Glacis (fortification)
En jargon militaire, le glacis est un terme désignant à l'origine un terrain découvert, généralement aménagé en pente douce à partir des éléments extérieurs d'un ouvrage fortifié. Il avait notamment pour fonction de n'offrir aucun abri à d'éventuels agresseurs de la place forte et de dégager le champ de vision de ses défenseurs.
Par extension, le terme est employé pour désigner un espace-tampon ménagé par une puissance autour de ses frontières par le contrôle de régions, voire de pays, limitrophes, afin d'optimiser la défense de son territoire. Il peut être dans ce cas nommé « zone démilitarisée » :
- C'est ainsi que la démilitarisation de la rive droite du Rhin en Allemagne et le contrôle par la France des régions frontalières devait servir de glacis à cette dernière au sortir de la Première Guerre mondiale.
- De même, dans la doctrine militaire soviétique, l'ensemble des États satellites voisins fournissant le recul nécessaire au commandement pour organiser la défense du pays. L'obsession du commandement militaire de disposer d'une zone tampon en Europe renvoie au traumatisme suscité par l'invasion des armées allemandes en juin 1941. La soviétisation de l'Europe de l'Est et la constitution du pacte de Varsovie (1955) ont donné à l'URSS un glacis défensif.
Par similitude, le glacis désigne également la partie avant de la caisse d'un char de combat, située généralement devant la tourelle. Il s'agit d'une zone dégagée pour permettre à l'équipage d'avoir une vision libre, mais aussi pour faciliter le mouvement de la tourelle. Il est généralement fortement blindé et incliné, afin de favoriser la déflection des projectiles ennemis.