Anne Bouhali
Anne Bouhali, PhD in geography, is associate professor at University of Picardie, France, and researcher at "Habiter le monde" laboratory. She is an associate researcher at PRODIG Laboratory, Paris Pantheon-Sorbonne University, France.
Her work focuses on globalization, transnational trade marketplaces in North Africa, the impacts of circulation of made-in-China goods on urban development and commercial circulations between North and West Africa.
Address: Université Paris Cité
Bâtiment Olympe de Gouges
8 place Paul Ricoeur
75013 Paris
Her work focuses on globalization, transnational trade marketplaces in North Africa, the impacts of circulation of made-in-China goods on urban development and commercial circulations between North and West Africa.
Address: Université Paris Cité
Bâtiment Olympe de Gouges
8 place Paul Ricoeur
75013 Paris
less
InterestsView All (30)
Uploads
Papers by Anne Bouhali
Il apparaît que des réseaux commerciaux transnationaux lient aujourd’hui l’Égypte à la Chine. Ceux-ci mobilisent une identité confessionnelle, musulmane, exprimée dans la place marchande de Yiwu à travers la fabrication et la vente d’articles religieux ou l’installation de restaurants hallal. Pour autant, traducteurs, restaurateurs ou importateurs y évoluent dans des cercles relativement cloisonnés puisqu’ils opèrent entre des mondes marchands distincts.
Au Caire, les acteurs impliqués dans ce commerce transnational sont très majoritairement égyptiens mais aussi chinois, commerçants installés après être passés par l’université Al Azhar. Parfois, des Africains présents dans la capitale égyptienne cherchent et trouvent leur place dans les interstices de ce réseau d’échange efficace. Le commerce des biens religieux se pratique alors dans des espaces marchands anciens et mondialisés, marqués par la fonction religieuse.
Nous proposons une intervention qui explore les liens entre les trois termes – religion, commerce transnational et migration internationale – en différentes places marchandes (Yiwu, Le Caire) afin de faire ressortir les lieux et les échelles pertinents permettant d’envisager leur éventuel entrecroisement.
Les manifestations de cette autre mondialisation, quoique discrètes tant en ce qui concerne les acteurs que les espaces, n’en sont pas moins omniprésentes [Pliez, 2007 ; Choplin et Pliez, 2015, 2016]. Elles touchent en particulier les places marchandes de la région, urbaines mais aussi rurales, qui sont devenues les principales portes d’entrée et de diffusion de ces nouveaux produits de consommation courante à destination d’une très vaste clientèle. Situées tout au bout de la chaîne commerciale d’écoulement des produits importés, soumises à la massification des flux commerciaux transnationaux de marchandises mais aussi de commerçants, ces places marchandes sont profondément transformées à l’échelle locale.
On note ainsi un double mouvement en lien avec le développement et l’expansion de la chaîne du commerce transnational : d’un côté, l’émergence de nouvelles centralités commerciales en périphérie des villes, et de l’autre, la confirmation et le renforcement de polarités commerciales anciennes et centrales, les souks*. Les paysages commerciaux sont ainsi remaniés et transformés par les articles importés, qui remplacent les produits jusqu’alors fabriqués sur place, et qui diffusent auprès de la clientèle de nouvelles formes et pratiques de consommation. Enfin, le commerce transnational et ses acteurs, les entrepreneurs marchands, participent à la fabrique de la ville marchande par le bas grâce à l’érection de nouveaux espaces de consommation qui s’accompagne d’un intense renouvellement urbain. A l’essor commercial répond ainsi un boom de la construction immobilière. En somme, la mondialisation redessine des espaces marchandes traditionnels voire banals tout en attestant de leur modernité et de leur vitalité [Mermier et Peraldi, 2010]. Le souk est aujourd’hui encore un espace de consommation moderne et mondialisé.
Asia. First, our paper begins with a theoretical examination of the literature on globalization from below, arguing hat a spatial study of
globalization remains to be done in order to study how global logics transform urban local contexts. It also justifies the interest in focusing on al-Muski’s case. Second, it explains the methodology adopted. Third, in the analytical section of the paper, we show that globalization from below transforms an ancient marketplace into a hyper specialized center for made-
in-China goods, and thus modifies the cityscape with new urban shapes. Lastly, in the final section, we argue that globalization from below is the key factor of the making of the city, which raises the question of the maintenance over time of the neighborhood, because of its great dependence on political and economic context at the national and the international scales.
Dans un premier temps, le rôle de structurations commerciales et urbaines plus anciennes des quartiers-marchés est mis en évidence pour comprendre l’ancrage de la mondialisation dans des souks intra-urbains. Le commerce transnational s’inscrit dans deux centralités commerciales héritées qui se déploient à plusieurs échelles et qu’il requalifie. Dans un second temps, il apparaît que les importations de produits fabriqués en Asie orientale modifient en profondeur ces souks en contribuant à une nouvelle organisation spatiale de ces marchés. Avec ces circulations de biens, se diffusent également des modèles culturels, qui touchent à la fois les pratiques de consommation des classes populaires et des petites classes moyennes, et l’urbanisme commercial. Les entrepreneurs-marchands du commerce transnational sont en effet à l’origine d’un intense renouvellement urbain, à travers la construction de centres commerciaux, témoins de la mondialisation économique et culturelle à l’œuvre. Dans un dernier temps, la thèse montre que la ville marchande est devenue une ressource de plus en plus disputée entre acteurs. La fabrique de la ville et sa gouvernance se réalisent ainsi au croisement des logiques institutionnelles et des logiques des citadins ordinaires, ce qui permet de questionner les catégories trop rigides de "formel" et d’ "informel".
This PhD dissertation proposes an urban analysis of two globalized marketplaces embedded in transnational circulation of small commodity products made in Asia: al-Mūskī, Cairo (Egypt) and Medina J’dida, Oran (Algeria). It aims at showing how globalization deeply transforms urban settings in the Arab world by offering a rescaling, in order to grasp the complex interactions between the local and the global. It focuses on the inconspicuous urban agencies, and among them the Algerian and Egyptian transnational entrepreneurs, whose economic, social and spatial strategies contribute actively to the making of the city.
First, it shows that previous urban and commercial frameworks contribute in both marketplaces to the advent of globalization. Transnational trade takes place in two ancient commercial centralities which operate at different spatial scales, and participates in their upgrading. Secondly, it stresses that made-in-China goods import deeply modifies the spatial organization of both markets and their commercial cityscape. With these goods are also imported new cultural models – which concern both consumption practices of working-class and low medium-class consumers – and commercial urban development. In fact, transnational entrepreneurs are the source of a dynamic urban renewal with the construction of new shopping malls which are one of the indicators of economic and cultural globalization in progress. The commercial city has thus become a valuable resource which private and public agencies are fighting for. Finally, this dissertation argues that urban governance and urban settings of these marketplaces result from the encounter of the logics of both institutions and of ordinary city-dwellers. This situation thus challenges the categories of “formal” and “informal” applied to the city.
Since the 90s, Cairo’s outskirts have seen the development of a new urban form called “gated communities”, better known in Egypt as “compounds”. These residential areas, newly built in the surrounding of the city, involve high standing private neighbourhoods, which take place far from the historical centre on the desert plateaus. This paper presents the conditions of the development of these luxurious private communities and tries to situate this global urban form in the Egyptian context. It will focus on this new kind of urban planning, fruit of a partnership between public and private sectors. It also tries to explain the success of these urban forms, generating new ways of life from both local and foreign elite, as well as specific consumption habits. This combination of public and private initiatives creates not only private neighbourhoods but also private cities.