André Jeanbon Saint-André
André Jeanbon, dit Jeanbon Saint-André, né à Montauban le , mort à Mayence le , est un pasteur, un révolutionnaire et un homme politique français.
Jeanbon Saint-André | |
Portrait peint par David lors de son second emprisonnement au Luxembourg. | |
Fonctions | |
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Député de la convention | |
– (3 ans, 1 mois et 5 jours) |
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Président de la Convention | |
– (13 jours) |
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Membre du Comité de salut public | |
– (1 an, 1 mois et 18 jours) |
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Consul de France à Alger | |
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Consul de France à Smyrne | |
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Biographie | |
Nom de naissance | André Jeanbon |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montauban |
Date de décès | (à 64 ans) |
Lieu de décès | Mayence |
Nationalité | France |
Profession | Homme politique |
Distinctions | Légion d'honneur |
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Biographie
Avant la Révolution
André Jeanbon naît le 25 février 1749, d’Antoine Jeanbon, né en 1716 et foulonnier au faubourg de Villenouvelle (Montauban) et de Marie Molles. Antoine Jeanbon est issu d’une famille protestante, mais fut forcé de vivre extérieurement en catholique, tout en restant protestant de cœur. André a un frère aîné, Antoine, né en 1747, qui continua l’industrie de son père, et deux sœurs cadettes, Jeanne et Antoinette[1].
André est élevé chez les jésuites, d’où il est retiré par son père calviniste, il étudie la navigation à Bordeaux, s’enrôle dans la marine marchande, atteint le grade d’officier et devient capitaine. Après trois naufrages et la perte de ses économies, il abandonne la marine.
Il étudie la théologie à Genève et devient pasteur à Castres en 1773, puis est amené à démissionner en 1782 après un conflit avec le consistoire de Castres, reprend son ministère à Montauban en 1788, où il préside la Société des Amis de la Constitution au début de la Révolution en 1789.
Sous la Révolution
Il échoue aux élections de l’Assemblée législative en 1791, mais entre au conseil municipal[Où ?].
Élu, le 4e sur 9, député du Lot à la Convention nationale en 1792, Jeanbon quitte ses amis Jacobins pour rejoindre Paris, où il siège d’abord à droite en compagnie de ses amis girondins. Mais il s’en désolidarise progressivement et rejoint bientôt les rangs de la Montagne. Le 12 octobre 1792, il achève son évolution en se prononçant contre les girondins, qui attaquent la Commune de Paris et réclament le renforcement de la garde de la Convention. En janvier 1793, il vote la mort du roi sans appel ni sursis, car, dit-il, « un roi par cela seul qu’il est roi, est coupable envers l’humanité, car la royauté même est un crime ».
Devant les périls que court la République, avec la guerre contre les monarchies coalisées, et la guerre civile déclenchée par les royalistes, en Vendée, et par les fédéralistes, il prône l’union de la Convention avec le peuple contre ses ennemis.
Il se prononce contre les poursuites visant les massacreurs de septembre 1792, car « une grande révolution ne peut s’opérer que par des évènements de toute nature ».
Il est envoyé dans le Lot et en Dordogne pour accélérer la levée des 300 000 hommes et assiste, à son retour, à l’agonie de la Gironde.
Président de la Convention du 11 au 25 juillet 1793, il entre, le 10 juillet 1793 au comité de salut public, où il prend la charge de la Marine.
Avec la bourgeoisie jacobine, il justifie l'empêchement des représentations du peuple que sont les sociétés sectionnaires : «Nos plus grands ennemis ne sont pas au dehors ; nous les voyons : ils sont au milieu de nous ; ils veulent porter plus loin que nous les mesures révolutionnaires».
Chargé, en tant que président de la Convention, de prononcer l’éloge funèbre de Jean-Paul Marat, il s’exécute avec une sécheresse qui témoigne clairement de son peu de sympathie pour la victime de Charlotte Corday. La plupart du temps en mission, il se tient à l’écart des affrontements entre factions.
D’abord envoyé en mission aux armées de l’Est, le conventionnel est bientôt chargé de la réorganisation de la marine militaire, minée par l’insubordination. À Brest, où il est représentant en mission de septembre 1793 à mai 1794, il rétablit la discipline par des mesures très sévères, avec son collègue Prieur de la Marne. [réf. nécessaire])
Le 27 pluviôse an II (15 février 1794), il propose, au nom du Comité de salut public, de supprimer le pavillon de la marine sur fond blanc timbré des trois couleurs et d'adopter le pavillon tricolore en trois bandes verticales d'égales largeurs avec le bleu près de la hampe, puis le blanc, le rouge flottant au vent[2].
Jeanbon Saint-André participe alors, sur mer, aux opérations de Villaret de Joyeuse contre les Anglais[3] ; Jean-Bon participe ainsi en mer à la bataille du 13 prairial an II au large d'Ouessant le 1er juin 1794 (célèbre pour la résistance du Vengeur du Peuple) à bord du vaisseau la Montagne, en compagnie de ce contre-amiral.
En mission lors du 9 thermidor, qu’il désapprouve, il est remplacé par un thermidorien au sein du comité de salut public, sous prétexte des empêchements de ses missions en province. De fait, de juillet 1794 à mars 1795, Jean-Bon est chargé d’une nouvelle mission dans les départements maritimes du Midi, spécialement Toulon, où il montre les mêmes qualités d’administrateur.
Alors que la Terreur blanche sévit en France, il est arrêté le 9 prairial an III, lors de la réaction qui suit l’insurrection du 12 germinal et celle du 1er prairial. Cependant, après l’adoption de la constitution de l'an III, le 24 septembre 1795 et l’échec de l’insurrection royaliste le 13 vendémiaire, une loi d’amnistie générale « pour les faits proprement relatifs à la Révolution » est votée le 26 octobre 1795, et il est libéré le 29 octobre.
Le Directoire le nomme alors consul général à Alger, puis à Smyrne en 1798. Lorsque l’Empire ottoman rompt avec la France, il est arrêté et passe trois ans en captivité.
Sous le Consulat et le Premier Empire
Après sa libération, Bonaparte le nomme commissaire général des trois départements de la rive gauche du Rhin, en décembre 1801, puis préfet du département du Mont-Tonnerre à Mayence en septembre 1802. Napoléon le nomme chevalier de la Légion d'honneur en 1804, puis baron d’Empire, baron de « Saint-André », en 1809.
Il meurt du typhus en 1813. Il est enterré au cimetière principal de Mayence.
Franc-maçon actif, Jeanbon Saint-André fut le premier vénérable maître de la loge « Les Amis de l’union » de Mayence, fondée en 1803, et qui existe toujours aujourd’hui dans cette ville sous l’appellation « Die Freunde zur Eintracht ».
Publications
- Sermon d'action de graces, prononcé dans une société de Protestans le dimanche 26 juillet, pour remercier Dieu de la fin des troubles de Paris, & de l'éloignement des troupes qui environnoient cette capitale, Montauban, Teulières et Fontanel, 1789.
- L'éducation nationale, impr. par ordre de la Convention nationale, Reprod. de l'éd. de : [Paris], [de l'Impr. nationale], [179-?]. [1]
- Journal sommaire de la croisière de la flotte de la république, commandée par le contre-amiral Willaret, tenu jour par jour par le représentant du peuple Jean-Bon Saint-André, embarqué sur le vaisseau la montagne, imprimé par ordre de la Convention nationale, Reprod. de l'éd. de : Paris, de l'Impr. nationale, an II, 1793, 1794. gallica.bnf.fr
- Opinion et projet de décret, du citoyen Jean-Bon St.-André,... sur l'organisation de la marine française, impr. par ordre de la Convention nationale, Reprod. de l'éd. de : Paris, de l'Impr. nationale, 1793. [2]
- Rapport des représentans du peuple, envoyés à Brest et auprès de l'armée navale par Jean-Bon Saint-André ; [fait à la] Convention nationale, Reprod. de l'éd. de : Paris, de l'Impr. nationale, 179-?. [3]
- Rapport fait au nom du comité de marine par Jean Bon Saint-André, membre du comité, imprimé par ordre de la convention nationale, Reprod. de l'éd. de : Paris, de l'Impr. nationale, 1793. [4]
- Rapport sur la trahison de Toulon, au nom du Comité de salut public par Jean-Bon Saint-André ; impr. par ordre de la Convention nationale, Reprod. de l'éd. de : Paris, Impr. nationale, 179-?. [5]
- Recueil des arrêtés du citoyen Jean-Bon-Saint-André, représentant du peuple dans les départemens maritimes de la République, pendant la mission au Port la montagne, Reprod. de l'éd. de : Port de la montagne, chez A. Aurel, an II 1794. [6]
- Réponse de Jean-Bon Saint-André, à la dénonciation des citoyens de la commune de Brest, impr. par ordre de la Convention nationale, Reprod. de l'éd. de : Paris, de l'Impr. nationale, an III, 1795. [7]
Notes et références
Références
- Léon Lévy-Schneider, Le pasteur Jeanbon Saint-André, Bulletin historique de la société d’histoire du protestantisme français - Études historiques, p. 337
- Trois ponts : L’adoption du pavillon tricolore par la Marine
- Michel Nicolas, Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits, Modèle:P.`
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, t. 3, Paris, Bourloton, 1889, (De Javoques à Jolivet), p. 412-413.
- Léon Lévy-Schneider, Le Conventionnel Jeanbon St André, membre du Comité de salut public, organisateur de la marine de la Terreur, 1749-1813, Paris, Félix Alcan, 1901, 2 volumes.
- Augustin Kuscinski, Dictionnaire des Conventionnels, Paris, 1916, « Jeanbon Saint-André ».
- (de) Helmut Mathy, Jeanbon St. André. Kleiner Druck der Gutenberg-Gesellschaft, Mayence, 1969, 60 p. (ISBN 3775500928).
- Michel Nicolas, Jean-Bon Saint-André : sa vie et ses écrits, Réthoré à Montauban, Comptoir des imprimeurs-unis à Paris, 1848, 349 pages (lire en ligne) (rééd. 1988, 196 pages).
- Société de l'histoire du protestantisme français:
- Léon Lévy-Schneider, « Le pasteur Jeanbon Saint-André jusqu'à la réunion des États-généraux, 1749-1789 », Bulletin historique et littéraire, Société de l'histoire du protestantisme français, Agence centrale de la Société, Paris, 1894, p. 337 et alii.
- Tu. Schoel, « Le pasteur et conventionnel Jeanbon-Saint-André », Bulletin historique et littéraire, Société de l'histoire du protestantisme français, Agence centrale de la Société, Paris, 1901, p. 497 et alii.
- A. Paul, « Jeanbon-Saint-André et les Réfugiés du Palatinat », Bulletin historique et littéraire, Société de l'histoire du protestantisme français, Paris, 1911, p. 351 et alii.
- J. Pannier, « Quelques souvenirs de Jeanbon Saint-André à Mayence (1804-1813) », dans Bulletin historique et littéraire, Société de l'histoire du protestantisme français, Paris, 1925 (p. 345 et alii)
- René Toujas, Le Bi-Centenaire de la Naissance de Jeanbon Saint-André, p. 19-25, Bulletin archéologique historique et artistique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1949, tome LXXVI (lire en ligne)
- Daniel Ligou,
- Jeanbon Saint-André, membre du grand comité de salut public de l'an II 1749-1813, Paris, Messidor, 1989.
- « Jeanbon Saint-André (André Jeanbon dit) », dans Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (collection Quadridge, 2005, p. 595-597).
- Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, 1997.
Liens externes
- André Jeanbon Saint-André sur le site internet de l’Assemblée nationale
- André Jeanbon Saint-André (1749-1813), notice publiée sur le Musée virtuel du protestantisme
- « Buste de Jeanbon Saint-André à Montauban »