LA REVUE
DES MUSÉES
DE FRANCE
Revue du Louvre • 2024-3
• Sept années d’acquisitions
• Un atelier de restauration
au cœur du musée
• Le défi de la réinstallation
• Un projet de figure de proue
pour la frégate Vestale
• Exposer la marine de guerre
• « Tempêtes et naufrages » :
un espace innovant
• Exposer la traite atlantique
Musée national de la Marine
sommaire
LA REVUE
DES MUSÉES
DE FRANCE
Revue du Louvre • 2024-3
ÉVÉNEMENTS
4
PARIS. MUSÉE DU LOUVRE
Un portrait redécouvert
de Michael Sendivogius, alchimiste
de l’empereur Rodolphe II
Philippe MALGOUYRES
8
PARIS. MUSÉE DU LOUVRE
Mort de Sardanapale et La Liberté
guidant le peuple : deux chefs-d’œuvre
de Delacroix restaurés
ÉTUDES
20
32
37
PARIS. MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNECENTRE POMPIDOU
La Datcha, une œuvre majeure
de la Figuration narrative
Marie SARRÉ
Les danseurs du crépuscule
Le bijou sarde entre tradition et modernité
Françoise DALLEMAGNE
FONTAINEBLEAU.
MUSÉE NATIONAL DU CHÂTEAU
La galerie des Fastes : nouvel accrochage
MUSÉE NATIONAL
DE LA MARINE
44
Sept années d’acquisitions au musée
national de la Marine : bilan et perspectives
Damien BRIL, Marine DÉSORMEAU
et Marianne TRICOIRE
56
Un atelier de restauration au cœur du musée
Blaise DIRINGER, Daria GORBACZEWSKAKUZNIAK et Élise BACHELET
68
96
Marine DÉSORMEAU et Guylaine MARY
Clémence LAURENT et Lucie AERTS
105
Exposer la traite atlantique
au musée national de la Marine
Réflexions sur les choix d’une muséographie
Gabriel COURGEON
112 EXPOSITIONS
114 MÉMOIRES 2023-2024
École du Louvre.
Institut national du patrimoine
115 ENGLISH ABSTRACTS
117 DEUTSCHE
ZUSAMMENFASSUNGEN
RDMF 2024-3
De nouveaux éléments d’identification
pour un objet singulier
Femme au panier, projet de figure de proue
pour la frégate Vestale
« Tempêtes et naufrages » : un espace
innovant de présentation et de médiation
des collections
1
Le défi de la réinstallation des collections
du musée national de la Marine
Lise BRET et Zoé PRIEUR
78
Exposer la marine de guerre
La traversée « La France, puissance navale :
histoire et innovations »
Solène FILLUZEAU
Un nouveau tableau dans l’œuvre de
la portraitiste Marie-Anne Loir (1705-1783)
Catherine VOIRIOT
Muriel BARBIER
17
86
Michèle BIMBENET-PRIVAT
Côme FABRE
13
Une Fuite en Égypte attribuée à François I
Roberday entre au Louvre
ÉVÉNEMENTS
NOUVELLE IDENTIFICATION
PARIS. MUSÉE DU LOUVRE
Un portrait redécouvert
de Michael Sendivogius, alchimiste
de l’empereur Rodolphe II
L
RDMF 2024-3
4
a donation faite par Alexandre-Charles
Sauvageot (1781-1860) au profit du musée
du Louvre en 1856 a changé profondément
le profil du département des Objets d’art.
Mais Sauvageot ne fut pas seulement le
collectionneur avisé des arts décoratifs de la
Renaissance française : son ambition, plus
vaste, visait à rassembler tous les vestiges
susceptibles d’illustrer l’histoire nationale et
surtout à en faire revivre les us et coutumes.
Cette ambition trouvait une limite fâcheuse et
immédiate dans l’exiguïté des moyens financiers
de Sauvageot, violoniste à l’Opéra puis employé
des Douanes, exiguïté qui s’imposait en premier
lieu sous la forme de son appartement de
deux pièces, rue du Faubourg Poissonnière.
Ses intérêts, le manque de place et de fonds
expliquent la faible présence de la peinture dans
sa collection : cette place marginale a même fait
oublier totalement sa présence. Le catalogue
du « Musée Sauvageot », rédigé par Alexandre
Sauzay à l’ouverture des salles dévolues à la
présentation de la donation en 1861, donne
une liste de quarante-deux tableaux, ce
qui n’est pas négligeable, même parmi les
1 424 œuvres de la donation – cette liste ne
comprend d’ailleurs pas tous les tableaux inclus
dans la donation. Il s’agit surtout de portraits,
de personnages historiques le plus souvent,
mais aussi d’inconnus, œuvres qui devaient
aussi retenir l’attention de Sauvageot pour le
1 Conservé au département des Objets d’art
du musée du Louvre.
2 Nous remercions vivement
Cécile Scallierez pour son aide.
3 « 377 : Portrait en buste présumé
de Rudolf II, (école flamande) de la fin
du XVIe siècle sur cuivre, estimé trois cents
francs ».
4 Alexandre Sauzay, Musée impérial
du Louvre. Catalogue du musée Sauvageot,
Paris, 1861, p. 239, no 1008.
costume ou les mœurs. Il a soigneusement
consigné dans son Journal d’entrée1 tous ses
achats, dont le portrait2 qui nous intéresse
ici (fig. 1), acquis en 1851 pour 60 francs et
décrit ainsi : « 2403 : portrait d’homme tête nue
vêtement noir XVIe siècle ». Sauvageot omet de
signaler que cet homme inconnu porte au col
une chaîne avec une médaille de Rodolphe II,
clairement identifiable par son inscription. En
revanche, dans l’acte de donation, ce détail a
été observé et a conduit à la conclusion qu’il
devait s’agir de l’empereur lui-même3. Est-ce
Sauzay qui eut cette idée ? Nous l’ignorons ;
il répéta cette identification dans le catalogue,
avec la précision inattendue: « Rodolphe II,
duc de Bavière »4. Peut-être que Sauvageot
lui-même n’aurait pas fait cette erreur : il
avait acheté quelques années auparavant
une médaille de Rodolphe II5 et n’aurait pu
confondre cet homme avec l’empereur, aux
traits si individuels ; il en possédait d’ailleurs une
autre effigie, à cheval, sur un plat d’étain, d’après
la composition d’Adriaen de Vries gravée par
Sadeler 6.
Ce petit portrait sombra ensuite dans
l’anonymat complet, de son auteur comme
de son modèle, à l’instar de ces tableaux que
l’on catalogue avec un humour involontaire
« Inconnu : Portrait d’inconnu ». Sans pouvoir
ici résoudre l’énigme du nom du peintre, nous
proposons de reconnaître les traits de Michael
5 Journal d’entrée : [1846] : « 2187 :
médaille en plomb de Rodolphe II.
Emp. des Romains », achetée six francs.
6 Musée du Louvre, département
des Objets d’art, inv. OA 697.
7 La vie de ce personnage haut en couleurs
a récemment fait l’objet de nombreuses
publications. Nous ne citerons que celles
de Rafał T. Prinke : « The Twelth Adept.
Michael Sendivogius in Rudolphine
Prague », The Rosicrucian Enlightenment
Sendivogius, alchimiste qui fit une brillante
carrière entre les cours de Rodolphe II à
Prague et de Sigismond III à Varsovie.
MICHAEL SENDIVOGIUS,
ALCHIMISTE, DIPLOMATE
ET HOMME DE COUR
Michał S˛edziwój7 (1566-1636), probablement
issu d’une famille paysanne, fréquenta les
universités de Cracovie, de Leipzig puis de
Vienne et poursuivit encore ses études à l’université protestante d’Altdorf. Le 1er mai 1594, il
entra officiellement à la cour de Prague, à l’âge
de vingt-huit ans, avec le titre honorifique de
Hofdiener. Il commença à se prétendre baron
en modifiant la forme de son nom. En 1599, il
figurait à la cour impériale sous ce titre (il avait
pu faire reconnaître sa noblesse polonaise supposée) et celui de truksas (« commensal ») de
Sa Majesté Impériale. Nous le nommerons ici
Sendivogius, forme latinisée de son nom sous
laquelle il est passé à la postérité. Il est le seul,
Revisited, Hudson, 1999, p. 2-35 ; « Beyond
Patronage: Michael Sendivogius and the
meanings of success in alchimy », Chymia:
Science and Nature in Medieval and Early
Modern Europe, Cambridge, 2010 (éd.
Miguel López-Pérez, Didier Kahn, Mar Rey
Bueno), p. 175-231 ; Nemanja Radulović
(éd.), « Michael Sendivogius as a literary
anti-hero », Esotericism, Literature
and Culture in Central and Eastern Europe,
Belgrade, 2018, p. 61-78 ; (avec Mike
Fig. 1. Prague ?, vers 1600. Portrait
de Michael Sendivogius, alchimiste
de Rodolphe II. Huile sur cuivre.
H. 0,26 ; L. 0,19. Paris. Musée
du Louvre. Département des Peintures.
Inv. MI 821.
A. Zuber) : « Alchemical Patronage and
the Making of an Adept: Letters of Michael
Sendivogius to Emperor Rudolf II and His
Chamberlain Hans Popp », Ambix, 2018,
no 4, p. 1-33. Voir aussi le chapitre qui lui
est consacré dans Philippe Malgouyres,
La Science de l’émerveillement. Artistes
et intellectuels à la cour de Rodolphe II
(1552-1612), Paris, 2025 (à paraître).
Fig. 2. Michael Maier. Symbola aureae
mensae duodecim nationum. Publié
à Francort en 1617.
C’est l’œuvre théorique de Sendivogius qui
lui a valu une réputation durable, principalement
le De lapide philosophorum, publié à Prague
par les héritiers de Jan Šuman en 1604 (mais
sans lieu ni date) et la même année à Francfort,
par Joachim Tancke. Cet ouvrage est le plus
important et le plus diffusé des traités alchimiques publiés au XVIIe siècle ; il connut plus
de cinquante éditions et traductions. Mais son
auteur, qui était tout sauf modeste, ne l’a pas
signé et se présente dans la préface comme
un cosmopolite : « Si vous demandez qui je
suis, je suis Citoyen du monde : si vous me
cognoissez, & que vous soyez gens d’honneur,
vous vous taiserez : si vous ne me cognoissez
point, ne vous en enquestez pas plus avant, car
jamais à homme vivant je n’en declareray plus
qu’il est porté par cet escrit public »11.
Le mot, emprunté à Diogène qui l’inventa
comme un oxymore (« citoyen de l’univers »),
fut utilisé à nouveau (et pour la première
fois semble-t-il depuis l’Antiquité) par deux
occultistes contemporains de Sendivogius,
Guillaume Postel et John Dee12. La clé de l’identité du cosmopolite était toutefois dissimulée
dans le frontispice :
Author sum, qui
DIVI LESCHI GENVS AMO
Ce qui signifie « je suis l’auteur, qui / aime la
race du divin Leszko », Leszko étant le premier
roi légendaire de la Pologne. Il rappelle ainsi ses
origines et cache dans cette formule son nom
en anagramme (MICHAEL SENDIVOGIVS).
Ses compagnons alchimistes le désignèrent
aussi sous le pseudonyme d’Heliocantharus
borealis (« vase solaire du nord »). Oswald Croll,
médecin paracelsien installé à Prague en 1602,
le cite sous ce nom dans son Basilica chymica
(1609), c’est-à-dire « comme un alchimiste
qui a parachevé l’œuvre ». Il ne nomme pas
Sendivogius, mais son nom est à nouveau
dissimulé dans les majuscules du texte13.
ÉVÉNEMENTS PARIS
RDMF 2024-3
6
parmi les nombreux chimistes et alchimistes
présents à Prague sous Rodolphe, à occuper
une place dans l’entourage de l’empereur,
même si celle-ci est mal définie. Le trait le
plus saillant de sa personnalité est d’avoir su
allier deux carrières qui ne faisaient pas bon
ménage, celle d’alchimiste théoricien et celle,
beaucoup plus périlleuse, d’alchimiste praticien. Il est réputé avoir accompli à plusieurs
reprises et avec succès la transmutation des
métaux en présence de témoins. Si l’on en
croit une plaque autrefois visible dans l’une des
salles du château de Prague, il aurait même
accompli ce prodige devant l’empereur en
1604. C’est ce que rapporte Pierre des Noyers
(1608-1693), secrétaire de la reine de Pologne,
dans une lettre écrite de Varsovie en 1651 et
publiée en 1655 :
« Il [Sendivogius] fit ensuite un voyage à
Prague où estoit l’Empereur Rodolfe, devant
lequel il fit la transmutation, ou plustost il la
fit faire à l’Empereur mesme, luy donnant
pour cela de la poudre ; en mémoire dequoy
l’Empereur fit enchasser dans la muraille de
la chambre où cette operation se fit, une table
de marbre, où il fit graver ces mots : Faciat hoc
quispiam alius quod fecit Sendivogius Polonus
[Qu’un autre fasse ce qu’a fait Sendivogius
le Polonais]. Et cette table de marbre s’y voit
encore aujourd’huy »8.
Que de telles démonstrations aient eu
lieu, on n’en peut douter tant les témoignages
sont nombreux. Sendivogius, avec Edward
Kelley et Alexander Seton, était l’un des rares
universellement crédités de la possession d’un
tel secret9. Ottavio Miseroni était présent à une
démonstration faite par Kelley à Rodolphe II,
si l’on en croit une lettre écrite le 11 décembre
1655 par son gendre, Jan Marek Marci, au
grand savant jésuite, le père Athanase Kircher10.
On ne peut que s’interroger sur la nature de
ces expériences : la transmutation se faisait
par application d’une teinture et par chauffage,
procédés qui rappellent ceux de la dorure au
mercure. Le cuivre, traité au nitrate de mercure,
devient gris comme du plomb. Recouvert
d’amalgame d’or et de mercure, aussi de
couleur grise, il est chauffé et apparaît d’or.
Le procédé devait être plus subtil, mais un
principe de ce genre devait en former la base.
8 Pierre Borel, Trésor de recherches
et antiquitez gauloises et françoises, Paris :
Chez Augustin Courbé, 1655, p. 479-486.
Voir Prinke-Zuber, 2018, cit. n. 7, p. 18,
note 95 et Prinke, 2010, cit. n. 7, p. 188.
9 Prinke, 2010, cit. n. 7, p. 185-186.
10 Référence donnée par Prinke, 2010,
cit. n. 7. p. 179, note 16 (Rome, Pontificia
Universita Gregoriana, Carteggio
Kircheriana, 564, fol. 95r°-96v°).
11 L’ouvrage fut traduit en français en
1609 : [Michael Sendivogius], Cosmopolite,
ou Nouvelle lumière de la phisique naturelle,
traitant de la constitution générale
des élémens simples et des composez, Paris :
J. Périer, 1609. Nous citons ici la réédition
de 1618 : Cosmopolite, ou Nouvelle lumière
de la physique naturelle, traictant de la
constitution générale des Elemens simples et
des composez, traduit nouvellement de latin
en françois par le Sieur de Bosnay, Paris :
chez Abraham Pacard, 1618, p. 65.
12 Ayesha Ramachandran, « How to
Theorize the ‘World’: An Early Modern
Manifesto », New Literary History, 2017,
4, p. 660.
13 Basilica Chymica, Francfort :
apud Claudium Marnium & heredes
Joannis Aubrii, 1609, p. 94. Sur ce sujet,
voir Prinke, 1999, cit. n. 7, p. 5-7.
ÉVÉNEMENTS PARIS
Fig. 4. Épée. Brescia, début
du XVIIe siècle. H. 1,225 ; L. 0,214 ;
Pr. 0,127. Paris. Musée du Louvre.
Département des Objets d’art.
Inv. OA 3071. Legs Charles Davillier,
1885.
Fig. 3. Détail de la fig. 2.
Détail du frontispice : portrait
du Sarmate anonyme,
alias Heliocantharus borealis,
alias Cosmopolite,
alias Sendivogius.
L’IDENTIFICATION DÉCISIVE
DU MODÈLE
D’une plus grande importance pour nous
ici est l’ouvrage de Michael Maier, Symbola
aureae mensae duodecim nationum, publié
à Francfort en 1617. L’ouvrage est divisé
en douze livres correspondant à autant
d’alchimistes et de nations, depuis Hermès
Trismégiste jusqu’au « Sarmate anonyme ». Ce
« Sarmate anonyme », dernier venu dans cette
histoire des grands alchimistes de l’histoire
universelle, n’est autre que Heliocantharus
Borealis, qui a réussi la transmutation en or14.
Le frontispice du livre (fig. 2) est illustré par
les douze portraits des alchimistes dont, dans
l’angle supérieur gauche, celui du « Sarmate
anonyme », alias Heliocantharus borealis, alias
Cosmopolite, alias Sendivogius (fig. 3). Ce
petit portrait, publié du vivant du modèle, est
la plus ancienne des rares images connues
de Sendivogius, la plupart rétrospectives et
de fantaisie ; il permet de l’identifier dans le
portrait du Louvre, certainement antérieur. On
reconnaît la tête ronde, le front large, le long nez
et les yeux rapprochés, le visage pointu. Il porte
dans la gravure un pourpoint à brandebourgs,
un costume sarmate. Au contraire, dans le
cuivre du Louvre, il nous apparaît tel qu’il se
présentait à la cour de Rodolphe, au début
du XVIIe siècle, élégamment habillé de noir
à la mode du temps. Car ce portrait, intime
par son format, est on ne peut plus officiel
dans sa composition convenue, comparable à
celle du portrait d’Octavian Secundus Fugger
peint par Hans von Aachen en 1591, avant son
arrivée à Prague15 (la juxtaposition des mains
très conventionnelles et du visage naturaliste
rappelle d’ailleurs sa manière). Sendivogius
pose avec une raideur que sa main gauche,
négligemment posée sur la table recouverte de
drap vert, peine à faire oublier. Il est habillé tout
de noir, dans un tissu façonné, un velours ciselé
ou un damas, décoré de galons. Il pose sa main
droite sur la garde de son épée, signe de sa
noblesse récemment confirmée. Le pommeau
oblong, les quillons courbes, le dessin élégant
de la garde et contre-garde de sa rapière, sa
finition très simple en acier permettent d’y
reconnaître une arme produite à Brescia16,
comme celle (mais avec quillons droits), du
musée du Louvre17 (fig. 4). Il porte autour du
cou une lourde chaîne en or à laquelle pend
17 Philippe Malgouyres, Armes européennes.
Histoire d’une collection au musée
du Louvre, Paris, 2014, p. 90-91, 153, 194.
18 Vienne, Kunsthistorisches Museum,
Münzkabinett, inv. 840 bss (Prag um 1600.
Kunst und Kultur am Hofe Rudolfs II,
cat. exp., Essen, Kulturstiftung Ruhr Villa
Hügel, 10 juin-30 octobre 1988/Vienne,
Philippe MALGOUYRES
Kunsthistorisches Museum, 24 novembre
1988-26 février 1989, I, p. 586, no 476).
19 Eliška Fučíková (dir.), Rudolph II
and Prag. The Court and the City, cat. exp.,
Prague, château, 30 mai-7 septembre 1997,
p. 517, no II. 221.
RDMF 2024-3
15 Collection particulière (Joachim Jacoby,
Hans von Aachen 1552-1615, Munich,
Deutscher Kunstverlag, 2000, no 84
p. 233-235).
16 Une épée tout à fait similaire est
reproduite dans Roberto Gotti (dir.), Caino,
Vérone, 2011, p. 202-203, no 12.
un Gnadenpfennig, bijou qui témoigne des
faveurs octroyées par le souverain. On y lit le
nom de Rodolphe et l’on y reconnaît bien son
profil, tel qu’il apparait sur les médaillons dont
le modèle fut créé par Antonio Abbondio18,
mais qui furent aussi fabriqués par d’autres,
comme Valentin Maler, gendre de Wenzel
Jamnitzer19 (fig. 5). Sendivogius semble avoir
une quarantaine d’années, ce qui daterait le
portrait de la première décade du XVIIe siècle,
date qui s’accorde d’ailleurs avec le style du
portrait et la carrière du modèle : c’est alors
qu’il gagne une réputation européenne, après
la publication de son traité. Si le Cosmopolite
fut immédiatement démasqué, il n’en alla
pas de même de ses traits, restés longtemps
connus par cette seule petite gravure. Nous
pouvons désormais rencontrer face à face l’un
des protagonistes importants de la Prague de
Rodolphe.
7
14 Symbola aureae mensae duodecim
nationum, Francfort : Antonii Humanii,
1617, p. 555 : « Anonymi Sarmata
(cui quidam hoc testimonium perhibet,
quod sit Heliocantharus Borealis, cuius
tincturae admirabilem potentiam in
diversa metalla proiectae ipse viderit suis
oculis, eorumque ; in aurum optimum
conversionem)… ».
Fig. 5. Valentin Maler. Rodolphe II.
1599. Argent doré. D. 0,03.
Londres. Victoria & Albert Museum.
Inv. 452-1873.
LA REVUE
DES MUSÉES
DE FRANCE
Articles à paraître
Laetitia BARRAGUÉ-ZOUITA,
Aude CHEVALIER et Hélène SUSINI
La restauration de deux épreuves
en plâtre des Martyres d’Auguste Rodin
Damien BERNÉ
Un Christ pour Cluny
Revue du Louvre • 2024-3
Gwenael BEUCHET
Une acquisition pour le musée
de la Carte à jouer d’Issy-les-Moulineaux
Christophe BROUARD
Politique d’acquisition du musée
des Beaux-Arts de Soissons
Ont collaboré à ce numéro
Benjamin COUILLEAUX
Lucie AERTS
Françoise DALLEMAGNE
Clémence LAURENT
Cheffe du service médiation,
musée national de la Marine
Chargée de recherche et de collections,
Mucem, Marseille
Élise BACHELET
Marine DÉSORMEAU
Chargée des collections, adjointe
au chef de projet muséographique
pendant la rénovation, musée national
de la Marine
Restauratrice du patrimoine, spécialité
bois, musée national de la Marine
Chargée des collections de sculptures
et de photographies, musée national
de la Marine
Muriel BARBIER
Conservateur en chef du patrimoine,
directrice du patrimoine et des
collections, château de Fontainebleau
Blaise DIRINGER
Philippe MALGOUYRES
Conservateur en chef du patrimoine,
département des Objets d’art,
musée du Louvre
Michèle BIMBENET-PRIVAT
Restaurateur du patrimoine, spécialité
bois, responsable de l’atelier
de restauration, musée national
de la Marine
Conservateur général honoraire
au musée du Louvre
Côme FABRE
Marie SARRÉ
Conservateur du patrimoine,
département des Peintures,
musée du Louvre
Attachée de conservation, collections
modernes, musée national
d’Art moderne-Centre Pompidou
Solène FILLUZEAU
Zoé PRIEUR
Conservateur du patrimoine chargé
de la collection des peintures,
musée national de la Marine
Chargée des collections militaires,
chargée de conception et coordination
pendant la rénovation, musée national
de la Marine
Régisseuse des collections,
musée national de la Marine
Gabriel COURGEON
Daria GORBACZEWSKA-KUZNIAK
Chargé des collections Textiles, arts
décoratifs, objets ethnographiques et
Naturalia, musée national de la Marine
Restauratrice du patrimoine, spécialité
sculpture et patrimoine technique,
musée national de la Marine
Lise BRET
Régisseuse des collections,
musée national de la Marine
Damien BRIL
Guylaine MARY
Conservatrice-restauratrice
de sculptures indépendante
Ernest Morenon et la Porte de l’Alma :
un sculpteur méconnu pour
un monument disparu de l’Exposition
internationale de 1937
Jessica DEGAIN
« Né sans bras » : Louis Ducornet,
un artiste à l’épreuve du handicap
Vincent DELIEUVIN
La découverte du panneau manquant
de la Madonna di Piazza
Marie-Anne DUPUY-VACHEY
« Ébauches de deux portraits de
personnages dans un costume bizarre »
Fragonard et les portraits Harcourt
Marianne TRICOIRE
Conservatrice du patrimoine chargée
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Catherine VOIRIOT
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des Objets d’art, musée du Louvre
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(fig. 8) ; © Musée national de la Marine / C. Laurent :
p. 73 (fig. 7) ; © Musée national de la Marine/D.
Lanctuit : p. 73 (fig. 9), p. 85 (fig. 11), p. 94 (fig. 13),
p. 95 (fig. 17), p. 100 (fig. 7) ; © Musée national de
la Marine / M.Tric : p. 79 (fig. 1), p. 80 (fig. 2), p. 83
(fig. 8), p. 89 (fig. 4) ; © Musée national de la Marine /
M. Désormeau : p. 81 (fig. 4) ; © Musée national de
la Marine / P. Dantec : p. 82 (fig. 6), p. 106 (fig. 1),
p. 107 (fig. 3, 4), p. 108 (fig. 5) ; © Musée national de
la Marine / S. Dondain : p. 83 (fig. 7), p. 86 (fig. 1) ;
© Musée national de la Marine / G. Mary : p. 84 (fig. 9,
10) ; © Musée national de la Marine / Nicolas Krief :
p. 97 (fig. 2), p. 100 (fig. 6), p. 101 (fig. 8), p. 103 (fig. 9,
10,11), p. 104 (fig. 12)
119
Fontainebleau
© Château de Fontainebleau / Grégoire Massart :
p. 16 (fig. 5)
Le Mans
© Musées du Mans : p. 33 (fig. 1)
Lyon
© Bibliothèque municipale de Lyon : p. 29 (fig. 16)
Marseille
© Françoise Dallemagne : p. 38 (fig. 1), p. 41 (fig. 6) ;
© Mucem / Yves Inchierman : p. 38 (fig. 2, 3) ;
© Raphaël Bories : p. 39 (fig. 4) ; © Mucem / Marianne
Kuhn : p. 40 (fig. 5) ; © Mucem : p. 42 (fig. 8)
Paris
C2RMF
© C2RMF / Nicolas Le Guern : p. 8 (fig. 1) ; © C2RMF /
Thomas Clot : p. 10 (fig. 4), p. 11 (fig. 6)
ADAGP
© ADAGP, Paris, 2024 : p. 17 (fig. 1), p. 18 (fig. 2)
Agence GrandPalaisRmnPhoto
© GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Tony
Querrec : p. 5 (fig. 1) ; © GrandPalaisRmn (musée
du Louvre) / Stéphane Maréchalle : p. 7 (fig. 4), p. 24
(fig. 8) ; © GrandPalaisRmn (musée du Louvre) /
Franck Raux : p. 9 (fig. 2) ; © GrandPalaisRmn
(musée du Louvre) / Michel Urtado : p. 3, p. 9
(fig. 3), p. 11 (fig. 5) ; © GrandPalaisRmn (musée
du Louvre) / Adrien Didierjean / Mathieu Rabeau :
p. 12 (fig. 7) ; © GrandPalaisRmn (musée du
Louvre) / Sylvie Chan-Liat : p. 19, p. 20 (fig. 1), p. 21
(fig. 2), p. 22 (fig. 3), p. 23 (fig. 4, 5, 7), p. 25 (fig. 9),
p. 27 (fig. 13) ; © GrandPalaisRmn (Château de
Fontainebleau) / Gérard Blot : p. 14 (fig. 1), p. 15 (fig. 3) ;
© GrandPalaisRmn (Château de Fontainebleau) /
Daniel Arnaudet : p. 16 (fig. 4) ; © GrandPalaisRmn
(Château de Versailles) / image GrandPalaisRmn : p. 14
(fig. 2) ; © GrandPalaisRmn (Château de Versailles) /
Gérard Blot : p. 35 (fig. 4)
© Centre Pompidou, MNAM-CCI / Janeth RodriguezGarcia/Dist. GrandPalaisRMN : p. 17 (fig. 1) ; © Centre
Pompidou, MNAM-CCI / Audrey Laurans/Dist.
GrandPalaisRMN : p. 18 (fig. 2) ; © Musée du Louvre,
Dist. GrandPalaisRmn / Madeleine Coursaget :
p. 30 (fig. 18) ; © Photo SCALA, Florence, Dist.
GrandPalaisRmn / image Scala : p. 42 (fig. 7) ; © Victoria
and Albert Museum, Londres, Dist. GrandPalaisRmn /
image Victoria and Albert Museum : p. 7 (fig. 5)
Musée national de la Marine
© Musée national de la Marine, Droits réservés : p. 51
(fig. 13), p. 57 (fig. 1, 2), p. 81 (fig. 3), p. 88 (fig. 3),
p. 99 (fig. 4, 5), p. 109 (fig. 6), p. 111 (fig. 7) ; © Musée
national de la Marine / A. Fux : p. 58 (fig. 3), p. 59
(fig. 4), p. 46 (fig. 2, 4), p. 48 (fig. 6), p. 49 (fig. 9),
p. 50 (fig. 11), p. 93 (fig. 10) ; © Musée national de