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- Énantiodromie, du grec ancien ἐναντιοδρομία, composé de : ἐνάντιος, enantios (contraire) et δρόμος, dromos (course) signifie « courir en sens contraire ». Le terme vient du philosophe grec Héraclite, qui s'en sert alors pour exprimer l'idée que, au fil du temps, tout ce qui existe évolue vers son contraire. Par ailleurs, l'idée désigne non pas une transformation survenant dans la nature mais dans les comportements humains. On la retrouve notamment au cœur du taoïsme, antique système philosophique chinois, basé sur les principes d'opposition et de complémentarité du yin (attention, réceptivité) et du yang (action). On la retrouve en particulier dans le Yi King (« Livre des transformations ») qui est un manuel de divination. A partir d'Aristote et son principe de non-contradiction, le principe d'énantiodromie est globalement ignoré par la philosophie occidentale, si l'on fait exception du courant de l'alchimie et de quelques mystiques, tels Nicolas de Cues au XVe siècle ou Jakob Böhme au XVIe siècle. Cette tendance s'amplifie surtout au début du XVIIe siècle, quand l'Anglais Bacon et le Français Descartes stipulent que la raison et la logique sont au cœur des avancées de l'humanité, notamment par le biais de la science. Avec eux s'impose en Europe l'idée du progrès, évolution lente et linéaire, là où le principe d'énantiodromie est basé sur l'idée de ruptures successives. A la fin du XIXe siècle, Nietzsche fait partie des penseurs qui remettent en cause la pensée progressiste. Mais il est le seul à appeler une alternative allant dans le sens de l'énantiodromie, le "renversement des valeurs", ceci au nom des prétentions du moi à penser par lui-même (en contestant systématiquement la pensée "dominante"). Le terme "énantiodromie" serait tombé dans l'oubli s'il n'avait été repris en 1916 par le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung dans son ouvrage Psychologie de l'inconscient : il s'en sert pour décrire une tendance émanant de l'inconscient, allant dans le sens opposé au moi, dès lors que celui-ci adopte une position excessive, ceci précisément pour en compenser les effets. Ayant contribué à faire connaître le taoïsme en occident, ayant également étudié les écrits des alchimistes et des mystiques, ayant enfin critiqué les idées de Nietzsche, Jung fait de l'énantiodromie le centre de ses théories. Il y voit un processus psychologique siègeant dans l'inconscient et de nature ambivalente : sain et salutaire s'il est conscientisé mais source de comportements erratiques si l'inconscient n'est pas identifié comme une instance psychique autonome. Jung estime que l'énantiodromie s'observe non seulement au plan des comportements individuels mais aussi des mouvements collectifs. A la fin du XXe siècle, sans se référer explicitement au mot "énantiodromie", certains penseurs technocritiques, notamment Jacques Ellul et Ivan Illich, estiment que l'homme moderne se retrouve dépassé par ses artéfacts (exemple : la centrale nucléaire) et ses procédures techniques (exemple : la bureaucratie) à force d'avoir cherché à s'en servir pour dominer sans fin la nature. L'adage "le mieux est l'ennemi du bien" est une illustration du principe d'énantiodromie. (fr)
- Énantiodromie, du grec ancien ἐναντιοδρομία, composé de : ἐνάντιος, enantios (contraire) et δρόμος, dromos (course) signifie « courir en sens contraire ». Le terme vient du philosophe grec Héraclite, qui s'en sert alors pour exprimer l'idée que, au fil du temps, tout ce qui existe évolue vers son contraire. Par ailleurs, l'idée désigne non pas une transformation survenant dans la nature mais dans les comportements humains. On la retrouve notamment au cœur du taoïsme, antique système philosophique chinois, basé sur les principes d'opposition et de complémentarité du yin (attention, réceptivité) et du yang (action). On la retrouve en particulier dans le Yi King (« Livre des transformations ») qui est un manuel de divination. A partir d'Aristote et son principe de non-contradiction, le principe d'énantiodromie est globalement ignoré par la philosophie occidentale, si l'on fait exception du courant de l'alchimie et de quelques mystiques, tels Nicolas de Cues au XVe siècle ou Jakob Böhme au XVIe siècle. Cette tendance s'amplifie surtout au début du XVIIe siècle, quand l'Anglais Bacon et le Français Descartes stipulent que la raison et la logique sont au cœur des avancées de l'humanité, notamment par le biais de la science. Avec eux s'impose en Europe l'idée du progrès, évolution lente et linéaire, là où le principe d'énantiodromie est basé sur l'idée de ruptures successives. A la fin du XIXe siècle, Nietzsche fait partie des penseurs qui remettent en cause la pensée progressiste. Mais il est le seul à appeler une alternative allant dans le sens de l'énantiodromie, le "renversement des valeurs", ceci au nom des prétentions du moi à penser par lui-même (en contestant systématiquement la pensée "dominante"). Le terme "énantiodromie" serait tombé dans l'oubli s'il n'avait été repris en 1916 par le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung dans son ouvrage Psychologie de l'inconscient : il s'en sert pour décrire une tendance émanant de l'inconscient, allant dans le sens opposé au moi, dès lors que celui-ci adopte une position excessive, ceci précisément pour en compenser les effets. Ayant contribué à faire connaître le taoïsme en occident, ayant également étudié les écrits des alchimistes et des mystiques, ayant enfin critiqué les idées de Nietzsche, Jung fait de l'énantiodromie le centre de ses théories. Il y voit un processus psychologique siègeant dans l'inconscient et de nature ambivalente : sain et salutaire s'il est conscientisé mais source de comportements erratiques si l'inconscient n'est pas identifié comme une instance psychique autonome. Jung estime que l'énantiodromie s'observe non seulement au plan des comportements individuels mais aussi des mouvements collectifs. A la fin du XXe siècle, sans se référer explicitement au mot "énantiodromie", certains penseurs technocritiques, notamment Jacques Ellul et Ivan Illich, estiment que l'homme moderne se retrouve dépassé par ses artéfacts (exemple : la centrale nucléaire) et ses procédures techniques (exemple : la bureaucratie) à force d'avoir cherché à s'en servir pour dominer sans fin la nature. L'adage "le mieux est l'ennemi du bien" est une illustration du principe d'énantiodromie. (fr)
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- Énantiodromie, du grec ancien ἐναντιοδρομία, composé de : ἐνάντιος, enantios (contraire) et δρόμος, dromos (course) signifie « courir en sens contraire ». Le terme vient du philosophe grec Héraclite, qui s'en sert alors pour exprimer l'idée que, au fil du temps, tout ce qui existe évolue vers son contraire. Par ailleurs, l'idée désigne non pas une transformation survenant dans la nature mais dans les comportements humains. L'adage "le mieux est l'ennemi du bien" est une illustration du principe d'énantiodromie. (fr)
- Énantiodromie, du grec ancien ἐναντιοδρομία, composé de : ἐνάντιος, enantios (contraire) et δρόμος, dromos (course) signifie « courir en sens contraire ». Le terme vient du philosophe grec Héraclite, qui s'en sert alors pour exprimer l'idée que, au fil du temps, tout ce qui existe évolue vers son contraire. Par ailleurs, l'idée désigne non pas une transformation survenant dans la nature mais dans les comportements humains. L'adage "le mieux est l'ennemi du bien" est une illustration du principe d'énantiodromie. (fr)
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