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Si Boulanger est la figure de proue du boulangisme, il n'est pas le théoricien, ni le stratège du mouvement. Avant sa mise à la retraite, [[Alfred Naquet]], [[Henri Rochefort]], [[Georges Laguerre]] et [[Arthur Dillon (1834-1922)|Arthur Dillon]] sont les têtes pensantes du mouvement, rejoint par [[Georges Thiébaud]] fin 1887.
 
=== Comité républicain national ===
[[File:Éventail boulangiste.jpg|vignette|300px|Image d'Épinal montrant les principaux lieutenants du boulangisme en 1889.]]
Après les premiers essais électoraux, les boulangistes souhaitent organiser le mouvement pour assurer une meilleure cohérence et obtenir la victoire. Le 16 mars est fondé le Comité républicain de protestation nationale{{Sfn|Origine populisme||p=267}} qui devient le 6 mai le Comité républicain national. Boulanger devient officiellement le président du Comité. Ce comité n'a aucun statut officiel, et ses archives ont toutes été détruites. L'objectif du comité est de diriger le boulangisme pour obtenir légalement et par le vote la victoire. Le siège change à de nombreuses reprises d'adresses selon les évolutions du boulangisme, il commence chez Arthur Dillon pour se termine au 46 rue de l'Arbre-sec à Paris. Lors de sa fondation : 15 personnes sont présentes, dont 11 députés, tous radicaux à l'exception de [[Francis Laur]]. Il y a aussi trois directeurs de journaux : [[Charles Lalou]], [[Eugène Mayer]] et [[Henri Rochefort]]. Enfin, [[Paul Déroulède]] en est un membre fondateur. Rapidement, Boulanger et Dillon le rejoigne puis deux députés et Thiébaud. En avril, Naquet et [[Jean-Baptiste Saint-Martin|Saint-Martin]] entre au CRN. Cependant dès l'été deux membres démissionnes face à l'arrivée de Thiébaud, qui est dès lors marginalisé. En 1889, le nombre de membres continue d'augmenter au grès des élections mais tous ne sièges pas dans le comité{{Sfn|Origine populisme||p=297-299}}.
 
Le CRN n'est en réalité pas très puissante puisque la majorité des décisions sont prises à l'extérieur de celle-ci. Elle manque d'unité politique, de programme et de structure, les premières règles écrites n'étant faites qu'en janvier 1890. Si le président est Boulanger, celui-ci n'est que peu présent, préférant voir les membres en face à face ou en petit groupe et ne donnant aucune consigne clair lorsqu'il est présent. La vice-présidence devient centrale après la départ en Belgique de Boulanger et c'est d'abord Paul Déroulède qui est élu, rapidement remplacé par Boulanger par [[Léon Vacher]] puis Naquet et enfin Laisant. Il y a aussi deux secrétaires, remplacé par semestre, et un trésorier Dillon qui est remplacé après son départ en septembre 1889 par [[François Planteau]]{{Sfn|Origine populisme||p=309}}.
 
Le comité est cependant rapidement dirigé ''de facto'' par Boulanger suivit par le duo Laguerre et Naquet, assisté de Laisant et Le Hérisé. Dillon est puissant et solitaire tandis que les radicaux forment la base qui suit le mouvement. Une tension permanente existe entre les membres, notamment envers Dillon qui est un royaliste mais d'où provient l'argent, contre Thiébaud, contre Déroulède car trop puissant avec sa Ligue des patriotes.{{Sfn|Origine populisme||p=311}}. Le CRN n'a aussi aucune information officielle sur l'alliance à droite et ferme les yeux sur la provenance de l'argent dont chacun sait qu'il provient des royalistes. Il sous-estime fortement les sommes données par les seuls royalistes. Pourtant en septembre 1889, l'alliance est claire pour tous puisque le presse boulangiste soutient des listes conservatrices. Cependant, le CRN pense pouvoir s'en débarrasser après la victoire de Boulanger, ne connaissant par les tenants et aboutissants de l'alliance faite par Dillon et Boulanger. Certains membres savent pourtant tout de l'alliance. Laguerre l'apprend en décembre 1888, mais accepte celle-ci contre 100 000 francs pour sauver son journal ''La Presse''. Le Hérissé, savait aussi, Naquet l'apprend début 1889 mais Boulanger lui ment en minimisant ses promesses. Finalement, Naquet approuve l'alliance avec la droite en décembre 1888 comme une « marche parallèle »{{Sfn|Origine populisme||p=318-324}}. Le CRN n'arrive pas à fédérer les groupes boulangistes existants à Paris et en province qui refusent de se soumettre, tandis que le nouveaux groupes, surtout parisiens, sont peu nombreux et très autonomes{{Sfn|Origine populisme||p=312}}.
 
=== Comités boulangistes ===
La création en juin 1888 de groupes boulangistes à Paris et en province est un échec car les groupes existants refusent de se soumettre tandis que le nouveaux groupes, surtout parisiens, sont peu nombreux et très autonomes{{Sfn|Origine populisme||p=312}}.
Les comités sont la cellule de base de l'organisation boulangiste. Il existe des comités de quartier, d'arrondissement et de circonscription qui se chevauchent souvent. Ils fusionnent, se divisent et disparaissent sans archives ce qui empêche leur dénombrement et leur suivi. Les comités ont pour ordre de ne pas prendre le nom de « boulangiste » mais de « républicain national » ou « révisionniste » parfois « socialiste ». Il y a parfois jusque huit comités dans le même arrondissement, ne coopérant pas toujours entre eux.
 
Les créations se font par vagues : en juin 88, à l'automne puis au printemps 1889 avec un maximum d'efforts pour les prochaines élections et servant aux membres de la Ligue des patriotes dissoute de s'organiser. Les adhésions se font sans cotisation, souvent avec de multiples affiliations, avec des bureaux fortement renouvelés, les comités ne pouvant durer que pour une élection. Les comités varient en taille entre une dizaine et une centaine de membres. Il semble y avoir début 1989, un total de 500 adhérents dans tous les comités parisiens.
 
Les comités sont obsédés par leur indépendance, empêchant les regroupements, les coopérations et la coordination depuis le CRN. Les conflits internes sont le plus souvent autour des personnes, mais les décisions se font le plus souvent à l'unanimité. Les comités ont un programme de révision qui cherche la suppression de la Présidence de la République, mais aussi la suppression des ministres, qui doivent être remplacés par des fonctionnaires nommés et révoqués par la Chambre. Le [[référendum d'initiative populaire]] est proposée, ainsi que la suppression de la préfecture de police de Paris, la lutte contre les grands patrons et la revanche. Jusque mars 1989, l'alliance avec les royalistes est dénoncé mais avec les élections de fin d'année, l'alliance est déplorée mais jugée comme inévitable{{Sfn|Origine populisme||p=338-340}}.
 
Au niveau au-dessus se trouve les ligues et les fédérations boulangistes. Il ne s'agit pas d'organisations régies juridiquement et elles n'ont pas une gestion régulière. Ces ligues et fédérations n'existent qu'à Paris et dans la banlieue.
 
Il existe des organisations pré-boulangistes (Fédération des groupes républicains socialistes de la Seine, depuis 1881) et ceux spécifiquement boulangiste (Fédération républicaine révisionniste, créée en mai 1888 ; Ligue d'action républicain, en avril 1888 ; Ligue boulangiste, en octobre 1888 et l'Union des patriotes républicains de la Seine, mars 1889) d'autres existent mais sont insignifiants. Ces groupes sont similaires dans les idées et ne se distinguent que par leur chefs. Il y a beaucoup de pluri-appartenance dans les ligues et fédérations.
 
Les effectifs sont difficiles à estimer car le taux de rotation des membres est très fort. En 1888, la Fédération des groupes républicains socialistes de la Seine compte 1 200 membres, diminuant jusque 500 à 700 membres en mars 1890. la Ligue d'action républicain comporte moins de 400 membres. Les effectifs sont donc très limités mais les militants sont très actifs.
 
Il existe aussi des mouvements professionnels et des regroupements par département ou région d'origine comme les auvergnats, les alsaciens-lorrains et les corses. L'union entre les ligues et fédérations étant professés sans que personne ne veulent le faire véritablement{{Sfn|Origine populisme||p=336-338}}.
 
== Signification du boulangisme ==
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