« Gouvernement Maurice Rouvier (1) » : différence entre les versions
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{{Voir homonymes |Gouvernement Maurice Rouvier (2)|Gouvernement Maurice Rouvier (3)}}
{{Infobox Gouvernement
| régime = [[Troisième République (France)|Troisième République]]
| titre
| président = [[Jules Grévy]]<br>[[Sadi Carnot (président)|Sadi Carnot]]
| titre chef = [[Président du Conseil (France)|Président du Conseil]]
| chef = [[Maurice Rouvier]]
| début = 31-05-1887
| fin = 4-12-1887
| coalition = [[Union des gauches]] - [[Gauche radicale (groupe parlementaire)|Gauche radicale]] ''(en partie)''
| ministres = 10
| parlement = [[Élections législatives françaises de 1885|{{IVe}} législature]]
| sièges = {{Infobox Parti politique/Sièges|362|584|hex=#d99694}}
| précédent = [[Gouvernement René Goblet]]
| suivant = [[Gouvernement Pierre Tirard (1)|Gouvernement Pierre Tirard I]]
}}
Le '''premier gouvernement Maurice Rouvier''' est le gouvernement de la [[Troisième République (France)|Troisième République]] en [[France]] du {{date|31|mai|1887}} au {{date|7|décembre|1887}}.
Maurice Rouvier obtient pour la première fois la neutralité de la droite et constitue un cabinet modéré d'où il écarte le [[Georges Boulanger|général Boulanger]].
== Contexte ==
Le [[Gouvernement René Goblet|gouvernement Goblet]] marque le véritable début du [[boulangisme]] et poursuit l'éloignement entre radicaux et opportunistes, cristallisé par la présence [[Georges Boulanger]] au gouvernement.
Le {{date|17|mai|1887}}, René Goblet remet la démission du Gouvernement au président de la République, [[Jules Grévy]]. Celui-ci se retrouve dans une véritable crise gouvernementale puisque les radicaux posent comme principe le retour de Boulanger et les opportunistes sont évictions. Un gouvernement de concentration est donc presque impossible. Environ douze personnalités sont appelées pour former un gouvernement dont Charles de Freycinet, trois fois, [[Maurice Rouvier]], [[Charles Duclerc]], [[Charles Floquet]] et [[Paul Devès]]{{Sfn|Origine populisme||p=211-212}}.
Le 22 mai, [[Henri Rochefort]] utilise pour la première fois l'idée d'un plébiscite pour Boulanger lors d'une élection partielle à Paris, en demandant aux radicaux de mettre son nom sur le bulletin. Dispositif assez suivit puisque Boulanger obtient environ 13 % des votants{{Sfn|Origine populisme||p=213-215}}.
À partir du {{date|26|mai|1887}}, la presse nationale commence à gronder et les opportunistes posent l'ultimatum sur l'absence de Boulanger pour tout gouvernement. Le 29, Grévy penche à regret pour rappeler Boulanger au gouvernement mais l'ensemble des trois groupes républicains sénatoriaux s'y opposent. Floquet est quant-a-lui refusé pour sa position trop pro-polonaise dans un contexte de rapprochement avec la Russie{{Sfn|Origine populisme||p=211-212}}.
En parallèle, [[Armand de Mackau]] rencontre le Président pour lui indique que la droite accepterait un gouvernement opportuniste sans Floquet ni Boulanger, en échange d'une politique beaucoup plus modérée sur l'anticléricalisme et l'arrêt des discriminations envers les catholiques dans les emplois publics et obtenir des faveurs ministérielles{{Sfn|Origine populisme||p=213-215}}. Le 27, Rouvier, après avoir été éconduit par les radicaux, reçoit la droite et accepte verbalement l'accord de non-opposition pour son gouvernement. Il est presque immédiatement connu cet accord dans les rapports de police ainsi que dans les journaux, ce qui fait rugir les radicaux{{Sfn|Origine populisme||p=213-215}}.
Le {{date|30|mai|1887}}, Jules Grévy nomme [[Maurice Rouvier]] président du Conseil des ministres et le 31, Rouvier prononce difficilement, sous le brouhaha des radicaux un court discours suivi par un vote de confiance de 362 pour et 149 contre{{Sfn|Origine populisme||p=216}}.
== Composition ==
Comme signe d'opposition à Boulanger, le général [[Félix Gustave Saussier|Saussier]] impose [[Théophile Ferron]] comme ministre de la Guerre. Seul Flourens est conservé du précédant gouvernement. [[Severiano de Heredia]] et [[Paul Barbe]] sont membres de la [[Gauche radicale (groupe parlementaire)|Gauche radicale]] mais leur participation au gouvernement les excommunie du groupe{{Sfn|Origine populisme||p=217}}. Rouvier fusionne sous le ministère des Finances, les services du ministère des Postes et des Télégraphes.
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!Parti politique
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Liste des chefs du gouvernement français|Président du Conseil des ministres]]'''
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| align="center" | '''[[Maurice Rouvier]]'''
|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union républicaine (France)|Union républicaine]])</small>'''
|}
=== Ministres nommés le 30 mai 1887<ref>{{Lien web |langue=FR |titre=Journal officiel de la République française. Lois et décrets |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2013863v |site=Gallica |date=1887-05-30 |consulté le=2024-05-03}}</ref> ===
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français des Finances|Ministre des Finances]]<br>[[Liste des dirigeants des Postes françaises|Ministre des Postes et Télégraphes]]'''
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|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union républicaine (France)|Union républicaine]])</small>'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|GR}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres de la Justice de France|Ministre de la Justice]] et garde des sceaux'''
| align="center" | [[Fichier:Mazeau, Charles (Le Pays, 1896-03-22).jpg|80px]]
| align="center" | '''[[Charles Mazeau]]'''
|'''[[Gauche républicaine (Sénat)|Gauche républicaine]]'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français des Affaires étrangères|Ministre des Affaires étrangères]]'''
| align="center" | [[Fichier:Flourens, Emile, Gallica, Nadar.jpg|80px]]
| align="center" | '''[[Émile Flourens]]'''<ref name="Maintien">Membre du gouvernement précédent ayant conservé son poste</ref>
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français de l'Intérieur|Ministre de l’Intérieur]]'''
| align="center" | [[Fichier:Armand Fallières - photo Chalot.png|80px]]
| align="center" | '''[[Armand Fallières]]'''
|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union démocratique (groupe parlementaire)|Union démocratique]])</small>'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|SE}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français de la Défense|Ministre de la Guerre]]'''
| align="center" | [[Fichier:Théophile Ferron.jpg|80px]]
| align="center" | '''[[Théophile Ferron]]'''
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|{{Infobox Parti politique français/couleurs|GR}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français de la Marine et colonies|Ministre de la Marine et des Colonies]]'''
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| align="center" | '''[[Édouard Barbey]]'''
|'''[[Gauche républicaine (Sénat)|Gauche républicaine]]'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Ministre français de l'Éducation nationale sous la Troisième République|Ministre de l'Instruction publique,<br>des Beaux-Arts et des Cultes]]'''
| align="center" | [[Fichier:Spuller (Pierre Petit).jpg|80px]]
| align="center" | '''[[Eugène Spuller]]'''
|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union républicaine (France)|Union républicaine]])</small>'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|GRad}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français des Travaux publics|Ministre des Travaux publics]]'''
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| align="center" | '''[[Severiano de Heredia]]'''
| '''[[Gauche radicale (groupe parlementaire)|Gauche radicale]]'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français du Commerce|Ministre du Commerce et de l'Industrie]]'''
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| align="center" | '''[[Lucien Dautresme]]'''
|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union démocratique (groupe parlementaire)|Union démocratique]])</small>'''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|GRad}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres français de l'Agriculture|Ministre de l'Agriculture]]'''
| align="center" | [[Fichier:Barbe, Paul (Panthéon de l'industrie, 1887-06).jpg|80px]]
| align="center" | '''[[Paul Barbe]]'''
| '''[[Gauche radicale (groupe parlementaire)|Gauche radicale]]'''
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=== Remaniement du 8 juin 1887<ref>{{Lien web |langue=FR |titre=Journal officiel de la République française. Lois et décrets |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2013871d |site=Gallica |date=1887-06-08 |consulté le=2024-05-03}}</ref> ===
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Sous-secrétaire d'État]] à la Marine et aux Colonies'''
| align="center" | [[Fichier:Eugène Étienne 1914.jpg|80px]]
| align="center" | '''[[Eugène Étienne]]'''
|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union démocratique (groupe parlementaire)|Union démocratique]])</small>'''
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=== Remaniement du 30 novembre 1887 ===
*''Démission du ministre de la Justice : [[Charles Mazeau]]''
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| {{Infobox Parti politique français/couleurs|UdG}} |
| align="center" | '''[[Liste des ministres de la Justice de France|Ministre de la Justice]]''' <small>(par intérim, en supplément de sa fonction de ministre de l'Intérieur)</small>
| align="center" | [[Fichier:Armand Fallières - photo Chalot.png|80px]]
| align="center" | '''[[Armand Fallières]]'''
|'''[[Union des gauches]]<br><small>([[Union démocratique (groupe parlementaire)|Union démocratique]])</small>'''
|}
== Bilan ==
Le cabinet doit faire face à une opposition de l'extrême gauche, ainsi que des radicaux et à la montée du [[boulangisme]]. Il fait quitter Boulanger de Paris en juillet pour Clermont-Ferrand{{Sfn|Origine populisme||p=220}}. Face à l'alliance avec la droite, il est aussi mis en difficulté dès août puisqu'il ne peut tenir ses promesses. Après la loi militaire, où la droite n'a obtenu aucune concession, la loi du 15 novembre sur la liberté des funérailles est aussi défavorable aux conservateurs. De plus, la laïcisation du personnel scolaire est ralentie mais ne s'arrête pas. Enfin, la base catholique ne reçoit aucun avantage ministériel. Mackau prend donc la décision de retirer son soutien masqué du gouvernement en octobre et indique à son groupe qu'ils ont été trompés par les opportunistes. Le gouvernement n'est plus donné que quelques mois maximum{{Sfn|Origine populisme||p=226}}. De même, Jules Ferry voit que l'alliance avec la droite ne mène nulle part et empêche le gouvernement de gouverner{{Sfn|Origine populisme||p=228}}.
Le 8 octobre, éclate le [[scandale des décorations de 1887|scandale des décorations]] qui touche à [[Daniel Wilson (homme politique)|Daniel Wilson]] et éclabousse le Président de la République. Wilson, avec l'aide du préfet de police de Paris, falsifie les preuves contre lui. Rouvier tente d'abord de préserver le Président de la République mais face aux preuves qui s'amoncellent durant le reste du mois, il ne peut que protester pour la forme, lorsque le 5 novembre la Chambre ouvre une enquête parlementaire avec pouvoir judiciaire. Le ministre de la Justice est lui-même très critiqué pour ne pas faire toute la lumière sur cette corruption et présente sa démission le 30 novembre. Avant cela, une large coalition des radicaux, mené par [[Georges Clemenceau]], et de la droite, soutenue en sous-main par un certain nombre d'opportunistes comme [[Jules Ferry]], renverse le gouvernement le 19 novembre. Cependant, Grévy refuse toutes les demandes de démission de Rouvier pour retarder sa propre chute. Jusqu'au {{1er}} décembre, le gouvernement expédie les affaires courantes et tente de maintenir l'ordre dans la capitale{{Sfn|Origine populisme||p=229-234}}.
== Fin du gouvernement et passation des pouvoirs ==
Le {{date|2|décembre|1887}}, le président de la République, [[Jules Grévy]], signe sa lettre de démission.
Le {{date|2|décembre|1887}}, la Chambre des députés et le Sénat, constitutionnellement réunis en ''Assemblée nationale'', [[Élection présidentielle française de 1887|élisent]] [[Sadi Carnot (président)|Sadi Carnot]] à la présidence de la République.
Le {{
Sadi Carnot propose d'abord le gouvernement aux radicaux, qui demandent des garanties excessives. Il appelle alors une première fois [[Armand Fallières]] pour former un gouvernement, sans succès.
Le {{
Le {{date|11 décembre 1887}}, Carnot désigne à nouveau Armand Fallières à constituer le nouveau gouvernement, mais échoue également.
Le {{date|12|décembre|1887}}, Sadi Carnot nomme [[Pierre Tirard]] à la présidence du Conseil des ministres<ref>{{Lien web |langue=FR |titre=Journal officiel de la République française. Lois et décrets |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k20140568 |site=Gallica |date=1887-12-13 |consulté le=2022-07-17}}</ref>. Il s'agit d'un de ses amis, détesté par les gambettistes mais n'ayant pas une forte personnalité selon ses collègues. De plus, il s'agit d'un sénateur à vie{{Sfn|Origine populisme||p=251}}.
== Voir aussi ==
* [[Troisième République (France)|Troisième République]]
* [[1887 en France]]
== Notes et références ==
{{Références}}
*{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bertrand|nom1=Joly|titre=Aux origines du populisme|sous-titre=histoire du boulangisme|éditeur=CNRS Éditions|lieu=Paris|année=2022|isbn=978-2-271-13972-6|id=Origine populisme}}.
{{Palette|Gouvernements de la Troisième République|Gouvernement Rouvier I}}
{{Portail|France au XIXe siècle|politique française}}
[[Catégorie:Gouvernement de la Troisième République|Rouvier (1), Gouvernement Maurice]]
[[Catégorie:1887 en France]]
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