Uji
Uji (宇治市, Uji-shi ) est une ville située dans la préfecture de Kyoto, sur l'île de Honshū, au Japon.
Uji-shi 宇治市 | |
Vue générale d'Uji. | |
Drapeau | |
Administration | |
---|---|
Pays | Japon |
Région | Kansai |
Préfecture | Kyoto |
Maire | Atsuko Matsumura |
Code postal | 〒611-8501 |
Démographie | |
Population | 174 989 hab. (mars 2024) |
Densité | 2 591 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 34° 53′ 04″ nord, 135° 47′ 59″ est |
Superficie | 6 754 ha = 67,54 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | site officiel |
modifier |
Toponymie
modifierLe toponyme « Uji » (宇治 ) dérive de Uji no Wakiiratsuko (菟道稚郎子 ), le nom d'un prince impérial de la cour d'Ōjin, quinzième empereur du Japon. Le prince Uji vivait dans un palace situé sur un site historique nommé d'après son nom « Uji » (« 菟道 » ou « 宇遅 ») et dont l'emplacement, dans la ville moderne d'Uji, est l'enceinte du sanctuaire Ujigami[1],[2]. La graphie « 宇治 » est signalée dans le Wamyō ruijushō, un dictionnaire de sinogrammes publié vers 934[3], à propos d'un hameau, lieu de jonction de routes reliant Kyoto, capitale impériale du Japon à partir de 794, à Nara, capitale impériale au VIIIe siècle, sous le nom de Heijō-kyō[4].
Géographie
modifierSituation
modifierLa ville d'Uji est située dans le sud-est du bassin de Kyoto, capitale de la préfecture de Kyoto, sur l'île de Honshū, au Japon[5]. Elle s'étend sur 10,7 km, du nord au sud, et 10 km d'est en ouest[6].
Démographie
modifierEn , la population de la ville d'Uji était de 174 989 habitants[7], répartis sur une superficie de 67,54 km2[6]. Lors du recensement national de 2015, Uji rassemblait 184 678 habitants[4]. C'est la seconde ville la plus peuplée de la préfecture, derrière Kyoto.
Topographie
modifierL'est de la ville d'Uji est constitué d'une zone montagneuse tandis que l'ouest est formé d'une plaine alluviale, dans le bassin versant du fleuve Uji. Le centre est une étendue vallonnée. Plus de la moitié du territoire d'Uji est recouverte de forêt[5]. Sur l'étendue du territoire d'Uji, l'altitude varie entre 10 et 590 m[6].
Hydrographie
modifierUji est traversée d'est en ouest par le fleuve Uji qui prend sa source dans le lac Biwa, situé au nord-est de la ville, dans la préfecture de Shiga[8],[4]. Le bassin du cours supérieur du fleuve est compris dans les 976 km2 du parc quasi national de Biwako. Celui-ci comprend 11,95 km2 du territoire d'Uji[9].
Histoire
modifierAu IVe siècle, Uji no Wakiiratsuko, un des fils de l'empereur Ōjin, fait construire un palais au sud-ouest du lac Biwa[2],[10]. La construction d'un pont au dessus du fleuve Uji, le pont Uji (ja)[l 1], au milieu du VIIe siècle, fait de la cité d'Uji un passage obligé, aussi bien fluvial que terrestre, entre l'est du Japon et Kyoto, capitale impériale du Japon à partir de 794[8],[10]. À l'époque de Heian (794-1185), le site de la demeure impériale devient, sous le nom de « Uji », le domaine et la résidence secondaire des Fujiwara, puissante famille de la cour impériale[10].
Uji est le lieu de plusieurs batailles à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle : la première en 1180, la seconde en 1184 et la troisième en 1221.
À l'époque de Kamakura (1185-1333), le moine bouddhiste Myōe, fondateur du temple Kōzan, transmet la culture du thé à Uji. La production de la cité médiévale établit sa réputation sous la protection d'Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi, deux chefs militaires du XVIe siècle[10],[8].
La ville moderne d'Uji est officiellement fondée le , par la fusion de deux bourgs, dont celui d'Uji, et trois villages. Elle rassemble alors 38 000 habitants[11],[12].
Économie
modifierL'introduction de la culture du thé à l'époque de Kamakura fait émerger une tradition qui se perpétue jusqu'au XXIe siècle[8]. En 2006, la ville d'Uji produisait 55,7 tonnes de thé[4]. Elle développe aussi une production de divers légumes[4]. L'implantation en 1926 de l'entreprise Unitika (en), acteur de l'industrie textile, fabricant notamment de viscose, lance le développement industriel de la ville. Celui-ci s'amplifie avec l'installation de Matsushita electric et la construction en 1964 du barrage d'Amagase[l 2],[4].
Culture locale et patrimoine
modifierPatrimoine architectural
modifierUji possède deux édifices inscrits au patrimoine mondial comme monuments historiques de l'ancienne Kyoto[13] :
- le Byōdō-in, un temple bouddhiste ;
- le Ujigami-jinja, un sanctuaire shinto.
Quelques autres constructions d'intérêt historique sont présentes dans la ville, telles que :
- le Manpuku-ji, temple principal de l'école du bouddhisme zen japonaise ;
- l'Uji-jinja, sanctuaire shinto ;
- le Kōshō-ji, premier temple historique de la branche Sōtō du bouddhisme zen ;
- le pont Uji (ja), qui enjambe le fleuve du même nom, construit en 647 par le moine bouddhiste Dōshō, selon le Shoku Nihongi, puis reconstruit au IXe siècle[8],[14] ;
- le barrage d'Amagase (en), construit, en 1964, sur le fleuve Uji[4].
Littérature
modifierUne partie du Dit du Genji se déroule à Uji. Un musée consacré à l’œuvre est situé dans la ville[15].
Gastronomie
modifierUji est renommée pour son thé vert (sencha, matcha, gyokuro), particulièrement au village de Wazuka[16].
Médias
modifierKyoto Animation a son siège, sa boutique et un de ses studios à Uji. L'intrigue de sa série Sound! Euphonium se déroulant également dans la ville.
Transports
modifierLa ville d'Uji est desservie par les lignes Nara (JR West), Kyoto (Kintetsu) et Uji (Keihan)[4].
Voir : Gare d'Uji
Personnalités liées à la municipalité
modifier- Akiko Akazome (née en 1974), romancière
- Makoto Kakuda (né en 1983), footballeur
Jumelages
modifierUji est jumelée avec trois municipalités étrangères[17] :
Symboles municipaux
modifierLa bannière d'Uji est composée d'une forme stylisée du premier sinogramme « 宇 » du nom de la ville. Depuis , l'érable palmé est l'arbre symbole d'Uji, le théier son « arbre trésor[l 3] », la fleur jaune à cinq pétales de la corète du Japon sa fleur symbole et, depuis , le martin-pêcheur est son oiseau symbole[18],[19].
Notes et références
modifierNotes lexicales bilingues
modifier- Le pont Uji (宇治橋, Uji-bashi ).
- Le barrage d'Amagase (天ヶ瀬ダム, Amagase-damu ).
- « Arbre trésor » de la ville (市の宝木, Shi no hōki ou shi no takaragi ).
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Uji, Kyoto » (voir la liste des auteurs).
- (ja) Asahi Shinbun, « 菟道 » [« Uji »], sur Kotobank, (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 菟道稚郎子 » [« Uji no Wakiiratsuko »], sur Kotobank, (consulté le ).
- Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 978-2-221-06764-2 et 2221067649, OCLC 36327575), p. 1193.
- (ja) Asahi Shinbun, « 宇治(市) » [« Uji (ville) »], sur Kotobank, (consulté le ).
- Mairie d'Uji, « Situation géographique de la ville d'Uji »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur city.uji.kyoto.jp, (consulté le ).
- (ja) Mairie d'Uji, « 位置と面積 » [« Situation et superficie »](Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.city.uji.kyoto.jp, (consulté le ).
- (ja) Mairie de Uji, « 宇治市の統計 推計人口 » [« Statistiques de la ville d'Uji - Population estimée »], sur city.uji.kyoto.jp (consulté le )
- Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 978-2-221-06764-2 et 2221067649, OCLC 36327575), p. 1171.
- (ja) Ministère japonais de l'Environnement, « 琵琶湖国定公園公 » [« Parc quasi national de Biwako »] [PDF], (consulté le ), p. 15.
- Mairie d'Uji, « Histoire et culture d'Uji »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur city.uji.kyoto.jp, (consulté le ).
- Mairie d'Uji, « Aperçu de la ville d'Uji »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 宇治市 » [« La ville d'Uji »], sur Kotobank, (consulté le ).
- UNESCO, « Monuments historiques de l'ancienne Kyoto (villes de Kyoto, Uji et Otsu) », sur whc.unesco.org (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 道昭 » [« DōshŌ »], sur Kotobank, (consulté le ).
- (ja) Mairie d'Uji, « The Tale of Genji Museum »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (consulté le ).
- Stéphane Davet, « Le thé, la fée verte d’Uji », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- Mairie d'Uji, « Villes jumelées avec Uji »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- Mairie d'Uji, « Logo et symboles de la ville »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur city.uji.kyoto.jp, (consulté le ).
- (ja) Mairie d'Uji, « 市章・市の宝木・市の木・市の花・市の鳥 » [« Logo et symboles de la ville »](Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur city.uji.kyoto.jp, (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Edani Hiroko, « Les paysages culturels au Japon : concepts et pratiques », Projets de paysage, (DOI https://doi.org/10.4000/paysage.14035, lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
modifier
- (ja) Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :