« Claudio Monteverdi » : différence entre les versions
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| conjoints =[[Claudia Cattaneo]] (chanteuse)
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| famille = [[Giulio Cesare Monteverdi]] (frère)
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| web =
| œuvres = ''[[L'Orfeo]]''<br>''[[L'Arianna]]''
| répertoire =
|lieux de résidence=[[Crémone]], [[italie]]|nationalité=[[Italien]]}}
'''Claudio Monteverdi''' (baptisé le 15 janvier 1567 à [[Crémone]]{{sfn|Fabbri|p=6}} et mort le {{Date|29|novembre|1643|en musique classique}} à [[Venise]]), est un [[compositeur]] [[Italiens|italien]].
Ses œuvres, essentiellement vocales, se situent à la charnière de la [[Musique de la Renaissance|Renaissance]] et du [[Musique baroque|baroque]]. Au cours de sa longue vie, il a produit des pièces appartenant aussi bien au style ancien qu'au nouveau et a apporté d’importants changements au style de son époque. Il est considéré comme l'un des créateurs de l'[[opéra]] et, avec ''[[L'Orfeo]]'', comme l'auteur du premier chef-d'œuvre du genre. Il est également le dernier grand représentant de l'école italienne du [[madrigal]],
== Biographienee le 8 janvier 18888 et mort le 19 mars19999 de Crémone à MantoNé à [[Crémone]] dans la patrie des luthiers, élève de [[Marc'Antonio Ingegneri]], il y apprit, en même temps qu'il acquérait une formation humaniste, l’orgue, la viole, le chant et le [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] en usage à la fin de la Renaissance. Âgé de vingt ans à peine, il publie en 1587, à [[Venise]], son premier Livre de Madrigaux à cinq voix. ==▼
== Biographie ==
=== 1567-1613 : de Crémone à Mantoue ===
▲
En [[1590]], Monteverdi commença à travailler comme maître de musique de la chambre, à la cour de l'exubérant [[Vincent Ier de Mantoue|Vincenzo {{Ier}} de Mantoue]]. En 1601 il y devient maître de chapelle. Il y restera, malgré de nombreuses difficultés, jusqu'en [[1613]], ne quittant la ville qu'après la mort, en 1612, de son premier patron.
À [[Mantoue]], comme plus tard à Venise, Monteverdi se consacra aussi bien à l’écriture de madrigaux, composant les ''Livres II'' à ''V'', qu'à la musique religieuse et au tout nouveau genre de l'[[Art lyrique|opéra]]. Dans le cinquième Livre de Madrigaux, publié en [[1605]], le compositeur, pour la première fois, expose l'opposition du style nouveau (ou [[seconda pratica|''seconda prattica'']]), qu'il associe dans sa préface à la ''Perfection de la musique moderne'', et du style ancien (ou [[prima pratica|''prima prattica'']]), caractérisé par une stricte observance des règles du [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]], telles qu'elles étaient enseignées, au milieu du siècle précédent, par [[Gioseffo Zarlino]]. En outre, cinq des madrigaux accueillent pour la première fois une [[basse continue]], marquant le passage du style ancien ''à voix seules'', au nouveau {{Lang|it|texte=''stile [[concertato]]''}} baroque.
[[Fichier:Claudio Monteverdi bust in Cremona.jpg|thumb|right|200px|Buste en bronze de Monteverdi dans les ''Jardins publics [[Jean-Paul II]]'', à [[Crémone]].]]
Utilisant la monodie avec basse, préconisée à la même époque par les réformateurs de la musique florentine (les [[Jacopo Peri|Peri]], [[Giulio Caccini|Caccini]], qu'il a sans doute connus), et désireux par tous les moyens de {{Traduction|langue=it|far stupire|surprendre}} et d'exprimer les « affects » ({{Lang|it|texte=''affetti''}}) d'un texte, autrement dit d'émouvoir ({{Lang|it|texte=''movere gli affetti''}}), il était logique qu'il franchît à son tour le pas conduisant au {{Lang|it|texte=''dramma per musica''}}, c'est-à-dire au futur [[Art lyrique|opéra]]. En 1607, soit sept ans seulement après ''l'Eurydice'' de Peri, il composa sa première œuvre scénique, l’''[[L'Orfeo|Orfeo]]'', sur un livret d'[[Alessandro Striggio (v. 1573-1630)|Alessandro Striggio]], et empruntant au même canevas mythologique : la fable d'[[Orphée]] et d'[[Eurydice]]. L'ouvrage fut représenté avec un grand succès dans une salle du palais des Gonzague, ajoutant comme c'était la coutume, au faste du carnaval annuel de Mantoue.
''L’Orfeo'' est caractérisé par une grande intensité dramatique et par une instrumentation vivante, transmises grâce à deux éditions luxueuses successives ; fait rarissime à l'époque, et dont ne bénéficièrent aucun des ouvrages dramatiques suivants de Monteverdi. Pour la première fois, un compositeur indique précisément la place de chaque instrument, et dans certains cas ({{Lang|it|texte=''Possente spirto''}} du troisième acte) la réalisation instrumentale de chaque partie. Il s'agit de la première composition de grande ampleur dont l’instrumentation requise pour la création nous soit parvenue. L’intrigue y est dépeinte au moyen de tableaux musicaux contrastés. Avec cet opéra, Monteverdi a, sinon créé, du moins donné ses lettres de noblesse à un style de musique entièrement nouveau qui fut appelé le ''[[dramma per musica]]''.
Son deuxième ouvrage lyrique, ''[[L'Arianna]], tragedia in musica'', sur un poème d'[[Ottavio Rinuccini]], fut joué à la cour de Mantoue le 28 mai 1608. L'œuvre, marquée par la disparition, l'automne précédent, de l'épouse du compositeur, Claudia Cattaneo, puis pendant les répétitions, de la jeune chanteuse qui devait créer le rôle, conserve, dans l'unique partie qui a survécu, le [[Lamento]] ({{Lang|it|texte=''Lasciatemi morire''}}), un ton d'extrême intensité tragique, qui émut, selon les témoignages du temps, jusqu'aux larmes les premiers spectateurs. Son succès fut tel que Monteverdi en réutilisa par deux fois la musique : en [[1614]], dans une version polyphonique à cinq voix, publiée dans le VI{{e}} Livre de madrigaux ; puis à la fin de sa vie, dans une version latine sacrée, {{traduction|langue=it|Pianto della Madona|Pleurs de la Madone}}, publiée en [[1641]] dans son recueil d'œuvres sacrées : la ''[[Selva morale e spirituale]]''. La partition de l'opéra disparut dans un incendie, du vivant de Monteverdi, quand l'Autriche envahit la ville de Mantoue (1630).
L'œuvre sacrée la plus importante de Monteverdi, au cours de ses années mantouannes, reste les ''[[Vespro della Beata Vergine]]'' (« Vêpres de la Vierge », 1610). Elle demeure un des plus importants exemples de musique religieuse, et peut être comparée à des œuvres comme ''[[Messiah|le Messie]]'' de [[Georg Friedrich Haendel]] ou les deux ''[[Passion selon saint Jean|Johannes-Passion]]'' et ''[[Passion selon saint Matthieu|Matthäus-Passion]]'' de [[Jean-Sébastien Bach]]. Chaque partie de l'ouvrage (qui en comprend vingt-cinq au total) est entièrement développée non seulement musicalement mais aussi quasi théâtralement : on peut considérer que chaque intervention vocale, en petit chœur, chœur alterné, chœur complet, duo de solistes ou en solistes, de même que les différentes interventions instrumentales et leurs différents timbres sont utilisés pour faire naître un effet dramatique et émotionnel d’une manière totalement nouvelle pour l’époque. En réalité, s'en tenir à cette perspective amènerait une vision erronée : ne renonçant à rien, la partition intègre des éléments d'origine profane sans jamais renoncer à son objectif religieux. Dans ce ''Vespro'', Monteverdi ne renie aucune des traditions séculaires, liturgiques et musicales, de l'[[Église catholique]], mais les présente sous un angle de vue entièrement renouvelé. ''Stile nuovo'' et ''[[stile antico]]'' (« style nouveau » et « style ancien ») sont ici parfaitement mêlés.
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* {{it}} Claudio Gallico, ''Claudio Monteverdi. Poésia musicale, teatro e musica sacra'', Einaudi, Turin, 1979.
* {{it}} Paolo Fabbri, ''Monteverdi'', EDT, Turin, 1985.
* {{it}} Giuseppe Clericetti, ''Claudio Monteverdi. Miracolosa bellezza'', Zecchini, Varese, 2023.
==== Ouvrages en anglais ====
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[[Catégorie:Compositeur italien de ballet]]
[[Catégorie:Compositeur de madrigal]]
[[Catégorie:Maître de chapelle de la
[[Catégorie:Naissance à Crémone]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1567]]
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