langue d’oïl
Étymologie
modifier- Ce terme a été créé par Dante dans son ouvrage De vulgari eloquentia (1303-1304), dans lequel il distingue trois langues romanes selon leur manière de dire oui :
- la langue d’oc (lingua d’oco dans son ouvrage ; voir oc) ;
- la langue d’oïl (qui donnera le français ; voir oïl) ;
- la langue de si (qui donnera l’italien ; voir si).
Locution nominale
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
langue d’oïl | langues d’oïl |
\lɑ̃ɡ d‿ɔjl\ |
langue d’oïl \lɑ̃ɡ d‿ɔjl\ féminin
- (Linguistique, Moyen Âge) Langue romane parlée au Moyen Âge dans le nord de la France, qui s’oppose à la langue d’oc, parlée dans le sud, la ligne de démarcation se situant à la hauteur de la Loire.
Mais soit que la langue d’oc fût plus familière à la vieille femme que la langue d’oil, soit qu’elle crût s’exprimer plus mystérieusement dans son dialecte, elle entraîna son interlocuteur à s’en servir aussi pour lui répondre, et Guillaume cessa de les écouter.
— (George Sand, Jeanne, 1844)En Gaule même [au IXe siècle], un fractionnement linguistique se produit entre les langues au nord de la Loire qui furent plus tard dénommées « langues d’oïl » (qu’il faut prononcer « oui » puisque c’est ainsi que l’on acquiesce en français) et celles, plus proches du latin, qui vont s’appeler occitanes, ou langues d’oc.
— (Rouche, Michel, Histoire du Moyen Âge - Tome I, Éditions Complexe, 2005)C’est en Occitanie que le mouvement cathare connut son plein développement. Cela peut s’expliquer par la déliquescence de l’Église catholique, par une volonté d’indépendance par rapport au pouvoir capétien et aux gens de France qui parlaient la langue d’oïl alors que les gens d’Occitanie employaient la langue d’oc.
— (Michel Peyramaure, La Passion cathare, tome 2 : Les Citadelles ardentes, Éditions Robert Laffont, 2012, note en fin de volume)On peut même dire que le picard a eu le privilège d’avoir été une des premières manifestations littéraires en langue d’oïl : la première œuvre poétique en langue d’oïl, la Cantilène de Sainte Eulalie (IXe siècle) a été composée à l’Abbaye de Saint-Martin-les-Eaux, près de Valenciennes, et elle renferme de nombreux traits picards.
— (Henriette Walter, « Les langues régionales de France : les langues d’oïl, les plus fragilisées (15/20) », Canal Académie [en ligne], 25 septembre 2011. Consulté le 27 septembre 2024)
- (Linguistique) Ensemble des parlers romans modernes issus de cette langue.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Note : Étant donné la diversité linguistique actuelle, certains auteurs préfèrent parler des langues d’oïl au pluriel.
Apparentés étymologiques
modifierVocabulaire apparenté par le sens
modifierHyponymes
modifierTraductions
modifier- Anglais : oïl language (en), langue d’oïl (en)
- Basque : oïl hizkuntzak (eu)
- Espagnol : lengua de oíl (es) féminin
- Italien : lingua d’oïl (it) féminin
- Japonais : オイル語 (ja) oirugo
- Occitan : lenga d’oïl (oc)
- Persan : زبانهای اوییل (fa)
- Picard : lingue d’oui (*), langue d’oïl (*)
- Portugais : língua de oïl (pt) féminin
- Ukrainien : мови ойль (uk)
Prononciation
modifier- La prononciation \lɑ̃ɡ d‿ɔjl\ rime avec les mots qui finissent en \ɔjl\.
- France (Vosges) : écouter « langue d’oïl [lɑ̃ɡ d‿ɔjl] »
- Lyon (France) : écouter « langue d’oïl [lɑ̃ɡ d‿ɔjl] »
Voir aussi
modifier- langue d’oïl sur l’encyclopédie Wikipédia
- langue d’oïl sur l’encyclopédie Vikidia
Références
modifier- ↑ Alain Lerond, Dictionnaire de la prononciation, Larousse, 1980