These UTC Floriane Mangin
These UTC Floriane Mangin
These UTC Floriane Mangin
Thèse présentée
pour l’obtention du grade
de Docteur de l’UTC
Floriane MANGIN
Directeur de thèse :
Pr. Christophe Len
Encadrante :
Dr. Estelle Léonard
3
4
"Quand on ne sait pas, on ne se pose pas trop de questions,
mais quand on commence à disposer d'un début d'explication ,
on veut à tout prix tout savoir, tout comprendre ."
WERBER Bernard, Les Thanatonautes
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Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement Dr. Estelle Léonard, non seulement pour
son encadrement de tous les instants, sa disponibilité, mais également pour sa
patience et ses encouragements, et pas que… (N’empêche, le 35 ça fait quand
même mal !). Cela m’a permis de mener à bien ce projet, mais aussi de prendre
confiance en mes capacités, même si je sais que j’ai encore du chemin à parcourir !
Et promis, je n’oublierai pas mon nom le jour J !!
Je ne pourrai pas terminer ces remerciements sans une très grosse pensée à ma
famille et mes amis les plus proches qui ont subi cette thèse, ses bons moments
comme les moins bons, en même temps que moi, sans forcément l’avoir choisi. Ils
m’ont soutenus et encouragés lorsque j’en avais besoin et m’ont permis de me
souvenir qu’il y avait une vie en-dehors des études. Je pense principalement à ma
maman, Michel, mon frère et Mariam, mon grand-père, ainsi que Jérome (j’attends
toujours tes bons petits plats), Orianne, Mathieu, Sarah, Emma, Antoine et Ketsia
et les autres Mono… Tous les moments passés ensembles m’ont permis de me
ressourcer, mais je ne comprends pas comment vous faites pour toujours trouver,
à chaque fois, une région de France encore plus retirée que l’année précédente ?
8
Résumé
Basé sur les concepts de développement durable et de chimie verte, l’une des alternatives
envisagées par les chimistes, pour une chimie plus propre, est de substituer les solvants
organiques, pouvant être dangereux et toxiques, par des solvants plus verts. L’eau est un
bon candidat pour cette substitution car c’est le solvant le moins cher dans nos contrées,
et le plus sûr : il est non-toxique, ininflammable et non explosif. Afin de palier la faible
solubilité de la majeure partie des composés organiques dans l’eau, les tensioactifs peuvent
être utilisés afin d’améliorer les rendements réactionnels. Les milieux ainsi obtenus sont
difficilement recyclables car ils nécessitent une forte dilution afin de casser les agrégats et
de récupérer les produits. C’est pourquoi, l’utilisation de tensioactifs photo-régulables est
une bonne alternative car il est possible d’organiser/désorganiser les agrégats par
irradiation lumineuse et ainsi récupérer les composés organiques en fin de réaction tout en
recyclant le milieu réactionnel.
Pour cela, nous avons synthétisé trois tensioactifs possédant une fonction azobenzène
(anionique, cationique, non ionique), afin de les tester en catalyse micellaire. Certains de
ces tensioactifs, après en avoir déterminé leurs propriétés physico-chimiques (cmc et
spectre UV-Visible) ont été testés dans une réaction pallado-catalysée : la substitution
allylique de Tsuji-Trost. Nous avons réussi à démontrer l’intérêt d’utiliser un tensioactif
photo-régulable par rapport aux tensioactifs commerciaux en terme de rendement et de
recyclabilité.
D’autre part, la décarboxylation de Barton, décrite pour la première fois en 1983, permet
la formation d’alcanes à partir d’acides carboxyliques en utilisant un dérivé d’étain comme
donneur d’hydrogène. Depuis lors, cette réaction a toujours été utilisée comme étape clé
en synthèse totale de composés naturels et en solvants organiques. De plus, cette réaction
est historiquement réalisée par activation conventionnelle, thermique ou par irradiation
ultra-violette. C’est pourquoi, nous avons décidé d’étudier cette décarboxylation radicalaire
dans l’eau, en présence de tensioactifs et en utilisant des modes d’activation non
conventionnels : les micro-ondes et les ultrasons. De plus, en lieu et place d’étain, nous
avons préféré l’utilisation de N-phénylmaléimide, déjà connu et étudié comme piège à
radicaux, afin d’obtenir des maléimides substitués par des chaînes carbonées. Les
rendements obtenus en milieux micellaires se sont avérés être aussi bons, voire meilleurs
qu’en solvants organiques.
9
10
Abstract
Based on concepts of sustainable development and green chemistry, one of the alternatives
envisioned by chemists is to substitute organic solvents, which can be dangerous and toxic,
for greener solvents. Water is the best candidate for this substitution because it is the
safest and cheapest solvent in our countries: this solvent is non-toxic, non-flammable and
inexplosive. In order to overcome the low solubility of most of organic compounds in water,
surfactants can be used to improve the reaction yields. Media thus obtained are difficult to
recycle because they require high dilution in order to break aggregates and recover
products. Therefore, using photo-switchable surfactants is a good alternative because they
can organize/disorganize by light irradiation. Organic compounds could be recovered after
reactions and the recyclability of the medium can be improved.
For this purpose, we synthesized three surfactants having an azobenzene moiety (anionic,
cationic, nonionic), to test them in micellar catalysis. Some of these surfactants, after
determining their physicochemical properties (CMCs and UV-visible spectra) were studied
in a pallado-catalyzed reaction, the allylic substitution of Tsuji-Trost. We have successfully
demonstrated the value of using a photo-switchable surfactant compared to commercial
ones in terms of yields and recyclability.
In other hand, Barton decarboxylation, described for the first time in 1983, permits the
formation of alkanes from carboxylic acids, using tin derivatives as hydrogen donors. Since
then, this reaction has always been used as a key step in total synthesis of natural
compounds in organic solvents. In addition, historically, this reaction was carried out by
conventional activation (heat or ultraviolet light). Therefore, we decided to study this
radical decarboxylation in water, in the presence of surfactants and using unconventional
activation modes: microwave and ultrasound. Moreover, instead of tin, we preferred the
use of N-phenylmaleimide, already known and studied as a radical trap, to obtain
maleimides substituted by carbon chains. Yields obtained in micellar media were found to
be at least as good as in organic solvents.
11
Sommaire
Remerciements ................................................................................................................. 7
Résumé............................................................................................................................. 9
Abstract .......................................................................................................................... 11
Sommaire ....................................................................................................................... 13
Abréviations ................................................................................................................... 17
13
I. Photochromisme et chromophores ..................................................................................................... 55
1. Définition ......................................................................................................................................... 55
2. Les chromophores ........................................................................................................................... 56
Rupture de liaison ....................................................................................................................... 57
Création de liaison ...................................................................................................................... 59
Isomérisation et prototropie ....................................................................................................... 61
II. Les azobenzènes .................................................................................................................................. 64
1. Généralités ...................................................................................................................................... 64
Structure ..................................................................................................................................... 65
Propriétés.................................................................................................................................... 66
Mécanisme d’isomérisation ........................................................................................................ 69
2. Synthèse .......................................................................................................................................... 70
Oxydation d’amines primaires .................................................................................................... 71
Réduction de nitrobenzènes ....................................................................................................... 73
Couplage diazo à partir d’un sel de diazonium ........................................................................... 76
Réaction de Mills ......................................................................................................................... 78
Oxydation d’hydrazobenzènes .................................................................................................... 82
Réduction d’azoxybenzènes ........................................................................................................ 84
Autres méthodes ........................................................................................................................ 85
III. Applications ......................................................................................................................................... 87
1. Pigments et colorants ...................................................................................................................... 87
2. Matériaux et tensioactifs................................................................................................................. 89
IV. Conclusion ........................................................................................................................................... 94
Chapitre I-3 : Chimie radicalaire, vers la décarboxylation de Barton dans l’eau ......................... 95
I. La chimie radicalaire ............................................................................................................................ 95
1. Généralités ...................................................................................................................................... 95
2. Stabilité et réactivité des radicaux .................................................................................................. 97
3. En milieu aqueux ........................................................................................................................... 100
II. La décarboxylation de Barton ............................................................................................................ 106
1. Généralités .................................................................................................................................... 106
2. Mécanisme .................................................................................................................................... 108
3. Applications ................................................................................................................................... 110
III. Conclusion ......................................................................................................................................... 116
Partie III : Synthèse de nouveaux précurseurs de tensioactifs par voie radicalaire éco-
compatible ....................................................................................................................169
15
Chapitre III-1 : Optimisation d’une synthèse éco-compatible ...................................................171
I. Etude de la réaction en deux étapes ................................................................................................. 172
1. Optimisation en solvant organique ............................................................................................... 172
2. Influence du solvant sur la réaction radicalaire ............................................................................. 173
II. Mise au point d’une décarboxylation en une étape .......................................................................... 175
1. Influence du solvant ...................................................................................................................... 175
2. Influence du temps de réaction .................................................................................................... 179
III. Etude de différents mode d’activation .............................................................................................. 180
1. Activation thermique..................................................................................................................... 181
a. Tensioactifs base sucre.............................................................................................................. 181
Tensioactifs aromatiques .......................................................................................................... 183
Tensioactifs linéaires ou ramifiés .............................................................................................. 184
2. Utilisation d’une technique alternative : les ultrasons .................................................................. 187
IV. Ouverture à d’autres substrats .......................................................................................................... 193
Conclusion.............................................................................................................................207
Bibliographie .................................................................................................................213
Annexes .........................................................................................................................267
16
Abréviations
triméthylaminioéthoxy)azobenzène
GC : Chromatographie Gazeuse
17
HMBC : Heteronuclear multiple bond pH : Potentiel d’hydrogène
correlation
RMN : Résonnance Magnétique
HOMO : Highest Occupied Molecular Nucléaire
Orbital
SAPC : Service d’Analyse Physico-
HPLC : High Performance Liquid Chimique (UTC)
Chromatography
SDS : Dodécylsulfate de sodiul
HSQC : Heteronuclear Single
SOMO : Single Occupied Molecular
Quantum Correlation
Orbital
IUPAC : International Union of Pure
T.A : Température ambiante
and Applied Chemistry
TBAB : Tetra-n-butylammonium
IMiD : Interface Milieu Divisée (UTC)
bromide
IR : Infra Rouge
THF : Tétrahydrofurane
LUMO : Lowest Unoccupied Molecular
TMS : Triméthylsilyle
Orbital
Vis. : Visible
PCC : Chlorochromate de pyridinium
18
Unités
µM : Micromolaire
19
Introduction générale
L’eau est le seul solvant utilisé par la nature pour réaliser toutes les
transformations chimiques liées à la vie.
C’est dans ce contexte, qu’est établit le concept de chimie verte par Paul Anastas
et James C. Warner dès 1998, comme étant « l’invention, le design et l’application
de produits chimiques et des procédés pour réduire ou éliminer l’utilisation et la
production de produits dangereux », définition entérinée par l’IUPAC en 2000.2 Ils
1
Rideout, D. C.; Breslow, R. J. Am. Chem. Soc. 1980, 102, 7816–7817.
2
Tundo, P. ; Anastas, P., Black D. StC. ; Breen, J. ; Collins, T. Memoli, S. ; Miyamoto, J. ;
Polakoff, M. ; Tumas, W. Pure Appl. Chem. 2000, 72, 1207-1228
21
ont également définit 12 principes, afin que la chimie devienne plus éco-
compatible :3
3
Anastas, P. ; Warner, J. C. Green Chemistry: Theory and Practice, Oxford University Press,
New York, 1998.
22
sélectivité et la diminution des risques de manipulation et de toxicité par la mise
au point de réactifs et de procédés plus efficaces.
10. Conception de substances non-persistantes : les produits chimiques
doivent être conçus de façon à pouvoir se dissocier en produits de dégradation
non nocifs à la fin de leur durée d'utilisation, cela dans le but d'éviter leur
persistance dans l'environnement.
11.Analyses en temps réel : des méthodologies analytiques doivent être
élaborées afin de permettre une surveillance et un contrôle en temps réel et en
cours de production avant qu'il y ait apparition de substances dangereuses.
12.Minimiser les risques d’accidents : les substances et leur forme utilisées
dans un procédé chimique doivent être choisies de façon à minimiser les risques
d'accidents chimiques, incluant les rejets, les explosions et les incendies.
L’un des piliers de la chimie verte est donc de substituer les solvants organiques,
polluants et dangereux, utilisés dans les synthèses chimiques, par des produits
plus « verts », c’est-à-dire plus sûrs et ayant le moins d’impact possible sur
l’environnement. L’eau est donc devenue le solvant « vert » par excellence, car il
est non toxique, non inflammable et non explosif. Cependant, la solubilité de
certains réactifs reste très faible, limitant leur réactivité. Pour pallier ce problème,
plusieurs stratégies ont été développées, parmi lesquelles l’utilisation d’agents de
transfert de phase, de cyclodextrines ou de tensioactifs.
23
intéressants car ils peuvent être des précurseurs pour de nouveaux tensioactifs
ioniques, géminis ou bolaformes, symétriques ou dissymétriques.
24
Partie I : Bibliographie
Partie I : Bibliographie
I. Les tensioactifs
1. Généralités
De tous les tensioactifs connus, le plus ancien est sans conteste le savon, mis au
point par les Sumériens à partir de graisse végétale, de cendre et d’argile. Certains
attribuent l’origine de son nom à la ville de Savona, située en Italie, ou au mont
Sapo, lieu de sacrifices d’animaux. Il faudra attendre 1916 pour voir la fabrication,
en Allemagne, d’un tensioactif détergent totalement synthétique, le « Nekal a »
(Figure I- 1).3 La démocratisation et l’apparition de nouveaux tensioactifs de
synthèse se sont faites parallèlement au développement de la pétrochimie durant
le XXème siècle. En 2014, le marché mondial des tensioactifs représentait plus de
33 milliards de US$, soit plus de 15 millions de tonnes de tensioactifs produits
dans le monde et la demande devrait encore augmenter d’environ 2,5% par an
d’ici 2022.4,5
25
2. D’un point de vue chimique
Structure
26
L’une des utilisations courante d’un tensioactif est la mise en contact de deux
phases non miscibles, par dispersion d’une phase dite discontinue dans une phase
continue. Un agent émulsifiant permet la formation d’une émulsion, dispersion de
la phase discontinue, liquide, sous forme de fines gouttelettes dans la phase
continue, liquide également.
Nous allons, ici, décrire les tensioactifs suivant la nature de leur tête polaire.
Tensioactifs anioniques
Ces composés sont les plus utilisés industriellement car leur prix de production est
relativement bas. Ils entrent, de ce fait, dans la formulation de détergents. Ils
comportent un groupement ionique (carboxylate, sulfate, sulfonate…) chargé
négativement en phase aqueuse et peuvent être sensibles au pH du milieu.
Carboxylates
Obtenus à partir d’acides faibles, de formule générale RCOO-M+ (M+ : Na+, K+,
Ca2+, R4N+…), ce sont les plus anciens tensioactifs utilisés en industrie et
notamment en détergence, car ils peuvent être obtenus par hydrolyse d’acides
gras naturels. Ils ont l’inconvénient de former des agrégats insolubles dans l’eau
en présence d’ions métalliques.
27
Figure I- 3 : Stéarate de sodium
Sulfates
Sulfonates
Totalement ionisés, de formule RSO3-M+, ils sont solubles dans l’eau et sont stables
quel que soit le pH. Ils présentent l’avantage d’être relativement facilement
biodégradable. Ils sont beaucoup utilisés pour l’extraction du pétrole, l’industrie
du textile et les imprimeries.8 Par exemple, le Nekal a, premier tensioactif
totalement synthétique, est obtenu à partir du naphtalène, du propan-2-ol et de
l’acide sulfurique.
Cationiques
28
ion. Elles sont principalement utilisées comme antiseptiques, désinfectants,
fertilisants ou pour le traitement de surface, et peuvent être associés à des
tensioactifs nonioniques ou zwitterioniques. Cependant, leurs coûts de fabrication
sont généralement plus élevés que ceux des tensioactifs anioniques et non
ioniques. Les sels d’ammonium ne sont stables dans l’eau qu’à des pH acides et
deviennent totalement insolubles pour des pH supérieurs à 7. Par contre, les
composés quaternaires ne sont pas affectés par les changements de pH.
Zwitterioniques
Non ioniques
29
plus, ils se trouvent souvent en mélange du fait de la présence de différentes
longueurs de chaînes polyéthylène glycol (PEG).
Les tensioactifs sont des molécules qui ont tendance, de par leur structure
chimique, à s’adsorber aux interfaces et aux surfaces.
Une interface étant la séparation entre deux phases non miscibles, lorsque l’une
des phases est un gaz, généralement de l’air, on parle alors de surface.2
Ainsi, la principale propriété des tensioactifs est leur capacité à abaisser la tension
superficielle entre deux milieux (liquide/gaz, liquide/liquide ou liquide/solide),
lorsqu’ils s’adsorbent à leur interface. En effet, en s’adsorbant, ils permettent de
diminuer l’énergie libre des liaisons situées à l’interface en les désorganisant.
L’énergie libre interfaciale, qui est la quantité de travail nécessaire à l’expansion
de l’interface, est alors, elle-aussi, diminuée. Lorsque, par exemple, l’une des
phases est de l’eau, la partie hydrophile de chaque unimer (ou molécule) de
tensioactif s’insère entre les molécules d’eau en brisant les liaisons hydrogène.
Cette désorganisation permet alors aux molécules de tensioactif de s’insérer à la
surface (partie hydrophile dans l’eau et partie hydrophobe dans l’air) et d’en
diminuer la tension de surface. Cette diminution est d’autant plus grande que la
densité de tensioactif adsorbée est élevée. De manière générale, la tension de
surface eau/air est de 72-73 mN.m-1 alors que la tension superficielle entre une
solution aqueuse contenant un tensioactif et l’air varie de 30 à 40 mN.m-1 suivant
l’agent de surface utilisé.2,11
30
(CMC), l’interface est saturée et les molécules tensioactives, fortement
concentrées en solution, vont s’auto-organiser pour former des micelles (de tailles
comprises entre 10 Å et 100 Å) ou des agrégats (Figure I- 9). De plus, c’est
également à partir de cette concentration critique, que le nombre de molécules
libres en solution restera constant. En effet, les assemblages étant dynamiques,
un échange entre les objets formés et les unimers restés en solution aura lieu.12,13
31
les tensioactifs ioniques et d’un facteur 3 pour les non ioniques. Cependant, de
nombreux facteurs extérieurs peuvent modifier la CMC : la température, le pH, la
nature et la concentration de sels…2,11
Les forces motrices de l’organisation (ou agrégation) des tensioactifs, lorsque leur
concentration dans l’eau est supérieure à la CMC, sont les interactions attractives
et répulsives entre les molécules de tensioactifs et les molécules d’eau composant
le solvant (forces de Van der Waals : forces de Keesom, Debye et London) : d’un
côté, les chaînes apolaires, et donc hydrophobes, sont repoussées par le solvant
et attirées entres elles, d’autre part, les têtes polaires sont quant à elles attirées
par le solvant dans lequel elles peuvent se solubiliser. De plus, la nature ayant
tendance à favoriser les systèmes nécessitant la plus faible énergie, les molécules
de tensioactifs vont s’organiser en objet respectant cette règle. En effet, dans
l’eau, les interactions entre le solvant et les têtes polaires étant plus faibles que
celles entre les chaînes carbonées et l’eau, les molécules de tensioactifs vont
s’agglomérer en formant des objets possédant une « phase organique interne »
protégée par les têtes polaires.14
Bien que l’organisation des tensioactifs dans l’eau soit un phénomène favorable, la
forme spontanée que prennent ces objets dépend, en autre, de la structure même
de la molécule, et notamment de son volume. En 1976, Israelachvili et Ninham
proposent un modèle permettant de prévoir la structure supramoléculaire à partir
d’un paramètre, appelé paramètre d’empilement p :15
32
𝑣
𝑝=
𝑎0 𝑙𝑐
où est le volume occupé par la chaîne hydrophobe, lc est sa longueur maximale
et a0 est la surface maximale occupée par la partie hydrophile. Les différentes
organisations possibles sont présentées dans le Tableau I- 2.
Cependant, ces organisations peuvent être bien plus compliquées suivant les
différentes fonctions chimiques présentes sur la molécule, ainsi que la présence
ou non de carbone asymétrique. En effet, ces molécules peuvent former des
nanostructures très organisées telles que des fibres (Figure I- 10), des rubans,
des hélices ou encore des tubes…16
33
Figure I- 10 : (a) Image d’un assemblage en deux dimensions de fibres de N-
octylgluconamide obtenu par MET, teinté négativement avec 2% de phosphotungstate.
(b) Modèle structural in silico de la quadruple.16,17
Les propriétés des tensioactifs sont directement liées à la nature de leur partie
polaire, mais la structure de la chaîne hydrophobe permet de les moduler. Par
exemple, l’augmentation de la taille entraine une agglomération plus importante
des molécules à l’interface et donc diminue leur solubilité dans l’eau, alors que la
présence de ramification et/ou d’insaturation provoque le phénomène inverse.2
Ainsi, les caractéristiques d’un tensioactif découlent directement de l’équilibre
entre les propriétés de la partie polaire et celles de la partie apolaire. Celui-ci,
appelé HLB pour « Hydrophile-Lipophile Balance », est un concept introduit par
William C. Griffin, et étendu plus tard par John T. Davies, permettant d’évaluer la
tendance d’un tensioactif à former des émulsions, ainsi que leur nature (normale
ou inverse), dans le cas des tensioactifs non ioniques uniquement. Ce paramètre
peut être calculé en fonction de la nature et du nombre de groupements apportant
d’une part de l’hydrophilie et d’autre part de l’hydrophobicité, chacun étant affecté
d’un coefficient, suivant la formule empirique suivante :11
34
HLB Applications
3-6 Emulsification eau/huile
7-9 Agent de mouillage
8-14 Emulsification huile/eau
9-13 Détergent
10-13 Solubilisant
12-17 Agent dispersant
Tableau I- 3 : Propriétés des tensioactifs en fonction de leur HLB
Pour une solubilisation optimale dans l’eau, le HLB doit être supérieur ou égal à 8.
Les autres molécules, ayant un HLB inférieur à 8, présenteront un caractère
hydrophobique. Dans l’optique de leur utilisation en catalyse micellaire, les
tensioactifs possédant un HLB compris entre 8 et 14 semblent les plus intéressants
afin de solubiliser les produits organiques dans l’eau.
4. Utilisations
Les tensioactifs sont également utilisés dans d’autres secteurs industriels (Figure
I- 11), comme par exemple dans la formulation de peintures ou de décapants en
tant qu’émulsifiant.20,21 Dans ce cas, leurs rôles principaux sont de disperser les
pigments dans les solvants, mais aussi de stabiliser la formulation. Ils entrent
également dans la fabrication des produits phytosanitaires et des engrais. En effet,
leurs principales fonctions, est de permettre aux produits actifs le passage des
membranes cellulaires (des plantes ou des parasites) ou de permettre une
meilleure mouillabilité des feuilles.22–24 Lors de la fabrication de médicaments, les
industries pharmaceutiques s’appuient sur les mêmes propriétés, puisqu’ils
35
permettent l’encapsulation de principes actifs et donc une meilleure vectorisation
de ceux-ci.25–27
36
II. Les réactions organiques en milieux micellaires
1. Généralités
37
pourront plus ou moins facilement interagir avec les réactifs restés à l’extérieur de
la micelle. Les facteurs électrostatiques et les interactions hydrophobes vont
déterminer le site d’association du composé dans la micelle. Par exemple,
l’augmentation de l’hydrophobicité d’un réactif va entraîner l’augmentation de sa
constante d’association avec le tensioactif, il sera alors localisé au cœur de la
micelle. La réactivité des substrats dépend donc de la nature du tensioactif et des
réactifs.30
38
Schéma I- 1 : Réaction de Pictet-Spengler catalysée par le PFOSA34
Le tensioactif peut également jouer le rôle de base, comme par exemple le stéarate
de sodium dans la synthèse de spirooxindoles (Schéma I- 2) décrite par Wang et
al. en 2010.35 Il permet la réaction « one pot » entre une isatine, une 1,3-dione et
le malonitrile.
39
Schéma I- 3 : (a) Réaction de réduction de céto-esters ; (b) Tensioactif utilisé
Certains tensioactifs sont élaborés afin d’être de bons complexants pour les ions
métalliques tels que Cu2+, Zn2+, Ni2+ et Co2+, dans le but de mimer les réactions
enzymatiques. En général, ces molécules possèdent également une ou plusieurs
fonctions hydroxyles, car elles seront de très bons nucléophiles, après activation
par l’ion métallique. 33
40
3. Synthèses organiques
Estérifications et déshydratations
Nous avons vu précédemment qu’il est possible d’hydrolyser des esters en milieu
micellaire, il est également possible d’en synthétiser. Le principal frein de cette
réaction d’estérification entre un acide carboxylique et un alcool est qu’elle est
inhibée par la présence d’eau. Il est donc nécessaire de supprimer l’eau, au cours
de la réaction, afin d’en augmenter le rendement, ce qui peut se faire, en milieu
aqueux grâce à des tensioactifs. En effet, de par la présence d’une partie
hydrophobe, l’eau formée dans les micelles sera rapidement expulsée vers
l’extérieur. Ainsi, l’équilibre de la réaction sera en faveur de la formation de l’ester
(Figure I- 12).
41
En appliquant le même principe, il est possible de réaliser d’autres réactions de
déshydratations (éthérifications, thioéthérifications et thioacétalisation) et des
trans-estérifications.42,43
Oxydations et réductions
Les oxydations de composés organiques sont parmi les réactions les plus étudiées
en milieu aqueux, car elles font parties des réactions pouvant s’appuyer sur des
modèles enzymatiques permettant la dégradation de composés toxiques, et
notamment les composés soufrés.31,44,45 La synthèse d’acides sulfoniques et de
leurs dérivés chlorés a été décrite dans l’eau, en présence de peroxyde
d’hydrogène, de trichlorure de phosphoryle et de SDS, à partir de thiol ou de
bisulfite (Figure I- 14). Cette réaction est très sélective concernant le substrat,
puisque qu’en présence d’un alcool, d’une insaturation, d’acétal ou d’oxime, seul
le composé soufré est oxydé. L’utilisation d’un tensioactif d’une autre nature,
cationique (CTAB) ou non ionique (Triton X100), n’inhibe pas la réaction, mais
ralenti la cinétique.46
Cette réaction d’oxydation peut également avoir lieu sur des composés
benzyliques, mais nécessite généralement l’utilisation d’un métal de transition
toxique tels que CrO3, le PCC ou le réactif de Jones. En 2013, Szabo et al.47 ont
proposé une alternative à cette toxicité, par l’utilisation du t-butylhydroperoxyde
(TBHP) en présence d’un sel de Fer(III), tels que FeCl3 ou Fe2(SO4)3, et de SDS
(Schéma I- 5). Les auteurs ont également montré que la longueur de la chaîne
42
hydrophobe du tensioactif influait sur la conversion du substrat : une chaine trop
courte et l’activité catalytique du métal baisse. Ceci est expliqué par une
modification de la structure et de l’organisation de l’oxyde métallique en fonction
de la longueur de la chaîne carbonée.48
43
Figure I- 15 : Réduction de cétones : (a) Schéma réactionnel ; (b) Mécanisme proposé
par les auteurs51
Cycloadditions
44
même région de la micelle.33 En 1998, Otto et al. observent que l’utilisation du
Cu(DS)2 comme tensioactif et source d’acide de Lewis permet d’augmenter
davantage la vitesse de réaction entre le cyclopentadiène et des 2-propénones
substituées par rapport à la réaction non catalysée réalisée dans l’acétonitrile
(Schéma I- 6).71
Dans certains cas, le tensioactif permet d’être sélectif quant au substrat utilisé :
Trentin et al. ont montré que l’utilisation de SDS et d’un catalyseur au chrome
(Cr(salen)Cl) augmente significativement la réactivité d’aldéhydes ,-insaturées
dans la réaction de Diels-Alder avec du cyclopentadiène.67 Le tensioactif peut
également, dans certain cas, conduire à une sélectivité endo-exo, comme lors de
la synthèse de nitrones suivie d’une cycloaddition one pot, en présence de SDS ou
CTAB (Schéma I- 7).72 Cette synthèse ne fonctionne pas ou peu dans l’eau seule
ou dans le méthanol, mais l’ajout d’un tensioactif conduit à un rendement
supérieur à 90%.
45
Il est également possible de réaliser des cycloadditions 1,3-dipolaires, conduisant
à la synthèse de 1,2,3-triazoles, intermédiaires dans des procédés
pharmaceutiques.61,73 Dans ces conditions, le choix du tensioactif permet
d’augmenter la régiosélectivité de la réaction (Schéma I- 8) : l’utilisation d’OGH
et de DTAC entraine la formation majoritaire de l’adduit 1,4 dans le cas d’alcynes
terminaux.61
Ainsi, en 2003, Triboni et al.77 montrent que l’utilisation d’un tensioactif, pour la
substitution nucléophile d’une fonction nitro par un thiol en milieu eau/acétonitrile
(Schéma I- 9), permet l’augmentation de la cinétique de réaction d’un facteur
4.105. Ils expliquent ce phénomène par l’augmentation de la concentration des
réactifs dans une pseudo-phase micellaire, c’est-à-dire que le milieu réactionnel
46
n’est pas considéré comme une phase homogène, mais comme un système
biphasique constitué d’une phase aqueuse et d’une phase tensioactif organisée.
48
palladium et notamment la réaction de Suzuki et la substitution allylique de Tsuji-
Trost, comme exemples de couplage C-C et C-R.
Suzuki-Miyaura
Cette réaction permet la formation de liaisons C-C par la réaction d’un électrophile
et d’un composé boronique en présence de base, catalysée par du Pd (Figure I-
16).
49
Schéma I- 13 : Exemples de réaction de Suzuki réalisées en milieu micellaire
Tsuji-Trost
Le cycle catalytique, admis pour cette substitution, comprend cinq étapes (Figure
I- 17): la réduction du Pd(II) en Pd(0) (A), la coordination (B), l’addition oxydante
ou la formation du complexe -allyle cationique (C), la substitution (D) et
l’élimination réductrice (E). L’étape clé est la formation du complexe -allyle qui
50
réagira ensuite avec le nucléophile. Ce complexe étant un électrophile relativement
mou, il sera plus réactif en présence de nucléophiles mous (carbonés et azotés,
pKa(NuH) < 20) qu’en présence de nucléophiles durs (oxygénés ou amides).
Pd(II)
Nu X
1 R R2 A R R2
1
LnPd(0)
E B
Nu X
1 R R2 1 R R2
LnPd(0) LnPd(0)
HX
D C
NuH + Base
1 2 +L 1 2
R R R R
-X
Pd(II) Pd(II)
L L L X
Uozomi et al. sont les premiers à décrire, en 1997, un polymère capable d’être
ligand du palladium, permettant ainsi d’obtenir des produits d’allylation avec des
rendements supérieurs à 90% et de recycler le catalyseur 7 fois, par simple
filtration et sans perte d’activité (Schéma I- 14).92,93 D’autre part, Nishikata et
Lipshutz ont montré l’efficacité de leur tensioactif (PTS) dans la substitution
allylique d’alcools primaires, secondaires et tertiaires, avec une excellente
sélectivité pour la formation des produits linéaires.94
51
Réactions radicalaires
Les réactions radicalaires font partie des réactions les moins étudiées dans l’eau
en présence de tensioactifs. Pourtant, ce sont des réactions très courantes dans la
nature. De plus, les radicaux étant majoritairement des espèces neutres, ils ne
sont, en général, pas affectés par la nature du solvant, ni par les espèces acides
ou basiques.95 Ces propriétés rendent les réactions radicalaires très utiles, tout en
permettant de respecter les principes de chimie verte.
Nambu et al.96 sont les premiers à décrire une réaction radicalaire en milieu
micellaire. Ils proposent la synthèse de thioesters et d’amides en présence d’un
initiateur de radicaux de type azo (Schéma I- 15), et montrent que la réaction
n’a lieu qu’en présence d’un tensioactif (l’utilisation d’un agent de transfert de
phase ne permet pas la réaction), et que ce dernier dois être de préférence
cationique. En effet, les tensioactifs non ioniques et anioniques ne permettent pas
d’obtenir le produit désiré avec de bons rendements.
52
Schéma I- 16 : Synthèse d’alkyles perfluorés par réaction radicalaire
53
III. Conclusion
Les tensioactifs sont très présents dans les produits de grande consommation et
dans différents procédés industriels. Leurs structures, leur production et l’étude de
leurs propriétés sont un enjeu majeur pour les industries et pour la chimie afin de
s’inscrire dans un processus de développement durable. En effet, malgré le nombre
important de molécules tensioactives existantes, il est encore nécessaire d’innover
quant à leurs structures et leurs voies de synthèse. Afin de répondre entièrement
aux principes de chimie verte, leur fabrication doit également les respecter au
maximum. Nous verrons donc dans les chapitres suivants comment les tensioactifs
et leurs synthèses peuvent aussi s’inscrire dans ces principes.
D’un point de vue académique, de par leur caractère amphiphile, les tensioactifs
peuvent solubiliser des composés organiques ou inorganiques, insolubles, dans
une phase aqueuse qui servira de solvant de réaction. Ainsi, l’utilisation de solvants
issus du pétrole pourra être évitée, ce qui permettra la diminution des coûts. De
plus, grâce à leur organisation en micelles (ou en agrégats) ils peuvent jouer le
rôle de chimio-réacteur pour la synthèse avec une application dans un grand
nombre de réactions organiques. Cependant, l’extraction des produits en fin de
réaction nécessite de désorganiser le milieu réactionnel, et cela par l’ajout d’un
grand volume d’eau, ce qui le rend difficilement recyclable. L’idée développée au
laboratoire est d’introduire un chromophore de type azobenzène dans la structure
du tensioactif et d’utiliser ses propriétés d’isomérisation pour organiser et
désorganiser à volonté le milieu réactionnel. Dans le chapitre suivant, la nature
des azobenzènes, leurs propriétés et leurs emplois dans la chimie des tensioactifs
vont être discutés.
54
Chapitre I-2 : Les tensioactifs photo-régulables, synthèses et
applications
I. Photochromisme et chromophores
1. Définition
55
Absorbance
Bien que cette transformation soit réversible, le nombre de cycles pouvant être
effectués par une même molécule n’est pas infini. En effet, ce phénomène passe
par des ruptures et des créations de liaison(s), ainsi, des réactions secondaires
peuvent avoir lieu, et notamment des réactions d’oxydation.
2. Les chromophores
56
les composés azoïques et les stilbènes.
Pour toutes ces familles, les principaux mécanismes mis en jeu lors de l’irradiation
lumineuse sont les réactions péricycliques (rupture ou formation de liaison C-O,
C-N ou C-C), la prototropie ou l’isomérisation cis/trans.
Rupture de liaison
Les chromènes
57
chromènes sont obtenus par condensation d’un dérivé de diarylpropynol en
présence de naphtol substitué ou non.112
Les spirohydroindolizines
Décrits pour la première fois par Hauck et al. en 1979,113 ces molécules présentent
la rupture d’une liaison C-C sous irradiation lumineuse.114 Sous leurs formes
ouvertes, les spirohydroindolizines sont les seuls composés à s’isomériser
uniquement sous formes chargées (Figure I- 21).115
58
Création de liaison
59
Les fulgides et dérivés
Ces composés furent synthétisés et décrits pour la première fois en 1911 par Hans
Stobb.118 Tout comme pour les diarayléthènes, le photochromisme des fulgides est
dû à la formation d’une liaison C-C. Les premières molécules étudiées présentaient,
sous leur forme cyclisée, l’inconvénient d’être très sensibles aux réactions
d’oxydations irréversibles (Figure I- 23).117,119
Ce n’est qu’en 1981 que les premiers fulgides stables thermiquement ont été
décrits : cette stabilité est expliquée par la présence des méthyles en positions
vicinales sur les atomes de carbone aromatiques formant la liaison.119–122 De
nombreux dérivés ont été étudiés par la suite, comme les fulmigides123–125, les
fulgénolides,119 thiofulgides126 ou les fulgénates (Figure I- 24)…127,128
60
Figure I- 24 : a) Fulgides et dérivés ; b) Premier fulgide thermiquement stable
Isomérisation et prototropie
Aniles et dérivés
Ces composés sont formés par condensation d’un aldéhyde et d’une amine
primaire, tous deux aromatiques. Le photochromisme de ces molécules est dû aux
équilibres céto-énoliques, accompagnés d’une prototropie (Figure I- 25).130–133
61
Figure I- 25 : a) Mécanisme d’isomérisation des aniles ; b) Exemple d’anile
62
Les stilbènes et les composés azoïques
Les stilbènes et les azobenzènes sont souvent comparés car ils possèdent une
structure chimique et des propriétés photochromiques comparables : lors d’une
irradiation lumineuse, la double liaison s’isomérise de la forme trans (la plus
stable) vers la forme cis. Pour définir cette isomérisation, deux termes sont
rencontrés : conformation et configuration. Si deux mécanismes de la
littérature,135–137 présentés plus loin, sont en faveur de l’idée de conformation, les
termes mêmes de cis et trans, ainsi que la rupture de liaison possible lors de
l’isomérisation, nous ont conduit à nommer, dans ce manuscrit, cette étape sous
le terme de configuration.
Les stilbènes, quant à eux, peuvent être oxydés lorsqu’ils sont sous la forme cis,
c’est d’ailleurs l’une des voies de synthèse des phénanthrènes (Figure I-
27).139,140
63
Grâce à leur stabilité et aux nombreuses méthodes permettant leur synthèse en
très peu d’étapes, les azobenzènes, et leurs dérivés, sont parmi les composés
photo-régulables les plus étudiés, tant en recherche fondamentale qu’appliquée.
En effet, comme tous composés photochromiques, leurs propriétés sont différentes
lorsqu’ils sont en configuration cis ou trans : les deux isomères n’ont pas la même
solubilité,141 taille, polarité…142 En effet, ce changement de configuration
s’accompagne d’une modification du moment dipolaire de la molécule. Ainsi, le cis-
azobenzène présente une polarité plus forte que la forme trans, comme l’ont
montré Kenichiro Arai et Yumi Kawabata, en 1995,141 en associant de la
méthylcellulose à des azobenzènes. Ils ont observé, entre autre, une augmentation
de la solubilité, dans l’eau, de leur composé après avoir induit l’isomérisation trans-
cis du groupement azo par une irradiation lumineuse comprise entre 390 nm et
310 nm. Ces molécules peuvent donc être utilisés comme séparateurs de
phase,143,144 être incorporés dans des matériaux photo-activables, comme des
polymères intelligents,145–147 cristaux liquides,148,149 matériaux d’encapsulation150
pouvant être utilisés en pharmacie151,152 ou en catalyse…153,154
De plus, leur photo-inversion n’étant que peu sensible à la nature du solvant, ils
peuvent également être utilisés dans le design de tensioactifs pour diverses
applications dont la fabrication de vésicules photo-régulables155,156 ou encore
comme micelles pour favoriser des réactions chimiques dans l’eau.157,158
1. Généralités
La première synthèse d’azobenzène a été décrite, en 1856, par Alfred Noble :159 il
obtient des « feuillets cristallins rouges-jaunâtres » après réduction de
nitrobenzène en présence d’acide acétique et de limaille de fer, suivant la méthode
décrite par Béchamp en 1854.160 Cependant, ce n’est qu’en 1937 que les deux
isomères de cet azobenzène sont observés et isolés.161
64
deux transformations sont très rapides, de l’ordre de quelques picosecondes.
L’isomérisation cis-trans peut également être réalisée par chauffage mais elle sera
plus lente, de l’ordre de la milliseconde à plusieurs jours.162
Structure
Figure I- 28).
Les comportements, en solution aqueuse, de ces deux isomères seront donc très
différents : en trans, l’azobenzène sera plus organisé dans l’eau, mais moins
soluble qu’en cis.
65
Figure I- 28 : Modèle simplifié des états de transitions (milieu) et structure des
isomères trans (gauche) et cis (droite) de l’azobenzène
Propriétés
66
Lors de l’isomérisation du trans azobenzène, de fortes modifications du spectre
UV-Visible sont observées, principalement dues à la géométrie du composé cis
(Figure I- 29) :
La nature des substituants sur les cycles benzéniques peuvent également modifier
le spectre UV-Visible. Il a ainsi été possible de les classer en trois familles : les
azobenzènes, les aminoazobenzènes et les pseudo-stilbènes (Figure I- 30).162,166
Les « Azobenzènes »
Cette famille regroupe tous les composés dont les substituants (alkyle, hydroxyle,
nitro, halogènes, carboxyle, m-amino…) ne modifient pas la nature électronique
des cycles aromatiques. Leur spectre UV-visible est donc similaire à celui de
l’azobenzène non substitué : une bande très intense dans l’UV pour la transition
-*, et une bande de transition n-* plus faible dans le domaine du visible. Ces
composés ne sont pas sensibles à la polarité du solvant et sont, en général, de
couleur jaune.
67
Les « Aminobenzènes »
Les « Pseudo-stilbènes »
Ces molécules sont caractérisées par une forte dissymétrie électronique, du fait de
leurs substituants électro-donneur et électro-attracteur en positions 4 et 4’. Ce
système dit « push-pull » se caractérise par l’élargissement de la bande de
transition -* et son déplacement dans la région du rouge, masquant la transition
n-*.
68
Mécanisme d’isomérisation
Rotation
La rupture de la liaison du diazo N=N va entraîner une libre rotation d’un cycle
aromatique autour de la liaison N-N, provoquant uniquement une modification de
l’angle dièdre C-N-N-C (l’angle N-N-C reste à environ 120°).137,168
69
Inversion
Inversion concertée
Rotation assistée
2. Synthèse
Les azobenzènes sont des molécules de haut intérêt du fait de leur large panel
d’utilisations en industrie comme en recherche fondamentale. Il n’existe pourtant
que deux stratégies pour les obtenir : la création de la liaison N=N à partir de
synthons indépendants et la modification d’une liaison N-N préexistante.164,170
70
ou de triazènes), décomposition (d’azides ou d’autres composés) ou réaction en
présence d’un organomagnésien.
L’oxydation d’amines aromatiques primaires est l’une des routes possible pour
obtenir une grande variété d’azobenzènes symétriques. De nombreux agents
oxydants peuvent être utilisés, les plus fréquents étant KMnO4 en présence de
sulfate de cuivre ou de fer171,172, MnO2173,174, mCPBA175, H3BO4176, t-BuOCl/NaI177
(Schéma I- 18).
71
substituants présents sur les cycles aromatiques, et des produits secondaires sont
souvent observés. Pour toutes ces raisons, et pour une pratique plus éco-
compatible de la synthèse organique, ces méthodes ne sont plus utilisées.
72
Schéma I- 20 : Exemples d’oxydations d’anilines a) en présence de CuBr et b) de
péracides iodés
Réduction de nitrobenzènes
73
par du magnésium permet d’éviter la sur-réduction du nitrobenzène, mais entraine
la formation des dérivés hydrazobenzènes.204
D’autres méthodes utilisant des conditions plus douces ont été décrites comme par
exemple, l’utilisation du glucose comme réducteur, en présence de soude, dans
l’eau (Schéma I- 22a). Cette méthode permet, entre autre, d’obtenir, sans étape
de protection/déprotection, des azobenzènes disubstitués par des acides
carboxyliques.206,207 Il est également possible de réaliser cette synthèse
uniquement avec de la soude (Schéma I- 22b).208
74
Il existe très peu de synthèses d’azobenzènes par réduction de nitrobenzène en
présence d’une quantité catalytique de réducteur. Il est pourtant possible d’utiliser
des métaux de transition supportés, ou organisés, permettant, d’une part
l’optimisation de l’utilisation du catalyseur et d’autre part de faciliter le recyclage.
En effet, des réductions catalysées par du palladium,209,210 du platine,211 du
ruthénium212 ou de l’or213,214 ont déjà été décrites. Ainsi, Liu et al. décrivent la
réduction de dérivés de nitrobenzènes par de l’or déposé sur des hydrotalcites* de
Mg4Al (Schéma I- 23a).213 L’activité catalytique de ces métaux peut également
être améliorée par une organisation spécifique des nanoparticules : synthèse
d’azobenzène en présence de platine sous forme de nanotubes211 et de palladium
organisé en agglomérats ressemblant à des vers.209 Il est également possible de
les associer à des techniques alternatives comme les ultrasons,216 la photochimie
(Schéma I- 23b)217,218 et l’électrochimie.219
*
L’hydrotalcite est un hydroxycarbonate de magnésium et d’aluminium, structuré en
feuillets de cristaux octaédriques d’hydroxyde métalliques séparés par des molécules d’eau
et des ions carbonates.215
75
synthèse sélective d’azobenzènes dissymétriques utilisant des nanoparticules de
palladium et du dihydrogène dans le p-xylène (Figure I- 32).
La synthèse d’azobenzène via un sel de diazonium est l’une des méthodes les plus
utilisées afin d’obtenir des composés dissymétriques. En effet, elle permet, entre
autre, la préparation de polymères,221,222 de cristaux liquides223,224, de gels225,226 ou
de pseudo-stilbènes.227,228
Cette méthode met en jeu un sel de diazonium, obtenu à partir d’une amine
primaire aromatique, et un dérivé phénolique ou aminé. En général, la formation
du diazonium est réalisée par réaction d’une amine avec de l’acide nitreux généré
in situ par du NaNO2 en milieu acide (Schéma I- 24a).225,229–231 Bien que cette
réaction conduise à différents azobenzènes avec de très bons rendements, elle est
très sensible au pH, et notamment lors de la deuxième étape (la réaction du
diazonium avec le dérivé phénolique ou aminé). Celle-ci devra être réalisée en
milieu légèrement basique pour les phénols231 (Schéma I- 24b) et acide pour les
amines232 (Schéma I- 24c), afin d’assurer une bonne solubilité des réactifs et
donc un contact optimal entre eux.
76
Schéma I- 24 : Mécanisme de formation d’un sel de diazonium(a) et couplages
diazoïques (b, c)
77
la synthèse de sels de diazonium (Schéma I- 26a).238 Une autre résine,
l’Amberlyst (polystyrène macroporeux fonctionnalisé par des acides sulfonates ou
des groupes tétraalkylammonium) peut également supporter une partie des
intermédiaires, ici un diazonium (Schéma I- 26b).239
Réaction de Mills
La réaction de Mills est le couplage d’un dérivé nitroso, obtenu par oxydation d’une
aniline aromatique, avec une autre aniline, en milieu acide.240 Cette méthode est
également très employée pour la synthèse d’azobenzènes dissymétriques, bien
que peu d’oxydants différents aient été décrits dans la littérature afin d’obtenir les
composés nitroso à partir d’amines primaires aromatiques :241 l’Oxone®,242–247 le
mCPBA (Schéma I- 27),248–250 l’acide peracétique,251 le permanganate de
potassium252 et l’acide peroxyformique.253
78
Schéma I- 27 : Synthèse d’azobenzène après oxydation d’aniline par du mCPBA250
79
Schéma I- 28 : Oxydations d’aniline en présence a) d’un catalyseur métallique et b)
d’Oxone®
80
Figure I- 33 : Oxydation d’aniline par du platine : a) Réaction mise en jeu ; b) Structure
du support solide ; c) Mécanisme proposé par les auteurs255
D’autres méthodes ont été mise au point pour former les composés nitroso à partir
de dérivés nitro aromatiques. Cette réaction se fait le plus souvent en deux étapes,
mais peut être réalisée en « one pot » en utilisant, dans un premier temps, du
81
zinc(0) pour réduire le groupement nitro, suivie d’une oxydation par FeCl2257 ou
par t-BuOCl258 (Schéma I- 30).
Oxydation d’hydrazobenzènes
82
Schéma I- 31 : Synthèse d’azobenzène par déshydrogénation d’hydrazine en présence de
NaNO2
Schéma I- 33 : Oxydation d’aryle hydrazine par Cs2CO3 et mécanisme proposé par les
auteurs269
Réduction d’azoxybenzènes
84
Le réarrangement de Wallach est également un très bon moyen d’obtenir des
azobenzènes à partir d’azoxybenzènes.274 Cette réaction est généralement réalisée
en présence d’un acide fort tel que H2SO4275 ou des résines acides (Schéma I-
35).276
Autres méthodes
85
Schéma I- 36 : Réarrangements et décomposition de triazène
86
III. Applications
Du fait de leur forte coloration, les azobenzènes sont très utilisés en tant que
pigments. Cependant, de nombreuses molécules portant un motif azobenzénique
présentent une importante toxicité, et peuvent être mutagènes. Pourtant, grâce à
une fabrication peu coûteuse et à leurs propriétés, ces composés sont encore
utilisés dans des peintures et autres colorants.
1. Pigments et colorants
87
Les azobenzènes sont parmi les molécules les plus représentées dans les pigments,
grâce à leur facilité de préparation, à leurs faibles coûts de productions et surtout
grâce à leur résistance à la lumière et à la large palette de couleurs disponibles.
En effet, en fonction de leur substitution, ils présentent des couleurs très
différentes (Figure I- 35). Ainsi, ils pourront être rouges ou oranges, couleur
fréquente pour ce type de composés, mais également bleus, verts ou noirs.288
Ces composés entrent dans la formulation des encres d’imprimerie, des peintures,
mais également dans certains produits alimentaires. De par leur stabilité
thermique, certaines molécules peuvent être utilisées dans les matières
plastiques,289 tandis que d’autres, étant sensibles au pH, serviront d’indicateurs
colorés. Par exemple le rouge de méthyle est de couleur rouge lorsqu’il est en
solution à pH < 4,4 et jaune à pH > 6,2. Le même phénomène est observé pour
l’héliantine, dont la zone de virage se situe 3,2 < pH < 4,4 (Figure I- 36).
88
Figure I- 36 : Structures a) du rouge de méthyle et b) de l’héliantine
2. Matériaux et tensioactifs
89
Figure I- 37 : Exemple de dispositifs contenant un motif azobenzène : nanovéhicule
(haut) et capteur d’ions césium (bas)
Enfin, les motifs azobenzènes peuvent être incorporés dans des composés
amphiphiles. Leur propriété de photo-isomérisation permettra de moduler leurs
paramètres physico-chimiques et donc de modifier leur tension superficielle, leur
organisation en solution, leur viscosité et la stabilité des phases.299 Ainsi, il est
possible de fabriquer des molécules gélifiantes, comme l’ont décrit, pour la
première fois, Kobayashi et al.300 en 2002, lorsqu’ils ont associé deux têtes polaires
90
de type sucre reliées entre-elles par un azobenzène (Figure I- 38). Depuis, de
nombreuses études ont été menées sur ce type de molécules permettant la mise
au point de composés plus ou moins complexes possédant des propriétés
différentes comme la séparation de phase, la séparation par gélification d’un type
de solvant (polaire/non polaire, organique/aqueux).301 Ces molécules sont
particulièrement intéressantes car elles peuvent être utilisées dans le domaine
médical pour le transport ou le stockage de molécules,302–304 mais également
comme dépolluants,279 capteurs…283,305,306
Une autre application, basée sur les différences structurales entre les isomères
trans et cis des azobenzènes, consiste à extraire des composés solubles dans l’eau
par augmentation de leur solubilité dans les solvants organiques. Ainsi, en 2014,
Peng et al.307 ont décrit le transfert de phase de nanoparticules d’or de l’eau vers
le toluène. Pour cela, ils s’appuient sur le phénomène « host-guest » en associant
des -cyclodextrines (oligosaccharides cycliques composés de six unités)
imprégnées sur les nanoparticules et un tensioactif azobenzénique capable de
s’insérer dans la cavité de la cyclodextrine sous sa forme trans (Figure I- 39).
91
Figure I- 39 : Transfert de phase de nanoparticules. a) Molécules utilisées, b) Principe
« Host-Guest », c) Application aux nanoparticules d’or307
93
IV. Conclusion
Ces molécules sont également très colorées, ce qui les rend très intéressantes
pour une utilisation comme pigments dans l’industrie de la peinture, du textile…
De plus, leurs propriétés de photo-isomérisation en font des composés de choix
dans de nombreux autres domaines tels que les matériaux intelligents, les
polymères photo-régulables, les cristaux liquides… Lorsqu’ils sont associés à des
groupements polaires, ils peuvent également être utilisés comme tensioactifs et
permettre, ainsi, l’encapsulation de molécules, pharmaceutiques ou non, et leur
libération contrôlée par irradiation lumineuse. Ce phénomène réversible rend ces
molécules particulièrement intéressantes en synthèse organique afin de répondre
aux nouveaux besoins de développement durable et de chimie verte.
94
Chapitre I-3 : Chimie radicalaire, vers la décarboxylation de Barton
dans l’eau
I. La chimie radicalaire
1. Généralités
Lors de ses expériences, il observe la formation d’un composé très réactif avec
l’oxygène, conduisant à l’obtention du peroxyde correspondant. Il en conclu donc
la présence d’un nouveau type de composé : le radical triphénylméthyle. Cette
découverte a permis le développement d’une nouvelle méthode de synthèse
95
permettant, aussi bien, l’obtention de très grosses molécules par polymérisation
en chaine, que de composés plus petits.
Quels que soient les réactifs et les composés synthétisés, les réactions radicalaires
ont généralement lieu selon le même mécanisme (Schéma I- 39) :
La stabilité des radicaux est analogue à la fois à celles des carbocations et des
carbanions. En effet, comme pour les carbocations, plus le carbone portant le
radical est substitué par des groupements donneurs, plus celui-ci sera stable. Ceci
s’explique à la fois par des énergies de dissociation des liaisons diminuant avec le
degré de substitution du composé, mais aussi par l’encombrement de la molécule.
Par exemple, l’énergie nécessaire pour rompre une liaison C-H du méthane est de
439 kJ.mol-1, alors qu’il faut apporter 389 kJ.mol-1 à l’isobutane pour former le
radical correspondant. Ce dernier sera donc plus stable que le radical méthyle. La
même observation peut être faite pour les énergies de liaison C-C.
D’autre part, des effets mésomères (-M) peuvent également stabiliser le radical
alkyle formé. En effet, comme pour les carbanions, la présence d’une ou plusieurs
insaturations, permettant des formes mésomères, entraine une délocalisation de
l’électron non apparié, et donc augmente la stabilité du radical (Figure I- 42).
97
Figure I- 43 : Réactivité des radicaux
En effet, quelques études ont été menées sur l’influence du solvant sur les radicaux
acyles, alkoxyles et peroxyles. L’une des plus importantes étant celle que Cheves
Walling et Peter Wagner ont menée en 1964 sur l’effet de 14 solvants différents
sur la réactivité des radicaux t-butoxyles (Schéma I- 40).314 Ils ont mesuré le
rapport 𝑘𝑎 ⁄𝑘𝑑 , où kd est la constante de -scission du radical, menant à la formation
d’acétone, et ka la constante de réaction entre le radical et un donneur
d’hydrogène, permettant la formation du t-butanol. Ils sont parvenus à conclure
que le solvant peut interagir sans problème avec l’état de transition de la -
scission, alors que lors de la réaction entre le radical et un substrat encombré,
comme le cyclohexène, le solvant ne peut pas interagir avec le radical.
Schéma I- 40 : Réactions radicalaires étudiées par Walling et Wagner : (1) -scission, (2)
Transfert d’hydrogène
98
Plus tard, Avila et al.315 mesurent directement la constante de réaction de transfert
d’hydrogène par réaction entre un radical arylcarbinyloxyle (PhCMe2O) et le
cyclohexane et montrent que celle-ci est indépendante de la nature du solvant. Ils
ont donc prouvé que c’est bien après la formation du radical que la nature du
solvant devient important afin d’obtenir le produit désiré.316 Ces effets de solvants
ont été étudiés sur les additions et -scissions des radicaux alkoxyles, mais sont
applicables à toutes les étapes élémentaires d’une réaction radicalaire (après
formation du premier radical), ainsi qu’à tous les radicaux.317 Ainsi, Yorimitsu et
al.318 ont étudié l’influence de la nature du solvant sur la formation de lactones par
cyclisation intramoléculaire d’-iodoacétates (Schéma I- 41). Ils ont montré que
cette réaction n’avait pas lieu dans les solvants organiques usuels (hexane,
benzène, dichlorométhane et THF). Par contre, la réaction menait à de faibles
rendements dans les solvants organiques polaires (acétonitrile, alcools, DMF et
DMSO) alors que dans l’eau, les lactones étaient obtenues avec de très bons
rendements de 78%. Cette sélectivité est expliquée, par les auteurs, par la
formation de liaisons hydrogène entre l’atome d’oxygène du carbonyle et le
solvant, permettant l’activation du radical -carbonylméthyl (valable pour tous les
solvants organiques polaires). De plus, la présence d’interactions hydrophobes,
entre les réactifs et l’eau, permettrait l’accélération de la cyclisation. Ces
hypothèses ont été confirmées par une étude ab initio : les constantes
diélectriques des solvants polaires, plus importante que celle des solvants
apolaires, entraine une diminution de la barrière énergétique de rotation du radical
-carbonylméthyl. De plus, dans le cas de l’eau, la présence de fortes interactions,
restreignant le volume de ce radical, permet d’obtenir de meilleurs résultats que
dans les solvants organiques usuels.
99
Schéma I- 41 : Exemple d’influence du solvant sur une réaction radicalaire
3. En milieu aqueux
La chimie radicalaire dans l’eau n’est pas une nouveauté. En effet, de nombreuses
réactions radicalaires ont lieu, chaque jour, dans les cellules des êtres vivants. En
s’appuyant sur ce simple constat, l’utilisation de l’eau comme milieu réactionnel
pour des réactions impliquant des radicaux peut être envisagée. En effet,
favorisant les ruptures hétérolytiques, l’eau est le solvant idéal pour ce type de
réaction du fait de sa non réactivité vis-à-vis des radicaux. Il est donc possible de
réaliser un nombre de plus en plus important de réactions radicalaires dans l’eau,
en milieu aqueux, en présence de co-solvant ou d’additifs tels que les tensioactifs,
agents de transfert de phase…
Les polymérisations ne sont pas les seules réactions radicalaires réalisables (et
réalisées) dans l’eau. En effet, théoriquement, toutes les réactions radicalaires
conduites en solvants organiques sont susceptibles d’être transposables en milieu
aqueux, à condition, bien entendu, que les composés mis en jeu ne soient pas
sensibles à la présence d’eau. L’oxydo-réduction est l’une des techniques
permettant de générer des radicaux en milieu aqueux en présence d’un métal, tel
que le manganèse, le fer, le cuivre, le zinc... 324,325
101
radical formé, c’est-à-dire à l’intérieur (endo) ou à l’extérieur du cycle (exo) : deux
produits peuvent donc être obtenus par cette méthode (Schéma I- 43b).
Plus récemment, Yoshioka et al. ont décrit, en 2015,327 la synthèse de cycles à cinq
chaînons dans l’eau, catalysée par du ruthénium, en présence de (i-Pr)2NEt comme
« quencher » réducteur et d’un halogène perfluoré. Ces deux composés entrent en
jeu dans un double cycle d’oxydo-réduction du catalyseur (Figure I- 44). La
présence de l’amine n’est donc pas indispensable à la réaction, mais permet
d’augmenter la cinétique et la conversion du substrat de départ. Les auteurs
remarquent également une excellente diastéréosélectivité pour un réactif
symétrique.
102
Figure I- 44 : a) Synthèse de cyclopentanes ; b) Cycles d’oxydo-réduction ; c) Différents
états d’oxydation du catalyseur
D’autres réactions radicalaires ont été réalisées en milieu aqueux, comme par
exemple des réactions de type Reformatsky permettant la synthèse d’esters -
hydroxylés par réaction d’un carbonyle et d’un carbonyle -halogéné pouvant être
catalysée par différents métaux (zinc, aluminium, étain, indium…).324,328,329
Récemment, Yao et al. ont réalisé cette réaction à partir de benzaldéhyde et une
bromocétone fluorée dans l’eau (Schéma I- 44).328 Ils étudient l’influence de la
nature du métal (Zn, In, Al, Mg, Ni, Cu, Sb) en présence ou non de chlorure de
cuivre. Alors que l’utilisation du magnésium seul ou du nickel, cuivre et étain en
présence de sel de cuivre ne permet pas la réaction. Par contre, le zinc et l’indium
associés au chlorure de cuivre permettent l’obtention du produit final avec de bons
rendements.
103
Schéma I- 44 : Réaction de Reformatsky dans l’eau
104
Schéma I- 46 : Comparaison de l’influence de l’activation par ultrasons par rapport à
l’agitation magnétique
105
Schéma I- 47 : Décarboxylation en milieu biphasique (eau/benzène)
Ces études montrent que, d’une part, la présence de l’interface est indispensable
pour la décarboxylation d’acides aryloxyacétiques et d’autre part, elle permet
également une sélectivité de la réaction.
1. Généralités
Cette décarboxylation radicalaire, décrite pour la première fois en 1980 par Sir
Derek H. R. Barton, permet d’obtenir, en deux étapes, un hydrocarbure à partir de
l’acide carboxylique correspondant.341 Après formation d’un ester par des
méthodes conventionnelles (par réaction d’un alcool avec un chlorure d’acide ou
avec un acide carboxylique en présence de DCC/DMAP), un radical carboxylate est
généré en présence d’hydrure de tri-n-butylétain et d’un initiateur de radicaux, au
reflux soit du benzène, du toluène ou du xylène. Cette réaction a été décrite pour
des composés plus ou moins complexes comme l’acide stéarique, des dérivés
stéroïdiques ou des hydrates de carbone (Schéma I- 48a).
106
Ce n’est qu’en 1983, que la 2-mercaptopyridyne-N-oxyde est utilisée pour la
synthèse d’un ester thiohydroxamique par réaction avec un acide carboxylique.342
Cet ester présente la particularité de se décomposer facilement, par action de la
chaleur ou d’une irradiation lumineuse, en radical carboxylate puis en radical alkyle
par perte d’une molécule de CO2. La présence dans le milieu d’un donneur
d’hydrogène, tel que le tri-n-butylétain, permet la formation de l’hydrocarbure
correspondant (Schéma I- 48b).
Pourtant, très peu d’études ont été menées sur cette réaction afin d’en améliorer
les conditions. En effet, avec l’avènement de la chimie verte, les chimistes sont
incités à utiliser des produits et des solvants ayant peu ou pas d’impact sur
l’environnement et de diminuer les risques et les déchets. Afin de respecter les
principes de la chimie verte, cette réaction nécessite quelques ajustements : le
remplacement du dérivé d’étain comme donneur d’hydrogène, du fait de leur
toxicité, de leur instabilité et des difficultés de traitement des milieux réactionnels,
et du solvant. Bien que dès 1983, les chimistes aient cherché une alternative aux
hydrures d’étain, les donneurs d’hydrogène proposés, tels que les mercaptans (t-
BuSH, PhSH),342,348 les dérivés silylés (tris(trimétylsilyl)silane,
triphénylsilane…)348,349 ou les hydrures de germanium (Bu3GeH),350 présentent
tous des inconvénients majeurs (toxicité, odeur, disponibilité et/ou coût). En 2011
puis en 2013,351,352 une étude menée par Craig Williams et son équipe a montré
107
que le chloroforme était un bon donneur d’hydrogène pour la formation de
différents composés plus ou moins complexes à partir des acides carboxyliques
(Schéma I- 49). L’avantage de cette méthode est la double fonction du
chloroforme : solvant et donneur d’hydrogène, ce qui permet de diminuer les
traitements, les déchets et donc l’impact sur l’environnement.
2. Mécanisme
109
Cette réaction peut également avoir lieu en remplaçant l’hydrure par un piège à
radicaux, tel que de la benzoquinone,345,356 des dérivés de maléimides (Schéma
I- 50),357,358 des alcynes,355 des acrylates et acrylamides,359,360 des composés
halogénés.361,362
3. Applications
110
utilisée, entre autres exemples, dans les synthèses de molécules
antipsychotiques,348 d’analogues de 4,4-anydro--D-galactopyranose,364 ou encore
de lactones tricycliques naturelles.346
111
Schéma I- 52 : Variations de la décarboxylation de Barton
Enfin, lorsque les radicaux sont mis en présence de dioxygène et d’un hydrure, les
composés obtenus présentent une fonction alcool en lieu et place de l’acide
carboxylique (Schéma I- 53a). Cette réaction, décrite pour la première fois par
Sir Derek Barton en 1984,366 est souvent utilisée dans la synthèse totale de
composés naturels comme des terpénoïdes (le (-)-Verrucarol367 ou le
Paeoniflorine379 par exemple) ou d’autre molécules polycycliques, tels que la (±)-
Clavubicyclone.380 Ce composé, isolé du corail Clavularia viridis, a été synthétisé
en 28 étapes à partir du cis-2-butèn-1,4-diol par Ito et al.380 en 2006. La
décarboxylation de Barton, suivi de l’oxydation en présence de dioxygène, permet
la formation d’un groupement acétate (Schéma I- 53b).
112
Schéma I- 53 : Exemple d’oxygénation décarboxylative
113
Schéma I- 54 : Synthèse d’hybride d’acides biliaires et d’alcaloïde de Cinchona
114
Schéma I- 55 : Synthèse d’anhydrides di-substitués par décarboxylations de Barton
successives
115
III. Conclusion
Avec l’intérêt grandissant pour la chimie verte, il est nécessaire de trouver des
alternatives à certains produits utilisés lors de ces réactions. C’est le cas, par
exemple, des hydrures d’étain, toxiques et très utilisés lors des réductions. De
plus, le développement de la chimie dans l’eau, afin de répondre aux principes de
la chimie verte, pousse les chimistes à mettre au point de nouveaux catalyseurs
et de nouvelles méthodes compatibles avec ce milieu. Ainsi, ces dernières années,
quelques exemples de synthèses radicalaires en milieu aqueux ont été publiés.
Cependant, parmi toutes ces réactions, et malgré leur fort potentiel, il existe très
peu d’exemples de décarboxylations dans l’eau. C’est le cas de la décarboxylation
de Barton, souvent utilisée lors de synthèses totales dans sa version originale,
c’est-à-dire dans des solvants organiques (dichlorométhane ou benzène).
116
Conclusion et problématique
Depuis plusieurs années, les chimistes sont fortement encouragés pour développer
une chimie plus éco-compatible. Pour ce faire, l’une des possibilités est de
remplacer, lorsque cela est possible de par la situation économique et
géographique, les solvants organiques par des solvants plus verts, comme l’eau.
De par leur nature, les composés organiques peuvent présenter de faibles affinités
avec les milieux aqueux, entrainant une réduction, voire une inhibition totale, des
réactions.
Nous avons montré, dans le deuxième chapitre, que parmi tous les chromophores
existants, les azobenzènes et les stilbènes sont les seuls à s’isomériser de la forme
trans à la forme cis et réciproquement lors d’une irradiation à une longueur d’onde
donnée. Les azobenzènes, pouvant subir ces cycles successifs sans dégradation,
ont déjà été introduits dans la structure de tensioactifs, plus ou moins complexes,
afin de vectoriser des principes actifs. L’influence de ces tensioactifs, intégrant un
motif azobenzénique, en synthèse organique n’a été étudiée que dans notre
laboratoire.157,158 C’est pourquoi, nous avons décidé de continuer l’étude sur
différentes classes de tensioactifs (ioniques, non ioniques et zwiterrioniques)
possédant ce groupement.
118
Partie II : Tensioactifs
photochromiques, synthèses et
application à la catalyse micellaire
Partie II : Tensioactifs photochromiques, synthèses
et application à la catalyse micellaire
La majorité des tensioactifs d’intérêt est obtenue à partir d’un même composé 1
(Schéma II- 1), constitué d’un azobenzène substitué en position para d’une
chaîne butyle, d’un côté, et d’une fonction alcool, de l’autre. Cet alcool présente
l’intérêt d’une réactivité variée et permettant ainsi une large gamme de modulation
de la partie polaire des tensioactifs. En effet, il est possible de lier la tête polaire à
l’azobenzène par une liaison ester ou éther. Nous préfèrerons la liaison éther car
elle est plus stable chimiquement.
Le premier type de tensioactif possède une partie polaire non ionique de type
polyéthylène glycol (PEG). Une des problématiques du laboratoire étant la
synthèse de dérivés du glycérol, il paraissait judicieux d’utiliser un composé
pouvant être, à terme, substitué par des polymères de glycérol. De plus, certains
azobenzènes possédant des têtes polaires de type PEG sont décrits dans la
littérature.393 Afin de pouvoir comparer le comportement amphiphile de ce
tensioactif avec des molécules commerciales, l’azobenzène devait être
fonctionnalisé avec une tête polaire de taille moyenne. Ainsi, ajouter un PEG 3
semble être un bon compromis (Figure II- 2).
La voie de synthèse décrite par Shang et al. en 2003393 permet d’obtenir cette
molécule en deux étapes à partir du précurseur 1 avec un rendement global de
3%. La première étape, réaction de 1 avec le 1,2-dibromoéthane dans le THF en
présence de potasse, permet d’obtenir un composé bromé qui peut ensuite réagir
avec du diéthylèneglycol en présence d’une base forte. Dans notre cas, la réaction
120
entre l’azobenzène 1 et le 1,2-dibromoéthane conduit majoritairement à la
formation d’un dimère d’azobenzène 3 (Schéma II- 2).
Schéma II- 2 : a) Voie de synthèse décrite dans la littérature ; b) Dimère obtenu lors de
la 1ère étape
121
II. Synthèse d’un tensioactif cationique
122
Cette voie de synthèse, réalisée totalement dans l’eau, présente l’avantage de
s’affranchir de l’étape de purification du composé 6. Par contre, la précipitation de
l’azobenzène de départ 1 entraine une chute de rendement par piégeage du
composé cible 5a. D’autre tentative de purification ont été réalisées comme par
exemple une chromatographie sur phase normale. Cette dernière n’a pas donné
de résultats significatifs.
Dans un premier temps, une substitution nucléophile est réalisée entre le composé
1 et le chloroéthanol, au reflux du butanol.400 L’hydroxyle terminal du composé 7,
obtenu à 43% après purification, est ensuite activé de façon traditionnelle dans le
dichlorométhane en présence de chlorure de tosyle et de triéthylamine. Cette
réaction conduit au dérivé tosylé 8, de manière quantitative et sans purification.
Ce dernier est ensuite transformé en présence de diméthylamine dans un mélange
eau/acétone, en s’appuyant sur la méthode décrite par Sun et al. en 2010 pour la
synthèse de dodecyldiméthylamine.401
123
présence de de 2-bromo-N,N-diméthylpropanamine. Cette méthode a été décrite
récemment, par Carmen Stoffelen et Jurriaan Huskens, lors de leur étude sur
l’assemblage supramoléculaire de nanoparticules (Schéma II- 6),402 mais cette
méthode agrandit le lien carboné entre l’azobenzène et la tête polaire.
125
IV. Vers la synthèse d’un tensioactif zwitterionique
La dernière famille de tensioactif étudiée dans ce projet est la famille des composés
zwitterioniques (ou amphotères). Ils ont la particularité de présenter à la fois une
charge positive, en général un ammonium, et une charge négative, carbonée ou
soufrée. La structure choisie pour la partie polaire de ce nouveau tensioactif fut
basée sur la glycine, le plus petit et le plus simple des acides aminés (Figure II-
5).
126
La dernière étape, quaternisation de l’amine tertiaire, est toujours en cours
d’étude. En effet, à ce jour, les RMN du brut réactionnel ne montrent pas
d’avancement significatif de la réaction.
V. Conclusion
127
Chapitre II-2 : Études physico-chimiques
L’ajout d’un composé soluble dans l’eau à une solution aqueuse entraine
généralement une modification de la tension de surface en fonction de sa
concentration. Lorsque ce dernier est un tensioactif, cette valeur diminue avec
l’augmentation de la concentration et ce jusqu’à la CMC.
La mesure des très faibles tensions de surface (de l’ordre du µN/m) est réalisée
par la technique de la goutte tournante. Le principe étant d’introduire une goutte
du liquide à analyser dans un tube fin, contenant un autre liquide d’une densité
plus élevée. La rotation du tube, à grande vitesse, entraine un déplacement de la
goutte vers le centre et la force centrifuge résultante provoque son élongation. A
la limite d’élongation, la tension superficielle de la solution est déterminée en
fonction de la vitesse de rotation, de la forme de la goutte, du rayon du cylindre
et de la densité des liquides (Figure II- 7).404
129
Figure II- 7 : Schéma d’un tensiomètre à goutte tournante405
La technique de la goutte pendante est basée sur la mesure de la forme prise par
une goutte suspendue à un capillaire. La tension superficielle est alors déterminée
par observation optique, en fonction de la forme de la courbure et de la taille de
la goutte (longueur et largeur) (Figure II- 8).404
130
Figure II- 9 : Photos d’un anneau de Du Noüy (gauche)* et d’une lame de Wilhelmy
(droite)
La technique de la lame de Wilhelmy, mise au point en 1863, est basée sur une
lame métallique (platine ou platine-irridium) très fine, posée verticalement sur le
liquide étudié. La lame, de surface connue, est reliée à une microbalance,
permettant ainsi la mesure de la force nécessaire pour la retirer du ménisque formé
(Figure II- 10).403
*
Image obtenue à partir du site internet du fabriquant American Laboratory,
www.americanlaboratory.com
131
Figure II- 10 : Schéma d’un tensiomètre à lame de Wilhelmy (gauche) et du phénomène
à l’interface (droite)
𝐹 𝑚∙𝑔
𝛾= =
𝑝 ∙ 𝑐𝑜𝑠𝜃 2(𝐿 + 𝑡) ∙ 𝑐𝑜𝑠𝜃
Avec :
Comme nous l’avons évoqué dans la partie précédente, il existe une relation
directe entre la tension superficielle d’une solution contenant un tensioactif et la
concentration de ce dernier dans le milieu. Cette relation est donnée par les
équations de Gibbs :11
132
1 𝑑𝛾 1 𝑑𝛾
Γ (𝑙) = − , pour un tensioactif non ionique et Γ (𝑙) = − , pour un
𝑅𝑇 𝑑𝑙𝑛𝐶 2𝑅𝑇 𝑑𝑙𝑛𝐶
tensioactif ionique.
Avec,
Les tensions superficielles de chaque azobenzène ont été mesurées à l’aide d’un
tensiomètre Krüss K100, à une température de 25°C. Une mesure de la tension
superficielle du milieu ne contenant pas d’azobenzène a été réalisée avant chaque
étude ( = 72 mN/m).
133
3. Etude de l’AzoPEG
Les tensions superficielles ont été mesurées pour des solutions d’AzoPEG (2) à
différentes concentrations allant de 3.10-8 M à 3.10-4 M, préparées dans de l’eau
ultra-pure (résistivité de 18 M) (Figure II- 12). Après 24 h de repos, les
solutions les plus concentrées (supérieures à 3.10-5 M) présentaient une forte
précipitation du produit. Elles n’ont donc pas été incluses dans cette étude.
(mN/m)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0,0000 0,0001 0,0010 0,0100
Concentration (mM)
Trans Azobenzène Cis Azobenzène
Dans un premier temps, les solutions contenant l’AzoPEG sous sa forme trans ont
été analysées. Pour des concentrations trop faibles (inférieures à 1.10-3 mM),
aucune modification substantielle de la tension de surface n’est observée par
rapport à celle de l’eau pure. A partir de 1.10-3 mM, cette tension superficielle
diminue pour atteindre une valeur minimale de 31,7 mN/m. Pour des
concentrations supérieures à 5,3.10-3 mM, cette valeur reste stable. La CMCtrans de
ce composé est donc de 5,3.10-6 M.
134
Après une irradiation de chaque solution à 365 nm, pendant 30 min sous une
lampe de 6W, les tensions superficielles ont été mesurées pour la forme cis. La
même observation peut être faite concernant la concentration minimale nécessaire
à la diminution de cette tension de surface (1.10-3 mM). Par contre, cette
diminution est beaucoup moins importante et atteint une limite de 57 mN/m pour
une concentration de 9,5.10-6 M, valeur de la CMCcis.
Figure II- 13 : Représentation en 3D (Chem3D) des formes trans (gauche) et cis (droite)
Bien que les tensions de surface minimales obtenues pour chacune des deux
formes soient différentes de celles présentées par Shang et al.,393 les valeurs de
CMC obtenues restent cohérentes. En effet, les CMC théoriques sont de 4,1 µM et
8,0 µM pour les formes trans et cis respectivement, dans notre cas, CMCtrans =
5,3 µM et CMCcis = 9,5 µM.
135
4. Etude du BABTMA
Les solutions de BABTMA ont été préparées dans l’eau ultra-pure pour des
concentrations comprises entre 2.10-5 M et 1.10-2 M (Figure II- 14). Il est à noter
que les solutions les plus concentrées (à partir de 3,4 mM) présentent un léger
trouble après 24 h de repos.
(mN/m)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,10 1,00 10,00
Concentration (mM)
Trans Azobenzène Cis Azobenzène
Figure II- 14 : Détermination graphique de la CMC des formes cis et trans du BABTMA
Dans un premier temps, l’analyse s’est portée sur la forme trans du BABTMA. Les
résultats obtenus montrent une diminution de la tension superficielle avec
l’augmentation de la concentration en BABTMA, jusqu’à une valeur minimale de
33,9 mN/m pour une concentration de 1,5 mM. Après irradiation à 365 nm,
pendant 30 min, sous une lampe de 6W, de nouvelles mesures ont été effectuées
pour la forme cis du BABTMA. Etonnamment, la tension superficielle minimale
obtenue est légèrement inférieure à celle du composé trans (31,5 mN/m), pour
une CMC de 1,6 mM.
136
5. Etude du BABC
Des solutions de BABC ont été préparées dans une solution tampon de carbonate
à pH = 8. En effet, lorsque ce composé est laissé au repos dans de l’eau ultra-
pure, la valeur de son pKa implique un passage du sel à l’acide du fait de l’acidité
de l’eau (pH ~ 5). Les concentrations étudiées sont comprises entre 5,6.10-6 M et
7.10-3 M (Figure II- 15).
(mN/m)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0,00 0,01 0,10 1,00 10,00
Trans Azobenzène Cis Azobenzène Concentration (mM)
Pour les formes trans du BABC, trois zones de concentrations peuvent être
observées : pour des concentrations inférieures à 4,7.10-2 mM, la tension de
surface est invariante et vaut 69 mN/m (comme pour le blanc, composé
uniquement du tampon). Pour des concentrations comprises entre 4,7.10-2 mM et
3,5 mM (valeur de la CMC), la tension superficielle diminue jusqu’à 38,7 mN/m.
Au-delà de cette concentration, la tension de surface augmente du fait de la
présence de précipité.
137
L’étude menée sur les isomères cis, obtenus après 30 min d’irradiation à 365 nm,
sous une lampe de 6W, présente le même profil que pour les formes trans. La
tension superficielle ne commence à diminuer qu’à partir d’une concentration de
4,7.10-2 mM, pour atteindre sa valeur minimale de 41,0 mN/m à la concentration
de 3,7 mM.
1. Méthode
138
Figure II- 16 : Montage réalisé pour l’analyse des isomérisations par lampe de 6W
Figure II- 17 : Schéma d’une lampe à vapeur de mercure de 500W (haut) et montage
réalisé pour l’étude des isomérisations par lampe de 500W (bas)
139
Les tensioactifs étudiés sont mis en solution dans l’eau ultra-pure (résistivité de
18 M) à une concentration de 1.10-4 M pour l’AzoPEG et le BABTMA et 1,4.10-4 M
pour le BABC. Différentes études ont été réalisées :
2. Etude de l’AzoPeg
L’équilibre cis/trans de 2 a été précédemment étudié par Shang et al., en 2005, 393
en utilisant une lampe à mercure de 200W. Notre étude de l’isomérisation de
l’AzoPeg a été réalisée en irradiant, à 365 nm, la solution contenant 2, dans le
noir, à température ambiante, par une lampe à mercure de 500W. L’isomérisation
inverse est obtenue en irradiant cette même solution à une longueur d’onde de
254 nm (Figure II- 18). Le suivi se fait en enregistrant un spectre UV-Visible
toutes les 30 s.
140
Absorbance
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
-0,1200 300 400 500 600 700 800
-0,2 Longueur d'onde (nm)
Absorbance
1 Avant irradiation
0,9 Après irradiation
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
220 260 300 340 380 420 460 500 540 580
Longueur d'onde (nm)
141
Une irradiation à 254 nm permet de réaliser l’isomérisation inverse cis-trans en
6 min (Figure II- 21). Il est alors possible d’observer l’augmentation de la bande
d’absorption, située à 320 nm, jusqu’à une valeur proche de l’absorbance
maximale d’une solution contenant majoritairement la forme trans. Dans le même
temps, les bandes d’absorption situées à 260 nm et 420 nm diminuent, laissant
apparaitre les trois points isobestiques (240 nm, 280 nm et 390 nm).
Absorbance
1 Avant irradiation
0,9 Après irradiation
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
220 260 300 340 380 420 460 500 540 580
Longueur d'onde (nm)
142
Absorbance
1,2
0,9
0,6
0,3
Nous pouvons remarquer qu’à chaque retour en trans, l’absorbance est identique
à la précédente. Il est donc possible d’irradier ce tensioactif de manière successive,
sans perdre en intensité d’absorption, et donc sans dégradation de la molécule.
Tous ces résultats sont en concordance avec ceux de la littérature, c’est-à-dire que
l’AzoPEG peut être photo-isomérisé sans dégradation, et cela quelle que soit la
puissance de la lampe utilisée (200W393 ou 500W). Une augmentation de la
puissance d’irradiation entraine uniquement une augmentation de la vitesse
d’isomérisation.
3. Isomérisation du BABTMA
143
Figure II- 23 : Isomérisation du BABTMA
Absorbance
Avant irradiation
3,9 Après irradiation
3,4
2,9
2,4
1,9
1,4
0,9
0,4
-0,1
240 280 320 360 400 440 480 520 560 600
Longueur d'onde (nm)
144
Absorbance
3,9 Avant irradiation
Après irradiation
3,4
2,9
2,4
1,9
1,4
0,9
0,4
-0,1
240 280 320 360 400 440 480 520 560 600
Longueur d'onde (nm)
Par contre, lorsque la solution est laissée à la lumière du jour, nous pouvons
observer l’augmentation de l’absorbance à 350 nm en fonction du temps (Figure
II- 26). Il est ainsi possible de revenir à une valeur de l’absorbance maximale
comparable à celle d’une solution n’ayant jamais été irradiée. Nous pouvons donc
en conclure que l’isomérisation cis-trans est totale en 30 min. De même,
l’aborbance à 440 nm diminue. De même que précédemment, les trois points
isobestiques sont observables.
Absorbance
3,9 Avant irradiation
3,5 Après irradiation
3,1
2,7
2,3
1,9
1,5
1,1
0,7
0,3
-0,1
240 280 320 360 400 440 480 520 560 600
Longueur d'onde (nm)
145
Enfin, une étude de répétabilité des isomérisations a été réalisée, par irradiations
successives à 365 nm et à la lumière du jour (Figure II- 27). Après cinq cycles
d’isomérisations successives, aucune perte d’absorbance n’a été constatée lors du
retour en trans. Ce composé est donc stable aux irradiations et aux photo-
isomérisations
Absorbance
3
2,5
1,5
0,5
4. Isomérisation du BABC
146
Le suivi se fait en enregistrant un spectre UV-Visible toute les 15 s (Figure II-
29), le maximum d’isomérisation est obtenu en 18 min. On observe bien une
augmentation de la bande située à 420 nm, ainsi qu’une diminution de l’intensité
de la bande à 330 nm. Par contre, au niveau de la bande située à 230 nm,
l’hypochromie est légère, mais un fort effet bathochrome est observable. De plus,
seuls quatre points isobestiques sont présents à 220 nm, 240 nm, 290 nm et 410
nm.
Absorbance
1,8 Avant irradiation
1,6 Après irradiation
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
210 250 290 330 370 410 450 490 530 570
Longueur d'onde (nm)
Lors de l’isomérisation retour, cis-trans, induite par une irradiation à 254 nm,
l’isomérisation est terminée plus rapidement (6 min), cependant, une perte
importante de l’absorbance maximale, au niveau de la bande à 330 nm, est à
déplorer (Figure II- 30). De plus, l’effet bathochrome au niveau de la bande à
230 nm a disparu, et l’absorbance diminue lors de l’isomérisation. Il est également
à noter que, au vu de la perte d’absorbance importante, la diminution de la bande
à 420 nm n’est plus observable.
147
Absorbance
1,8 Avant irradiation
1,6 Après irradiation
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
210 250 290 330 370 410 450 490 530 570
Longueur d'onde (nm)
Absorbance
1,8
1,6
1,4
1,2
0,8
0,6
En milieu tampon
2,3
1,9
1,5
1,1
0,7
0,3
-0,1
220 260 300 340 380 420 460 500 540 580
Longueur d'onde (nm)
L’irradiation du BABC (Figure II- 32), à 365 nm, par une lampe de 6W, entraîne
une isomérisation trans-cis maximale en 30 min. Trois bandes d’absorptions sont
visibles à 254 nm, 330 nm et 430 nm, alors que précédemment, seule celle à
330 nm présentait une évolution remarquable au cours de l’isomérisation. Ici, les
bandes à 254 nm et 430 nm présentent un effet hyperchrome au cours du temps,
tandis que l’absorbance à 330 nm diminue. De ce fait, trois points isobestiques
sont présents : 240 nm, 300 nm et 410 nm.
149
Absorbance
2,9 Avant irradiation
Après irradiation
2,4
1,9
1,4
0,9
0,4
-0,1
220 260 300 340 380 420 460 500 540 580
Longueur d'onde (nm)
Absorbance
Avant irradiation
2,9 Après irradiation
2,4
1,9
1,4
0,9
0,4
-0,1
220 260 300 340 380 420 460 500 540 580
Longueur d'onde (nm)
150
Lors de cette relaxation, l’absorbance maximale atteinte à 330 nm, similaire à celle
obtenue pour une solution de BABC n’ayant jamais subi d’isomérisation trans-cis.
Dans le même temps, les bandes d’absorption à 254 nm et 430 nm subissent une
hypochromie.
Afin de vérifier qu’en milieu tamponné, le BABC reste en solution et qu’il ne subit
pas de dégradation, cinq cycles successifs d’isomérisation à 365 nm puis retour à
la lumière du jour, ont été effectués (Figure II- 35). Les résultats obtenus
montrent qu’aucune dégradation n’a lieu durant les isomérisations.
Absorbance
2,5
1,5
0,5
Ainsi, nous avons montré que le BABC, bien que nécessitant un milieu basique, est
stable aux isomérisations. En effet, par rapport aux résultats obtenus dans l’eau
pure, aucun précipité n’apparait en milieu tamponné, et donc, aucune perte
d’absorbance lors des cycles d’isomérisations successifs.
151
III. Points de Krafft et points de trouble
1. Généralité
152
micelles (Figure II- 37). La température pour laquelle ce phénomène commence
est appelé point de trouble, il correspond donc à une augmentation de turbidité de
la solution. Des techniques optiques, utilisant une lumière incidente, permettent
de détecter la formation du premier cristal en fonction de la température, par
déviation du rayon lumineux.
2. Résultats
Les études de la conductimétrie des deux tensioactifs ioniques ont été effectuées
pour des solutions dont la concentration était égale ou légèrement supérieure de
la CMC déterminée précédemment. Pour ce faire, nous avons utilisé un
conductimètre numérique portable (Hach, HQ 14D) associé à une électrode de
conductivité standard (ref. CDC401), un gradient de température a été appliqué à
la solution. Afin de mesurer la conductivité pour des températures inférieures à
25°C, la solution a été placée dans un bain d’eau glacée (Figure II- 38).
153
Figure II- 38 : Montage réalisé pour la détermination des points de Krafft
a. Etude du BABC
154
Conductivité
(µS/cm)
1700
1600
Dérivée
Conductivité
1500
1400
17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37
Température (°C)
b. Etude du BABTMA
La même étude a été réalisée pour une solution dans l’eau pure de BABTMA à une
concentration de 1,8.10-3 M, valeur de la CMC. Les résultats présentés sur la Figure
II- 40 ne nous permettent pas de déterminer le point de Krafft. En effet, aucun
saut de conductivité n’est observé pour un intervalle de températures allant de
12,2°C à 41°C. Deux possibilités peuvent expliquer ce résultat : le point de Krafft
se situe avant ou après cet intervalle de température, ou bien la méthode utilisée
ne permet pas sa détermination. Il est à noter que lors de la préparation de toutes
les solutions de BABTMA dans l’eau, un chauffage aux alentours de 70°C était
nécessaire pour solubiliser le produit. Ainsi, il semblerait que le point de Krafft du
BABTMA soit supérieur à 41°C. Notre montage ne permet pas, en l’état, de
déterminer précisément sa valeur.
155
Conductivité
(µS/m)
110
100
90
80 Montée en
température
70
10 15 20 25 30 35 40 45
Température (°C)
156
IV. Conclusion
Différentes analyses physico-chimiques ont été réalisées sur les trois familles de
composés synthétisés. Chacun d’eux présentent des propriétés tensioactives,
comme l’ont montrées les mesures de tensions superficielles par la méthode de la
lame de Wilhelmy. En effet, ils permettent tous d’observer une diminution de la
tension superficielle de l’eau pure (ou d’un milieu tamponné) par augmentation de
leur concentration en solution.
Enfin, concernant les points de Krafft des BABC et BABTMA et du point de trouble
de l’AzoPEG, nous n’avons été en mesure que de déterminer celui du BABC
(19,6°C).
157
Chapitre II-3 : Application à la catalyse micellaire
Notre étude est basée sur la méthodologie et les résultats présentés par Felpin et
al. en 2005 (Schéma II- 11).82 En effet, les auteurs réalisent cette réaction dans
l’eau pure, en chauffage conventionnel. Ils utilisent du palladium supporté sur
charbon, car ce catalyseur est compatible avec les solvants aqueux et permet
d’augmenter la recyclabilité du palladium. Il nous paraissait intéressant de vérifier
si les temps de réaction assez longs (18 h) pouvaient être réduits par l’ajout, dans
le milieu, d’un tensioactif. Dans un premier temps, une étude cinétique de cette
159
réaction, en chauffage conventionnel a été réalisée afin de déterminer l’influence
du tensioactif. Puis, l’influence du mode d’activation a été étudiée (micro-onde vs
chauffage conventionnel). Enfin, nous nous sommes intéressés à la recyclabilité
du milieu.
Les tensioactifs utilisés sont les plus connus de chaque classe : Anionique (SDS),
cationique (CTAB) et non ionique (Tween™ 20). Ces molécules ont été comparées
à un tensioactif de type azobenzène, l’AzoPEG.
1. Chauffage conventionnel
Durant cette synthèse, l’azobenzène 2 (Figure II- 41) a été testé à différentes
concentrations (1, 3 et 10 x CMC) et comparé au blanc (eau pure), afin de
déterminer la quantité optimale de tensioactif à introduire dans le milieu
réactionnel (Figure II- 42). Dans l’eau pure, un temps de réaction de 18 h à 70°C
est nécessaire pour obtenir une conversion totale et un rendement isolé de 86%
en sulfone. L’utilisation d’azobenzène à 6 µM (CMCtrans < 6 µM < CMCcis) n’a pas
permis d’améliorer ce résultat, alors qu’à une concentration de 3 x CMC (12,3 µM)
la réaction est plus rapide : un rendement de 83% est obtenu en seulement 3 h,
pour un rendement maximal (en 18 h) de 96%. L’ajout du tensioactif en plus
grande quantité (10 x CMC) semble ralentir la cinétique de la réaction (58% en
3 h). Lorsque trop de molécules tensioactives sont présentes dans le milieu
réactionnel, elles semblent masquer les réactifs, ce qui ralentit leur mise en
contact.
160
Figure II- 41 : Structure de l’azobenzène 2 étudié (AzoPEG)
Rendement
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2 3 6 18
Blanc AzoPEG 3 CMC AzoPEG 10 CMC Temps de réaction (h)
2. Micro-ondes
Rendement
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
5 10 15 30
Eau AzoPEG (3 CMC) Temps de réaction (min)
162
Conventionnel Micro-onde
(3 h, 70°C) (15 min, 70°C)
Blanc 42% 20%
AzoPeg 83% 64%
Tableau II- 2 : Comparaison chauffage conventionnel et micro-onde
Cette étude a été effectuée pour les deux modes d’activation : conventionnelle
(Figure II- 44) et micro-onde (Figure II- 45). Pour pouvoir recycler le milieu
réactionnel, trois extractions successives à l’acétate d’éthyle ont été réalisées
après chaque réaction, puis un équivalent de chaque réactif est ajouté ainsi que
4 mol% de PPh3, aucun tensioactif ni catalyseur n’est ajouté. Les tensioactifs sont
introduits à une concentration de trois fois leur CMC (Tableau II- 3).
CMC Concentration
Tensioactif
(mol/L) utilisée (mol/L)
SDS 8,2.10-9 2,46.10-8
Tween™ 20 4.10-5 1,2.10-4
CTAB 1.10-3 3.10-3
AzoPeg 4,1.10-6 1,23.10-5
Tableau II- 3 : CMC et quantité utilisée des différents tensioactifs
163
Eau
Rendement
SDS
CTAB
100 Tween™ 20
AzoPEG
80
AzoPEG*
60
40
20
0
1 2 3 4 5 6 7
Nombre de cycles
L’étude de l’azobenzène a été divisé en deux parties, avec et sans irradiation avant
l’extraction des produits en fin de réaction. Dans le premier cas, quatre cycles
peuvent être réalisés avec une légère décroissance des rendements (83%, 99%,
92% et 72%) avant un effondrement total à 6% au cinquième cycle. Dans le
deuxième cas, avec irradiation en fin de réaction, il est possible d’effectuer un cycle
supplémentaire, mais surtout, les quatre premiers cycles présentent des
164
rendements quasi-quantitatifs (96%, 99%, 98% et 97%) avant de diminuer à 35%
et 5% pour les cinquième et sixième cycles.
Il est donc clair que les rendements de la réaction sont supérieurs ou égaux à
96%, 99%, 98% et 97%. Sans irradiation, l’extraction n’est pas totale et une perte
de masse en produit cible est constatée, conduisant aux rendements de 83%,
99%, 92% et 72%. L’irradiation permet, dans ce cas, l’extraction totale de la
molécule cible.
Eau
Rendement
SDS
Tween™ 20
100 CTAB
90
AzoPEG
80
AzoPEG*
70
60
50
40
30
20
10
0
1 2 3 4 5 6 Numbre de cycles
Lors d’une étude méthodologique, il est important de vérifier que les conditions
mises au point sont utilisables sur des substrats différents. Nous avons testé nos
conditions (70°C, 3 h, AzoPEG (2) à 3 x CMC) sur trois nucléophiles et trois allyles
différents (Tableau II- 4). Les produits désirés ont tous étés obtenus avec des
rendements moyens voire excellents (entre 36% et 96%).
Lorsque le nucléophile est linéaire, les rendements sont meilleurs comparés à des
nucléophiles de type allyles ramifiés et cycliques ou possédant un groupement
souffré. En effet, les produits correspondants sont obtenus avec des rendements
moyens de 52% (Tableau II- 4 – entrées 2 et 3). Par contre, avec un
nucléophile aminé, plus ou moins encombré, l’allyle ramifié sera plus réactif
(Tableau II- 4 – entrées 5 et 8), et l’allyle cyclique sera peu ou moyennement
réactif (Tableau II- 4 – entrées 6 et 9).
166
Entrée R1 R2 Isomère Nucléophile Produit Rendement
1 H Ph E 16 96%
2 Ph Ph E p-TsNa 17 52%
3 (CH2)3 Z 18 52%
4 H Ph E 19 75%
5 Ph Ph E Morpholine 20 90%
6 (CH2)3 Z 21 60%
7 H Ph E 22 62%
8 Ph Ph E Bn2NH 23 77%
9 (CH2)3 Z 24 36%
Tableau II- 4 : ouverture pour la réaction de Tsuji-Trost
167
III. Conclusion
Les résultats obtenus lors de cette étude ont montré qu’il était possible d’améliorer
des réactions métallo-catalysées, et notamment pallado-catalysées comme la
substitution allylique de Tsuji-Trost, par l’ajout d’un tensioactif. Ces résultats ont
été publiés.409 La présence d’un groupement photorégulable sur ce tensioactif
permet d’améliorer l’extraction du produit désiré et la recyclabilité en stabilisant le
catalyseur dans le milieu.
168
Partie III : Synthèse de nouveaux
précurseurs de tensioactifs par voie
radicalaire éco-compatible
Partie III : Synthèse de nouveaux précurseurs de
tensioactifs par voie radicalaire éco-compatible
Les composés présentant un motif maléimide sont des molécules de grand intérêt
car ils peuvent être utilisés directement en chimie médicinale ou dans des produits
phytosanitaires pour leurs propriétés cytotoxiques,410,411 antifongiques411,412 ou
encore inhibitrices d’enzymes.413 Ces molécules sont également utilisées comme
intermédiaires de synthèse, pour la préparation de polymères414–418 ou de
molécules naturelles419–421 par exemple. De nombreuses voies de synthèses ont
été mises au point à partir de molécules très diverses comme des anhydrides
(diméthylmaléique,412 itaconique422 ou citraconique411,413), des phénylisocyanide423
ou de phénylmaléimides substitués424 ou non-substitués.357,425 Les inconvénients
majeurs de toutes ces méthodologies sont leurs faibles rendements et leur
réalisation en solvant organique uniquement. Nous avons vu précédemment que
la décarboxylation de Barton permet également l’obtention de ces composés, en
deux étapes seulement. Pourtant, très peu d’exemples utilisant cette méthode ont
été décrits ces 30 dernières années,343,358,389 et aucun dans l’eau.
169
Schéma III- 1 : Objectif de l’étude
170
Chapitre III-1 : Optimisation d’une synthèse éco-compatible
Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi l’acide hexanoïque comme acide
carboxylique, car il présente l’intérêt de posséder une chaine carbonée de taille
moyenne (C6), ce qui permettra une ouverture sur des acides carboxyliques
linéaires plus courts ou plus longs, mais aussi aromatiques ou ramifiés… De plus,
afin d’obtenir les dérivés maléimides souhaités, nous avons utilisé, comme piège
de radicaux, le N-phénylmaléimide, favorisant ainsi le produit de substitution
(Schéma III- 2).
Le but de ce travail est donc de réaliser cette décarboxylation dans l’eau, avec ou
sans tensioactif. Différents paramètres peuvent influer sur le rendement de la
réaction, il est donc nécessaire de les étudier séparément. Ces paramètres sont :
la nature du solvant, la dilution des réactifs, le temps de réaction et le mode
d’activation.
Les conditions réactionnelles de départ sont celles présentées par Denancé et al.
en 2006 :358 la réaction est réalisée en deux étapes dans le dichlorométhane.
L’acide hexanoïque réagit, tout d’abord, avec la 2-mercaptopyridine-N-oxyde,
catalysée par de la DCC, puis, par irradiation lumineuse, la décarboxylation est
réalisée en présence de N-phénylmaléimide (Schéma III- 3).
172
2. Influence du solvant sur la réaction radicalaire
Rendement
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Solvant pur SDS CTAB Tween™ 20
DCM Eau 1 cmc 5 cmc 10 cmc
Malgré une perte de 20% de rendement lors de la réaction dans l’eau pure par
rapport au dichlorométhane (61% contre 81%), le résultat obtenu est
encourageant car l’ajout d’un tensioactif peut être bénéfique.
Les différentes classes de tensioactifs ont donc été testées, à des concentrations
différentes basées sur leur CMC respective (SDS : 8,2 mM, CTAB : 0,92 mM,
Tween™ 20 : 80 µM, Figure III- 2).
173
Figure III- 2 : Tensioactifs étudiés
Figure III- 3 : Milieux réactionnels : A) dans l’eau pure ; B) en présence d’un tensioactif
174
pour le Tween™ 20. A ces fortes concentrations, le Tween™ 20 semble inhiber la
réaction par un effet masque, ce qui empêche les réactifs de se rencontrer.
1. Influence du solvant
175
Entrée Solvant Méthode Rendementa,b
1 CH2Cl2 A 81%
2 CH2Cl2 B 78%
a Conditions de réaction : Méthode A : protégé de la lumière, acide hexanoïque (1,03 mmol), DCC
(1,2 équiv.), 2-mercaptopyridine-N-oxyde (1,5 équiv.), CH2Cl2 (5 mL), TA, 2 h, puis N-
phénylmaléimide (1,5 équiv.), h, 2 h ; Méthode B : sans protection de la lumière, acide
hexanoïque (1,03 mmol), DCC (1,2 équiv.), 2-mercaptopyridine-N-oxyde (1,5 équiv.), N-
phénylmaléimide (1,5 équiv.), CH2Cl2 (5 mL), h, 2 h.
b
Rendements HPLC obtenus par une courbe de calibration avec un étalon externe.
L’ajout du piège à radicaux dès le début de la réaction nous permet d’obtenir, avec
le même rendement que précédemment, le produit de décarboxylation désiré
(78% contre 81%). Cette méthode B est donc plus efficace que celle en deux
étapes, car elle permet un gain de temps (la durée de réaction étant divisée par
deux) et d’énergie.
Rendements
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
176
Figure III- 5 : Tensioactifs étudiés
Les tensioactifs étudiés dans cette partie possèdent tous une tête polaire non-
ionique (Figure III- 5). En effet, l’utilisation du Tween™ 20 lors de l’étude
précédente nous a permis d’obtenir des rendements corrects, une ouverture vers
d’autres tensioactifs non-ioniques a donc été réalisée.
Bien que la majorité des tensioactifs (Tween™ 20, Tergitol™ NPX, Triton™ X-100
et Brij® 35) permette d’améliorer le rendement obtenu dans l’eau pure, celui-ci ne
dépasse pas les 17%.
L’utilisation d’un alcool comme solvant peut entrainer des réactions concurrentes
d’estérification de l’acide hexanoïque par l’éthanol et/ou de trans-estérification de
l’ester thiohydroxamique. Sachant qu’un acide carboxylique, protégé sous forme
d’un ester méthylique simple, n’est pas décarboxylé,358 seules ces deux réactions
peuvent expliquer la baisse de rendement observé. Une étude RMN nous a permis
d’écarter ces hypothèses (Figure III- 6) : A) l’acide hexanoïque et la DCC sont
mélangés dans du méthanol ; B) l’acide hexanoïque, la 2-mercaptopyridine-N-
oxyde et la DCC sont mélangés dans le méthanol. Les deux solutions sont laissées
sous agitation magnétique pendant 2 h à TA et protégées de la lumière, puis
analysées par RMN en présence de dichlorométhane comme étalon externe. Les
spectres obtenus nous montrent qu’en l’absence de 2-mercaptopyridine-N-oxyde,
177
l’ester méthylique se forme avec un rendement d’environ 14%, alors qu’en sa
présence, il ne se forme qu’à hauteur de 5%. Ceci montre que l’estérification par
le solvant de l’acide hexanoïque est très limitée dans nos conditions de réaction,
qu’aucune trans-estérification de l’ester thiohydroxamique n’est possible et enfin,
que la cinétique de formation de cet ester est plus rapide que celle de l’ester
méthylique.
Figure III- 6 : Spectres RMN, dans le CDCl3, des estérifications avec (B) et sans (A) 2-
meraptopyridine-N-oxyde
Il est donc clair que la baisse de rendement observée lors de la réaction dans
l’éthanol par rapport au dichlorométhane n’est pas due à des réactions
concurrentes. Les alcools semblent donc ralentir la cinétique des réactions
radicalaires.
178
2. Influence du temps de réaction
Rendement
100%
90%
80% 2h 4h
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
179
dégrade donc dès sa formation. La présence d’eau dans le milieu permet de limiter
la chute du rendement (72% contre 30% dans l’éthanol).
180
1. Activation thermique
Il existe de nombreux tensioactifs constitués d’une partie sucre pour tête polaire.
Nous en avons sélectionnés quelques-uns construits autour d’un sorbitol substitué
par un ou plusieurs esters gras : laurate (Tween™ 20), stéarate (Tween™ 85,
Span® 65, Span® 60), oléate (Span® 80) et palmitate (Span® 40) (Figure III- 5
et Figure III- 8).
181
Figure III- 8 : Tensioactif à base sucre étudiés
182
Rendement
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Tensioactifs aromatiques
Cette famille de tensioactifs est moins répandue, cependant leur étude nous
permet de comparer leur activité avec des composés de type azobenzène. Ils sont
tous formés d’une partie polaire de type PEG, de 5 à 12 unités, et d’une chaine
alkyle, composée de 8 ou 9 carbones, liées à un noyau aromatique en position
para (Figure III- 5 et Figure III- 10).
Ces tensioactifs présentent une activité comparable aux précédents : entre 35%
et 40% de rendement en produit de décarboxylation (Tableau III- 4). Le Triton™
X-100 est plus efficace en permettant l’obtention de 58% du composé désiré 25.
183
Entrée Solvant HLB Rendementa,b
1 DCM - 81%
3 Eau - 4%
5 Tergitol™ NPX 13 38%
6 AzoPEG 0%
7 Triton™ X-100 13,5 58%
8 Igepal® CO 520 10 36%
9 Igepal® CO 630 13 35%
10 Igepal® CO 720 14 40%
a Conditions de réaction : sans protection de la lumière, acide hexanoïque (1,03
mmol), DCC (1,2 équiv.), 2-mercaptopyridine-N-oxyde (1,5 équiv.), N-
phénylmaléimide (1,5 équiv.), Solvant (5 mL), 50°C, 2 h.
b Rendements HPLC obtenus par une courbe de calibration avec un étalon externe.
Tableau III- 4 : Résultats obtenus avec les tensioactifs aromatiques
Les mêmes conclusions, que pour les tensioactifs à base de sucre, peuvent être
faites pour cette famille de molécules aromatiques. En effet, aucune corrélation
entre le rendement de la réaction et le HLB des tensioactifs ne peut être faite :
une augmentation du rendement peut être engendrée par une augmentation
(Tableau III- 4, entrées 5 et 10) ou par une diminution (Tableau III- 4,
entrées 7 et 10) de cette valeur. Il semble, ici, que l’augmentation de la
ramification de la chaine alkyle permette une augmentation du rendement
(Tableau III- 4, entrées 7 et 9).
184
éther. Bien que faisant partie intégrante de cette famille, le Monomuls® est l’ester
de l’acide laurique et du glycérol, il possède donc deux fonctions alcools libres.
Parmi tous ces tensioactifs, deux nous ont permis d’obtenir des rendements
d’environ 60% : le Tergitol™ TMN3 (58%) et le Brij® 30 (63%). Pour une longueur
de chaîne donnée, par exemple un C17, les résultats obtenus sont très différents :
24% avec le Brij® 76 (HLB = 12), 28% avec le Brij® 78P (HLB = 15), 31% avec le
Brij® 98 (HLB = 15), 32% avec le Brij® 72 (HLB = 5), 36% avec le Brij® 92V
(HLB = 5), 39% avec le Brij® 97 (HLB = 12) et 45% avec le Brij® 700 (HLB = 18).
Ainsi, pour une même longueur de chaîne, le rendement n’est pas fonction de la
HLB, et donc de la taille de la tête polaire. En ce qui concerne l’influence de la taille
de la chaîne apolaire, pour une même tête polaire, par exemple un PEG 10, la
chaine grasse la plus courte permet d’obtenir le meilleur rendement (52% avec le
Brij® C10) et la présence d’une insaturation augmente également le rendement
185
(39% vs 24% pour les Brij® 97 et Brij® 76 respectivement). Cependant, dès que
la tête polaire est modifiée, ces observations ne sont plus vraies.
Rendement
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Nous avons donc montré que cette réaction de décarboxylation radicalaire pouvait
être réalisée sous activation thermique, en milieu aqueux. L’ajout d’un tensioactif
au milieu réactionnel permet d’augmenter significativement le rendement par
rapport à l’eau pure. Cependant, cette méthode ne nous permet pas, dans nos
meilleures conditions (en présence de Brij® 30), d’avoir un rendement comparable
à celui obtenu dans le dichlorométhane.
186
Rendement
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0,2 1
Quantité de tensioactif (wt%)
Dans le cadre de notre étude, les ultrasons ont deux intérêts : d’une part,
permettre une meilleure dispersion des réactifs dans le milieu, et donc une
meilleure mise en contact. D’autre part, les ultrasons étant connus pour favoriser
la formation des radicaux, il est important de s’intéresser au réel impact de ce
mode d’activation sur la décarboxylation radicalaire d’acides carboxyliques.
187
L’appareil utilisé nous permettant de moduler les temps de réaction avec la
possibilité d’ajouter des temps de pause, nous avons étudié l’impact de chacun de
ces paramètres, en milieu ouvert. Pour cela, nos conditions de départ ont été les
suivantes : 5 mL de milieu réactionnel, contenant ou non du Brij® 30, le meilleur
tensioactif testé, à 1% massique, les réactifs étant introduits dans les mêmes
proportions que précédemment.
Lors des premiers tests réalisés avec les ultrasons, une forte concentration du
milieu a été observée due à l’augmentation de la température et à l’évaporation
du solvant (Tableau III- 5). Malgré cela, les résultats obtenus sont
encourageants, car nous formons 12% du produit de décarboxylation 25 en
seulement 3 min (Tableau III- 5, entrée 1). L’augmentation du temps de
réaction à 10 min, ainsi que du temps de pulse (de 2 s à 10 s), entraine une faible
augmentation du rendement (16%, tableau III- 5, entrées 2 et 3),
principalement causée par la diminution du volume réactionnel due à l’évaporation
du solvant.
Pour pallier ce problème, un bain de glace a été ajouté afin de tempérer le milieu.
Le temps de réaction, nécessaire pour obtenir un rendement comparable à celui
obtenu sans bain de glace (18% vs 16%), a dû être doublé, et un mode d’activation
en continu est également nécessaire. Cependant, malgré cet ajout, l’homogénéité
du milieu n’étant toujours pas satisfaisante, une augmentation du volume
réactionnel a été envisagée. Afin de vérifier l’intérêt des ultrasons par rapport aux
188
autres modes d’activation, nous avons comparé l’influence de cette nouvelle
dilution sur les résultats obtenus précédemment (Tableau III- 6).
Entrée 1 2
Volume réactionnel 5 mL 30 mL
Activation thermiquea,b 34% 15%
Activation UVa,b 35% 30%
Activation micro-ondea,c 14% 15%
Activation ultrasonsa,c,d 18% 60%
a Conditions de réaction : acide hexanoïque (1,03 mmol), DCC (1,2 équiv.), 2-mercaptopyridine-
N-oxyde (1,5 équiv.), N-phénylmaléimide (1,5 équiv.), Brij® 30 (1% massique), eau, rendements
HPLC obtenus par une courbe de calibration avec un étalon externe.
b 2 h de réaction, c 20 min de réaction, d Ajout d’un bain de glace
189
Figure III- 14 : Milieu réactionnel après activation aux ultrasons : A) sans tensioactif, B)
avec tensioactif mais sans bain de glace, C) avec tensioactif et bain de glace
Rendement
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0,00% 0,50% 1,00% 1,50% 2,00% 2,50%
Quantité de Brij 30 (% massique)
190
L’impact réel de l’ajout du tensioactif au milieu réactionnel a également été vérifié,
en fonction du temps de réaction (Figure III- 16).
Rendement
100
90 Brij® 30
80 Eau pure
70
60
50
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps de réaction (min)
Quelle que soit la durée de la réaction, l’introduction du Brij® 30 dans l’eau permet
d’obtenir de meilleurs résultats que l’eau pure. De plus, le temps de réaction
optimal est maintenant fixé à 20 min, toujours dans un bain de glace.
Enfin, l’étude de l’influence de la nature du solvant sur cette réaction a été menée,
afin de sélectionner le meilleur promoteur : agents de transfert de phase,
tensioactifs ioniques ou non ioniques (Figure III- 17).
191
Rendement
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Le Brij® 30 reste donc le meilleur tensioactif, dans nos conditions de réaction (sous
ultrasons, 20 min, dans 30 mL d’eau, en présence d’un bain de glace), afin
d’obtenir le produit de décarboxylation de l’acide 25a.
192
IV. Ouverture à d’autres substrats
193
Les acides gras naturels saturés (acide hexanoïque (25a), acide caprylique (27a),
acide caprique (28a), acide laurique (29a), acide palmitique (31a) et acide
stéarique (32a)) sont transformés en leurs adduits respectifs avec des rendements
compris entre 54% et 66% (Tableau III- 7, entrées 1, 3-5, 7 et 8). Les acides
gras insaturés (acide oléique (33a) et acide linoléique (34a)) conduisent
également à leurs produits respectifs avec des rendements de 60% et 61%
(Tableau III- 7, entrées 9 et 10). Enfin, les composés, provenant d’acides gras
constitués d’un nombre impair d’atomes de carbones (acide heptanoïque (26a) et
acide pentadécanoïque (30a)), sont obtenus avec des rendements similaires de
62% et 61% respectivement (Tableau III- 7, entrées 2 et 6).
Nous avons donc montré que la longueur de l’acide carboxylique et son degré
d’insaturation n’influence pas le rendement de la décarboxylation radicalaire de
Barton mise en œuvre selon nos conditions.
Une étude RMN nous a permis de confirmer que les composés 25 à 34 ont été
formés avec une très bonne sélectivité pour l’adduit anti. Les expériences NOESY
effectuées sur le composé 25 montrent une corrélation entre le Ho (8,29 ppm) et
le H3 (3,23 ppm), indiquant la configuration en anti du composé. De plus, il est
possible d’observer, lors des analyses RMN, l’élimination spontanée d’une
thiopyridine menant à la reformation de la double liaison du maléimide (Figure
III- 18).
194
Figure III- 18 : Analyses RMN d’un produit de décarboxylation
195
Chapitre III-2 : Synthèse de nouveaux tensioactifs
I. Synthèse
197
énantiomères comme nous le prouvent les analyses RMN effectuées (Schéma III-
7, Figure III- 19).
Figure III- 19 : Spectres RMN du proton des deux diastéréoisomères (±)36a et (±)36b
198
et en HMBC au carbone quaternaire en à 56,9 ppm et 58,9 ppm. De plus, le
proton Ho en position ortho est également dédoublé pour ces deux
diastéréoisomères à 8,19 ppm et 8,30 ppm (Figure III- 20).
199
Une analyse NOESY, effectuée sur ce mélange, montre une corrélation entre le Ho
à 8,30 ppm et le H3 à 3,65 ppm, indiquant une configuration en anti pour le
composé (±)36b (Figure III- 21).
Les rapports d’intégration observés pour chaque proton étudié (Ho et H3) sont
principalement dus à la syn-élimination spontanée qui a lieu lors des analyses et
des purifications des molécules (±)36a et (±)36b. Ils correspondent à la
transformation des massifs de types A2B2X en système A2B2. Cette élimination
spontanée, très décrite dans la littérature,381,426,427 n’a lieu que si le proton H3 et
le groupement thiopyridyle se trouvent en syn l’un par rapport à l’autre. Ceci
favorise un état de transition à 6 chaînons menant au maléimide par basculement
concerté des liaisons. Cet état de transition n’est pas possible lors d’une
configuration anti de ces deux entités (Schéma III- 8). Ainsi, l’obtention du
maléimide à partir de ce composé nécessite la transformation du groupement
thiopyridyle en bon groupement partant via son oxydation en sulfoxyde et/ou en
sulfone.
200
Schéma III- 8 : Mécanisme d’élimination : a) cas de la syn-élimination ; b) cas de
l’élimination en anti
201
Un traitement, au reflux dans un milieu fortement basique (contenant 20
équivalents de NaOH dans un mélange eau/méthanol 2:1) suivi d’un lavage acide,
permet de convertir quantitativement 37 et d’isoler l’anhydride maléique 38 avec
30% de rendement (Schéma III- 9).
Différentes analyses ont été effectuées sur l’anhydride 38 afin de vérifier son
caractère tensioactif, d’une part, et tenter de définir la nature des objets formés,
d’autre part.
Le composé 38, sous sa forme d’anhydride, n’est pas soluble dans l’eau : il est
possible d’observer deux phases distinctes de gouttelettes d’huile dispersées dans
l’eau et coalesçant rapidement. Sous sa forme dichargée, en milieu basique
aqueux, ce composé semble s’organiser en objets stables, restant en suspension
dans le milieu et ne coalesçant pas.
Dans un premier temps, une observation au microscope optique des deux formes
a été réalisée au sein du groupe IMiD de l’UTC (Figure III- 23). Les images ont
été obtenues pour des solutions contenant le composé 38 à 0.002% massique en
présence d’Organol Blue comme révélateur coloré.
202
Figure III- 23 : Images obtenues par microscopie optique : A) composé 38 sous forme
anhydride (pH = 2), B) composé 38 sous forme dicarboxylate (pH = 10)
L’Organol Blue étant un composé soluble dans les phases huileuses, ces images
nous confirment la formation de gouttelettes d’huile en suspension dans l’eau pour
la forme fermée de 38, et la formation d’objets circulaires de plus grosse taille,
semblant être composés d’une couche lipophile, lorsque 38 est sous forme
ouverte.
Figure III- 24 : Microscopie confocale : avant (gauche, 34µm), et après passage aux
ultrasons (droite, 62µm)
203
Ces images montrent que l’intérieur des objets formés par l’organisation de la
forme dichargée de 38 ne contient pas d’eau. De plus, les images 3D obtenues ne
montrent pas la formation d’une boule, mais plutôt d’un anneau (Figure III- 25).
L’organisation exacte de cette molécule en solution reste à déterminer.
204
Figure III- 26 : Détermination de la CMC par mesure de la tension de surface
205
Conclusion
207
Conclusion générale
Conclusion générale
Ces molécules, composées d’une chaîne butyle, comme partie hydrophobe, liée au
groupement azobenzénique, ne diffèrent que par la nature de leur tête polaire
(Figure 1).
209
35%. Différentes analyses physico-chimiques ont pu être entreprises sur ces trois
composés.
Ces trois azobenzènes possèdent bien des propriétés tensioactives, comme l’ont
prouvées les mesures de tensions de surface via la méthode de la lame de
Wilhelmy. En effet, chacun d’eux entrainent une diminution de la tension
superficielle du milieu dans lequel ils sont solubilisés. Les BABTMA et BABC
présentent chacun des CMCtrans et CMCcic très proches les unes des autres. Par
contre, la forme trans de l’AzoPEG présente une CMC plus faible que la forme cis.
Il en est de même pour leur tension superficielle minimale respective.
Dans cette première partie de thèse, nous avons donc pu confirmer le bénéfice
apporté par l’utilisation d’un tensioactif photorégulable en chimie organique, tant
au niveau de la dispersion des réactifs, permettant une meilleure mise en contact
et entrainant une augmentation de la vitesse de réaction, mais également au
niveau du recyclage du milieu réactionnel.
210
D’autre part, lors de l’étude de la décarboxylation de Barton en milieu aqueux,
nous avons étudié l’influence de différents modes d’activation. Pour ce faire, deux
méthodes ont été étudiées : une réaction en deux étapes, sans purification
intermédiaire (méthode A), et une réaction en une seule étape (méthode B). Nous
avons montré, d’une part, que la décarboxylation était réalisable en milieu aqueux
sous irradiation lumineuse quelle que soit la méthode utilisée (A ou B). D’autre
part, l’utilisation d’une activation thermique traditionnelle nous a permis
d’identifier la nature optimale de la tête polaire du tensioactif : un tensioactif non
ionique permet d’obtenir les meilleurs résultats, quel que soit le mode d’activation
et la méthode utilisée.
Nous avons mis au point une nouvelle méthode de synthèse de maléimides, plus
respectueuse des principes de chimie verte car mise en œuvre dans l’eau, sous
ultrasons. Ces composés sont des précurseurs de nouveaux tensioactifs
symétriques ou dissymétriques (Figure 2), dont nous avons étudié les propriétés
physico-chimiques.
211
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226
Partie IV : Partie expérimentale
Partie IV : Partie expérimentale
Matériels et méthodes
Les réactifs et les solvants proviennent de chez Acros Organics (division de Fischer
Bioblock Scientific) ; Sigma-Aldrich, Strem et SDS Carlo-Erba et ont été utilisés
sans traitements spécifiques.
L’eau utilisée lors des synthèses organiques est obtenue par distillation. L’eau
utilisée pour les analyses est de l’eau Ultra Pure 18,2 MΩ purifiée sur un système
VEOLIA Elga Purelab Flex.
Micro-onde
Les réactions activées par micro-ondes ont été réalisées sur un appareillage Anton
Paar Monowave 300 d’une puissance de 850 W. La température de réaction est
obtenue via une montée en température rapide (<1 min), et est mesurée par
lecture externe infrarouge.
Ultrasons
Lyophilisation
Les réactions réalisées dans l’eau nécessitent une étape de lyophilisation avant
purification. Pour cela, le mélange est congelé dans de l’azote liquide avant d’être
mis sur un lyophilisateur Cryotec Cosmos-80 équipé d’une pompe Edwards RV12.
227
Chromatographies
Chromatographies flash
Les séparations chromatographiques sont soit effectuées, manuellement, par
chromatographie phase liquide sur des colonnes en verre remplies de gel de silice
(SDS, granulométrie : 40 - 63 μm) ; soit sur une chromatographie flash
automatique Reveleris (Grace) en utilisant des colonnes pré-pacquées de 40 g.
228
tensions de capillaire et des tensions de cône optimisées avec un tune
automatique. Le balayage en masse a été effectué en utilisant une gamme de 100-
2000 Da. La température du gaz de désolvatation a été fixée à 250 °C. L’azote a
été utilisé comme gaz de désolvatation et de nébulisation à des débits de 15 et 1,5
L/min, respectivement. L’acquisition et le traitement des données ont été réalisés
par le logiciel Labsolutions (Shimadzu).
Les déplacements chimiques () sont notés en ppm et basés sur le signal du
tétraméthylsilane (TMS) comme étalon interne. Les constantes de couplage (J)
sont exprimées en Hertz. Les abréviations suivantes ont été utilisées pour décrire
les signaux observés :
t : triplet²
229
Point de fusion
Les points de fusion (mp) ont été réalisés sur un banc chauffant de KOFLER. Les
substances d’étalonnages proviennent de chez MERCK Eurolab.
Spectroscopie Infrarouge
Les spectres infra-rouge ont été mesuré sur un appareil JASCO FT/IR-4100 type A
équipé d’un ATR.
Spectroscopie Ultra-violet
Les analyses UV/vis ont été réalisées par un spectrophotomètre Varian CARY 50
UV-visible pour des solutions d’azobenzène de 1.10-4 et 1,4.10-5 mol.L-1. Les
irradiations lumineuses ont été réalisées par une lampe à double longueur d’onde
(254 et 365 nm) d’une puissance électrique de 6 W, ainsi que par une lampe
Newport à vapeur de mercure d’une puissance de 500 W.
230
Conductimétrie
231
Chapitre IV-1 : Synthèse de tensioactifs photo-régulables
4-Butyl-4’-hydroxyazobenzène (1)
Une solution de NaNO2 (16,6 g ; 0,24 mol) dans l’eau (25 mL) est ajoutée goutte
à goutte à une solution de 4-butylaniline (30 g ; 0,20 mol) dans HCl 37% (50 mL)
en 30 min. La réaction est réalisée dans un bain de glace et sous agitation
vigoureuse pendant 1 h. Le milieu contenant le sel de diazonium est versé
lentement, et à 0°C, dans une solution de phénol (20,7 g ; 0,22 mol) dans la soude
(100 mL ; 6 M). Le mélange est agité pendant 1 h à 0°C et devient orange. Le
précipité marron, formé lors de la neutralisation par HCl, est filtré, séché sous vide,
puis recristallisé dans du pentane. On obtient 40,1 g de produit (79%).
Caractérisations
Référence : Lin, Y.; Wang, A.; Qiao, Y.; Gao, C.; Drechsler, M.; Ye, J.; Yan, Y.;
Huang, J. Soft Matter, 2010, 6, 2031-2036
mp = 79 - 81°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,85 (d, J = 8,8 Hz, 2H) ; 7,79 (d, J = 8,3 Hz,
2H) ; 7,30 (d, J = 8,3 Hz, 2H) ; 6,92 (d, J = 8,8 Hz, 2H) ; 2,68 (t, J = 7,7 Hz,
2H) ; 1,75 (sl, 1H) ; 1.64 (quin, J = 7,6 Hz, 2H) ; 1.37 (sex, J = 7,5 Hz, 2H) ;
0.94 (t, J = 7,3 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 158,0 ; 150,8 ; 147,1 ; 145,9 ; 129,0 (2x) ;
124,7 (2x) ; 122,5 (2x) ; 115,7 (2x) ; 35,5 ; 33,4 ; 22,3 ; 13,9
233
Triéthylène glycol monotosylate (4)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,80 (d, J = 8,2 Hz, 2H) ; 7,35 (d, J = 8,0 Hz,
2H) ; 4,16 (t, J = 4,7 Hz, 2H) ; 3,70 (q, J = 4,7 Hz, 4H) ; 3,61 (s, 4H) ; 3,57 (t,
J = 4,5 Hz, 2H) ; 2,45 (s, 3H) ; 2,32 (s, 1H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 144,8 ; 132,8 ; 129,7 (2x) ; 127,9 (2x) ;
72,4 ; 70,7 ; 70,2 ; 69,1 ; 68,6 ; 61,6 ; 21,6
234
Triéthylène glycol mono(4-butylazobenzène) éther (2)
Le produit 3 (4,4 g ; 14,5 mmol) est dissout, sous N2, dans de l’acétonitrile (150
mL) en présence de K2CO3 (9,9 g ; 72,3 mmol) et LiCl (20 mg ; 3 mol%). Une
solution de 4-butyl-4’-hydroxyazobenzène (1) (3,9 g ; 15,4 mmol) dans de
l’acetonitrile (50 mL) est ajoutée goutte à goutte. Le milieu est porté à reflux
pendant 18 h, sous N2. En fin de réaction, le solvant est évaporé sous vide, puis le
résidu est dissout dans du dichlorométhane avant d’être laver avec du NaClsat (3 x
100 mL). Les phases organiques sont séchées sur MgSO4 et concentrées sous vide.
Le produit 2 est obtenu, après purification sur silice (EtOAc/Cyclohexane 7:3) et
recristallisation dans du pentane, sous forme d’un solide orange (2,6 g ; 85%).
Caractérisations
Référence : Shang, T.; Smith, K. A.; Hatton, T. A. Langmuir, 2003, 19, 10764-
10773
mp = 59 - 61°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,91 (d, J = 8,8 Hz, 2H) ; 7,82 (d, J = 8,2 Hz,
2H) ; 7,31 (d, J = 8,2 Hz, 2H) ; 7,04 (d, J = 8,8 Hz, 2H) ; 4,24 (t, J = 4,6 Hz,
2H) ; 3,92 (t, J = 4,6 Hz, 2H) ; 3,72-3,78 (m, 6H) ; 3,65 (t, J = 4,4 Hz, 2H) ; 2,70
(t, J = 7,7 Hz, 2H) ; 2,34 (s, 1H) ; 1,66 (quin, J = 7,6 Hz, 2H) ; 1,39 (sex, J = 7,4
Hz, 2H) ; 0,96 (t, J = 7,3 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 160,9 ; 150,9 ; 147,2 ; 145,8 ; 129,0 (2x) ;
124,5 (2x) ; 122,5 (2x) ; 114,7 (2x) ; 72,4 ; 70,8 ; 70,3 ; 69,6 ; 67,6 ; 61,7 ;
35,5 ; 33,4 ; 22,3 ; 13,9
235
4-butyl-4'-(2-hydroxyéthoxy)azobenzène (7)
Caractérisations
Référence : Singler, E.; Willingham, R. A.; Noel, C.; Friedrich, C.; Bosio, L.;
Atkins, E. Macromolecules, 1991, 24, 510-516
mp = 96 - 98°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,90 (d, J = 9,0 Hz, 2H) ; 7,81 (d, J = 8,4 Hz,
2H) ; 7,31 (d, J = 8,5 Hz, 2H) ; 7,03 (d, J = 9,0 Hz, 2H) ; 4,17 (t, J = 4,5 Hz,
2H) ; 4,01 (dd, J = 5,2 et 9,3 Hz, 2H) ; 2,68 (t, J = 7,7 Hz, 2H) ; 1,64 (tt, J = 5,8
et 7,7 Hz, 2H) ; 1,38 (sex, J = 7,4 Hz, 2H) ; 0,95 (t, J = 7,3 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 160,8 ; 150,9 ; 147,3 ; 145,9 ; 129,0 (2x) ;
124,6 (2x) ; 122,5 (2x) ; 114,7 (2x) ; 69,4 ; 61,4 ; 35,5 ; 33,5 ; 22,3 ; 13,9
236
4-butyl-4'-(2-tosyloxyéthoxy)azobenzène (8)
Le produit 7 (1,2 g ; 4,0 mmol) est dissout dans du DCM (25 mL) en présence de
triéthylamine (1 mL ; 6,2 mmol) et de DMAP (15 mg ; 2 mol%). Le chlorure de
tosyle (1,2 g ; 6,2 mmol) est ajouté petit à petit à 0°C. Le mélange est ensuite
laissé sous agitation vigoureuse pendant 24 h à température ambiante. En fin de
réaction, le brut est lavé successivement par NH4Clsat (2 x 20 mL) ; NaHCO3sat (2
x 20 mL) et H2O (2 x 20 mL). La phase organique est ensuite séchée sur MgSO4
puis évaporée sous vide afin d’obtenir le composé 8 sous forme d’un solide orange
(1,8 g ; 100%).
Caractérisations
mp = 109 - 111°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,83 (m, 6H) ; 7,32 (m, 4H) ; 6,87 (m, 2H) ;
4,40 (m, 2H) ; 4,22 (m, 2H) ; 2,68 (m, 2H) ; 2,44 (s, 3H) ; 1,64 (m, 2H) ; 1,38
(sex, J = 7,4 Hz, 2H) ; 0,95 (t, J = 7,3 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 160,0 ; 150,8 ; 147,4 ; 146,0 ; 145,0 ; 132,7
(2x) ; 129,8 (2x) ; 129,0 (2x) ; 128,0 (2x) ; 124,5 (2x) ; 122,5 (2x) ; 114,7 (2x) ;
67,9 ; 65,5 ; 35,5 ; 33,4 ; 22,3 ; 21,6 ; 13,9
237
4-butyl-4'-(2-N,N-diméthylaminoéthoxy)azobenzène (9)
Le produit 8 (1,8 g ; 4,0 mmol) est dissout dans 80 mL d’un mélange eau/acétone
(1:2) ; puis 1,4 mL d’une solution de diméthylamine à 40% dans l’eau (8,2 mmol)
sont ajoutés. Le mélange est chauffé à 60°C pendant une nuit, puis l’acétone est
évaporée sous vide. La solution résultante est ensuite extraite par EtOAc (3 x 40
mL) ; puis les phases organiques sont lavées par K2CO3sat (2 x 40 mL) et H2O (2 x
40 mL) ; séchées par MgSO4 et évaporées sous vide afin d’obtenir le composé 9
sous forme d’un solide orange (1,3 g ; 100%).
Caractérisations
mp = 65 - 67°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,87 (d, J = 8,9 Hz, 2H) ; 7,78 (d, J = 8,3 Hz,
2H) ; 7,28 (d, J = 8,3 Hz, 2H) ; 7,01 (d, J = 8,9 Hz, 2H) ; 4,12 (t, J = 5,7 Hz,
2H) ; 2,75 (t, J = 5,7 Hz, 2H) ; 2,66 (t, J = 7,7 Hz, 2H) ; 2,34 (s, 6H) ; 1,62 (m,
2H) ; 1,36 (sex, J = 7,4 Hz, 2H) ; 0,92 (t, J = 7,3 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 161,0 ; 150,9 ; 147,0 ; 145,7 ; 129,0 (2x) ;
124,4 (2x) ; 122,4 (2x) ; 114,7 (2x) ; 66,2 ; 58,1 ; 45,9 ; 35,5 ; 33,4 ; 22,3 ;
13,9
238
Iodure de 4-butyl-4'-(2-N,N,N-triméthylaminioéthoxy)azobenzène (5b)
Le produit 9 (1,3 g ; 4,0 mmol) est solubilisé dans 150 mL d’éther, puis 1 mL
d’iodure de méthyl (16,1 mmol) est ajouté. Le mélange est agité vigoureusement
à température ambiante pendant 24 h. Le produit est ensuite filtré sous vide et le
filtrat concentré sous vide afin d’obtenir 1,6 g du composé 5b (83%) sous forme
d’un solide orange.
Caractérisations
mp = 183 - 185°C
1
H RMN (400 MHz, MeOD) : (ppm) 7,92 (m, 2H) ; 7,79 (m, 2H) ; 7,33 (m, 2H) ;
7,18 (m, 2H) ; 4,60 (sl, 2H) ; 3,92 (sl, 2H) ; 3,31 (s, 9H) ; 2,69 (m, 2H) ; 1,64
(m, 2H) ; 1,39 (m, 2H) ; 0,95 (m, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 161,1 ; 152,2 ; 149,0 ; 147,6 ; 130,3 (2x) ;
125,7 (2x) ; 123,7 (2x) ; 116,2 (2x) ; 66,5 ; 63,5 ; 3 x 54,9 ; 36,5 ; 34,8 ; 23,4 ;
14,3
239
4-butyl-4'-carboxyazobenzène de sodium (10)
L’acide 4-aminobenzoïque (0,5 g ; 3,64 mmol) est mis en suspension dans une
solution d’Oxone® (4,47 g ; 7,28 mmol) dans de l’eau distillée (22 mL). Le mélange
réactionnel est agité vigoureusement à température ambiante pendant 1 h. Un
précipité jaune se forme puis est filtré pour donner l’acide 4-nitrosobenzoïque (11)
(0,52 g ; 94% Rdt. brut) qui est utilisé directement.
A une solution de 11 (0,52 g ; 3,44 mmol) dans l’acide acétique glacial (22 mL)
est ajoutée la 4-butylaniline (0,59 mL ; 3,78 mmol). Le mélange réactionnel est
agité à température ambiante pendant 24h. Après addition d’eau distillée (30 mL),
un produit couleur orange pâle précipite, est filtré sur Büchner, rincé à l’eau distillée
puis séché à l’étuve. Le composé 12 est obtenu sous forme d’un solide orange
(0,34 g ; 35%) et ne nécessite pas de purification supplémentaire.
Le dérivé carboxylate de sodium 10 est obtenu par ajout d’un équivalent strict de
NaOH dans l’eau suivi d’une lyophilisation.
Caractéristiques
mp : > 230°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 0,95 (t, J = 7,6 Hz, 3H) ; 1,39 (sex,
J = 7,6 Hz, 2H) ; 1,66 (quin, J = 7,6 Hz, 2H) ; 2,71 (t, J = 7,6 Hz, 2H) ; 7,34 (d,
J = 8,0 Hz, 2H) ; 7,88 (d, J = 8,0 Hz, 2H) ; 7,96 (d, J = 8,4 Hz, 2H) ; 8,25 (d,
J = 8,4 Hz, 2H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 155,8 ; 150,9 ; 147,6 ; 131,2 (2x) ; 130,4 ;
129,2 (2x) ; 123,2 (2x) ; 122,6 (2x) ; 35,7 ; 33,4 ; 22,3 ; 13,9
240
4-butyl-4'-(N-(carboxyméthyl)-2-N-méthylaminoéthoxy)azobenzène
(13)
Le produit 8 (1,6 g ; 3,6 mmol), dissout dans de l’acétone (40 mL), est ajouté
goutte à goutte à une solution aqueuse (20 mL) d’hydrochlorure de N-
méthylglycineméthyl ester (994 mg ; 7,1 mmol), préalablement basifiée par K2CO3
(1,47 g ; 10,7 mmol). Après 3 jours à 80°C, 1,11 g de N-méthylglycineméthyl
ester (8,0 mmol) et 1,5 g de K2CO3 (10,7 mmol) sont ajoutés. Le mélange est
chauffé à 80°C pendant 4 jours supplémentaires, puis l’acétone est lentement
évaporée sous vide. La solution résultante est ensuite acidifiée par HCl 37%
(jusqu’à pH = 2) puis extraite par EtOAc (3 x 40 mL). Les phases organiques sont
rassemblées, séchées sur MgSO4 et évaporée sous vide pour donner 13 sous
forme d’un solide orange (640 mg ; 48%).
Caractérisations
mp = 189 - 191°C
1
H RMN (400 MHz, MeOD) : (ppm) 7,92 (d, J = 9,1 Hz, 2H) ; 7,79 (d, J = 8,4 Hz,
2H) ; 7,35 (d, J = 8,4 Hz, 2H) ; 7,17 (d, J = 9,0 Hz, 2H) ; 4,52 (t, J = 4,8 Hz,
2H) ; 4,25 (s, 2H) ; 3,79 (m, 2H) ; 3,12 (s, 3H) ; 2,70 (t, J = 7,7 Hz, 2H) ; 1,65
(m, 2H) ; 1,40 (sex, J = 7,4 Hz, 2H) ; 0,96 (t, J = 7,4 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 168,3 ; 161,2 ; 152,3 ; 149,1 ; 147,6 ; 130,3
(2x) ; 125,6 (2x) ; 123,7 (2x) ; 116,2 (2x) ; 63,9 ; 57,5 ; 57,1 ; 43,2 ; 36,5 ;
34,8 ; 23,4 ; 14,3
241
Chapitre IV-2 : Substitution allylique de Tsuji-Trost
Procédure générale
Les réactions ont été réalisées dans des vials micro-onde de 30 mL, quel que soit
le mode d’activation étudié. Les réactifs sont introduits dans cet ordre : Pd/C 10%
(20 mg ; 1 mol%), PPh3 (20 mg ; 4 mol%), l’acétate allylique étudié (2 mmol), le
nucléophile étudié (4 mmol) et une solution de tensioactif dans l’eau (10 mL). Le
mélange est chauffé dans un bain d’huile à 70°C pendant 3 h ou pendant 15 min
en micro-onde, puis extrait par EtOAc (3 x 5 mL). L’extraction est précédée d’une
irradiation à 365 nm pendant 30 min lorsque que le tensioactif est photorégulable.
Le produit final est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAC 7:3).
Pour les essais de recyclage, le protocole utilisé est celui décrit précédemment.
Après l’extraction par EtOAc, avec ou sans irradiation préalable, l’acétate (2
mmol), PPh3 (4 mol%) et le nucléophile (2 mmol) sont ajoutés à la phase aqueuse
contenant le catalyseur.
Caractérisations
mp = 119 - 121 °C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,69 (d, J = 8,3 Hz, 2H) ; 7,20-7,27 (m,
7H) ; 6,32 (d, J = 15,5 Hz, 1H) ; 6,04 (quin, J = 7,5 Hz, 1H) ; 3,86 (dd, J = 0,8
et 7,5, 2H) ; 2,37 (s, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 144,7 ; 138,9 ; 135,8 ; 135,5 ; 129,6 (2x) ;
128,6 (2x) ; 128,5 (2x) ; 128,4 ; 126,5 (2x) ; 115,3 ; 60,5 ; 21,5
243
1, 3-Diphenyl-2-propenyl-p-tolyl Sulfone (17)
Caractérisations
mp = 158-159 °C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,53 (d, J = 8,4 Hz, 2H) ; 7,29-7,36 (m,
10H) ; 7,20 (d, J = 8,0 Hz, 2H) ; 6,55-6,58 (m, 2H) ; 4,81 (d, J = 7,6 Hz, 1H) ;
2,40 (s, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 144,5 ; 137,9 ; 135,9 ; 134,4 ; 132,5 (2x) ;
129,7 (2x) ; 129,3 (5x) ; 128,8 ; 128,6 (2x) ; 128,4 (2x) ; 126,7 ; 120,2 ; 75,3 ;
21,6
244
Cyclohex-2-enyl-p-tolyl Sulfone (18)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,74 (d, J = 8,3 Hz, 1H) ; 7,33 (d, J = 7,9 Hz,
1H) ; 6,02-6,09 (m, 1H) ; 5,73-5,78 (m, 1H) ; 3,69-3,72 (m, 1H) ; 2,44 (s, 3H) ;
1,80-1,85 (m, 5H) ; 1,46-1,49 (m, 1H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 144,5 ; 135,1 ; 134,4 (2x) ; 129,6 (2x) ;
129,1 (2x) ; 61,8 ; 24,3 ; 22,7 ; 21,6 ; 19,5
4-Cinnamylmorpholine (19)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,20-7,38 (m, 5H) ; 6.52 (d, J = 16,0 Hz,
1H) ; 6,25 (dt, J = 6,8 et 13,6 Hz, 1H) ; 3,73 (t, J = 4,4 Hz, 4H) ; 3,14 (d, J =
6,8, 2H) ; 2,50 (m, 4H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 136,8 ; 133,3 ; 128,5 ; 127,5 (2x) ; 126,3 ;
126,1 (2x) ; 67,0 (2x) ; 61,4 ; 53,6 (2x)
245
4-(1, 3-diphenylallyl)morpholine (20)
Caractérisations
mp = 64 - 66 °C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,21-7,44 (m, 10H) ; 6,60 (d, J = 15,8 Hz,
1H) ; 6,32 (dd, J=16,0 et 8,8 Hz, 1H) ; 3,80 (d, J = 8,8 Hz, 1H) ; 3,74 (t, J = 4,8
Hz, 4H) ; 2,56 (m, 2H) ; 2,42 (m, 2H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm)168,4 ; 167,8 ; 140,3 ; 137,0 (2x) ; 132,0
(2x) ; 129,3 (2x) ; 128,9 ; 128,7 ; 128,0 (2x) ; 127,8 ; 127,3 (2x) ; 67,2 ; 61,4
(2x)
246
4-(Cyclohex-2-enyl)morpholine (21)
Caractérisations
Référence : Pawlas, J.; Nakao, Y.; Kawatsura, M.; Hartwig, J. F. J. Am. Chem. Soc.
2002, 124, 3669
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 5,89 (d, J = 10,4 Hz, 1H) ; 5,60 (d, J = 10,4
Hz, 1H) ; 3,66-3,69 (m, 4H) ; 3,11-3,12 (m, 1H) ; 2,50-2,52 (m, 4H) ; 1,94-1,95
(m, 2H) ; 1,76-1,78 (m, 2H) ; 1,50-1,53 (m, 2H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 130,4 (2x) ; 128,9 (2x) ; 67,6 ; 60,4 ; 49,3 ;
25,3 ; 23,1 ; 21,5
247
N, N-Dibenzyl-3-phenylprop-2-enamine (22)
Caractérisations
Référence : Krishnan, D.; Wu, M.; Chiang, M.; Li, Y., Leung, P-H.; Pullarkat, S. A.
Organometallics 2013, 32, 2389
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,18-7,26 (m, 15H) ; 6,52 (d, J = 15,9 Hz,
1H) ; 6,28 (dt, J = 6,6 et 13,4 Hz, 1H) ; 3,61 (s, 4H) ; 3,20 (d, J = 6,2 Hz, 2H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 139,6 (2x) ; 137,2 ; 132,4 ; 128,8 ; 128,5
(4x) ; 128,2 (2x) ; 127,7 (4x) ; 127,3 ; 126,8 (2x) ; 126,2 (2x) ; 57,9 (2x) ; 55,7
248
Dibenzyl-(1, 3-diphenylallyl)amine (23)
Caractérisations
Référence : Chen, J.; Lang, F.; Li, D.; Cun, L.; Zhu, J.; Deng, J.; Liao, J.
Tetrahedron: Asymm. 2009, 20, 1953
mp = 111 - 113 °C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,12-7,48 (m, 20H) ; 6,44 (m, 2H) ; 4,36 (d,
J = 6,9 Hz, 1H) ; 3,65 (d, J = 13,8 Hz, 2H) ; 3,52 (d, J = 13,8 Hz, 2H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 141,9 ; 140,0 (2x) ; 137,0 ; 134,1 ; 126,7
(4x) ; 126,6 (2x) ; 128,4 (4x) ; 128,3 (2x) ; 128,2 (2x) ; 127,7 ; 127,6 ; 127,1 ;
126,8 (2x) ; 126,5 (2x) ; 65,1 ; 54,0 (2x)
249
N, N-Dibenzylcyclohex-2-enamine (24)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,13-7,33 (m, 10H) ; 5,65-5,76 (m, 2H) ;
3,68 (d, J = 14,1 Hz, 2H) ; 3,46 (d, J = 14,1 Hz, 2H) ; 3,45 (m, 1H) ; 1,80-1,92
(m, 3H) ; 1,72 (m, 1H) ; 1,53 (m, 2H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 141,1 (2x) ; 131,0 ; 130,2 (4x) ; 128,6
(4x) ; 128,3 (2x) ; 126,8 ; 54,7 (2x) ; 54,0 ; 25,5 (2x) ; 22,0
250
Chapitre IV-3 : Décarboxylation de Barton, synthèse de nouveaux
précurseurs de tensioactifs
Procédure générale
AireProduit/AireEtalon
2,50
2,00
y = 0,2557x - 0,0085
R² = 0,9989
1,50
1,00
0,50
0,00
0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 7,00 8,00
CProduit/C Etalon
251
3-pentyl-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)25)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner un
solide blanc (218 mg ; 60%, e.d. = 100%)
Caractérisations
mp : 77 - 79°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,29 (ddd, J = 5,0 ; 1,8 et 1,0 Hz, 1H) ; 7,46-
7,55 (m, 3H) ; 7,34-7,42 (m, 3H) ; 7,22 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 7,02 (ddd, J = 7,4 ;
5,0 et 1,0 Hz, 1H) ; 3,92 (d, J = 5,6 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J = 8,6 et 5,2 Hz, 1H) ;
1,78-1,87 (m, 1H) ; 2,04-2,12 (m, 1H) ; 1,53-1,60 (m, 2H) ; 1,34-1,37 (m, 4H)
; 0,92 (t, J = 7,1 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,4 ; 174,4 ; 156,1 ; 149,0 ; 136,6 ;
132,5 ; 129,1 (2x) ; 128,5 ; 126,4 (2x) ; 122,1 ; 120,2 ; 47,2 ; 46,9 ; 31,6 ;
30,7 ; 26,1 ; 22,4 ; 14,0
252
3-hexyl-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)26)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner une
cire incolore (235 mg ; 62% ; e.d. = 96%)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,29 (ddd, J = 4,9 ; 1,7 et 0,9 Hz, 1H) ; 7,46-
7,54 (m, 3H) ; 7,34-7,42 (m, 3H) ; 7,21 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 7,01 (ddd, J = 7,4 ;
5,0 et 1,0 Hz, 1H) ; 3,90 (d, J = 5,7 Hz, 1H) ; 3,24 (dt, J = 8,7 et 5,3 Hz, 1H) ;
2,04-2,13 (m, 1H) ; 1,77-1,87 (m, 1H) ; 1,55 (quin, J = 7,5 Hz, 2H) ; 1,26-1,39
(m, 6H) ; 0,89 (t, J = 7,0 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,4 ; 156,0 ; 148,9 ; 136,6 ; 132,5
; 129,1 (2x) ; 128,5 ; 126,4 (2x) ; 122,1 ; 120,2 ; 47,2 ; 46,9 ; 31,5 ; 30,7 ; 29,1
; 26,4 ; 14,0 ; 22,5
253
3-heptyl-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)27)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner une
huile incolore (228 mg ; 58% ; e.d. = 91%)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,29 (ddd, J = 5,0 ; 1,7 et 1,0 Hz, 1H) ; 7,45-
7,55 (m, 3H) ; 7,33-7,41 (m, 3H) ; 7,23 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 7,02 (ddd, J = 7,4
; 5,0 et 1,0 Hz, 1H) ; 3,93 (d, J = 5,6 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J = 8,7 et 5,2 Hz, 1H) ;
2,04-2,12 (m, 1H) ; 1,77-1,87 (m, 1H) ; 1,55 (quin, J = 7,5 Hz, 2H) ; 1,26-1,37
(m, 8H) ; 0,88 (t, J = 6,9 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,4 ; 156,0 ; 148,9 ; 136,7 ; 132,5
; 129,1 (2x) ; 128,5 ; 126,4 (2x) ; 122,2 ; 120,3 ; 47,1 ; 46,9 ; 31,7 ; 30,7 ; 29,4
; 29,0 ; 26,5 ; 22,6 ; 14,0
254
3-nonyl-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)28)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner un
solide blanc (235 mg ; 56% ; e.d. = 98%)
Caractérisations
mp : 56 - 57°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,29 (d, J = 4,5 Hz, 1H) ; 7,46-7,55 (m, 3H)
; 7,35-7,41 (m, 3H) ; 7,23 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 7,02 (dd, J = 6,7 et 5,0 Hz, 1H)
; 3,92 (d, J = 5,6 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J = 8,8 et 5,1 Hz, 1H) ; 2,04-2,12 (m, 1H) ;
1,78-1,87 (m, 1H) ; 1,56 (quin, J = 7,4 Hz, 2H) ; 1,26-1,36 (m, 12H) ; 0,88 (t, J
= 6,9 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,4 ; 156,0 ; 149,0 ; 136,7 ; 132,5
; 129,1 (2x) ; 128,5 ; 126,4 (2x) ; 122,2 ; 120,3 ; 47,2 ; 46,9 ; 31,8 ; 30,8 ; 29,5
; 29,4 ; 29,3 ; 29,2 ; 26,5 ; 22,6 ; 14,1
255
1-phenyl-3-(pyridin-2-ylthio)-4-undecylpyrrolidine-2,5-dione ((±)29)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner un
solide blanc (258 mg ; 57% ; e.d. = 91%)
Caractérisations
mp : 62 - 65°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,28 (ddd, J = 5,0 ; 1,8 et 1,0 Hz, 1H) ; 7,45-
7,54 (m, 3H) ; 7,34-7,41 (m, 3H) ; 7,22 (dt, J = 8,1 et 0,9 Hz, 1H) ; 7,01 (ddd, J
= 7,4 ; 5,0 et 1,0 Hz, 1H) ; 3,92 (d, J = 5,7 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J = 8,7 et 5,2 Hz,
1H) ; 2,03-2,12 (m, 1H) ; 1,77-1,87 (m, 1H) ; 1,55 (quin, J = 7,5 Hz, 2H) ; 1,26
(sl, 16H) ; 0,88 (t, J = 6,9 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,3 ; 156,0 ; 148,9 ; 136,6 ; 132,5
; 129,0 (2x) ; 128,4 ; 126,4 (2x) ; 122,1 ; 120,2 ; 47,1 ; 46,9 ; 31,8 ; 30,7 ; 29,5
(2x) ; 29,5 ; 29,4 ; 29,3 ; 29,3 ; 26,4 ; 22,6 ; 14,1
256
1-phenyl-3-(pyridin-2-ylthio)-4-tetradecylpyrrolidine-2,5-dione ((±)30)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner un
solide blanc (301 mg ; 61% ; e.d. = 92%)
Caractérisations
mp : 72 - 74°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,29 (d, J = 4,9 Hz, 1H) ; 7,46-7,55 (m, 3H)
; 7,35-7,41 (m, 3H) ; 7,22 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 7,02 (dd, J = 6,7 et 5,6 Hz, 1H)
; 3,91 (d, J = 5,6 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J = 8,7 et 5,1 Hz, 1H) ; 2,04-2,12 (m, 1H) ;
1,77-1,87 (m, 1H) ; 1,55 (quin, J = 7,5 Hz, 2H) ; 1,26 (sl, 22H) ; 0,88 (t, J = 6,8
Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,4 ; 156,0 ; 148,9 ; 136,7 ; 132,5
; 129,1 (2x) ; 128,4 ; 126,4 (2x) ; 122,1 ; 120,2 ; 47,1 ; 46,9 ; 31,9 ; 30,8 ; 29,7
; 29,7 ; 29,6 (2x) ; 29,6 ; 29,5 ; 29,4 ; 29,3 ; 29,3 ; 26,5 ; 22,7 ; 14,1
257
3-pentadecyl-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)31)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner un
solide blanc (336 mg ; 66% ; e.d. = 98%)
Caractérisations
mp : 68 - 71°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,22 (d, J = 4,5 Hz, 1H) ; 7,39-7,49 (m, 3H)
; 7,27-7,34 (m, 3H) ; 7,17 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 6,95 (dd, J = 6,7 et 5,0 Hz, 1H)
; 3,86 (d, J = 5,6 Hz, 1H) ; 3,13 (dt, J = 8,8 et 5,1 Hz, 1H) ; 2,96-2,03 (m, 1H) ;
1,70-1,77 (m, 1H) ; 1,50 (quin, J = 7,4 Hz, 2H) ; 1,18-1,36 (m, 24H) ; 0,80 (t, J
= 6,9 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,4 ; 156,0 ; 148,9 ; 136,8 ; 132,5
; 129,1 (2x) ; 128,5 ; 126,4 (2x) ; 122,2 ; 120,3 ; 47,2 ; 46,9 ; 31,9 ; 30,7 ; 29,7
; 29,6 ; 29,6 ; 29,6 ; 29,5 ; 29,4 ; 29,4 ; 26,5 ; 22,7 ; 14,1
258
3-heptadecyl-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)32)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner un
solide blanc (296 mg ; 55% ; e.d. = 94%)
Caractérisations
mp : 85 - 86°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,30 (ddd, J = 5,0 ; 1,8 et 1,0 Hz, 1H) ; 7,46-
7,56 (m, 3H) ; 7,34-7,42 (m, 3H) ; 7,24 (dt, J = 8,1 et 0,9 Hz, 1H) ; 7,03 (ddd, J
= 7,4 ; 5,0 et 1,0 Hz, 1H) ; 3,95 (d, J = 5,6 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J = 8,7 et 5,2 Hz,
1H) ; 2,04-2,13 (m, 1H) ; 1,78-1,87 (m, 1H) ; 1,56 (quin, J = 7,5 Hz, 2H) ; 1,26
(sl, 28H) ; 0,88 (t, J = 6,9 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,4 ; 156,0 ; 148,9 ; 136,8 ; 132,5
; 129,1 (2x) ; 128,5 ; 126,4 (2x) ; 122,3 ; 120,3 ; 47,2 ; 46,9 ; 31,9 ; 30,8 ; 29,7
(5x) ; 29,7 (2x) ; 29,6 ; 29,5 ; 29,4 ; 29,3 ; 29,3 ; 26,5 ; 22,7 ; 14,1
259
(Z)-3-(heptadec-8-en-1-yl)-1-phenyl-4-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-
2,5-dione ((±)33)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner une
huile incolore (321 mg ; 60% ; e.d. = 94%)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,29 (ddd, J = 4,9 ; 1,8 et 0,9 Hz, 1H) ; 7,46-
7,55 (m, 3H) ; 7,35-7,41 (m, 3H) ; 7,23 (dt, J = 8,1 et 0,9 Hz, 1H) ; 7,01 (ddd, J
= 7,4 ; 5,0 et 1,0 Hz, 1H) ; 5,35 (dt, J = 5,7 et 3,5 Hz, 2H) ; 3,91 (d, J = 5,7 Hz,
1H) ; 3,23 (dt, J = 8,7 et 5,2 Hz, 1H) ; 2,01-2,05 (m, 1H) ; 1,77-1,87 (m, 1H) ;
1,56 (quin, J = 7,4 Hz, 2H) ; 1,27-1,31 (m, 22H) ; 0,88 (t, J = 6,9 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,3 ; 174,3 ; 156,0 ; 149,0 ; 136,6 ; 132,5
; 130,0 ; 129,7 ; 129,1 (2x) ; 128,4 ; 126,4 (2x) ; 122,1 ; 120,2 ; 47,1 ; 46,9 ;
31,9 ; 30,7 ; 29,7 ; 29,7 ; 29,5 ; 29,4 ; 29,3 (2x) ; 29,2 ; 29,1 ; 27,2 ; 27,1 ;
26,5 ; 22,7 ; 14,1
260
3-((8Z,11Z)-heptadeca-8,11-dien-1-yl)-1-phenyl-4-(pyridin-2-
ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)34)
Le produit est purifié sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1:0 à 7:3) pour donner une
huile incolore (327 mg ; 61% ; e.d. = 94%)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,27 (ddd, J = 4,9 ; 1,7 et 1,0 Hz, 1H) ; 7,44-
7,52 (m, 3H) ; 7,34-7,40 (m, 3H) ; 7,19 (d, J = 8,1 Hz, 1H) ; 6,98 (dd, J = 7,3 ;
5,0 et 0,8 Hz, 1H) ; 5,30-5,43 (m, 4H) ; 3,89 (d, J = 5,7 Hz, 1H) ; 3,23 (dt, J =
8,7 et 5,2 Hz, 1H) ; 2,78 (t, J = 6,3 Hz, 2H) ; 2,06 (q, J = 6,8 Hz, 5H) ; 1,76-1,86
(m, 1H) ; 1,55 (quin, J = 7,2 Hz, 2H) ; 1,29-1,37 (m, 14H) ; 0,89 (t, J = 7,0 Hz,
3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,2 ; 174,2 ; 155,9 ; 148,9 ; 136,5 ; 132,5
; 130,1 ; 129,9 ; 128,9 (2x) ; 128,3 ; 127,9 ; 127,8 ; 126,3 (2x) ; 121,9 ; 120,1
; 47,0 ; 46,8 ; 31,4 ; 30,6 ; 29,5 ; 29,3 ; 29,2 ; 29,1 ; 29,0 ; 27,1 (2x) ; 26,4 ;
25,5 ; 22,4 ; 14,0
261
3-pentyl-1-phenyl-1H-pyrrole-2,5-dione (35)
Le produit (±)25 (1 mmol) est dissout dans du DCM (10 mL) en présence de m-
CPBA (246 mg ; 10 mmol), le mélange est agité vigoureusement pendant 10 min
à 0°C. En fin de réaction, une solution saturée de NaHCO3 (30 mL) est ajoutée et
le produit est extrait par du DCM. Après évaporation du solvant, du 20 mL de
toluène est ajoutée et le mélange est chauffé à reflux pendant 1 h. Le produit 35
est obtenu sous forme d’un solide blanc (rendement quantitatif) après purification
sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1/0 à 7/3).
Caractérisations
mp : 72 - 73°C
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,43-7,48 (m, 2H) ; 7,33-7,36 (m, 3H) ; 6,43
(t, J = 1,2 Hz, 1H) ; 2,52 (dt, J = 7,7 et 1,7 Hz, 2H) ; 1,63-1,70 (m, 2H) ; 1,33-
1,42 (m, 4H) ; 0,93 (t, J = 7,1 Hz, 3H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 170,4 ; 169,7 ; 150,4 ; 131,6 ; 129,0 (2x) ;
127,6 ; 126,3 ; 125,9 (2x) ; 31,3 ; 26,8 ; 25,5 ; 22,3 ; 13,9
262
3,4-dipentyl-1-phenyl-3-(pyridin-2-ylthio)pyrrolidine-2,5-dione ((±)36a
et (±)36b)
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 8,30 (ddd, J =5,0, 1,8 et 0,9 Hz, 0,4H) ; 8,19
(ddd, J = 5,0 ; 1,8 et 0,9 Hz, 0,6H) ; 7,32-7,52 (m, 5H) ; 7,26-7,29 (m, 1H) ;
7,17-7,22 (m, 1H) ; 6,99 (ddd, J = 7,4 ; 6,2, et 5,0 Hz, 1H) ; 3,65 (t, J = 6,8 Hz,
0,4H) ; 2,96 (dd, J = 7,1 et 5,7 Hz, 0,6H) ; 1,82-2,16 (m, 3H) ; 1,56-1,77 (m,
4H) ; 1,27-1,38 (m, 9H) ; 0,85-0,93 (m, 6H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 177,5 ; 177,1 ; 176,9 ; 176,2 ; 157,4 ; 156,9
; 13,9 (CH3) ; 148,9 ; 148,7 ; 136,4 ; 136,4 ; 132,6 ; 129,0 (2x) ; 128,9 (2x) ;
128,3 ; 128,1 ; 126,4 (2x) ; 126,3 (2x) ; 122,1 ; 122,0 ; 120,2 ; 120,0 ; 59,0 ;
56,9 ; 48,1 ; 47,8 ; 38,4 ; 33,9 ; 31,8 ; 31,7 ; 31,7 (2x) ; 28,7 ; 28,1 ; 28,0 ;
24,3 ; 24,0 ; 22,3 ; 22,3 ; 22,3 ; 22,2 ; 14,0
263
3,4-dipentyl-1-phenyl-1H-pyrrole-2,5-dione (37)
Les produits (±)36a et (±)36b (1 mmol) sont dissouts dans du DCM (10 mL) en
présence de m-CPBA (246 mg ; 10 mmol), le mélange est agité vigoureusement
pendant 10 min à 0°C. En fin de réaction, une solution saturée de NaHCO3 (30 mL)
est ajoutée et le produit est extrait par du DCM. Après évaporation du solvant, du
20 mL de toluène est ajoutée et le mélange est chauffé à reflux pendant 1 h. Le
produit 37 est obtenu sous forme d’une huile jaune pâle (rendement quantitatif)
après purification sur silice (Cyclohexane/EtOAc 1/0 à 7/3).
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 7,42-7,46 (m, 2H) ; 7,31-7,38 (m, 3H) ; 2,46
(t, J = 7,7 Hz, 4H) ; 1,58-1,61 (m, 4H) ; 1,34-1,39 (m, 8H) ; 0,92 (t, J = 7,1 Hz,
6H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 170,8 ; 141,2 ; 132,0 ; 129,0 (2x) ; 127,2 ;
125,7 (2x) ; 31,8 ; 28,3 ; 23,8 ; 22,4 ; 13,9
264
3,4-dipentyl-1-phenyl-1H-pyrrole-2,5-dione (38)
Le composé 37 (1,6 g ; 3,8 mmol) est dissout dans un mélange MeOH/H2O (30
mL ; 2:1), puis la soude est ajoutée (4,6 g ; 114 mmol). Le mélange est laissé au
reflux pendant 1 h. Après retour à T.A, le brut réactionnel est acidifié (pH = 5) par
HCl 35%, puis extrait par EtOAc (3 x 50 mL). Les phases organiques sont
récupérées, séchées sur MgSO4 puis évaporées. On obtient 273 mg (30%) du
composé 38 sous forme d’une huile incolore.
Caractérisations
1
H RMN (400 MHz, CDCl3) : (ppm) 2,45 (dd, J = 15,6 et 8,0 Hz, 4H) ; 1,54-1,62
(m, 4H) ; 1,31-1,39 (m, 8H) ; 0,89-0,94 (m, 6H)
13
C RMN (100 MHz, CDCl3) : (ppm) 166,0 ; 144,5 ; 31,6 ; 27,7 ; 24,4 ; 22,2 ;
13,8
265
Annexes
Annexes
267
Article
pubs.acs.org/joc
■
With the notion of green chemistry, organic chemists are
strongly encouraged to develop safer protocols. Among the 12
principles that govern green chemistry,1 organic reactions
RESULTS AND DISCUSSION
conducted in safer solvents have received considerable Several photoresponsive surfactants have been reported with
attention.2 In this context, substantial efforts have been devoted different photoresponsive groups used to provide structural
to the development of efficient Pd-catalyzed cross-coupling change.13 The nonionic surfactant C4-Azo-PEG 1 was selected
reactions in aqueous media.3 for this study since ionic surfactants can inhibit the reaction due
Water as a solvent has many advantages over usual organic to electrostatic repulsions at the micelle−water interface.14 It
solvents: it is the least expensive and safest solvent that is possesses an azobenzene moiety as the photochromic core, a
nonflammable, inexplosive, and nontoxic. Water has unique C4 alkyl chain as a hydrophobic tail, and a polyethyleneglycol
properties in solvating organic molecules, leading to positive (PEG) as a nonionic hydrophilic headgroup (Figure 1).
effects on reactivities and selectivities.4 However, the potential
scope of aqueous organometallic catalysis is drastically reduced
when highly hydrophobic substrates are involved in the
chemical transformations. To overcome this problem, different
strategies have been studied: the use of organic cosolvents5 or
ionic liquids6 as well as additives, such as phase transfer agents,7
cyclodextrins,8 polymers,9 or surfactants.10
Recently, we have reported the synthesis and use of a novel Figure 1. Structure of C4-Azo-PEG 1.
photochromic azobenzene-based surfactant in acetylation
reactions in water.11 This surfactant was designed to (i)
photo-organize and disorganize in aqueous solution, (ii) allow a
better extraction of the products formed due to its photo- The synthesis of 1 was first described by Shang et al. in
chromism property, (iii) facilitate the reactions taking place in 2003,15 but the proposed three-step protocol suffers from a
an aqueous phase, and (iv) enable the recycling of the aqueous very poor overall yield of 3%. For the present work, a modified
phase. On the basis of these factors, the concept of three-step protocol was followed.16 Azobenzene 3 was
photochromic surfactant for Pd-catalyzed cross-coupling synthesized by oxidative coupling of 4-butylaniline 2 and
reactions in water was investigated in one of the most phenol via the corresponding diazonium salt. Then, a classical
important reactions for carbon−carbon bond formation, the Williamson etherification of phenol derivative 3 with the
Tsuji−Trost reaction. Pd-catalyzed allylic substitution reactions tosylate 4 obtained by selective sulfonatation of the glycol
are widely employed for constructing C−C, C−N, C−S, and derivative PEG3 furnished the desired C4-Azo-PEG 1 in 50%
C−O bonds with high chemo-, regio-, and stereoselectivities.12 overall yield (Scheme 1).
Surprisingly, the development of the Tsuji−Trost reaction in
aqueous photoresponsive micellar media was not described. Received: August 24, 2013
Herein, we report the scope and limitations of this method- Published: December 2, 2013
© 2013 American Chemical Society 493 dx.doi.org/10.1021/jo401737t | J. Org. Chem. 2014, 79, 493−500
The Journal of Organic Chemistry Article
Scheme 2. Isomerization Equilibrium between 1 (trans) and Finally, as already shown for numerous azo derivatives, it must
1 (cis) be pointed out that the cis isomer could not be isolated in pure
form.18
Repeating the irradiation of 1 in solution, to switch between
isomers did not reveal any degradation of 1, as the maximum
UV spectrum obtained after each irradiation was consistent to
the previous one (Figure 4).
as reference.19 This heterogeneous process uses an inexpensive more efficient with a TOF (turn over frequency) increasing
and environmentally friendly source of Pd since it is from 1.33 × 10−3 to 7.96 × 10−3 s−1. A rise in concentration of
immobilized on a support and can be easily removed by simple the surfactant 1 to 10 CMC was tested. UV analysis of 1 (41
filtration. Nevertheless, the optimized reaction required a μM, 10 CMC trans) in solution with 10%Pd/C (20 mg)
prolonged heating over 18 h. Also, the authors did not evaluate showed a residual concentration of free C4-Azo-PEG 1 in
the recyclability of the catalytic system. In the present study, solution down to 18.8 μM, largely above the cis form CMC.
environmental aspects have been respected by minimizing the Using the concentration of surfactant 1 (41 μM), the Tsuji−
reaction time and reusing the catalyst. Trost model reaction permitted furnishing the sulfone 6 in 58%
Cinnamyl acetate 5 was selected as a model substrate with yield after 3 h. To conclude, it seemed that the concentration of
the p-toluenesulfinic acid sodium salt (p-TsNa) as nucleophile free C4-Azo-PEG 1 should be between CMC trans and CMC
(Scheme 3). Catalyst loading and temperature have been cis. Because of the surfactant adsorption capability of the
optimized previously (1 mol % of Pd and 70 °C) and will not charcoal supporting palladium, the amount of surfactant 1 in
be extended upon here. the catalyzed Tsuji−Trost reaction has to reach 3 CMC of the
trans form (12.3 μM).
Scheme 3. Tsuji−Trost Coupling Model Reaction in Water To test the efficiency of C4-Azo-PEG 1, three commercially
available surfactants: the anionic surfactant SDS (sodium
dodecyl sulfate), the cationic surfactant CTAB (cetyl
trimethylammonium bromide), and the nonionic PEG-based
surfactant Tween 20 (Figure 6) were evaluated for a
comparative study in the optimized conditions (pTsNa (2
equiv), 10%Pd/C (1 mol %), PPh3 (4 mol %), surfactant (3
CMC), 70 °C, 3 h).
Without any surfactant, a total conversion was observed after
18 h and the desired sulfone 6 was isolated in 86% yield. As the
concept of this work is based on the capability of the surfactant
to photo-organize and disorganize when submitted to
irradiation, the concentration of 1 needs to be comprised
between the CMC of the trans form (4.1 μM) and the CMC of
the cis form (8 μM). In this regard, the first trial was conducted
with 6 μM of 1, but at this concentration, no enhancement of
the reaction was observed. One potent explanation was the
charcoal capacity in adsorbing 1, leading to a decrease of free
C4-Azo-PEG 1 in water. Indeed, UV analysis experiment
showed that 1 (CMC trans < 6 μM < CMC cis) in water in the
presence of 20 mg of 10%Pd/C (consistent with the tested
Tsuji−Trost experiment) conducted to a concentration of free
C4-Azo-PEG 1 of 0.4 μM, 10 times lower than the CMC of the
trans form (heating this solution did not allow the desorption of Figure 6. Structure of commercially available surfactants.
the surfactant). To determine the concentration of free C4-
Azo-PEG 1 comprised between CMC trans and CMC cis, a UV
analysis experiment was performed. A concentration of 1 (12.3 When the anionic surfactant SDS was employed, only 26%
μM, 3 CMC trans) in the presence of 20 mg of 10% Pd/C in yield of 6 was isolated (Table 1, entry 2), which was
water showed the decrease of 1 in solution down to 5.4 μM, significantly less than the 42% yield obtained in the absence
between the trans form and the cis form CMCs (heating this of surfactant (Table 1, entry 1).
solution desorbed the surfactant to 6.9 μM, still below the cis This inhibiting effect can be interpreted by electrostatic
form CMC). Application of the Tsuji−Trost model reaction repulsions between the surfactant and the anionic nucleophile
using 1 (12.3 μM) afforded the target compound 6 in 83% yield p-TsNa at the micelle−water interface.14 The use of cationic
after 3 h when 18 h was necessary in the absence of surfactant and nonionic surfactants avoided this problem as it can be seen
(Figure 5). Our catalytic system in such conditions was 6 times by comparing results for CTAB, Tween 20, and C4-Azo-PEG 1
a
Irradiation at 365 nm during 30 min just before extraction. b5 (1
equiv), p-TsNa (2 equiv), 10%Pd/C (1 mol %), PPh3 (4 mol %),
Figure 5. Evolution of yields of reaction versus time. surfactant (3 CMC), 70 °C, 3 h.
(80, 71, and 83% yields, respectively). The good result obtained cross-coupling micellar catalysis, such focus on Suzuki or
with CTAB was not surprising since it has been previously Sonogashira couplings.25 As in thermal activation, different
reported that the CTAB adsorption on the catalyst surface can reaction times were tested to develop optimized conditions
enhance the reactivity.20 For all experiments, samples were under microwave irradiation. To have a good energy saving, we
submitted to the same direct ethyl acetate extraction except for decided to run the experiment no longer than 30 min.
entry 6. It is noteworthy that irradiation coupled with extraction As described in Figure 8, the best compromise between
increased the yield to 96% yield (Table 1, entry 6). This efficiency and energy saving was to react for 15 min at 70 °C.
difference in yield (13%) could be directly correlated to the
photochromic properties of 1. The photoirradiation directly
acts on the surfactant to enable a better extraction of 6 from the
media, due to an efficient breakdown of the emulsion, visually
seen experimentally (Table 1, entries 5 and 6).
To explore further the scope of C4-Azo-PEG 1 and to
develop an efficient green system, recycling experiments were
performed for the reaction using 10%Pd/C (1 mol %) and the
surfactants at 3 CMC concentration (Figure 7).
After completing each cycle, organic products were extracted
three times with ethyl acetate, and cinnamyl acetate 5 (1 equiv),
p-TsNa (1 equiv), and triphenyl phosphine (4 mol %) were
added again to the aqueous phase. The irradiation effect was Figure 8. Evolution of yield vs time of reaction under microwave
also evaluated when the reaction was conducted with C4-Azo- irradiation.
PEG 1 (30 min at 365 nm just before extraction). As expected,
the 10%Pd/C-SDS system was not recyclable. Even if SDS is It was noted that increasing the time to 30 min allowed only
known to be a Pd stabilizer,21 electrostatic repulsions with the a modest 5% yield gain. Table 2 shows the results obtained
anionic nucleophile are predominant and no conversion was
observed for the second run. Only two runs with moderate Table 2. Surfactant Activities and Recycling Abilities under
yields (71% and 67% yield, respectively) could be performed Microwave Irradiation
with Tween 20 before a dramatic decrease. After five runs were
performed with CTAB, a slow decrease at each run was yield of 6 (%)b
observed until 0% yield was obtained after the fifth run. When entry surfactant run 1 run 2 run 3 run 4 run 5 run 6
the direct extraction treatment was applied, using C4-Azo-PEG 1 none 20 22 16 0
1, four cycles were achievable in good yields of, respectively, 83, 2 SDS 26 0
99, 92, and 72%, after which no further catalytic effect was 3 Tween 20 73 0
observed. However, when we pretreated for 30 min with 365 4 CTAB 80 100 26 0
nm irradiation, an increase of yield was observed for each cycle 5 C4-Azo-PEG 64 97 28 0
and the catalytic system could be reused for four consecutive 6 C4-Azo-PEGa 65 94 26 24 12 0
runs without any loss of activity. From these results, it should a
Irradiation at 365 nm during 30 min just before extraction. b5 (1
be highlighted that the use of the photochromic C4-Azo-PEG equiv), p-TsNa (2 equiv), 10%Pd/C (1 mol %), PPh3 (4 mol %),
surfactant 1 enhanced the reactivity and recyclability of the surfactant (3 CMC), 70 °C, 3 h.
catalytic system.
With its high dielectric constant, water is potentially a very
useful solvent for microwave-mediated synthesis.22 Indeed, under the following conditions: p-TsNa (2 equiv), 10%Pd/C (1
microwave heating has been widely recognized as an efficient mol %), PPh3 (4 mol %), surfactant (3 CMC), 70 °C,
tool, and its benefits have been well-documented.23 Since many microwave irradiation, 15 min. As in conventional heating,
reactions are known to result in higher yield and/or shorter particular attention was paid to the recycling ability of the
reaction times, this alternative technology was developed in our system and the role of the photochromic surfactant 1. In the
group for Suzuki−Miyaura cross-coupling of various uridines in first instance, we observed that the first run under these
pure water.24 Nevertheless, to the best of our knowledge, there conditions gave comparable results between thermal heating
are only a few reports on using microwave heating coupled with and microwave activation for all commercially available
496 dx.doi.org/10.1021/jo401737t | J. Org. Chem. 2014, 79, 493−500
The Journal of Organic Chemistry Article
surfactants (Figure 7; Table 2, entries 2−4). When no Under our optimized method using C4-Azo-PEG 1 in
surfactant was used, the media was recyclable twice with low thermal activation, all desired compounds were obtained in
yield (Table 2, entry 1). moderate to excellent yields (36−97%). Linear cinnamyl
Therefore, we can assume that the palladium source kept its acetate 5 having an E configuration reacted smoothly with p-
activity to the same extent as with microwave irradiation. SDS is toluenesulfinic acid sodium salt to give the desired sulfone 6 in
the less active surfactant under these conditions (Table 2, entry 96% yield, without any loss of configuration (Table 3, entry 1).
2) and is not recyclable. More surprisingly, Tween 20, which Starting from acetate 5 with morpholine and dibenzylamine as
was recyclable in conventional heating, performed a good first N-nucleophiles led to the target compounds 11 and 14 in good
run (73% yield) before showing a dramatic loss of activity yields (75% and 62%, respectively) (Table 3, entries 4 and 7).
(Table 2, entry 3). These last commercially available surfactants Under these conditions, with no additional base in the reaction
SDS and Tween 20 seemed to lead to a marked deactivation of medium, no side reaction of saponification was observed. When
palladium in only one run. CTAB, as in conventional heating C-nucleophiles are tested, a base is necessary in the reaction
(Figure 7), is a serious concurrent to C4-Azo-PEG 1 in terms of medium but led to some competitive saponification of the
activity and recyclability. The two surfactants CTAB and C4- starting acetate 5 (10−15% of cinnamyl alcohol isolated). In
Azo-PEG 1 indicated a useful potential (Table 2, entries 4 and these conditions, lower yields can be achieved. However, dimer
5). The second run was quantitative, but yields dramatically 17 was obtained with 2,4-pentanedione in a good yield of 80%
decreased for the third run. Their behavior was the same when (Table 3, entry 10).The use of a hardier O-nucleophile, phenol,
no irradiation step of the C4-Azo-PEG 1 was included in the surprisingly led to the target compound 18 in excellent yield
sample treatment (Table 2, entry 5). C4-Azo-PEG 1, as in (97%, Table 3, entry 11). The much hindered allylic acetate 7
conventional heating, proved to be the most interesting was found to be a good substrate under the optimized
surfactant tested, when submitted to the irradiation−extraction conditions. As such, compounds 9, 12, and 15 were obtained in
treatment (i.e., irradiation at 365 nm for 30 min just before good to excellent yields (Table 3, entries 2, 5, and 8). Despite
extraction) (Table 2, entry 6). its high steric hindrance, compound 15 was obtained in 77%
According to the results presented herein, the increase of the yield. Finally, the branched allylic acetate 8, as expected, was
catalytic activity observed when the reaction medium is found to be less reactive, and the sulfone 10 was obtained in
subjected to microwave irradiation (i.e., 15 min vs 3 h under 52% yield. Morpholine as N-nucleophile was found to react
conventional heating) is due presumably to electric discharge or better with the acetate 8, leading to the desired compound 13
hot spots created within the heterogeneous catalyst. This in 60% yield. The much more hindered, dibenzylamine, gave
phenomenon has been previously observed and studied in C− compound 16 but in a modest 36% yield. In this case, the
C and P−C couplings.26 In both conditions, recycling of the unreacted acetate 8 was recovered without modification. An
10%Pd/C-C4-Azo-PEG 1 system was conducted (Figure 9). important point that deserves comment is the regioselectivity of
the reaction. Similar to most homogeneous Pd-catalyzed
reactions, only substitution at the least hindered allylic position
is observed. In this respect, this reaction applied to allylic
acetates showed a good range of compatibility with various
nitrogen or sulfur nucleophiles.
■ CONCLUSION
In accordance with the objective of green chemistry, the Tsuji−
Trost reaction in aqueous photoresponsive micellar media
proved to be efficient under conventional heating and
microwave irradiation. As C4-Azo-PEG 1 can organize and
disorganize in aqueous solution under UV irradiation, it allows
Figure 9. Comparison of recycling abilities between conventional a better extraction of the products formed due to its
heating and microwave irradiation in the presence of C4-Azo-PEG 1 photochromism property and an enhancement of reactivity
after irradiation at 365 nm during 30 min just before extraction. and recyclability of the catalytic system. For this study,
conventional heating seemed to be more favorable than
microwave irradiation. This attractive technique allowed a
The first and the second cycles gave similar results. decrease in reaction time and a savings in energy, but the
Nevertheless, the activity of the catalyst decreased drastically downside was a faster deactivation of catalyst. Our optimized
during the third cycle for the microwave heated system. This method under conventional heating was extended to much
tendency was confirmed during the fourth run. In these hindered and branched allylic acetates, and the system showed
conditions, the metal suffered the fastest deactivation under a good range of compatibility with various nucleophiles. As
microwave irradiation than conventional heating. The decrease photochromic surfactants based on azobenzene moieties and, in
in catalytic activity could result from the aggregation of particular, C4-Azo-PEG 1 are really interesting and versatile
palladium nanoparticles or blockage of the active sites.21 One compounds, their potential in catalysis should be more
potent explanation was that microwave heating creates small extensively explored.
and locally superheated, highly active sites, leading to an
acceleration of the deactivation when the temperature
increased.27
■ EXPERIMENTAL SECTION
Materials. All commercially available products and solvents were
To explore further the scope of this new process, the reaction used without further purification. Reactions were monitored by TLC
of three different allylic acetates 5, 7, and 8 with some different (Kieselgel 60F254 aluminum sheet) with detection by UV light or
nucleophiles was examined (Table 3). potassium permanganate acidic solution. Column chromatography was
performed on silica gel 40−60 μm. Flash column chromatography was bath. The crude solution was added dropwise to a solution of phenol
performed on an automatic apparatus, using silica gel cartridges. UV (20.7 g, 0.22 mol) in soda (100 mL, 6 M). Finally, the solution was
analyses were performed on a UV/vis spectrophotometer coupled with quenched with HCl. The product 3 was obtained after filtration and
an optic fiber. A 500 W mercuric lamp was used for the irradiation of recrystallization from pentane as a red solid (40.1 g, 79%). Analyses
the C4-Azo-PEG solutions. 1H and 13C NMR spectra were recorded are consistent with the literature.15
on a 400 MHz/54 mm ultralong hold. Chemical shifts (δ) are quoted mp = 80 °C. 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.85 (d, J = 8.8 Hz,
in parts per million (ppm) and are referenced to TMS as an internal 2H), 7.79 (d, J = 8.3 Hz, 2H), 7.30 (d, J = 8.3 Hz, 2H), 6.92 (d, J = 8.8
standard. Coupling constants (J) are quoted in hertz. Microwave Hz, 2H), 2.68 (t, J = 7.7 Hz, 2H), 1.75 (bs, 1H), 1.64 (quin, J = 7.6
experiments were conducted in a commercial microwave reactor Hz, 2H), 1.37 (sex, J = 7.5 Hz, 2H), 0.94 (t, J = 7.3 Hz, 3H). 13C NMR
especially designed for synthetic chemistry. Monowave300 (Anton
(100 MHz, CDCl3): δ 158.0, 150.8, 147.1, 145.9, 129.0 (2×), 124.7
Paar, Austria) is a monomode cavity with a microwave power delivery
(2×), 122.5 (2×), 115.7 (2×), 35.5, 33.4, 22.3, 13.9.
system ranging from 0 to 850 W. The temperatures of the reactions
were monitored via a contactless infrared pyrometer, which was Triethyleneglycol Monotosylate (4). To a solution of triethylene
calibrated in control experiments with a fiber-optic contact glycol PEG3 (11 g, 73.3 mmol), triethylamine (2.6 mL, 19.1 mmol),
thermometer. Sealed vessels and a magnetic stir bar inside the vessel and DMAP (45 mg, 0.37 mmol) in 95 mL of DCM was added tosyl
were used. Temperature and power profiles were monitored in both chloride (3.5 g, 18.1 mmol) at 5 °C, and the mixture was stirred for 4
cases through the software provided by the manufacturer. h. The resulting mixture was washed with 1 N HCL, H2O, and brine.
Synthesis of C4-Azo-PEG 1. 4-Butyl-4′-hydroxyazobenzene (3). The organic layer was dried over MgSO4 and concentrated under
To a solution of 4-butylaniline (2) (30 g, 0.20 mol) in 37% HCl (50 vacuum. The residue was purified by silica gel chromatography
mL) and water (25 mL) was added NaNO2 (16.6 g, 0.24 mol) in water (EtOAc/cyclohexane 7:3) to obtain the title compound 4 as yellow oil
(25 mL) dropwise in 30 min. The reaction was conducted in an ice (4.2 g, 75%).28
■
Article
ASSOCIATED CONTENT Bourdauducq, P.; Couturier, J. L.; Kervennal, J.; Mortreux, A. Appl.
Catal., A 1995, 131, 167.
*
S Supporting Information
(15) Shang, T.; Smith, K. A.; Hatton, T. A. Langmuir 2003, 19,
1
H experiments spectra are provided. This material is available 10764.
free of charge via the Internet at http://pubs.acs.org.
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(16) Nalluri, S. K. M.; Voskuhl, J.; Bultema, J. B.; Boekema, E. J.;
Ravoo, B. J. Angew. Chem., Int. Ed. 2011, 50, 9747.
AUTHOR INFORMATION (17) Hamon, F.; Djedaini-Pilard, F.; Barbot, F.; Len, C. Tetrahedron
Corresponding Author 2009, 65, 10105.
(18) Basheer, M. C.; Oka, Y.; Mathews, M.; Tamaoki, N. Chem.
*E-mail: christophe.len@utc.fr. Fax: (+33)(0)3 44 97 15 91. Eur. J. 2010, 16, 3489.
Notes (19) Felpin, F.-X.; Landais, Y. J. Org. Chem. 2005, 70, 6441.
The authors declare no competing financial interest. (20) (a) Shinde, M. M.; Bhagwat, S. S. Colloids Surf., A 2011, 380,
■
201. (b) Arcadi, A.; Cerichelli, G.; Chiarini, M.; Correa, M.; Zorzan, D.
ACKNOWLEDGMENTS Eur. J. Org. Chem. 2003, 20, 4080.
(21) Saha, D.; Dey, R.; Ranu, B. C. Eur. J. Org. Chem. 2010, 31, 6067.
The Région Picardie is gratefully acknowledged for its financial (22) Alonso, F.; Beletskaya, I. P.; Yus, M. Tetrahedron 2008, 64,
support. F.M. thanks ESCOM (Ecole Supérieure de Chimie 3047.
Organique et Minérale) for her research fellowship. We are also (23) For a recent book chapter, see: Fihri, A.; Len, C. Microwave-
grateful to some fourth year students for their implication assisted Coupling Reactions in Aqueous. In Aqueous Microwave Assisted
during preliminary works on catalysis. Chemistry; Polshettiwar, V., Varma, R. S., Eds.; Royal Society of
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Chemistry: Cambridge, U.K., 2010; Chapter 3, p 55.
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Maleimides being studied or used in various applications, for the first time, a facile entry to Barton
decarboxylation in aqueous media is described to obtain in one step substituted N-phenylmaleimide
synthons. The radicals, generated by the ultrasonic lysis of N-hydroxy-2-thiopyridone esters, reacted
respectively with electron deficient olefin phenylmaleimide in a one-step radical addition. These esters
were obtained from natural fatty acid derivatives including unsaturated ones. Various activating
Received 29th June 2015
Accepted 7th August 2015
conditions (UV, sonication, heating, microwaves), reactants and solvent adjustment, as well as surfactants
were tested to improve the yield of the reaction. One of the products obtained was then transformed
DOI: 10.1039/c5ra12583a
into a new electron-trap monosubstituted maleimide and was able to react again to obtain a
www.rsc.org/advances disubstituted N-phenylmaleimide derived from biomass.
69616 | RSC Adv., 2015, 5, 69616–69620 This journal is © The Royal Society of Chemistry 2015
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This journal is © The Royal Society of Chemistry 2015 RSC Adv., 2015, 5, 69616–69620 | 69617
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1 Water — 19
2 CH2Cl2 — 3
3 TBAB — 23
4 18-Crown-6 — 8
5 b-Cyclodextrin — 13
6 CTAB 10 13
7 SDS 40 11
Published on 07 August 2015. Downloaded by Universite de Sherbrooke on 08/09/2015 16:50:11.
8 Brij® 30 10 60
9 Brij® 700 18 27
10 Brij® 72 5 16
Fig. 1 Variation of the weight percentage of Brij® 30 for the synthesis
11 Brij® 76 12 38
of compound 1.
12 Brij® 98 15 55
13 Tween® 20 16 43
14 Monomuls® 4 28
surfactant solution over sole water, ultrasonic timings were 15 Triton™ X-100 12 42
studied (Fig. 2). Unsurprisingly, whatever the sonication time, 16 Igepal® CO-520 10 48
17 Igepal® CO-630 13 47
Brij® 30 gave better results than sole water, as all the reactants 18 Igepal® CO-720 14 42
were not soluble in non-micellar aqueous media. However,
a
surfactant used in 1 wt% seemed to reach a maximum efficiency Reagent and conditions: (i) caproic acid (1.03 mmol), N-
phenylmaleimide (1.5 equiv.), 2-mercaptopyridine-N-oxide (1.2 equiv.),
with 20 min of ultrasonic activation, still cooled with an ice DCC (1.2 equiv.), promoter (300 mg), water (30 mL), sonication 20
bath. min at 200 W, ice bath. b HPLC yielding via calibration curve with
In order to select the best promoter, variation of the media external standard.
was studied (Table 3). In addition to the blank reaction per-
formed in water (Table 3, entry 1), CH2Cl2 (Table 3, entry 2) gave
only 3% yields of maleimide derivative 1.
Phase-transfer agents such as tetrabutyl ammonium Monoglyceride and sugar-based fatty esters such as Tween® 20
bromide (TBAB), 18-crown-6 ether and b-cyclodextrin, led to low and Monomuls® afforded compound 1 in yields lower than
yields from 8 to 23% (Table 3, entries 3–5). Ionic surfactants 43% (Table 3, entries 13 and 14). Finally, aromatic ones
such as SDS, CTAB did not appear to be the best family for the (Triton™ X, Igepal® CO family) led to the formation of mal-
Barton decarboxylation reaction as they only permitted to afford eimide derivative 1 with homogeneous moderate range yields
compound 1 in 11 and 13% yields respectively (Table 3, entries 6 (around 45%, Table 3, entries 15–18). In our hands, the
and 7). Concerning the PEG-based saturated Brij® 30 (HLB ¼ surfactant Brij® 30 was chosen as the best one for our Barton
10), Brij® 700 (HLB ¼ 18), Brij® 72 (HLB ¼ 5), Brij® 76 (HLB ¼ decarboxylation model. Using our optimized reaction condi-
12) or insaturated Brij® 98 (HLB ¼ 15), the best results were tions (caproic acid (1.03 mmol), N-phenylmaleimide
obtained with Brij® 30 and Brij® 98, leading to the conclusion (1.5 equiv.), 2-mercaptopyridine-N-oxide (1.2 equiv.), DCC
that HLB was not the major inuent parameter to take into (1.2 equiv.), Brij® 30 (300 mg), water (30 mL), sonication for
account for the success of the reaction (Table 3, entries 8–12). 20 min at 200 W, cooled with an ice bath), the scope of the
reaction was then investigated (Table 4).
Natural saturated fatty acids (caproic acid (1a), caprylic acid
(3a), capric acid (4a), lauric acid (5a), palmitic acid (7a) and
stearic acid (8a)) gave their corresponding adduct with yields
comprised between 54 and 66% (Table 4, entries 1, 3–5, 7 and
8). Natural unsaturated fatty acids (oleic acid (9a) and linoleic
acid (10a)) were transformed into 9 and 10 in 60 and 61% yield
respectively (Table 4, entries 9 and 10). Finally, free fatty acids
having odd carbon atoms (C7 and C15): heptanoic acid (2a) and
pentadecanoic acid (6a) gave similar yields of 62 and 61% (Table
4, entries 2 and 6). These results showed that the nature of the
carboxylic acid (number of carbon atoms, unsaturation.) did
not inuence the Barton decarboxylation in our conditions.
It is noticeable that compounds 1–10 were formed with a
good selectivity for the () anti-adduct. NOESY experiment was
chosen to conrm this selectivity on compound 1 (Scheme 3)
and the cross peak between Ho (8.29 ppm) and H3 (3.23 ppm)
Fig. 2 Variation of the sonication time (Brij® 30, 1 wt%) and indicated its anti conguration. Then, it is noticeable that a
comparison to sole water for the synthesis of compound 1. spontaneous elimination occurred during both the 1H NMR
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1 1a 1 60
2 2a 2 62
3 3a 3 58
4 4a 4 54
5 5a 5 57
6 6a 6 61
7 7a 7 66
8 8a 8 55
9 9a 9 60
10 10a 10 61
a
Reagents and conditions: (i) carboxylic acid (1.03 mmol), N-
Scheme 4 Second Barton reaction and elimination step. Reagents
phenylmaleimide (1.5 equiv.), 2-mercaptopyridine-N-oxide (1.2 equiv.),
DCC (1.2 equiv.), Brij® 30 (300 mg), water (30 mL), sonication for 20 and conditions: (i) 11 (1 mmol), caproic acid (1.5 equiv.), 2-mercapto-
min at 200 W, ice bath. pyridine-N-oxide (1.8 equiv.), DCC (1.8 equiv.), Brij® 30 (300 mg),
water (30 mL), sonication 20 min at 200 W, ice bath; (ii) ()12a and ()
12b (1 mmol), m-CPBA (10 equiv.), CH2Cl2 (10 mL), for 10 min at 0 C,
then toluene (20 mL) under reflux for 1 h.
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