Caliban. French Journal of English Studies, Jun 1, 2016
Ford Madox Ford fut petit agriculteur dans la vie et un défenseur des arts horticoles dans son œu... more Ford Madox Ford fut petit agriculteur dans la vie et un défenseur des arts horticoles dans son œuvre. Observateur et écrivain de la nature dans des ouvrages qui furent déterminés par ses expériences lors de la première guerre mondiale, il utilise des points de vue cognitifs divers dans No Enemy et dans la tétralogie Parade's End afin de suivre les changements sociaux, politiques et psychologiques provoqués par ce conflit. Ces préoccupations sont à leur apogée dans le dernier volume, Last Post qui, selon cet article, forme une partie intégrante de sa conception. Cette analyse est construite selon deux axes : l'utilisation du genre de la pastorale et des diverses façons d'écrire la nature. Ford assujettit le motif du manoir campagnard à un examen rigoureux et subversif, examinant comment le paysage peut être possédé d'un point de vue à la fois matériel et imaginatif. Le langage qu'utilisent les personnages focalisateurs montre un changement où l'on passe de ce qui suggère le pouvoir et la possession à un style descriptif qui est plus dénotatif et plus direct. La valeur du paysage et de ses êtres vivantes est un rempart contre le désespoir et le cynisme. L'homme doit partager la planète ou périr
Caliban. French Journal of English Studies, Jun 1, 2018
Deux des motivations qui poussèrent Robert Louis Stevenson à effectuer le périple dont il tira Vo... more Deux des motivations qui poussèrent Robert Louis Stevenson à effectuer le périple dont il tira Voyages avec un âne dans les Cévennes furent la peine de cœur qu'il éprouva au départ de Fanny Osbourne vers les Etats-Unis et son mari ainsi que le besoin de gagner de l'argent. Le pari fut réussi car le livre fut bien reçu, et suscita des éloges sur le charme et l'esprit de l'écriture. En même temps certains critiques ont émis des réserves au sujet du traitement parfois brutal qu'a infligé Stevenson à son ânesse, Modestine. C'est l'attitude contradictoire envers la bête de somme, oscillant entre la cruauté et la sensibilité, mais constamment traité sur un mode comique qu'explore cet article. La réflexion porte à la fois sur l'esthétique comique du roman et sur l'ambiguïté de la représentation de la persona de l'auteur qui dépeint l'humain comme un être beaucoup plus prompt à la violence qu'il ne se l'imagine–—préfigurant ainsi la figure littéraire de Hyde. La relation de Stevenson avec Modestine est à la fois une transcription d'un voyage réellement entrepris, tout en contenant des clins d'œil à Sterne, Wordsworth et Byron, et un reflet du dilemme du narrateur face au féminin en général. Enfin la dimension politique des rapports de pouvoir entre homme et animal où le narrateur s'efforce de se positionner entre les traditions britanniques et celles, moins humaines, du Continent, montre bien les difficultés qu'éprouve Stevenson à fabriquer une persona suffisamment attirante pour charmer les lecteurs potentiels tout en montrant, consciemment ou non, les aspects d'un moi fragmentaire et divisé dont la propension à la cruauté est toujours présente
L’intérêt des voyageurs pour le monde non humain permet-il de considérer le récit de voyage comme... more L’intérêt des voyageurs pour le monde non humain permet-il de considérer le récit de voyage comme un exemple de littérature environnementale ? Les voyageurs, explorateurs et montagnards révèlent-ils dans leurs textes une conscience réelle de la nécessaire interconnexion entre le monde humain et le monde non humain, animal, végétal ou minéral ? Les articles présentés dans ce numéro de Caliban répondront à ces questions et, à travers des œuvres littéraires et des ouvrages géographiques et scientifiques divers, montreront que la conscience réside dans la perception du monde qui nous entoure. Des universitaires et des écrivains participent à ce volume, notamment Kev Reynolds, auteur britannique de plus de quarante guides et récits de voyages dans les montagnes du monde, et Scott Slovic, spécialiste américain de l’écocritique. C’est un numéro interdisciplinaire qui convoque aussi bien la littérature que l’histoire, la pédagogie et l’enseignement de l’écriture du voyage, la géographie, la...
Partager la planète, c’est d’abord la diviser avec l’intention de se l’approprier. Se pose aussi ... more Partager la planète, c’est d’abord la diviser avec l’intention de se l’approprier. Se pose aussi la question de ce qui devrait être partagé par tous les membres d’une communauté autant que par le monde humain et non humain. Les essais présentés dans ce volume proposent d’abord de revenir sur différents moments de l’histoire moderne où est apparue la nécessité de dépasser une vision anthropocentrique de l’habitation de la planète. Ensuite, des analyses de définitions diverses de l’habitat mettent l’accent sur la multiplicité des relations définissant l’acte même d’habiter un lieu, qu’il s’agisse de relations entre écosystèmes ou de rapports inter-humains. Une troisième partie s’interroge sur les relations inter-espèces et notamment sur ce que nous partageons avec le monde animal, tandis que la dernière partie aborde le débat sur la préservation des espaces naturels et la valeur que peuvent prendre les espaces sanctuarisés dans la culture nord-américaine. Ces essais portent aussi bien...
C’est par Fall of Princes de John Lydgate que Des casibus virorum illustrium de Boccace fut connu... more C’est par Fall of Princes de John Lydgate que Des casibus virorum illustrium de Boccace fut connu des lecteurs anglais au quinzieme siecle. Les manuscrits de Fall of Princes, souvent soignes dans leur presentation, attestent l’interet qu’a suscite ce texte. Traduction non du latin de Boccace, mais d’une traduction en francais de Laurent de Premierfait, cet ouvrage temoigne du desir des traducteurs de l’adapter en langue vernaculaire. En outre, ce fut en France que des cycles d’enluminures nombreux furent elabores pour cet ouvrage. Fall of Princes n’existe qu’en cinq manuscrits avec images. Neanmoins, deux de ces manuscrits au moins montrent qu’un programme ambitieux d’enluminures fut prevu. Du fait de leur heterogeneite, les manuscrits enlumines de cette œuvre peuvent permettre la formulation de certaines hypotheses concernant a la fois la production et la reception de ce texte. Il semblerait que les artisans, dans certains ateliers, avaient acces aux prototypes francais de certaine...
Caliban. French Journal of English Studies, Jun 1, 2016
Ford Madox Ford fut petit agriculteur dans la vie et un défenseur des arts horticoles dans son œu... more Ford Madox Ford fut petit agriculteur dans la vie et un défenseur des arts horticoles dans son œuvre. Observateur et écrivain de la nature dans des ouvrages qui furent déterminés par ses expériences lors de la première guerre mondiale, il utilise des points de vue cognitifs divers dans No Enemy et dans la tétralogie Parade's End afin de suivre les changements sociaux, politiques et psychologiques provoqués par ce conflit. Ces préoccupations sont à leur apogée dans le dernier volume, Last Post qui, selon cet article, forme une partie intégrante de sa conception. Cette analyse est construite selon deux axes : l'utilisation du genre de la pastorale et des diverses façons d'écrire la nature. Ford assujettit le motif du manoir campagnard à un examen rigoureux et subversif, examinant comment le paysage peut être possédé d'un point de vue à la fois matériel et imaginatif. Le langage qu'utilisent les personnages focalisateurs montre un changement où l'on passe de ce qui suggère le pouvoir et la possession à un style descriptif qui est plus dénotatif et plus direct. La valeur du paysage et de ses êtres vivantes est un rempart contre le désespoir et le cynisme. L'homme doit partager la planète ou périr
Caliban. French Journal of English Studies, Jun 1, 2018
Deux des motivations qui poussèrent Robert Louis Stevenson à effectuer le périple dont il tira Vo... more Deux des motivations qui poussèrent Robert Louis Stevenson à effectuer le périple dont il tira Voyages avec un âne dans les Cévennes furent la peine de cœur qu'il éprouva au départ de Fanny Osbourne vers les Etats-Unis et son mari ainsi que le besoin de gagner de l'argent. Le pari fut réussi car le livre fut bien reçu, et suscita des éloges sur le charme et l'esprit de l'écriture. En même temps certains critiques ont émis des réserves au sujet du traitement parfois brutal qu'a infligé Stevenson à son ânesse, Modestine. C'est l'attitude contradictoire envers la bête de somme, oscillant entre la cruauté et la sensibilité, mais constamment traité sur un mode comique qu'explore cet article. La réflexion porte à la fois sur l'esthétique comique du roman et sur l'ambiguïté de la représentation de la persona de l'auteur qui dépeint l'humain comme un être beaucoup plus prompt à la violence qu'il ne se l'imagine–—préfigurant ainsi la figure littéraire de Hyde. La relation de Stevenson avec Modestine est à la fois une transcription d'un voyage réellement entrepris, tout en contenant des clins d'œil à Sterne, Wordsworth et Byron, et un reflet du dilemme du narrateur face au féminin en général. Enfin la dimension politique des rapports de pouvoir entre homme et animal où le narrateur s'efforce de se positionner entre les traditions britanniques et celles, moins humaines, du Continent, montre bien les difficultés qu'éprouve Stevenson à fabriquer une persona suffisamment attirante pour charmer les lecteurs potentiels tout en montrant, consciemment ou non, les aspects d'un moi fragmentaire et divisé dont la propension à la cruauté est toujours présente
L’intérêt des voyageurs pour le monde non humain permet-il de considérer le récit de voyage comme... more L’intérêt des voyageurs pour le monde non humain permet-il de considérer le récit de voyage comme un exemple de littérature environnementale ? Les voyageurs, explorateurs et montagnards révèlent-ils dans leurs textes une conscience réelle de la nécessaire interconnexion entre le monde humain et le monde non humain, animal, végétal ou minéral ? Les articles présentés dans ce numéro de Caliban répondront à ces questions et, à travers des œuvres littéraires et des ouvrages géographiques et scientifiques divers, montreront que la conscience réside dans la perception du monde qui nous entoure. Des universitaires et des écrivains participent à ce volume, notamment Kev Reynolds, auteur britannique de plus de quarante guides et récits de voyages dans les montagnes du monde, et Scott Slovic, spécialiste américain de l’écocritique. C’est un numéro interdisciplinaire qui convoque aussi bien la littérature que l’histoire, la pédagogie et l’enseignement de l’écriture du voyage, la géographie, la...
Partager la planète, c’est d’abord la diviser avec l’intention de se l’approprier. Se pose aussi ... more Partager la planète, c’est d’abord la diviser avec l’intention de se l’approprier. Se pose aussi la question de ce qui devrait être partagé par tous les membres d’une communauté autant que par le monde humain et non humain. Les essais présentés dans ce volume proposent d’abord de revenir sur différents moments de l’histoire moderne où est apparue la nécessité de dépasser une vision anthropocentrique de l’habitation de la planète. Ensuite, des analyses de définitions diverses de l’habitat mettent l’accent sur la multiplicité des relations définissant l’acte même d’habiter un lieu, qu’il s’agisse de relations entre écosystèmes ou de rapports inter-humains. Une troisième partie s’interroge sur les relations inter-espèces et notamment sur ce que nous partageons avec le monde animal, tandis que la dernière partie aborde le débat sur la préservation des espaces naturels et la valeur que peuvent prendre les espaces sanctuarisés dans la culture nord-américaine. Ces essais portent aussi bien...
C’est par Fall of Princes de John Lydgate que Des casibus virorum illustrium de Boccace fut connu... more C’est par Fall of Princes de John Lydgate que Des casibus virorum illustrium de Boccace fut connu des lecteurs anglais au quinzieme siecle. Les manuscrits de Fall of Princes, souvent soignes dans leur presentation, attestent l’interet qu’a suscite ce texte. Traduction non du latin de Boccace, mais d’une traduction en francais de Laurent de Premierfait, cet ouvrage temoigne du desir des traducteurs de l’adapter en langue vernaculaire. En outre, ce fut en France que des cycles d’enluminures nombreux furent elabores pour cet ouvrage. Fall of Princes n’existe qu’en cinq manuscrits avec images. Neanmoins, deux de ces manuscrits au moins montrent qu’un programme ambitieux d’enluminures fut prevu. Du fait de leur heterogeneite, les manuscrits enlumines de cette œuvre peuvent permettre la formulation de certaines hypotheses concernant a la fois la production et la reception de ce texte. Il semblerait que les artisans, dans certains ateliers, avaient acces aux prototypes francais de certaine...
Uploads
Papers by Lesley Lawton