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Etincelles et ondes
Les expériences de E. Sarasin
et L. de la Rive sur les ondes
électromagnétiques
Paolo BRENNI*
Ms. reçu le xx mois 2013, accepté le 30 septembre 2013
Vers la fin de l’année 1892, un visiteur qui pénétrait dans le bâtiment
des Forces Motrices de la ville de
Genève (Fig. 1) aurait pu voir au
fond de la grande halle un grand
parallélépipède en bois soutenu à
une hauteur de quelques mètres
devant une paroi métallique et, du
côté opposé, une sorte d’échafaudage sur lequel un appareil produisait, en rapide succession, de
bruyantes et lumineuses étincelles.
Aujourd’hui, il est peu connu que
vers 1892, le grand bâtiment des
Forces Motrices, ancienne usine
hydraulique monumentale qui longe Fig. 1. L’usine des Forces motrices de Genève dans une gravure de 1886
le Rhône, a été le théâtre d’une (La Nature, I semestre 1886, p. 389).
importante série d’expériences de
physique. L’usine des Forces Motrices, nécessaire huit turbines qui actionnaient des pompes étaient en
pour alimenter en eau les maisons, les usines et les fonction. C’est à cette époque que deux physiciens
fontaines de Genève, ainsi que pour fournir de l’éner- genevois Lucien de la Rive (1834-1924) et Édouard
gie, grâce à l’eau sous pression, fut construite sous la Sarasin (1843–1917) utilisèrent une partie de la
direction de Théodore Turrettini1 entre 1883 et le grande halle des Forces Motrices comme laboratoire.
début des années ’90. En 1892 la grande aile de l’im- Lucient de la Rive (Fig. 2) était le fils d’Auguste, phyposant bâtiment en pierre, dont le toit est soutenu sicien célèbre surtout pour ses études dans le
par une charpente métallique, était terminée et dix- domaine des phénomènes électriques et co-fondateur de la SIP (Société d’instruments de physique).
Lucien avait étudié à Genève et à l’École
Polytechnique de Paris. Chercheur indépendant il
1
Depuis 1870, l’ingénieur Turrettini est le directeur de la Société
s’intéressa à des problèmes de physique mathémaGenevoise d’instruments de physique. Les Forces motrices du
Rhône sont sa grande œuvre et il dirige la construction de la
tique et en particulier aux équations de Maxwell, à la
centrale de la Coulouvrenière. Grâce à sa réputation
théorie électronique et à la relativité restreinte. Il fut
internationale en 1891 il fait partie de l’International Niagara
longtemps rédacteur de la revue Archives des scienCommission qui doit installer une grande centrale en amont
ces physiques et naturelles de Genève et fut aussi
des chutes du Niagara. Il est président de l’Exposition Nationale
auteur de textes littéraires et de traduction d’auteurs
de Genève en 1896, député au Grand Conseil genevois en
1901 et au Conseil National en 1906.
anglais.
*
Chercheur CNR, Fondazione Scienza e Tecnica, Via Giusti 29, 50100 Firenze, Italia.
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Rive dans des recherches sur les
décharges électriques dans les gaz
raréfiés et ensuite avec le physicien
et chimiste Jacques-Louis Soret sur
la polarisation rotatoire du quartz.
Au début des années ’90 il entama sa
fructueuse collaboration avec de la
Rive.
Fig. 2. Lucien de la Rive (1834-1924)
(Musée d’Histoire des Sciences de
Genève).
Fig. 3. Edouard Sarasin (1843–1917)
(Musée d’Histoire des Sciences de
Genève).
Edouard Sarasin (Fig. 3) avait aussi étudié à l’Ecole
polytechnique de Paris. Dans les années 60’ il avait
travaillé dans les laboratoires de Gustav Magnus à
Berlin et de Robert Bunsen à Heidelberg. Dès son
retour à Genève il avait collaboré avec Auguste de la
2
3
Pour les plus importants travaux de Hertz sur les ondes
électromagnétiques voir: Hertz H., Untersuchungen über die
Ausbreitung der elektrischen Kraft, J-A.Barth, Leipzig, 1894
(2e édition). Hertz publia aussi un article en français qui
résumait ses plus importantes observations: Hertz H.,
«Recherches sur les ondulation électriques», Archives des
sciences physiques et naturelles, T. XXI, 1889, pp. 281-308.
Pour des descriptions détaillées de l’évolutions des recherches
et des expériences de Hertz sur les ondes électromagnétiques
voir: Buchwald J. Z. The creation of scientific effects: Heinrich
Hertz and electric waves, Univesrity of Chicago Press,
Chicago, 1994; Atten M., Pestre D., Heinrich Hertz:
l’administration de la preuve, Presses Universitaires de France ,
Paris 2002; Baird David , R.I. Hughes, Nordmann Alfred
(éditeurs) Heinrich Hertz Classical Physicist, Modern
Philosopher, Kluwer Academic Publisher, Dordrecht, 1988.
Voir aussi pour une histoire générale de l’électrodynamique:
Darrigol O., Electrodynamics from Ampère to Einstein, Oxford
University Press, Oxford, 2000.
La bobine de Ruhmkorff est un transformateur à haute
tension composé par un noyau en fer cylindrique sur lequel
sont enroulé concentriquement le primaire (peu de spires de
gros fil) et le secondaire (beaucoup de spires de fil très fin). Un
courant continu périodiquement interrompu par un
interrupteur (à marteau, a mercure, à turbine, électrolytique,
etc.) et lancé dans le primaire produit des courants induits à
haute tension dans le secondaire. Cet appareil perfectionné
vers 1850 par le constructeur d’instrument Daniel Ruhmkorff,
fut un des plus importants instruments de laboratoire de la
deuxième moitié du XIXe siècle. Il permettait de produire de
puissantes étincelles, de produire les décharges électriques
dans les gaz, de charger des condensateurs. Comme
générateur de haute tension, il joua un rôle fondamental dans
les premières années de la TSF et des techniques
radiologiques.
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Pour pouvoir situer les recherches
des deux savants genevois dans l’environnement scientifique de l’époque et pour comprendre les raisons pour lesquelles ils entreprennent leurs travaux, il est nécessaire
de résumer brièvement quelques
faits marquant de l’histoire de la
découverte des ondes électromagnétiques.
❚ Les découvertes de Hertz
Dans les années ’60 du XIXe siècle, le physicien écossais James Clerck Maxwell (1831-1879), en reprenant les travaux de Michael Faraday, avait élaboré
une théorie très sophistiquée qui permettait d’expliquer tous les phénomènes électriques et magnétiques alors connus. Cette théorie était condensée
dans des équations différentielles (les équations de
Maxwell) décrivant le comportement des champs
électromagnétiques. La théorie maxwellienne représentait la synthèse géniale de l’électrodynamique
classique et prévoyait aussi l’existence d’ondes
électromagnétiques de différentes longueurs se propageant dans le vide à la vitesse de la lumière. De ce
fait Maxwell avait déduit que la lumière était aussi
une onde électromagnétique se propageant dans l’éther. Mais la preuve de l’existence de ces ondes arriva
seulement une vingtaine d’années après, grâce aux
recherches du brillant physicien allemand Heinrich
Hertz (1857-1894). Hertz avait entrepris des recherches sur les décharges et les oscillations électriques à
haute fréquence et il voulait voir s’il était possible de
produire des champs électromagnétiques rapidement variables se propageant dans l’espace comme
des ondes transversales à la direction de propagation.
Le parcours théorique et expérimental de Hertz était
très complexe et ne peut être résumé ici en quelques
lignes.2 Il nous suffit de mentionner quelques-unes de
ses étapes fondamentales. La théorie de Maxwell prédisait que des ondes électromagnétiques pouvaient
être générées quand des charges électriques étaient
accélérées. Dans ce but, Hertz, réalisa un oscillateur
de haute fréquence composé par deux tiges alignées
parmi lesquelles éclatait l’étincelle produite par une
bobine de Ruhmkorff. 3 Les extrémités des tiges
opposées aux bouts qui servaient d’éclateur étaient
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munies de sphères ou plaques métalliques qui servaient de capacité. Depuis longtemps, on savait que
les étincelles déchargeant une bouteille de Leyde
étaient oscillatoires et que ces décharges produisaient des courants de haute fréquence dans le circuit. La disposition de Hertz était fondamentalement
un circuit ouvert formant une antenne dipolaire qui
pouvait irradier les ondes électromagnétiques. Pour
détecter ces ondes Hertz utilisait des résonateurs
composés par des anneaux (ou des rectangles) de fils
métalliques interrompus par un éclateur à vis micrométrique. Les minuscules étincelles se produisant
entre les bornes de l’éclateur permettaient de détecter les ondes. Par exemple, en déplaçant un résonateur le long d’une onde stationnaire, les étincelles
avaient leur éclat maximal en correspondance des
ventres tandis qu’elles s’affaiblissaient et s’éteignaient en s’approchant des nœuds. Avec cet appareillage simple du point de vue technique, mais
conceptuellement original et très ingénieux, et grâce
à une longue série d’essais et d’expériences Hertz
avait pu observer et mesurer les interférences entre
les ondes électromagnétiques le long d’un fil métallique et dans l’air. Dans une autre expérience, il avait
utilisé le phénomène des interférences qui, à l’époque, était bien connu et utilisé en acoustique et
optique. Il avait fait réfléchir les ondes produites par
l’oscillateur à l’aide d’un écran métallique: les ondes
incidentes et celles réfléchies interféraient en produisant des ondes stationnaires qui présentaient des
nœuds où les variations des champs électriques et
magnétiques étaient minimales et des ventres ou ces
oscillations étaient maximales (Fig. 4). Avec ces résonateurs Hertz avait pu dé terminer la position des
ventres et des nœuds et donc la longueur d’onde (2
fois la distance entre deux ventres) qui était de l’ordre de quelques mètres. Enfin, en calculant la fréquence de l’oscillateur et en mesurant la longueur
des ondes produites, il était possible d’obtenir la
vitesse de propagation. Par la suite, en produisant
des ondes plus courtes, il avait aussi pu reproduire les
phénomènes de réfraction (avec un grand prisme de
bitume) et de polarisation (à l’aide d’un réticule de
fils métalliques) analogues à ceux de la lumière.
Donc, non seulement Hertz avait pu produire des
ondes électromagnétiques, mais il avait aussi démontré que leur vitesse était finie et de l’ordre de celle de
la lumière.4 Si ces faits étaient en accord avec les
théories maxwelliennes, il y avait un résultat qui ne
pouvait pas satisfaire le savant allemand: selon ces
4
5
Dans un deuxième temps Hertz en travaillant avec des ondes
beaucoup plus courtes put démontrer que les ondes
électromagnétiques se comportent exactement comme la
lumière.
O’Hara J., «A ‘Horrible Conflict’ with Theory in Heinrich Hertz’s
Experiments on Electromagnetic Waves», European Review,
Vol. 15, No. 4, , 2007, pp. 545–559.
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Fig. 4. Schéma illustrant l’appareil de Hertz pour étudier des
ondes électromagnétiques stationnaires produites en faisant
interférer les ondes incidentes provenant de l’oscillateur avec
celles réfléchies par un écran métallique. La même disposition a aussi été utilisée par Sarasin et De la Rive. A: bobine
de Ruhmkorff; D: oscillateur (dipôle); R: résonateur; S: écran
métallique. X: indique la direction de propagation des ondes
électromagnétiques; E: vecteur du champ électrique; B: vecteur du champ magnétique (les proportions des appareils ne
sont pas maintenues).
mesures la vitesse de propagation dans l’air était
remarquablement plus grande (environ 60% en plus)
que celle dans les fils métalliques, chose qui était
contraire aux prévisions de Maxwell.5
Évidemment, les travaux que nous résumons ici en
quelques lignes étaient bien plus complexes et délicats. Aujourd’hui, après plus de 130 ans de recherches
et d’application technologiques concernant les ondes
électromagnétiques, les expériences de Hertz peuvent apparaître élémentaires, mais à la fin des année
80 du XIXe siècle, elles ouvraient les portes d’un
domaine inexploré. Les problèmes théoriques et pratiques étaient remarquables et il est n’pas si étonnant
que Hertz avait trouvé un résultat incongru avec la
théorie de Maxwell. Parmi ces problèmes trois étaient
particulièrement importants. D’abord le calcul exact
de la fréquence des oscillateurs (ce qui impliquait la
connaissance de l’inductance et de la capacité du
dipôle émetteur) était très difficile avec les connaissances de l’époque. Les formules utilisées avaient une
validité limitée dans le domaine des fréquences utilisées par Hertz. De ce fait, la détermination de la
vitesse de propagation des ondes ne pouvait pas être
précise. Deuxièmement, il y avait un problème intrinsèque avec les oscillations électriques. Les appareils
de Hertz (comme tous les oscillateurs à étincelle de
l’époque) produisaient des oscillations fortement
amorties. Chaque étincelle qui éclatait produisait en
effet un courant alternatif à haute fréquence qui à son
tour générait un train d’onde sinusoïdale dont l’ampliArch.Sci. (2013) 66: 201-210 |
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Fig. 5. Deux des résonateurs (1 mètre et
75 cm de diamètre) utilisés par Sarasin et
De la Rive et conservés au Musée
d’Histoire des Sciences de Genève.
tude diminuait exponentiellement
avec le temps. Mais ces oscillations
amorties n’irradiaient pas une seule
et unique fréquence – leur spectre
n’était donc pas monochromatique –,
mais toute une série de fréquences
différentes. Ce fait produisait aussi
des résonances à des fréquences différentes de celle fondamentale de
l’oscillateur. Hertz s’était aperçu de
cela en étudiant la propagation des
ondes le long des fils, quand il observa des résonances qui, selon les
dimensions de l’oscillateur, n’auraient pas dû apparaître. Ce phénomène, on verra plus ultérieurement,
apparaîtra clairement dans les observations de Sarasin et de la Rive.
Ainsi, probablement que la cause qui
donnait des mesures différentes
pour les vitesses dans l’air et dans les
fils conducteurs était à rechercher
dans les dimensions trop limitées et
les caractéristiques du laboratoire du
physicien allemand. Celles-ci n’étaient pas idéales pour travailler avec
des ondes dont la longueur était de
l’ordre de quelques mètres (environs
5-6 mètres de longueur). Non seulement Hertz pouvait observer seulement deux ventres avec des ondes de
cette longueur mais la présence dans
la salle de piliers en fer, de tuyaux
pour le gaz, et d’une grosse poêle en
métal avait probablement provoqué
des distorsions dans la propagation
des ondes et donc dans les mesures.
Hertz en effet avait soupçonné que
les résultats en conflit avec la théorie – les vitesses différentes des ondes dans les fils et dans l’air – auraient
pu être causés par les nombreuses limitations de son
laboratoire. En effet, cette différence tendait à disparaître en utilisant des ondes plus courtes (comme il
avait fait plus tard).
Les expériences de Hertz avaient eu un grand et
immédiat retentissement dans le monde scientifique.
Pour certains, comme les maxwelliens anglais, elles
étaient la preuve définitive de la validité des théories
de Maxwell, d’autres, par contre les avaient accueillies
6
O’Hara (op.cit) note 5.
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avec plus de scepticisme. Et même si ces expériences
étaient très délicates à réaliser, elles ne demandaient
que des appareils facilement disponibles dans tous les
laboratoires de physique de l’époque. Donc, à partir
de la fin des années ’80 plusieurs physiciens avait
repris ces expériences et amélioré les appareils dans
le but de reproduire les résultats obtenus par Hertz et
aussi de les présenter à un public savant. Par exemple, George Francis FitzGerald (1851-1901), paladin
des Maxwell, et son assistant Frederik Trouton ainsi
que un certain Walter Thorp avaient refait les observations de Hertz et trouvé aussi deux vitesses de propagation différentes pour les ondes dans les fils
conducteurs et dans l’air.6
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❚ Les travaux de Sarasin et De la Rive
Les travaux de Sarasin et de la Rive s’inscrivent dans
le cadre de ces recherches. Dès 1889, inspirés par les
découvertes du savant allemand, ils commencent à
répéter ses expériences et d’abord celles relatives à la
propagation des ondes le long des fils.7 Ils utilisent un
oscillateur hertzien (muni de plaques ou de sphères à
ses extrémités) qui produit des ondes stationnaires
dans deux fils de cuivre parallèles de 10,6 mètres de
longueur. Leur écartement peut être varié entre 45
cm et 1 m. Pour détecter les nœuds et les ventres de
ces ondes, ils se servent de plusieurs résonateurs circulaires (de 26, 36, 50, 75 et 100 cm de diamètre) et
d’un rectangulaire. Ceux-ci sont composés par un fil
monté sur un cadre en bois et interrompu par un
éclateur à vis micrométrique (Fig. 5). Le résonateur
utilisé pour les expériences est fixé verticalement sur
un support en bois qui peut glisser entre les fils le
long d’un rail portant une échelle centimétrique.
Sarasin et De la Rive font des centaines de mesures
(en changeant les résonateurs, la distance des fils, la
disposition de l’oscillateur primaire) qui leur permettent de confirmer les observations de Hertz et d’améliorer ses résultats. Ils confirment non seulement
l’existence d’ondes électromagnétiques dans le fils se
propageant à une vitesse finie, mais aussi ils remarquent clairement qu’en utilisant des résonateurs différents, les positions des nœuds et des ventres le long
de la ligne varient. Ils proposent une explication à ce
phénomène selon laquelle l’oscillateur émet «toutes
les longueurs d’ondes possible entre certaines
limites»8 et donc produit un spectre continu. Sous
l’influence du même oscillateur primaire, chaque
7
8
9
10
11
12
13
Sarasin E., De la Rive L., «Oscillations électriques rapides de M.
Hertz», Archives des sciences physiques et naturelles, III
période, T. 22. 1889. pp. 283-288.
Sarasin E., De la Rive L., «Résonance multiple des ondulations
électriques», Comptes Rendus de l’Académie des Sciences,
T.110, 1890, pp. 72-76.
Voir la remarque de Cornu à la fin de l’article de Sarasin et De
la Rive (op.cit. note 8)
Sarasin E., De la Rive L., «Nouvelles recherches sur les
ondulations électriques hertziennes », Archives des sciences
physiques et naturelles, III période, T. 23. 1890. pp. 557-559.
Sarasin E., De la Rive L., «Interférences des ondulations
électriques par réflexion normale sur une paroi métallique »,
Archives des sciences physiques et naturelles, III période, T. 29.
1893. pp. 358-393 et 442-470. Citation voir p. 359. Ce long
article décrit toutes les expériences d’interférence faites par les
deux physiciens e non seulement celles dans le hall des Forces
Motrices. Ces recherches sont aussi décrites dans: Sarasin E.,
De la Rive L., «Interférences des ondulations électriques». La
lumière électrique, T. 49, 1893, pp. 485-489, 533- 540 et 586591.
Ibidem. p.360
Sarasin E., De la Rive L., «Propagation de l’ondulation
électrique hertzienne dans l’air», Comptes Rendus de
l’Académie des Sciences, T.112, 1891, pp. 658-661.
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résonateur réagit donc essentiellement avec une
seule de ces fréquences, celle qui lui est propre. Ce
phénomène appelé résonance multiple par Sarasin
et de la Rive, n’est pas encore bien compris à l’époque. Henri Poincaré (1854-1912) et le norvégien
Vilhelm Bjerknes (1862-1951), assistant de Hertz,
proposent des explications diverses basées sur la
grande différence qui existe entre l’amortissement de
l’oscillateur et celui du résonateur. Par contre, le physicien français Alfred Cornu (1841-1902) profite de
ces observations pour avancer des réserves et des critiques sur les expériences de Hertz.9
Mais après avoir répété avec succès les expériences
avec les ondes dans les fils, Sarazin et De la Rive entament leurs observations avec les ondes électromagnétiques dans l’air en absence de conducteur métallique.10 Ils ne sont pas convaincus par le fait que Hertz
avait trouvé la vitesse de propagation le long des fils
plus petite que celle dans l’air. «Sur ce point spécial,
très important pour la théorie de la lumière, les
premières expériences faites par M. Hertz l’avait
en effet conduit à des conclusions contradictoires,
appelant pour trancher cette question le contrôle
d’autres expérimentateurs.»11 Ils reprennent donc
les expériences en adoptant la méthode expérimentale et des appareils pratiquement identiques à ceux
déjà utilisés par le savant allemand dans ses expériences avec les ondes stationnaires. «Le mode d’expérimentation que nous avons employé et le
même exactement que celui inauguré par Hertz, Il
consiste comme, comme on sait, à produire l’ondulation électrique en face d’une paroi métallique
plane sur laquelle elle se réfléchit normalement, et
à observer les interférences de l’onde directe et de
l’onde réfléchie au moyen d’un résonateur circulaire transporté progressivement à différentes
distances du miroir le long de la normale passant
par le centre d’émission,…»12
Les ondes produites par le primaire sont réfléchies
sur un miroir métallique vertical de feuilles de plomb
de 3 mètres sur 2 mètres 80 qui se trouve à une distance variable de 4 à 10 mètres. Le résonateur circulaire est fixé à un chariot glissant le long d’un bac
optique, comme dans les expériences précédentes
(Fig. 6). Avec leurs mesures Sarasin et de la Rive
constatent que pour chaque résonateur employé
(diamètre entre 1 mètre et 10 cm.) ils obtiennent
toujours la même longueur d’onde. Les résultats ne
donnent pas de différence appréciable entre les
mesures faites précédemment avec les fils et dans
l’air et les deux chercheurs peuvent affirmer que «la
propagation des ondulations électriques hertziennes à travers l’air est très sensiblement la même
que celle avec laquelle se transmettent le long d’un
fil conducteur»13 Mais malgré des observations en
accord avec la théorie maxwellienne, les chercheurs
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Fig.6. Les résonateurs était fixés sur un support en bois qui
pouvait glisser le long d’un banc optique. (Sarasin E., De la
Rive L., Archives des sciences physiques et naturelles, T. 29.
1893, op. cit. note 11).
genevois ne sont pas encore complètement satisfaits.
Et effet, si avec cette disposition les résultats sont
toujours très bons pour des résonateurs de 35 cm (ou
plus petits) ceux obtenus avec les résonateurs plus
grands (et donc avec des longueurs d’onde supérieures) ne permettent pas d’observer plus qu’un seul
ventre et un seul nœud. Ils reprennent alors les
mesures en utilisant un miroir plus grand qui a 5 m de
largeur dans un local plus grand obtenu en enlevant
des cloisons qui subdivisent leur laboratoire. Mais
aussi avec cette nouvelle disposition, avec des résonateurs plus grands, les résultats sont encore insuffisants et pas assez probants. Les deux savant considèrent que: «Les démonstrations expérimentales de
l’égalité des deux vitesses dans l’air et le long des
fils n’était donc pas tout à fait suffisante pour des
grandes longueurs d’onde, et il était désirable,
comme l’a dit Hertz lui-même, qu’elle fût faite
d’une manière définitive, par des expériences à
beaucoup plus grande échelle, avec un miroir de
dimensions considérables pour permettre, avec
des cercles de 75cm, l’observation de plusieurs
ventres et nœuds d’interférence.»14
Ils décident alors de refaire des expériences définitives dans des conditions idéales et d’éviter toutes les
causes de perturbations (telles que les dimensions
trop petites du laboratoire et du miroir réfléchissant). A cette fin, il faut donc se servir d’une salle
4
15
Sarasin E., De la Rive L., «Sur l’égalité des vitesses de
propagation de l’ondulation électrique dans l’air et le long de
fils conducteurs, vérifiée air l’emploi d’une grande surface
métallique », Comptes Rendus de l’Académie des Sciences,
T.115, 1892, pp. 1277-1280.
E.Sarasin, L. de la Rive, «Sur la production d’étincelles de
l’oscillateur de Hertz dans un liquide diélectrique, au lieu de
l’air», Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1892,
Tome XCV, pp. 439-440 et aussi dans La lumière électrique,
1892, Tome 46, pp. 189-190.
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assez grande dans laquelle il n’y a pas d’obstacles
(colonnes, parois, etc.) capables de gêner les expériences en produisant des distorsions dans la propagation des ondes. La solution est trouvée grâce à l’administration de la ville de Genève et en particulier
grâce au préavis favorable de Théodore Turrettini, et
de Grazier, directeur de la Compagnie de l’industrie
électrique: de la Rive et Sarasin obtiennent la permission d’utiliser pour leurs recherches une portion
(celle en amont) de la partie la plus longue du bâtiment des Forces Motrices, qui n’était pas occupée
par les machines hydrauliques. L’axe transversal du
bâtiment mesurait plus de 20 mètres et cette longueur était idéale pour installer les appareils. Ces
derniers reproduisent essentiellement la disposition
originale de Hertz pour observer les ondes stationnaires mais avec des améliorations et surtout sur une
échelle beaucoup plus grande (Fig. 7).
Le miroir métallique qui doit réfléchir les ondes
électromagnétiques était composé de feuilles de zinc
de ½ mm d’épaisseur et de 2 m de hauteur sur 1 de
largeur. Les plaques étaient clouées les unes aux autres et montées sur un châssis en bois appuyé à une
des parois du bâtiment et fixé par des cordes à la
charpente de la toiture. Le miroir avait une hauteur
de 8 m et une largeur de 16 mètres et donc une surface de 128 m2. Pour observer les phénomènes de
résonance qui se manifestaient avec de minuscules
étincelles entre les bornes des résonateurs, Sarasin
et de la Rive font construire une espèce de galerie en
bois de 10 mètres de longueur et de 1,50 de largeur et
soutenue par des chevalets à 2,60 mètres de hauteur
pour être perpendiculaire au centre de miroir. Les
lattes de la galerie étaient recouvertes de papier noir
afin de former une chambre parfaitement obscure.
Au milieu de cette galerie se trouvait le banc de
mesure de presque 9 mètres de longueur. Il se composait essentiellement d’une planche horizontale
avec un rail en bois gradué en centimètres sur lequel,
grâce à des galets, pouvait rouler le chariot portant le
résonateur utilisé. Ce dernier pouvait être fixé au
chariot horizontalement ou verticalement. Le centre
des résonateurs se trouvait à 4 mètres de hauteur et
donc en correspondance du centre du miroir métallique. L’oscillateur se trouvait sur un autre échafaudage, monté sur chevalets, mais séparé par la galerie.
Sarasin et de la Rive utilisent deux oscillateurs un
peu différents de ceux utilisés par Hertz. En effet,
pendant leurs expériences, ils avaient amélioré cette
partie de l’appareil. Ils avaient remarqué qu’en
immergeant dans de l’huile les extrémités des tiges
entre lesquelles éclatent les étincelles, non seulement on évitait de devoir les polir régulièrement
(elles s’oxydaient rapidement) mais l’action de l’oscillateur devenait plus énergétique et produisait des
étincelles plus fortes dans l’éclateur du résonateur.15
Cette disposition sera reprise (et perfectionnée) par
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Fig. 7. Le hall du bâtiment des Forces Motrices avec les appareils de Sarasin et de la Rive. Sur la paroi de gauche, le grand
miroir métallique. Au centre: la galerie d’observation soutenue par des chevalets dans laquelle il y avait le banc optique avec
les résonateurs. A droite: sur un échafaudage se trouve l’oscillateur dont les sphères métalliques sont visibles. La bobine d’induction qui alimentait l’oscillateur est posée sur un tabouret près de l’échafaudage. De cette image fût aussi tirée une gravure
publiée dans plusieurs périodiques scientifiques (Musée d’Histoire des Sciences de Genève).
beaucoup de physiciens parmi lesquels l’italien
Augusto Righi (1850-1920). Un des oscillateurs était
composé par deux tiges (5 mm) qui pénétraient à l’intérieur d’un bocal rempli d’huile et munie de petites
boules d’aluminium de 35 mm de diamètre entre lesquelles éclataient les étincelles. Sur les extrémités
des tiges externes au bocal on pouvait insérer deux
sphères creuses de zinc de 30 cm de diamètre (sur
pied de verre) qui servaient de capacité ou alternativement deux sphères de laiton de 50 cm (posées sur
des cylindres en verre). Un autre oscillateur avait
deux tiges de 35 mm de diamètre. A l’intérieur du
bocal, les extrémités des tiges étaient simplement
arrondies, tandis que sur les extrémités extérieures
on utilisait les sphères de 50 cm (Fig. 8). Les tiges de
l’oscillateur étaient reliées par des fils isolés aux bornes du secondaire d’une grosse bobine de Ruhmkorff
actionnée par un interrupteur à mercure et capable
de générer dans l’air des étincelles de 20-25 centimètres. La bobine était alimentée par une dynamo. Les
résonateurs étaient les mêmes déjà utilisés dans les
expériences précédentes.
Fig. 8. Les deux types d’oscillateur utilisé par Sarasin et de la
Rive. L’étincelle éclatait entre les électrodes plongées dans un
bocal d’huile. Les fils étaient reliés à la bobine d’induction.
(Sarasin E., De la Rive L., Archives des sciences physiques et
naturelles, T. 29. 1893, op. cit. note 11)
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Fig. 9. Edouard Sarasin devant l’entrée de la galerie en bois en 1893. Il tient dans ses mains le résonateur de 1 mètre de diamètre. Sur un des chevalets qui soutiennent la galerie il y a des résonateurs de diamètres différents et par terre on peut voir les
sphères d’un oscillateur. Cette photo fut donnée par Sarazin à Hertz avec (au verso) la dédicace: «Herrn Professor Dr. Hertz mit
besten Glückwünschen von Ed. Sarasin» (Photo Deutsches Museum, München).
Les mesures dans la salle des Forces Motrices commencent au début de novembre 1892 et continuent
dans les mois suivants. Dans un long article qui décrit
et résume non seulement les expériences faites dans
le hall de Forces motrices mais aussi celles faites précédemment, Sarasin et de la Rive manifestent clairement leur souci de ne rien laisser au hasard et de vouloir contrôler et varier tous les paramètres.
«Nous avons fait varier successivement les
dimensions et la disposition du local d’expériences. Les dimensions de la paroi métallique réfléchissante, les dimensions et la forme de l’oscillateur primaire, le mode de production de l’étincelle jaillissant tantôt dans l’air, tantôt dans
l’huile, la distance du primaire au miroir, les
dimensions des résonateurs circulaires et la
disposition de la vis micrométrique dont ils sont
munis; nous avons étudié les variations de la
force électrique tantôt en plaçant le cercle paral-
16
Sarasin E., De la Rive L., op.cit. note 11, p. 467.
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lèle au miroir, c’est-à-dire dans le plan de l’onde,
tantôt dans le plan mené par l’axe du primaire
normalement à ce miroir; c’est-à-dire dans le
plan de vibration; avec ces deux positions du
résonateur nous avons employé des procédés
d’observation différents, courbes d’intensité,
mesure directe des positions d’extinction de l’étincelle secondaire, méthode de retournement.»16
Même dans ces expériences, ils travaillent sur des
résonateurs de diamètres divers (de 26, 36, 50, 75 et
100 cm de diamètre) et peuvent donc déterminer les
positions des ventres et des nœuds d’ondes stationnaires de longueurs différentes. Ils observent que les
effets sur les résonateurs (l’intensité des étincelles)
sont maximaux pour des ondes dont le quart de la
longueur correspond approximativement au double
di diamètre du même résonateur. En outre ils trouvent que dans le cas de réflexion normale contre une
paroi métallique, le premier nœud est exactement
dans la position du miroir. Mais les deux savant genevois démontrent aussi sans plus aucun doute possible
que même pour des ondes longues (environs 6 mètres): «La vitesse de propagation de l’ondulation
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électrique est la même dans l’air et le long des fils
conducteurs»17. Cette affirmation clos l’article décrivant une longue série de recherches. Les différences
de vitesses observées par Hertz se révèlent donc causées par des facteurs qui avaient perturbé les observations du savant allemand et disparaissent dans les
expériences faites sur grande échelle. Sarasin et De
la Rive avaient montré que la taille et les caractéristiques du laboratoire (qui dans le cas de Hertz étaient
loin d’être idéales) étaient cruciales quand on travaillait avec des ondes dont la longueur était comparable aux dimensions du même laboratoire (Fig. 9).
Si les expériences des deux savants genevois ne sont
qu’un perfectionnement de celles de Hertz et ne présentent pas de nouveautés essentielles ni du point de
vue théorique ni expérimental, elles représentent
toutefois une étape importante dans l’histoire des
recherches sur les ondes électromagnétiques. Non
seulement elles constituent une preuve ultérieure et
spectaculaire de l’existence de ces ondes, de leur
vitesse finie et identique dans l’air et les conducteurs,
de la possibilité de les manipuler, mais contribuent de
façon importante à attirer l’attention du monde académique français sur les expériences de Hertz et à
alimenter le débat sur leur signification. Les observations sur les résonances multiples ainsi que sur le rôle
du résonateur pour détecter des ondes de différentes
longueurs attirent l’attention de nombreux physiciens qui se penchent sur les phénomènes complexes
liés aux décharges oscillatoires et aux ondes produites par ces dernières. Enfin, les descriptions des
expériences faites dans le la hall des Forces Motrices,
non seulement sont reproduite dans des périodiques
spécialisés comme les Archives des sciences physiques et naturelles ou La lumière électrique mais
sont aussi résumées dans des revues de vulgarisation
scientifique telles que La Nature ou le Scientific
American18. Par exemple en terminant son l’article
dans La Nature, le physicien suisse Charles Edouard
Guillaume (1861-1938) du Bureau International des
Poids et Mesures, proclame triomphalement «On eût
pas osé espérer, il y a dix ans seulement, que les
idées de Maxwell, recevraient, à si bref délai, une
confirmation aussi éclatante et aussi tangible» 19
En outre, l’image qui accompagne ses articles est une
gravure tirée de la photo20 des appareils installés
dans les Forces Motrices, est spectaculaire et a eu
17
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certainement un grand impact rhétorique. Dans cette
illustration le graveur a habilement ajouté une ouverture dans la paroi de la galerie suspendue, à travers
laquelle on peut apercevoir un des physiciens en
train d’observer un résonateur. Cette image a certainement contribué à construire la saga des ondes
électromagnétiques, qui commence aussi à conquérir
et à fasciner un public de plus en plus vaste et qui,
grâce aux succès de la TSF, aura bientôt son apothéose.
Que reste-t-il aujourd’hui des appareils utilisés dans
les expériences de de Sarasin et de la Rive? Peu de
choses. Evidemment la paroi métallique et la galerie
suspendue en bois furent démantelées à la fin des
recherches. Probablement la bobine de Ruhmkorff,
omniprésente dans les laboratoires puisque très utile
dans beaucoup de de recherches, fût réutilisée
encore pendant quelques années. Les oscillateurs ont
disparu ou peut être sont oubliés au fond d’une cave
d’un institut universitaire. Par contre nous avons
encore trois des résonateurs originaux (1 mètre de
diamètre, de 76 cm et de 35 cm.) Ils sont aujourd’hui
conservés dans les collections du Musée d’Histoire
des Sciences de Genève auquel ils ont été donnés en
1962 par l’Institut de physique de Genève.21
❚ Remerciements
Je veux remercier particulièrement Laurence-Isaline
Stahl Gretsch et Stéphane Fischer du Musée
d’Histoire des Sciences de Genève qui m’ont donné
toute leur aide dans mes recherches, et Dominique
Pestre pour avoir attentivement relu mon article.
Enfin, un merci à Bénédict Frommelt pour ses intéressantes informations sur l’usine des Forces
Motrices de Genève.
Ibidem. p. 470.
Scientific American Supplement, April 15, 1893.
Guillaume Ch. Ed., «Les oscillations électriques, Expériences de
MM. Sarasin et De la Rive», La Nature, 1893, I semestre, pp.
145-146
Voir fig. 7 dans cet article.
Musée d’Histoire des Sciences de Genève, numéros
d’inventaire 111 et 112 et 117.
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