatre cent vingt-deux exposants représentant cent quatre départements français et toutes les principales villes de la France dont les frontières dépassaient alors le Rhin et les Alpes. Les récompenses décernées à cette quatrième Exposition de Paris sont de cinq cent soixante et onze dont cinquante quatre médailles d’or. En tout plus de trois cents médailles furent décernées et plus de trois cent soixante-dix mentions honorables. - - L’Exposition Nationale de 1823 C’est la sixième Exposition nationale de France. Elle ouvrit le 25 août et dura cinquante jours. Elle se tient comme la précédente dans la salle de la galerie du Louvre. Il y eu mille six cent quarante-deux exposants, six cents récompenses dont soixante-quinze médailles d’or. - L’Exposition Nationale de 1827 C’est la dernière de la restauration sous le règne de Charles X. Elle ouvrit le 1er août et dura soixante-deux jours. Les galeries du Louvre étant occupées par des peintures et autres objets du musée, l’exposition a dû chercher un autre emplacement. On construisit alors dans la cour une galerie spéciale, composée de quatre pavillons dessinés par l’architecte Dejolly. Cette Exposition se distinguait surtout par des stands sur l’apprêtage des laines et l’élevage des vers à soie. Il y avait seize cent quatre-vingt quinze exposants et les récompenses, distribuées toujours dans la salle du Trône et sous la présidence du Roi furent au nombre de six cent quarante neuf dont quarante-sept médailles en or. - L’Exposition Industrielle Nationale de 1839 L’Exposition s’ouvrit le 1er mai 1839 et dura comme la précédente soixante jours. Elle eut cette fois-ci sur le carré Marigny aux Champs-Élysées où l’on construisit un vaste bâtiment d’une superficie de près de 12.000 mètres carrés et comme pour la dernière Exposition ce furent les machines à vapeur qui eurent la vedette. Pour la première fois, le grand nombre d’exposants, plus de trois mille trois cent quatre-vingt-deux et les produits très divers amenèrent les organisateurs à penser différemment le bâtiment et de créer plus de huit sections de classification des produits. On décerna en tout plus de mille trois cent cinq récompenses dont cent deux médailles d’or. - L’Exposition Nationale de 1844 Ce fut la dernière de la monarchie de juillet, la dixième et ouvrit le 1er mai pour soixante jours. Comme les précédentes, elle avait comme emplacement le carré des fêtes aux Champs-Élysées. Il y eu en tout trois mille neuf cent soixante-trois exposants et mille deux cent cinquante-trois récompenses dont cent trente-huit médailles d’or. L’Exposition nationale de Paris de 1849, bâtiment éphémére, symbole de la Nation. Vue à vol d’oiseau. PICARD, Alfred, L’Exposition de Paris 1900, le Bilan d’un siècle, 1900, CGE-RF, p.15. L’Exposition nationale de 1819 : Entre 1806 et 1819, les troubles répétés entraînèrent le pays à nouveau à la faillite et la ruine, impossible d’organiser une nouvelle Exposition. Il fallut attendre la Restauration. C’est l’ordonnance du 15 janvier 1819 qui décida que des Expositions périodiques de l’Industrie auraient lieu à des intervalles ne dépassant pas quatre années. On fit aussi le lien entre Industrie et Arts. On décida par une ordonnance du 9 avril 1819 qu’à l’occasion des Expositions de l’industrie serait décerné aussi des récompenses aux exposants artistes, savants, ingénieurs, contremaîtres et même simple ouvriers (proposés par un jury de sept manufacturiers nommés dans chaque département par le préfet). À cette époque, les Expositions des Beaux-arts qui étaient annuelles sous la Révolution et biennales sous l’Empire n’avaient lieu que tous les deux ou trois ans. Cette cinquième exposition eut lieu au Louvre récemment achevées dans vingt-huit salles et galeries. L’objectif était d’accueillir les exposants dans le plus magnifique des palais d’Europe qui retrouve son faste d’antan. Elle ouvrit le 25 août, jour de la fête du Roi et resta ouverte pendante trente-cinq jours et ferma le 30 septembre. L’Exposition compta mille six cent soixante-deux exposants. On y vit pour la première fois des applications industrielles chimique et deux machines à vapeur en action. La distribution des récompenses eut lieu le 26 octobre dans la salle du trône et sous la présidence du roi. On y décerna huit cent dix-neuf récompenses dont quatre-vingt-dix médailles d’or. L’Exposition Nationale de 1849 Plus vaste encore que les deux dernières Expositions nationales, l’Exposition de 1849 se tient sur le grand carré des Champs-Élysées et sur une surface de 22.000 mètres carrés. Elle dura pour la première fois six mois à partir du 1 er juin. L’Assemblée Nationale vota un crédit de 600.000 francs et pour la première fois dans les Expositions de Paris, l’agriculture y fut représentée. De plus les colonies françaises et surtout l’Algérie y furent d’une façon plus complète qu’auparavant. Au plan scénographique, cette Exposition fut beaucoup critiquée ; les installations intérieures étaient désordonnées et les objets y étaient très serrés ce qui fait que l’on ne pouvait tous les voir d’un coup d’œil en passant devant les stands. On y fit aussi des corniches en plâtre mais ceci de manière à donner l’apparence de ciselure et des poutres en sapin étaient couvertes de papier afin de leur donner l’aspect du chêne. Son titre initial était «L’Exposition de produits de l’industrie française » qui devient «L’Exposition des produits agricoles et industriels». On compta au Palais des Champs-Élysées quatre mille cinq cent quarante-deux exposants, deux mille sept cent trente-huit récompenses furent décernées, dont cent quarante trois médailles d’or. Cette Exposition est un tournant dans la pratique car l’Angleterre retient son succès, ses dimensions et la capacité de la France à pouvoir organiser ce type d’événement à son profit et pour sa communication. La concurrence entre les deux nations industrieuses prend des allures de compétition industrielle et culturelle tout en pensant au futur aménagement nécessaire pour adapter la ville industrielle aux nouveaux défis de la 30 (cf. les aménagements de Paxton et Haussmann à venir). fin du XIXe siècle LES PRINCIPALES EXPOSITIONS NATIONALES, INDUSTRIELLES EN EUROPE. Par Patrice Ballester - 2002. (Chronologie – liste) Reste de l’Europe et monde ALLEMAGNE PAYS-BAS (Alors Hollande et future ESPAGNE ITALIE PORTUGAL Belgique) , ÉTATS-UNIS. - Stockholm : 1823, 1834, 1840, 1847. - Munich : 1818, 1819, - Gand : 1820 - Madrid : 1827, - Turin : 1829, - Tournay : 1824 1827, 1834, 1835. 1828, 1831, 1841, 1832, 1838, 1844, - Vienne : 1835, 1839, 1845. - Harlem : 1825 1845 (grande expos 1845, 1850. 1850. - Klagenfurt : 1838 - Bruxelles : 1830, 1835, de plus de mille - Saint-Pétersbourg : 1829, 1831. - Dresde : 1824, 1826, - Moscou : 1845 - Kazan : 1845 exposants) 1841, 1847, 1848. 1840, 1845, 1850.. - Berne : 1843, 1845, 1848 - Zurich : 1847 - New-York : 1790 ? - Berlin : 1827, 1842, 1844. 1828. - Cincinnati : 1807 - Leipzig : 1837, 1844, 1845. - Baltimore : 1807 ---------- - Grandes foires de Nijni-Novgorod - Barcelone : 1850/1877/1880 1831, 1834, 1837, ----- - Lausanne : 1839 - Saint-Gall : 1843 - Florence : 1844 - Buffalo : 1824 - Nuremberg : 1840. - San-Francisco : 1845 - Mayence : 1842 - Washington: 1846 - Hambourg (périodique). - Bazar / foire de Tantah en Égypte. - Japon et Chine, des tentatives fin XIXème siècle. 31 - Lucques : 1844 - Gênes : 1846 1848. - Lisbonne : 1844, 1849. - Trieste : 1840, 1842. 1808, PARIS, CAPITALE DES EXPOSITIONS NATIONALES, INTERNATIONALES ET UNIVERSELLES. Par Patrice Ballester - 2002. (1/4) a b - a/Rapport officiel de l’Exposition universelle de 1855 – illustration. Les Champs-Élysées, le palais de l’Industrie et ses dépendances. - b/Illustration magazine - l’Exposition universelle de 1867 – illustration. Champs-de-Mars et Seine. - c/Rapport officiel de l’Exposition universelle de 1878 – illustration FOUGÈRE. Colline du Trocadéro et Champs-de-Mars. Panorama des palais et Seine. c 32 PARIS, CAPITALE DES EXPOSITIONS NATIONALES, INTERNATIONALES ET UNIVERSELLES. Par Patrice Ballester - 2002. (2/4) - Vue artistique de l’Exposition universelle de 1889 (Haut) Trocadéro, Champs-de-mars, Seine. - Plan illustré de l’Exposition universelle de 1900. (Gauche.1) Trocadéro, Champs-de-mars, Seine. - Plan officiel du guide de l’Exposition internationale des Art Décoratifs de 1925.(G2) Trocadéro, Champs-de-mars, Seine. - Plan illustré d’un guide GL de l’Exposition coloniale de 1931. (G3 haut) Vincennes et alentours. - Plan officiel du guide de l’Exposition internationale de 1937. (G4 bas) Trocadéro, Champs-de-mars, Seine. Localisation, urbanisme et mise en scène - en récit de la ville de Paris à travers les Expositions universelles et internationales. Dans un premier temps, c’est bien Paris qui monopolisent la réalisation d’Expositions universelles et internationales en tout genre. À l’échelle de la France, point de salut sans la capitale malgré des villes comme Lyon, Marseille ou bien des régions houillères du nord de la France au contact avec le Benelux. Il existe une évocation et une réalité du centralisme parisien. Par contre, le choix de l’implantation des Expositions - en périphérie parfois - le réemploi des terrains et des 33 urbain avec la Seine, la colline de matériaux des anciens bâtiments sont toujours un sujet polémique, comme l’architecture et la reconfiguration du paysage Chaillot, le Trocadéro, Champs-de-mars comme valeur-sites classiques, hormis pour l’Exposition coloniale 1931 et une implantation à Vincennes. PARIS, CAPITALE DES EXPOSITIONS NATIONALES, INTERNATIONALES ET UNIVERSELLES. Par Patrice Ballester - 2002. (3/4) ESPACE PUBLIC-ARCHITECTURE SYMBOLIQUE ET FORME-GÉOGRAPHIE URBAINE : INVALIDES - CHAMPS-DE-MARS - COLLINE DE CHAILLOT. Morceaux d’une île depuis rattachée à la rive gauche de Paris au début des années 1770, champs inondables et lieux de stockage de bois, une triperie, le futur Champs-de-Mars est généralement perçu à la fois comme une zone inondable, mais aussi une zone très importante de logistique pour Paris avec comme infrastructure principale l’école Militaire et son aménagement du Champs-de-Mars achevé aux alentours de 1780. Entre nouveau système hydraulique, chemins des vaches et zone longtemps restée rurale, l’implantation de l’hôtel des Invalides à la fin du XVIIème siècle impose la création tout autour du bâtiment et du XVIII ème siècle d’un petit hameau avec une chapelle, puis d’une église. L’urbanisation du futur quartier de Paris commence à se réaliser le long des rues Saint-Dominique et de Grenelle qui s’urbanise progressivement entre 1850 et 1900. Un espace public symbolique à l’échelle national s’édifie : l’hôtel des Invalides et son esplanade, l’École Militaire et la Seine englobe un espace : le Champs-de-Mars. Tout au long des deux siècles d’existence de cet espace urbain majeur pour la capitale, des projets architecturaux symboliques, nationaux et de renommées à l’échelle internationale se proposent dont notamment le plus connu, inachevé et toujours rappelé : « Le Palais du Roi de Rome » sur la colline de Chaillot avec un mur-surface bâti monumental complétant les installations avec en l’occurrence le Palais des Archives, de l’Université et des Beaux-arts (rive gauche - réalisation partielle entre 1812 et 1815). Une analyse des formes urbaines en relation avec l’art urbain et l’idéologie nationale + prestige national s’imposera pour une recherche en doctorat sur Barcelone aussi, ainsi que la nécessaire prise en compte des évolutions du parcellaire et de la mémoire des formes urbaines, des infrastructures et du palimpseste urbain. (Haut-gauche) : Plan perspectif de l'École royale militaire et du Champ de Mars avec ses environs. Levé et dessiné par de Lespinasse, dessin, 1804. (Haut-milieu) : Plan général du Champ de Mars et du nouveau cirque où la nation française a prêté le serment fédératif sur l'Autel de la patrie le 14 juillet 1790, jour de l'anniversaires de la prise de la Bastille : Meusnier, Gaucher, Charles-Étienne estampe, 1804. (Haut-droit) : Plan de masse des aménagements du Champs-de-Mars, projet dessiné École Française de Rome, 1804. (Bas-gauche) : Vue depuis la colline du Trocadéro du Palais du Roi de Rome. Bibliothèque historique de la ville de Paris, 1804. (Bas-milieu) : Vue d’ensemble de l’Exposition Universelle de Paris de 1867 inscrite dans le parcellaire parisien, guide d’exposition et carte municipale. (Bas-droite) : Le palais Omnibus continu elliptique bâtit sur un seul niveau pour aider à la circulation des visiteurs et à la classification des34 objets. (BNF), 1867, plan officiel. PARIS, CAPITALE DES EXPOSITIONS NATIONALES, INTERNATIONALES ET UNIVERSELLES. Par Patrice Ballester - 2002. (4/4) LES PAYSAGES DU PROGRÈS - Vue de L’Exposition Universelle de 1867, esquisse. Édouard Manet (1832-1883) – Galerie nationale d’Olso. Avec «Le point de vue de l'Exposition Universelle 1867», Édouard Manet nous propose une étude inachevée de l’Exposition universelle de 1867, un événement représentant les fastes du progrès industriel et les avancées de la France. La manifestation se tient sur le Champs-de-Mars à Paris, à partir du 1er avril jusqu’au 31 octobre de la même année. La peinture semble avoir été commencée au début de l'été de 1867, mais elle fut rapidement laissée de côté par Manet. C’est tout un paradoxe et un enseignement que cette œuvre du peintre Manet nous propose. Il se voit refuser d’exposer à l’intérieur de l’enceinte ses peintures, rejetées par le comité de l'Exposition, celui-ci organise alors une «contre-exposition» dans un pavillon privé, adjacent au Champs-de-Mars sur l'avenue d'Alma entre le 22 et 24 mai. La composition de Manet se présente sur un support en bois avec une toile fine, il représente un paysage général de l’espace de l’Exposition universelle, un point de vue typique pour l’époque depuis le Trocadéro de l'autre côté de la Seine. On reconnaît très bien les bâtiments principaux de l’Exposition, le palais de l’Industrie sphérique, les jardins, la circulation des visiteurs à travers les jardins, le pont d’Alma. Manet, connaît très bien ce paysage, car son atelier est situé au 81 rue Guyot, juste derrière la place de l’Etoile. D’un côté envieux de pouvoir participer à l’Exposition, il réalise une contre-exposition suite au refus des organisateurs. Cette anecdote nous montre que cette manifestation compte beaucoup pour la société et les corps créatifs de l’époque, accapare les pensées et les ambitions des artistes, celle-ci met en scène et en récit un grand nombre des éléments du paysages urbains de Paris. Entre un préliminaire de croquis, une ébauche, un dessin, une sorte de repérage, différentes parties de la toile ne sont pas totalement travaillées à travers une réalisation de l’œuvre relativement courte et s’adaptant ou s’incorporant aux attributs de l’éphémère de la fête géante. Quant aux détails, ils sont plus ou moins travaillés de avec moins de précision dans un sens droite-gauche. Il reste une fluidité de l’œuvre, une sorte de cliché photographique bien connu de l’époque sur le même thème de l’Exposition. La toile semble avoir été travaillé rapidement, retravaillé avec des lavages et raclages par l'artiste peut être détecté dans la ligne d'horizon. La peinture reste un document unique d’un contemporain et grand peintre avec un panel de couleur limité, montrant une ville en mouvement par à la fois une rapidité d’exécution, les attributs de l’éphémère de la manifestation et le souci des détails du mobilier urbain, jardin, habillement - vestimentaire - de l’époque. 35 Cf. MAINARDI, Patricia (1980), «Edouard Manet’s View of the Universal Exposition of 1867», in Arts Magazine, n°54 - 5, January 1980, pp.108-115. Il reste un élément majeur à mettre en avant dans ce mémoire, la capacité à intégrer notre objet d’étude géographique, les Expositions, dans une chronologie de ces méga-événements. Une tentative de classification des Expositions est proposée dans ce mémoire, elle est imparfaite et trouvera la critique, mais elle s’appuie sur la liste officielle du BIE à la forte culture anglo-saxonne. Néanmoins, nous avons pu prendre en compte différentes sources. À ce titre, j’ai proposé un essai chronologique établi à partir de différentes références(17) dans mon annexe n° 8 du projet d’étude avancé en milieu de cette année de recherche à partir de nombreux ouvrages, catalogues, règlement, institution et Internet. Dans un souci de classification dans le temps et l’espace concernant les Expositions, une chronologie détaillée de celles-ci s’impose. Tout ouvrage plus ou moins bien construit, possède à la fin de sa réflexion, une annexe chronologique indicative des Expositions ayant eu lieu sur les différents continents. Il faut une chronologie adéquate par la nature des Expositions et période étudiée. Ceci nous permettra de mieux cerner la complexité, même aujourd’hui, d’une classification adéquate. De plus, nous posséderons une liste à peu près complète des villes participantes. Les erreurs les plus courantes sont les Expositions universelles classées en expositions internationales et réciproquement. N’oublions pas que pour le grand public, il n’a existé de tout temps que des Expositions universelles ou internationales. Rentrer dans les particularismes de chaque Exposition n’est pas l’intérêt majeur que recherchent les visiteurs. Les Expositions internationales, qu’elles fussent spécialisées ou universelles, présentent la particularité de n'avoir jamais donné à leur public, un semblant d'homogénéité et de cohérence. Jusqu’en 1928, aucune réglementation internationale ne prévalait sur les cycles d’apparition et de nature des Expositions. Il a fallut la mobilisation des nations industrielles et l’apparition du BIE pour trouver une logique et un ordonnancement adéquats de règles préétablies, ceci en matière de type d’Expositions et de fréquence. Nous avons choisi de retenir uniquement les expositions dites internationales et universelles avec un point de départ provenant de Londres 1851 disposants du nombre de visiteurs, de la présentation de produits (exposants) et de la surface de l’Exposition pour un cadre d’analyse géographique. 17. Voir annexe 8 du projet d’étude avancé et liste des ouvrages généraux précédemment cités. Chronologie des Expositions avant 1756 : les ancêtres des Expositions à l’époque antique, médiévale, moderne (Varia). Chronologie des Expositions industrielles, nationales, internationales, des Beaux-arts et arts décoratifs de 1756 à 1850 (BIE-CNAM). Chronologie des Expositions nationales de 1883 à 1967 (Rapport de l’Exposition universelle de 1900, Paris). Chronologie des Expositions binationales, chronologie des Expositions de 1851 à 2005 (La page internet française des Expositions universelles).Chronologie des Expositions à caractère international, chronologie des Expositions internationales spécialisées, chronologie des Expositions spéciales et spécialisées (BIE- Archives). CLASSEMENTS DES EXPOSITIONS ET TYPES D’ÉVOLUTIONS D’UNE PRATIQUE. Par Patrice Ballester - 2002. - Villes : expositions à caractère Une Exposition universelle et généralement internationale : Est décrété qu’une exposition est universelle, uniquement si les efforts du pays et de la ville d’accueil sont assez conséquents pour : Accueillir le plus de monde possible de visiteurs Accueillir plus de la moitié des pays et nations officiellement reconnus dans le monde (obligatoirement France, Grande-Bretagne, Allemagne, États-Unis) Posséder un bon nombre de pavillons Un règlement de participation et concours bien défini La construction des pavillons à la charge ou non des pays exposants Une diversification d’architecture monumentale La présence de l’ensemble des moyens de production et de fabrique d’objets industrieux, agricoles et artistiques novateurs pour l’époque Un relais mondial dans la presse A la fin de l’Exposition, un satisfecit général des nations et participants, des critiques élogieuses conférant le titre universel par une espèce de « commune renommée » à l’Exposition et ville d’accueil. - Une Exposition internationale : A un degré moindre, l’ensemble des caractéristiques précédentes L’invitation lancée aux pays amis (lui confère le titre «d’international ») Un accueil et une construction des pavillons par le pays d’accueil ou le pays invité. Généralement le dernier cas jusqu’en les années 1950. Mais une Exposition internationale peut parfois devenir universelle si celle-ci a dépassé sa renommée dans la presse mondiale, par son organisation et sa réussite rencontrée auprès des participants avec un rehaussement de la liste des produits présentés. Exemple : l’Exposition Maritime Industrielle de 1888 à Barcelone devenue universelle en Espagne et en Europe (la presse comme relais de sa réussite et la volonté de proposer une universalité des produits à travers les exposants : requalification et nouveau recensement du BIE). L’exposition a pour but de faire rentrer l’Espagne par le biais de la Catalogne dans le concert des nations industrielles. - Exposition nationale ou binationale : Reconnue par le pays où se tient l’Exposition A l’occasion d’une fête nationale ou internationale concernant plus généralement la ville d’accueil, thème, historique de l’organisation Produits régionaux et nationaux présents de tout type Présence sur le site de quelques bâtiments d’accueil Présence majoritaire au ¾ des citoyens du pays comme visiteurs et exposants - Exposition horticole internationale : (un aspect paysager important) Relative à la culture des jardins Invitation des pays participants Réalisation de jardins mondiaux Attribution de prix - Foire, exposition industrielle (de 1816 à 1851) : De l’antiquité à 1851 Lieu de rencontres, d’échanges et de ventes de marchandises, produits manufacturés international, universel* Londres 1851 Paris 1855 Londres 1862 Paris 1867 Vienne 1873 Philadelphie 1876 Pairs 1878 Barcelone 1880 Barcelone 1888 Paris 1889 Chicago 1893 Bruxelles 1897 Paris 1900 Saint Denis 1904 Liège 1905 Milan 1906 Bruxelles 1910 Gand 1913 San Francisco 1915 Paris 1925 Barcelone 1929 Paris 1931 Chicago 1933-34 Bruxelles 1935 Paris 1937 New York 1939-40 Bruxelles 958 Seattle 1962 New York 1964-65 Montréal 1967 San Antonio 1968 Osaka 1970 Spokane 1974 Knoxville 1982 New Orléans 1984 Vancouver 1986 Brisbane 1988 Séville 1992 Superficies des Nombre Nombre de visiteurs expositions d’Exposants 6.039.195 5.162.330 6.096.617 6.805.969 7.254.637 10.165.000 16.032.725 1.330.000 2.300.000 32.350.297 27.529.400 6.000.000 48.130.300 19.694.855 7.000.000 7.500.000 13.000.000 9.503.419 19.000.000 16.000.000 7.000.000 33.489.902 38.872.000 20.000.000 34.000.000 44.955.997 41.454.412 9.000.000 51.607.307 50.860.801 5.000.000 64.218.770 5.187.826 11.127.786 7.300.000 20.000.000 18.500.000 41.000.000 10,4 ha 15,2 ha 12,5 ha 68,7 ha 233 ha 115 ha 75 ha 10 ha 46,5 ha 96 ha 290 ha 36 ha 120 ha 500 ha 70 ha 100 ha 90 ha 50 ha 257 ha 57 ha 118 ha 202 ha 170 ha 125 ha 105 ha 500 ha 200 ha 200 ha 262 ha 400 ha 200 ha 330 ha 180 ha 200 ha 90 ha 100 ha 120 ha 215 ha 14.000 24.000 28.700 52.200 42.000 30.000 52.800 9.000 12.900 61.720 100.000 83.000 40.000 17.000 12.630 23.000 30.000 20.000 11.000 11.000 10.000 500 7.000 Pour la superficie des zones d’accueil des Expositions, trois constates sont à rappelés. Tout d’abord, une augmentation non négligeable des surfaces d’accueil jusqu’aux années 1950. Une stabilisation jusqu’à 200 hectares est constatée. Néanmoins une analyse fine doit prendre en compte la place des parcs paysagers créés pour l’occasion. Deuxièmement, les États-Unis font bande à part avec des superficies de plus de 500 hectares pour Saint-Louis 1904 ou New York 19391940. L’accaparation de l’espace, le wilderness/la forte croissance métrique des villes et les grandes campagnes environnantes américaines sont un élément d’explication. Enfin, tous ces chiffres ne veulent pas dire grand chose car jusque dans les années 1950-1960, la plupart des zones aménagées sont détruites ou laissées à l’abandon. Plus pertinent serait de répertorier le nombre « d’hectares utiles et réaménagés » après l’Exposition. Quant au nombre d’exposants répertoriés et comptabilisés dans ce tableau, il est plus parlant dans sa qualité que quantité. Toute entreprise de rang nationale se devait de participer aux Expositions. Grandes ou moyennes, le passage de la Manche ou de l’Atlantique devait être fait pour sa propre publicité et donc sa volonté d’étendre son marché. Un nombre important de recherches en langue anglaise a été conduit sur ce sujet. Si un nombre exceptionnel d’exposants a pu être recensé dans les tout premiers temps (plus de 20.000, 30.000), aujourd’hui, leur nombre est moindre et le terme même d’exposants recouvre un autre sens, une autre fonction et se décline à travers les grands groupes et leurs service marketing-communication. Les archives du B.I.E. ou parfois les ouvrages dans leur majorité nous permettent de savoir quelle est la nature de ces visiteurs, tant sociale que de provenance territoriale. À l’époque, comme de nos jours, on a toujours recensé les visiteurs locaux, nationaux, internationaux ou d’autres continents. Parfois, les Expositions comme de nos jours sont ouvertes au public gratuitement, les billets peuvent s’échanger ou bien l’entrée illicite est toujours possible. Il est nécessaire de se référer aux oui dires de la presse de l’époque pour arriver à quelques conclusions sur le panel varié ou non des visiteurs. Quant aux couches de la population touchée, leur catégorie sociale, comme participantes à la manifestation, il est facile à partir des rapports officiels et de la presse d’avancer des tendances. Le prix du billet peut être une indication, mais la longue durée de l’Exposition universelle (6 mois environ) permet de faire des économies, et la facilité d’entrer sans ticket les jours de fête nationale, fériés ou de grande affluence, rendent une autre signification sur les comptages et les entrées, à savoir : un événement populaire et une large diffusion dans toutes les couches de la société jusqu’à dans les années 1980. Il reste que ces méga-événements sont une expression du tourisme de masse naissant, une manifestation de masse imposant la gestion d’un grand nombre de visiteurs, jamais connu jusqu’alors. Seule les fêtes religieuses ou pèlerinages en Inde peuvent se vanter d’attirer autant de personne. Pour Paris 1900, les billets à multiples entrées, les faux décomptes n’empêchent que la manifestation a accueilli autant d’habitant du pays, la France, voire plus. À partir des années 1920, les décomptés sont plus précis à la demande du B.I.E. mais les entrées sont moins nombreuses sauf pour l’Amérique et l’Asie, le record actuellement avec Osaka.  La classification des Expositions de 1928 à 1972 par le BIE : LES DERNIÈRES EXPOSITIONS DU B.I.E. 1. Les Expositions générales de première catégorie, dites Expositions universelles : Chaque Exposition est associée à un thème large. Chaque pays y construit son propre pavillon. Quant à l’Exposition, elle ne peut être répétée avant 15 ans. Sa durée maximale est de 6 mois. Le tout, conformément à son thème, il est dit que l’exposition est universelle lorsque son thème englobe le plus d’activités humaines. 2. Les Expositions générales de deuxième catégorie, dites Expositions internationales : Celles-ci détiennent un thème spécialisé. Les pavillons sont construits par le pays hôte. Elle ne peut se répéter qu’après 3 ans. On dit alors qu’une exposition est internationale lorsque tous les pays sont invités à y participer. La présence d’une majorité d’entre elles ou une partie au moins, lui confère alors le titre. 3. Les Expositions spéciales :  Sont des Expositions spéciales : - les Expositions horticoles internationales (Floralies)  La sur classification expositions de 1928 à 1972 par le BIE : - les Expositions les moyens dedes transport - les Expositions sur la nature et les éléments Une durée généralement de trois mois, avec une grande capacité d’aménagement des règles, est conférée au pays et villes d’accueil, tant par l’invitation des nations que par la construction des infrastructures par de grandes entreprises multinationales, comme pour les expositions sur les moyens de transport. 4. Les Expositions spécialisées : Sont des Expositions spécialisées : - la Triennale de Milan, sur les arts décoratifs, l’architecture moderne, le design - les autres expositions sous l’égide du BIE (rares au XIXe) sont plus approfondies que les Expositions spéciales ou moins fouillées dans leur thème. D’une durée de trois mois, avec une grande initiative ou improvisation des organisateurs. A la limite des buts recherchés par le B.I.E. L’Exposition universelle de Séville 1992  La classification des Expositions de 1972 à 1996 : - Les Expositions universelles Les Expositions spécialisées Il s’agit d’une classification intermédiaire liée à des difficultés économiques et diplomatiques. Un manque de pertinence dans la recherche de consensus a abouti sur un constat d’échec, malgré un succès Séville 1992.  Dernière classification en date du 31/05/88 : Un amendement en 6 points pour aménager la convention entrée en vigueur le 19/07/96. 1. La distinction entre Expositions universelles et expositions spécialisées est remplacée par la distinction entre Expositions enregistrées et expositions reconnues. 2. Les Expositions enregistrées devront avoir une durée comprise entre 6 semaines et 6 mois. Elles pourront adopter un thème large ou un thème limité qui sera indiqué dans le règlement général présenté par l’organisateur. ce même règlement dira aussi si les bâtiments abritant les sections nationales, devront ou pourront être construits par les participants, ou au contraire être fournis par l’organisation générale. 3. L’espacement minimum entre deux expositions enregistrées, devra être de 5 ans. Le point de départ du calendrier étant fixé à l’année 1995, avec une possibilité de modulation d’un an ou plus, mais à condition de respecter l’espacement quinquennal moyen pour les manifestations ultérieures. 4. Les Expositions reconnues auront une durée comprise entre 3 semaines et 3 mois. Elles illustreront un thème précis et leur superficie ne devra pas dépasser 25 hectares. Les organisateurs devront construire les bâtiments et les attribuer gratuitement aux participants. 5. Une seule Exposition reconnue pourra se tenir entre deux expositions enregistrées. 6. A nouveau, sont reconnues, dans un cadre légal par la convention, comme expositions à part entière : - l’Exposition des arts décoratifs et de l’architecture moderne de la Triennale de Milan - les Expositions d’horticulture de type A1 agréées par l’association internationale des producteurs de l’horticulture, prise en charge du B.I.E. L’Exposition internationale de Lisbonne 1998 L’Exposition Horticole de Kunming 1999 Toutes appelées à se tenir dans un intervalle entre deux Expositions enregistrées. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- L’Exposition Horticole est une manifestation originale organisée par le B.I.E. avec la coopération de l'Association Internationale des Producteurs Horticoles (AIPH). Généralement, on localise cette fête « floriade » ou manifestation des jardins, du paysage et de l’art d’aménager dans une grande ville, sa périphérie ou dans un environnement paysager de grande qualité. La participation à cette exposition se fait sous le mode de la co-gouvernance avec une candidature possible par tous les pays du monde et une région capable d’offrir un espace paysager de qualité, incorporant la venue d’entreprise et notamment des producteurs horticoles. Ici, encore, on retrouve un impact sur les villes avec une demande des organisateurs à pouvoir disposer d’un espace de 50 hectares au moins à travers les « pavillons » des participants ou exposants disposant d’un jardin et d’une zone d’exposition pour proposer leurs sciences florales, mais aussi développer des séminaires ou réunions d’affaire. Les sites des Expositions Horticoles ont généralement comme impact le fait d’augmenter les surfaces d’espaces verts des villes hôtes afin d’améliorer la qualité de vie locale grâce à de nouveaux grands parcs et souvent des infrastructures de loisirs et culturels liés à l’innovation, l’écologie, le land-art ou bien de grandes serres. Les Expositions Horticoles encouragent et incitent les progrès dans les domaines de l'agriculture, l'horticulture et les services paysagers. À travers le développement durable et les expressions comme ville verte, ville durable, ville responsable et les plans d’action Agenda 21, ces Expositions retrouvent une nouvelle légitimité et mise en valeur médiatique pour le bienfait des populations urbaines à la recherche d’une meilleure qualité de vie. On retrouve ces Expositions tous les 2 ans avec une durée entre 3 et 6 mois. La seule contrainte temporelle est qu’il doit y avoir un minimum de 10 ans d'écart entre deux Expositions tenues dans le même pays. Liste des Expositions Internationales dites Horticoles L’Exposition universelle de Hanovre 2000 LISTE DES TRIENNALES DE MILAN 1933 MILAN - Italie 1960 ROTTERDAM – Pays-Bas 1963 HAMBOURG – Allemagne 1964 VIENNE - Autriche 1969 PARIS – France 1972 AMSTERDAM – Pays-Bas 1973 HAMBOURG – Allemagne 1974 VIENNE - Autriche 1980 MONTRÉAL – Canada 1982 AMSTERDAM – Pays-Bas 1983 MUNICH - Allemagne 1984 LIVERPOOL – Grande Bretagne 1990 OSAKA – Japon 1992 LA HAYE – Pays-Bas 1993 STUTTGART – Allemagne 1999 KUNMING – Chine 2002 HAARLEMMERMEER – Pays-Bas 2003 ROSTOCK - Allemagne 1936 MILAN - Italie 1940 MILAN - Italie 1947 MILAN - Italie 1951 MILAN - Italie 1954 MILAN - Italie 1957 MILAN - Italie 1960 MILAN - Italie 1964 MILAN - Italie 1968 MILAN - Italie 1988 MILAN - Italie 1991 MILAN - Italie 1996 MILAN - Italie L’Exposition Horticole de Haarlemmermeer 2002 À noter en 1996, la XIXe Triennale de Milan,«l’Exposition des arts décoratifs et de l’architecture moderne de la Triennale de Milan », sur le thème de «l’Identité et différence, intégration et diversité dans les formes de notre temps, les cultures entre éphémère et permanence». Source : documents du B.I.E. 1992-2002. Dans de nombreux cas, les auteurs de notre base bibliographique font un rappel des Expositions et de leurs caractéristiques propres : superficies, nombre de visiteurs, nombre d’exposants. Dans ce tableau, le récapitulatif du nombre de visiteurs est le plus spectaculaire. Au plan géographique, l’Europe, l’Amérique puis l’Asie organisent des Expositions dépassant ou aux alentours des 40 millions de visiteurs. On observe… Le nombre d’entrées à un tel niveau, fait immédiatement basculer la balance financière des organisateurs dans le positif, pourtant, malgré les sommes investies dans les infrastructures des villes, la question des frais annexes, des emprunts, de leurs taux d’intérêt à l’époque et sur le long terme évolutif ou pas, posent des question sur la pérennité au plan financier et économique des impacts positifs de ce type de méga-événement. Retour sur investissement, héritage urbain pérenne et capacité à faire une ville-quartier durable n’est pas obligatoire ou directement voulu. Pour conclure cette première partie sur la notion et les évolutions même des Expositions, nous pouvons citer Bernard Testu, Président de la Commission exécutive du Bureau International des Expositions, vice-président de cette organisation et commissaire général du pavillon de la France à l’Exposition universelle Hanovre 2000 : « Les Expositions ne sont pas d’invention récente. De tout temps, d’importants marchés se sont organisés dans les villes dont la position de carrefour constituait un attrait et assurait la prospérité : des foules venues parfois de fort loin visitaient ces marchés, séjournaient sur place, échangeaient des produits très divers. Dans ces premiers temps de l’Humanité, il en résultait une confrontation du savoir-faire et des idées de chacun. Ainsi, à la faveur de ces rencontres, se développait une compréhension mutuelle des plus utile et s’ébauchait un rapprochement entre des mentalités souvent très opposées de gens fréquemment établis sous d’autres climats. Lyon, Francfort et Leipzig notamment, voyaient affluer marchands et clients de toute l’Europe, au Moyen Age. Les tractations commerciales entre cités, ont donc, en des temps lointains, tracé la voie des Expositions internationales que nous connaissons aujourd’hui et qui ont un rôle d’enseignement et contribuent de la façon la plus heureuse à une meilleure compréhension entre les peuples. Londres, lieu de la première exposition « universelle » et « internationale ». Londres, métropole d’un vaste empire, première puissance industrielle enrichie par la prospérité de l’époque Victorienne et le libre échange. Londres, 1851, est connue comme un éclatant succès. Toutes les nations furent invitées à concourir, et un résumé de l’ensemble de la production humaine y fut présenté. Paris prit le relais et organisa des Expositions brillantes en 1867, 1878, 1889 et 1900. D’autres grandes cités voulurent de leur côté accueillir des artisans et des fabricants du monde entier et l’on mentionnera parmi les plus réussies, les Expositions internationales qui eurent lieu à Vienne, à Amsterdam, à Bruxelles, à Barcelone, à SaintLouis, à Turin et à Philadelphie. Inévitablement, ces manifestations suscitaient de nombreux conflits d’intérêt et révélaient souvent un regrettable désordre dans leur organisation. Cette anarchie causait aux gouvernements de graves difficultés et ceux-ci sentirent le besoin de rechercher une réglementation pour éviter, d’une part, la prolifération de ces manifestations, et d’autre part, pour apporter des garanties aux participants. A mesure que le temps développait le goût et la pratique des Expositions, l’expérience faisait apparaître qu’il importait de confronter les points de vue et de chercher à résoudre un certain nombre de problèmes communs à chacune d’elles. Un accord international semblait nécessaire. La création d’un Bureau International des Expositions devenait une urgence (12) ». La citation de Bernard Testu montre l’importance dans le domaine des relations internationales du succès d’une Exposition. Trois termes peuvent être associés à cette conclusion à savoir : la bonne gouvernance à travers les effets de la mondialisation, la commémoration et le souvenir à travers le succès d’une Exposition et son impact dans le monde urbain et dans la société. 18. TESTU Bernard, « Le BIE et la réglementation des expositions internationales » dans bulletin du BIE, Paris, BIE, 2000, p.2 propos introductif. On se souvient et commémore une Exposition réussie dans les domaines culturels, politiques et économiques. C’est la bonne organisation et la réglementation d’une Exposition qui en fait sa renommée à partir des éléments que nous venons de voir, car … Mais qu’en est-il de l’état actuel de la recherche sur le BIE et de sa réglementation ainsi que du management d’une Exposition ? 40 Chapitre II Le Bureau International des Expositions et le management d’une Exposition (B.I.E.) Quand on effectue une recherche bibliographique approfondie sur le Bureau International des Expositions, on se trouve confronté à une dizaine de documents à notre disposition. Il s’agit, soit de sources juridiques brutes, à savoir les articles des conventions et protocoles, soit de sources monographiques ou articles de revues parfois diplomatiques ou économiques. De plus, en langue anglaise, il n’existe pas d’ouvrage portant sur le B.I.E et son organisation. On trouve seulement des chercheurs francophones Suisses, Français et Canadiens sur ce thème. À ce jour, il n’est pas recensé dans le fichier central des thèses, de travaux portant sur le B.I.E en sciences humaines ou sociales. En tout, huit ouvrages pertinents sont à notre disposition pour embrasser cet organisme. Tel est le matériel dont on dispose pour analyser l’action, la réglementation et la composition du B.I.E. Dans un premier temps, nous allons présenter les différents ouvrages concernant le B.I.E., soit en partie, soit totalement dans leur forme, puis nous enchaînerons sur une explication et description plus détaillées du B.I.E. en expliquant sa philosophie générale d’action, de son management, des polémiques et pour finir par une description de son rôle planificateur et par sa capacité à promouvoir et archiver son passé comme moyen d’action et de communication à l’échelle mondiale. Néanmoins, un rappel : lors de la remise de mon projet d’étude avancé, j’ai émis l’hypothèse d’un travail de doctorant pour les années à venir sur le thème : « Le B.I.E. et son évolution dans la longue durée depuis sa création jusqu’à nos jours, en prenant trois expositions emblématiques et en analysant le rôle et l’implication du Bureau pour l’organisation de ces rencontres internationales, comme Bruxelles 1958, Montréal 1967, Séville 1992, un management et rapport urbanistique à analyser». Une étude du point de vue management et de géographie urbaine (urbanistique) est possible, en rappelant les impacts sur la trame urbaine de telles manifestations avec l’aide d’un B.I.E. plus actif que jamais et médiateur dans un contexte de mondialisation. Il s’agit d’une possibilité entre autres. Refermons cette parenthèse pour entamer notre présentation de la bibliographie sur le B.I.E. Tout d’abord, il n’existe qu’un seul ouvrage traitant exclusivement du B.I.E. et de son règlement, à savoir, l’ouvrage de Roger Meizoz paru en 1965 à Genève (1) … 1. MEIZOZ Roger, La réglementation des expositions : guide juridique et pratique des organisateurs et Expositions, Paris, Librairie technique, 1966 41 Par contre, il en est de même de l’ouvrage d’Alexandre Bloch paru en 1966 qui apporte à sa lecture un témoignage concret des problèmes auxquels les organisateurs des Expositions se sont confrontés(2). Des droits de douane aux litiges juridiques concernant le transport et la conclusion de contrats, même au sein d’une Exposition, tout y est expliqué (même si les références sont en partie depuis caduques). Dès le 22 novembre 1928, date de la création du B.I.E. à Paris, tous les juristes ont pris la peine de décortiquer le mode de fonctionnement de l’organisation, souvent comme mandataires d’un pays, ou chargés de mission d’un gouvernement désirant accueillir une Exposition. C’est le cas de la note (toute première) d’Albert Geouffre de la Pradelle dans la revue de droit international (3). L’ouvrage le plus récent sur ce sujet, vient de Marcel Galopin, qui en 1997 nous fait, dans une partie moindre que celle sur les Expositions, un résumé de la situation ; passé et actuel juridique du B.I.E. (4). L’aspect réglementaire est juste un peu plus fouillé par rapport au Que sais-je sur les Expositions déjà citées au chapitre précédent. Ses sources sont nombreuses dont les archives du B.I.E., sa bibliothèque et la BNF avec en plus les actes réglementaires des conventions et protocoles. La bibliothèque universitaire de l’Arsenal de Toulouse nous donne aussi la possibilité d’appréhender dans un premier contact, le règlement d’une Exposition comme celle de 1878 à Paris. Même sans B.I.E, les grandes Expositions parisiennes reposaient sur un bon fond réglementaire solide(5). L’ouvrage de Félix Lacointa est aussi disponible à Toulouse. Il donne une autre vision des Expositions et de leur apport positif pour le droit international et son développement face à la prolifération des litiges douaniers et contentieux en tout genre, juste après la grande répression de 1880 à 1900 et avant la guerre douanière de 1905(6). 2. 3. 4. 5. 6. BLOCH Alexandre, Foires – Salons – Expositions : Guide juridique et pratique des organisateurs et Expositions, Paris, Librairie technique, 1966 GEOUFFRE DE LA PRADELLE Albert « Le B.I.E. : ses pouvoirs en ce qui concerne les modalités d’application de la convention du 22 novembre 1928 », Revue de droit international, n° 19. 1937, p. 573-599 GALOPIN Albert, Les expositions internationales au XXe siècle et le B.I.E., Paris,L’Harnattan, 1997, 361p. Ministère de l’Agriculture et de l’Economie, Exposition universelle de 1878 à Paris : règlement général, Paris, Imprimerie Nationale, 1876, 48 p. LACOINTA Félix, Les expositions internationales, universelles ou spéciales au point de vue du droit, Paris, Rousseau, 1896, 278 p. 42 D’ailleurs on peut compléter ce panorama, en rappelant le rôle déclencheur des Expositions en ce qui concerne la création des premiers colloques ou échanges de données métriques ou de classification comme la Dewey’s dans le concert des nations civilisées. Un dernier ouvrage est souvent cité, celui de Maurice Isaac (7). Sa vocation première est de faire connaître le B.I.E. et sa convention de 1928. Édité en partie grâce au B.I.E., il est uniquement disponible à la B.N.F. D’ailleurs, pour plus de renseignements sur l’aspect juridique et réglementaire des Expositions avant et après 1928, la consultation du site Internet de la B.N.F. avec comme choix de recherche « règlement d’Expositions » montrera que même avant 1928, l’aspect réglementaire, bien qu’imprécis, était pris en compte à Paris, mais aussi dans les capitales provinciales pour les Expositions nationales et concours pratiqués. Dans l’ensemble, les ouvrages cités font le point sur les droits et devoirs des Expositions présents, au même titre que les modalités de compétitions et d’octroi des médailles pour les gagnants des concours. On retrouve dans ces ouvrages, comme souvent sur ce sujet, en annexe, une chronologie des Expositions passées et à venir dans l’ensemble avec les mêmes erreurs ou incertitudes du moment face au vide juridique ou au B.I.E. encore naissant et en rodage pour ce qui concerne son organisation. La réglementation du comptage des visiteurs et de la rédaction des rapports de présentation et de fin d’Exposition, est aussi présente. Du contournement des droits de douane, vol et réplique de machines, des escroqueries, en passant par les anecdotes courantes sur la polémique sur le nombre officiel de visiteurs en 1900 à Paris, par exemple, le point sur la question B.I.E. et réglementation est généralement bien fait. Mais comme pour toute étude juridique d’une organisation internationale, on peut et l’on se doit de se référer à la source première de base, à savoir les articles de la convention et protocoles suivants. Le B.I.E. fournit aimablement aux chercheurs les documents disponibles en leur possession. Il existe en tout, quatre ouvrages réglementaires de base comme référence(8). 7. - - ISAAC Maurice, Les expositions internationales suivies de la convention signée du 22 novembre 1928 concernant le B.I.E. et les expositions, Paris, B.I.E., Larousse, Imprimerie A. Lalure, 1936, 2 fascicules 8. B.I.E., Le protocole signé à Paris le 30 novembre 1972 concernant les expositions internationales portant modification de la convention signée à Paris le 22 novembre 1928, Paris, B.I.E. 1996, 30 p. (cf. annexe n° 8 du P.E.A.) B.I.E. Que faut-il savoir de la convention de 1928 sur les expositions internationales ? Paris, B.I.E. 1958, 23 p. (Réédition 1986) B.I.E., Le B.I.E. et la réglementation des expositions internationales, Paris, B.I.E. 2000, 14 p. B.I.E., Liste des membres du B.I.E., Paris, B.I.E. 2000, 8 p. 43 C’est grâce à ces différents documents que nous pouvons aborder dans un deuxième temps et dans un souci de clarté, la longue marche des nations dans l’organisation d’un bureau et de garde-fous efficaces dans un contexte de mondialisation. Acteurs et régulation des Expositions internationales dans un contexte de mondialisation Comme nous avons pu nous en rendre compte précédemment, les premières Expositions du XIXe siècle et début du XXe siècle, furent de plus en plus nombreuses. Certaines années, il y avait plusieurs Expositions dans différents pays ou entre villes voisines. Il n’existait à l’époque aucune règle tacite ou officielle ne permettant d’établir une séquence des Expositions ou une répartition géographique équilibrée. Les intervenants et les organisateurs ne pouvaient jamais garantir un label de sérieux et de qualité aux Expositions. Quant aux conditions de sécurité, de lisibilité et d’invisibilité des concours, le flou le plus total est entretenu, comme pour l’emplacement dans l’ère de l’Exposition. Contrairement à la tenue des Jeux olympiques modernes, il n’existait aucun comité international réglementant la tenue des Expositions. L’absence de communication ou la compétition entre les villes occidentales aboutit à retrouver sur un même continent ou dans un même pays, la même année ou dans un intervalle plus ou moins court, une ou plusieurs Expositions parallèles dans leur organisation ou thèmes abordés. Un constat d’amateurisme et d’approximation de plus en plus préoccupant voit le jour chez certains participants réguliers. Des problèmes d’organisation, d’assistance et surtout de budget entachèrent ces multiples organisations. Plus les villes étaient motivées par le prestige entourant les Expositions réussies, plus elles investissaient et plus lourds furent leurs échecs en cas de contrariétés budgétaires. Un manque de public, une annulation politique ou aucune retombée scientifique et culturelle en sont les principaux dangers. Encore plus grave, aux yeux des puristes de l’époque, les règlements des Expositions lorsqu’ils existaient, n’étaient ni identiques ni pertinents dans leur objet et durée, et bien sûr, différents à chaque Exposition. Et c’est à la France que revient la première demande d’harmonisation des Expositions en 1907. Puis, en 1912, le gouvernement allemand prend l’initiative de convoquer les gouvernements intéressés afin de rechercher les bases d’une entente. Les gouvernements s’empressèrent de répondre et exprimèrent le désir d’établir des règles pour améliorer et assainir les rapports entre organisateurs et participants, entre gouvernements invitants et Expositions officiels ou privés. C’est la Conférence Diplomatique de Berlin qui jeta les bases d’une convention internationale destinée à régir les Expositions internationales ; mais l’acte diplomatique qui en résultat ne put être ratifié en raison de la guerre de 1914. 44 Dès 1920, les gouvernements reprirent la question, mais c’est seulement en 1928 qu’une nouvelle conférence put rassembler à Paris les délégués de 31 pays qui signèrent le 22 novembre la première convention régissant de façon positive, l’organisation des Expositions internationales. La convention internationale de 1928 met de l’ordre dans le domaine des Expositions, en réglementant leur fréquence et en définissant les droits et obligations des Expositions et des organisateurs. Pour veiller à l’application de ce traité, le B.I.E. est créé avec son siège à Paris. Après la Seconde Guerre mondiale, deux protocoles, l’un en 1948, l’autre en 1966, viennent amender la convention dans le domaine essentiel de la fréquence des Expositions. Actuellement, le B.I.E. tient compte d’une jurisprudence issue de 70 années d’existence et aussi en raison de données économiques nouvelles (intensification du rythme du progrès, réduction des délais pour franchir les distances, entrée sur la scène mondiale de pays nouveaux), une révision profonde de la convention de 1928 s’impose. Cette révision fut entreprise en 1965 et aboutit à la signature du protocole du 30 novembre 1972, entrée en vigueur le 9 juin 1980. Nous en sommes actuellement à cette dernière révision qui régit l’organisation des Expositions internationales. Le mérite de la convention est d’avoir, dès le départ, soustrait à son autorité, certaines manifestations d’un caractère particulier, à savoir, les expositions d’une durée de moins de 3 semaines, les expositions des Beaux-Arts et les expositions essentiellement commerciales. Dès les premières tentatives de réglementation et d’élaboration d’une convention, les participants de chaque pays et les autorités officielles limitent la juridiction aux Expositions qui répondent à leurs propres critères déterminés par avance. Dorénavant, c’est le B.I.E. le seul maître des normes. Dans un tout premier temps, le but de la convention était triple. Il faut réglementer la durée et la fréquence des Expositions, s’accorder sur le règlement interne et l’enregistrement officiel des Expositions, puis protéger les Expositions et garantir l’adhésion des nations au B.I.E. En ce qui concerne la durée des Expositions, deux grandes dispositions mirent fin aux querelles. Ne voulant pas que soient prolongés outre mesure les efforts demandés aux Expositions (efforts financiers et d’infrastructure), la convention décida de limiter à 6 mois la durée maximale des Expositions internationales. Un article : « Cas de force majeure » est incorporé dans le déroulement des Expositions où des événements tels incendies, inondations, troubles sociaux auraient compromis le fonctionnement normal de l’Exposition. Le pays organisateur, invoquant l’article pour solliciter une prolongation de la période d’Exposition du fait d’un non-fonctionnement, est alors accordé (cas non encore survenu en 60 ans). Un autre point que nous avons déjà mis en avant dans les premières lignes de cette partie, est le problème épineux des fréquences. 45 De toutes les règles qu’a édictées la convention, celle qui concerne la répétition des Expositions était et reste encore de nos jours la plus impérative. L’intervalle motiva en priorité le premier accord international. On peut synthétiser en quelques lignes toutes les règles édictées à ce sujet depuis 70 ans. La détermination de la fréquence des Expositions est tout d’abord basée sur l’ampleur que les organisateurs désirent leur conférer. Il est logique qu’une Exposition mobilisant l’ensemble des moyens de production se répète moins souvent qu’une manifestation qui ne ferait appel qu’à une catégorie restreinte d’expositions de produits. La logique des coûts financiers et humains l’emporte. Les pays signataires organisant leurs Expositions verraient compromis leur soutien budgétaire et programmatique si des manifestations du même ordre se répétaient trop fréquemment. Cela constituerait une charge que les gouvernements et contribuables des villes d’accueil ne seraient pas disposés à supporter. Le protocole de 1972 n’étant entré en vigueur qu’en 1980, et l’ancien protocole permettant la tenue d’une Exposition spécialisée pratiquement chaque année, on peut noter que de nombreux projets virent le jour durant la décennie 1980-1990 : Knoxville 1982, La Nouvelle Orléans 1984, Tsukuba 1985, Vancouver 1986, Brisbane 1988. On retrouve avec ces successions de projets et d’Expositions, un mal chronique interne au B.I.E., à savoir, la tentation, la détérioration passive ou active, échange de bons procédés, retour d’ascenseur face aux grandes nations en quête de défis plus ou moins pertinents. L’amendement du 2 juin 1982 au protocole de 1972, nous confirme la lutte et la prise de conscience du B.I.E. face aux passe-droits ou aménagements de règles de fréquences exigées. Cette modification donne la possibilité en cas de circonstances exceptionnelles, de réduire les intervalles prévus par ledit protocole. Les années quatre-vingt-dix ont vu de nouveau les gouvernements exprimer leur inquiétude devant cette prolifération des Expositions et ont décidé une fois de plus de revoir la convention de 1928 de façon à espacer les intervalles entre celles-ci et à assurer un meilleur respect des règlements. Mais comme le rappelle avec insistance dans les derniers actes des colloques du B.I.E., le Président Testu « toute révision de la convention est une œuvre de longue haleine ». Ceci en dit long sur certains pays comme les États-Unis qui regrettent depuis plus de 40 ans leur adhésion à l’organisation, qui ne veulent rien entendre et qui pourtant sont obligés d’obtempérer car minoritaires jusqu’à leur sortie officielle de l’organisation. En 1985, l’Assemblée Générale prit deux mesures conservatoires : après avoir décidé le 11 juin 1985 que les États membres ne déposeraient aucun nouveau projet d’Exposition pour les années 1989 – 1991 et 1993 – 1994, elle adoptait, le 20 mai 1987, une résolution au terme de laquelle elle n’enregistrerait, entre l’année 1992 et l’année 2001, que deux Expositions internationales quelle que soit la catégorie. 46 Quant aux délais résultant des règles du B.I.E. pour présenter les projets relatifs, ils sont à la date du 1er juin 2002, expirés. Comme on le suppose au vu des articles de presse ou en lisant entre les lignes des actes de colloques, les transactions, échanges de bons procédés, corruption, achat de votes ou alliances entre pays ou dans certaines périodes et cas bien précis, remplace la jungle de l’inorganisation des années avant 1928, mais propose de s’ouvrir aussi à de nouveaux types de pays, les nations émergents. En toute comparaison, on peut émettre un parallèle avec les des procédures lors de l’adoption d’une ville d’accueil pour les Jeux olympiques (J.O.) d’été ou d’hiver par le Comité International Olympique (C.I.O). L’attribution des villes d’accueil des Expositions est en général beaucoup moins houleuse - loin s’en faut - que pour les J.O. Quant à la dernière grande modification en date, il s’agit de celle du 31 mai 1988 portant modification de la définition des Expositions (cf. chapitre précédent) qui est consubstantielle de la stratégie de gouvernance adoptée pour l’avenir et le management d’une Exposition internationale. La gouvernance du B.I.E. au regard du droit international Sur le fonctionnement du B.I.E., les spécialistes en relations internationales avancent toujours le fait qu’un bon accord international est un accord supervisé par un organisme supranational. Pour éviter des effets illusoires ou décisions sans lendemain, le B.I.E. est créé. Il devient un organisme de contrôle, chargé de mettre en œuvre les règles adoptées en commun. La convention de 1928 a institué, à Paris, le Bureau International des Expositions, ainsi composé : - d’une Assemblée Générale d’un Président de Présidents des Commissions d’une Commission Exécutive de Commissions Spécialisées d’un Secrétaire Général L’Assemblée Générale est constituée de membres désignés par les pays adhérents, à raison de 1 à 3 par pays. Chaque pays dispose d’une voix pour le vote, et les délibérations ne sont valides que si le quorum atteint les 2/3 des pays ayant le droit de vote. D’après les statuts, l’Assemblée Générale se réunit au moins deux fois par an. Elle peut aussi tenir des sessions extraordinaires. La mission première de l’Assemblée Générale est d’arrêter le calendrier des Expositions. À cet effet, elle examine les demandes qui lui sont soumises, et après s’être assurée que les Expositions projetées respectent les intervalles nécessaires, et qu’elles sont organisées conformément aux dispositions de la convention, elle « l’enregistrement » dont il sera question dans notre dernière partie sur le B.I.E. 47 leur accorde La deuxième mission de l’Assemblée Générale est de traduire-expliquer et possiblement de parachever la convention dans les limites des dispositions de ladite convention. Des points litigieux sont expliqués par les ambassadeurs. Le protocole de 1972 permet aussi le droit à l’Assemblée Générale de présenter des amendements. De même, elle peut aider des pays organisateurs en embarras, en proposant des règlements pré rédigés comme modèles de fonctionnement. L’Assemblée Générale dispose par ailleurs de pouvoirs d’ordre interne, tels que : arrêter le budget, approuver les comptes du Bureau, nommer le Secrétaire Général, créer des commissions, nommer les membres de ces commissions, le tout à la majorité simple, qualifiée ou absolue. On doit au Président le soin de convier et de conduire les réunions de l’Assemblée Générale et de contrôler au bon fonctionnement du Bureau. Celui-ci est élu par l’Assemblée Générale au scrutin tenu secret pour une période de 2 ans, parmi les délégués des États membres. Il est rééligible dans ses fonctions. Le B.I.E. dispose à travers le monde de Viceprésidents et Présidents de Commissions qui remplacent et mènent les décisions prises au siège de Paris. Les Vice-présidents sont élus parmi les délégués des États membres par l’Assemblée Générale qui donne comme information la nature et la durée de leur mandat et désigne notamment la commission dont ils ont la charge. Le B.I.E. se repose alors sur sa commission exécutive pour instruire toutes les demandes d’Expositions parvenant au Bureau, et les transmet avec son avis à l’Assemblée Générale qui décide lors d’un vote. La Commission Exécutive (C.E.) est le centre décisionnel névralgique de l’organisation. Elle s’attache à la réalisation des points qui lui sont confiées par l’Assemblée Générale. Cette commission fait l’objet de toutes les convoitises lors du vote de l’Assemblée Générale qui désigne les 12 États contractant et leurs représentants. En dehors de la C.E prévue par la convention, le B.I.E. a créé trois autres commissions pour faire face au fonctionnement, au financement et à la publicité du B.I.E. La commission du règlement regarde les règlements spéciaux des Expositions comme les moyens de construction, l’hygiène et les assurances, elle les transmet ensuite pour agrément à l’Assemblée Générale. C’est elle qui établit les règlements modèles qui serviront si nécessaire de guides aux organisateurs d’Expositions. Enfin, elle coordonne et rédige les règlements intérieurs du Bureau, le règlement intérieur de l’Assemblée Générale et le règlement du personnel. Existe aussi la Commission d’Administration et du Budget qui s’emploie de mettre en avant la conservation des édifices du B.I.E. et du bon fonctionnement quotidien et logistique de l’organisation. Enfin, comme toute bonne organisation qui interfère par ses décisions sur l’image des villes grâce à leurs Expositions, une Commission de l’Information s’occupe particulièrement de promouvoir la notoriété du Bureau et de son association à la ville hôte. 48 Le pouvoir de décision du B.I.E se comprend à travers l’enregistrement des Expositions, Après avoir déterminé et arrêté le champ d’enquête et d’application concernant les Expositions universelles ou internationales, la convention confère au B.I.E. le choix ou non d’enregistrement de toutes Expositions. Actuellement, le mécanisme de l’enregistrement s’effectue en trois étapes : l’enquête préalable, l’attribution de la date, l’enregistrement proprement dit. Le déroulement, management urbain d’une Exposition universelle Lorsqu’un gouvernement d’un État désire organiser une Exposition internationale, il doit en saisir le B.I.E. L’enquête préalable débute. Cette notification doit mentionner le thème de l’Exposition, la date proposée, sa durée, le statut juridique de ses organisateurs et la ville d’accueil ou la zone d’accueil. Dès cet instant, le bureau avise de cette demande, le gouvernement de tous les États membres en faisant connaître qu’un délai de 6 mois à dater de cette notification leur est ouvert pour éventuellement formuler leur intention d’entrer en concurrence avec le gouvernement demandeur en vue d’organiser une Exposition. Le bureau ne prend acte de l’intention d’organiser une Exposition que lorsque la demande est présentée au maximum 9 ans et au minimum 5 ans avant la date choisie pour l’ouverture de l’Exposition, dans le cas d’une Exposition internationale enregistrée, et au maximum 5 ans et au minimum 3 ans avant la date choisie pour l’ouverture d’une Exposition dans la cadre d’une Exposition internationale reconnue. À l’expiration du délai de 6 mois, suivant le dépôt du 1er projet, le Président de la Commission Exécutive charge le Secrétaire Général de procéder à une enquête, ou bien, sur proposition du Secrétaire Général, désigne un ou plusieurs experts qui en seront chargés. C’est un moment clef de la procédure, car dès la première proposition, d’autres villes concurrentes attendent patiemment de faire une contre-proposition avec des surenchères ou un dossier de départ mieux élaboré. La toute première enquête devra porter sur : - le thème de l’Exposition - sa définition, son contenu - sa date et sa durée - son emplacement, la ville ou zone d’accueil - sa superficie (superficie globale et superficie minima et maxima allouée à chaque participant) - le nombre de visiteurs prévus - les modalités selon lesquelles l’Exposition assurera son équilibre financier - les éléments qui permettent de calculer le coût de participation - la posture des autorités responsables et des milieux intéressés 49 Les hommes de la commission du B.I.E. se déplacent sur le lieu dans un temps précis et avec des ordres de missions bien définis. Des rencontres avec le gouvernement d’accueil et les maires des communes d’accueil ou présidents d’associations, sont organisées pour avoir une vision d’ensemble du projet. Il s’agit de la première prise de contact, très importante aux dire du B.I.E. Il s’agit d’équipes pluridisciplinaires identiques pour chaque enquête de projet. Survient alors la question de l’attribution de la date de l’Exposition. Les résultats de l’enquête sont soumis à la Commission Exécutive qui les examine et fait part de son avis à l’Assemblée Générale. Celle-ci décide quels sont les projets les plus pertinents qu’elle retiendra. Lors de la session suivante de l’Assemblée Générale, il est procédé à l’attribution de la date par un vote à bulletins secrets. À défaut d’entente entre les gouvernements d’États en concurrence, l’Assemblée Générale se prononce en tenant compte des considérations invoquées et notamment des raisons spéciales de nature historique ou morale, du temps écoulé depuis la dernière Exposition et du nombre de manifestations déjà organisées par les États concurrents. C’est à ce moment précis de la procédure où le jeu des alliances, vote en faveur, groupes de pression, lobbying sont à leur paroxysme. D’après les propos du B.I.E., le bureau donnera toujours la préférence à une Exposition projetée sur le territoire d’un État membre. La date étant accordée, le gouvernement de l’État sur le territoire duquel l’Exposition est projetée, doit introduire une demande officielle pour obtenir l’enregistrement de cette Exposition. Généralement, cette demande s’accompagne de l’envoi du texte du règlement général qui indique les dispositions législatives, réglementaires et financières prévues à l’occasion de cette Exposition, ainsi que celui du contrat de participation. Outre les documents fournis, l’État d’accueil verse une somme fixée par l’Assemblée Générale comme garantie de sa motivation de faire aboutir son projet. La Commission Exécutive prend le relais en examinant le règlement général, plus le contrat de participation, et s’assure qu’ils ne sont pas contraires aux dispositions de la convention et des règlements établis par le bureau. La demande d’enregistrement est ensuite transmise à l’Assemblée Générale qui, après avoir entendu le rapport du Président de la Commission Exécutive, est appelée à prononcer officiellement au grand public et à la presse, l’enregistrement. Il y a bien sûr les cas de force majeure que l’Assemblée Générale apprécie. Dans ce cas-là, l’État qui a obtenu l’enregistrement d’une Exposition perd les droits attachés à cet enregistrement s’il modifie la date à laquelle il avait déclaré qu’elle se tiendrait. S’il entend réorganiser l’ensemble de l’Exposition et les dates, le dossier est effacé-supprimé. L’État se doit d’introduire une nouvelle requête. 50 La toute première conséquence de l’enregistrement est le fait pour l’État organisateur d’envoyer aux gouvernements étrangers des invitations à participer par voie diplomatique. Par exemple, en France, c’est le Quai d’Orsay qui centralise les invitations et les réponses des États étrangers. Ces formalités sont essentielles. Elles constituent la véritable garantie du respect des dispositions de la convention par le droit international onusien et du cadre législatif du pays d’accueil. En plus, une Exposition qui n’aurait pas obtenu l’enregistrement du B.I.E. ne pourra pas compter sur la participation des états membres de cette organisation. Il est certain que le pays invitant doit impérativement organiser son olympiade du progrès car si elle se dédit, un préjudice est créé et les parties membres de la convention avec le B.I.E. peuvent obtenir réparation parce qu’ils ont engagé des dépenses pour des pavillons, mobilisation de fonctionnaire, groupe d’intérêt public pour la France. Enfin, une indemnité au B.I.E. est une conséquence du renoncement à l’organisation de la manifestation. Par contre, le fait pour une Exposition d’avoir obtenu l’enregistrement du B.I.E. ne signifie pas pour autant que tous les États membres du B.I.E. participeront à l’Exposition. Ceux-ci, en enregistrant l’Exposition, ont reconnu qu’elle était organisée conformément aux dispositions de la convention, mais restent libres de leur décision de participer ou non. Dans ce domaine, la France ne fait pas figure de bon élève, l’annulation de l’Exposition universelle de 1989 impose au B.I.E. de créer une sorte de régime de compensation indemnitaire impliquant une première application avec à nouveau la France pour son désistement de 2002 suite à la commande en cet été 2002 du rapport Raffarin à M. M. Noël de Saint Pulgent pour le premier ministre (Rapport en annexe numérique dans ce mémoire). L’Exposition internationale de Seine-Saint-Denis ayant été attribuée à main levée par acclamation de l’assemblée générale – en souvenir du rôle capitale de Paris pour la tradition des Expositions – mais qui ne savait pas le fiasco à venir. Sur les droits et obligations des Expositions, un constat s’impose : les signataires de la convention n’ont posé que quelques principes fondamentaux en la matière. Parmi ces principes fondamentaux, l’un des plus importants est celui qui ne reconnaît comme sections nationales, que celles qui sont constituées sous l’autorité d’un commissaire général nommé par le gouvernement du pays organisateur ou participant. Corrélativement, tout exposant ressortissant d’un pays participant, relève de l’autorité de son commissaire général. Les commissaires généraux des sections nationales sont regroupés dans un collège dont le Bureau Exécutif est l’interlocuteur du commissaire général de l’Exposition et de l’organisateur, pour résoudre les difficultés qui se présentent lors de la préparation et de la tenue de la manifestation. 51 Aucun monopole ne peut être concédé dans une Exposition internationale, sauf si la close est inévitable (pour ce qui est des services publics). Dans ces cas particuliers, le commissaire général du gouvernement organisateur doit avertir l’existence de ces monopoles dans le règlement de l’Exposition. Il ne peut, en aucun cas, restreindre les pouvoirs des commissaires généraux dans les sections respectives, ni établir les tarifs des services monopolisés, autrement qu’aux conditions en vigueur dans le pays. Quant aux régimes douaniers fixés par la convention, ils stipulent que les objets sont admis en franchise temporaire, à condition d’être réexportés, détruits ou mis à la consommation contre le simple paiement des droits. Ils sont dédouanés à l’Exposition même, sans avoir été examinés à la frontière. Le cautionnement éventuellement exigé pour l’obtention de la franchise temporaire peut être remplacé par la caution des commissaires généraux qui constituent une garantie suffisante. En dernier point, on peut signaler qu’aucun droit ne peut être retenu sur les catalogues, brochures et affiches publiés par les pays participants ou distribués gratuitement par les exposants dans l’enceinte de l’Exposition. Des rapports entre pays, le thème de l’Exposition Sur les membres du B.I.E. et leur adhésion, tout gouvernement peut adhérer à la convention de 1928 modifiée par la suite par les protocoles ultérieurs. Les documents d’adhésion sont déposés auprès du Gouvernement de la République Française, conformément à la convention qui donne un pouvoir d’enregistrement et de notification au Premier Ministre. L’entrée du nouveau membre du B.I.E. prend effet à la date du dépôt du dossier et publication au Journal Officiel (J.O.). Les contributions demandées aux États membres, sont d’un montant modique, au vu des enjeux. La part contributive annuelle d’un pays nouvellement adhérent, est déterminée par l’Assemblée Générale du B.I.E., en accord avec le gouvernement demandeur, sans un souci d’équité. L’adhésion d’un État au B.I.E. permet à cet État de prendre part à tous les débats au sein du B.I.E. et d’exprimer la doctrine relative aux Expositions dans le sens où il l’entend, même pour un micro-État, tel que les Seychelles ou Monaco. En outre, les États membres participent dès le début aux conversations qui s’engagent avec les organisateurs d’Expositions et ils ont le privilège de faire valoir leur point de vue quant à l’organisation des Expositions auxquelles ils ont l’intention de participer. C’est ainsi que les gouvernements membres du B.I.E. ont pu, à maintes reprises, dans le passé, obtenir l’abaissement de tarifs jugés excessifs. De plus, l’adhésion au B.I.E. présente un certain nombre d’avantages d’ordre matériel. C’est ainsi qu’un État membre du B.I.E. qui désire organiser une Exposition à une date donnée, bénéficie d’un droit de priorité si une demande concurrente est introduite par un État non-membre, néanmoins la situation ne s’est toujours pas présentée. 52 Par ailleurs, les frais d’examen de dossiers, perçus à l’occasion de l’enregistrement d’une Exposition, sont réduits de moitié lorsqu’ils s’appliquent à une Exposition organisée par un état membre du B.I.E. On revient au rôle de la convention qui aide et soutient bon nombre de projets dans un but souvent humanitaire. Le B.I.E. est une organisation internationale qui permet aux gouvernements membres de réaliser certaines économies du fait des contrôles très stricts exercés sur les organisateurs d’expositions. Il est certain que plus le B.I.E. compte de membres, plus son autorité peut s’exercer, et plus substantielles sont les économies qui peuvent en résulter pour ses adhérents. Au vu de la liste des pays membres du B.I.E., seulement 88 nations sont recensées. L’O.N.U. reconnaît plus de 170 nations ; on voit là, une des limites de cette organisation. Certes, les pays principaux sont représentés, mais il manque encore des États du « Tiers-Monde – Des Suds» ou d’Asie, d’Océanie, du monde Arabe ou Africain. Le souvenir des Expositions coloniales, les difficultés aux financements onéreux des pavillons pour quelques pays émergents, sont entre autres, des causes profondes d’un certain dénigrement et désintéressement. Néanmoins, en 2002, comme le souligne le Président du B.I.E. : « Il est donc de l’intérêt de tous les gouvernements d’états susceptibles d’organiser des Expositions ou simplement soucieux de participer à des Expositions internationales, d’adhérer à la convention de 1928 et par là même de devenir membres du Bureau International des Expositions » (9). La question du thème à adosser pour une Exposition est aussi un point à prendre en compte dans les relations internationales, après Chicago 1933 « Un siècle de Progrès - La science trouve, l’industrie applique, l’homme s’adapte ». Nous sommes dans le cas d’une volonté de recherche de lisibilité et d’opportunité pour les pays organisateurs. Avec Bruxelles 1935, Paris 1937 et New York 1939, les Expositions internationales et universelles sont de plus en plus lisibles et s’adossent à un moment important de la société qui l’accueille. Pour ces Expositions, on arrive presque à déceler des Expositions spécialisées avec des thématiques restrictives portant sur la colonisation, les transports, la science et ses conséquences ou le progrès des sociétés en général. Il s’agit à l’époque des premières tentatives d’adosser un slogan publicitaire, généralement à l’échelle mondiale sur un plan humanitaire à ces manifestations. La négociation entre le B.I.E. et le pays hôte (mais aussi les pays invités) s’impose. Le choix des thèmes impose une approbation par l’État organisateur et dans une moindre mesure des échanges diplomatiques pour trouver un thème consensuel et abordable par des pavillons pour un ensemble assez important de pays invités. 9. TESTU Bernard « Le B.I.E. et la réglementation des Expositions Internationales » dans Bulletin du B.I.E., Paris, B.I.E., 2000, p.3 53 Modèle financier des Expositions et conception anglo-saxonne – latine des manifestations À travers cette dernière thématique et nos lectures, nous touchons un point crucial expliquant la crise de l’organisation dans les années 1970-1980 et la volonté de comprendre que les effets de financement d’une Exposition expliquent aussi sa teneur, sa tenue et ses conséquences au plan urbanistique dans le cadre de deux modèles bien distincts et que l’on peut superposer à une même pratique pour les J.O. et leurs organisations. Il existe bien deux philosophies de conception et d’organisation des Expositions depuis les années 1940. Le problème réside dans le financement et les dépôts de garantie d’une Exposition. Entre manifestation privées sous les bons auspices de l’État à l’origine de la pratique et l’organisation par l’État et ses services publics, les pays anglo-saxons et les pays latins voire d’autres aires culturelles optent généralement pour deux choix différents, deux visions diamétralement opposées et parfois constitutive de crise au B.I.E. fin du vingtième siècle. Actuellement, ce qui expliquent le départ des États-Unis de l’organisation et les doutes du Canada réside dans le fait que ces deux États préfèrent retourner au mode de manifestations privées sous le patronage d’une une autorité publique pour régler les usages diplomatiques. Entre droit privé et droit public, coutume commerciale, pratique publique, l’enjeu réside dans les financements et la garantie des États à trvers la rupture de 1928 et la création d’un organe de gouvernance mondial. Pour les États-Unis, la crise de 1964 et de l’Exposition universelle de New York est emblématique. Controverse, débats journalistiques, querelles d’experts, souci de rentabilité d’une exposition implique la demande des autorités américaines à pouvoir organiser pendant deux ans la manifestation sur le même lieu (en friche-réserve depuis 20 ans) de l’Exposition de 1939. Les États-Unis fiance par souscription la manifestation, pour rentrer dans leurs budgets, ils doivent rallonger la durée pour atteindre un hypothétique chiffre de 70 millions de visiteurs, quant aux exposants le coût de leur emplacement reste payant. Le B.I.E. refuse de reconnaître l’exposition dans des débats et querelles entre institutionnels pour enfin voir quatre an plus tard la querelle se finir à travers l’adhésion à la convention du B.I.E. (en 1968 avec l’Angleterre). Faire payer les exposants n’est pas anodin, il renvoie à la pratique ante 1928 et la coutume des foires et salons laissant libre, à la tractation, à l’invitation et à la mise aux enchères des concessions. Être maître dans les entrées, sorties, exposants et règlements, voilà la nécessité d’organisation et de vision des pays anglo-saxon et de surtout les États-Unis (l’Angleterre ne présentant pas de projet sur le long terme et les conventions de 1928 et surtout celle de 1972 rappelant ce principe). 54 Mais, ne nous ne trompons pas, le B.I.E. est toujours dans une relation complexe face à la réalité des poids économiques et géopolitiques des puissances organisatrices des Expositions universelles et internationales, malgré les différents récurrents avec les États-Unis les Expositions américaines de Seattle 1962, San Antonio en 1968 ont été enregistrées ou reconnues par le BIE avant son adhésion, en regard de l’importance mondial des États-Unis au vingtième siècle. Idem pour l’Exposition internationale de la Nouvelle-Orléans en 1984, dans ce cadre précis, on assiste à la faillite de l’organisateur privé à cause d’une fréquentation insuffisante pour réaliser les excédents nécessaires au budget, enfin, les grands groupes américains du divertissement voient de plus en plus ces manifestations comme des possibles concurrents, La même année que la Nouvelle-Orléans en 1984, les jeux Olympiques de Los Angeles se produisent et en 1986 l'ouverture du parc Disney World Epcot en Floride veut s’accaparer une partie des principes progressiste des Expositions. Mais cela est certainement dans le poids et le retentissement de l’Exposition de Montréal en 1967 que réside la fracture entre pays d’Amérique du Nord et le reste des adhérents au B.I.E. Cette exposition universelle a attiré plus de 50 millions de visiteurs, mais son déficit d’exploitation très important se reporte automatiquement sur le budget fédéral canadien. Les campagnes de presse de grands groupes financier de loisirs, de divertissement audiovisuel qui perçoivent tout l’intérêt de créer leurs propres parc pérenne comme Disney, jouent en défaveur de l’image du B.I.E. à l’échelle du contient. Ces importants efforts pour les finances fédérales des deux pays libéraux et acteurs de la non intervention donne comme conséquence le retrait des deux des instances sans dénoncer officiellement la convention de 1928. Dans ce domaine, le pragmatisme est de rigueur, le Canada adhère à la convention avant la Seconde Guerre mondiale, puis la dénonce en 1944 comme la Grande-Bretagne, avant d’adhérer de nouveau en décembre 1957 à ladite convention, pour un but bien précis : obtenir l’enregistrement d’une Exposition prévue à Montréal dix ans plus tard. Il reste qu’actuellement, les États-Unis et surtout son Congrès décide de se retirer de l’organisation en septembre 2000-décembre 2001 et que le Canda reste dubitatif face à son maintient dans l’institution suite à la défaite de Toronto face à Hanovre pour l’Expo 2000. Il faut souligner que les États-Unis avaient perdu leur droit de vote à l’assemblée après trois années de retard de paiement. Le fait que les États-Unis ne puissent pas infléchir la philosophie générale et non mercantile des Expositions se retrouve dans l’impossible réforme en leur faveur du protocole de 1972 mettant en avant une possible initiative privée collaborant avec le secteur public. Les conséquences sont notables au plan urbanistique et géopolitique ; Le Congrès américain interdit tout financement pour le pavillon national dans une exposition, empêchant les États-Unis d’installer un pavillon à Hanovre 2000 : la souscription privée devant obligatoire pour financer le pavillon. 55 Les membres du B.I.E. au 1er juin 2002 Liste des 88 pays membres du B.I.E. Afrique du Sud Algérie Allemagne Antigua et Barbuda Argentine Australie Autriche Bahamas Bangladesh Barbade Belgique Belize Biélorussie Brésil Bulgarie Cambodge Canada Chine Chypre Colombie Corée Costa Rica Cuba Danemark Dominique El Salvador Émirats Arabes Unis Finlande France Grande-Bretagne Grèce Grenade Guyana Haïti Hongrie Indonésie Israël Italie Japon Kazakhstan Kirghizstan Laos Liban Madagascar Malaisie Malte Maroc Mexique Monaco Mongolie Namibie Nauru Nicaragua Nigeria Norvège Oman Ouganda Ouzbékistan Palau Pays-Bas Pérou Philippines Pologne Portugal Qatar Roumanie Russie Saint-Christophe et Nieves Seychelles République de Slovaquie Suède Suisse Surinam Tanzanie République Tchèque Thaïlande Togo Trinité et Tobago Tunisie Ukraine Uruguay Venezuela Yémen À ce titre, le B.I.E. voit de plus en plus l’arrivée des pays émergents comme une solution à travers le problème de l’endettement des pays du Nord. La Chine, le Brésil, la Russie et bientôt l’Inde offrent des champs du possible qui restent à concrétiser. L’idée de développer des coopérations avec ces pays est en cours, l’analyse de la plaquette sur Shanghaï ville durable lors d’Hanovre 2000 nous montre… Il reste aussi à prendre en compte les futures adhésions des pays du bloc de l’Est et les nouveaux pays émergents du Moyen-Orient et d’Asie. 56 Quant à l’arrivée progressive des membres-États du B.I.E. depuis la création de la convention et du bureau, celle-ci nous renseigne sur les mécanismes de la mondialisation économique et culturelle par … Les États-Unis se sont retirés il y a plus longtemps car l’organisation des expositions leur semblait trop chère et insuffisamment libérale. « L’événement n’intéressant pas les gros opérateurs commerciaux tels que Disney possibilité à ne pas exclure –, les États-Unis devront à nouveau adhérer au BIE. Les États-Unis retrouvent toute liberté dans l’organisation d’expositions internationales, privées ou commerciales, prisées par les touristes et rentables, même si elles se tiennent en même temps qu’une exposition concurrente dans un pays adhérent du BIE. Leur retrait laisse donc les expositions enregistrées par le BIE aux pays émergents et à l’Europe, qui font moins cas de la distinction entre les deux modèles, publics et privés, de financement des expositions. Ce déplacement des expositions vers les pays émergents peut également s’expliquer par la difficulté, pour des États occidentaux surendettés, de les financer sans subventions publiques, en raison du caractère imprévisible de leur fréquentation. Les difficultés économiques actuelles justifieraient de trouver des sources de financement qui n’alourdissent pas les charges de l’État, sans pour autant contrevenir aux règles du BIE. Quoiqu’il en soit, elles expliquent aussi que les métropoles des pays émergents sachent désormais damer le pion à leurs rivales occidentales dans ces opérations d’urbanisme commercial à grande échelle qui nourrissent la compétition économique internationale. Le point bibliographique et un résumé sur le B.I.E. a été fait, mais l’on se doit de souligner qu’à certains moments, les villes hôtes ont manqué de lucidité dans la conservation de la mémoire d’une exhibition et de son message voué à la pérennité, ceci suivant le degré de développement ou pas des archives nationales respectives. Il existe depuis 1929 et même avant une procédure pour collecter et garder souvenir de ces Expositions. Le manque de moyens financiers, la dispersion, disparition brutale et profusion des documents sont les principaux facteurs d’un manque d’organisation des archives dans certains pays sauf pour la France, et au contraire un formidable moyen de propagation de cette idée universaliste à travers le monde et les souvenirs, cartes postales ou objets collectionnés ou rapportés chez soi. Quant à l’après 1928, un recensement continuel et une politique d’achats et de dons est entrepris pour compléter à nouveau et remédier aux carences. Actuellement, la politique du B.I.E. est de faire appel aux dons, enchères et reproductions des bibliothèques nationales (T.I.C.) pour compléter sa collection de documents bruts ou ouvrages avant 1928 sous la direction d’un service de la documentation renouvelé, dynamique et de grande qualité. Une véritable politique de mémoire est mise en place et recouvre un champ important de l’histoire de l’humanité et de ces progrès. 57 Depuis 1928 et la création du B.I.E., et malgré les imperfections et les critiques à son encontre, il est intéressant de constater qu’aucune Exposition ne s’est tenue en dehors de son égide. À l’aube de ce XXIe siècle, le B.I.E. fait partie des 10 premières organisations en nombre de pays membres, ce qui n’est pas négligeable (pour certains 8ème ou 10ème position). C’est un des mérites qui permet à cette organisation de perdurer. Si en amont, le B.I.E. joue un rôle de « programmateur » d’Expositions, qu’en est-il au moment de l’organisation, de la construction et de la décision d’accueil d’une exposition dans une ville ? Documents et analyses Présentation du B.I.E. par une plaquette publicitaire Source : B.I.E., Feuillet de présentation de l’organisme Paris, B.I.E., 2000. 8 p. Shanghai Miroir d’une ville comme phare Expo 2000 Hanovre Source : ASHENBRENNER Cord « Expo 2000 » dans New world, 2000, p. 10 58 CHAPITRE III La planification et management stratégique d’une Exposition Dans l’ensemble des ouvrages déjà cités, il existe une tendance des auteurs à mettre en avant l’aspect organisation des Expositions. Soit le thème est peu traité au profit de l’histoire proprement dite du déroulement de l’Exposition, soit le thème est abordé, mais dans une optique moins urbanistique qu’événementielle. Des journalistes ambitieux aux industriels visionnaires, en passant par des politiques et philosophes, tout est très bien décrits sur le pourquoi du début de l’idée d’organiser une Exposition dans les ouvrages déjà référencés jusqu’ici. On rédige alors des monographies sur telles ou telles Expositions ou des compilations d’études de cas. La partie concours, déroulement des compétitions et remises de médailles est aussi un sujet de réflexion et de développement scientifique abordé au même titre que leurs financements et les droits de douanes ainsi que des nouvelles gestions et normes comptables à l’échelle mondiale. Quant à l’organisation de l’Exposition dans son contenu et le bilan positif ou négatif des retombées scientifiques, ils sont largement repris dans nombre de monographies. L’aspect pédagogique et artistique est traité dans les revues spécialisées ou des Beaux-arts. Mais le fait de trouver un intitulé de chapitre sur les Expositions comme une sorte de projet urbain ou dans tous les cas de projet d’aménagement de l’espace et de management d’une ville, n’est pas totalement relayé. La vision d’un urbanisme opérationnel et réglementaire au service de la ville est très rare ou très peu développé, encore moins dans le domaine du marketing et de la communication. Les différents degrés d’une organisation et planification d’Exposition internationale impliquent de prendre en compte … 59 Pour conclure ce chapitre, nous pouvons synthétiser dans un schéma explicatif, l’organisation et la planification-management stratégique d’une Exposition. Avant d’entamer notre synthèse dans un dernier chapitre et le développement de la deuxième partie sur l’utilité et l’apport dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement des villes hôtes d’Expositions, un point sur le processus décisionnel et opérationnel d’une Exposition se devait d’être fait. Ce schéma nous rappelle que l’organisation, la décision et la planification éphémère et/ou durable de tout ce qui entoure cette manifestation géante, s’apparentant à un véritable projet urbain - projet d’aménagement de l’espace – projet marketing de communication – action de management – bref un projet global à différentes échelles. 60 PLANIFICATION ET MANAGEMENT STRATÉGIQUE D’UNE EXPOSITION INTERNATIONALE Les hommes de l’Exposition : - Décideurs et développeurs . industriels . politiques (maires, ministres, président, gouvernement, élus locaux) . intellectuels . hommes de presse . opinion publique . associations - Constructeurs, génie civil . les urbanistes . architectes . ingénieurs . artistes / association La charge de l’Exposition : Un entité organisatrice et responsable financièrement (1) . une PM personne morale . organisme de droit public . le gouvernement du pays . société de droit privé . un SPIC – Un GIP comme en France « fait du Prince ». - Le suivi de l’Exposition . la commission générale . le commissaire général principal . les commissaires généraux de pavillons . les sections nationales . le collège des sections nationales . le comité directeur des exposants - La présence du pays d’accueil . les régions - les associations type 1901 . villes principales - les comités départementaux - les comités exposants du pays d’accueil - les comités d admission (de classes, de groupes, supérieurs) - La date de l’Exposition : - Commémoration d’un événement mondial, national, international ou local - Un lieu avec le choix d’une ville et le thème de l’exposition adopté - Aboutissement ou commencement d’un projet urbain (schéma directeur d’une agglomération). - rénovation d’un quartier, d’une zone urbaine - création d’un quartier, zone industrielle, zone de foire internationale, écoquartiers… Le dispositif juridique : - Tous pouvoirs à la législation nationale pour arriver à ses fins . une législation stricte / Constitution du pays . une législation souple/Constitution du pays . une législation provisoire ou spéciale à l’occasion de l’Exposition - Un règlement : (du pays, conforme aux normes du B.I.E. sous peine d’expulsion) ou un règlement type fournit par le B.I.E. - Officiellement la commission d’informations : Lieu – Thème - Site, son extension possible avec des limites - Dates d’ouv. et clôt. Ministre de tutelle - Commissaire général désigné Obligations des participants - Conditions de participation (adm. & mode d’exposition) - Emplacements & aménagements divers Activités commerciales et culturelles exercées dans les sections nationales Régime douanier - Régimes d’assurance des biens & personnes Surveillance (forces de police) - Régime des entrées et protection de la propriété intellectuelle - Règlements spéciaux Une zone d’Exposition : - Dans la ville, hors la ville, aux frontières de la ville et de la campagne - De nature : . éphémère et démontable, réemploi, concept d’utopie de cité idéale… . durable, création d’une ville ex nihilo ou une île aménagée… - Une fonction : . de parc d’attractions . de parc urbain, jardin . de parc technologique, industriel DES RISQUES(2) - non respect de la démocratie locale - manifestation d’opposition à l’Expo. - controverse sur le -thème de l’Expo. critiqué - accident de chantier lors de l’expo, vols, attentats, rixes urbaines - annulations de participations de Nations majeures -environnement détérioré Le contenu des expositions (infrastructures): Les pavillons . le pavillon principal du pays . les pavillons principaux du pays lié au thème de l’Exposition. . la galerie des machines . les jardins de l’Exposition, traitement paysager. . les moyens de transport (tram circulaire, téléphérique, nouveau métro) . L’alimentation, voirie : eau, électricité, charbon, énergie renouvelable. - La logistique . banque (change) . service postal . service médical . restauration . toilettes, nursery . salon de thé, de repos . vestiaires, consignes . forces de police . figurants . gazette de l’Exposition. - Les parcs hôteliers et moyens de transports . aéroports (intermodalité, moyen de transport visiteurs, au profit des locaux) . aérogares (intermodalité, moyen de transport visiteurs, au profit des locaux) LA RECONVERSION DU SITE / OU PAS POUR UNE - Meilleure planification urbaine - Meilleur imaginaire national - Meilleure construction dite durable - Croissance économique - Marketing touristique - position géopolitique 1. 2. 3. - plan juridique et réglementation = VPP contentieux juridique - aucune retombée scientifique, - un moyen de faire la «fête», acculturation - un très lourd endettement -Absence de retombées économiques, touristiques probantes, impacts directs et indirects incertains /cont. - aucune retombée financière La liquidation de l’Exposition : La liquidation de l’expo . la liquidation des exposants et de la PM . la restitution en bon état de l’emplacement de l’expo . la rédaction des rapports . conférence sur l’enseignement pédagogique de l’expo, descriptif des découvertes et échanges dus à l’expo . la liste des objets et exposants, pertinents . catalogue des records constatés - La remise des prix . la compétition . les concours . les jurys . les indemnités, les récompenses . les médailles (or, argent, bronze) . titre honorifique . remise de diplôme - L’état du savoir, du monde à l’époque de l’expo (3) Volumineux rapport de l’Exposition en tout genre et surtout celui officiel (B.I.E.) - Le financement de l’Exposition (Vision common law /latine – vision publique / vision privée du financement [VPP]) le bilan comptable :**** - le droit de concession des participants - la billetterie - le mécénat de notables ou couronne royale - le sponsoring, licence d’exploitation, logos, … - les dons de pavillons des pays étrangers : vente des principaux édifices aux entreprises - le montage financier : état, régions, villes (long terme et intérêt) . cofinancement privé, public . recours à l’emprunt, aux contribuables privés (monde anglo-saxon) La convention de 1928 oblige le gouvernement du pays d’accueil de l’Exposition à l’engagement officiel sur les garanties maximum financières d’exploitation et du retour sur l’investissement. Les risques au prisme du Développement Durable et de ces différents piliers : économique, environnemental, social et de la bonne gouvernance politique et culturelle. Cf. ouvrage Alfred Picard CHAPITRE IV. Les Expositions universelles et internationales comme objet d’étude géographique (Bilan, synthèse et amplification pour un doctorat) À travers ce dernier chapitre de partie, nous mettons en relief notre objet d’étude comme moyen de compréhension de notre monde à travers l’accaparation et la planification des espaces urbains et notamment en centre-ville, sur les rives d’un fleuve, sur un front de mer-lac et souvent en périphérie des villes, mais aussi le fait que la ville devient un lieu de rencontre et de marché, une ville avec des Expositions comme objet de communication et de marketing urbain. La notion même de géographie couplée aux études en sciences humaines et sociales, nous permettent de nous rendre compte que les Expositions universelles sont un formidable moyen pour entrevoir la gestion ou l’appropriation des espaces urbains à travers des paysages culturels et des moyens d’actions et d’aménagements que sont les constructions de l’éphémère ou les grands parcs paysagers. On saisit que les dotations en parc de foire et d’infrastructures de transport et de logement associés à des parcs industriels des nouvelles technologie de la communication et de l’information (T.I.C.) sont une récurrentes, nous l’envisagerons dans notre deuxième partie ces opérations sont intimement liées à l’urbanisation des villes occidentales et actuellement asiatiques à travers les méga-événements pour fournir des infrastructures nécessaire et réduire l’espace-temps - dans la gestion parfois chaotique, hasardeuse, géopolitique ou tendant vers le développement durable - des villes hôtes. À ce titre, la géographie « a pour objet la connaissance de cette œuvre humaine qu’est la production et l’organisation de l’espace » (Brunet, Ferras, Thery, 1992 : 233-235), cette science de l’humain ou « science des phénomènes de société » et de l’espace prend en compte une observation, étude, réalisation-superposition de carte, enquête de terrain, recueil de corpus documentaire et de prise de conscience de système et processus d’édification de la ville – pour notre cas – sur un espace donné avec des échelles différentes pour appréhender l’insertion et l’action de phénomènes humains et des acteurs du territoire. Les parcs des Expositions internationales et les infrastructures environnantes se portent – parfaitement, serait-on tenté de dire – à une analyse fine des processus de la mondialisation et des dynamiques spatiales imposées ou supposées l’être par les acteurs majeurs de ces manifestations géantes. Un paysage entre éphémère et durable est créé. Il faut bien prendre en compte les différenciations culturelles qui impliquent des formes différentes des parcs d’Exposition internationale. Il faut comprendre aussi leurs caractéristiques, les relations internes et externes, impliquant des structures particulières des parcs et la capacité des acteurs à construire des cathédrales du progrès parfois en adéquation ou en complet décalage avec les aspirations des populations locales. Dans leur organisation réside l’intelligence de l’espace, avec des stratèges urbaniste-architectes-aménageurs, des marchands-clients-entrepreneurs-grand groupes de construction, des promoteurs, des promeneurs, familles, groupes de touriste de plus en plus nombreux. L’identification des acteurs individuels, institutionnels, associatifs, privés, publics est une obligation pour comprendre les phénomènes spatiaux. Ils structurent l’espace et surtout implique un « univers de représentations » (Bailly, 1985,1990), fort complexe, mais ô combien nécessaire à la féerie, souvenir, mémoire, persistance et héritage de ces mégaévénements. L’enjeu est de comprendre et de proposer des typologies, des classements concernant les représentations sociales : on s’approprie, exploite, parcourt, gère et aménage son milieu, pour enfin l’habiter éphémèrement ou durablement dans le cadre de ces Expositions. Il s’agit d’un espace avec des lieux, des ressources qui forment un territoire, «transformé selon leur propre projet et leurs moyens », tout en prenant en compte - pour nous - les paradigmes naturalistes, géopolitiques, écologiques et technologiques. De plus, le dépaysement est au rendez-vous avec des espaces ruraux, champêtres et terres lointaines présentés et mis en scène et en récit à l’intérieur de la ville ; les frontières et les échelles sont à la fois : mélangées, associées et reproduites très souvent en carton-pâte, mais imposant une réflexion sur un urbanisme de la fête et l’agencement des parcs de foireexposition à cet effet. On associe à notre thème d’étude celui du voyage, de l’exotisme et du folklore, «les sociétés continuent à produire de l’espace, et il se trouve qu’elles ont de plus en plus conscience, ainsi que leurs besoins de gestion et de ce que l’espace est un instrument de développement, de pouvoir et de plaisir aussi » (Brunet, Ferras, Thery, 1992). Les Expositions internationales parlent du voyage, font voyager à l’intérieur et à extérieur de l’enceinte et impose toute une scénographie à cet effet. Les sociétés produisent de plus en plus des espaces pour le plaisir, hédoniste, parcs récréatifs, exotisme, à des fins d’étendre les possibles de la vie humaine dans le cadre de la société du spectacle, des écrans et de la marchandisation des lieux, mais à travers une artificialisation des espaces et parfois la création de grands parcs paysagers renvoyant à une nature urbaine, nature sauvage présentées parfois comme un élément d’équilibre, écologique ou pacificateur, des parcs d’exposition. 63 Il reste qu’une dimension importante se profile dans la capacité à desceller les réseaux et les échelles d’intervention et de distribution de ces parcs d’Exposition que l’on ne peut concevoir uniquement par l’enceinte close, mais aussi toutes ces dépendances à l’extérieur et sa capacité à agréger des aménagements et la création d’infrastructure de transport, culturel et d’hébergement notamment, ceci à partir de phénomènes endogènes et exogènes. Nous disposons donc d’une grille d’analyse qui doit nous permettre de comprendre ces paysages culturels (Claval, 1984), les parcs sont-ils des émanations du processus de la mondialisation en offrant des paysages standardisés ? Entre homogénéité, unité et diversité, ces paysages sont une reconstruction intellectuelle, entre un exemple ou une vision globale et géographique d’un pays, de nations et de réseaux-échelles de distribution, mais paradoxe des artifices représentant un monde - ou bien notre planète - à travers l’extraordinaire et une vie urbaine reposant sur les loisirs, la fête et l’exceptionnel de l’éphémère. Entre spécificité et généralisation, des figures imposées ou des architectures locales et internationales viennent normalement étayer nos futures généralisations ou pas. En fait, le paysage des Expositions internationales est comme une empreinte, un élément de résonnance, ce paysage hybride est comme une matrice culturelle (Berque, 1984, 1990) que nous nous devons d’entrevoir et d’analyser à des fins de mise en place de typologie et de dynamiques internes et externes à ce phénomène urbain qui dans des bien points interroge la ville, son tourisme et les conséquences sur la toute la société dans un dialogue durable périssable (Cazes, 1994 : 2—30 ; Hall, 1992 ; Claval, 1999) En prenant en compte les manières d’aménager, d’exploiter, d’habiter, de se transporter à l’intérieur et extérieur de l’enceinte et surtout de se distraire, les acteurs des Expositions créent un quartier de grande métropole mondiale et modifient profondément les paysages de celle-ci à travers leurs idéologies et système de représentation. Le fond culturel de chaque nation-ville hôte voit aussi une association de fait avec les effets de la mondialisation et des capacités des acteurs à introduire ou incorporer des éléments étrangers (globaux) et les normes du B.I.E. dans leurs actions urbanistiques. Entre identités, anciennes et nouvelles normes de construction et de fabrication des éléments d’architecture, de voiries et des jardins, on identifie des processus de transmission des connaissances et de conditionnement des réseaux et des échelles, mais aussi des hiérarchisations, dispositions, agencements et processus géographiques prenant en compte l’attente d’une Exposition et sa résonnance dans le pays (Brito Henriques, 1998 : 17-38) Cette production spatiale extraordinaire, ne peut se comprendre sans prendre en compte un questionnement d’ordre géographique sur les sociétés urbaines s’imposant à travers onze dimensions. 64 1°/ Unité et diversité : Unité de temps et d’espace qui fait du territoire de l’Exposition une sorte de village planétaire in situ, un local et global qui se répondent dans une tentative d’harmonie dans le cadre d’une utopie contrariée. 2°/ Système de représentation : Des univers, des mondes exotiques, des zoos, des peuplades sont présentés dans un cadre urbain et souvent de pastiche ou de présentation officielle d’une architecture nationale, les paysages culturels sont en plus mélangés, associées et de nos jours de plus en plus hybrides et illisibles pour la plupart. 3°/ Identité, altérité, différenciation – homogénéisation : entre standardisation des modes de constructions, d’alimentation et de comportement sociaux, (billet-tickets-visite culturelle), les identités ou la construction identitaire d’une nation se retrouvent, un passage obligé comme le méga-événement devient obligatoire à des pays comme l’Allemagne et le Japon après la Seconde Guerre mondiale. 4°/ Hybridation, acculturation, valorisation d’une production nationale : Il reste les modes de construction, de publicité de l’événement extraordinaire et sa capacité à proposer des thématiques à la fois répondant à un besoin local et global sans faire état d’une acculturation poussée par l’économie marchande sur le site et tout autour. Entre valorisation du terroir, du patrimoine et de l’innovation, il faut trouver un juste milieu de la part des acteurs de l’Exposition. 5°/ Continuité, discontinuité : Comme toute production spatiale, des continuité et discontinuité sont présente impliquant un décryptage de ce paysage culturel et matériel fait d’infrastructure, de barrière et de limite étatique, commerciale et diplomatique. 6°/ Agencement, utopie, aménagement de l’espace : L’aménagement du site prend en compte une dimension utopique, une disposition des pavillons, des infrastructures annexes parfois importantes à l’extérieure du parc. 7°/ Entre marchandisation de l’espace et principe humaniste: Il reste un enclos de l’Exposition, avec des thématiques universelles tendant vers le développement durable, mais aussi tout un financement de l’Exposition et sa promotion par l’intermédiaire de groupe financiers et d’industries majeures, se côtoient à la fois une promotion, marketing urbain et entrepreneurial, une éloge des collectivité locales de chaque pays et des Office de Tourisme, mais aussi une capacité à réunir une multitude de nation pour un but commun humaniste et universel. 8°/ Acteurs : Le rôle des acteurs dans cette production spatial semble essentiel, mais à mettre en parallèle avec les initiateurs de ces Expositions et leurs capacités à mettre en avant un projet regroupant les forces vives d’un pays et d’une ville, tout en prenant en compte de plus en plus souvent (et même dés leurs origines) les groupes de pression contre ces projets de fêtes géantes et les perturbations inhérentes à de telles méga-événements. 65 9°/ Degré de naturalité / artificialisation / de durabilité? Il reste alors à se demander comment ces nouveaux quartiers, nouveaux parcs paysagers le plus généralement, nouveaux centre d’industrie innovante actuellement et parfois des centres de loisirs s’intègrent dans leur environnement et réponde à un milieu – une mésologie – de persistance, d’action et de représentation d’un groupe social identifié ou magnifié. 10°/ Technologie (TIC) et forme urbaine : On rappelle que ces événements extraordinaires offrent une dialectique entre la capacité à « offrir » ou à « apporter », l’innovation dans une grande métropole, tout en proposant une identité ou un folklore national dans sa représentation à l’étranger. De nos jours, les quartiers industriels des nouvelles technologies de type Tsukuba au Japon ou Cartuja à Séville sont proposés pour une évaluation parfois difficile à cerner. Les formes urbaines créées doivent aussi se comprendre à travers l’histoire, la géographie, les risques environnementaux et la capacité des hommes à proposer des adductions en eau, électricité et transports pour les zones d’Exposition. 11°/ Tourisme et œkoumène (touristification) : Folklores, exotisme et naissance d’un tourisme urbain de grands événements de loisirs et surtout d’affaires sont au rendez-vous. Des symboles urbains, des gestes urbains à travers des bâtiments grandioses et extraordinaires pour les époques d’édification sont présents, il faut alors les intégrer dans des circuits touristiques et les mettre en avant une inutilité qui devient sa force première comme pour la Tour Eiffel avant de devenir un symbole national et lieu de loisirs et de radio télédiffusion. Le facteur touristique est à prendre en compte, la mise en scène, mise en récit de la métropole impliquent une redéfinition de l’image de la ville à l’échelle nationale et internationale (Ashworth, Tunbridge, 1990 ; Cazes, Potier, 1996). L’œkoumène touristique se « résumeconcrétise-unifie » dans le parc d’exposition et de pavillons nationaux fin du XIXe siècle et s’étendant à travers la découverte des imaginaires nationaux par les visiteurs et touristes. À ce titre, les grandes agglomérations occidentales sont le lieu privilégié de ces manifestations géantes avec une concurrence de plus en plus fortes des pays émergents. Il est impératif de s’interroger sur les facteurs d’attractivité et la mise en concurrence, plus anciennes que l’on ne croit (Ashworth, Voogd, 1990 ; Koltern Haider, Tein, 1993 ; Ward, 1998) des grandes métropoles, mais avec de nouveaux instruments de marketing et de communication qui impliquent une démultiplication des images de la ville (Jarreau, 1998, Paddison, 1993, Noisette, Vallerugo, 1996) et de ces capacités à être de plus en plus culturel, touristique et de moins en moins industrielle. Nous pouvons identifier une sorte d'instrumentalisation au service des acteurs politiques pour montrer une attractivité de la métropole renouvelées (Gravari-Barbas, 1999 : 46-58 ; Hughes 1999 : 119-135) notamment pour Barcelone dans les prochaines lignes. 66 D’ailleurs, les capitales européennes de la culture peuvent être un moyen de concevoir et d’affirmer nos propos avec souvent et surtout une médiatisation du patrimoine relevant de stratégies de valorisation par les arts et de la culture (Zukin, 1995). À travers cette création culturelle, architecturale et l’innovation dans les parcs d’Exposition, on ne peut que mettre en avant un développement urbain et des dynamiques économiques et surtout des impacts à identifier et à mettre en résonnance sur l’utilité, futilité, objectivité de telles manifestations géantes. Des impacts financiers, des dettes municipales, une propagande ou campagne médiatique, touristique, culturel sont présents. Il ne faut toutefois pas oublier que pour ces expositions internationales, celle-ci s’inscrivent dans des mouvements plus vastes de redéfinition de la ville événementielle, festive et culturelle dans le cadre d’expérimentation urbanistiques et d’aménagement de nouveaux espaces publics remarquables et de qualités pour certaines Expositions en prenant en compte aussi le modèle américain et ses évolutions (Gravari-Barbas,1998 261-278). Ne nous trompons pas, avec les Expositions universelles et internationales, nous disposons d’un objet de recherche élitiste dans le sens qu’il s’agit de la fête mondiale la plus connue, courue et aux répercutions les plus intenses bien des années après (Eyssatel, Rochette, 1992 ; Rydell, 2000). Les thématiques de l’image et du rayonnement de la ville restent des questions centrales qui nécessitent en même temps le développement et l’adaptation à la mondialisation des sociétés, des territoires et des infrastructures touchées par l’événement. En fait se répondent des mouvements de légitimité de l’organisation d’une Exposition internationale mais aussi des mouvements de cohésion sociale reposant sur les caractéristiques propres d’un territoire urbain avec des flux et des actions à la fois endogènes et exogènes pour sa capacité à se projeter à l’international (Roche, 1992 : 563-600). Être légitime, se savoir légitime et porter la légitimité : tel est l’argumentaire d’une Exposition universelle. Dans le même temps, l'analyse historique nous montre que notre époque se définit plutôt par une perte de la pratique de festivité populaire en relation avec la perte de repères religieux en Europe notamment. La fête contemporaine est bien souvent une manifestation ou un événement en lien avec la marchandisation des produits culturels et du patrimoine, sans parler de ville festive mondiale comme Las Vegas en constante évolution (Gravari-Barbas, 2001 : 169-165). De la célébration d’un ordre, elle se structure surtout autour de la constitution de communautés éphémères, à la fois locales et prises dans les logiques de la globalisation. Festif, ludique, en rupture avec les dimensions rituelles et symboliques qui pouvaient caractériser la fête traditionnelle (Auguet, 1974) ou les Floralies à Barcelone. On pense la fête ou l’événementiel, non plus pour la fête mais pour la ville, son image et sa capacité à s’inscrire durablement dans un agenda culturel (Gravari-Barbas 1999) dans des 67 registres sociaux, économiques, politiques et spatiaux (urbanistique/espace public). Bref, une ville de plus en plus « immatérielle » ; des formes de compétitions économiques qui se déclinent du local au global ; une tension entre formes de repli communautaire et diversité culturelle (Gravari-Barbas, 1998 : 175-193). Il reste aussi la question de la recherche d’une unité et cohésion sociale à travers le méga-événement qui parfois n’est qu’une énième politique de propagande et de sentiment national difficile à cerner même à partir de la presse grand public. On recherche l’unité, dans la diversité des formes et des sociétés de l’Exposition, tout en proposant une prise en compte de ce paradoxe comme identité première de cette fête géante : la diversité implique-t-elle une forme de cohésion sociale ou des affrontements insoupçonnés au plan sociétal, architectural et médiathèque ? Ainsi, nous sommes circonspects dans le fait de savoir si ces événements imposent et disposent des moyens et des attributs pour renouveler le sentiment national, le phénomène rassembleur ; nous préférons nous attarder sur les conséquences urbanistiques et d’aménagement d’espace public remarquable, sans toutefois omettre le premier élément énoncée. Il est vrai qu’à travers l’image d’une métropole renouvelée au plan touristique notamment, se « glisse » des dispositifs inconnus ou supposés non réalisables-attendus comme les conflits d’intérêts, d’usage des espaces, de conception du parc d’Exposition et de perception et représentations d’un événement extra-ordinaire à travers une nouvelle gestion de l’ère de l’information (Hubbard, 1996 ; Mc Philimy, 1995). À travers nos premiers propos, on constate un ordonnancement de la cité prenant en compte celui de la compétitivité économique et touristique ; les Expositions universelles et internationales deviennent des objets de la mise en marché des grandes métropoles par des paysages symboliques et médiatiques de première importance où souvent les acteurs locaux se perdant parfois dans leurs désires, vocabulaires et contre-sens de l’intérêt de la ville (Harvey, 1989). On rapprochera cette pratique extraordinaire de l’Exposition à la démultiplication des fêtes et festivals dans toutes les villes moyennes voulant remettre au goût du jour des manifestations anciennes ou les inventer au profit d’un soi-disant multiculturalisme impliquant une « prolifération événementielle » (Cazes, 2002). Cette ville événementielle et festive existe bien et se propose avec les mêmes problématiques dans le cadre national d’une Exposition ayant des répercussions à l’international, avec des héritages urbains forts complexes comme nous allons le voir avec Barcelone dans le cadre de l’action d’assumer un projet urbain dit durable maintenant comme pour le futur Forum des cultures de 2004 dans le nouveau quartier Diagonal Mar et un système de réemploi des infrastructures construites pour l’Exposition internationale devenant enjeu des polémiques et de problématiques de plus en plus controversée et complexes avec une nouvelle image du port (Naud, 1992 : 97-102 ; Rodriguès Malta, 1999 : 397-419) et la naissance d’un tourisme national et international de 68 qualité et de flux plus ou moins durable (Cazes, Potier, 1998 ; Judd, Fainstein, 1999). Des paysages du pouvoir, d’un pouvoir, et une pratique de la carte marketing des grandes métropoles sont présents (Zukin, 1991, 1992) pour des villes qui semblent de plus en plus standardisées. 69 1. Naissance d’un tourisme urbain pour aboutir à une touristification exacerbée de certains espaces public symbolique et remarquable issus des expositions universelles. 2. Osaka 1970, la ville du future. 3. Osaka 1970, des imaginaires - Barbie goes to Osaka -Des touristes d’Expos. Source : B.I.E. 70 PRODUCTION SPATIALE ------------------------------1°/ Unité et diversité 2°/ Marchandisation de l’espace 3°/ Système de représentation ESSAI : VISION GÉOGRAPHIQUE D’UNE EXPOSITION INTERNATIONALE UN MILIEU – UNE AIRE CULTURELLE – UNE CIVILISATION EN QUÊTE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE MONDIALISATION GLOBALISATION PROCESSUS ÉCONOMIQUES ET PRATIQUES DE LOISIRS. COMPÉTITION ENTRE LES VILLES (SOCIÉTÉ DE L’EXPOSITION) Échelle mondiale Prestige, moyen d’influence, moyen de communication 4°/ Identité, altérité, différenciation 5°/ Continuité, discontinuité 6°/ Acteurs 7°/ Hybridation, acculturation 8°/ Tourisme et œkoumène (touristification) INSCRIPTION DANS UNE CITE / VILLE / MÉTROPOLE / PÉRIPHÉRIE / PAYSAGE DE FRICHE / ACTE DE RÉGÉNÉRATION URBAINE Échelle nationale Géopolitique du choix de la ville, du financement, retombées économiques, culturelles. Échelle Locale Parc, fête, quartier en quête de légitimité, écoquartiers, infra. 9°/ Agencement, utopie, aménagement de l’espace 10°/ Degré de naturalité / artificialisation ? Échelle de l’individu/corps Niveau de l’expérience touristique Sensorielle. 11°/ Technologie (TIC) et forme urbaine VERS L’IDENTIFICATION ET CARACTÉRISATION D’UN PAYSAGE CULTUREL Conclusion de partie Vers une méthodologie d’analyse géographique des Expositions internationales À partir des éléments proposés, nous pouvons prendre en compte une analyse des différents paysages urbains (a) proposés par ces Expositions universelles et internationales (b) pour analyser la formation socio-spatial des forme urbaines (c) tendant vers l’utopie (d) pour entrevoir à travers le prisme de l’attractivité touristique et de la compétitions entre les villes (e) les effets de la mondialisation (f) au plan local qui répondent à des impératives provenant d’une économie de marché s’inscrivant de plus en plus dans une médiatisation de l’architecture et de l’acte symbolique d’accueillir le monde en son sein (cité). Il convient aussi de connaître et reconnaître quels sont les impacts (g) de ces manifestations au sens de leur actions de production spatiale et d’artificialisation d’un territoire ou de mise en paysage d’une ville (h) pour comprendre au plan urbanistique et des acteurs de la société les différents éléments endogènes et exogènes qui produisent des espaces de la mondialisation (i). … II. Deuxième partie De l’utilité des Expositions ? Quid des stratégies d’aménagement et des impacts urbains ? La notion d’héritage urbain et les effets sur la gouvernance de la ville 73 CHAPITRE I. LA VILLE ET L’EXPOSITION Une préfiguration - Une restructuration- Une remémoration Pour introduire ce chapitre, nous pouvons commencer par la citation d’un titre d’un article de Jean-Louis Cohen, architecte-historien, actuel Président de l’Institut Français d’Architecture (I.F.A.), son titre : « La ville et l’expo, une alliance difficile » (1). Il y fait le point sur le principe de l’utilité architecturale et de la manière d’aborder la construction de la ville. Pour l’auteur, les Expositions : « ne sont en rien des événements anecdotiques ». Justement, sur deux sujets qui nous intéressent, à savoir l’urbanisme des Expositions et l’apport des Expositions dans le domaine des méthodes de construction des bâtiments et donc le fait de changer la vie des citadins : où en est l’état de la recherche dans ces domaines ? Depuis trois ou quatre ans les chercheurs s’interrogent sur l’apport de ces grandes opérations urbaines. On constate la présence d’un autre axe d’étude avec non plus l’aspect création, faire-fabriquer la ville et étendre la trame urbaine par les expositions ou les J.O., mais aussi le fait qu’il existe aussi un apport sur l’urbanisme et l’architecture à travers les Expositions par les inventions présentées lors de réunions scientifiques et de la présentation des pavillons. Les formes de gestion, d’organisation, de consistance des plans marketing et du suivi-évaluation des grandes opérations sont abordées, ainsi que la création d’une nouvelle trame urbaine et d’espace public de qualité. On ne peut nier l’apport de la création et présentation du contre-plaqué lors de l’Exposition de San Francisco en 1935, ainsi que le développement d’un moyen de déplacement avec l’ascenseur généralisé et colporté en Europe, grâce à l’Exposition de 1900 à Paris. Il en va de même avec la fabrication du béton ou de l’ossature en fer (l’alliage) pour la construction de maison individuelle. Un urbanisme modifié par les parcs d’accueil d’expositions, plus les inventions présentées lors de ces assises du progrès, tel est l’ensemble des champs d’investigations possibles. Dernièrement un professeur d’architecture a commencé à travailler sur cet aspect, Henri Bressler, des écoles d’architecture de Versailles et Paris-Belleville. L’auteur présente dans son article un bon résumé de sa problématique d’étude. 1. COHEN Jean-Louis, « La ville et l’expo, une alliance difficile », dans Florence Pinot de Villechenon, Les fêtes géantes pour quoi faire ?, Paris, Autrement, 2000, p. 13-17 74 Dernier travail à notre disposition : un essai de Patrick Kamoun du point de vue de l’habitat social et de sa création et évolution liées aux Expositions. Si Patrick Kamoun, conseiller à l’Union Nationale des HLM, a publié depuis, un ouvrage « V’là le cochon qui déménage ». Celui-ci ne traite pratiquement pas de ses recherches parues dans l’article de la revue Diagonal. Le livre traite de Georges Cochon, un personnage atypique, une sorte de Pierre Poujade de la lutte pour le respect des conditions de vie des ouvriers. Au vu de l’article paru dans Diagonal en 1999 et des documents, une prochaine publication sur ce thème : le logement social et habitation modèle, est certainement en cours d’élaboration. Sur la question sociale et du logement, de bons travaux ont été publiés récemment, permettant d’éclairer la recherche sur ce point (cf. bibliographie). Du Musée Social en passant par les travaux sur Le Corbusier ou cités jardins en France et en Angleterre, nombre d’ouvrages sont disponibles. Dans l’ensemble, le regret que l’on peut émettre est le manque d’ouvrages relatant des effets sur l’urbanisme pour les villes d’accueil et leur solution. On doit constater l’éparpillement des informations nous permettant de mieux cerner notre problématique, à savoir : les Expositions ont-elles un effet durable ou éphémère dans l’aménagement de la trame urbaine des villes-hôtes ? Un des exemples emblématiques réside dans la lecture des mémoires du Baron Haussmann récemment republiées. Celui-ci pense l’avant et l’après Exposition, tout en essayant d’anticiper ou de réutiliser certains de ces ouvrages d’art : « Au sommet de l’autre partie, près de la mire de l’Observatoire de Paris, on voit le Bardo, reproduction du Palais du Bey de Tunis, que la ville acheta, moyennant 150.000 francs, à l’Exposition Universelle de 1867. Par des installations intérieures qui, motivant une dépense complémentaire de 35.000 francs, il faut transformer en Observatoire spécial de météorologie pour l’étude de l’atmosphère au double point de vue de la science de ces applications à l’hygiène publique, tant à l’agriculture »(2), mais aussi au sujet de la construction de la rue de Rapp : « Une avenue –Rapp- allant du même point à l’extrémité de la rue Saint-Dominique, c’est-à-dire à l’entrée centrale du Champ de Mars – voie très utile en cas d’Exposition Universelle »(3). La lecture des mémoires du Baron est significative de la volonté du Préfet à utiliser les Expositions Universelles parisiennes comme échéancier ou faire valoir publicitaire de ces travaux (4). Sur la problématique du réemploi et de l’utilité des Expositions du point de vue urbanistique, il faut faire preuve de patience dans la recherche d’articles ou de brèves provenant d’architectes urbanistes ou politiques. 2. 3. 4. Le Baron Haussmann, Mémoires, Edition établie par F. Choay, Éditions du Seuil, Paris, 2000, p. 933 Idem note d° ci-dessus, p. 839 Sur cette période, se référer aux deux articles de : MARTAYAN Elsa, « L’éphémère dans la ville : Paris et les Expositions Universelles », Revue de l’Economie Sociale, 1990, p. 39-49 ; « Les rapports entre l’État et la ville de Paris au début de la IIIème République, les emplacements des E.U. », Revue de l’Économie Sociale 1988, p. 55-59 75 Ceux-ci nous permettent d’entrevoir et de comprendre un peu mieux la perception de ces méga-événements. Dans un article de « L’architecture d’aujourd’hui » du mois d’août 1937, nous avons des renseignements plus particulièrement sur la vision critique des urbanistes de cette Exposition en plein Paris. Celle-ci est jugée chaotique dans son ordonnancement : « Jacques Greber – si l’Exposition avait été décidée 5 ou 6 ans avant son ouverture, j’aurais certes, préconisé un emplacement d’extension urbaine, plus particulièrement la création d’un grand parc futur, avec quelques édifices publics permanents, utiles au développement du grand Paris ; Maurice Barret – une Exposition ne peut plus être une collection de bâtiments. Tout réside dans le problème de la classification et d’une idée directrice tyranniquement imposée. Hors cela, point de salut : mais la foire et le désordre ; Alfred Agache – le plan de composition de l’Expo 1937 reste introuvable. On erre d’une rive à l’autre, d’un côté et d’autre d’un pont. Il semble que l’on se trouve au milieu d’une forêt de feu dont quelques détails masquent l’ensemble. C’est évidemment très impressionnant et même ahurissant comme une tempête ou un grand incendie, mais le plan de composition reste introuvable. Le seul endroit où l’on peut juger la fête dans son ensemble est la plate-forme de la Tour Eiffel ; Albert Charensol – la grosse faute que l’on a commise envers l’urbanisme, à notre sens, ce fut d’installer en plein centre de Paris, une manifestation de cette importance qui au lieu de servir à l’embellissement et à l’aménagement futur de notre capitale par ce qui aurait pu subsister d’elle (palais, voies de communication, jardins, etc.) ne laissera que cendre et poussière. Tandis que si l’on avait choisi ainsi qu’on a coutume de le faire à l’étranger, un point quelconque de la périphérie non encore aménagé, l’effort financier que nous accomplissons (et qui n’aurait pas été plus lourd) aurait, au moins, laissé des traces durables et utiles » (5). On peut trouver des ouvrages traitant de l’aspect gestion et organisation de grands projets urbains et grandes opérations comme les J.O. et des Expositions, mais il s’agit souvent de monographie de ville ou des études spécialisées(6). C’est pour cela, et pour une meilleure compréhension de la problématique de départ, que j’ai décidé d’élaborer un schéma chronologique récapitulatif de la longue évolution des Expositions universelles ou internationales et de leur utilité et impact sur la planification des métropoles et leurs effets sur la trame urbaine à travers mes lectures de cette année de recherche. Il s’agit d’un essai. 5. « La leçon de l’Expo de 1937 », L’architecture d’aujourd’hui, août 1937, n° 21, p. 6-10 6. EPA Secteur quatre de Marne La Vallée, Parcs récréatifs, expositions universelles, jeux olympiques : la gestion territoriale des grands aménagements de loisirs, Marne La Vallée, EPA France, 1991, 258 p. 76 TABLEAU - ESSAI : Les Expositions universelles et internationales, entre éphémère et durable. E : Zone de l’expo J : Jardin I : Zone industrielle T : Zone touristique La dimension urbanistique des Expositions VERS UNE MISE EN APPLICATION DU PRINCIPE DE RÉEMPLOI ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE : DE LA CITE ÉPHÉMÈRE À LA ZONE D’ACTIVITÉ CHRONOLOGIE GRANDES PÉRIODES 1851 – 1900 TYPE D’EXPLOITATION Cité éphémère ou partiellement ré-exploitable E D J Majorité des cas D 1900 – 1940 DE L’UTILITÉ PÉDAGOGIQUE ET SCIENTIFIQUE D’une utilité pédagogique et scientifique certaine. D J Co : infrastructure de congrès D : Destruction du site IMPACT SUR L’URBANISME Nul ou restreint Le plus souvent, création d’un Début de la diffusion des parc jardin d’attractions savoirs pour les masses Barcelone 1888 Une utilité encore forte. Cité éphémère ou partiellement Ré-exploitable E C : Aménagement culturel P : Parc d’attractions pédagogique De moins en moins d’utilité scientifique Moyen : quelques zones urbaines Remodelées par les expositions Barcelone et Séville 1929 1940 – 1980 Cité éphémère ou ré- Très faible utilité pédagogique De moyenne, à importante. et scientifique. exploitation en deux temps Les exemples de Bruxelles Très forte utilité commerciale et Montréal D P E et publicitaire-communication J C 1980 - 2000 Principe de développement durable. Création de zone d’accueil, économique, culturelle, festive et politique E P J C Co I T Utilité pédagogique et scientifique faible Moyen de faire la fête, de célébrer. Très important. Dans la trame urbaine. Pour les infrastructures ou les méthodes de construction et de développement durable. Partenariat public/privé Exemple : Hanovre 2000 Ne nous trompons pas, dans un certain sens, le B.I.E. a su faire son autocritique sur un point bien particulier, à savoir : que faire après une Exposition, du site sélectionné et des bâtiments ? On note sur ce sujet, un changement de point de vue et de philosophie d’approche sur ce problème épineux. La plaquette publicitaire officielle du B.I.E., en date de l’année 2000, qui suit nous en apprend un peu plus sur la manière dont le Bureau aborde et réfléchit sur l’urbanisme éphémère qu’il créé. Avant la Seconde Guerre Mondiale, le B.I.E. ne s’intéressait pratiquement pas sur l’apport de ses Expositions sur l’urbanisme des villes d’accueil (la notion d’héritage urbain). La grande Exposition de New York de 1939-1940 n’a strictement rien laissé de sa présence sur un parc encore à l’abandon aujourd’hui. Il faut attendre Bruxelles et surtout Montréal 1967, pour voir changer la philosophie d’approche et de réemploi possible des infrastructures construites à l’occasion. Néanmoins, le B.I.E. a attendu les années quatre-vingt-dix et Séville 1992 pour axer son discours sur un thème et une pratique de conception de la ville et de ces nouveaux quartiers depuis passé dans le langage courant : le développement durable. Un bon règlement est devenu un règlement qui prend en compte la reconversion future des locaux d'Expositions universelles et internationales. Le B.I.E. s'implique à temps plein avec l’aide et l’ambition des États-villes organisateurs. Il est écrit dans le document présenté que : « Le B.I.E. remplit un rôle de conseil, tant pour le budget, que pour le choix du site, le mécénat, l’architecture, les problèmes douaniers et fiscaux (……) le B.I.E. veille au devenir des Expositions, à l’utilisation ultérieure des installations et infrastructures (…). L’Exposition 1998 a ainsi permis à Lisbonne de développer de façon spectaculaire ses équipements, le transport de télécommunications et d’assainissement. Dans un souci d’utilisation des infrastructures existantes, l’Exposition de Hanovre, en Allemagne, utilise le site d’une foire existante. La capitale de Basse-Saxe va ainsi connaître, elle aussi, un nouvel essor économique ». Du caractère provisoire et destructible des installations (une cité éphémère), on est passé dans les textes du bureau à une Exposition durable et ré-exploitable (une cité durable). Qu’en est-il dans les faits ? Les populations ne sont plus en mesure d’accepter de ne pas être tenue au courant des candidatures, des budgets alloués et des risques d’endettement à long terme de leur métropole. L’opinion publique et les obligations du B.I.E. sont intimement liées : ceci réside dans la viabilisation du site d’aménagement et leur capacité à rencontrer l’approbation d’une grande partie de la population parisienne par exemple ou montréalaise, et non pas l’opprobre d’une foule mécontente de la hausse de ces impôts locaux. La viabilisation du site d’aménagement reste essentielle dans sa forme et fond à travers surtout la capacité à marketer-commercialiser un produit à l’échelle locale et mondiale. Généralement pour des pays comme la France, les déficits sont inhérents à l’organisation d’une Exposition, mais pour d’autres pays, la capacité de dégager des bénéfices et de construire des espaces publics et des infrastructures ré exploitables par des opérateurs privés est aussi une option et une obligation parfois. L’Exposition internationale en tant que renouvellement urbain induit très souvent un aménagement de nouveaux quartiers par de nouvelles infrastructures. Prenons le cas de Paris, l’apport des Expositions est considérable, mais dans l’ensemble la multitude des bâtiments et des ouvrages d’art furent détruits ou réutilisés pour d’autres constructions. Mais, ils restent des traces.  Pour la France, c’est le ministre du Commerce et de l’Industrie qui assume la responsabilité politique avec un commissaire général des grands ingénieurs venant aider le corps politique l’affaire et se partageant les grandes directions avec par exemple Alphand, l’inventeur des parcs et jardins de Paris qui entre 1867 et 1878 prend une part active aux Expositions. À partir de 1855, les Expositions universelles parisiennes utilisent des espaces symboliques nationaux et patrimoniaux. Pourtant, elle laisse peu de trace sur l’urbanisation des quartiers de bord de scène, mais pérennise, des parcs, des  infrastructures, des musées, des pavillons perdus en périphérie. L’Exposition de 1855 = Champs-Élysées, avenue Montaigne, Seine. Grand Hôtel du Louvre, construit par les frères Pereire à l’occasion de l’exposition universelle de 1855,  café, restaurants, parcs. L’Exposition de 1867 = Champs-de-Mars, Gare de Lyon, d’Orsay, des Invalides. Tout autour du bâtiment principal des jardins sont visibles conçus par l'ingénieur Jean-Charles Alphand et le paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps, les principes paysagers de  l’école française sont proposés. L’Exposition de 1878 et celle de 1889 = la colline de Chaillot, Palais du Trocadéro, construit par Davioud en 1878, Tour Eiffel en 1889, l’esplanade des Invalides et les quais de Seine. Musée d’ethnographie du Trocadéro inauguré à l’occasion de l’Exposition  universelle de 1878. A cette occasion, le pont d’Iéna est élargi et rehaussé. L’Exposition de 1900 = la maîtrise du foncier de l’Exposition se développe sur la rive droite pont Alexandre III, Grand et Petit Palais, cours La Reine, mise en place de la perspective Champs de Mars vers Trocadéro, la Tour Eiffel comme landmark et le pont Alexandre III. Les gares et quais de voyageurs construits pour les Expositions entre 1878 et 1900 disparaissent pour l’Exposition de 1937. La gare du Champs de Mars, devenue gare de marchandises et dépôt de charbon est détruite, mais la création de la gare d’Orsay est au rendez-vous. Le métropolitain est acté puis réalisé avec les entrées « Art nouveau » d’Hector Guimard. 79  L’Exposition coloniale de 1931 et celle de 1937 = Vincennes et son musée de Léon Jaussely, zoo, champs de courses. Musée de l’Homme au Palais de la découverte, la perspective de la colline du Trocadéro, construction du Palais de Chaillot, Palais de Tokyo  et Palais d’Iéna. L’urbanisation de ces quartiers ? Haussmann propose d’unir le Gros Caillou à la rive droite par le pont de l'Alma et les avenues Rapp et Bosquet. Au début du XX ème siècle, après la cession du Champs-de-Mars par l’État à la ville de Paris, entre 1881 et 1900, les abords du Champs-de-Mars commencent à être construits en 1907 à travers les avenues  Charles Floquet, Élisée Reclus, Émile Deschanel. Pour Paris, nous assistons à une organisation quasiment décennale entre 1855 et 1900 sur un espace urbain facilement aménageable. Une cité éphémère, composite et illuminée s’installait au cœur de la ville historique, façonnant le paysage urbain de la capitale au profit du tourisme de loisir, culturel et d’affaires. La Gare du Champs-de-Mars avec des lignes rejoignant la petite ceinture parisienne est aménagée afin de faciliter  l'acheminement des matériaux puis des visiteurs-touristes. Des Expositions qui se superposent à des plans de restructuration de la trame urbaine parisienne durant la Révolution Industrielle : il ne faut pas oublier que chaque Exposition internationale se superpose souvent à des plans et schéma directeur d’aménagement d’une grande métropole. Pour Paris, par exemple, nous sommes dans le prolongement des travaux de la Commission des embellissements de Paris ordonné en 1853 sous la direction du comte Siméon pour toute la période du Second Empire et comme nous avons pu le mentionner, le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870 propose d’ouvrir et de penser la ville en fonction aussi de ces méga-événements. Nous sommes dans un mouvement de conception, de planification et de pensée de l’urbain plus large que ce que l’on croit : boulevards, avenues, flux des touristes, de marchandises, parcs, jardins, panorama, œuvre d’art offrent un nouveau paysage urbain. On le constate, la reconversion des sites d’Exposition consacre l’essentiel des commentaires pour les observateurs de ces méga-événements : une Exposition réussie est une Exposition bien reconvertie dans son espace et son utilité des infrastructures. Le cas de Séville est souvent le plus cité par les responsables du B.I.E., le parc scientifique et technologique est certes le troisième d’Espagne, mais sans grand renouvellement, les espaces d’eau ludiques sont un succès, mais les dimensions de l’Exposition et l’abandon de projet restent un handicap à long terme pour le développement de l’autre partie de la ville sur plus de 214 hectares. Sur ce point le cas de Montréal et des îles créées sur le fleuve Saint-Laurent pour l’Exposition de 1967 est emblématique de désillusions et de réemploi fastidieux, dispendieux et peu 80 précautionneux. On s’est demandé pendant 20 ans que faire de ce site. La question de l’héritage urbain reste essentielle. Il reste la question de la qualité de l’éphémère et de ses attributs comme porteur de vision, d’imaginaire et de rêverie. L’architecture aide à cet axiome. Un très grand nombre des bâtiments construits pour les Expositions ont disparus, car il existe un recyclage, un réemploi concomitant du phénomène même des Expositions. Que se soit le Palais de l’Industrie de 1855, le Palais Omnibus de 1867, l’ancien Palais du Trocadéro de 1878, les Palais des Beaux-arts et des Arts Libéraux et la Galerie des machines de 1889. Tous ses bâtiments construits et imposants sont partis en lambeaux mais pour la bonne cause, il s’agissait du seul moyen pour respecter les délais de construction d’une Exposition, de plus la technique du réemploi était bien pratique. Il est souvent nécessaire de remblayer et d'aplanir les terrains pour les prochains pavillons et desideratas des ingénieurs, tout en respectant, en partie, le code militaire sur le Champs-de-Mars par exemple. La colline du Trocadéro est nivelée et donc les terres enlevées servent à composer le parc du Champs-de-Mars. Généralement, les structures métalliques des différentes galeries de machines servaient à la construction de la prochaine galerie, prochain bâtiment, mais aussi et surtout à des églises, halles, marchés, maisons. Tout un patrimoine se disperse, mais s’entrevoit dans la mémoire de ces pavillons et Expositions. L’une des figures imposées de ces Expositions majeures, mais aussi mineures réside dans la vente des pavillons, le réemploi de ceux-ci à travers le démontage-assemblage parfois sur d’autres continents : l’auteur de ce mémoire de master 2 recherche s’est vu confronté en Autriche lors d’une visite patrimoniale au pavillon mauresque acheté et apporté dans le parc de Linderhof par le roi Louis II de Bavière, un exemple parmi temps d’autres à prendre en compte. On peut présenter un essai de plan à prendre en compte comportant des temporalités, d’actions, de représentations et de résultats suivants les types d’Expositions et leurs attributs éphémères ou pas : ESSAI Chapitre 1 : 1851-1900 : Les premiers pas d’une organisation éphémère – Les parcs floraux et d’attraction Chapitre 2 : La prise de conscience des décideurs – Les expositions comme moyen de faire la ville (dans certains cas uniquement) Chapitre 3 : Coordination et création d’équipes ou de structures planificatrices de qualité (Années 1970-1990) Chapitre 4 : Vers un aménagement durable des sites ? 81 ESSAI : de l’utilité des expositions universelles et internationales LES CHAMPS D’ACTION, DE RÉPERCUSSION, D’INVESTIGATION ET DE PROMOTION De la rencontre des Hommes dans la Ville UN TÉMOIGNAGE Domaine de l’urbanisme et de l’architecture Domaine technique, économique et social Domaine culturel, scientifique et politique Architecture Technique Politique - le machinisme comme moyen de production agricole et industrielle - l’automatisation - l’application de nouvelles sources d’énergie - la radio télé diffusion - le progrès de l’armement et de l’aviation Social - développement du nationalisme - rapprochement des peuples - pour la création de SDN, du droit international et diplomatique « internationalisme » - envoi d’ambassades ou négociations, rédaction et conclusion de traités -Création de syndicat. - prise en compte du statut de l’ouvrier . aménagement d’un pays, d’une région, - coordination des syndicalistes - lutte contre le chômage d’une ville . aménagement d’une île, lagune, route, - lutte contre la malnutrition zone en friche, front de rivière, lac, de -Nouvelle norme d’hygiène mer, de vallée, Économie - création d’infrastructures nouvelles : . aéroports - industrie du cinéma . docks, ports de plaisance, plages .lignes de chemin de fer, gares, - industrie de la photographie - développement des échanges et accords infrastructures, sanitaires de commerces internationaux . musées, cinémas - dépollution de cours d’eau ou zones - premières fuites des « cerveaux» - vente de produits standards industrielles - augmentation des crédits - création de courants artistiques - création de revues scientifiques - labellisation et officialisation de découvertes - création d’écoles (Beaux-arts, jardinage, horticulture, …) - coordination internationale d’équipes - essais de production expérimentale - création de normes de mesures et poids internationaux - création et développement de colloques - développement de concours internationaux - création de brevets de propriété industrielle et artistique - découverte d’une géographie, cartographie et photographie du monde. -Développement de la photographie panoramique. - Nouvelles technique de construction, d’éclairage, d’alimentation en eau et en énergie - Une architecture pour tous, sociale - Un droit au logement décent Urbanisme - création de tissus urbains UNE ANTICIPATION aménagement du territoire : UNE APPLICATION Culturel et scientifique et D’ailleurs, lorsqu’on se penche sur les effets à court et long terme des Expositions sur les lieux de leur réalisation, on oublie trop souvent l’impact sur les hommes et leur manière de créer chez certaines personnes, le sentiment de faire mieux dans le domaine de l’invitation des techniques, du tourisme et de la fête. Pendant mes recherches, je me suis aperçu qu’il existait un lien évident entre les Expositions universelles et internationales et les parcs d’attractions et de jeux. Moins on apprenait aux Expositions, plus on demandait des fêtes foraines ou grands manèges. La grande roue, qui, en l’an 2000, siège face à l’obélisque place de la Concorde à Paris, descend historiquement et directement des Expositions universelles américaines. La Ferris Wheel, du nom de son inventeur Georges Ferris, fut créée pour l’Exposition colombienne de Chicago en 1893. Son but : distraire les visiteurs. On doit cette invention à G. Ferris, un constructeur de ponts à Pittsburgh en Pennsylvanie, ville de l’acier. Malgré son caractère éphémère, la grande roue va devenir un classique des Expositions. Toute une série de manèges, de nos jours, proviennent des inventeurs à qui des gouverneurs locaux, lors d’Expositions, avaient donné comme mission de distraire les visiteurs (téléphérique, montagnes russes, cascades d’eau, carrousels, sauts à l’élastique et parachute). Les Expositions finies, les parcs d’attractions restaient parfois sur place comme à New York en 1964. Il existe d’ailleurs des similitudes importantes et troublantes entre les parcs d’attractions de Disneyland Anaheim L.A. et Disneyland Paris et les infrastructures de transport lors des Expositions universelles parisiennes et américaines. Tourisme, flux des visiteurs, infrastructures, monde imaginaires ou reproduction d’architectures locales sont intimement liés. Il me semble intéressant de montrer en quoi les Expositions universelles ont influencé un homme comme Walter Elias Disney dans la création de ses Disneyland (ceci en guise d’exemple). Walter Elias Disney (1901-1966) a vécu une enfance heureuse et surtout très instructive. Avec sa famille et son père, il se déplaça aux États-Unis, en réalisant plusieurs fois le « cost to cost », côté Est vers côté Ouest. Son père éprouva très tôt le besoin de se déplacer à la fois pour des raisons personnelles et professionnelles. Après des études peu convaincantes, mais surtout avec sa réussite dans les dessins animés et les longs métrages au cinéma (Blanche Neige et les sept nains : 1937), la guerre finie, W. Disney parcourut le monde pour forger son imagination afin de réaliser un vieux rêve, un parc d’attractions ultramoderne avec ses héros récurrents (Parc Tivoli et ses codes couleurs, zone à thème…). Pour lui, on ne peut adresser que critique et déconvenue face aux parcs d’attractions et fêtes foraines de l’époque. Ne trouve grâce à ses yeux, que les World’s fair américaines et le système ingénieux des monorails pour le déplacement des visiteurs. Après avoir acheté un terrain de 73 hectares dans la région de Los Angeles, dans une bourgade du nom d’Anaheim, Disney et ses « imagineers », ingénieurs, architectes, urbanistes et artistes, se lancèrent dans la conception d’un royaume enchanté. Le 14 juillet 1956 est inauguré le Disneyland Anaheim. Un constat s’impose à travers de troublantes similitudes entre le World’s fair de l’époque et le parc. Si l’on compare les plans d’aménagement des parcs des Expositions universelles de New York ou de Paris avec leur tram circulaire cernant l’expo, comme en 1931 à Paris (plan Lyautey pour expo coloniale avec son tram circulaire) et celui de Disneyland, on voit bien d’où vient l’inspiration. De plus, là où la remarque devient intéressante, c’est au niveau des liens qui unissent le groupe Disney et les organisateurs de World’s fair américaines, comme en 1968 à New York. Pour l’expo 1968, le groupe Disney se voit confier la tâche de réaliser des automates pour une Exposition : « it’s a small world » (visible en France à Disneyland Paris). On réfléchit même sur les moyens de transport futurs des Expositions. Le dernier point est le concept de W. Disney lui-même pour son futur par en Floride : EPCOT « Un prototype expérimental de la communauté de demain ? ». C’est à l’heure actuelle la seule « World’s fair » en perpétuelle action représentant des quartiers du monde – devenu depuis un peu désuet. Dans les premiers temps du projet, l’ensemble de ce qui faisait et fait une Exposition pour le B.I.E., devrait être réalisé en grandeur nature. Une communauté d’habitants devait vivre au milieu d’une zone d’accueil des dernières réalisations scientifiques dans le domaine industriel, économique et NTIC. Une véritable ville devrait naître, bénéficiant des dernières innovations techniques dans le transport et l’habitation. 20.000 personnes étaient concernées. Mais à la mort de Walt, Roy Disney son frère, aménagea le complexe pour le changer de ville en parc d’attractions pédagogiques et scientifiques sur les progrès de la science. Au vu du contenu du parc EPCOT qui change à peu près tous les 10 ans, on s’aperçoit de nombreuses similitudes avec les Expositions universelles. Il existe même des pavillons de pays, afin de découvrir la culture de chaque nation, avec des pavillons français, marocain, mexicain … Une étude plus poussée mériterait d’être menée sur ce sujet. Walt Disney groupe et les origines des parcs Disneyland, ainsi que l’histoire des aménagements et planificateurs de chez Disney à Los Angeles ou en Floride, voire en Europe, leur politique planificatrice et leurs influences (7). Pour conclure sur ce premier chapitre, on s’aperçoit qu’il existe un nombre important de travaux à mener sur ces Expositions et leur utilité planificatrice et créatrice de trame urbaine. Mais une Exposition ne doit pas se résumer au seul fait d’intervenir sur l’espace. Elle devient par son objet universel, une sorte de réceptacle du génie de l’homme dans bon nombre de domaines. Par de telles manifestations géantes, l’homme désire montrer et démontrer à ses contemporains, d’autres talents créatifs ou industriels. La ville et sa cité éphémère devient alors un support publicitaire, de multiples représentations et touristiques. 1. LANQUAR Robert, l’Empire Disney, Paris, PUF, 1992, p. 23-24 FLOUER Joe, Disney les managers du rêve, Boulogne, Maxima, 1992, p. 20-29 84 Documents et analyses - « Le legs des Expositions Internationales » « Colloque du B.I.E. ; le legs des Source : Expositions Internationales in Bulletin du BIE, 1998, pp. 2-32. - « Les jeux Olympiques et la ville de Paris » Paris 2008 olympiques : Source : Collectif, Paris 2008 Olympique, Paris, Edition le Moniteur 2001, pp. 3-7, pp. 13-45, pp. 20-27. - L’expérience Disneyland Anaheim – World’s fair – EPCOT Floride. -LE TRAIN DECAUVILLE CIRCULAIRE À L’EXPO 1900 DE PARIS Source : Historiama, hachette collection. -LE TRAIN CIRCULAIRE DE DISNEYLAND RAIL ROAD À ANAHEIM L.A. Source : Disneyland.com -REPRÉSENTATION DU DISNEYLAND PARK AVEC LE MONORAIL VUE DU MONORAIL ACTUEL DATANT DE 1956 Source : www.disneyland.com -PLAN DE DISNEYLAND ANAHEIM LOS ANGELES ANNÉE 2002 -DISNEY TOWN ET L’EMBARCADÈRE DE DÉPART POUR LE PARC Source : Disneyland.com ET PARIS, L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889, Vignette de présentation, Numéro spécial de l’Illustration 1889, Aquarelle de Dagli Orti, Musée Carnavalet. 85 CHAPITRE II LES IMAGES DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES Une démonstration - Une représentation - Une exaltation En 3000 avant J-C, les Sumériens construisent le premier temple en hauteur, dédié à leurs Dieux du Soleil et de la Lune, à Ur. La première ziggourat de l’humanité rayonne comme l’édifice le plus imposant des premiers temps de l’histoire. Mais déjà, une compétition s’instaure avec en –2000 avant J-C, Babylone, la cité assyrienne, puis akkadienne où l’on décide de construire un temple encore plus haut et plus beau pour adorer son Dieu et sa Déesse mère. Le palais du roi et son édifice religieux devient un nouveau point de repère dans la région proche orientale. A ce moment de notre civilisation naissante, les Hébreux s’installent à long terme au pays de Canaan pour y adorer à leur tour leur Dieu Yhwh. Au vu des visions des temples égyptiens, phéniciens et babyloniens, le nouvel état vient réaliser à son tour une construction digne et représentative de sa ville et de son Dieu. C’est alors la construction du premier temple de Salomon. Les douze tribus d’Israël se donnent une ville comme capitale, et un symbole comme réussite : Jérusalem et son Temple. En d’autres temps et d’autres comparaisons, ne pouvons-nous pas comparer l’ancienne classe sacerdotale du temple et la classe politique de la IIIème république française, voulant tout à tour construire un temple, des remparts, une ville, soit une utopie urbaine avec comme symbole nouveau au XIXe siècle la Tour Eiffel et sa structure métallique. On associe alors une civilisation, une puissance, une image et des réalisations prestigieuses. Nombre d’historiens des périodes antiques, médiévales, modernes et contemporaines ont bien analysé les anciennes compétitions des cités-états ou monarchies. La création de palais majestueux ou la fabrication d’une image attrayante ou commerçante d’une ville, on trouve fréquemment les mêmes adjectifs et comparaisons pour vendre ou développer sa ville. Mais à partir de 1851, va s’articuler une autre forme de compétition sous jacente ou officielle par l’intermédiaire des Expositions universelles ou internationales. Ce chapitre va permettre de faire le point bibliographique sur la question, et de rappeler brièvement (car le sujet a bien été traité), les problématiques soulevées. A partir de mes lectures, trois points sont à retenir : 86 - Une démonstration : des hommes ont toujours voulu prouver leur capacité à organiser de tels événements, ceci en rassemblant les forces vives de leur nation ou ville. De leur réussite découle une légitimité renforcée. - Une représentation : avoir bien en tête l’aspect publicitaire de la chose, c’est la promotion d’une stratégie bien recherchée et pensée par l’intermédiaire de symboles urbains, tout en oubliant l’aspect politique et touristique de l’organisation. - Une exaltation : face à de telles réalisations de cités éphémères, comment les artistes et intellectuels pensent la ville et imaginent la ville, vu le gigantisme et l’émerveillement et l’extraordinaire face aux Expositions. Une démonstration « Mais, une Exposition universelle, c’était une occasion pour les nations et les organisateurs de faire mieux que le voisin. De présenter une vitrine plus aguichante que celle de son allié ou de son adversaire passé ou futur » (1). Sur la partie démonstration et compétition entre les nations, les ouvrages et références ne manquent pas. Deux thèses en cours planchent sur les images des nations comme les ÉtatsUnis et la Roumanie lors d’Expositions. Comme j’ai pu l’exprimer, nombre d’articles ou de travaux ont traité ce thème. Des compétitions entre les pavillons du IIIème Reich et l’URSS et les pavillons des États-Unis et de l’URSS ou bien plus lointain, ceux de l’Angleterre, la France et l’Allemagne, on trouve un nombre d’informations non négligeables dans des ouvrages d’art, de politiques internationales ou d’architecture. Albert Speer et son pavillon allemand en 1937 à Paris est un exemple parmi tant d’autres. De plus, de nos jours, les conflits entre pavillons s’estompent pour faire place aux critiques des contribuables envers les architectes, ceux-ci ne retrouvant pas leur compte dans des architectures de moins en moins spectaculaires et souvent de plus en plus rentables et réutilisables. En fait, la tendance que l’on peut dégager, est le fait que l’on recherche beaucoup plus en organisant une Exposition au XIXe siècle - voire parfois de nos jours - une reconnaissance des autres pays, la célébrité, grâce à des monuments phares comme la Tour Eiffel ou l’Atomium à Bruxelles. Mais il s’agit aussi d’un rite de passage montrant la capacité à organiser toute une ville pour un tel événement. Lorsqu’en 1888, Barcelone et ses autorités démontrent leur capacité à faire entrer dans le concert des nations industrielles, la Catalogne et par son biais l’Espagne, le pari des organisateurs est gagné. 1.CASSINELLO Emilio « Expo 92 – Cahier spécial », le Monde, 16/04/92, p. 25 – Commissaire Général de Séville expo 92. 87 L’Exposition maritime internationale est élevée au rang d’Exposition universelle par la Presse qui fait écho de la bonne tenue de l’organisation, de la compétition et du nombre d’expositions-pavillons présents. Il en va de même avec l’Espagne en 1992, avec Séville Expo 1992 et Barcelone JO 92. La réussite des deux fait entrer de plein droit l’Espagne dans la CEE. Plus loin, Osaka 1970 montrent le retour sur la scène internationale du Japon conquérant à travers sa course économique et industrielle. Une bonne démonstration est due à une bonne organisation et gestion de l’après expo. Si au XIXe siècle, l’aspect urbanisme, rééquilibrage de la ville et de ses infrastructures comptait, il en est maintenant le principal vecteur de critique (plus le nombre de visiteurs surestimé dans certains cas). Une représentation Les Expositions universelles ou internationales ont longtemps voulu et servi à faire passer un message de domination de l’homme ou de la science sur la nature, ou bien de proposer un meilleur bien-être ou développement pour l’homme. La forme en a été, ou est encore, soit une publicité naïve de l’époque et son progrès, soit un acte réfléchi bien à l’avance, à savoir : un fait de propagande. La domination de la science et des hommes, c’est tout d’abord le thème de la promotion du fait colonial des Empires et du bienfait du genre humain et de l’Occident. Un message d’évangélisation et d’industrialisation est apporté aux peuplades retirées, mais aussi aux visiteurs des expositions urbaines très loin de l’Afrique par exemple. Même si des Expositions n’étaient pas coloniales, une section Empire était toujours présente. Les historiens français se sont penchés sur ce thème (voir annexe n°6). Les Expositions ont fait rentrer dans un monde urbain la géographie des pays lointains. Des thèmes comme la supériorité des civilisations - le message du colon - les infrastructures construites par les ingénieurs, ou l’analyse des discours coloniaux dans les Expositions, sont largement traités depuis une dizaine d’années… Mais l’on s’étonne de ne trouver aucun ouvrage ou thèse sur la profusion des styles architecturaux des colonies françaises à l’expo coloniale de 1931 à Paris-Vincennes. Les visiteurs découvrent certes un autre monde, mais les ingénieurs, urbanistes, architectes sont aussi confrontés à des réalisations surprenantes par leur originalité et diversité. Tel le Président de la République découvrant la rue du Caire en 1900 à Paris, on découvre un nouvel urbanisme et une nouvelle architecture en miniature à chaque Exposition. L’ensemble de ces représentations architecturales, comme le Temple d’Angkor Vat ou de l’île de Bagdad (voir annexe n° 6), ouvre des horizons et des inspirations aux architectes urbanistes de l’époque. 88 À lire, le numéro spécial de l’Illustration en 1931 pour l’Exposition coloniale ; on s’aperçoit que, confronté à la chaleur des pays équatoriaux, on est en train de concevoir un nouvel appareil incorporé dans les structures des bâtiments administratifs français : l’air conditionné. Un dernier point sur cet aspect représentatif de la chose, encore plus méconnu : le fait de profiter des Expositions pour faire publicité des grandes opérations d’aménagement d’une ville ou d’un espace plus grand. C’est lors des Expositions que l’on a découvert les projets d’aménagement du canal de Suez, de Panama, mais aussi le tunnel du Simplon Pass, ou la voie expresse de l’Orient Paris-Istanbul. Les visiteurs donnent leurs avis et intègrent le fait de l’acte civilisateur et gage de progrès des Expositions. On va même jusqu’à discuter de la faisabilité d’un pont sur la manche entre 1875 et 1914. Schémas, études géologiques et représentations de l'ouvrage sont présentés lors des différentes Expositions anglaises et françaises. Des divergences politiques, diplomatiques et financières firent échouer le projet, mais la construction entre Folkestone et le Cap Gris-Nez de 37 km semblait toutefois réalisable. Une recherche plus approfondie sur les liens entre Exposition et organisation de colloques sur les méthodes de construction et d’urbanisme au XXe siècle, serait une bonne entrée en matière pour comprendre les liens qui unissaient et unissent toujours politiques et planificateurs. En 1931, au même moment, se tient l’Exposition coloniale à Paris et le congrès international de l’urbanisme aux colonies. En 1958, à Bruxelles, l’Exposition universelle a comme décentralisation à Liège, une Exposition de l’urbanisme et de l’habitation : « l’homme dans la région, dans la cité, dans la maison ». Une représentation qui est à la fois menée par des colloques et des expériences ou démonstrations grandeur nature et par des maquettes, voici un aspect des Expositions universelles et de leurs effets sur l’urbanisme : Le Corbusier présentant ses modèles d’habitations en 1925 et 1937 à Paris, un Atomium célébrant l’ère nucléaire à Bruxelles, les nations exposent et s’expose, ce qui ne va pas faire manquer de réagir les intellectuels de l’époque : écrivains, peintres et photographes. Une exaltation : Une sorte de défoulement intellectuel et artistique entoure l’expérience Exposition : « Allons tous à l’Exposition », « Gardons tous un souvenir de l’Expo », « Nous n’irons plus à l’Exposition ». Voici les quelques exemples de phrases que nous trouvons le plus fréquemment dans les guides expositions ou dans la bouche du grand public. 89 Les débuts des Expositions sont aussi les débuts de la photographie. L’homme face au gigantisme veut à tout prix garder un souvenir des constructions éphémères. Un très bon résumé sur l’alliance entre photographie et Exposition existe dans l’ouvrage de Linda Amione et Carlo Olmo précédemment cité (2). La question sur ce thème a été bien traitée et ceci dans nombre d’ouvrages. À chaque exposition et à chaque construction de parc d’exposition, les gouvernements en particulier, se donnaient la peine de prendre un nombre impressionnant de photographies pour mémoire. D’après mes recherches sur Internet et mes lectures, de nos jours, il existe régulièrement dans le monde, des présentations de photographies commémoratives de l’organisation d’une exposition : Chicago 1993-1893 et Paris 1989-1889. En France, c’est le site Internet de Roger Viollet [www.rogerviollet.fr] qui présente plus d’une centaine de photographies des Expositions, à acheter dans différents formats. L’une des toutes premières expériences photographiques, maîtrisée par sa qualité et son ampleur, remonte en 1867. Napoléon III était un véritable passionné de cet art naissant qu’était la photographie. On décide par son ordre, de réaliser le fameux album de l’Exposition (aquarelles, dessins et photographies). C’est F. Roux et Pierre Petit qui remettent leur travail à Napoléon III. Actuellement, c’est le centre d’Histoire des Archives Nationales, section photographies Expositions, qui présente les originaux. On remarque au fil des recherches qu’il existe très peu de travaux regroupant la perception des Expositions universelles ou internationales par les artistes (aucune thèse sur la photographie et les Expositions, aucune thèse sur les écrivains ou guides d’expositions souvent écrits par eux, n’est recensée). Dans les photographies présentées après ce développement, on remarque le nom d’un auteur et écrivain, célèbre comme photographe : Émile Zola. Celui-ci, fut, d’après ses amis, subjugué par l’Exposition universelle de Paris en 1900. Il prit un nombre considérable de clichés (3) . Il faut bien prendre en compte que ces grands travaux trouvent avec l’usage et la réalisation des panoramas, un magnifique moyen de propagande et d’embrasser l’ensemble du paysage urbain d’une métropole. Par exemple, la chromolithographie, une invention du lithographe Godefroy Engelmann, désignant un procédé d’impression lithographique en couleur fondé sur la quadrichromie, il prend comme parti-pris la volonté d’adopter le point de vue d’un touriste installé dans une nacelle d’un ballon gonflable avec une forte popularité jusqu’au début des années 1900 et lors de l’Exposition de fin de siècle. Cette pratique disparaît graduellement en fonction des avancées de la photographie et du film cinématographique. 1. Op. Cit. pp. 240-283 2. Voir « Zola, un film de Jean VIDAL prix 1955 » ; « 1900 l’année de l’Expo, Zola et l’Expo » dans Le Monde, le 17/04/00, p.16 90 Nombre d’auteurs se sont essayés à la rédaction et à la description de la ville industrielle ou à l’imagination d’une utopie. Zola en fait partie. Le thème de la description et de l’exaltation des artistes et écrivains face aux Expositions est revenu de nombreuses fois dans ma recherche. On a même édité dans les années quatre-vingt, le Paris guide décrivant l’exposition de 1878 par des auteurs comme Verlaine ou Baudelaire. Le choc des travaux d’Haussmann, plus le gigantisme des Expositions ne laissa pas inerte la pensée des intellectuels. En cela, toute Exposition transcende les mentalités et les courants artistiques : nous le verrons dans notre troisième partie… Pour conclure ce chapitre, comment ne pas finir par trois gravures de l’édition originale de l’île à hélice de J. Verne. L’île à hélice est en fait une utopie urbaine vouée à l’échec par la stupidité et l’affairisme de sa population. C’est une île métallique où le fer et une hélice jouent le rôle de socle et de moyen de propulsion. On reconnaît des coffrages de flottaisons et d’étanchéité rappelant ceux des piliers de la Tour Eiffel. Une île où la propulsion à la vapeur est reine, mais destinée à la destruction par la non-maîtrise de l’homme. Comment ne pas voir dans ce roman d’anticipation, un double des Expositions et de leurs organisateurs. Un Jules Verne transcendé, mais toujours aussi pessimiste sur le devenir de l’homme face aux phénomènes urbains. « Nous n’irons plus à l’Expo ». La Minerve, symbole de la liberté de 1889 n’accueillera plus ses visiteurs à l’entrée du parc, si impatients de découvrir, de se cultiver, ou tout simplement de s’amuser en embrassant le monde… Une exaltation, une représentation, une démonstration, telle est la trilogie qu’attendaient et qu’espéraient montrer les organisateurs et les visiteurs. Mais après 152 ans d’existence et d’expériences concluantes ou d’échecs, est-il toujours si évident de comparer et d’analyser les effets de telles manifestations et d’associer Exposition et Olympiades ? 91 UN NOUVEAU PAYSAGE URBAIN : LE BALLON « LE GÉANT » DE HENRY GIFFARD -1878. . L’image du ballon captif dit « le géant » dominant Paris par l’aéronaute Henry Giffard, avec sa station de direction-atterrissage au-dessus des Tuileries pendant l’Exposition 1878, Gazette de Paris, 1878. 92 Documents et analyses - Présentation du Canal de Suez en 1867 à Paris, source : Les dossiers de l’Illustration précédemment cités, p. 32 - Le Pont sur la Manche présenté à Paris en 1889, source : Les dossiers de l’Illustration précédemment cités, p. 67 - Zola et l’Exposition universelle de 1900, texte, photographie article du Monde. - Jules Verne et l’île à hélice, lithographie et gravure de l’imaginaire de Jules verne, 1899. - Manga et société : le temps des manifestations géantes et des imaginaires, Exposition olympiques. 93 universelle et jeux MANGA ET SOCIÉTÉ: LE TEMPS DES MANIFESTATIONS GÉANTES ET DES IMAGINAIRES, EXPOSITION UNIVERSELLE, JEUX OLYMPIQUES DES MÉGA-ÉVÉNEMENTS, DES MANGAS, LA FORCE DES REPRÉSENTATIONS . 1. Des Expositions universelles comme support de l’imaginaire et de l’extraordinaire C’est certainement avec Fushigi no Umi No Nadia, Nadia, le Secret de l'eau bleue ou des mers mystérieuses, ふしぎの海のナデ , de Gainax Co., Ltd. NHK Enterprises, Tôhô, 39 et avec pour auteur Mahiro Maeda Hideaki Anno, dirigé par Hideaki Anno d’après une idée générale de Hayao Miyazaki que l’on se rend compte de la puissance d’évocation d’une Exposition universelle parisienne (celle de 1889 et 1900) pour cet anime qui les fusionnent dans l’épisode n°1 [Japon, 1990]. Le scénario revient en partie au maître Hayao Miyazaki qui s'inspire librement des romans de Jules Verne 20.000 Lieues sous Les Mers et l'Île Mystérieuse. Ce dessin animé débute en 1889 à Paris lors de l'Exposition Universelle. L’animation autour des pavillons, de la Tour Eiffel, la présence des avions et aérostat - une passion et une figure de dessin et d’aventure exploitée régulièrement par Miyazaki – servent de cadre à l’aventure de jeunes personnages à la recherche de leur origine contre une organisation mafieuse la Nouvelle Atlantide. 2. Une Tour Eiffel comme symbole de la France et déclinaison à l’international. La tour de Tokyo a été crée en 1957-1958, si la teneur de ses origines semblent complexes, le modèle parisien est dans toute les têtes, elle s'élève en plein Tokyo comme symbole la ville du haut de ses 332,6 mètres de haut pour un poids de 4000 tonnes. Comme pour Paris, des jeux de lumières sont présents, l'été le blanc domine et l'hiver une lumière orangée se propose dans le paysage urbain. La tour de Tokyo sert de cadre à de nombreuses reprises dans les paysages féerique et extraordinaire de Sailor Moon par exemple. L’épisode n° 102 prend le cadre durant toute l’intrigue de la série quand Bunny (Usagi) se rend au lieu de rendez-vous demandé par Carolina (Kaolinite) pour sauver Bourdu (Mamoru) en échange de son cœur pur… Cette Tour de Tokyo comme la Tour Eiffel devient un véritable landmark – point de repère urbain touristique – dans la mise en scène, mise en récit de différentes œuvres artistiques japonaise et française pour sa consœur. De l’inutilité d’un édifice, d’une utopie contrariée, on est passé à une utilité mécanique, de radio télédiffusion et de marque nationale comme avec cette publicité d’Air France superposant les courbes de la Tour Eiffel à la géographie de la France. Depuis leur création, les deux ouvrage d’art connaissent une marchandisation de leur espace d’exposition comme avec la Tour de Tokyo incorporant dans son étage principal une exposition et boutique permanant sur l’anime japonais numéro un mondial One Piece (2014). Les deux édifices connaissent depuis une démultiplication des cadres de scènes et de publicité à l’échelle mondiale. 3. Néo Tokyo 2020 et ses Jeux olympiques : entre mirage et représentation de la ville post apocalyptique par le méga-événement. Il reste le chef d’ouvre de Katshuiro Otomo, Akira, années 1990, aux éditions Glénat, qui nous montre dans le cadre des Jeux Olympiques, la renaissance du nouveau Tokyo post guerre mondiale, mais aussi vers la fin de l’histoire sa destruction avec des scènes finales dans un stade olympique comme décor d’une lutte fratricide : méga-événements et extraordinaire sont au rendez-vous par l’infrastructure d’un stade et d’une ville martyre.[ Depuis la rédaction de ce master, la ville a obtenu la candidature en 2020…] Sailor Moon OP LE VILLAGE PLANÉTAIRE : VISION DU MONDE, DE LA GLOBALITÉ À TRAVERS LA SPHÈRE ARCHITECTURALE a c b f d a/ Grand globe céleste Paris, 1900, Exposition universelle, affiche Musée Carnavalet. b/ New York, World’s Fair 1939, Perisphere and Trylon Cutaway, intérieure du pavillon et affiche de l’Exposition universelle. (Illustration) c/ Unisphère, à New York, un globe terrestre géant placé dans le parc de Flushing Meadows en 1964, Exposition universelle. Equipé de lumières mimant la rotation autour du soleil. (Life) d/ Biosphère 1967, œuvre de Buckminster Fuller. Musée de l'environnement situé sur l'île Sainte-Hélène à Montréal, dans l'ancien pavillon des États-Unis de l'Expo 67. (BNF) d/ L’Atomium, sphère et atome, à Bruxelles pour l’Exposition universelle de 1958. (Bruxelles, 1958) e/ Architecture de l’Exposition, architecture de la ville, infrastructures et transports internationaux mise en réseau : Unisphère et entrée de l’Aéroport JF. Kennedy. (1964) f/ 95 e CHAPITRE III. Des Expositions et des Jeux olympiques : vers une étude parallèle et complémentaire ? Comment analyser un développement durable à travers le méga-événement (grand projet urbain) ? Pour une meilleure compréhension de ce chapitre, se reporter aussi aux annexes 1 et 2. Annexe 1 : Colloque du BIE « Le legs des Expositions universelles et internationales » Annexe 2 : « Jeux d’architecture » de J.L. Cohen, suivi de quelques documents complémentaires sur Paris 2008 provenant du dossier de candidature. Au vu du compte rendu du colloque du B.I.E. disponible en annexe 1, c’est un bilan positif, voire très bénéfique qui s’offre aux villes désireuses d’accueillir en leur sein, une Exposition universelle ou internationale. On aurait tendance à ajouter que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et dans la façon de gérer à long terme les parcs d’exposition. Pour Gilles NOGHES, aucun doute n’est possible : « Permettez-moi de vous poser une question : quels ont été les événements mondiaux qui ont attiré le plus grand nombre de personnes pendant cette période ? Quelles sont les manifestations qui ont le plus contribué à la transformation de grandes villes comme Bruxelles, Montréal, Osaka, Vancouver, Barcelone, Séville, Lisbonne et Hanovre ? Vous connaissez la réponse : les expositions internationales ! ». Il ajoute : « L’impact sur les villes hôtes et les régions des expositions internationales a, à chaque fois, eu un effet important sur le mode de vie des hommes et des femmes, sur leur comportement et leur vision de l’avenir ». On le voit, ni les Jeux olympiques ni les grands projets d’aménagements liés à d’autres stratégies urbaines (comme un projet urbain contemporain – École de Bologne) ne sont évoqués, au même titre que les manifestations et reconfiguration des stades et de leurs alentours lors des mondiaux de football par exemple. Néanmoins, de plus en plus de spécialiste montrent leur désaccord sur l’organisation de tels événements. Nous trouvons même comme propos ceux du Secrétaire Général du B.I.E., M. Vicente, G. LOSCERTALES. « Il n’y a pas une seule ville qui ait été appauvrie par l’expo. Il n’y a pas une seule ville dont la population ait souffert à cause de l’expo ». Le secrétaire général doit certainement oublier les Sévillans qui ont payé pendant 70 ans les dettes de l’expo Ibéroaméricaine de 1929, ainsi que multitudes d’autres cas. À la lecture de l’annexe 1, et devant une telle autocélébration, il est indéniable qu’il soit nécessaire de se poser la question aujourd’hui, en 2002, de savoir si de tels aménagements ont un effet (oui bien sûr), mais surtout quelle est la nature de ces effets sur la structure et société urbaine (positive ou négative). Si le B.I.E. décide en l’an 2000, au plus fort des critiques à l’encontre de l’Exposition de Hanovre, de créer une assemblée des villes hôtes d’Exposition, c’est bien pour ne pas voir ressurgir les vieilles critiques que sont entre autre, l’endettement lourd, massif et perdurant, des zones d’activités NTIC délaissées, ou des parcs d’attractions ou culturels complètement vides et à moitié en ruine de nombre de capitales ou métropoles ayant accueilli ces manifestations. Urbanistes et économistes s’accordent à dire qu’il existe deux périodes critiques lors d’une Exposition universelle : l’organisation et la fermeture de l’Exposition. Généralement, son déroulement proprement dit ne pose que très peu de problèmes insurmontables. Il s’agit des bureaux d’études, en amont, et des décideurs économiques et politiques à la fermeture qui ont les clefs du problème : la rentabilisation, la réutilisation, la pérennité des infrastructures existantes. Lors de mon projet d’étude avancé, nous avons fait remarquer que la contraction du temps et la manière d’anticiper ou d’accélérer un processus décisionnel d’équipement de grande envergure, ne faisait aucun doute : un bon renouvellement de la gouvernance urbaine est souvent présent. Or, le doute subsiste sur les certitudes de rentabilité et d’opportunité de chaque projet d’une telle envergure, comme les Expositions universelles. Depuis une dizaine d’années, on parle de développement durable. Tous nos propos depuis le début de ce mémoire montre la dialectique et le très long dialogue entre le durable et l’éphémère dans la cité depuis bien longtemps. Il faut bien revenir à une réalité qui est parfois tout autre. Si l’on prend en compte les dernières Expositions universelles de la fin du siècle dernier, force est de constater les échecs et les incertitudes persistants sur le devenir, même cinquante ans après, de leurs zones d’accueil. L’Exposition universelle de Bruxelles 58 n’est ni un échec ni une réussite totale. Pour l’occasion, les dirigeants du pays ont pu renouer la confiance entre leur peuple et la royauté perdue lors de la Seconde Guerre mondiale. Il en est de même pour certains aspects de l’urbanisme de la capitale. Des ponts et tunnels urbains, forts pratiques pour les habitants, ont été réalisés. On retrouve une même volonté de restructuration de la ville dans sa périphérie, 97 mais le paysage urbain en a souvent été altéré. Un patrimoine architectural détruit et le Boulevard Léopold II transformé en viaduc. Là dessus, un périphérique peu harmonieux, des nuisances sonores et polluantes n’ont pas non plus rencontré une large adhésion. Quant à la Tour, l’Atomium, un des rares emblèmes encore debout de l’Exposition, celui-ci est au bord de la destruction. Plus aucun pavillon de l’époque ne subsiste, et seulement un parc forain et des barres d’immeubles peu harmonieuses avec la présence de l’Atomium, sont présents. L’état de décomposition de la tour, édifice éphémère à la base, montre à quel point les autorités gouvernementales sont défaillantes face à ce symbole. Le seul recours possible viendra d’une fondation et de dons. Une fondation c’est l’une des possibilités qui s’offrent aux organisateurs. C’est le cas OSAKA 1970 Exposition universelle. Le MITI, Ministre du Commerce et de l’Industrie, a décidé de créer à l’origine, une fondation afin de gérer en amont et en aval l’Exposition universelle. Ce fut une très bonne idée puisque son financement a reposé sur la vente de 90 millions de tickets payants. Le gigantisme angoissant de la zone d’accueil des Expositions se changea subitement en euphorie financière. Si, à la fin de l’Exposition, les pavillons les plus emblématiques restent pour les besoins culturels et éducatifs, le principal objectif réside dans la création de Senri, ville nouvelle. Cette ville est dédiée à devenir une ville à part entière à côté d’OSAKA. Un métro et un monorail en son sein la reliera à la capitale régionale. Mais dès la fin de l’expo, les urbanistes de l’époque n’ont pu arrêter le mécanisme d’inflation immobilière qui conduira la ville de Senri à devenir ni plus ni moins ce qu’elle est aujourd’hui : une simple ville dortoir. Toutes les prévisions se sont révélées fausses. Spéculation immobilière et surtout morts d’hommes dues à des gros problèmes de pollution non maîtrisée, ou ayant entraîné la faillite de la fondation et l’inconstructibilité et désaffection de nombre d’habitants. Un échec sanglant, au bout de 30 ans, est à constater. On peut se poser la question de savoir si plus on avance dans le temps (1851 date de départ) et plus les erreurs des urbanistes sont dommageables pour les villes d’accueil. Si au XIXe siècle et début XXe, la destruction totale des sites, « la jachère industrielle ou de parc de loisirs » étaient sans conséquence graves pour les villes industrielles, il en est autrement après 1950 où chaque erreur se paye au centuple. Le cas de Montréal 1967 est symptomatique des dégâts d’une mauvaise et coûteuse reconversion dans le long terme. Montréal 1967 devait être un exemple, un phare, une nouvelle méthode de voir, de penser l’urbanisme et les effets durables de l’Exposition. Ce sera l’un des échecs les plus importants. La date de 1967 est celle de la célébration du centième anniversaire de la Confédération Canadienne. Au premier abord, un véritable succès avec 50 millions de visiteurs au lieu de 26 millions attendus, et en plus, deux îles artificielles créées sur le SaintLaurent. 98 Et l’on entend même M. Drapeau, Maire de Montréal, dire de l’Exposition universelle : « Aussi permanente que les chutes du Niagara ». Mais trente ans ont passé ; premier constat comme partout ailleurs, le déficit budgétaire de l’opération est très important et les Olympiades de 72 amplifient les dettes. Les 20 pavillons majeurs devant être réutilisés sont tous rasés aujourd’hui. Il ne subsiste que 2 pavillons dont celui de la France. Le manque de moyens financiers pour maintenir les équipements, amène à l’inévitable incendie du pavillon américain. Quant aux conditions climatiques, elles n’ont pas été prises en compte. Le fleuve Saint-Laurent amène au-dessus de la zone d’expo un air plus froid qu’à Montréal centre-ville. Tous les bâtiments annexes construits doivent être renforcés sous peine de subir le même sort que ceux de l’Exposition. Et pour tenter de remédier à la désertification du lieu, on aménage un jardin et une piste de Formule 1 utilisable 4 mois pour le jardin (8 mois sous la neige), avec une piste déformée par les conditions climatiques (en constant aménagement). Les années 1980 et 1990 ont vu un énième projet pour sauver les deux îles, sur le thème bien connu de « Parc des îles ». C’est encore un échec. Le parc d’attractions est en quasi- faillite à l’heure actuelle, et sous perfusion de l’État avec une aide de 5 millions de dollars canadiens pour acheter de nouvelles infrastructures de loisirs. Que faire en rapport à un projet d’Exposition qui se veut éphémère et que les acteurs politiques et économiques désirent qu’il devienne durable par l’intervention des urbanistes conseils ? Gérer l’incertitude, gérer l’éphémère et le durable est peut-être la chose la plus difficile pour les aménageurs. Pour un grand projet urbain du type Bilbao Ria 2000, ou la Postdamer Platz pour le nouveau Berlin administratif et ludique, entre le moment de décision et l’aménagement des locaux, il n’y a pas eu d’Expositions universelles d’une durée de 6 mois ; alors que dans les cas des villes hôtes des Expositions, les Montréalais qui ont vu suivre les Olympiades de 1972, se sont aperçus de leur échec coûteux. L’argent et les dettes encore à payer aujourd’hui pour l’Exposition et les J.O. auraient pu être investis en d’autres causes. Plus que jamais, les Montréalais se méfient de ces grands projets à travers une opinion publique retissante (1). Si l’Amérique du Nord a connues de telles erreurs urbanistiques, il en va de même pour l’Europe du Sud. Les Sévillans peuvent rejoindre dans le groupe des frustrés et déçus des grands projets, les Montréalais. Séville est un paradoxe parmi les villes hôtes d’Exposition. Pour l’Exposition Iberico-américaine de 1929, celle-ci a considérablement transformé en profondeur la trame urbaine de la ville andalouse, un parc ludico-touristique et paysager de grande qualité, devenu héritage urbain est présent, mais elle a aussi fait sombrer le déficit budgétaire de la ville. Les contribuables sévillans ont payé durant 70 ans le krach boursier du 24 octobre 1929 et l’insuccès de leur Exposition par rapport à celle de Barcelone. 1.« La reconversion d’équipements coûteux, que sont devenues les Expositions ? » Le Monde 16/04/92, p. 34-38 99 L’Exposition de Montjuich, éclipsant celle de Séville en Europe. Mais que serait Séville sans le parc Marie-Louise, ses larges avenues, l’hôtel Alphonse XIII, le théâtre Lope de Vege, le stade du Bétis, ainsi que les 22 pavillons hérités et réutilisés en musée, ambassade, centres administratifs et socioculturels. Lorsque Séville entendit parler d’une nouvelle Exposition universelle, 70 ans de complaintes financières émanant des maires, sont revenus aux oreilles des habitants. Polémique sur polémique, mais la décision fut prise de renouveler l’expérience en amplifiant les dimensions, les objectifs et les frontières du raisonnable. Tout a commencé le 9 octobre 1992 pour l’île de la Cartuja. Comment et à quoi utiliser à l’avenir ce moyen d’infrastructure de haut niveau qu’est l’île de la Cartuja, l’un des espaces européens les mieux dotés en technologies. À cette une question nouvelle pour Séville, s’est appliquée une solution typique des grandes opérations d’aménagement, à savoir : la création d’une société anonyme de capital public et la division en zone de l’île, en 4 parties : ludique, culture, recherche et développement, administratives et services. L’ensemble des aménageurs suivent cette expérience, une littérature scientifique importante est présente à ce sujet (cf. annexe n° 3). Il n’en reste pas moins de constater le semi-échec de cette post-exposition universelle, reconvertie en zone d’accueil pour NTIC. Le célèbre urbaniste Joan Busquets a écrit un article intitulé : « Séville de la grâce à la disgrâce », et celui-ci d’indiquer : « L’architecture n’a pas sauvé cette monumentale action, fruit d’une monumentale erreur urbanistique (échelle disproportionnée). Mais la ville garde tout son charme. Malgré l’échec de sa candidature au JO 2004 visant à achever l’urbanisme de l’île de la Cartuja, Séville tente à nouveau sa chance pour les jeux de 2008 et 2012. Un projet de stade olympique perdure, support d’un ambitieux programme (hôtels 5 étoiles, studios de télévision …) »(2). Il n’en reste pas moins qu’après ces constatations, la perplexité et l’incertitude pèsent sur la résonance d’un projet urbain cohérent ou boiteux sur le long terme. Les grands projets ont-ils un effet réellement structurant sur la dynamique des métropoles, et leur impact socioéconomique est-il toujours démontré ? Voici l’intitulé du colloque : Les grands projets de revitalisation urbaine et métropolitaine des XIV rencontres du centre Jacques Cartier, du 3 au 5 septembre 2001 ». 2. BUSQUETS Joan, « Séville de la grâce à la disgrâce » dans Projets urbains Bilbao Ria 2002, Sept. 2001 n° 23, p. 123 100 Rien n’est moins sûr, que la réponse qu’ont pu apporter les intervenants de ce colloque, parmi lesquels Richard Shearmur membre de l’INRS Montréal, affirme: « Il n’est pas prouvé que les grands projets soient systématiquement générateurs de richesses ou pourvoyeurs d’emplois stables ; mais à l’inverse, on peut imaginer –et sans aucun doute chiffrer l’impact négatif sur l’emploi, les équilibres sociaux ou la dégradation de l’environnement, du non investissement de métropoles confrontées à la sévère compétition internationale dura lex, sed lex ! ». Celui-ci rajoute en fait que c’est : « La stratégie d’accompagnement et de gestion des grands projets qui est en jeu. La capacité de capitaliser les acquis et à les réinvestir efficacement, serait aussi la marque des bons managers de grands projets ». En fait, il faut savoir gérer l’incertitude en gérant le contrôle des urbanistes aptes ou non à travailler en cohérence avec les désirs de la municipalité et des habitants. Mais aussi dynamiser un projet et gérer au mieux les finances publiques. Si une nécessaire cohérence du projet urbain est obligatoire, il n’en reste pas moins que s’imposent aux décideurs, une flexibilité et une réversibilité des locaux et équipements en cas d’échec commercial, culturel ou touristique. Nous revenons alors au développement durable et aux différents protocoles de Rio et Kyoto qui conduisent des municipalités comme Hanovre 2000, à faire du principe d’actions pour les générations présentes et futures un vecteur de développement : économie des ressources, espaces écologiques et énergies, un motif de son Exposition. Et c’est justement cette Exposition qui a été la plus critiquée et prédit à un sombre avenir, alors que c’est elle qui a le mieux géré pour les années à venir la forme de son développement. Peu de public, mais un public futur, pour les prochaines installations, est à prévoir. Si médiatiquement, en nombre de visiteurs et en architecture flamboyante, l’Exposition est un échec ; sur le plan du développement durable, celle-ci semble être sur une voie juste. Le très long terme semble être la politique des autorités allemandes à travers des écoquartiers, des voies de transports utiles et durables, mais aussi la collaboration public-privé dans le réemploi des bâtiments (cf. annexe n° 1). Justement, à la lecture de l’annexe 2 « Paris 2008 et des solutions retenues pour le village olympique de St Denis », l’aspect développement de l’après J.O. semble avoir été totalement intégré par le groupe Hippodomos 93. L’obsession du politique de base en devient une constante. Après le flop « des Chemins de la liberté », l’Exposition universelle Paris 1989, la ville et l’ensemble de son intelligentsia ont toujours su et voulu réaliser ces grands travaux complémentaires à ceux des rives de la Seine et de son centre ville pour donner une nouvelle impulsion à Paris. En témoigne l’acharnement de celle-ci pour l’organisation des J.O. de 1992, 2008, 2012 et 2018. La quête du grand événement est constamment recherchée. 101 Pour les membres du groupe Hippodomos 93, les JO sont une confirmation du rôle de la plaine Saint Denis dans l’aménagement du nouveau Paris. Leur but : un faire-valoir à la transformation urbaine. L’organisation des J.O. 2008 devrait s’appuyer sur l’existant et se saisir des opportunités, tout en permettant de manière accélérée, de réduire la coupure entre Paris et sa banlieue. Les urbanistes ne se trouvent plus dans une logique « Extension de la ville, mais celle de la restructuration, de la construction de la ville sur la ville ». Une démarche développement durable est mise en place avec du « Provisoire, démontable et réutilisable », ainsi qu’une construction sociale qui correspond à une véritable demande. Même le site du village olympique correspondait à une édification réactualisée d’une cité jardin où l’eau, la nature et le bien-être d’une vie urbaine, devraient être présents. Une idée d’écologie était présente avec une perception d’écologue et moins écologiste (3). Enfin, l’annexe n° 3 nous rappelle le lien qui unit J.O. et Exposition universelle. Si, en 1926, l’ouverture conjointe semble s’arrêter, ce n’est pas le cas puisque dès 1992, l’aventure redémarre avec Montréal 1967, puis 1972 et Barcelone Séville 1992, voire peut-être 2012, 2018. L’article de J.L. Cohen nous conforte dans l’idée des similitudes, que ce soit par les intervenants ou les organisateurs B.I.E., C.I.O., architectes, urbanistes, publics importants et retombées médiatiques (peut-être plus importantes pour les J.O.). Quant aux effets, la question reste toujours d’actualité avec les nouvelles métropoles émergentes qui désirent y participer. Un dernier point : si Pékin accueille les J.O. en 2008, le gouvernement chinois fait tout en ce moment pour voir attribuer à Shanghai la prochaine Exposition universelle en 2010. Les dirigeants rêvent même d’une organisation conjointe la même année 2008 entre J.O. et Exposition universelle. Il reste des problèmes de calendrier (ici c’est le symbole, et peut-être aussi pour Shanghai l’aspect urbanisme et création trame urbaine qui jouent un peu plus). Toutes ces questions et exemples que nous avons abordés sont, et ont été, d’actualité depuis plus d’un siècle. Quand la démocratie chrétienne en Italie hérite de l’E.U.R. (Esposizione Universale di Roma), sa réponse a été d’amplifier les souhaits de Mussolini, à savoir : une utopie urbaine, cité idéale : gérer différemment la vie de la cité, structurer une vie sociale, mal maîtrisée, restructurer la trame urbaine, construire la ville sur la ville, réaliser un projet médiatique et publicitaire à travers un centre de congrès. Tel a été, et est aujourd’hui, le but recherché par les autorités municipales des très grandes villes du monde entier. Plus nombreuses chaque année, sont les villes qui se présentent devant le C.I.O. ou le B.I.E. Des villes comme Barcelone ont bien perçu et compris leur intérêt d’agir sur une telle voie. 3. LION Yves, « Un urbanisme négocié » dans Paris JO 2008, Paris, IFA-Le Moniteur, 2000, p. 35-39 102 Conclusion de partie Méga-événement et société : vers une nécessaire analyse géographique et urbanistique multivariable … 103 III. Troisième partie Barcelone et ses Expositions universelles et internationales (J.O.) 1859 – 1888 – 1905 – 1929 – 1936 – 1957 – 1992 (J.O.) – 2004 Barcelone : une métropole méditerranéenne en projet Barcelone, une ville comme modèle pour les praticiens de l’urbanisme et de l’architecture contemporaine 104 CHAPITRE I. Barcelone et ses Expositions universelles – internationales (J.O.), question de temporalité et d’héritage urbain Résumé « linéaire » du chapitre... En fait, rares sont les périodes d’intense floraison artistique qui ne vont pas de pair avec un contexte économique prépondérant. Barcelone, capitale de la Catalogne, va connaître à la fin du XIXe siècle et début XXe, puis des années 1970 à nos jours, un âge d’or et une renaissance économique avec l’Union européenne, tant sur le plan créatif qu’économique. Le modernisme, et par la suite d’autres mouvements artistiques, sont l’expression d’une volonté et d’une croissance économique dont le but est de briller, mais aussi de s’émanciper. Au départ, tout était loin d’être gagné, et l’Espagne ne jouissait pas, dans le courant du XIXe siècle, de la manne que représentaient pour la France ou l’Angleterre les acquis de la Révolution Industrielle. Ce qui va sceller le sort de la ville avec un urbanisme florissant, c’est l’addition d’importants moyens économiques au service de l’industrie et d’une culture régionale. Mon objectif est de montrer durant mon doctorat qu’il existe des liens étroits en croissance d’une ville, événement structurant pour la trame urbaine d’une ville et créationconstruction d’un paysage culturel identitaire. Par exemple, entre 1880 et 1939, on observe deux forces antagonistes et complémentaires à la fois, s’opposant et opposant des projets urbains d’aménagements pour la capitale catalane. D’un côté, une vision conservatrice du catalanisme qui va s’appuyer sur les acquis de la bourgeoisie industrielle ; c’est sous son influence que le plan Cerdà sera appliqué et dénaturé et que deux projets urbains structurants seront entrepris : Exposition universelle de 1888 et Exposition internationale de 1929, et de l’autre côté un catalanisme progressiste animé par une volonté commune de faire participer un peuple dans les projets d’urbanisme du point de vue social. Une modernité catalane incluant la ville dans un schéma d’ensemble pour limiter les dérives d’une croissance industrielle nonmaîtrisée. Ces fers de lance sont : le plan Cerdà (des origines), le plan Jaussely, le plan Père Falqués, le plan hypothétique Le Corbusier GATCPAC. Deux visions qui en 1974 ne seront plus considérées comme contraires, mais complémentaires au vu des principes de l’École de Bologne et d‘un nouveau Projet Urbain pour les grandes métropoles européennes. 105 Une évolution de la capitale catalane axée sur l’édification de grands projets d’aménagements et de plans urbains régulateurs et intégrateurs sont à entrevoir. D’ailleurs, on retrouvera cette même opposition dans les années 1950, 60, 70, avec le groupe R. De Bohigas et le ministère des œuvres publiques du gouvernement Franquiste. Pour mieux cerner le contexte historique, politique et urbanistique de mes futurs travaux, nous pouvons procéder en trois phases avec une partie rappelant la naissance de Barcelone et son particularisme, une seconde partie, un essai sur la période charnière de la fin du XIX e et début du XXe siècle, puis dans une troisième partie la Barcelone contemporaine et méditerranéenne des grands événements sportif et culturel avec notamment les Jeux olympiques car cela nous permettra d’avoir une meilleure compréhension du Barcelone actuel et de ces enjeux. De Barca à Barcelona Barcelone est la capitale de la Catalogne, une des régions d’Espagne qui possède sa propre langue, ses lois et ses institutions constitutionnelles et administratives. Avec un long passé de cité centrale féodale puissante, elle est l’une des deux régions espagnoles à tirer profit de la Révolution Industrielle qui lui confère une croissance importante et unique en Espagne au XIXe siècle, tout en devenant un des principaux centres artistiques d’Europe au XXe siècle. L’ensemble des ces bouleversements sociaux, culturels et économiques se reflète de nos jours, non seulement dans les bâtiments de la ville, mais aussi dans son plan cadastral si particulier en Europe. Au départ, une ville carthaginoise, telle est l’origine de la ville. Le site de l’actuelle Barcelone, au nord de l’embouchure du Llobregat est habité depuis les temps préhistoriques. Les Carthaginois y fondèrent une ville au IIIe siècle avant J.C. et lui donnèrent le nom de leur chef Amilcar Barca. En 146 avant J.C., la Catalogne devient une province romaine et la nouvelle colonie de Barcino est fondée officiellement en 15 avant J.-C. Déjà une enceinte d’environ 10 hectares est aménagée comme mur fortifié de soixante-dix-huit tours. Cette zone enclose est aménagée sur un plan quadrillé avec quatre portes aux extrémités des rues principales nord-sud et est-ouest. Encore aujourd’hui, on peut trouver non loin de la cathédrale médiévale, les colonnes du temple d’Auguste près de la porte Nord. Ce que l’on oublie souvent, c’est que dès l’antiquité et durant plus de 4 siècles, Barcino sera le centre du pouvoir impérial de Rome sur toute la région alentour de Barca. Une administration romaine résidant à l’intérieur des remparts d’origine, gouverne un des plus grands territoires romains environnant du bassin méditerranéen. La présence de cultivateurs, agriculteurs est depuis longtemps attestée grâce aux restes de cadastres encore perceptibles. La colonie entre au Ve siècle dans le royaume des Visigoths, puis une présence musulmane de moins d’un siècle laissa place à la période de « la marche catalane ». 106 Au Xe siècle, le monastère de Santa Maria de Ripoll, d’architecture romane espagnole, devient l’un des principaux centres religieux européens. Barcelone devient à nouveau une capitale au Moyen âge. Le royaume d’Aragon et de Catalogne domine une partie de la méditerranée au XIe siècle. Barcelone est agrandie par le roi Jaume Ier au XIIIe siècle. Il fait construire une ceinture extérieure de murs entourant une surface dix fois plus grande que la ville romaine. Le vieux centre ville actuel ou Barri Goticó en devient le centre administratif. Puis, dès le XIVe siècle, la ville va avancer et faire avancer son urbanité par une série de projets d’embellissement, la plupart des cas novateurs, dirigistes et exceptionnels. Tout d’abord, de vastes projets de constructions, brièvement interrompus par la peste noire de 1348, sont à nouveau commandés pour remplir la nouvelle zone. Le roi Père III (1336-1387) fait construire les chantiers navals dont sept quais sont encore en action aujourd’hui. C’est de cette époque que date la Bourse de Barcelone, la plus ancienne du genre et toujours en activité, ainsi que le Salo de Cent, siège du Conseil Municipal. À partir de 1697, la ville intégrant le royaume de Castille et d’Aragon, est à nouveau fortifiée à cause de la guerre de Succession d’Espagne. La ville se trouve dans le camp des vaincus, et 1714 voit la Catalogne occupée par les Bourbons. Ceux-ci donnent l’ordre de construire la citadelle ou « ciutadella », un nouveau complexe militaire de type Vauban. À cette occasion, sont détruites plus de 2500 habitations. Et c’est en 1775 qu’on se rend compte de la nécessité de construire un nouveau quartier portuaire pour aider à la croissance de la ville (annexe n° 4) – son nom : la Barceloneta. C’est un projet novateur en matière d’urbanisme dans l’Europe du XVIIIe siècle. La date de 1714 devient un point d’ancrage mémoriel important pour les catalanistes et s’inscrit spatialement dans l’imposition de la Citadelle proche du port et de la Barceloneta. Au XVIIe siècle, les aristocrates dominent la vie politique et économique de la capitale catalane. La Llotya ou école d’arts et aujourd’hui de design est créée. Mais la Révolution Industrielle change les données et structures de la société. Des artisans appartenant à des guildes et associations professionnelles, tirent profit du nouvel essor économique. La bourgeoisie d’affaire voit le jour. Associée à ce phénomène, une vague d’immigrants vient travailler dans les nouvelles usines. De la Plaça Reial aux superbes villas des Ramblas et rues adjacentes, la ville se structure une nouvelle identité urbaine. C’est au XIXe siècle que Barcelone connaît une transformation urbaine rapide. Des troubles plus ou moins réguliers éclatent. L’occupation française pendant les guerres napoléoniennes et les émeutes des ouvriers pour protester contre leurs conditions de vie misérable, amènent les autorités à préparer un nouveau plan urbain digne de ce nom pour une ville ayant besoin d’espace pour sa propre croissance économique et industrielle. 107 Nous sommes alors en 1859 et c’est l’ingénieur Ildefonso Cerdà qui propose trois plans successifs d’une extension de la ville catalane : une extension, une ensanche. De la mer jusqu’aux montagnes, une métropole nouvelle est organisée pour une croissance immobilière réfléchie. L’Eixample/ensanche de Cerdà va gagner peu à peu les terrains vierges des alentours de l’ancien Barcino. Si Cerdà voulait donner par ces îlots un espace public arboré avec des parcs et jardins en répétition, tel n’a pas été le cas dans la réalité de l’action planificatrice. Les propriétaires terriens et les promoteurs n’étaient pas disposés à consentir tant de sacrifices en contemplant ces mètres carrés constructibles. Barcelone entre 1880 et 1939 : politique, économie, culture et urbanisme La seconde moitié du XIXe siècle voit apparaître un nationalisme catalan aux conséquences multiples et profondément novatrices dans sa manière de s’exprimer et d’exprimer sa volonté autonomiste au plan de l’organisation et de la création de paysage urbain symbolique. La vie culturelle et politique de Barcelone va en être radicalement changée. Il fallait déjà compter sur la rivalité entre Madrid et Barcelone, rivalité qui va s’accentuer par le côté économique : commerce et échanges internationaux. Barcelone, avant d’être une ville, fut un port tourné vers les échanges, d’où aussi son développement par une situation géographique privilégiée. L’industrie du textile et la présence de capitaux étrangers vont donner un avantage à la Catalogne. Très tôt, par rapport au reste de l’Espagne encore agraire, la capitale catalane va connaître une forme de paternalisme et d’activisme ouvrier. La répression ouvrière est le lot de nombre de manifestations non contrôlées. Une tendance régionaliste s’ajoute à cet état de fait, et la ville devient un lieu de foisonnement d’idées et de revendications. En 1859, le plan Cerdà est imposé par Madrid, mais en 1873, la I ère République est proclamée à Barcelone et présidée par le Catalan Pi i Margall. Malgré l’échec de la République qui dura moins d’un an, un fédéralisme nouveau voit le jour et s’est en partie appliqué. Dès ce moment, la conscience politique et culturelle catalane est née avec comme base, comme soutien logistique et financier, la bourgeoisie catalane. D’ailleurs, on peut noter le rôle trouble de la bourgeoisie barcelonaise confrontée à l’activisme ouvrier. Celle-ci utilisera la catalanisme pour détourner l’agitation ouvrière à son encontre, pour la diriger vers la lutte contre l’État et le pouvoir central madrilène (tout en approuvant la répression du gouvernement). Un catalanisme politique, industriel, culturel et donc architectural et urbanistique voit aussi le jour. 108 La « Renaiscença catalana » est un projet à la fois culturel et politique, une véritable revendication affirmée de l’identité catalane. Les architectes urbanistes du pays, conscients de l’importance de la maîtrise de la croissance de leur ville, capitale régionale et génératrice de consciences politiques et identitaires régionales nouvelles, vont intervenir sur la scène gouvernementale. En 1874 une école d’architecture catalane est créée. Puis Lluis Domenech i Montaner devient président de la Lliga Regionolista et de l’Athénée barcelonais entre 1899 et 1913. À son tour, Puig i Cadafalch entre dans l’arène politique, devenant président de la Moncommunitat entre 1817 et 1923. Justement, en 1888, l’Exposition universelle de Barcelone montre aux autres nations européennes que seule la Catalogne peut relever le défi d’une Exposition et que par la Catalogne, l’Espagne devient un pays industriel reconnu (1). La date de 1888 marque en plus le début de forts mouvements migratoires d’exode rural vers la capitale avec l’afflux d’ouvriers en masse. Se retrouvent à la tête de l’exécutif catalan, des hommes politiques, intellectuels, architectes associés au processus d’extension de Barcelone sur la base du plan Cerdà. Des militants actifs de partis nationalistes conservateurs aux défenseurs d’une position actuelle moderniste, tous veulent faire progresser et reconnaître le fameux « génie catalan ». On trouve deux courants parmi d’autres, représentatifs d’une vision catalane : - courant régénération culturelle bourgeoise de la Lliga regionalista (œuvre Antonio Gaudi notamment) - courant progressiste de gauche avec une vision sociale et globale de la cellule/vie/société urbaine (plan d’ensemble d’urbanisme hygiéniste comme celui de Père Garcia Farià) Après 1888 et le comblement/urbanisation au fur et à mesure de l’Eixample, les autorités municipales veulent trouver une solution de rattrapage au plan uniforme de Cerdà ; c’est le concours et la commande du plan Léon Jaussely. De 1905 à 1917, L. Jaussely, lauréat du concours, va administrer et proposer des plans pour l’extension et le réaménagement de l’Ensanche de Cerdà. Une cinquantaine de planches de cartes, croquis sont proposées, plus un texte explicatif et démonstratif (disponible au MHVB). L’auteur introduit une nouvelle conception du maillage des voies et de la localisation des activités par le zoning. Il dessine d’autres diagonales que celle de Cerdà (voir annexe des plans détachable) et permet l’ouverture de la voie Laietana. Jusqu’en 1917, seules quelques unes de ces propositions rationnelles seront finalement retenues pour laisser place au plan Falquès approuvé en 1917 (2). Mais depuis 1905, l’idée d’une nouvelle exposition et d’un métro associé à un parc de loisirs, voit le jour. 109 Après le parc de la Citadelle, c’est Montjuich qui est choisi. Au départ, en 1894, le projet initial d’urbanisation d’un parc est confié à Amargos i Samaranch, et au début du XX e siècle, la « montagne » devient un lieu de promenade et d’agrément où se tiennent d’importantes manifestations. C’est en 1907 que naît l’idée de réaliser une nouvelle Exposition, plus tard prévue en 1917 et définie comme double : « l’Exposition Générale Espagnole » + « Exposition des Industries Électriques ». Le projet d’urbanisation est confié à Josep Puig i Cadafalch entre 1915 et 1929, mais à partir de 1921, il est découpé en trois parties attribuées à des architectes différents suite à l’éviction de l’intellectuel catalan et destruction des colonnes néo classique de à l’entrée du parc de Montjuich : - la « general Espanola » située dans la partie inférieure à Puig et guillem Busquets - les « industrias electricas » dans la partie supérieure de l’enceinte où sont construits également stade, piscine et vélodrome, à Lluis Domenech i Montaner et Manuel Vega i March. - Le versant orienté vers la mer à August Font i Carreras Enric Sagnier i Villavechia, mais finalement à JCN Forestier et Nicolas M. Rubio i Turudi 1914-1922. Bien sûr, en raison de la première guerre mondiale, de la crise économique et des événements politiques intérieurs espagnols, ainsi que de la dictature de Primo de Rivera, l’Exposition Internationale n’aura lieu qu’en 1929. L’aspect le plus connu des architectes de cette Exposition est l’opposition des bâtiments de l’époque d’un style académique avec le pavillon du mouvement Moderne de l’Allemagne de Mies Van Der Rohe. Un autre aspect intéressant se produisant lors de l’Exposition Internationale, est la tenue au sein du pavillon de la ville de Barcelone d’une exposition la « Barcelona Futura ». Les autorités municipales présentent au grand public la Barcelone du futur avec cartes, plans et prédiction de la nouvelle aire urbaine. D’un pont gigantesque sur le Llobregat à une station aérienne pour la ville future, tout y est décrit et présenté par M. Rubio i Turudi architecte en chef. L’Exposition universelle est une occasion rêvée pour la construction du métro barcelonais comme pour l’ouverture de la ville hors des frontières de la vieille ville du côté sud-sud-est. Le point de départ de l’Exposition est la place d’Espagne avec des fontaines et une allée de l’Univers dessinée par JCN Forestier et Miquel Blai pour le spectacle des fées électriques et aquatiques (3). Après cette Exposition internationale, suit, non pas un moment d’incertitudes, mais au contraire d’euphorie dans les doctrines d’urbanisation au sein de la communauté barcelonaise, avec l’avènement de la IIème République et le plan Macià du nom du président de la nouvelle communauté catalane. En 1931 est créé le GATCPAC par l’instigation de José Luis Sert, Joseph Torres Clavé. 110 La IIème république offre la chance à Barcelone de continuer la construction et l’amélioration de la trame de Cerdà. Une revue est créée où l’on trouve un foisonnement d’idées ; la revue A.C. « Documentos de activida contemporanca ». Nombre d’architectes catalans et d’autres pays s’expriment pour proposer leur solution face aux villes en crise urbaine. Il s’agit pour le GATCPAC d’un mouvement moderne d’architecture, issu directement de la philosophie du CIAM (4). Pour ces adhérents, les critères économiques sont décisifs et doivent être convertis en principes esthétiques. Ceux-ci analysent tout d’abord l’histoire de la trame urbaine barcelonaise. Ils accordent à Ildefonso Cerdà des louanges émaillées de quelques critiques sur son caractère trop simpliste de circulation par voie de rails des hommes et des marchandises. La ville est bloquée selon eux par une double barrière, la barrière industrielle, friches et rails, et la barrière ville-mer non dégagée. Leur diagnostic est d’amplifier et d’améliorer les solutions de Cerdà, Jaussely et d’intégrer au mieux Montjuich et la Citadelle. Ils définissent à leur habitude trois fonctions : habiter, travailler et se reposer. Ils décident de proposer le plan Macià à la Mancommunitat en 1936 avec : - un centre d’affaires dans le port - une zone franche pour le port franc derrière Montjuich - deux nouveaux quartiers d’habitations construits - un nouveau schéma moins complexe de circulation - une simplification du réseau de l’Eixample - des îlots conformes à l’idée de Cerdà de 400 x 400 mètres - et un centre culturel, espaces verts, écoles, musées, habitations à Montjuich (sur le plan Macià, il existe des caisses d’archives à la Fondation Le Corbusier à Paris). Mais l’ouverture et le foisonnement d’idées s’arrêtent net en 1936 avec les débuts de la guerre civile. Une autre date, 1936 où à lieu les Jeux Olympiques d’été à Montjuich dans le stade de l’anneau olympique construit à l’origine pour recevoir de telles manifestations. Une réunion sportive symbolique non officielle est organisée à Barcelone en 1936, les véritables JO se déroulant à Berlin. Trois ans plus tard, la ville va connaître un urbanisme de guerre, à savoir l’acte symbolique et révélateur : le bombardement en 1939, derniers jours de la République de l’Eixample (5). Le régime franquiste abandonne tout projet et s’ensuit une période dit de « nonville » de la part de la dictature du Caudillo. Dialogue entre projet d’Exposition international et plan d’urbanisme régulateur Tout d’abord, rappelons la hauteur de vue et les propositions pertinentes de Le Corbusier et L. Jaussely, mais dans une moindre mesure en ce qui concerne le littoral barcelonais. La justesse de la proposition de Le Corbusier est indissociable des nouveaux 111 aménageurs qu’ont été Bohigas, Martorell et Mackay pour la création et l’ouverture vers la mer de la ville de Barcelone avec son village olympique. Il en est de même pour la destinée de Montjuich et du port Vell, port de plaisance et de tourisme aujourd’hui. La Barcelone de 2002 semble avoir été une ville qui avance par soubresauts, événements d’envergure toujours au service d’une politique catalaniste ou industrielle. On ne peut comprendre la Barcelone d’aujourd’hui sans se pencher sur la Barcelone d’hier et des effets actuels de la mondialisation sur sa société et trame urbaine. Ignasi de Solà Morales, le rappelle très bien : « Les Jeux Olympiques, puis leur organisation ont été reconnus publiquement et explicitement comme un simple prétexte (…) une sorte de double langage : les compétitions sportives durèrent 15 jours, l’enjeu étant de transformer la ville pour combler ses retards structurels et faire face au futur défi européen » (6). Et il ajoute : « A l’instar du village olympique, conçu comme la constructionreconstruction d’un fragment de la trame de Cerdà (…). Surpris par l’ampleur du chantier qui, en dix ans a bouleversé la ville et fait naître une multitude de projets, le visiteur qui se rend aujourd’hui à Barcelone se pose immanquablement la question suivante : comment, en un temps si court, tout cela a-t-il été possible ? Comment cette Espagne qui survit de longue date une évolution si distincte des autres pays d’Europe - elle qui ne partagea ni leurs projets ni leur démocratie ni même leurs guerres - et qui fut longtemps considérée comme marginale et retardataire, a-t-elle pu mobiliser su vite autant d’énergie et d’imagination ? Sans doute ce visiteur comprend-il que les Jeux Olympiques ont polarisé toutes les forces de la cité, comme le furent autrefois les grandes Expositions que Barcelone organisa en 1888 et 1929, et que Séville reçoit à son tour en 1992. Mais comment admettre que les équipements nécessaires à l’organisation des jeux aient entraîné la transformation de la ville entière ? Depuis que les Jeux Olympiques existent, avait-on jamais entendu dire qu’une ville devait être repensée, transformée de fond en comble pour les accueillir » (7). En fait, on se rend compte que les mêmes solutions à 50 ans, voire 10 ans d’intervalles ont été reconduites et reproduites. On peut comparer pour Barcelone les 60 premières années du XIXe siècle gâchées et non productives avec les 40 années d’erreur urbanistique de la période franquiste avec un laisser faire archaïque du point de vue de l’urbanisme. Henry Guy rappelle en quelques mots ce qu’a été et est le projet urbain barcelonais : « On peut dire qu’il concrétise la tentative d’une politique municipale de faire sortir la ville, en peu de temps, du relatif sous-développement dans lequel l’avaient maintenu quarante années de franquisme, tout en amorçant un nouveau développement économique, social et culturel qui permette à la capitale catalane de rivaliser avec les grandes villes européennes (…). Les Jeux Olympiques ont produit une sorte de catalyseur du projet urbain général conçu sur l’ensemble de la ville. 112 On comprend comment, grâce aux jeux, la capitale catalane a franchi un moment historiquement très important dans son développement ». L’auteur fini par une remarquable synthèse de ce qu’a été et est le projet urbain dans son sens et but les plus absolus aux yeux des dirigeants Catalans : « Il reste que le principal intérêt, selon nous, de cette stratégie réside dans le fait qu’elle ne s’est pas, comme ailleurs, développée pour elle-même : comment ne pas constater insensiblement leur stratégie en finalité ? Comment ne pas voir que cette stratégie est un credo vide de sens dès lors qu’elle ne se réfère pas, au-delà d’objectifs économiques et sociaux partout semblables, à un projet profondément ancré dans la forme particulière, unique de toute ville et dans l’héritage intellectuel hors duquel la recherche et l’expression du contemporain ne signifient rien ? L’intérêt fondamentale du projet urbain barcelonais consiste, pour nous, dans cet ancrage que ses auteurs ont su lui donner, et qui fait que tout voyage à Barcelone invite à relire les écrits de l’ingénieur Ildefonso Cerdà qui dessina, en 1859, le plan servant de base, pendant un siècle, à l’extension de la ville, à se remémorer des projets du GATCPAC, ce groupe d’architectes émules de Le Corbusier qui proposèrent notamment, dans les années trente, un projet de réaménagement de la façade maritime, celui-là même que le village olympique un demi siècle plus tard, réinterprète et prolonge, à faire revivre les souvenirs de ceux qui, tel Oriol Bohigas firent partie du groupe R, ce creuset dans lequel, durant les années cinquante, un petit groupe d’architectes s’efforçait de mettre à profit l’isolement d’une Espagne coupée du monde pour produire une architecture et une pensée associant de manière critique, modernité et tradition » (8). Nous disposons dans ce cas présent de témoignage de praticiens et critique de l’urbanisme catalan qui insiste sur le dialogue entre méga-événement et société urbaine. Et après cette longue tirade, comment ne pas la rapprocher de deux citations de Georges Desdenises du Dezert et Emmanuel Sorra, un siècle plus tôt : « Le mouvement nationaliste qui scandalise et inquiète si fort les politiciens castillans, n'est au fond, qu'une protestation contre leurs œuvres néfastes. Ils n’ont vu dans le pouvoir qu’un moyen de servir leurs intérêts particuliers, ils n’ont su ni administrer ni gouverner. Les provinces les plus laborieuses déclarent sans ombrage, qu’elles ont assez reçu sous cette tutelle hautaine et inhabile, et réclament le droit de faire leurs affaires elles-mêmes. La province de Barcelone est, de toutes celles qui parlent le plus hardiment, elle fait mieux encore, elle travaille, elle s’enrichit, elle s’instruit et malgré d’inévitables crises, donne à l’Espagne, l’exemple de l’activité et du progrès dans tous les genres. Barcelone est la première ville industrielle de l’Espagne, partage le premier rang avec Bilbao comme place commerciale, elle tend à devenir le centre littéraire de tous les pays de langue catalane ; elle est déjà une grande cité artistique et la renaissance de l’art catalan n’est pas le moindre ni le moins bon effet du catalanisme » 113 (9) . L’événement médiatique et urbain qu’est une exposition universelle dans la cas présent évoque tout simplement une adaptation de la société urbaine à la mondialisation, son ancrage dans un réseau européen et une volonté de s’émanciper par des gestes urbains symbolique et novateur pour l’époque : « Son véritable essor depuis l’Exposition Universelle de 1888 par laquelle les Catalans conscients de leur force productrice ont voulu inaugurer l’entrée dans le concert industriel et commercial des peuples modernes » (10). … Notes pour ce chapitre abrégé-résumé en ligne. 1. 2. DECOSTER X., LECLUSE M., 17 promenades dans Barcelone, Paris, Casterman, 1992, p. 100-150. Le CIAM a pour comité directeur et génère le CIRPAC, Comité International pour la Réalisation des Problèmes Architecturaux Contemporains, fondé en Suisse en 1928. 3. Surgit une proposition pour Barcelone : le plan Macia, Le Corbusier, Pierre Jeanneret. Si l’Exposition est dite universelle, elle n’en demeure pas moins mineure par rapport à celle qui a eu lieu un an plus tard à Paris. 4. Sur Léon Jaussely, PUYO J.Y. « Léon Jaussely » dans Aux débuts de l’urbanisme français », Paris, l’Harnathan, 2001, p. 119-132 et PAPILLAULT Rémi « l’urbanisme comme science ou le dernier rêve de Léon Jaussely », Paris, 1990, 52 p., Mémoire de fin d’études, CEA d’analyse urbaine. 5. « Les olympiades oubliées », Le Monde, 27/07/92, p. 9. 6. DE SOLA MORALES Ignasi « Introduction » dans Barcelone : 10 années d’urbanisme, la renaissance d’une ville, Paris, Edition Le Moniteur, 1992, p.13 7. Op. cit. p.15 8. Op. cit. p. 16 9. Un exemple de ce que l’on peut lire en 1903 dans la revue française « l’art catalan moderne » édité en France méridionale Espagne septentrionale à la page 1 de Georges Desdenises du Dézert. 10. SORRA Emannuel « Architecture catalane contemporaine », l’art décoratif » 1908, p. 261 114 CHAPITRE II. Quels effets durables de l’éphémère dans un cadre méditerranéen à travers l’exemple de la métropole barcelonaise ? Résumé du chapitre. En fait, nombre de questions reste en attente de confirmation solide basée sur une recherche poussée pouvant être entreprise lors d’une thèse. - Quels ont été les rapports entre l’urbanisme réglementaire et l’urbanisme opérationnel à cette époque ? - Le tourisme comme instrument de création de la ville festive et d’espace public de qualité ? - Y a-t-il eu un suivi cohérent des projets d’urbanisme successifs entre 1888 et 2004 ? - Quelles ont été les attitudes de la Mancommunitat, de la municipalité de Barcelone et du pouvoir madrilène face aux convulsions de la ville ? - La construction d’un métro, d’un parc arboré, d’un port de plaisance ou d’un stade olympique a-t-elle été programmée bien en amont ou à la suite d’événements non contrôlés ? - Les Expositions universelles et internationales répondent-elles aux critères dans le domaine contenu et utilité que l’on a pu avoir précédemment ? - Comment ces différents événements urbains (Expositions, Jeux, Olympiades) s’intègrentils dans la trame urbaine de Cerdà ? - Et face à l’Eixample s’urbanisant, quelle est la stratégie des acteurs de l’urbanisme dans la reproduction ou non de la trame de Cerdà à travers ces méga-événements ? - En quoi ces deux expositions ont-elles eu un effet durable dans l’aménagement et la planification urbaine barcelonaise ? - Cerdà, Farià, Jaussely, Fontseré, Cadaflach, Sert, Le Corbusier, Bohigas, Busquets, Acebillo se sont-ils copiés, complétés ou agrégés ? L’urbanisme barcelonais me paraît très riche et au vu des noms prestigieux des documents disponibles (matériels iconographiques, journaux, témoignages de l’époque, photographies, vidéos, peintures, plans d’urbanisme), mais aussi travail de terrain, reportage, interview direct semi-directif, corpus photographiques, analyse du paysage actuel, il me semble opportun d’y apporter des réponses. Quelles sont les réponses et les conséquences spatiales et sociétales (politiques et culturelles) de l’éphémère dans le monde urbain ? La confrontation d’un urbanisme moderniste face à un urbanisme rationaliste ? 115 Lorsque l’on interroge le fichier central des thèses de l’université Paris X Nanterre, on s’aperçoit qu’il existe en tout 16 réponses à la question : Expositions universelles, Expositions internationales. On note bien l’existence de deux thèses non encore soutenues de : Le Pape Corinne et Bug Serge, section études ibériques : « Barcelone : architecture et jeux olympiques en 1992 : de l’exposition universelle de 1888 aux JO de 1992 » - de l’année 1989 (?) et : « Produit culturel et production urbaine de 1850 à nos jours à Barcelone et à sa périphérie » - de l’année 1977 (?). Sur l’interrogation : Barcelone, il y a à peu près une cinquantaine de réponse (cf. annexe n° 3). Nous pouvons signaler deux thèses en cours sur J.CN Forestier le paysagiste ayant travaillé à l’exposition internationale de Montjuich en 1929, et une autre sur Léon Jaussely avec son plan de 1905. Il existe encore une thèse sur les Guëll, célèbres familles catalanes, qui peut nous intéresser. On ne dénombre pas beaucoup (voire pas du tout) en français, d’ouvrages de référence sur Barcelone à travers les expositions universelles ou ses grands événements. Aucun travail prenant comme point de départ le début du comblement de l’Eixample à la chute de la Barcelone Républicaine en 1939, n’est à signaler (aucune thèse, aucun travail fouillé en histoire urbaine, histoire de l’urbanisme). Sur la Barcelone 1888-1929, il existe un ouvrage paru aux éditions Autrement, regroupant nombre d’articles sur l’époque, dont un sur l’urbanisme barcelonais « Barcelone 1888-1929 – deux Expositions, une ambition ». Quant à Stéphane Michonneau, il s’interroge dans un doctorat sur les effets du catalanisme et son inscription dans les arts et l’urbain entre la période des deux Expositions internationales (voir annexe des listes de thèses en cours sur Barcelone et la catalogne). Pour l’ouvrage de Javier Monclus et de Manuel Guardià, il s’agit d’une très bonne synthèse qui recoupe et rappelle certains aspects de mes interrogations. À part cet article, on connaît un ouvrage de référence sur l’histoire de Barcelone, émanant de Hughes Robert : « Barcelone : la ville des merveilles, une histoire et une civilisation », où un panorama bien fourni et fouillé sur la période, est présent. Enfin, on trouve la partie Barcelone du classique Atlas historique des villes européennes, péninsule ibérique, avec, sur cette période, les très bons résumés de FJ. Monclus et de Manuel Guardià Bassols. Néanmoins, ce mémoire se veut un travail préparatoire et d’investigation sur les sources disponibles sur « La ville des prodiges ». Il faudra compléter la bibliographie de mon projet d’étude avancé pour aller chercher à la source les informations et la documentation monographique disponibles uniquement en Espagne. Puis dans un deuxième temps, aller peut-être aussi à la Casa Velasquez pour les articles non encore répertoriés sur la question. 116 Concernant ce sujet, j’affectionne la recherche des plans d’urbanisme et la superposition dans le temps et l’espace des ceux-ci, tout ce qui est beaux plans, illustrations et recherches pour l’époque des solutions urbaines envisagées. Les reportages photographiques actuels de ces espaces publics remarquables nous seront précieux. Une analyse des impacts directs et indirects touristiques est à entrevoir aussi. Enfin aucune étude sérieuse d’après les deux professeurs correspondants à ETSAV n’est actuellement mené sur le prochain Forum universel des Cultures 2004 sur les rive du Besós dans le nouveau quartier touristique Diagonal Mar, qui sert notre principal objet d’étude et de recherche en géographie et paysage urbain lors de mon doctorat et nous permettant de faire des renvois à l’héritage des manifestations barcelonaises passées. J’émets ici une hypothèse de support de travail, à savoir la réalisation d’un DVD, CD Rom comme support de thèse. D’après mes premiers travaux, j’ai pu m’apercevoir des ressources importantes iconographiques, photographies entre autres. Pourquoi ne pas utiliser les nouveaux moyens du multimédia pour associer textes, images et sons d’une ville. … Schéma d’étude et d’analyse urbaine, paysagère et urbanistique des effets durables de l’éphémère à travers les expositions universelles et internationales de Barcelone (+ J.O.). … 117 Documents et analyses - Document publicitaire d’ordre www.vichycatalan.es (source) grand public Les récompenses du Vichy catalan aux Expositions internationales. - Document, la médaille commémorative de l’Exposition universelle de 1888 à Barcelone, 1988. MB. - Document de la foire de Barcelone, Exposition internationale et foire, les liens étroits. 1986. FB. - Document de publicité sur les J.O. de 1992, 1986. CIO/Candidature officielle. - Document sur le port Olympique, Photographie du nouveau front de mer touristique par Patrice Ballester. - Document sur le Forum universel des cultures 2004. Plan d’extension et d’urbanisme du littoral. - Document : Publicité municipale avec Oriol Bohigas. 1987. - Document : Réseaux de transports et infrastructures olympiques à l’horizon 2000, 1998, MB. 118 Notes pour ce chapitre et complément de lecture. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. HUGHES Robert « En route pour l’exposition » - dans, Barcelone : la ville des merveilles, histoire et civilisation, Paris, Albin Michel, 1992 GUARDIA Manuel et ali « Barcelona » - dans Atlas histórico de ciudades europeas : Península Ibérica, Barcelona, CCCP Sabat editores, 1994 BALCELLS, A., PUJOL, E., SABATIER, J. , « La Mancomunitat de Catalunya i l’autonomia ». Barcelona, Institut d’Estudis Catalans, 1996 CIRICI, A. , « L’escultura catalana »., Palma de Mallorca, Edi. 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Voilà l’objet d’une partie de cette recherche sur les Expositions universelles et internationales dont une future analyse repose sur la capitale catalane. Il s’avère que des morceaux de ville tendent à l’identification de l’ensemble de la cité, mais nous serions un peu trop schématique et simpliste d’aller complètement dans le sens de l’architecte Aldo Rossi. Par contre, des auteurs comme Pelletier ou Delfante soulignent toujours l’aspect visionnaire et synthétique d’Aldo Rossi : « Il n’en existe pas moins que depuis l’Antiquité, l’architecture des quartiers a formé l’image architectonique de la ville. On devrait donc envisager les architectures de quartiers comme partie d’un tout et définir l’architectonie, c'est-à-dire l’organisation architecturale des espaces et des constructions qui façonneront l’architecture de la ville et permettront de la caractériser »8. À travers les quartiers ou nouveau « morceaux de ville » issus des parcs de foires et d’Exposition universelle, nous pouvons travailler une géographie urbaine faite de représentation, d’éphémère, de durable, tout en se questionnant sur les impacts et l’héritage urbain de ces manifestations géantes, en prenant en compte le tourisme urbain et les espaces publics et les infrastructures créées pour l’occasion. Avec la quête - ou pas - de l’utilité et de la perpétuelle nécessité de laisser une trace « urbaine » : les Expositions questionnent. Ces questions sont récurrentes, déjà au dix-neuvième siècle, avec l’appel à Sir robert Paxton pour la réalisation d’un second « Crystal Palace » à Paris au Champs-de-Mars ou bien la proposition de Proudhon pour une Exposition perpétuelle, les liens entre parcs de foire et parcs d’exposition universelle et internationale sont importants. Il reste aussi des visionnaires comme Élisée Reclus qui propose la découverte de notre planète à travers un globe monumentale devant rester après l’Exposition universelle de 1900. De nos jours, des métropoles comme Hanovre sont dans la même logique plus « marketing urbain » ainsi que celle du réemploi des infrastructures pour une ville globale et durable. La prochaine Exposition sur les rives du Besós à Barcelone en 2004 semble un autre moyen de proposer une analyse contemporaine d’une manifestation éphémère et durable à la fois. … Page A3 p.140. - - a/Projet pour le palais du Champs de Mars de l'Exposition universelle de 1867 à Paris, Sir Joseph Paxton (1803-1865) , musée d'OrsayMusée d'Orsay. b/Proudhon et l’Exposition perpétuelle. Proudhon, Pierre-Joseph (1809-1865). Théorie de la propriété : suivie d'un nouveau plan d'exposition perpétuelle. Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1871. Extrait. c/Élisée Reclus, demande d’une esquisse pour un immense globe terrestre, une réplique parfaite de la Terre en évolution pour l’Exposition universelle de 1900. d/Extrait d’un article du Moniteur et Logo de Decathlon. 8 DELFANTE C. PELLETIER J., Villes et urbanisme dans le monde, Paris, Armand Colin, 2000, p.33 120 MANIFESTATION ÉPHÉMÈRE – DURABLE : HÉRITAGE URBAIN ET IMPACTS VARIABLES a c d/ « L’exposition universelle qui se tiendra du 1er juin au 30 octobre 2000 à Hanovre, entre dans la phase de réalisation. Les travaux d’infrastructures routières et ferroviaires, d’un montant de 13 milliards de francs, sont déjà engagés et, sur le champ d’exposition de la Foire de Hanovre, le lancement des projets-clés est imminent. Plusieurs pays, dont la France, ont dévoilé leurs plans pour les pavillons des nations. Face à une opinion sceptique – seulement 52 % des habitants de Hanovre ont approuvé l’Expo 2000 dans le cadre d’un référendum – le chancelier Kohl a qualifié l’opération de « vaste programme de conjoncture pour toute la plaine d’Allemagne du Nord ». Le ministre fédéral de l’Economie, Günter Rexrodt, membre du conseil de surveillance de la société organisatrice Expo 2000 GmbH, évoque un supplément de croissance de 1 % à 2 % pour la Basse-Saxe. Selon lui, l’afflux de 20 millions de visiteurs va générer « une demande globale de 40 milliards de francs ». Le BTP régional va pouvoir occuper 13 000 personnes à cet effet. L’exposition universelle offre, bien sûr, l’occasion d’améliorer le réseau des transports appelé à acheminer 300 000 personnes par jour : construction de la nouvelle ligne ferroviaire ICE Hanovre-Berlin, qui sera livrée cet été, et la mise à six voies des autoroutes convergeant sur la ville de Hanovre. Sont en voie d’exécution : l’extension du réseau S-Bahn, ligne RER devant relier directement l’aéroport urbain au champ d’exposition (4,4 milliards de francs) ; les nouvelles lignes du tramway urbain (3 milliards) ; l’achèvement du troisième terminal de l’aéroport (900 millions) ; la modernisation de la gare centrale de Hanovre (400 millions), la nouvelle gare grandes lignes de Laatzen jouxtant le champ de foire (200 millions). Siemens, Adtranz et Deutsche Waggonbau viennent d’enregistrer une commande de 800 millions francs pour 40 nouvelles rames de S-Bahn devant desservir l’Expo 2000. […] Autre originalité : les bâtiments devront, si possible, être réutilisés après la fin de la manifestation. Cela sera le cas pour les halls existants de la Foire de Hanovre, la plus importante d’Allemagne.[…] Le pavillon de la France s’érigera sur 1 000 m2. Avec 5 000 m2 par étage, il pourra héberger d’autres usagers comme la Principauté de Monaco. La chaîne de magasins de sport Décathlon est l’investisseur qui exploitera le pavillon sur une surface agrandie de 35 000 m2, annonce Georg Sewig, directeur responsable pour les pavillons des nations». Le Moniteur BTP, Moniteur N° 4920, 11/03/1998. b BIBLIOGRAPHIE LA PROGRAMMATION ET LE MANAGEMENT DU PROJET URBAIN À GRANDE ÉCHELLE LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES ET INTERNATIONALES ONT-ELLES UN EFFET DURABLE OU ÉPHÉMÈRE SUR L’AMÉNAGEMENT ET LA PLANIFICATION URBAINE D’UNE MÉTROPOLE ? -1- BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE SUR LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES, INTERNATIONALES, INDUSTRIELLES ET COLONIALES -2- BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE SUR BARCELONE - OUVRAGES GÉNÉRAUX - EXPOSITION INTERNATIONALE DE 1929 - LES JO DE 1992 -3- BIBLIOGRAPHIE SUR L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1888 A BARCELONE -4- BIBLIOGRAPHIE SUR LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES DE SÉVILLE 1929, SÉVILLE 1992, LISBONNE 1998, HANOVRE 2000 -5- BIBLIOGRAPHIE SUR LES EFFETS DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES ET DES PROJETS URBAINS / D’AMÉNAGEMENT À GRANDE ÉCHELLE -6- BIBLIOGRAPHIE SUR L’ARCHITECTURE DES EXPOSITIONS -7- BIBLIOGRAPHIE SUR LES PARCS ET JARDINS DES EXPOSITIONS -8- BIBLIOGRAPHIE SUR l’IMAGE DE LA VILLE , SA PROMOTION ET LE PROJET URBAIN -9- BIBLIOGRAPHIE SUR l’ÈRE INDUSTRIELLE ET SA PRODUCTION LITTÉRAIRE SUR LA VILLE ET LES EXPOSITIONS - LA LITTÉRATURE ET LA PHOTOGRAPHIE DES EXPOSITIONS JULES VERNE ET LA VILLE ÉMILE ZOLA ET LES EXPOSITIONS -10- BIBLIOGRAPHIE SUR LA MÉTHODOLOGIE D’UN DEA, D’UNE THÈSE 7 -1- BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE SUR LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES, INTERNATIONALES, INDUSTRIELLES ET COLONIALES : AIMONE LINDA, OLMO CARLO, Les Expositions universelles : 1851- 1900, Paris, Belin, 1993, BOUIN PIERRE, CHANUT CHRISTIAN PHILIPPE, Histoire française des foires et des Expositions universelles, Baudouin Edition de Nesle, Paris 1980, DEMY ADOLPHE, Essai historique sur les Expositions universelles de Paris, Paris, A.Picard et Fils, 1907 DE PLINVAL-SAGUES R, Bibliographie des Expositions universelles et commerciales en France depuis l’origine jusqu’à 1867, Paris, INTD et Conservatoire Nationale des Arts et Métiers, 1959 GALOPIN MARCEL, Les Expositions internationales au vingtième siècle et le Bureau International des Expositions, Paris Montréal, L’Harmattan, 1997 GEORGES BERGER HENRI, Les Expositions universelles internationales : leur passé, leur rôle actuel leur avenir, Paris, Rousseau, 1901 GERAULT GEORGES, Les Expositions universelles au point de vue économique, Dijon, Imprimerie Sirodot-carré, 1901 HERCELIN MICETTE, Expositions internationales et universelles Fiches Signalétique sur quelques expositions, Paris, IAURIF, 1980 ISAAC MAURICE, Les Expositions internationales suivi de la convention signée du 22 novembre 1928 concernant le BIE et les Expositions, Paris, BIE-Larousse-Imprimerie A. 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ZUKIN, S. 1992, “Postmodern Urban Landscapes, mapping culture and power”, in S.Lash et J.Friedman, Modernity and Identity, Blackwell, Oxford. ZUKIN , S. 1995. The cultures of cities, Cambridge, MA: Blackwell, Londres. -11- BIBLIOGRAPHIE SUR LA MÉTHODOLOGIE ET PRATIQUE D’UN DEA /MASTER RECHERCHE ET D’UNE THÈSE : FONDANECHE DANIEL, Guide pratique pour rédiger un mémoire de maîtrise, de DEA ou une thèse, Paris, Vuibert PENOT JACQUES, Le guide de la thèse, Nanterre, Ed Erasme, 1989, ROUVEYRAN JEAN-CLAUDE, Le guide de la thèse, le guide du mémoire, du projet à la soutenance, règles et traditions universitaires, Paris, Ed Maisonneuve et Larose, 1999 136 COMMENTAIRES (Fév.2002) De tout temps les hommes se sont réunis en masse pour « célébrer.» Quatre cinq types d’événements canalisent et catalysent les forces vives d’une nation ou d’une communauté à un moment donné de leur histoire, à savoir, les manifestations religieuses, politiques, sportives, commerciales et culturelles. Ces fêtes géantes se déroulent toutes en milieu urbain dans la plupart des cas. Elles transforment depuis l’antiquité la trame urbaine des capitales ou mégapoles. La cité avec son agora pour les réunions politiques, son ecclésia pour les processions et regroupement religieux, son stadium pour les compétitions sportives et son ampurium pour les foires commerciales ; devient un enjeu symbolique et formateur pour les aménageurs de l’époque et les architectes-urbanistes. Entre 1798 et 1851 voit le jour officiellement une nouvelle forme de réunion des hommes et des nations appelées à se répéter : les Expositions universelles. Londres, la capitale du plus grand Empire du monde accueil les premiers participants à Hyde Park puis Paris en 1855. Mais comment caractériser une telle manifestation ? Indéniablement, elle est politique par son organisation, économique par ses visées, culturelles par ses arts décoratifs et parfois sportive et religieuse dans certains cas. Pour la première fois, le politique expose et s’expose, un et des savoir-faire dans une ville choisie. Les olympiades du progrès ouvrent un monde nouveau aux citadins par le brassage des cultures. On découvre une architecture et un urbanisme en miniature (des ruelles typiques puis des villages nationaux) venus d’ailleurs ; une nouvelle vision du commerce transcontinentale, de l’architecture, de l’industrie des arts voit le jour. Depuis cette date, la ville industrielle s’est trouvée un flambeau à porter et à exporter pour le bien être de l’Homme industrieux et capitaliste. L’avènement des loisirs et de la découverte voit aussi le jour durant cette période. Entre 1851 Londres et 2000 Hanovre, les villes d’Occident et d’Asie ont eu à gérer et organiser de telles manifestations géantes. Dans un premier temps, c’est l’urgence des travaux et l’image que donnera la ville au monde qui sont les plus importants. 137 8 Le fait de relever les défis de l’organisation et le délai est primordial. L’aménagement primaire de l’espace d’Exposition est en générale un parc-jardin ré exploitable après coup. Puis dans un second temps, on voit apparaître timidement puis d’une manière plus avancée et directive, le fait de tirer partie des Expositions pour un mieux vivre et mieux être des habitants des grandes villes (vivable et viable). Certes, on ne parle pas à la fin du dix-neuvième siècle et début vingtième de développement durable, mais on commence par diverses initiatives à tirer partie de ces réunions éphémères. Éphémère, le mot est prononcé. Les Expositions universelles ontelles un effet durable ou éphémère sur l’aménagement et la planification urbaine d’un territoire ou d’une cité ? Telle est la question-problématique de départ pour mon mémoire de master 2 recherche. Bien sûr, le seul fait de poser la question appelle à une réponse positive. Mais l’on se doit de nuancer les éléments à notre disposition et de rappeler la longue évolution de la pratique des Expos, face aux aménageurs et acteurs en présence. Trois constats s’offrent à nous ; le premier aucune répercussion notable à signaler ; le second, des effets sont constatés non véritablement voulus planifiés variés et inattendus ; le troisième des impacts bénéfiques sont au rendez-vous à court et long terme. Il reste aussi l’endettement des municipalités… Si l’on prend l’exemple d’une capitale occidentale, en perte de vitesse économiquement et stratégiquement par rapport à son image. Admettons qu’un maire entouré de relations influentes décide de mobiliser ses troupes et sa ville pour accueillir une Exposition universelle. On peut alors faire un constat : sa volonté politique va se traduire par une action planificatrice de grands travaux nécessaires à la réalisation de son projet. Il est indéniable de constater que dix à vingt ans d’études nécessaires pour un schéma directeur municipal lointain sont contractées en trois ou cinq ans avec en prime une aide de l’État qui accueille la manifestation. La contraction du temps (et du projet urbain ou d’aménagement) pour les pouvoirs publics, voici un des aspects les plus criant qu’entraîne la décision et l’organisation de projet urbain ou/et d’aménagement à grande échelle comme les Expositions universelles et internationales. 138 Mais ne nous trompons pas, ce n’est pas depuis Séville 1992, Lisbonne 1998 et Hanovre 2000 ou le développement durable est à la mode que les décideurs envisagent avec une vision d’urbaniste le futur de leur ville. Barcelone 1888, 1929, 1992, 2004, Séville 1929 ou Paris 1900 et leurs Expositions et JO sont des exemples que l’on se doit de citer pour l’impact non négligeable de leurs paradis éphémères sur la trame urbaine de leur ville. La question que l’on peut se poser réside dans le fait de savoir si ces planifications sont toutes communes dans une typologie ? Retrouve-t-on une même attitude programmatique innée ou inconsciente chez les acteurs de ses enjeux sur un siècle ? La désinvolture, la table-rase, le réemploi des matériauxbâtiment, la vente de pavillon (très répandu) l’incapacité à se projeter ou le contraire sont au rendez-vous au plan urbanistique. Pour compléter notre introduction, on peut faire un parallèle entre l’organisation des Expositions universelles et les Jeux Olympiques. Depuis longtemps et même à nouveau en ce début du vingt-et-unième siècle, l’aventure des J.O. alla de paire avec celle des Expositions universelles. En 1900, Paris accueil l’Exposition universelle et internationale ainsi que les J.O. d’été. En 1904 s’est St-louis qui accueil la Louisiana Purchase Exposition et les J.O. d’été. Puis en 1908 s’est Londres qui accueil la Franco British Exhibition et les JO d’été. Le phénomène se répète à nouveau en 1984 avec les J.O. de Los Angeles et la Louisiana World Exposition à la Nouvelle-Orléans et en 1992 avec Barcelone et ses J.O. et Séville et son Exposition Universelle. D’ailleurs 1992 marque un tournant pour l’Espagne, le pays conforte de plein droit son entrée dans l’Union Européenne. On pourrait continuer en rappelant que Calgary rêve à nouveau d’un grand événement du même calibre que les J.O. d’hiver, à savoir une Exposition universelle pour renouveler et étendre son tissu urbain et ses infrastructures existantes. Il en a été de même avec Séville qui présenta sa candidature pour les JO d’été de 2004 face à Athènes. Comme on le voit malgré le caractère éphémère des Expositions ou grands événements sportifs, les très grandes villes du monde se battent pour accueillir en leur sein de telles manifestations. 139 Lors d’une compétition entre les villes, la municipalité remportant l’organisation incorpore à son schéma directeur de base une greffe dans la plupart des cas bénéfiques pour son tissu urbain. Rappelons en dernier point que la date de 2004 va voir réapparaître au grand jour notre problématique de départ. 2004 s’est le forum des cultures européennes à Barcelone et l’Exposition internationale sur le thème des Images à la Courneuve en Plaine Saint-Denis. L’ensemble des programmateurs, aménageurs, urbanistes, architectes, attendent avec impatience les politiques et leurs confrères sur la manière dont auront été gérés et pensés ces projets urbains et d’aménagement à grande échelle. Les comparaisons et les débats ne vont pas manquer sur l’aménagement des rives du Besós et peut-être Llobregat face à l’ère des Quatre-Vents. Sujet d’actualité, sujet du passé, sujet intemporel, mais aussi sujet pas assez mis en valeur au plan urbanistique, de la géographie urbaine et du marketing-communication. Quel rapport entre l’éphémère et le durable ? Quel rapport entre le provisoire et le viable ? Quel rapport entre le gérable et l’inattendu ? Il est nécessaire de procéder en quatre temps pour pouvoir dégager les grandes lignes et particularités de notre recherche. Il convient d’analyser respectivement les thèses se rapprochant et traitant de ce sujet, puis les documents relatifs aux Expositions universelles en générale et autres grands projets urbains ou d’aménagements pour approfondir par les articles et monographies faisant références aux effets des Expositions sur les trames urbaines des villes industrielles et modernes. Ceci va nous permettre d’analyser les difficultés rencontrées lors de cette première étape bibliographique. En ce qui concerne les thèses françaises ; il n’existe aucune référence se référant spécifiquement à une Exposition universelle et à son apport sur la trame urbaine d’une ville. Les deux seules thèses traitant des Expositions de Paris en 1878 et 1900 proviennent de l’UFR d’histoire de l’art et d’archéologie de l’université Paris 4. 140 Les auteurs envisagent les Expositions du point de vue de leur architecture, de l’image que se donne la ville en rappelant d’une manière détachée l’impact de ces immenses foires sur la trame urbaine. Il en est de même sur Barcelone et la péninsule ibérique. Il n’existe pas non plus de thèse sur les Expositions universelles de 1888, 1992 et 1998 ainsi que sur les Expositions internationales de 1929 à Séville et Barcelone. Sur Barcelone, il existe de nombreuses thèses portant soit sur la période antique-médiévale et moderne soit sur l’Ensanche de Cerdà et l’économie de la ville et de son port pendant la Reconquista et les Croisades. Sur le Barcelone contemporain, on trouve la thèse de M Ferras « Barcelone croissance d’une métropole », mais aussi une thèse sous la direction M Jalabert avec Sbiti Nadia ainsi qu’une autre thèse de Dias de Souza sous la direction de Claude Chaline. Ces deux dernières thèses traitent des espaces en friches du Barcelone des dix dernières années face aux JO. En ce qui concerne les autres productions écrites, on peut noter que dans un premier temps et même dans la majorité des articles scientifiques d’aujourd’hui que les sujets les plus traités concernent en priorité l’intérieur des Expositions, leur organisation, l’architecture et l’image de la ville ainsi que les anecdotes sur les progrès du genre humain et les techniques de production. On peut regrouper les thèmes traités depuis plus de 150 ans par les historiens, géographes, sociologues et autres universitaires en une trentaine d’entrées, à savoir : Le monde de demain - les robots - la ville de demain - les avancées scientifiques - le nucléaire les cartes postales commémoratives - les archives- l’automobile à l’Expo - la littérature des expositions - le thème des Expositions - la vision du monde d’aujourd’hui et de demain à travers les Expositions - la promotion du sionisme - la musique des Expositions – les concerts et œuvres majeures nouvelles jouées pour la première fois - la culture populaire - les fêtes populaires - l’identité des civilisations - les Africains aux Expositions - la discrimination raciale - le début des colloques - la classification dewey’s - le début des congrès - les arts l’architecture - les arts décoratifs - la fabrication des métaux -le fer - l’acier - les alliages- le Japonisme - Monet et Manet - polémiques artistiques - les machines - les réseaux- les 141 échanges économiques - la femme et les Expos - l’Exotisme - les colonies - la philanthropie les religions - les nouvellistes de l’Expo –les relations internationales - les grandes roues – les parcs d’attractions - les mouvements artistiques - le cinéma à l’Expo - les photographie des Expos - l’électricité - la communication des savoirs - le tourisme naissant - la maison idéale - les Jeux olympiques et les Expos : le choix des épreuves -la représentation des pays par leurs pavillons - les rapports des compétitions et de fin d’Expo - la xénophobie - le cosmopolitisme - la technologie du progrès - le souvenir des Expos - les estampes - les règles d’orthographes anglaise et française discutées. Un nombre important de sujets sont abordés pour la plupart des grandes Expositions, ceci depuis plus de 150 ans. On retrouve toujours les mêmes enjeux analysés à dix vingt ans d’intervalles. La représentation des nations par leurs pavillons, l’URSS et les États-Unis durant la guerre froide sont des classiques comme il y a 100 ans auparavant la compétition entre l’Empire français et Anglais. Généralement les chercheurs s’intéressent soit à l’enclos fermé de l’Exposition (le système des représentations des États-nations) soit aux répercutions pour la ville. Certes le thème le plus traité est celui de l’image de la ville. Mais, on s’arrête à l’aspect promotionnel de la chose sans allez plus loin. Trouver des centaines d’articles sur la naissance et la mort de l’Art déco aux Expositions est chose aisée. Il existe un manque d’informations sur ce sujet traité d’une manière globale et particulièrement sur divers terrains d’études. Il n’y a que depuis peu qu’un groupe de travail s’est mis à problématiser ce fait très peu traité. Henri Bressler, architecte-enseignant à l’école d’architecture de Versailles et à celle de Paris-Belleville, même des recherches sur l’histoire de l’architecture et de la vie urbaine liée notamment à l’organisation d’Expositions universelles. (Travaux débutés il y a moins de deux ans). Des lacunes importantes ont été identifiées. Dans le domaine du paysage et du jardin, on ne trouve aucun travail sur les jardins somptueux et éphémères des Expositions du dix-neuvième siècle comme par exemple le jardin botanique de Paris en 1900. Il en est de même sur l’Exposition coloniale de 1931 où l’on fait totalement l’impasse sur les travaux 142 d’infrastructures du métro et du zoo de Vincennes. On s’étonne de ne trouver aucune thèse française sur l’architecture de l’Expo de Chicago de 1893 ; avec un peu de moyen et de courage une voie royale est ouverte pour l’étudiant qui désire aborder ce thème. (Idem pour l’Expo coloniale de 1931 avec un temple d’Angkor Vatt reconstruit à l’échelle un, associé à une profusion de style architecturaux jamais réunis ensemble avant cette date, cf. annexe 7). L’ensemble de ces champs d’investigations sont à entrevoir. Comme on peut le constater la bibliographie est nombreuse concernant les Expositions dans certains domaines. La bibliographie réalisée par un groupe de recherche américain-italienallemand disponible sur le net (Cf. annexe 1) en est la preuve. Enfin, la BU du Mirail et de l’Arsenal ainsi que celle de l’École de l’Architecture de Toulouse possède un fond important permettant une consultation aisée. Pour ce qui concerne le BIE Madame Toiron responsable des archives m’a aimablement fait parvenir deux disquettes contenants la classification des archives du Bureau. (Cf. annexe 8). Quant au prêt interuniversitaire, il facilite la venue d’ouvrage disponible uniquement à Paris et région parisienne. On peut avancer le fait qu’il conviendra de réaliser un travail critique d’ensemble de certains documents. Prenons l’exemple du Bulletin du BIE de 1998 ou un article sur l’île de la Cartuja à Séville, nous informe de la totale réussite de cette opération d’aménagement alors qu’en cette année 2002 cette zone d’accueil des NTIC connaît des difficultés de croissance et de reconversion. De nombreux documents officiels reflètent plus une politique de l’aménageur que la réalité. Les Expositions universelles ont-elles un effet durable ou éphémère sur l’aménagement et la planification urbaine d’un territoire ou d’une cité ? Les Expositions universelles, un moyen de régénération urbaine ? Les Expositions universelles, une avancée notable pour le géni civil ? Les Expositions universelles, une forme de fabrication et d’extension de la ville ? Les Expositions universelles, une évolution dans l’approche de leur organisation ? (de 1851 à 2010) Existe-il un lien entre l’haussmannisation et les Expositions universelles de Paris ? 143 9 PREMIER SYLLABUS (fév.2002) PREMIÈRE PARTIE: LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES, INTERNATIONALES, NATIONALES, INDUSTRIELLES, DES ARTS DÉCORATIFS, COLONIALES : UN MANAGEMENT DU PROJET URBAIN À GRANDE ÉCHELLE CHAPITRE UN : LA NOTION D’EXPOSITION ET DE FÊTES GÉANTES Existe-il un problème de classification face à ces événements exceptionnels? Faire un bref rappel sur les origines et le pourquoi de ces fêtes Une histoire, un contenu et les participants Les Expositions sont-elles toujours d’actualités ? La fin d’une mode ? De l’utilité des Expositions aujourd’hui ? Le point bibliographique sur ces questions, la critique, la fronde des membres du BIE, problème de gouvernance ? CHAPITRE DEUX : L’ORGANISATION DES EXPOSITIONS Les acteurs des Expositions Le cadre financier, institutionnel et réglementaire Les rapports de candidature et de fin d’Exposition Existe-il un lien, un parallèle avec les JO d’hiver d’été ? (Organisation, décision, compétition entre les villes) Une organisation privée ou publique ? (Une évolution?) Le point bibliographique sur ces questions CHAPITRE TROIS : LE BIE ET SES ARCHIVES LE BIE Les archives, leur conception de l’histoire et de l’aménagement du territoire, Leur but avoué et inavoué ? 144 DEUXIÈME PARTIE : LES EXPOSITIONS ET LEUR UTILITÉS, APPORTS, IMPACTS ET EFFETS SUR L’URBANISME ET LA VIE D’UNE CITE (Question générale pour l’ensemble des trois chapitres, des effets positifs ou négatifs voulus ou non à l’origine pour la ville d’accueil et sa zone d’exposition ? ) CHAPITRE UN : LES TRANSPORTS ET LES EXPOSITIONS La mobilité des participants et visiteurs à l’extérieur et l’intérieur des Expositions Une mobilité planifiée ? Les exemples du monorail américain des années soixante (Seattle, Nouvelle-Orléans, San-Antonio, Vancouver, Montréal, Miami ) Quid des transports collectifs choisis ? (Téléphérique, bus, bus écologique….) Une genèse du métro parisien ? (Un parallèle avec les autres Expositions) Les ponts, routes, autoroutes, grandes infrastructures et les Expositions ( un moyen d’action et de planification plus efficace ? ) Une contraction du temps ? Le point bibliographique sur ces questions CHAPITRE DEUX : LA PROBLÉMATIQUE DU RÉEMPLOI La question de la reconversion des sites à court et long terme L’attitude planificatrice, ambiguë, innovatrice et irresponsable des aménageurs Une question de régénération urbaine ? Le choix des zones d’accueil des Expositions (friches, site ex-nihilo, autres….) Les parcs récréatifs, zoologiques, éducatifs. Le point bibliographique sur ces questions CHAPITRE TROIS : LES IMPACTES SOCIAUX, ÉCONOMIQUES ET CULTURELS Les Expositions et la luttes contre l’insalubrité, le chômage et les mals lotis Existe-il un politique de logement à coté de l’organisation des Expositions ? Les Expositions et la création de nouveaux réseaux sociaux, la formation des ouvriers spécialisés, une nouvelle forme de lutte contre le chômage ; les syndicats, les associations, la structuration des réseaux d’entreprises Les premiers transferts de technologies ? Le fort endettement de certaines villes ! Le point bibliographique sur ces questions 145 TROISIÈME PARTIE : UNE UTOPIE URBAINE- UNE NOUVELLE IMAGE DE LA VILLE – LA VILLE INDUSTRIELLE ET SON DOUBLE Une démonstration, une représentation, une exaltation CHAPITRE UN : UNE DÉMONSTRATION La compétition entre les villes, les nations et les hommes ; un phénomène naturel ou encouragé par les États ? Une démonstration pour une ambition, les nombreux exemples, l’Espagne avec Barcelone 1888 et Séville 1929, 1992 Le fer et la ville : vers un urbanisme modifié ? ( Un nouveau symbole urbain ) Le point bibliographique sur ces questions CHAPITRE DEUX : UNE REPRÉSENTATION L’aspect promotionnel : vers une valorisation de l’aménagement du territoire ? (Les exemples du canal de Suez, de Panama, du pont sur la Manche, de nombreux tunnels et voies ferrées ) Pourquoi les Expositions servent-elles de vitrine aux villes aux nations et aux grands travaux d’aménagement ? À la découverte d’un urbanisme et d’une architecture des mondes lointains ; les architectes-urbanistes apprennent-ils quelque chose de ces immenses foires ? Un, des Empires et une domination : le choc/union des civilisations ? Des Kanaks à Vincennes, pour quoi faire ? Le point bibliographique sur la question CHAPITRE TROIS : UNE EXALTATION La photographie des Expositions : garder un souvenir de l’éphémère, pourquoi une telle attitude ? La littérature des Expositions : réflexion et questionnement sur la ville industrielle et son double . Qu’elle est l’attitude des écrivains face à la problématique de la ville et des Expositions ? Un microcosme du progrès : toujours plus haut, toujours plus grand, toujours plus beau- un monde en réseau- Pourquoi tant d’écrits, de travaux, de mobilisation des forces vives d’une nation ? Le point bibliographique sur cette question 146 QUATRIÈME PARTIE : DANS L’OPTIQUE D’UNE THÈSE CHAPITRE UN : UNE MATIÈRE Urbanisme, géographie, paysage, aménagement de l’espace. Un domaine d’étude aux champs variés : sociologie, économie, droit, histoire, géographie, aménagement, planification urbaine, urbanisme Un terrain d’étude : Espagne, Barcelone ? Des dates clefs : 1888-1929-1992-2004 ? CHAPITRE DEUX : UNE DÉMARCHE Avant d’aller en Espagne, faire une méthodologie d’approche Comme une année de Master recherche 2 se veut un premier exercice à la recherche, faire le point sur les Expositions et grands projets urbains puis dégager ou non des similitudes entre elles voir une typologie ou non pour mieux appréhender le sujet de thèse sans perte de repère ni de temps Localiser les lieux de recherche : BNF, BIE, Bne, les Archives catalanes (nombreuses), la Casa Velázquez, les Archives espagnoles, les universités ibériques… Le point sur les ressources documentaires statistiques, photographiques, iconographiques, et sonores… CHAPITRE TROIS : UNE QUESTION POUR UNE THÈSE A déterminer fin juin 2002 Les Expositions universelles et internationales en Espagne, Barcelone et Séville, le projet urbain et l’impact sur l’image et la restructuration urbaine des capitales régionales espagnoles. Le BIE et les Expositions universelles et internationales, histoire, stratégie, conduite et suivi du projet urbain de trois Expositions, sur la longue durée l’attitude évolutive du BIE face aux Expositions. Prendre trois lieux d’études contemporains. Barcelone une ville en projet du forum des cultures 2004 à la trame urbaine de la ville. Une géographie du projet urbain à grande échelle au service de la composition urbaine de la capitale catalane, la culture du projet urbain comme moyen de faire la ville, identification des acteurs locaux, pouvoirs publics et des méthodes urbanistiques employées, l’impact d’une politique urbaine sans cesse en quête de renouvellement. Pourquoi Barcelone la référence en urbanisme ? Un modèle mondial ? Un modèle urbain barcelonais et européen ? Les acteurs locaux et nationaux. Les opportunités, les chances. Les légendes, mémoires urbaines et le point de départ de chaque transformation. Les mêmes phénomènes ou acteurs à 20 ans d’intervalle. De Montjuich à Montjuich, de Le littoral barcelonais, de l’industrie au tourisme : d’une Exposition à un parc urbain-zoo jardin. 147 10 Table des illustrations Extraits de textes & tableaux Document I Document II Document III Document IV Document V Document VI Document VII Document VIII Document IX Document X Document XI Document XII Document XIII Document XIV Tableaux : Tableau I : Les expositions en chiffres Tableau II : La problématique du programmatique urbaine : l’organisation d’un projet urbain à part entière Tableau III : Essai : de l’utilité des Expositions 148 11 TABLE DES MATIÈRES Sommaire Avant-propos Liste des abréviations utilisées Glossaire Texte du mémoire Introduction Première partie : Les Expositions Universelles et Internationales, Nationales, Industrielles, des arts décoratifs d’architecture et coloniales Chapitre I : Les notions d’Expositions aux XVIIIe, XIXe, XXe et XXIe siècles Chapitre II : Le Bureau International des Expositions (BIE) Chapitre III : L’organisation en amont et en aval des Expositions Deuxième partie De l’utilité des Expositions ? Quid des stratégies et impacts ? Le grand projet urbain et ses effets. L’homme face au gigantisme Chapitre I : Une préfiguration, une restructuration, une remémoration Chapitre II : Une démonstration, une représentation, une exaltation Chapitre III : Des Expositions et des jeux olympiques : une histoire parallèle et complémentaire ? De la difficulté de cerner un développement durable de la part des grands projets urbains Troisième partie : Barcelone et ses Expositions Universelles et Internationales 18591888-1905- 1929-1936-1992-2004, Barcelone une ville en projet, Barcelone, patrie de de l’urbanisme Chapitre I : Barcelone, une ville en projet Chapitre II : Une économie métamorphosée + une culture renaissance = un urbanisme florissant ? Chapitre III : Une question pour une thèse, ouverture 149 Conclusion Table des illustrations et tableaux Table des matières Annexes : Plans et illustrations détachables sur Barcelone 150 12 ANNEXES À consulter sur demande et volume de mémoire à part-séparé. ANNEXE N°1 : International Exhibitions, Exposition universelles, and World’s Fairs, 18511951, a bibliography by Alexander C. T. Geppert, Jean Coffey and Tammy Lau : Page à ANNEXE N°2 : Index bibliographique sur les écrits des chercheurs américains et anglais Source : Historical abstracts : Page à ANNEXE N°3 : Index bibliographique sur les écrits des chercheurs espagnols, Source : CSIC : Page à ANNEXE N°4 : Index bibliographique complémentaire sur Barcelone, Séville, les Expositions, le projet urbain - Barcelone plan et stratégie 1897-1923 - - Barcelone Montréal, une comparaison du développement urbain : Page à ANNEXE N°5 : Liste des États membres du BIE au 23/03/2000 : Chronologie des Expositions de 1857 à 2010- La liste des Expositions enregistrées par le BIE depuis sa création - La liste des futures Expositions et concours jusqu’en 2010 : Page à ANNEXE N°6 : Un exemple d’Exposition : l’Exposition coloniale de 1931 à Paris - Bancel Nicolas, Blanchard Pascal, Lemaire Sandrine, « Tous à l’Expo », Le Monde Diplomatique, janvier 2001, 5 p - Cordellier Jérôme, « Exhibitions coloniales », Le point, 29/03/02 1 p. Plan de l’Expo et article sur le métro parisien de l’Illustration, juin 1931 : Page à ANNEXE N°7 : Des foires, des Expositions, des fêtes, textes et ressources sur l’origine des foires, des différentes expositions, des salons, de l’événementiel festif : Page à ANNEXE N°8 : Deux disquettes du BIE sur la bibliographie et les archives du bureau Copyright BIE, aimablement fournies par Madame Toiron, responsable des archives : Page à 151 ANNEXE N° 7 DES FOIRES, DES EXPOSITIONS, DES FÊTES 152 Plans et illustrations détachables sur Barcelone 1. Le plan Cerdà 1863 2. Le plan de l’Exposition universelle 1888 3. Le plan d’assainissement Père Garcià Farià 1894 4. Le plan Léon Jaussely 1905-1917 5. Le plan Falquès 1917 6. Le plan de l’Exposition Internationale à Montjuich 1920-1929 7. Le plan Barcelona Futura et Le Corbusier GATCAP 1929-1936 8. Le bombardement de l’Eixample 1939 9. Plan du « nouveau port » de Barcelone, 1974. 10. Plan des microprojets de Busquets et Bohigas, 1980-184. 11. Plan d’ensemble de la ville pour le projet olympique de 1992 (candidature officielle). 12. Plan du projet 22@ et des nouvelles rives du Besós. 153 [Quatrième de couverture du mémoire] Une économie métamorphosée + Une culture renaissante = Un urbanisme florissant ? Le rôle des Expositions internationales ? Poème catalan : « Ode à Barcelone » parue dans « L’Abello d’Or » à l’occasion de l’Exposition Internationale de 1929. Pro ni el baf ni la pols ni tos llots i desferres Ni els pals i filferres Que t’armen a sobre la gran teranyina Ni el fumar de tes mil xemeneies Ni el flam de les teles Que mou la descorda i abranda l’incendi Son bastants a posan vilipendi En aquest cel que tens ton dolç i blau Que tot s’ho empassa i resol i cauvia, I ho torna en oblit i consol i alegria : Mil cops la perdesses, Nil cops mes tornaria a tu la pau Joan Maragall Traduction : Ni la vapeur, ni la force du poignet, ni le bâton Ni le fil de fer Que l’on s’empare et arme pour accomplir la grande tragédie Ni l’incendie des métiers à tisser Provoquant la discorde et attisant l’incendie Ne sont assez pour être vilipendés Avec ce ciel bleu horizon doux et généreux Que tous veulent toucher et transpercer Se transformant en oubli, réconfort et insouciance Mille fois nous t’avons perdu Mille fois je me torture en te voyant. 154