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« Panzerkampfwagen E-100 » : différence entre les versions

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| tourelle arrière = {{unité|150|mm}} à {{unité|15|°}}
| tourelle haut = {{unité|40|mm}} à {{unité|90|°}}
| primaire = 12,8-cm KwK L/55 ou un canon de 150mm
| secondaire = 7,5-cm KwK L/24
| moteur = [[Maybach HL230|Maybach HL 230 P30]]
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}}
 
Le '''Panzerkampfwagen E-100''' est un projet de [[char super-lourd]] mené par l’[[Troisième Reich|Allemagne]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], issu du développement du [[Panzerkampfwagen VIII Maus|Maus]] et faisant partie du programme des [[Entwicklungsserie]], visant à développer des chars standardisés. L’ensemble du programme fut cependant un échec et aucun prototype de l’E-100 ne put être fabriqué : à la fin de la guerre il n’existait qu’un châssis incomplet, qui fut capturé par les Alliés puis expédié au [[Royaume-Uni]] pour être étudié avant d’être finalement ferrailléenvoyé à la ferraille.
 
Le '''E-100''' est un projet de [[char super-lourd]] mené par l’[[Troisième Reich|Allemagne]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], issu du développement du [[Panzerkampfwagen VIII Maus|Maus]] et faisant partie du programme des [[Entwicklungsserie]], visant à développer des chars standardisés. L’ensemble du programme fut cependant un échec et aucun prototype de l’E-100 ne put être fabriqué : à la fin de la guerre il n’existait qu’un châssis incomplet, qui fut capturé par les Alliés puis expédié au [[Royaume-Uni]] pour être étudié avant d’être finalement ferraillé.
 
L’échec du projet de l’E-100 est symptomatique du destin des chars super-lourds de la Seconde Guerre mondiale, qui posaient beaucoup de problèmes, notamment logistiques, pour un impact somme toute minimal sur le déroulement des combats.
 
== Historique ==
{{BandeauArticle homonymieconnexe|Voir aussi [[Panzerkampfwagen VIII Maus]].|Entwicklungsserie}}
 
Lors du développement du [[Panzerkampfwagen VIII Maus]], deux firmes, [[Porsche]] et [[Krupp (entreprise)|Krupp]], furent mises en concurrence. Bien que [[Adolf Hitler|Hitler]] préféra finalement le projet de Porsche, le {{langue|de|''Waffenamt''}} ({{citation|bureau des armes}}) continua de s’intéresser au projet de Krupp. En effet, celui-ci, dit {{citation|Tiger-Maus}}, avait la particularité de partager un maximum de composants avec le char [[Panzerkampfwagen VI Tiger|Tigre]], ce qui intéressait [[Heinrich Ernst Kniepkamp]] pour son projet d’{{langue|de|''Entwicklung-serien''}} ({{citation|séries de développement}}), une série de véhicules de combat classés par poids partageant un maximum de composants dans le but de réduire les coûts de production et de faciliter la maintenance et la logistique{{sfn|Estes 2014|p=28}}{{,}}{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=53}}.
 
Jugeant Krupp trop fortement sollicité sur d’autres projets, Kniepkamp préféra confier la finalisation de l’E-100 à [[Adler (automobile)|Adler]] au printemps 1943, bien que la firme n’avait aucune expérience dans la conception de chars{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=53}}. Il n’informa toutefois pas Krupp qu’il avait repris leurs plans, ce qui provoqua la colère des ingénieurs de la société lorsqu’illorsqu’ils découvrirent un an plus tard que Adler s’était approprié leur projet{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=53-54}}.
 
Adler commença le travail sur l’E-100 le {{date-|30|06|1943}} ; la phase de conception fut rapidement terminée, les plans originaux du « Tiger-Maus » étant repris presque à l’identique, à l’exception de la suspension{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=53-54}}. Le véhicule ne devait toutefois pas être assemblé dans les usines de l’entreprise à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], mais sur le terrain militaire de Sennelager, dans la région de [[Paderborn]]. Le travail avança cependant à un rythme très lent : faute de moyens alloués au projet les pièces n’arrivaient qu’au compte-goutte sur la chaîne d’assemblage et Adler n’avait par ailleurs fourni que trois ouvriers pour réaliser l’assemblage{{sfn|Estes 2014|p=28}}. Cette situation est à mettre en relation avec les nouvelles directives émises par Hitler en {{date-||07|1944}}, stipulant que tout développement de char super-lourd devait cesser{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=48}}. Ainsi, un rapport du {{date-|15|01|1945}} faisait savoir que le châssis du premier prototype de l’E-100 était presque complété, mais que certains composants critiques étaient manquants, ce qui empêchait toute avancée supplémentaire{{sfn|Estes 2014|p=28}}.
 
Le travail n’avait guère plus progressé lorsque les troupes américaines s’emparèrent de Sennelager en {{date-||04|1945}} et capturèrent le châssis toujours incomplet de l’E-100, mettant effectivement fin au projet déjà moribond{{sfn|Estes 2014|p=29}}. Le châssis fut plus tard complété sur place par les Britanniques afin de le mettre en état de marche, puis envoyé au [[Royaume-Uni]] pour être testé, avant d’être ferrailléenvoyé à la ferraille.
 
== Caractéristiques ==
[[Fichier:E-100.jpg|thumb|Le châssis du E-100 après sa capture par les Alliés.|alt=photographie en noir et blanc montrant un châssis de char inachevé sans tourelle et sans chenille vu de trois-quart avant]]
=== Motricité ===
Le moteur installé sur le prototype de l’E-100 était le [[Maybach HL230|Maybach HL 230 P30]], dont la puissance était de {{unité|600|ch}} à {{unité|2500|rpm}} et {{unité|700|ch}} à {{unité|3000|rpm}}. La transmission était le modèle {{nobr|OG 40 12 16 B}} de [[Maybach]], tandis que la direction était électrique et fabriqué par [[Henschel & Sohn|Henschel]] sous la désignation {{nobr|L 801}}. Avec la tourelle d’origine la masse totale dépassait les {{unité|130|t}}, mais celle-ci put être ramenée à {{unité|123,5|t}} suitegrâce à la conception d’une tourelle plus légère par Krupp. Cependant le moteur restait le même que sur le [[Panzerkampfwagen V Panther|Panther]], qui ne pesait que {{unité|45|t}} et était déjà considéré comme étant sous-motorisé, induisant pour l’E-100 un rapport poids/puissance particulièrement défavorable de {{unité|4,8|ch/tonne}} et limitant sa vitesse maximale à {{unité|23|km/h}}{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=54-72}}.
 
Un {{nobr|projet B}} fut donc envisagé pour améliorer la mobilité, avec un moteur Maybach de {{unité|1200|ch}} et une transmission hydromécanique Mekydro à huit vitesses, ce qui aurait pu permettre d’atteindre la vitesse de {{unité|40|km/h}}. Ce système aurait cependant nécessité un remaniement complet du châssis et le projet n’alla pas plus loin que la planche à dessin{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=54}}.
 
La suspension était le seul élément différenciant notablement le Tiger-Maus de Krupp de l’E-100 de Adler : alors que le premier employait la même suspension à barres de torsion que le [[Panzerkampfwagen VI Königstiger|Königstiger]], le second faisait appel à des [[Ressort hélicoïdal|ressorts hélicoïdaux]]{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=52-, 72}}. Ce changement permettait de maximiser l’espace disponible à l’intérieur du char, les suspensions étant désormais placées à l’extérieur. Les chenilles, entrainées par les [[Barbotin|barbotins]] situés à l’avant, faisaient un mètre de large et devaient être remplacées par un modèle plus étroit pour le transport par train, afin de ne pas dépasser des plateformes{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=64}}.
 
=== Armement et protection ===
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À l’origine, le E-100 devait être équipé de l’une des tourelles prévue pour le projet Maus. Celle-ci avait été dessinée par Krupp en {{date-||12|1942}} et devait être armée d’un canon de {{nobr|15 cm L/37}}, ainsi que d’un canon de {{nobr|7,5 cm L/24}} coaxial en armement secondaire. Une nouvelle tourelle, plus légère, fut cependant conçue par Krupp en {{date-||05|1944}}. Celle-ci était presque identique à celle du {{nobr|Maus II}}, à ceci près que son blindage était moins épais, d’où une masse plus faible. L’armement prévu était cette fois d’un canon de {{unité|12,8|cm}} et du même {{unité|7,5|cm}}, mais cette fois curieusement monté au-dessus du canon principal{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=54}}. Le {{langue|de|''Waffenamt''}} ne semble toutefois pas avoir été entièrement satisfait par cette proposition, car à la fin du même mois, Krupp fut sollicité pour réaliser une maquette en bois à l’échelle 1:5 d’une nouvelle tourelle ayant comme armement soit un canon de {{unité|15|cm}} soit de {{unité|17|cm}}, afin d’étudier quelles étaient les possibilités en matière de disposition intérieure dans ces configurations{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=48}}.
 
Avec {{unité|200|mm}} de [[blindage homogène laminé]] incliné à {{unité|60|°}} à l’avant, l’E-100 était aussi bien blindé que le Maus de face, en revanche son blindage latéral était sensiblement inférieur, en particulier au niveau de la tourelle : {{unité|80|mm}} incliné à {{unité|29|°}} sur l’E-100 contre {{unité|200|mm}} incliné à {{unité|30|°}} sur le Maus{{sfn|Doyle & Jentz 2008|p=47,72}}. À titre de comparaison, sur le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front de l’Est]], le canon D-25T de l’[[Joseph Staline (char)|IS-2]] pouvait pénétrer {{unité|142|mm}} à {{unité|1000|m}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Higgins|titre=King Tiger VS IS-2|sous-titre=Operation Solstice 1945|tome=37|lieu=Oxford|éditeur=[[Osprey Publishing]]|collection=Duel|année=2011|pages totales=80|isbnpassage=978184908404827|idisbn=|page=27978-1-84908-404-8}}.</ref>. À [[Front de l'Ouest (Seconde Guerre mondiale)|l’Ouest]], le [[Ordnance QF 17 pounder|17-pounder]] britannique, pouvait pénétrer au maximum {{unité|231|mm}} à {{unité|1000|m}} dans les conditions les plus favorables et avec des munitions [[Munition_anti-char#Obus_perforant_sous-calibré_à_sabot_détachable|APDS]], disponibles seulement en quantités limitées ; avec les munitions perforantes les plus courantes les performances chutaient à {{unité|150|mm}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lorin|nom1=Bird|prénom1prénom2=LorinRobert|nom2=Livingstone |prénom2=Robert|titre=WWII Ballistics: |sous-titre=Armor and Gunnery |lieu= |éditeur=Overmatch Press|année=2001|isbnpassage=60|pageisbn=60}}.</ref>. Par ailleurs, du fait que les tests sont réalisés sur des plaques non-inclinées, ces valeurs sont à considérer comme un maximum théorique atteignable seulement dans les conditions les plus favorables, ce qui arrivait rarement sur le terrain. Dans les faits, l’E-100 aurait pu être un adversaire redoutable tant qu’il se présentait de face, mais il restait vulnérable sur les côtés, une faiblesse partagée par les chars [[Panzerkampfwagen VI Tiger|Tigre]] et [[Panzerkampfwagen V Panther|Panther]].
 
== Évaluation opérationnelle ==
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{{légende plume}}
 
* {{Ouvrage|langue=en|idprénom1=Estes 2014Kenneth|nomnom1=Estes|prénom=Kenneth|titre=Super-Heavy Tanks of World War II |tome=216|lieu=Oxford |éditeur=[[Osprey Publishing]]|collection=New Vanguard |année=2014|tomeisbn=216978-1-78200-383-0|isbnid=9781782003830Estes 2014|plume=oui }}
* {{Ouvrage|langue=en|idprénom1=Doyle & Jentz 2008Hilary|nom1=Doyle|prénom1prénom2=HilaryTom|nom2=Jentz |prénom2=Tom |titre=Schwere Panzerkampfwagen Maus and E 100 : development and production from 1942 to 1945 |lieutome= 6-3|éditeur=Boyds|collection=Panzer Tracts |année=2008|tomepages totales=672|isbn=978-0-9815382-3-5|isbnisbn2=09815382310-9815382-3-1|id=Doyle & Jentz 2008|plume=oui }}
 
=== Articles connexes ===
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{{autres projets
|Commons=Category:Panzerkampfwagen E-100}}
|wikidata=Q699638
}}
 
{{Palette|Véhicules blindés de combat allemands de la Wehrmacht}}