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Roudaki

poète persan
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Abdullah Jafar Ibne Mohammed Rudaki[1] (Tadjik : Абӯабдуллоҳ Ҷафар Ибни Муҳаммад Рӯдакӣ, Persan : ابوعبدالله جعفربن محمدبن حکیم‌بن عبدالرحمن‌بن آدم رودکی) aussi transcrit Rudagi ou Rudhagi, (859-941), est un poète Perse (Tadjik)[2]. Connu comme le premier grand génie du Persan moderne[3], il composa des poèmes dans l'alphabet perso-arabe.

Portrait de Rudaki sur le billet tadjik de 500 somoni.

Il est le fondateur de la littérature persane classique[3]. Son œuvre très éclectique embrasse nombre d'anciens genres poétiques persans, notamment le quatrain[4]. Seuls quelques fragments de ses écrits nous sont parvenus.

Biographie

Il nait à Rudak, un village situé près de Samarcande en Transoxiane, dans ce qui est maintenant Panjakent, au Tadjikistan. Beaucoup de ses biographes affirment qu'il était totalement aveugle, mais sa connaissance des couleurs dans ses poèmes rend cette affirmation très douteuse. L'anthropologue russe Mikhaïl Guerassimov avance l'hypothèse qu'il a été aveuglé seulement vers la fin de sa vie, pour son opposition au souverain[2].

Il fut poète à la cour du dirigeant samanide Nasr II (914-943), à Boukhara, qui le combla de richesses et d'honneurs. À la disgrâce de son protecteur, le vizir Abol-Fazl, il tomba dans la pauvreté et retourna finir ses jours dans son village natal.

Œuvre

Rudaki dispose d'une œuvre des plus éclectique, donnant dans le panégyrique, l'élégie funèbre ou encore le lyrisme amoureux. Son style est simple et coulant, caractéristique majeure de l'école de Khorassan. On lui attribue également l’invention du robaï, mètre poétique persan proche du quatrain occidental. Il aurait aussi mis en vers Kalila et Dimna, célèbre recueil de fables orientales. La plus grande partie de son œuvre, estimée à environ 100 000 vers[2], est aujourd'hui perdue[5].

Hommages et célébrations

 
Rudaki dépeint aveugle sur un timbre iranien (années 1960).

Son œuvre, en Union soviétique est redécouverte à l'époque de la déstalinisation. En 1958, l'inauguration d'un mausolée en son honneur dans son village natal est accompagnée de parution d'un recueil de ses poésies en arabe et en cyrillique[6]. L'histoire romancée de sa vie est portée à l'écran dans le film L'Histoire d'un poète (Sudba poeta) par Boris Kimiagarov (ru) en 1959[6].

Pour fêter le 1100e anniversaire de sa naissance, le gouvernement Iranien publie une série de timbres à son effigie. Un séminaire international est organisé dans la salle Vahdat (autrefois connue sous le nom de « salle Rudaki ») à Téhéran le 21 décembre 2008 pour marquer son 1150e anniversaire, avec le président Ahmadinejad et le Ministre de la culture Tadjik. Dans ce séminaire, Rudaki est célébré comme le père de la littérature persane moderne.

Sources

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Encyclopaedia Britannica, « Rudaki »
  2. a b et c (en)Hamid Wahed Alikuzai, A Concise History of Afghanistan in 25 Volumes, vol. 14, Trafford Publishing, (ISBN 9781490714417, lire en ligne), p. 40-41
  3. a et b Charles-Henri de Fouchécour, « IRAN viii. PERSIAN LITERATURE (2) Classical », sur Encyclopédie Iranica
  4. Sassan Tabatabai, "Father of Persian Verse: Rudaki and His Poetry", Amsterdam University Press, Feb 15, 2011.
  5. Roudaki, le père de la littérature persane sur La revue de Téhéran
  6. a et b (en)François Pouillion, Jean-Claude Vatin, After Orientalism: Critical Perspectives on Western Agency and Eastern Re-appropriations, BRILL, coll. « Leiden Studies in Islam and Society », (ISBN 9789004282537, lire en ligne), p. 126

Lien externe