LES CONSTRUCTIONS RURALES DE LA CHALDÉE ET DE L'ASSYRIE
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LES CONSTRUCTIONS RURALES DE LA CHALDÉE ET DE L'ASSYRIE
PAR
Max Ringelmann
Professeur à l'Institut National Agronomique
De nombreux savants ont étudié avec beaucoup de détails les temples, les palais,
l'architecture, les arts, etc., des grands peuples d'autrefois. Le travail que nous pré-
sentons ici est basé sur un programme différent.
Pour la partie historique capable d'intéresser directement notre enseignement,
nous avons cherché à réunir des matériaux relatifs aux constructions rurales des popu-
lations laborieuses qui habitaient les vallées du Tigre et de l'Euphrate, en nous arrêtant
à la fin du second Empire de Babylone, c'est-à-dire au moment où le pays, tombant
sous la domination des Mèdes et des Perses, cesse d'avoir sa vie personnelle et subit
l'introduction de procédés nouveaux importés par ses conquérants.
C'est la coordination méthodique de documents résultant de compilations person-
nelles de matériaux pris dans différents musées, les textes et les livres, souvent contra-
dictoires, que nous publions dans ce Recueil, sous la haute recommandation du
P. V. Scheil, Directeur de la section des Études de philologie et d'antiquités assyriennes
à l'École pratique des Hautes Études, auquel nous adressons tous nos remerciements
pour avoir bien voulu relire notre travail.
§ 1. — Les abris teimporaires; tentes; enceintes. — Maisons en bois;
huttes; tanières.
Les premiers habitants de l'herbeuse Mésopotamie étaient des pasteurs et devaient
avoir les mœurs des Sémites nomades de l'Arabie; ce dernier pays, encore inconnu au
point de vue historique, peut être considéré comme jouant, dans l'antiquité, le rôle
d'un grand réservoir d'hommes débordant son trop-plein vers le nord. Les troupeaux
restaient en plein air et les individus logeaient sous des tentes faciles à déplacer dès
qu'il y avait lieu de changer de canton; on devait pratiquer la transhumance : l'hiver,
on descendait vers le golfe Persique, près des Élamites, alors qu'on remontait passer
l'été dans les régions du Nord, vers l'Arménie, où l'on se trouvait au contact d'autres
populations.
Plus tard, quand les conditions améliorées rendirent possible la vie sédentaire, on
logea dans des maisons, mais
sans pour cela abandonner
définitivement les tentes.
La figure 1, extraite d'un
bas-relief provenant de Ka-
lakh, nous donne la coupe
des tentes dont nous pouvons
Fig. 1. — Tentes (Kalakh).
reconstituer la carcasse en
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LES CONSTRUCTIONS RURALES DE LA CHALDÉE ET DE L'ASSYRIE
PAR
Max Ringelmann
Professeur à l'Institut National Agronomique
De nombreux savants ont étudié avec beaucoup de détails les temples, les palais,
l'architecture, les arts, etc., des grands peuples d'autrefois. Le travail que nous pré-
sentons ici est basé sur un programme différent.
Pour la partie historique capable d'intéresser directement notre enseignement,
nous avons cherché à réunir des matériaux relatifs aux constructions rurales des popu-
lations laborieuses qui habitaient les vallées du Tigre et de l'Euphrate, en nous arrêtant
à la fin du second Empire de Babylone, c'est-à-dire au moment où le pays, tombant
sous la domination des Mèdes et des Perses, cesse d'avoir sa vie personnelle et subit
l'introduction de procédés nouveaux importés par ses conquérants.
C'est la coordination méthodique de documents résultant de compilations person-
nelles de matériaux pris dans différents musées, les textes et les livres, souvent contra-
dictoires, que nous publions dans ce Recueil, sous la haute recommandation du
P. V. Scheil, Directeur de la section des Études de philologie et d'antiquités assyriennes
à l'École pratique des Hautes Études, auquel nous adressons tous nos remerciements
pour avoir bien voulu relire notre travail.
§ 1. — Les abris teimporaires; tentes; enceintes. — Maisons en bois;
huttes; tanières.
Les premiers habitants de l'herbeuse Mésopotamie étaient des pasteurs et devaient
avoir les mœurs des Sémites nomades de l'Arabie; ce dernier pays, encore inconnu au
point de vue historique, peut être considéré comme jouant, dans l'antiquité, le rôle
d'un grand réservoir d'hommes débordant son trop-plein vers le nord. Les troupeaux
restaient en plein air et les individus logeaient sous des tentes faciles à déplacer dès
qu'il y avait lieu de changer de canton; on devait pratiquer la transhumance : l'hiver,
on descendait vers le golfe Persique, près des Élamites, alors qu'on remontait passer
l'été dans les régions du Nord, vers l'Arménie, où l'on se trouvait au contact d'autres
populations.
Plus tard, quand les conditions améliorées rendirent possible la vie sédentaire, on
logea dans des maisons, mais
sans pour cela abandonner
définitivement les tentes.
La figure 1, extraite d'un
bas-relief provenant de Ka-
lakh, nous donne la coupe
des tentes dont nous pouvons
Fig. 1. — Tentes (Kalakh).
reconstituer la carcasse en