Armée d'Afrique (France)
Le nom d'Armée d'Afrique désigne l'ensemble des unités militaires françaises issues des territoires de l'Afrique française du Nord (AFN, composé de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie) dont l’origine remonte pour la plupart à la conquête de l'Algérie[1].
Le terme « Armée d'Afrique » n'a pas de signification institutionnelle, mais plutôt le sens général de forces de souveraineté stationnées en Algérie française, en Tunisie et au Maroc durant la période coloniale de 1830 à 1962[2]. Intégrée aux forces armées métropolitaines, l'Armée d'Afrique se distingue des Troupes coloniales. Elle comprend des formations composées en majorité voire en totalité d'Européens, d'une minorité de Juifs séfarades et d'autres constituées en grande partie d' « Indigènes », les proportions variant d'un corps à l'autre.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le terme d'armée d'Afrique reste attaché au corps expéditionnaire français en Italie et à la 1re armée française[3].
Les régiments de l'Armée d'Afrique venant en majorité de l’Algérie française (Légion étrangère, zouaves et tirailleurs) sont les plus décorés de l'Armée française juste après le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM), appartenant aux troupes coloniales[4],[5].
Elle est dissoute en 1962, mais des unités maintiennent son souvenir comme le 1er régiment de tirailleurs (Épinal), le 1er régiment de chasseurs d'Afrique (Canjuers), le 1er régiment de spahis (Valence), le 68e régiment d'artillerie d'Afrique (camp de La Valbonne) et le 40e régiment d'artillerie (camp de Suippes).
Le 5e Régiment de Tirailleurs Marocains, en garnison à Dijon, n'a été dissous qu'en 1965.
Historique
modifierÀ l’époque coloniale, les forces françaises sont réparties en trois grands ensembles distincts : l’armée métropolitaine, les troupes coloniales (la Coloniale) et l’armée d’Afrique qui dépendent d’un seul état-major général[6].
L’armée d’Afrique est créée lors de la monarchie de Juillet et le débarquement en Algérie, à Sidi Ferruch, le du corps expéditionnaire commandé par le général de Bourmont[2]. Par la suite le terme « Armée d’Afrique » a continué à s’appliquer aux troupes qui ont conquis, occupé et pacifié la « Régence d’Alger » et après la conquête de l’Algérie, il s’est étendue aux troupes de Tunisie, du Maroc et du Sahara.
En 1873, lors de la réorganisation de l’armée, l’armée d’Afrique forme un corps d’armée constitué, le 19e corps d’armée. Toutefois l’appellation « Armée d’Afrique » reste en usage jusqu’à la fin de l’ère coloniale[7].
Les unités de zouaves sont créées en 1830, la Légion étrangère et les chasseurs d'Afrique en 1831, les tirailleurs algériens en 1841, le corps des spahis en 1843 et les compagnies méharistes sahariennes en 1894. Des « Bureaux arabes » sont également créés afin d’administrer les territoires militaires dès 1844. Au Maroc, les goums sont créés par le général Lyautey en 1908. La conscription est finalement instituée en Algérie en 1912.
Commandement
modifierCommandants en chef des forces d'Afrique du Nord
modifierComposition
modifierLes corps européens
modifier- Zouaves (européens à partir de 1841)
- Légion étrangère
- Chasseurs d'Afrique
- Bataillons d'infanterie légère d'Afrique
Les corps nord-africains
modifier- Zouaves (indigènes à l'origine, puis mixtes jusqu'en 1841, européens et juifs dits pieds noirs ensuite)
- Tirailleurs algériens (« Turcos ») mixtes, marocains et tunisiens
- Spahis
- Goumiers marocains
- Compagnies sahariennes
- Unités d'artillerie, du génie et des services.
Symbolique
modifierLe symbole de l'Armée d'Afrique est le croissant. Symbole de l'Empire byzantin puis de l'Empire romain d'Orient, il est emprunté à l'Empire ottoman qui l'avait lui-même adopté après la prise de Constantinople en 1453.
Campagnes militaires
modifierL’Armée d’Afrique a apporté une importante contribution à l’effort militaire français dans de nombreuses campagnes.
La conquête de l'Algérie par la France
modifierElle se réalise en plusieurs étapes distinctes, du débarquement de l'Armée d'Afrique à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, commandée par le général de Bourmont, jusqu'à la reddition formelle de l'émir Abd el-Kader, au duc d'Aumale le 23 décembre 1847.
En 1848, le territoire conquis est départementalisé.
L'armée d'Afrique réprime encore de fréquentes et nombreuses insurrections : dans les oasis du sud, Zaatcha, en 1849, Laghouat et Touggourt en 1850. Celle de Lalla Fatma N'Soumer, en 1857 ; ou encore, la révolte des Mokrani, en 1871.
La guerre de Crimée
modifierLa guerre de Crimée oppose de 1853 à 1856, l'Empire russe à une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, l'Empire français de Napoléon III et le royaume de Sardaigne.
La campagne d'Italie (1859)
modifierLa campagne d'Italie de 1859, aussi appelée guerre d'Italie de 1859, correspondant à la deuxième guerre d'indépendance italienne, voit s’affronter l’armée franco-piémontaise et celle de l’empire d'Autriche.
L'expédition du Mexique
modifierL’intervention française au Mexique (espagnol : Segunda Intervención Francesa en México) est une expédition militaire française qui eut lieu de 1861 à 1867 et avait pour objectif de mettre en place au Mexique, un régime favorable aux intérêts français.
La guerre franco-allemande (1870)
modifierParfois appelée guerre franco-prussienne, du au , elle opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés (allemands).
La Première Guerre mondiale
modifierAu cours de la Première Guerre mondiale, l’Armée d’Afrique envoie plus de 340 000 soldats combattre en Europe (190 000 Maghrébins et 150 000 Européens juifs et chrétiens) et les unités d’Afrique du Nord participent à toutes les grandes opérations.
Si ces effectifs peuvent sembler relativement peu importants par rapport au total des effectifs engagés, les troupes de l'Armée d'Afrique, européennes comme indigènes, comptent à leur actif bon nombre de faits d'armes particulièrement glorieux et leur rôle ne saurait être sous-estimé. Grâce à leurs qualités guerrières, elles sont choisies pour participer aux combats les plus durs sur le front de France chaque fois que la situation l'exige[8]. Leur apport a notamment été très important dans les semaines décisives de septembre 1914 lors de la bataille de la Marne[9]. Ainsi, à propos des faits d'armes de la Division marocaine[10] lors de cette bataille, le Maréchal Foch aurait dit : « La fortune a voulu que la Division Marocaine fût là ! »[11]. Il cite la division à l'ordre de l'Armée le 22 septembre 1914[12]. Quant à Adolphe Messimy, il écrit plus tard dans ses mémoires à propos de ces divisions d'Afrique du Nord[13], toutes origines confondues, ayant participé à cette victoire de la Marne : « Je laisse à ceux qui me liront le soin de réfléchir à ce qu'auraient été les événements, si Gallieni sur l'Ourcq et Foch aux marais de Saint-Gond, n'avaient pas eu à leur disposition ces troupes d'élite, pleine d'élan et fraîches, s'ils auraient pu remporter de justesse les deux succès qui décidèrent du sort de la bataille décisive… et de la France »[14].
Si quelques cas de panique sont signalés dans certains bataillons lors des premières semaines de combats, comme dans d'autres unités métropolitaines, par la suite, ces unités sont considérées à l'égale des meilleurs, et après Charleroi et la Marne, les Zouaves et les Tirailleurs, se sont illustrés dans toutes les principales batailles, en Champagne, à Verdun, dans la Somme et dans les offensives victorieuses finales[15].
Les pertes s’élèvent à environ 22 000 morts pour les Européens et 36 000 pour les Maghrébins[16].
La Division marocaine fut l'unité la plus décorée de la guerre.
Entre-deux-guerres
modifierCampagnes du Levant
modifierDe 1920 à 1927, l'armée d'Afrique fourni la plupart des unités d'infanterie de l'armée du Levant. Les 2e, 17e, 18e, 19e, 21e, 22e, 27e, 29e et 31e/47e RTA constituent l'essentiel de son infanterie aux côtés des 16e, 20e et 36e RTT ainsi que des 65e et 66e RTM.
Les tirailleurs participent à toutes les campagnes entre 1920 et 1927 : campagne de Cilicie contre les turcs en 1920-1921, guerre franco-syrienne en mars 1920-juillet 1920, révolte druze de 1925-1927. Le 19e RTA est cité une fois à l'ordre de l'armée pour sa conduite lors de la campagne de Cilicie et le 21e RTA, trois fois, pour les opérations en Cilicie et en Syrie. Plusieurs bataillons sont également cités à l'ordre de l'armée.
Campagne du Maroc
modifierComme avant la Grande guerre, depuis 1907, les tirailleurs algériens sont utilisés massivement durant toute la période de l'entre-deux-guerres dans les opérations de « pacification » au Maroc notamment lors de la guerre du Rif de 1925 à 1927. Le 25e RTA est cité à l'ordre de l'armée pour sa conduite lors de la Guerre du Rif en 1926 ainsi que de nombreux bataillons.
La Seconde Guerre mondiale
modifierDurant la Seconde Guerre mondiale, l'Armée d'Afrique a joué un rôle important dans les campagnes en Afrique du Nord et en Europe. Elle a été initialement mobilisée pour défendre les colonies françaises en Afrique du Nord contre les forces de l'Axe.
Avant la guerre, l'Armée d'Afrique comporte environ 176 000 Indigènes et 73 000 Européens stationnés en Afrique du Nord, au Levant et en métropole.
En 1939-1940, 302 000 hommes sont mobilisés[17].
La bataille de France, 1939-40
modifierEn 1940, 80 000 hommes venant d'Afrique sont engagés dans les combats[18].
Au total 9 régiments de zouaves et 29 régiments de tirailleurs sont engagés dans les combats : 14 régiments de tirailleurs algériens (6e, 11e, 13e, 14e, 15e, 17e, 18e, 19e, 21e, 22e, 23e, 25e, 27e et 31e RTA) , 10 régiments de tirailleurs marocains (RTM) et 5 régiments de tirailleurs tunisiens (RTT). Cinq RTA sont cités une fois à l’ordre de l’armée (6e, 11e, 14e, 15e et 19e) ainsi que le 4e RTT et 5 RTM (1er, 2e, 3e, 4e et 7e). Le 13e RTA reçoit l'inscription Flandres 1940 sur son drapeau, le 1er RTM, l'inscription Gembloux 1940 (tout comme le 2e et le 7e RTM). En outre, 17 régiments de tirailleurs sont capturés dont les 13e, 14e, 15e, 21e, 22e, 23e, 25e et 27e RTA[19].
5 400 Maghrébins sont tués lors de la bataille de France, majoritairement des tirailleurs algériens et tunisiens, ainsi que 2 700 Européens [20] sur un total d'environ 58 000 morts[21].
- 1er régiment de zouaves
- 3e régiment de zouaves
- 4e régiment de zouaves
- 8e régiment de zouaves
- 9e régiment de zouaves
- 11e régiment de zouaves
- 12e régiment de zouaves
- 13e régiment de zouaves
- 14e régiment de zouaves
- 6e régiment de tirailleurs algériens
- 11e régiment de tirailleurs algériens
- 13e régiment de tirailleurs algériens
- 14e régiment de tirailleurs algériens
- 15e régiment de tirailleurs algériens
- 17e régiment de tirailleurs algériens
- 18e régiment de tirailleurs algériens
- 19e régiment de tirailleurs algériens
- 21e régiment de tirailleurs algériens
- 22e régiment de tirailleurs algériens
- 23e régiment de tirailleurs algériens
- 25e régiment de tirailleurs algériens
- 27e régiment de tirailleurs algériens
- 31e régiment de tirailleurs algériens
- 4e régiment de tirailleurs tunisiens
- 8e régiment de tirailleurs tunisiens
- 20e régiment de tirailleurs tunisiens
- 24e régiment de tirailleurs tunisiens
- 28e régiment de tirailleurs tunisiens
- 1er régiment de tirailleurs marocains
- 2e régiment de tirailleurs marocains
- 3e régiment de tirailleurs marocains
- 4e régiment de tirailleurs marocains
- 5e régiment de tirailleurs marocains
- 6e régiment de tirailleurs marocains
- 7e régiment de tirailleurs marocains
- 8e régiment de tirailleurs marocains
- 9e régiment de tirailleurs marocains
- 10e régiment de tirailleurs marocains
Renforcement de l'Armée d'Afrique sous le régime de Vichy, 1940-1942
modifierL'Armée d'Afrique faisant partie de l'Armée d'armistice a été significativement renforcée par le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien que le gouvernement dirigé par le maréchal Philippe Pétain ait été officiellement neutre et ait tenté de maintenir un équilibre précaire entre les Alliés et les forces de l'Axe, il a néanmoins contribué au développement et au soutien de l'Armée d'Afrique[22].
Le renforcement de l'Armée d'Afrique par Vichy s'est manifesté de plusieurs manières. Tout d'abord, le régime a continué à recruter et à former de nouveaux soldats pour l'Armée d'Afrique. Ces troupes comprenaient des soldats français d'Afrique du Nord et de l'Afrique subsaharienne, ainsi que des volontaires européens. Le recrutement de ces soldats a permis à l'Armée d'Afrique de maintenir et d'augmenter ses effectifs malgré les pertes subies au cours de la guerre. Après l'armistice de 1940 et l'établissement du régime de Vichy, les effectifs de l'Armée d'Afrique ont continué à augmenter. D'après certaines sources[22], le nombre de soldats nord-africains dans l'armée d'Afrique a atteint environ 120 000 hommes en 1942. Les effectifs totaux de l'armée d'Afrique, incluant les troupes coloniales et les forces françaises stationnées en Afrique du Nord, ont pu atteindre près de 200 000 hommes en 1942, juste avant l'opération Torch et le passage de l'Armée d'Afrique du côté des Alliés.
De plus, le régime de Vichy,à travers le Général Weygand[réf. nécessaire] a fourni à l'armée d'Afrique des armes, des véhicules, des munitions et d'autres matériels militaires. Ces approvisionnements ont aidé l'Armée d'Afrique à maintenir sa capacité de combat et à se préparer à affronter les forces de l'Axe en Afrique du Nord[23].
Campagne de Syrie (1941)
modifierEn juin-juillet 1941, les 22e et 29e RTA participent avec le 16e RTT, au sein de l'armée d'armistice, à la campagne de Syrie contre les forces britanniques et les Forces françaises libres (FFL). Après les combats de nombreux ralliements à la France Libre interviennent, notamment en provenance des unités de tirailleurs, dont la plupart servent ensuite dans le 22e bataillon de marche nord-africain (22e BMNA).
La reprise des combats, 1942-45
modifierAprès le débarquement des Alliés en Afrique du Nord (8 novembre 1942), l'Armée d'Afrique, placée sous le commandement du général Giraud, reprend les combats aux côtés des Alliés pour chasser Allemands et Italiens de Tunisie. Giraud demande aux Américains et aux Britanniques de l'aide pour réarmer les troupes d'Afrique. Après la difficile fusion du Commandement en chef français civil et militaire , sous l'autorité de Giraud et du Comité national français du général de Gaulle, et la création du Comité français de Libération nationale le 3 juin 1943, les troupes d'Afrique sont fusionnées, le 1er août 1943, avec les Forces françaises libres, qui représentent alors environ 53 000 hommes et femmes : ainsi naît l'Armée française de la libération.
À compter de 1943, le réarmement de l'armée française en Afrique du Nord est effectué par les Alliés, essentiellement avec du matériel venant des États-Unis. Les effectifs de l'armée d'Afrique sont près de 410 000 hommes (233 000 Maghrébins musulmans issus de quinze classes de 19 ans à 34 ans et 176 000 pieds noirs, dont une minorité de Juifs séfarades, issus des vingt-sept classes d'âge de 19 à 45 ans mobilisables, soit 16,40 % de la population européenne.) Ils représentent 75 % des effectifs de l'armée française de 1944, pour un total d'environ 550 000 hommes et volontaires féminines . Le général Maurice Faivre, docteur en histoire et historien des armées, a estimé, en 2010, que sur un total des pertes de 74 300 tués des armées de la libération entre 1943 et 1945, le nombre de tués Maghrébins s'élevait à 18 300 et celui des tués parmi les Pieds-Noirs à 12 000 (avec en pourcentage, un taux de 10 % pour les Pieds-Noirs et 6 % pour les Maghrébins)[24].
En Tunisie, 1942-43
modifierEn Italie, 1943-44
modifierEn France et en Allemagne, 1944-45
modifierEn août 1944, l'armée « B » (renommée 1re armée française en septembre 1944) est composée des unités suivantes qui ont servi en Italie au sein de CEF : 1re DFL, 2e DIM, 3e DIA, 4e DMM, 1re DB, (la 2e DB, en Angleterre depuis avril est alors sous commandement américain), 5e DB et 9e DIC.
À partir du 15 août 1944, 260 000 hommes de l'Armée B, nom de guerre de l'Armée d'Afrique, débarquent en Provence sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Cette armée est composée pour 82 % de soldats provenant d'unités de l'Armée d'Afrique (50 % de Maghrébins et de 32 % de pieds-Noirs), de 10 % d'Africains noirs et de 8 % de Français de métropole.
La moitié des effectifs de la 2e division blindée (2e DB) qui libère Paris en août 1944, aux côtés des FFI, soit 7 000 hommes, proviennent d'unités de l'Armée d'Afrique[25].
Lors des cérémonies des commémorations du 15 août 2010, le président Nicolas Sarkozy rendit hommage aux troupes coloniales ainsi qu'aux Pieds noirs, ayant été souvent oubliés lors des commémorations précédentes .
La guerre d'Indochine
modifierCe conflit armé s’est déroulé de 1946 à 1954 en Indochine française, et a abouti à la fin de cette fédération ainsi qu’à la sortie de l’Union française des pays qui la composaient.
La guerre d'Algérie
modifierCe conflit, dont les prémices eurent lieu lors des tueries de Sétif et Guelma en mai 1945, se déroule de 1954 à 1962, principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Cette guerre oppose l'État français à des indépendantistes algériens, pour certains membres du Mouvement national algérien (M.N.A.) et pour la majorité réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN).
Décorations des régiments
modifierLes régiments de l'Armée d'Afrique sont les plus décorées de l'Armée française. Pour les décorations et les citations, les tirailleurs et les zouaves viennent juste après les deux régiments les plus décorés de l'armée française : le régiment d'infanterie chars de marine (RICM), appartenant aux troupes coloniales, et le régiment de marche de la Légion étrangère[26].
Sur les 34 drapeaux d'Infanterie décorés de la Légion d'honneur, 15 sont de l'Armée d'Afrique[4]. Sur 4 drapeaux d'Infanterie décorés à la fois de la Légion d'honneur et de la médaille militaire, 3 sont de l'Armée d'Afrique (régiment de marche de la Légion étrangère, 2e régiment de tirailleurs algériens et 3e régiment de zouaves)[27],[28],[29].
Durant la Première Guerre mondiale, les faits d'armes des fantassins de l'Armée d'Afrique leur valurent les plus hautes distinctions. Légionnaires, zouaves et tirailleurs obtiennent la moitié des plus hautes distinctions décernées (Drapeaux décorés de la Légion d'honneur ou de la médaille militaire et fourragères rouges à la couleur de la Légion d'Honneur) alors que leurs effectifs au combat ne représentent à la fin de la guerre qu'environ 5 % du total des combattants[30]. Sur 19 régiments d’infanterie de l’Armée française dont le drapeau est décoré de la Légion d’honneur ou de la médaille militaire au cours de la guerre, on compte 9 régiments d’Afrique du Nord (1 de la Légion, 4 de tirailleurs et 4 de zouaves)[31]. Sur les 17 régiments de l'armée de terre[32] qui reçurent la fourragère à la couleur de la Légion d'honneur (au moins 6 citations à l'ordre de l'Armée), 9 sont de l'Armée d'Afrique[33]. Le 1er régiment de spahis marocains est le régiment de cavalerie le plus décoré de l’armée française. Son étendard est le seul des emblèmes des unités de cavalerie à être décoré de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire[34].
Durant la Seconde Guerre mondiale, sur 36 régiments d'infanterie qui reçurent la fourragère (au moins 2 citations à l'ordre de l'Armée), 21 sont de l'Armée d'Afrique (dont 14 régiments de tirailleurs marocains, algériens, tunisiens et Tabors) et sur les 19 régiments de l'Armée blindée et Cavalerie ayant ces fourragères, 10 sont de l'Armée d'Afrique[5].
Les RMLE, 4e RTT et 7e RTA ont été cités au moins 10 fois à l'ordre de l'Armée de 1914 à 1945[5].
Il n’y a pas de liaison directe entre le port d’une fourragère et l’attribution au drapeau de la décoration correspondante, car, c’est uniquement le nombre de citations à l’ordre de l’Armée qui est pris en compte pour l’attribution de la fourragère à une unité.
Drapeaux
modifier- Drapeaux décorés de la médaille militaire
- 2e régiment de tirailleurs algériens (05/07/1919)
- 3e régiment de zouaves (05/07/1919)
- Régiment de marche de la Légion étrangère (26/08/1919)
- Drapeaux décorés de la Légion d'honneur
- Régiment de marche de la Légion étrangère (04/12/1917)
- 1er régiment de chasseurs d’Afrique (09/11/1863)
- 1er régiment de tirailleurs marocains (11/05/1949)
- 1er régiment de tirailleurs algériens (15/10/1948)
- 2e régiment de tirailleurs algériens (24/03/1902)
- 2e régiment de zouaves (20/06/1859)
- 3e régiment de tirailleurs algériens (11/11/1863)
- 3e régiment de zouaves (09/11/1863)
- 4e régiment de tirailleurs tunisiens (05/07/1919)
- 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs (05/07/1919)
- 4e régiment de zouaves (05/07/1919)
- 7e régiment de tirailleurs algériens (05/07/1919)
- 8e régiment de zouaves (05/07/1919)
- 9e régiment de zouaves (05/07/1919)
- Goum marocains (09/07/1952)
Fourragères
modifierPremière Guerre mondiale
modifier- Fourragère aux couleurs du ruban de la Légion d’honneur et du ruban de la croix de guerre 1914-1918 (au moins 9 citations à l'ordre de l'Armée)
- Fourragère aux couleurs du ruban de la Légion d’honneur (6-8 citations à l'ordre de l'Armée)
- 2e régiment de tirailleurs algériens
- 3e régiment de zouaves
- 4e régiment de zouaves
- 4e régiment de tirailleurs tunisiens
- 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs (futur 16e R.T.T)
- 7e régiment de tirailleurs algériens
- 8e régiment de zouaves
- 9e régiment de zouaves
- 3e et 1er bataillons de marche d'infanterie légère d'Afrique (BMILA formés à l'aide des 5 BILA).
- Fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire (4-5 citations à l'ordre de l'Armée)
- 1er régiment de zouaves
- 1er régiment de tirailleurs algériens
- 1er régiment de tirailleurs marocains
- 1er régiment mixte de zouaves et de tirailleurs
- 2e régiment de zouaves
- 3e régiment bis de zouaves
- 8e régiment de tirailleurs tunisiens
- 13e régiment de tirailleurs algériens
- Régiment de spahis marocains
- Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)
- Plus de dix régiments
Seconde Guerre mondiale
modifier- Fourragère de l'ordre de la Libération
- Fourragère avec olive aux couleurs du ruban de la médaille militaire et de la croix de guerre 1939-1945 (4-5 citations à l'ordre de l'Armée)
- Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)
- 7e régiment de tirailleurs algériens
- 1er groupe de tabors marocains
- 3e groupe de tabors marocains
- 4e groupe de tabors marocains
- 1er régiment de tirailleurs marocains
- 2e régiment de tirailleurs marocains
- 4e régiment de tirailleurs marocains
- 5e régiment de tirailleurs marocains
- 6e régiment de tirailleurs marocains
- 7e régiment de tirailleurs marocains
- 8e régiment de tirailleurs marocains
- 4e régiment de zouaves (4e RZ)
- 3e bataillon de zouaves portés (3e BZP)
Citations collectives
modifierLe 5 juillet 1919, un décret du président de la République Raymond Poincaré, attribue la Légion d'honneur ou la médaille militaire (pour ceux étant déjà décorés de la Légion d'honneur) aux drapeaux de 14 régiments[35] qui se sont illustrés au cours de la Première Guerre mondiale, sur plusieurs centaines ayant servi. On dénombre parmi eux quatre régiments de zouaves (3e, 4e, 8e et 9e), trois de tirailleurs (2e, 4e et 7e) et un mixte zouaves-tirailleurs (4e) sur un total de vingt-cinq régiments de zouaves ou tirailleurs en activité au 11 novembre 1918[36].
« Régiment d'élite, qui a surpassé au cours de la campagne les plus glorieuses traditions d'une histoire qui lui avait déjà valu la croix de la Légion d'honneur et de la valeur militaire italienne. Jeté dans la bataille, le 23 août 1914, sur la Sambre, il fait énergiquement tête à l'ennemi, le 23, à Mettet et à Wagnée, le 29, à Guise. Les 15, 16, 17 septembre, après la brillante défense des bois de Cuts et de Caisnes, il marque à Tracy-le-Val et au bois Saint-Mard le terme définitif de l'offensive des armées allemandes sur la route de Noyon à Paris et s'empare, le 19. du drapeau allemand du 85e régiment d'infanterie bavarois. Le 28 septembre 1915, il prend part à la bataille de Champagne dans un élan magnifique au cours duquel son propre drapeau tombe et est relevé plus de vingt fois. Il attache ensuite son nom, pendant deux années consécutives, à l'héroïque défense de Verdun. Les 23, 24 et 25 février, à Louvemont et à la côte du Poivre, d'avril à juillet, au bois d'Avocourt, il contient l'ennemi. Le 15 juillet, il engage, devant Fleury ; la magnifique contre-offensive qui se poursuivit ensuite sans arrêt jusqu'au 15 décembre 1916, date à laquelle, dans un élan splendide, il rejette définitivement l'ennemi dans la Woevre et au-delà de Bezonveaux. Après avoir combattu glorieusement, le 16 avril 1917, en Champagne, il termine la brillante série de ces combats, devant Verdun, par l'enlèvement de la cote 344, le 25 novembre 1917. Porté devant Amiens en avril 1918, il tient tête à l'ennemi, reprenant le terrain pied à pied, pendant trois mois. Enfin, les 8, 9 et 10 août, bousculant l'ennemi dans une course ardente de 20 kilomètres, il ouvre la route de Roye ; amené sur la Divette il s'empare de Noyon, Chauny, Tergnier, déployant dans une poursuite acharnée ses brillantes qualités d'endurance et de ténacité. A peine retiré de ces combats, il est reporté de nouveau sur la Serre et continue la poursuite en direction d'Hirson et de la Belgique où il s'arrête, le 11 novembre, aux portes de Couvin, capturant, au cours de cette merveilleuse épopée 74 canons dont sa lourds, plus de 1 500 prisonniers et un important matériel de guerre. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Médaille militaire au drapeau du 3e RMZ - Président de la République
« Magnifique régiment animé de toutes les vertus guerrières qui a généreusement versé son sang sur les principaux champs de bataille de la grande guerre et a connu le succès chaque fois qu'il a fait revivre en l'ennoblissant encore par la constance et la ténacité de ses efforts, la tradition des Zouaves de Crimée, d'Italie, du Frœschwiller. A participé aux batailles les plus importantes de la campagne 1914-1918, s'est couvert de gloire sur la Marne et sur l'Yser en 1915, a arraché la victoire à Douaumont (24 octobre 1916), Louvemont (15 décembre 1916), Hurtebise (24 avril 1917), La Malmaison (23 octobre 1917), Longpont (18 juillet 1918), sur l'Oise (2 août au 4 septembre 1918) et en donnant tout entier et à fond, a arrêté net la ruée déjà victorieuse de l'ennemi à Orvillers-Sorel (28 mars au 1er avril 1918) et à Carlepont (29 mai au 5 juin 1918). »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au drapeau du 4e RMZ - Président de la République[37]
« Régiment superbe d'héroïsme et de vaillance qui, pendant quatre ans de guerre, sans jamais faiblir, a dressé devant l'envahisseur la foi sacrée d'une troupe qui sait mourir pour la défense de son sol. Entré le 28 août 1914 en contact de l'ennemi, ils manœuvrent en retraite sans faiblir jusqu'au 8 septembre ou les zouaves s'arrêtent et font face. Au château de Mondement et dans les marais de Saint-Gond, ils battent la garde prussienne. Beaux de dévouement, de courage et de sacrifice, ils dressent, dans la boue de Belgique, à Boesinghe et à Nieuport, le mur inébranlable de leurs poitrines. Le 9 mai, le 16 juin et le 25 septembre 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Modelon, ils se lancent à l'attaque de la crête de Vimy et de la butte de Souain. Le 9 juillet 1916, ils se sacrifient et meurent sur les fils de fer de Barleux. Puis, sous les ordres de lieutenant-colonel Lagarde, ils s'emparent, le 17 avril 1917, du Mont-Sans-Nom, réputé imprenable. Le 20 août, ils éloignent à jamais le Boche de Verdun, la citadelle inviolée. L'année 1918 les trouve prêt encore à toutes les audaces et à tous les sacrifices; le 26 avril, ils attaquent Villers-Bretonneux et barrent la route d'Amiens. Les 29 et 30 mai, alors que menaçant et terrible monte le flot ennemi, ils accourent, se sacrifient héroïquement pour défendre la route de Soissons à Paris. Ils sont encore debout, le 18 juillet, pour pousser de l'avant et chasser l'ennemi de Chaudun et de Charantigny. Et c'est en vain que, du 28 août au 15 septembre, l'ennemi essayera de s'accrocher aux falaises de l'Aisne, de tenir Neuville-sur-Margival et le ravin de Vauxaillon, la fougue impétueuse de ceux qui, par sept fois déjà, les ont vaincus, commencera leur défaite. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau du 8e RMZ - Le Président de la République
« Régiment d'élite. Engagé dans les plus durs combats. À chaque fois fait preuve de magnifiques vertus guerrières. S'affirme dès le début troupe de premier ordre à Carlepont, dans la région de Compiègne; se distingue de nouveau sur l'Yser, en Artois et à Maisons-de-Champagne. Montre, à Verdun, dans une défense opiniâtre, de superbes qualités de dévouement, de ténacité et d'abnégation. Va chercher de nouveaux lauriers sur les lignes d'Hardecourt et de Maurepas, prend une part glorieuse à l'attaque du chemin des Dames et aux opérations du printemps 1918. Dans l’offensive finale, provoque l'admiration de tous par sa fougue indomptable, bousculant l'ennemi partout où il le rencontre. Insoucieux de ses pertes, puise dans chaque combat une ardeur nouvelle, se couvrant d'une gloire immortelle à Cœuvres, Vauxbuin, Soissons, au bois de Moreuil, à Villers-les-Royes, à Hangest-en-Santerre, Erches et Andéchy, sur la Vesles et sur l'Aisne, à Berry-au-Bac, Romains, Ventelay et Guyencourt, et enfin, à Villers-le-Sec et à Parpeville, à la Ferme Villancey, à Landifay et Berlegnement. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau du 9e RMZ - Le Président de la République
« Héroïque régiment qui a surpassé, au cours de la campagne, les plus glorieuses traditions d'une histoire qui lui avait déjà valu la croix de la Légion d'honneur. Engagé à fond, dès le 22 août 1914, sur la Sambre, il fait énergiquement tête à l'ennemi, le 23 à Oret, le 24 à Florennes et le 29 à Guise, où il enlève à la baïonnette la ferme de Bertaignemont. Les 15, 16 et 17 septembre, après l'héroïque résistance de Cuts (Oise), il marque, à Tracy-le-Mont et à Quennevières, le terme définitif de l'offensive des armées allemandes sur la route de Noyon à Paris. Le 25 septembre 1915, il prend, à la bataille de Champagne, une part des plus glorieuse, attache ensuite son nom à la défense de Verdun, où il déploie pendant deux années consécutives, ses plus belles qualités militaires : inébranlable dans le sacrifice, irrésistible dans l'attaque. Héroïquement, il arrête la ruée allemande à Louvemont les 23, 24 et 25 février 1916, et à Avocourt, d'avril à juillet. Le 15 juillet, il engage, devant Fleury, la magnifique contre-offensive qui se poursuivra ensuite sans arrêt jusqu'au 15 décembre 1916, date à laquelle dans un élan splendide, il rejette définitivement l'ennemi en Woëvre, au-delà du Bois la Chaume. Après avoir cueilli une nouvelle palme, le 16 avril 1917, devant Brimont, il termine la brillante série de ses combats devant Verdun par l'enlèvement de la côte 344, le 25 novembre 1917. Porté devant Amiens en avril 1918, il contient l'ennemi, reprenant le terrain perdu pied à pied pendant trois mois. Enfin, les 8, 9 et 10 août, il brise le front allemand en enlevant le bois de Moreuil, le Plessier, Guerbigny, dans une course de 22 kilomètres qui ouvre la route de Roye. Transporté sur la Divette, il s'empare de vive force de Noyon, Chauny, Tergnier, bouscule l'ennemi dans une poursuite ardent jusqu'aux portes de La Fère. À peine retiré des combats, il est reporté de nouveau sur la Serre et continue la poursuite en direction d'Hirson et de la Belgique où il s'arrête le 11 novembre, à Baileux, capturant, au cours de cette magnifique épopée, 73 canons dont 19 lourds, plus de 1000 prisonniers et un énorme matériel de guerre. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Médaille militaire au Drapeau du 2e RMT
« Drapeau glorieux. A flotté sur tous les champs de bataille de la Grande Guerre. Le 23 août 1914, à Hanzinelle, en Belgique, le 30 août à Ribemont et Villers-le-Sec, les tirailleurs brisent l'ennemi. Du 6 au 13 septembre 1914, ils poursuivent l'adversaire jusqu'au chemin des Dames. Le 16 juin 1915, en Artois, ils enlèvent près du Cabaret Rouge quatre lignes de tranchées ; en Champagne, le 25 septembre 1915, ils prennent le Bois Sabot. Le 17 avril 1917, le régiment attaque près d'Auberive, atteignant tous ses objectifs ; le 20 août 1917, à Verdun, il emporte la Côte de l'Oie et le Bois de Cumières. Le 12 juin 1918, près de Soissons, il résiste héroïquement à la poussée de l'ennemi, maintenant intégralement toutes ses positions. Du 30 août au 3 septembre 1918, sur l'Ailette, il pénètre dans des positions défendues désespérément et force l'ennemi à la retraite. Les 26, 27, 28 et 29 septembre, il contribue à l'enlèvement de la butte du Mesnil, passe la Dormoise, s'empare du plateau de Grateuil, franchit l'Alin et prend pied sur les pentes du sud du massif de Marvaux. Au cours de ces actions, le drapeau du 4e régiment de marche de tirailleurs indigènes conquiert la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur ; il est glorieusement blessé le 18 septembre 1914 à Paissy, par éclat d'obus. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au Drapeau 4e RMT - Le président de la République
« Digne héritier des Turcos de Wissembourg et Frœschwiller, unissant sous son Drapeau les fils de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, image vivante de l'Afrique du Nord, venus se donner corps et âme à la mère Patrie. En août 1914, aussitôt débarqués et lancés dans la bataille, les tirailleurs, sous les ordres du Lieutenant-colonel Cros, retardent pied à pied la marche de l'envahisseur à la Fosse à l'eau, Bertoncourt, Ablancourt. En septembre, ils rejettent la Garde Impériale dans les marais de Saint-Gond, puis écrasent l'ennemi, contraint à la retraite, sous les murs du château de Mondement. Le 9 mai 1915, en Artois, sous les ordres du lieutenant-colonel Demetz, ils s'emparent de la Cote 140 et le 25 septembre, en Champagne, enlèvent brillamment les ouvrages ennemis au nord de Souain. Le 11 juillet 1916, dans la Somme, ils se distinguent encore devant Belloy-en-Santerre. En Champagne, le 17 avril 1917, ils s'emparent des formidables positions du mont Sans-Nom sous les ordres du lieutenant-colonel Schultz qui, à Verdun, le 20 août les lance à l'assaut des puissantes organisations fortifiées qu'ils réduisent, en faisant 1 100 prisonniers. Au cours de l'épopée sublime de 1918, devant Villers-Bretonneux, ils enlèvent, le 26 avril 1918, sous les ordres du Lieutenant-colonel Schultz les positions de Cachy. Dans l'Aisne, le 18 juillet, sous les ordres du lieutenant-colonel Mensier, ils percent les lignes ennemies, progressent de 11 kilomètres et font un grand nombre de prisonniers sur le même terrain où, les 29 et 30 mai, ils avaient soutenu des combats acharnés pour arrêter la marche de l'ennemi vers Compiègne. Du 2 au 16 septembre, sous le même commandement, à Sorny et à Vauxaillon, ils bousculent dans des conditions exceptionnellement dures, sur la ligne Hindenburg, les régiments allemands les plus réputés et progressent de plus de 7 kilomètres, préparent ainsi par leur héroïsme la marche sur Laon et la grande victoire. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au Drapeau du 7e RMT - Le président de la République
« Régiment héroïque, qui créé au début de la guerre, s'est montré, dès ses premières batailles, le digne et valeureux descendants des vieux régiments de zouaves et de tirailleurs dont il a prolongé la tradition. A derrière lui un passé déjà chargé de gloire. S'est toujours signalé par une inébranlable ténacité et par sa ferme volonté, d'aller, s'il fallait, jusqu'au sacrifice total. Après avoir glorieusement combattu à Lassigny, en 1914, et à Ypres, en 1915, a brillamment vaincu l'ennemi : à Douaumont (24 octobre 1916), à Louvemont (15 décembre 1916), à La Malmaison (23 octobre 1917), à Longpont (18 juillet 1918) et sur l'Oise (20 août-4 septembre 1918). Par deux fois, a arrêté la ruée déjà victorieuse de l'ennemi, à Roye-sur-Matz (30 mars 1918) et à Carlepont (29 mai-5 juin 1918). »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au Drapeau 4e RMZT (futur 16e RMT)- Le président de la République
Hommages
modifier« Les pertes françaises du 8 novembre 1942 à la fin des hostilités, en mai 1945, s'élèvent à 110 000 hommes dont 30 000 tués ou disparus. Et tout le poids, ou du moins le plus lourd, de ces lourdes pertes, retombe sur cette population nord-africaine, française et musulmane côte à côte, à qui est due, nul ne doit l'oublier, pour la plus large part, la libération du sol national. »
— Revue politique et parlementaire (1947)[38]
Dijon a nommé, en 2015, une rue du 5e Régiment de Tirailleurs Marocains, en hommage à ce régiment qui était le dernier régiment marocain à être présent sur le territoire français, après la reconnaissance de l'indépendance du Maroc en 1956. le 5 ème R.T.M. fut dissous par décision du Ministre des Armées en 1965.
Formations héritières des traditions de l’armée d’Afrique
modifier- Unités de la Légion étrangère
- 1er régiment de tirailleurs, Épinal
- 1er régiment de chasseurs parachutistes, Pamiers
- 1er régiment de spahis, Valence
- 1er régiment de chasseurs d’Afrique, Canjuers
- 40e régiment d’artillerie, Suippes
- 54e régiment d’artillerie, Hyères
- 68e régiment d’artillerie d’Afrique, La Valbonne
- 31e régiment du génie, Castelsarrasin
- 19e régiment du génie, Besançon
- 41e régiment de transmissions, Douai
- 53e régiment de transmissions, Lunéville
- 511e régiment du train, Auxonne
- 515e régiment du train, La Braconne
- 516e régiment du train, Toul
Sources et bibliographie
modifierOuvrages
modifier- Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994
- Robert Huré, L'Armée d'Afrique : 1830-1962, Charles-Lavauzelle, 1977
- Jean louis Larcade, Zouaves & Tirailleurs Les régiments de marche et les régiments mixtes (1914-1918), 2 tomes, Editions des Argonautes, 2000
- Dominique Lormier, C'est nous les Africains, Calmann-Levy, 2006
- Pierre Montagnon, L’armée d’Afrique : De 1830 à l’indépendance de l’Algérie, Paris, Flammarion, coll. « Pygmalion », , 466 p. (ISBN 978-2-7564-0574-2, BNF 42667568)Dans cette vaste fresque historique, s'égrène l'épopée de cette armée.
Revues
modifier- Les Africains, Historama, hors-série no 10, 1970
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierGénéralités
modifier- Tirailleurs algériens
- Zouaves
- Corps expéditionnaire français en Italie
- Armée de Vichy
- Le Chant des Africains
- Empire colonial français
- Division marocaine
- Liste des régiments français les plus décorés
- Crimes de 1944 en Ciociarie
Militaires
modifierLiens externes
modifierHistoire des régiments de tirailleurs et de zouaves
modifier- Eric de Fleurian, Les tirailleurs d'hier et d'aujourd'hui et leurs frères d'armes, site les-tirailleurs.fr. Site consacré à l’histoire militaire générale des régiments de tirailleurs algériens, tunisiens et marocains de 1842 à 1962. L'auteur, général de brigade, ancien chef de corps du 1er régiment de tirailleurs (1995-1997), est un expert de l'histoire des tirailleurs d'Afrique du Nord[39].
Autres
modifier- Les troupes coloniales dans la Grande Guerre - L’Armée d’Afrique, par Léon Rodier
- L'Armée d'Afrique 1830-1960, Les Africains, Historama hors-série, no 10, 1970
- Aperçu d'histoire de l'Armée d'Afrique, par le Général Bertrand Dupont de Dinechin
- Les Fourragères rouges (à la couleur de la Légion d'honneur) décernées en 1914-1918, supplément du journal L'Illustration, 1919
Notes et références
modifier- "Toute unité, formation ou organisme de l’Armée de Terre française issue des territoires d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc) ou ayant combattu, à un titre ou à un autre, sur ces mêmes territoires depuis cette date est considéré comme ayant appartenu à l'Armée d'Afrique née en 1831", Association Nationale du Souvenir de l'Armée d'Afrique
- Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 21
- « Les troupes d'Afrique du Nord, associant Européens et musulmans en proportion équivalente, ont gagné sans doute leurs plus beaux titres de gloire au cours des campagnes successives de Tunisie, d'Italie, de France et d'Allemagne, sous les ordres de Juin, de Lattre et Leclerc. Le terme d'armée d'Afrique, bien que non officiel, leur restera attaché, au moins, pour ce qui est du corps expéditionnaire français (CEF) d'Italie et de l'armée B, devenue 1ere Armée française », Jacques Frémeaux, La France et l'Algérie en guerre: 1830-1870, 1954-1962, Commission française d'histoire militaire, 2002, p. 116
- Légion d'Honneur, France-Phaleristique.com
- Fourragères, France-Phaleristique.com
- Anthony Clayton, Histoire de l’Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 20.
- Anthony Clayton, Histoire de l’Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 484
- Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 126
- Jacques Frémeaux, op. cit., p. 115-117
- composée non de Marocains lors de la bataille de la Marne mais de 6 bataillons de Tirailleurs algériens et tunisien, 4 bataillons de Zouaves, et 3 bataillons de coloniaux, Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, p. 126
- Pages de gloire de la Division marocaine, 1914-1918 sur Gallica, p. 14
- « Le général commandant la IXe Armée cite à l'ordre de l'armée la 1re Division du Maroc, commandée par le général Humbert pour la vaillance, l'énergie, la ténacité dont elle a fait preuve aux combats de la Fosse-à-l'Eau le 28 août et dans les journées des 6, 7, 8 et 9 septembre à Montdement, Montgivroux, Saint-Prix. Les résultats obtenus, comme aussi les pertes cruelles mais glorieuses qu'elle a subies, en témoignent. Tous, zouaves, coloniaux, tirailleurs indigènes ont fait d'une façon admirable leur devoir », Ordre Général no 11 dû 22 septembre 1914 de la IXe Armée, Maréchal Foch
- 2 divisions d'Afrique du Nord : la Division Marocaine aux marais de Saint-Gond et la 45e division d'infanterie sur l'Ourcq
- Adolphe Messimy, Mes souvenirs, Librairie Plon, 1937, p. 178
- Lieutenant-Colonel Gelez, Les tirailleurs algériens in La Revue des Deux-Mondes, no 5-8, 1951, p. 180
- Jacques Frémeaux, Les colonies dans la grande guerre, 14-18 Éditions, 2006, p. 202
- La France, l'Empire et la guerre in Histoire(s) de la Dernière Guerre, avril 2010, no 4
- « La France, l'Empire et la guerre » in Histoire(s) de la Dernière Guerre, avril 2010, no 4
- Eric de Fleurian, Campagne de France 1939-1940 - participation des régiments de tirailleurs, site les-tirailleurs.fr
- Paul-Marie de La Gorce, L'Empire écartelé 1936-1946, Denoël, 1988, p. 496
- Jean Lopez, directeur de la rédaction, Vincent Bernard, Nicolas Aubin, Nicolas Guillerat, Infographie de la Seconde Guerre mondiale Broché, 2018, Perrin, p. 88
- Paul Gaujac, 1940, les troupes coloniales dans la Campagne de France, (ISBN 978-2-35250-156-5 et 2-35250-156-3, OCLC 648101683)
- Anthony Clayton, Histoire de l'armée française en Afrique, 1830-1962, Albin Michel, , 560 p. (ISBN 978-2-286-008-69-7)
- Maurice Faivre, L'Armée d'Afrique et l'armée coloniale des origines à 1962, Revue L’Algérianiste no 131, septembre 2010
- « 4 000 FFL (vétérans du Tchad et de la "colonne volante"), 2 500 évadés par l'Espagne et 7 000 hommes des unités d'Afrique », Jean-François Muracciole, Les Français libres : L'autre Résistance, Tallandier, 2009
- Les troupes coloniales dans la Grande Guerre: actes du colloque organisé pour le 80e anniversaire de la bataille de Verdun, IHCC-CNSV, 1997, p. 90
- 2e régiment de tirailleurs algériens, Régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE), Régiment d’infanterie coloniale du Maroc (RICM), 3e régiment de Zouaves
- La Médaille Militaire, site france-phaleristique.com
- La Légion d'Honneur, france-phaleristique.com
- Il n’y a pas de liaison directe entre le port d’une fourragère et l’attribution au drapeau de la décoration correspondante car c’est uniquement le nombre de citations à l’ordre de l’Armée qui est pris en compte pour l’attribution de la fourragère à une unité
- Le 5 juillet 1919, un décret du Président de la République Raymond Poincaré, attribue la Légion d'honneur (ou la Médaille militaire, pour ceux étant déjà décorés de la Légion d'Honneur) aux drapeaux de 14 régiments (23e RI, 26e RI, 152e RI, 153e RI, 3e Zouaves, 4e Zouaves, 8e Zouaves, 9e Zouaves, 2e RTA, 4e RTT, 7e RTA, 4e mixte Zouaves-Tirailleurs (16e RTT), 43e RIC, RICM) qui se sont illustrés au cours de la guerre. Au total 19 drapeaux de l'Armée de Terre ont été décorés de la Légion d'Honneur ou de la Médaille Militaire pour la période 1914-1918, Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Royale, 1919, p. 2023-2035
- 17 régiments et 6 bataillons
- Au total environ 815 régiments de toutes les armes ont été engagés par la France au cours de la Première Guerre mondiale et seuls 17 régiments et 6 bataillons reçurent la fourragère aux couleurs de la Légion d'Honneur (au moins 6 citations à l'ordre de l'Armée)
- Jacques Frémeaux, Les colonies dans la Grande Guerre, Éditions 14-18, 2004, p. 190
- 23e RI, 26e RI, 152e RI, 153e RI, 3e Zouaves, 4e Zouaves, 8e Zouaves, 9e Zouaves, 2e Tirailleurs, 3e Tirailleurs, 4e Tirailleurs, 4e Mixte Zouaves Tirailleurs, 43e RIC, RICM. Au total 19 drapeaux de l'Armée de Terre ont été décorés de la Légion d'honneur ou de la médaille militaire pour la période 1914-1918
- Bulletin des lois de la République française, Imprimerie royale, 1919, p. 2023-2035
- Le 4e zouaves avait perdu 9 351 officiers, sous-officiers et soldats pendant la guerre 1914-1918
- Armée d'Afrique in Revue politique et parlementaire, Armand Colin, 1947, p.142
- Tirailleurs d'hier et d'aujourd'hui, site de l'Office national des combattants et des victimes de guerre