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« Bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme » : différence entre les versions

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[[Fichier:Femdom tied to tree.jpg|thumb|[[Flagellation]]. Gravure de [[John Willie]] (entre 1946 et 1959).]]
[[Fichier:Partial suspension folsom.jpg|thumb|Démonstration d'une [[Bondage de suspension|suspension partielle de bondage]].]]
 
Le [[sigle]]« '''BDSM''',Bondage pouret « Bondagediscipline, Domination,domination Soumissionet soumission, Sadosado-Masochismemasochisme''' », ('''BDSM''') désigne un ensemble de pratiques sexuelles et contractuelles utilisant la [[douleur]], la [[bondage|contrainte]], l'[[humiliation érotique]] ou la mise en scène de divers [[fantasme sexuel|fantasmes sexuels]]. Les pratiques sadomasochistes sont fondées sur un [[contrat masochiste|contrat]] entre deux parties (pôle dominant et pôle dominé). Le BDSM fait l'objet de pratiques très variées.
 
== Étymologie ==
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En 1905, [[Sigmund Freud]] décrit le « sadisme » et le « masochisme » dans son œuvre ''[[Trois essais sur la théorie sexuelle]]''. Cela a conduit à la première utilisation du terme composé sado-masochisme par le psychanalyste viennois [[Isidor Sadger]] dans leur travail, Über den sado-masochistischen Komplex (« Concernant le complexe sadomasochiste ») en 1913.
 
Enfin en 1967 [[Gilles Deleuze|Deleuze]] publie la présentation de Sacher-Masoch dans laquelle il écrit « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique ».
Et il précise en cas de rencontre que « chacun fuit ou périt<ref>G.Deleuze, {{p.|60}}</ref> ».
 
== Histoire ==
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== Composantes du BDSM ==
=== SadismeBondage, masochismeDomination, dominationSoumission et soumissionMasochisme ===
TroisQuatre composantes distinctes du jeu du pouvoir sont incluses dans la pratique du BDSM<ref name="Williams, D. J.">Williams, D. J. 2006. « Different (Painfulj) Strokes for Different Folks: A General Overview ofSexual Sadomasochism (SM) and its Diversity ». Sexual Addiction & Compulsivity, vol. 13, {{n°|4}}, {{p.|333-346}}.</ref> : le bondage/discipline (BD), la domination/soumission (Ds) et le sadomasochisme (SM).
 
Plusieurs rôles sont rattachés à ces trois pratiques<ref>Caruso, Jessica (2012). « La communauté BDSM (bondage/discipline, domination/soumission, sadomasochisme) de Montréal : enquête sur la culture BDSM et les codes et scénarios sexuels qui la constituent » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sexologie.[https://archipel.uqam.ca/5374/1/M12694.pdf]</ref> :
* les rôles qui prennent le contrôle dans la relation : Dominant, Maitre,  ;
* les rôles qui donnentoffrent le contrôle au dominant : soumis, esclave<ref>Être qui apprécie la soumission profonde.</ref>ludique, masochiste ;
* les rôles qui éprouvent un sentiment de domination et de soumission : switch, sadomasochiste ;
* les rôles qui ne sont pas reliés au rapport de pouvoir : kinkster, fétichiste, incertain, non applicable.
 
=== Sadomasochisme ===
[[Fichier:Clark Kent BDSM Whipped 2.jpg|vignette|S/M image of lookalike [[Superman]] and Lois Lane drawn by the original creator during dispute with employer]]
{{Article détaillé|Masochisme|sadisme}}
Le BDSM était antérieurement nommé « SM », le sigle « BDSM » est aujourd’hui employé pour mieux représenter la diversité des pratiques<ref name="Williams, D. J." />. Le terme « sadomasochisme » fait référence à l’érotisation de la douleur<ref>Brame, G., W. Brame. et J. Jacobs. 1993. Different loving : The world ofsexual dominance and submission. New York : Villard.</ref> et est dérivé des mots « [[sadisme]] » et « [[masochisme]] ». L’inventeur scientifique du mot « masochisme », [[Richard von Krafft-Ebing|Krafft-Ebing]] établit en 1886 un lien entre le [[sadisme]] et le [[masochisme]] en termes de taux de comorbidité. Wilhelm Stekel appuie cette corrélation et ajoute que l’intérêt porté envers une sexualité non normative prend racine dans le sadomasochisme<ref name="chervet">Chervet, B. (2016). Sadomasochisme et précession du masochisme. À propos de l’asymétrie en psychanalyse. Revue française de psychanalyse, vol. 80(3), 722-732. <nowiki>https://doi.org/10.3917/rfp.803.0722</nowiki></ref>. L’union entre ces deux termes renforce une fonction commune de traiter la dimension traumatique propre à la nature de la pulsion. Cette union a suscité des critiques notamment de [[Gilles Deleuze]].
 
Le [[philosophe]] [[Gilles Deleuze]] réfute tout lien entre masochisme et [[sadisme]] et qualifie le mot [[sado-masochisme]] tel qu'il le trouve dans plusieurs textes de [[Freud]] de « monstre sémiologique » : « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique<ref name="ref_auto_1">G. Il considère que sadisme et masochisme sont deux univers différents, qu'ils ne peuvent être de parfaits contraires, ni une parfaite complémentarité. Le sadisme étant un univers de crimes, de ce fait hors consentement. Et, le masochisme l'univers du contrat où tout est accepté par le sujet qui éduque son bourreau. {{p.|114}}</ref> ». Et il précise en cas de rencontre que « chacun fuit ou périt<ref name="ref_auto_2">G.Deleuze, {{p.|60}}</ref> ».
 
Le sadisme et le masochisme appartiennent à la langue courante, à la langue scientifique de l’érotologiel’[[érotologie]] et la langue de la métapsychologie de la psychanalyse. En matière de phénoménologique ils caractérisent {{citation|des modalités d’investissements relationnels et des voies de satisfaction propres à la sexualité humaine au sein de laquelle ils forment un couple d’opposés complémentaires}}<ref name="chervet" />.
 
Le sadisme décrit un plaisir sexuel dans lequel une personne prend plaisir à infliger une douleur, à dégrader ou à humilier une autre personne. De l’autre côté, le masochiste apprécie subir toutes sortes de souffrances physiques ou morales dans un scénario consensuel. Le sadisme associe haine et sexualité tandis que le masochismemasochiste emploiese fait infliger la douleur pour satisfaire ses désirs sexuels<ref>Diatkine, G. (2016). L’énigme du sadisme. Revue française de psychanalyse, vol. 80(3), 733-740. <nowiki>https://doi.org/10.3917/rfp.803.0733</nowiki></ref>.
 
Le [[masochisme|masochiste]] a besoin de l'essence du sadique dans son fantasme, c'est un moteur à son [[érotisme]]. Le masochiste provoque, déclenche le sadique sans intention formelle du passage à l'acte<ref name="reiklemaso" /><!--{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Theodor Reik]]|titre=Le masochisme|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1953|réimpression=2000|pages totales=418|isbn=2-228-89359-5}}{{Commentaire biblio|un essai de psychanalyse sur la psychologie et le psychisme masochiste}}</ref-->. [[BDSM#Monstre sémiologique|La rencontre est improbable]].
Il existerait à travers les relations sadomasochistes des relations dites hard ou soft. Les relations hard seraient des relations masochistes avec douleur physique. Les relations soft seraient des relations impliquant une [[souffrance psychologique]] telle que l’[[humiliation]] ou les relations de service sans douleur corporelle.
 
Et même [[Krafft-Ebing]] l'explique Il est dubitatif, malgré son affirmation sur le fait que le sadique serait l'inverse et le complément du masochiste
Le [[masochisme|masochiste]] a besoin de l'essence du sadique dans son fantasme, c'est un moteur à son [[érotisme]]. Le masochiste provoque, déclenche le sadique sans intention formelle du passage à l'acte
Et même [[Krafft-Ebing]] l'explique Il est dubitatif, malgré son affirmation sur le fait que le sadique serait l'inverse et le complément du masochiste<ref name="Krafft-Ebing">[[Richard von Krafft-Ebing]], ''Psychopathia sexualis'', {{opcit}}, {{p.|87}}, {{ISBN|2-907563-26-2}}.</ref>
 
=== Domination / soumission ===
La domination et la soumission (ou ''D/s'') est un jeu de comportements et de désirs dans lequel une personne souhaite être dominée par une ou plusieurs autres personnes dans un but érotique et sexuel. Le contact physique n'est pas nécessaire et ce type de jeu peut s'effectuer à distance, anonymement ou non, par téléphone ou par tout système de messagerie électronique. Dans d'autres cas, il peut être intensément physique, allant parfois au sadomasochisme. Les individus qui choisissent le rôle supérieur sont appelés ''dominants'' (pour les garçons) ou ''dominatrices'' (voire ''maîtresses'', pour les filles), et les individus qui choisissent le rôle subordonné sont appelés ''soumis(es)'' (garçons et filles). Les individus peuvent également changer de rôle durant le jeu (switch). Le jeu D/s est un échange consensuel entre les partenaires, basé sur la confiance et la communication et sur un respect mutuel dans lequel les partenaires peuvent s'explorer émotionnellement<ref>{{Lien web |titre=Mode d'emploi pour se mettre au SM en douceur (mais pas que) |url=https://www.marieclaire.fr/,sadomasochisme-tout-connaitre-des-pratiques-sm,805496.asp |site=Marie Claire |consulté le=21 février 2024}}</ref>. Une relation D/s peut être sexuelle ou non, à long ou à court terme, et intime ou anonyme.
 
Les variantes de D/s peuvent prendre un bon nombre de formes. Ils incluent la servitude domestique qui peut devenir sexuelle, la [[chasteté]] forcée, l'[[humiliation érotique]] ou verbale, la soumission fétichiste (pieds, chaussures, bottes, uniformes, cigarettes, latex, cuir…), la déshumanisation où le dominé est considéré comme un animal et traité comme tel voire à l'objectification où il est considéré comme un objet inanimé, et enfin au [[travestissement]] (ou [[Travestissement|cross-dressing]]). Ces variantes peuvent être combinées avec d'autres formes de BDSM<ref>{{Lien web |auteur=Lauréna Valette |titre=BDSM : définition, plaisir, comment s'initier à cette pratique ? |url=https://www.journaldesfemmes.fr/couple/conseils-sexo/2948943-bdsm-c-est-quoi-cette-pratique-sexuelle/ |site=Le Journal des Femmes |date=25 octobre 2023 |consulté le=21 février 2024}}</ref>. Certaines relations D/s sont sexuelles, et d'autres totalement chastes. Les partenaires peuvent jouer des rôles classiques comme ceux de dominant/soumis, ou encore ceux de quelques figures autoritaires telles que professeur/étudiant, policier/suspect ou parent/enfant.
 
[[Fichier:Bent forward strappado.jpg|thumb|left|upright=0.7|Bondage à l'aide de cordes et d'une [[Accessoire de contrainte#Les barres d'écartement|barre d'écartement]] causant l'immobilisation et la douleur.]]
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=== Bondage ===
{{Article détaillé|Bondage}}
Le ''bondage'' est une pratique qui consiste à rendre un corps captif<ref name="Howard S.Becker">Howard S.Becker, ''Outsider'', traduit par J.P. Briand, {{p.|54}}, Éditions Métaillé, note en bas de page.</ref> par tout accessoire de contrainte et quel qu'en soit le procédé. Le bondage est souvent, mais pas toujours, une pratique sexuelle<ref>Matthias T. J. Grimme: ''Das Bondage-Handbuch. Anleitung zum erotischen Fesseln''. Charon-Verlag, Hamburg 1999 {{ISBN|3-931406-16-4}}. (German)</ref>. Bien que le bondage soit une variation très populaire dans le domaine BDSM, il est néanmoins souvent différencié du reste de ce domaine<ref>Lee Harrington: Shibari You Can Use: Japanese Rope Bondage and Erotic Macramé, Mystic Productions 2007 {{ISBN|0-615-14490-X}}.</ref>. Strictement parlant, le bondage signifie immobiliser le partenaire dominé à l'aide d'accessoires tels que les menottes et les chaines. Le bondage inclut également la [[croix de saint André]] ou les [[Accessoire de contrainte#Les barres d'écartement|barrebarres d'écartementsécartement]]<ref>Jay Wiseman's Erotic Bondage Handbook. 2000 {{ISBN|1890159131}}</ref>.
 
Le terme "discipline" décrit une restriction psychologique dans laquelle les règles et la punition sont utilisées pour contrôler tous types de mouvements ou comportements du dominé<ref>Zakfar, A Professional Dominatrix, 2010, Lulu.com {{ISBN|978-0-557-64184-0}}.</ref>. La punition (punishment) est à distinguer du "funishment", ce dernier ayant pour trait de procurer du plaisir dans une mise en scène de punition ce qui diffère profondément du punishment qui dispose d'un caractère éducatif, funishment comme punishment peuvent être données physiquement (telle que les claques), psychologiquement (par humiliation, telle que la flagellation publique) ou par une perte de liberté physique (attaché ou menotté à un lit ou des barreaux ou encore enveloppé dans un matériau extensible tel que du film plastique)<ref>Bill Henkin, Sybil Holiday: Consensual Sadomasochism: How to Talk About It and How to Do It Safely, Page 71. Daedalus Publishing Company, 1996 {{ISBN|1-881943-12-7}}.</ref>.
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=== Freud et Reik ===
[[Fichier:Sigmund Freud, by Max Halberstadt (cropped).jpg|alt=photographie de freud|vignette|Sigmund Freud]]
[[Sigmund Freud]] écrit dans les ''[[Trois essais sur la théorie sexuelle]]'' (1905) : {{citation|Celui qui, dans les rapports sexuels prend plaisir à infliger une douleur est capable aussi de jouir de la douleur qu’il peut ressentir. Un sadique est toujours en même temps un masochiste, ce qui n’empêche pas que le côté actif ou le côté passif de la perversion puisse prédominer et caractériser l’activité sexuelle qui prévaut}}<ref name="Sigmund Freud trois essais">[[Sigmund Freud]], ''Les trois Essais'', « Idées {{p.}}46, NRF</ref>. Et dans '' Les pulsions et leurs destins'' (1915), il considère que le sadique ne pourrait prendre du plaisir à la douleur d’autrui s’il n’avait d’abord éprouvé {{citation|masochistement}} le lien de sa douleur et de son plaisir<ref name="Sigmund Freud Les pulsions et leurs destins ">[[Sigmund Freud]], '' Les pulsions et leurs destins'', (1915) tr.fr., Métapsychologie, {{p.}}46, NRF</ref>. Si Freud a confirmé le terme « sadomasochisme » cité par [[Richard von Krafft-Ebing|Krafft-Ebing]], il se retrouverait, vers la fin de sa vie, devant une énigme par rapport au concept qu'il élabore plus tard dans le cadre de sa deuxième théorie des [[Pulsions (psychanalyse)|pulsions]] : en 1924 en effet, dans ''Le Problème économique du [[Masochisme (psychanalyse)|masochisme]]'', il constate qu'{{citation|il est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression de sérieux que les cruautés — fantasmées ou mises en scène — du sadisme}}<ref name=freudnpetp>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Sigmund Freud]]|titre=Névrose, psychose et perversion|éditeur=Presses universitaires de France|lieu=Paris|année=1894|réimpression=1999|isbn=2-13-045208-6}}{{commentaire biblio|voir ''Le Problème économique du masochisme''}}</ref>.
Si Freud a confirmé le terme « sadomasochisme » cité par [[Richard von Krafft-Ebing|Krafft-Ebing]], il se retrouverait, vers la fin de sa vie, devant une énigme par rapport au concept qu'il élabore plus tard dans le cadre de sa deuxième théorie des [[Pulsions (psychanalyse)|pulsions]]: en 1924 en effet dans ''Le Problème économique du [[Masochisme (psychanalyse)|masochisme]]'', il constate qu'{{citation|il est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression de sérieux que les cruautés — fantasmées ou mises en scène — du sadisme}}<ref name="freudnpetp>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Sigmund" Freud]]|titre=Névrose, psychose et perversion|éditeur=Presses universitaires de France|lieu=Paris|année=1894|réimpression=1999|isbn=2-13-045208-6}}{{commentaire biblio|voir ''Le Problème économique du masochisme''}}</ref>.
 
=== [[Theodor Reik]] sur le masochisme ===
 
Pour [[Theodor Reik]], {{citation|le masochisme est une tendance instinctive commune en tant que possibilité et réalisation à tous les êtres humains, et ne devient pathologique qu'en dépassant certaines limites et en adoptant une nature qui exclut presque toutes les autres directions de l'instinct}}<ref>{{Ouvrage|id=Reik|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Theodor Reik]]|traducteur=Matila Costiescu Ghyka|titre=Le masochisme|titre original=Masochism in modern man|éditeur=[[Payot (éditions)|éditions Payot]]|collection=Bibliothèque scientifique Payot|lieu=Paris|date=septembre 2000|année première édition=1953|réimpression=1971|pages totales=419|isbn=2-228-89359-5|isbn2=9782228893596|oclc=45861258|bnf=37195403|sudoc=053551001}}</ref>.
 
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== Contrat ==
{{Article détaillé|Contrat masochiste}}
Les relations BDSM se vivent entre adultes consentants. Elles dépendent d’un accord mutuel que l’on nomme [[contrat masochiste|contrat]]. Le contrat dans l'univers masochiste dominant/dominé officialise les relations comme étant agréées par les parties. Le [[philosophe]] [[Gilles Deleuze]] réfute tout lien entre masochisme et [[sadisme]] et qualifie le mot [[sado-masochisme]] tel qu'il le trouve dans plusieurs textes de [[Freud]] de « monstre sémiologique » : « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique »<ref>G. Ilname="ref_auto_1" considère que sadisme et masochisme sont deux univers différents, qu'ils ne peuvent être de parfaits contraires, ni une parfaite complémentarité. Le sadisme étant un univers de crimes, de ce fait hors consentement. Et, le masochisme l'univers du contrat où tout est accepté par le sujet qui éduque son bourreau. {{p.|114}}</ref> ». Et il précise en cas de rencontre que « chacun fuit ou périt »<ref>G.Deleuze, {{p.|60}}<name="ref_auto_2" /ref> ».
Le [[contrat masochiste|contrat]] comme prélude à toute relation BDSM est confirmé par [[Gilles Deleuze]] :
{{Citation bloc|il n'y a pas de masochisme sans contrat ou sans quasi-contrat}}
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* les [[Dominatrice|dominatrices]] professionnelles.
 
Il existe également de par le monde des {{citation|maisons de domination}} : autorisées en [[Allemagne]], aux [[Pays-Bas]] et aux [[États-Unis]], elles sont interdites en [[France]] et sont passibles de condamnations pour [[proxénétisme]]<ref name="Code pénal">[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=67F624200590A85A97FC3C17E8A3E39D.tpdjo17v_1?idArticle=LEGIARTI000006417870&cidTexte=LEGITEXT000006070719&dateTexte=20100415 Article 225_10]</ref>. Le film de fiction ''[[Maîtresse (film)|Maîtresse]]'', avec [[Gérard Depardieu]] et [[Bulle Ogier]], met en scène une dominatrice professionnelle<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Critique de Maîtresse|auteur=Tzara|url=http://www.senscritique.com/film/Maitresse/critique/20312189|site=senscritique.com|consulté le=6 octobre 2013}}.</ref>.
 
== En religion ==
[[File:Flagellants.png|thumb|Dessin médiéval d'autoflagellation]]
La [[mortification]] est entreprise par les chrétiens afin de se repentir des [[péché]]s et de partager la [[Passion de Jésus]]<ref name="Nethersole2018">{{ouvrage|nom1=Nethersole |prénom1=Scott |titre=Art et violence au début de la Renaissance à Florence |date=2018 |éditeur=[[Yale University ]] |isbn=978-0-300-23351-3 |page=107 |langue =Français |extrait=Comme l'a souligné Fra Antonio, les ''confratelli'' cherchaient par la douleur qu'ils s'infligeaient à obtenir la rémission de leurs péchés, en partageant la souffrance du Christ, ''in imitatione Christi''.}}</ref>. {{pas clair|La douleur est une sorte de pénitence pour la [[crucifixion]] de [[Jésus]]. En plus, il y a le [[fléau]] avec lequel on peut se châtier dans le dos.|date=décembre 2022}}
 
== Communautés ==
[[Fichier:Tomba Della Fustigazione.jpg|thumb|170px|''Tomba della Fustigazione'' (Tombe de la flagellation), {{-s-|VI}}]]
Au cours des [[années 1970]], {{Lien|fr=Gini Graham Scott|lang=en}}, docteur en [[sociologie]] et [[anthropologie|anthropologue]], s'est infiltrée dans les communautés sadomasochistes de [[San Francisco]]. Elle se serait même fait aider pour dominer et se soumettre elle-même, afin de mieux cerner son enquête. Dans son livre ''La Domination féminine'', elle parle des premiers dominants et masochistes qu'elle a rencontrés<ref name="Scott_p.8" />. Gini Graham Scott relate ce qu'elle apprend de ces communautés sans y ajouter de réflexions personnelles. Les participants employaient les termes ''domi-soumission'', ''bondage et discipline'', ''sadomasochisme''. De nombreuses polémiques naquirent notamment pour déterminer quelle pratique était plus ou moins anormale, taboue l'une par rapport à l'autre. Les termes ''{{langue|en|Top}}'' et ''{{langue|en|bottom/sub}}'' furent employés. D'un commun accord, les communautés décidèrent qu'il s'agissait de pratiques sœurs. Elles adoptèrent définitivement le terme BDSM. Lorsque Gini Graham Scott a fait cette enquête, le sigle BDSM n'existait pas encore. Elle emploie dans la version originale (anglophone) les termes D&S pour l'expression ''{{langue|en|dominance and submission}}'', et ''{{langue|en|D&Sers}}'' pour désigner ceux qui s'y adonnent<ref name="Scott_p.8"/>.
 
Scott distingue différents groupes actifs<ref name="Scott_p.8">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Gini Graham Scott|traducteur=Robert Mérodack|titre=La domination féminine : organisation et culture d'une minorité sexuelle|titre original=Dominant women, submissive men|tome=2|titre tome=Le pouvoir érotique|éditeur=éd. Robert Mérodack|lieu=Paris|année=1995|numéro d'édition=2|année première édition=1986|réimpression=1987|pages totales=220|passage=8|isbn=2-906557-27-7|bnf=35826506}}</ref> :
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== Santé et sécurité ==
Certaines de ces [[Liste de jeux de rôle et pratiques BDSM|pratiques]] peuvent, lorsqu'elles se font sans la connaissance des limites des participants, être hasardeuses. C'est là que le [[contrat masochiste|contrat]] intervient. Lorsque les partenaires ne se connaissent pas encore, il est indispensable de définir les limites avant le début du jeu. L'écoute, la progression et une attention particulière restant indispensables pendant le jeu. Afin de limiter tout risque de contamination, il est recommandé de ne jouer aux jeux d'aiguilles qu'avec son partenaire régulier, de façon à ne pas être piqué avec une aiguille avec laquelle le dominant se serait accidentellement piqué lui-même. De même, les objets de pénétration doivent être nettoyés après usage et protégés par un [[préservatif]] pendant l'usage. La [[cire]] chaude doit être versée d'une distance suffisante pour ne pas provoquer de vraies [[brûlure]]s (une plus grande distance refroidit la cire).
 
Les professionnel(le)s - et tout dominant pratiquant avec un sujet soumis qu'il ne connaît que peu ou pas - devront vérifier, avant toute pratique un peu dure suggérée par leur sujet, que celui-ci ne présente pas de contre-indication médicale : problème cardiaque, insuffisance respiratoire de type asthme ou sinusite, etc. Le dominant devra dans ces cas précis refuser certaines pratiques telles que suspensions par les pieds, contrôle de la respiration, bâillon dur, [[masque]]s, [[cagoule]]s de contrainte, etc. Concernant le ligotage, il est indispensable de vérifier qu'à aucun endroit du corps la corde ne fait un effet [[garrot]]. Il convient de proposer un signe dès que le sujet ressent un quelconque [[malaise (premiers secours)|malaise]] et, dans ce cas, de le libérer immédiatement. Il ne faut jamais laisser un sujet immobilisé sans surveillance.
 
=== Code de sécurité ===
Le {{citation|code de sécurité}}, {{citation|mot d'alerte}} ou « ''[[safeword]]'' » sonne la suspension immédiate de la séance, au cas où le dominant dépasserait les possibilités du dominé. Il est utilisé par le sujet dominé. Les codes de sécurité non verbaux, rendus nécessaires par l’usage des bâillons, peuvent consister en un signe de la tête, ou encore le fait de lâcher ou faire tinter un trousseau de clefs placé dans la main du sujet dominé.
 
Dans son livre ''La domination Féminine'', Gini Graham Scott met en garde la pratique des relations avec une dominatrice débutante ou peu attentive. Quand {{qui|Travis}} commença à réaliser les fantasmes qu'il avait depuis longtemps, il dit à une dominatrice professionnelle {{citation|qu'il pouvait tout supporter, y compris une douleur intense. Elle le fouette donc sévèrement et bien qu'il la suppliât d'arrêter, elle ignora ses plaintes comme s'il s'agissait de réplique d'une comédie, ce qui effectivement, est souvent le cas. Mais alors qu'une femme dominante expérimentée observe le langage corporel de l'homme pour différencier les plaintes authentiques, cette femme ne fit pas attention et continua à frapper. Pour Travis, la séance fut une expérience affreuse et il garda durant deux semaines de larges marques rouges}}. Travis reviendra sur son expérience : {{citation|Elle ne s'est pas souciée de ce que je désirais vraiment, elle m'a simplement mis en bouillie}}<ref name="Grahamdomfémi_159">Gini Graham Scott, ''La Domination Féminine'' version française, op. cit., p. 159.</ref>.
 
=== L'après-séance ===
L'après-séance ou « ''aftercare'' » en [[anglais]], signifie une période de répit suivant une séance BDSM qui inclut une relation sexuelle ou non. Cette période se passe entre soit le dominant et le dominé ou le maître et l'esclave pour permettre au soumis de reprendre ses sens ou pour faire un retour sur la séance<ref>{{Ouvrage|prénom1=Caruso, Jessica,|nom1=1987-|titre=La communauté BDSM (bondage/discipline, domination/soumission, sadomasochisme) de Montréal : enquête sur la culture BDSM et les codes et scénarios sexuels qui la constituent|éditeur=Université du Québec à Montréal|date=2012|oclc=858269868}}</ref>. Le processus de l'après-séance est de consacrer un certain temps de tendresse en prenant soin des émotions et des sensations physiques des deux participants<ref name=":0">{{Lien web|langue=en|prénom=Dulcinea |nom=Pitagora |titre=Consent vs. coercion: BDSM interactions highlight a fine but immutable line |url=http://dx.doi.org/10.1037/e543732013-004 |site=PsycEXTRA Dataset |date=2013 |consulté le=2021-05-16}}</ref>. Ceci inclusinclut de l'attention physique, de la communication verbale ou touttoute autre forme de soin nécessaire au bien-être des personnes<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Fuentes, Sage,|nom1=dissertant|titre=Caring about Aftercare : Thesis Presentation of Initial Findings|oclc=1200002160}}</ref>.
 
Le concept de l'après-séance est souvent relié avec le thème du consentement qui est primordial dans une relation BDSM. Puisque l'après-séance est une période où les participants font un retour verbal afin de connaitre ce qui a été apprécié ou ce qui a été plus problématique lors de la scène, une part du consentement est intégré et est mis en évidence lors des interactions entre les participants<ref name=":0" />. La période d'après-séance pouvant durer soit des heures, des jours ou des semaines suivant la scène BDSM, c'est lors de cette période que la personne ayant été soumise prend du recul et pense à la séance<ref name=":1">{{Article |langue=en|auteur1=D J Williams, PhD |titre=From “SSC” and “RACK” to the “4Cs”: Introducing a new Framework for Negotiating BDSM Participation |périodique=Electronic Journal of Human Sexuality |date=5 juillet 2014 }}</ref>. Ce moment permet aussi de faire une conclusion de la scène afin de connaitre si le consentement est présent durant la séance entière puisqu'il est possible que la perception de la soumise ou du soumis change en cours de route<ref name=":1" />.
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=== Evènements ===
 
* La Fetish Week invite à une immersion dans le monde du fétichisme et du BDSM, offrant une perspective neuve et décomplexée sur ces pratiques. L'événement se caractérise par une variété d'activités, allant des ateliers d'initiation BDSM aux spectacles artistiques, en passant par le Fetish Market où artisans et créateurs exposent leurs œuvres<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Christine |nom=Freuder |titre=Fetish Week : explorer la sexualité autrement |url=https://www.eroasis.com/actualite/fetish-week/ |site=Le Monde Erotique |date=2023-11-19 |consulté le=2023-11-29}}</ref>.
 
 
== Médias ==
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* [[Gilles Berquet]]
* James Bertoni
* Bruno Coq
* [[Coq (dessinateur)]]
* [[Xavier Duvet]]
* Joseph Farrel
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* [[Leopold von Sacher-Masoch]], ''[[La Vénus à la fourrure]]'', trad. par Raphaël Ledos de Beaufort, Paris, Charles Carrington, 1902.
* Leopold von Sacher-Masoch, ''Fouets et fourrures'', édition établie et présentée par Emmanuel Dazin, Bègles, Le Castor astral, 1995.
* Pierre Dumarchey, connu sous le nom de [[Pierre Mac Orlan]], ''La Comtesse au fouet, belle et terrible (l'homme-chien), roman d'une héroïne de Sacher-Masoch'', Paris, [[Jean Fort (éditeur)|Jean Fort]], 1908 ; rééd. Toulouse, Héliot presse, 1990.
* Pierre du Bourdel (pseudonyme de Pierre Dumarchey, connu sous le nom de Pierre Mac Orlan), ''Les Aventures amoureuses de Mademoiselle de Sommerange ou Les Aventures libertines d'une Demoiselle de Qualité sous la Terreur'', « Québec, Sweetgra's » (en réalité : Paris, Jean Fort) 1910 ; rééd. Paris, La Musardine, 2000.
* Pierre du Bourdel (pseudonyme de Pierre Dumarchey, connu sous le nom de Pierre Mac Orlan), ''Mademoiselle de Mustelle et ses amies. Roman pervers d'une fillette élégante et vicieuse'', « Québec, Sweetgra's » (en réalité : Paris, Jean Fort), 1913 ; rééd. Paris, La Musardine, 1999.
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=== Liens externes ===
* [http://mehere.free.fr/alamut/2-bdsm/Le_safeword_preservatif_du_bdsm.pdf Étude sur les codes de sécurité BDSM : ''Le code de sécurité, préservatif du BDSM ?''] {{pdf}}.
* [http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=1532 Article de Michel Etcheverry Professeur agrégé d’anglais à l’université de Paris IV-Sorbonne - Le pouvoir de la victime].
* [http://www.bdsmculture.com La base des médias BDSM].
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* [http://mehere.free.fr/alamut/2-bdsm/Le_safeword_preservatif_du_bdsm.pdf Étude sur les codes de sécurité BDSM : ''Le code de sécurité, préservatif du BDSM ?''] {{pdf}}.
* [http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=1532 Article de Michel Etcheverry Professeur agrégé d’anglais à l’université de Paris IV-Sorbonne - Le pouvoir de la victime].
* [http://www.bdsmculture.com La base des médias BDSM].
 
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