Panzerkampfwagen E-100
Le E-100 est un char lourd de 138 tonnes issu du projet de la nouvelle standardisation des blindés de combat allemands de la Panzerwaffe durant la Seconde Guerre mondiale.
Panzerkampfwagen Tiger-Maus E-100 | |
Maquette reconstituant l’aspect présumé de l’E-100 | |
Caractéristiques de service | |
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Type | Char super-lourd |
Utilisateurs | Reich allemand |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Production | |
Concepteur | Krupp, Adler |
Année de conception | 1942-1944 |
Constructeur | Adler |
Unités produites | 1 |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 6 (chef de char, pilote, radio-mitrailleur, tireur et deux chargeur) |
Longueur | 11,07 m (8,73 m de caisse) |
Largeur | 4,48 m |
Hauteur | 3,38 m |
Masse au combat | 123,5 tonnes |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Blindage | 30 à 200 mm |
Frontal (caisse) | 200 mm à 60° |
Latéral (caisse) | 30 mm à 89° (doublé par une plaque de 120 mm à 0° |
Dessus (caisse) | 40 mm à 90° |
Plancher (caisse) | 40-80 mm à 90° |
Frontal (tourelle) | 200 mm à 30° |
Latéral (tourelle) | 80 mm à 29° |
Arrière (tourelle) | 150 mm à 15° |
Haut (tourelle) | 40 mm à 90° |
Armement | |
Armement principal | 12,8-cm KwK L/55 |
Armement secondaire | 7,5-cm KwK L/24 |
Mobilité | |
Moteur | Maybach HL 230 P30 |
Puissance | 600 ch |
Suspension | Ressort hélicoïdal |
Pression au sol | 1,26 kg/cm2 |
Vitesse sur route | 23 km/h |
Puissance massique | 4,8 ch/tonne |
Réservoir | 2 050 l |
Consommation | 2,8 l/km |
Autonomie | 160 km |
Autonomie tout terrain | 100 km |
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Historique
Lors du développement du Panzerkampfwagen VIII Maus, deux firmes, Porsche et Krupp, furent mises en concurrence. Bien que Hitler préféra finalement le projet de Porsche, le Waffenamt continuer de s’intéresser au projet de Krupp. En effet, celui-ci, dit « Tiger-Maus », avait la particularité de partager un maximum de composants avec le char Tiger, ce qui intéressait Heinrich Ernst Kniepkamp pour son projet d’Entwicklung-serien (« séries de développement »), une série de véhicules de combat classés par poids partageant un maximum de composants dans le but de réduire les coûts de production et de faciliter la maintenance et la logistique[1],[2].
Jugeant Krupp trop fortement sollicité sur d’autres projets, Kniepkamp préféra confier la finalisation de l’E-100 à Adler au printemps 1943, bien que la firme n’avait aucune expérience dans la conception de chars[2]. Il n’informa toutefois pas Krupp qu’il avait repris leurs plans, ce qui provoqua la colère des ingénieurs de Krupp lorsqu’il découvrirent un an plus tard que Adler s’était approprié leur projet[3].
Adler commença le travail sur l’E-100 le ; la phase de conception fut rapidement terminée, les plans originaux du « Tiger-Maus » étant repris presque à l’identique, à l’exception de la suspension[3]. Le véhicule ne devait toutefois pas être assemblé dans les usines de l’entreprise à Francfort, mais sur le terrain militaire de Sennelager, dans la région de Paderborn. Le travail avança cependant à un rythme très lent : faute de moyens alloués au projet les pièces n’arrivaient qu’au compte-goutte sur la chaîne d’assemblage et Adler n’avait par ailleurs fourni que trois ouvriers pour réaliser l’assemblage. Ainsi, un rapport du faisait savoir que le châssis du premier prototype de l’E-100 était presque complété, mais que certains composants critiques étaient manquant, ce qui empêchait toute avancée supplémentaire[1].
Le travail n’avait guère plus progressé lorsque les troupes américaines s’emparèrent de Sennelager en et capturèrent le châssis toujours incomplet de l’E-100, mettant effectivement fin au projet déjà moribond[4].
Caractéristiques
Armement
À l’origine, le E-100 devait être équipé de l’une des tourelles prévue pour le projet Maus. Celle-ci avait été dessinée par Krupp en et devait être armée d’un canon de 15 cm L/37, ainsi que d’un canon de 7,5 cm L/24 coaxial en armement secondaire. Une nouvelle tourelle, plus légère, fut cependant conçue par Krupp en . Celle-ci était presque identique à celle du Maus II, à ceci près que son blindage était moins épais, d’où une masse plus faible. L’armement prévu était cette fois d’un canon de 12,8 cm et du même 7,5 cm, mais cette fois curieusement monté au-dessus du canon principal[5].
Évaluation opérationnelle
Bien que responsable de l’assemblage de l’E-100 en sa qualité de directeur technique de Adler, Karl Jenschke considéra dès le début la conception du véhicule comme étant obsolète : le véhicule était peu mobile par ses propres moyens et son transport par rail exigeait de démonter les jupes, les chenilles et une partie des roues de route. Par ailleurs, il estimait l’installation de canons de 150 mm ou 170 mm impossible dans la tourelle telle que Krupp l’avait conçue[4].
Le E-100 souffrait d'une mobilité très réduite due à sa masse de 138 tonnes ainsi qu'une motorisation trop faible et peu fiable (vitesse maximale variant entre 20 et 40 km/h selon le terrain). Il fut estimé que le Maus, en cas de défaillance technique en zone de combat, devrait être remorqué par 2 autres de ses congénères - une pratique qui fut adoptée lors des premiers engagements du Tigre et ensuite prohibée à la suite de la mise en service des véhicules de remorquage de chars Bergepanther. De plus, des problèmes pratiques se posaient quant à son déplacement, particulièrement lors de la traversée des ponts. Son armement lui permettait cependant d'engager ses adversaires à longue portée et de détruire à plus de 3 500 m tous les chars alliés tout en restant hors de portée de toute riposte, faisant ainsi de lui une forteresse antichar « mobile » quasiment invulnérable.
Notes et références
- Estes 2014, p. 28.
- Doyle & Jentz 2008, p. 53.
- Doyle & Jentz 2008, p. 53-54.
- Estes 2014, p. 29.
- Doyle & Jentz 2008, p. 54.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Kenneth Estes, Super-Heavy Tanks of World War II, t. 216, Oxford, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », (ISBN 9781782003830).
- (en) Hilary Doyle et Tom Jentz, Schwere Panzerkampfwagen Maus and E 100: development and production from 1942 to 1945, t. 6-3, Boyds, coll. « Panzer Tracts », (ISBN 0981538231).