Introduction
Le rapport entre la littérature et la musique change selon la société et l'époque.
Si nous parlons d'une littérature et d'une musique occidentales avec leur racines grecques et leur évolution à travers les différentes périodes artistiques sous la dénomination d' «isme » tels que classicisme, romantisme, symbolisme, modernisme, postmodernisme et aussi sous les divers genres de la musique moderne tels que Jazz, Rock, Pop ; nous remarquons une catégorisation dans le domaine artistique qui a amené la séparation de l'art en deux domaines différents.
Si nous parlons d'une littérature et d'une musique occidentales avec leur racines grecques et leur évolution à travers les différentes périodes artistiques sous la dénomination d' «isme » tels que classicisme, romantisme, symbolisme, modernisme, postmodernisme et aussi sous les divers genres de la musique moderne tels que Jazz, Rock, Pop ; nous remarquons une catégorisation dans le domaine artistique qui a amené la séparation de l'art en deux domaines différents.
Une fois que la frontière artificielle est établie et que chacun exagère ses valeurs individuelles et « pures », son existence différente, nous ignorons volontairement l'influence inévitable de l'un sur l'autre.
Donc, c'est d'une perspective comparative que nous justifions le « ET » entre la littérature et la musique et examinons l’interaction de ces deux sémiotiques en nous appuyant sur la définition suivante de la littérature comparée :
"La littérature comparée est l’art méthodique, par la recherche de lien d’analogie, de parenté et d’influence, de rapprocher la littérature d’autres domaines de l’expression ou de la connaissance."1
Après avoir bien insisté sur le fondement de la justification d'une recherche inter-sémiotique, nous allons limiter notre recherche à un domaine peu abordé, celui du rapport entre la littérature et la musique orientale en fonction d'un pays.
Il est évident que l'hégémonie d'un art occidentalisé efface l'importance d'une littérature et d'une musique orientale. L'influence de l'art occidental nous a fait oublier que les arts ont existé ensemble au début dans les sociétés bien avant la conception de l'art dans les études philosophiques et qu' il existe des littératures et des musiques minoritaires enrichissantes qui fonctionnent en dehors des normes établies par la critique moderne.
C'est pour cette raison qu'on a choisi le Sri Lanka, qui possède un Art enrichissant basé sur la langue Pali 2 , Sanskrit 3 et Cinghalais 4 avec une influence coloniale puissante des Portugais, Hollandais, Anglais et aussi de son voisin, l'Inde.
Donc, dans le cadre de cette recherche, nous envisageons d'examiner le rapport entre la littérature sri lankaise et la musique sri lankaise en nous limitant à une histoire tirée d'un poème épique sur l'origine des Sri Lankais et à une production musico-théâtrale inspirée de cette histoire.
Ce texte s'intitule Mahavansa, il est écrit en langue Pali par un moine bouddhiste Mahathera Mahanama au VI ième siècle raconte l'histoire chronologique du Sri Lanka d'une façon fictive et littéraire. Sinhabahu est un théâtre musicale écrit par le prof. Ediriweera Sarachchandra, dramaturge sri lankais, inspiré par une légende dans ce texte. Le succès de cette pièce fut énorme et qu'elle est considéré comme un moment décisif dans le théâtre sri lankais.
Nous allons examiner dans quelle mesure le dramaturge a recréé ce mythe en théâtre musical afin de justifier une analogie entre l'art écrit et l'art sonore.
Est-ce qu'une légende peut être la matière première d'un théâtre musical ?
Comment une œuvre littéraire est-elle adaptée aux exigences de la représentation scénique ?
Comment la musique s'unit-elle avec la littérature ?
Pour ce faire, nous allons rechercher brièvement dans un premier temps la légende de l'origine des Sri Lankais et l'importance de l'œuvre et ainsi que le style et la forme de théâtre au Sri Lanka tout en soulignant l'aspect musical et la création artistique de Sarachchandra avant d'analyser dans un deuxième temps, les thèmes abordés par le dramaturge dans cette pièce de théâtre et comment il a utilisé les instruments musicaux et les chants folkloriques pour créer une œuvre artistique originale afin d'évaluer dans un dernier temps cette union de la littérature à la musique.
Qu'est-ce que c'est Mahawansa ?
Mahawansa , comme sa traduction anglaise par Wilhelm Geiger l'indique c'est le « Great Chronical » du Sri Lanka pour sa narration détaillée sur l'histoire du pays. C'est une poésie à la fois classique et épique.
Il est écrit par le Moine Mahanama Mahathera sous le règne de Roi Dathusena au VI ème siècle pendant son projet de conserver le Bouddhisme Theravada.
En plus de sa valeur historique concernant la lignée des rois, les références de la vie de Siddartha Gauthama, le fondateur de Bouddhisme Théravada en Asie, le texte est apprécié pour avoir raconté la vie des gens ordinaires et les évolutions de leurs valeurs tout en soulignant la signifiance du Bouddhisme sur leur vies.
La narration de Mahawansa est en langue Pali, comme la plupart des prières bouddhistes. Elle peut être chantée ou racontée aux gens et la répétitions des phrases et des idées facilitent la mémorisation de ces histoires. La grandeur et le succès du livre ont donné naissance à d'autres chroniques telles que Deepawamsa, Kulawamsa et les histoires en faisant du Sri Lanka comme le centre principal de la littérature Pali en Asie.
Le VIIème Chapitre de Mahavansa raconte l'arrivée de Prince Vijaya de l'Inde qui deviendra le premier roi au Sri Lanka et la légende de sa famille ce qui nous intéresse dans notre recherche. La Légende de Sinhabahu L'histoire mythologique de Sinhabahu décrit l'origine de la nation cinghalaise terme qui signifie la nation du Lion.
Selon la mythologie, la princesse du royaume Vanga en Inde qui s’appelait Suppadevi quitta son château en espérant sa liberté individuelle et voyagea dans les différentes régions dans une caverne avec les paysans.
Un jour la caverne est attaquée par un Lion féroce dans la forêt , et la princesse est enlevée par le lion qui l'emprisonna dans une cave en pleine forêt. Elle tomba enceinte du Lion et eut des jumeaux . Le fils fut nommé Sinhabahu ce qui signifie L'homme avec les bras de lion et la fille fut appelleé Sinha Seevali. Le lion les garda dans une grotte et utilisa un grand rocher pour couvrir l'entrée.
A l'âge de seize ans Sinhabahu, curieux de son père animal et furieux de son destin cruel enleva le mégalithe et s'enfuit avec sa mère et la sœur . Ils allèrent au royaume de Lala échapper au lion . Quand le lion a trouvé que la famille s'était échappé , il devint furieux et attaqua des villages en quête de la princesse et de deux enfants . Les villageois désespérés ont plaidé le Roi pour les sauver du lion féroce . Le roi du royaume Lala demanda Sinhabhu d'arrêter la menace causée par le lion .
Jeune Sinhabahu alla à la recherche du lion et le tua d'une flèche mortelle . Les gens louèrent Sinhabahu de les avoir sauvés de la bête et le récompensèrent comme un héros . Prince Sinhabahu construit une ville appelée Sinhapura et épousa sa sœur Sinha Seevali . Ils eurent un fils nommé Vijaya . Selon Mahawansa le prince Vijaya est le premier roi enregistrée du Sri Lanka à partir de 543 avant JC à 505.
Le mythe de Sinhabahu a une signification culturelle, psychologique, historique et il décrit aussi les tabous sociaux : tels que le parricide et l'inceste. Cette histoire a donné naissance à plusieurs œuvres artistiques telles que les chansons, le cinéma et les nouvelles. Au Sri Lanka, elle est souvent citée comme l'origine de la race Cinghalaise même si la fiabilité de l'histoire et l'union d'un lion et d'une princesse est toujours en question. Il nous semble intéressant d’examiner comment cette histoire majestueuse et royale a été recréé dans le théâtre, tout en introduisant un nouveau genre théâtral grâce à Ediriweera Sarachchandra.
Un jour la caverne est attaquée par un Lion féroce dans la forêt , et la princesse est enlevée par le lion qui l'emprisonna dans une cave en pleine forêt. Elle tomba enceinte du Lion et eut des jumeaux . Le fils fut nommé Sinhabahu ce qui signifie L'homme avec les bras de lion et la fille fut appelleé Sinha Seevali. Le lion les garda dans une grotte et utilisa un grand rocher pour couvrir l'entrée.
A l'âge de seize ans Sinhabahu, curieux de son père animal et furieux de son destin cruel enleva le mégalithe et s'enfuit avec sa mère et la sœur . Ils allèrent au royaume de Lala échapper au lion . Quand le lion a trouvé que la famille s'était échappé , il devint furieux et attaqua des villages en quête de la princesse et de deux enfants . Les villageois désespérés ont plaidé le Roi pour les sauver du lion féroce . Le roi du royaume Lala demanda Sinhabhu d'arrêter la menace causée par le lion .
Jeune Sinhabahu alla à la recherche du lion et le tua d'une flèche mortelle . Les gens louèrent Sinhabahu de les avoir sauvés de la bête et le récompensèrent comme un héros . Prince Sinhabahu construit une ville appelée Sinhapura et épousa sa sœur Sinha Seevali . Ils eurent un fils nommé Vijaya . Selon Mahawansa le prince Vijaya est le premier roi enregistrée du Sri Lanka à partir de 543 avant JC à 505.
Le mythe de Sinhabahu a une signification culturelle, psychologique, historique et il décrit aussi les tabous sociaux : tels que le parricide et l'inceste. Cette histoire a donné naissance à plusieurs œuvres artistiques telles que les chansons, le cinéma et les nouvelles. Au Sri Lanka, elle est souvent citée comme l'origine de la race Cinghalaise même si la fiabilité de l'histoire et l'union d'un lion et d'une princesse est toujours en question. Il nous semble intéressant d’examiner comment cette histoire majestueuse et royale a été recréé dans le théâtre, tout en introduisant un nouveau genre théâtral grâce à Ediriweera Sarachchandra.
Ediriwerra Sarathchandra et l'aperçu sur le théâtre sri lankais
Il était à la fois dramaturge, romancier, professeur de l'université et critique littéraire, né en 1914 , quand le Sri Lanka était encore sous la colonisation anglaise et sa carrière littéraire devint à juste titre un succès après l’indépendance en 1948.
Il était ouvert aux théâtres occidentaux comme il était le pionnier à adapter les pièces de théâtre de Molière ( Le Bourgeois Gentilhomme adapté sous le titre Mudalige Peraliya en 1943 , Le malade Imaginaire adapté sous le titre Veda Hatana en 1953) , Anton Chekov ( The proposal adapté sous le titre Mangul Prasthawa en 1951 , The Bear adapté sous le titre Walaha en 1951 et Oscar Wilde The importance of being Earnest adapté comme Hangi Hora en 1949).5
Même si ces pièces de théâtre ont eu un succès considérable dans le paysage littéraire sri lankais, Il commence à interroger l'identité sri lankaise. Selon lui, les pièces occidentales "never got to the root of our people."
Donc, il a commencé ses recherches universitaires dans les villages sur les formes théâtrales afin d’identifier un théâtre indigène ce qui a donné naissance au théâtre musical au Sri Lanka, au genre particulier.
Si nous jetons un coup d’œil sur le fondement du théâtre sri lankais, nous nous apercevons qu'il n'as pas eu un succès considérable si on compare à la littérature, la peinture et la sculpture. Selon une recherche menée par Dr. Ranjani Obeysekara elle, décrit ainsi : Jusqu' au XIX ième siècle, le théâtre traditionnel au Sri Lanka existait sous la forme de représentations rituelles et de théâtre populaire.
Il n'y avait pas de tradition sophistiquée comme en Inde. E.R. Sarachchandra attribue l'absence d'un système sophistiqué dans le théatre traditionel à l'influence du bouddhisme Theravada qui, «a une tendance vers contemplation plus solitaire et philosophique contre une participation à la vie communautaire» (1966 [1952]: 7-8). Ainsi, alors qu'il a permis la croissance de la poésie et de la peinture, décrit par Sarachchandra comme «les arts solitaires," il fronça les sourcils sur les arts communautaires.6
Pourtant, le théâtre folklorique a existé sous trois formes : Sokari , imitation des personnages drôles suivie par les poésies chantées, Kolam , théâtre satirique avec les masques colorés, et Nadagam, un genre plus sophistiqué accompagné par les instruments musicaux et comportant une histoire construite. Après une recherche approfondie sur ce théâtre folklorique, Sarachchandra créa un nouveau genre théâtral avec les mélodies tirées de Nadagam et des histoires tirées d'histoires Classiques telles que dans Mahawansa et aussi les histoires Jathaka racontant les différentes vie de Bouddha.
කවන්නිය පොවන්නිය මා ගැන බිය වන්නියKawanniya, Powanniya, Maa gene Biya wanniya Wanaye Dukak wida assaniya, soyannaiya // Aeth Gosinya, Aeth Gosinya Ei Sudu Duwaniye obawath nositiye//7
වනයේ දුකක් විද අසන්නිය සොයන්නිය
කවන්නිය පොවන්නිය මා ගැන බිය වන්නිය
වනයේ දුකක් විද අසන්නිය සොයන්නිය
Gal lena Bindala, Len Dona Herala , Gosin Sema dena, Ne the kisiwak Mama dena gathi, mama seka kalami, Sinha Baa, Sinha Baa //8
ගල්ලෙන බිදලා ලෙන්දොර ඇරලා ගොසින් සැමදෙන නැතේ කිසිවෙකමම දැන ගතිමි මම සැක කලෙමි සිංහබා සිංහබා සිංහබා
Une œuvre littéraire doit ainsi adaptée aux exigences de la représentation scénique. La musicalité des paroles, les instruments musicaux utilisés jouent un rôle majeure dans sa réussite.
En précisant avec le contexte Sri Lankais, nous découvrons une œuvre dont la réussite est attestée par la réception très favorable qui lui fit le publique Sri Lankais.
Pourtant, une éventuelle universalisation de cette pièce représenterait un travail complexe car une traduction de la culture, de la langue et de la musique sri lankaise vers un autre publique étranger serait un grand défi et détruirait peut être l'harmonie présente dans cette œuvre entre la musique et la littérature.
Par Jahooli Devi
Par Jahooli Devi
1 PAGEAUX, Daniel-Henri, La littérature générale et comparée, Paris, Armand Colin,1994, p.12.
2 Pali appertant à la famille linguistique Prakrit est une langue morte est considéré comme le fondement du Bouddhisme Théravada. Cette langue est encore enseigné dans les temples bouddhistes au Sri Lanka.
3 Sanskrit est une langue indo-européenne de la famille indo-aryanne a directement influencé Pali et Cinghalais.
4 Cinghalais est une langue du sous groupe l'indo- aryanne dans la famille linguistique indo-éuropééne bassé sur les mots Pali, Sanskrit et Tamoul, qui sont emprunté plus tard les langues occidentales.Il existe une diglossie linguistique ce qui différencie la langue littéraire de la langue parlé.
5 Disponible sur < http://www.ediriweerasarachchandrafoundation.org/drama.php > (consulté en avril 2014).
6 OBEYESEKERE, Ranjini, « The Sinhala Theatre of Sri Lanka: A Form of Political Discourse », Vol. 36, No. 2 Summer, 1992, pp. 126-137, disponible sur ( consulté en février 2014).
https://www.academia.edu/9917949/_Sinhabahu_Le_rapport_entre_la_musique_et_la_litt%C3%A9rature_analys%C3%A9_%C3%A0_partir_dune_pi%C3%A8ce_de_th%C3%A9%C3%A2tre-musicale