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Totila

roi des Ostrogoths de 541 à 552

Totila ou Baduila (en gotique 𐍄𐍉𐍄𐌹𐌻𐌰/Totila), dit « l'Immortel »[1], né à Trévise et mort en 552 à Taginæ, est un roi ostrogoth d'Italie de 541 à 552.

Totila
Totila, enluminure issue de la Chronique de Nuremberg.
Fonction
Roi des Ostrogoths
-
Biographie
Naissance
Vers ou Voir et modifier les données sur Wikidata
Trévise
Décès

Taginæ (auj. Gualdo Tadino)
Parentèle
Hildebad (oncle paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit

Biographie

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Les conquêtes de l'Empire romain d'Orient sous le règne de Justinien (527-565).

Depuis 535 l'empereur byzantin Justinien cherche à reconquérir l'Italie. En 540, son général Bélisaire prend Ravenne, la capitale des Ostrogoths, et s'empare de leur souverain Vitigès.

Totila est élu roi des Ostrogoths à l'automne 541 pour succéder à Vitigès[2]. Son élection intervient après la mort de son oncle Ildebad et celle de son successeur, son cousin Éraric, dont il organise l'assassinat en 541[note 1].

Doué d'indéniables qualités militaires, il est victorieux à Faenza puis reprend aux Byzantins la Toscane, l'Ombrie et l'Italie du Sud (prise de Naples en 543).

Ces succès s'expliquent aussi par un choix politique habile. Totila en effet se présente comme le défenseur de l'Italie et de la Romanité face à l'« étranger » grec et son imposante fiscalité. Il cherche à se concilier les catholiques, et, selon Grégoire le Grand, il rencontre Benoît de Nursie (saint Benoît), l'abbé du Mont-Cassin, qui lui dit[3] « Tu fais beaucoup de mal, tu as fait beaucoup de mal. Cesse enfin de te montrer aussi cruel ». De plus il esquisse une « révolution sociale » en libérant les esclaves présents sur les grands domaines.

Totila assiège la ville de Rome en 544 et, après un siège de deux ans, s'empare de la ville en 546. Il tente alors d'entamer des négociations avec Justinien et essaye de rallier les sénateurs romains à sa politique. C'est un échec et Totila abandonne Rome, vide la ville de tous ses habitants et commence à la détruire systématiquement. Mais Bélisaire reprend la ville en 548. En 549, il organise la dernière course de chars au Circus Maximus alors déjà à l'abandon, mais il est bientôt rappelé à Constantinople. Totila profite du départ du plus célèbre général byzantin de l'époque et reprend l'offensive ; Rome est reprise en 550. Peu après, Totila arme une flotte qu'il place sous la direction d'Indulf, un déserteur byzantin, et s'empare de la Corse, de la Sardaigne, d'une partie de la Sicile et de la Dalmatie ; Corfou et l'Épire sont elles-mêmes menacées en 551.

Face à ces succès, Justinien envoie en Italie Narsès avec une armée composée en grande partie de contingents de mercenaires « barbares » (Huns, Gépides, Lombards, Hérules…). Totila est battu par l'armée de Narsès lors de la Bataille de Taginae[note 2] en 552[1], et est blessé mortellement après la bataille par un jeune Gépide nommé Asbad. Même s'ils résistent encore sous la direction d'un nouveau chef, Theia ou Teias, la mort de Totila marque le début de la fin de la domination des Ostrogoths en Italie. En 555, les dernières troupes gothiques capitulent dans la forteresse de Conza, au nord-est de Salerne.

Légendes et postérité

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Au Moyen Âge, Totila rejoint la liste des nefandissimi, monstrueux ennemis de l'Église, qui avec Alaric et Attila devaient devenir des symboles d'adversité et des figures littéraires et artistiques[4].

Totila est également un des personnages du film d'aventure Pour la conquête de Rome I de Robert Siodmak. Le personnage est incarné par l'acteur autrichien Robert Hoffmann.

En Italie, plusieurs rues portent son nom, notamment à Ravenne[5] et à Gualdo Tadino[6].

Notes et références

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  1. « Totila, neveu d'Ildibad, qui était fort estimé pour la sagesse de sa conduite, et pour la grandeur de son courage, et qui était gouverneur de Tarvisîum, ayant appris la nouvelle du massacre de son oncle, envoya à Ravenne offrir à Constantien de livrer la place pourvu que l'on lui donnât ses assurances. Constantien écouta volontiers la proposition, et lui promit tout ce qu'il voulut. Ensuite ils prirent jour pour l'exécution du traité. Le gouvernement d'Éraric était déjà insupportable aux Goths. Ils le tenaient incapable de soutenir le poids de la guerre contre les Romains ; et ils lui reprochaient en face les maux qu'il avait attirés sur eux, depuis la mort d'Ildibad. Enfin, ils envoyèrent à Tarvsium offrir la couronne à Totila. Le regret qu'ils avaient de la perte d'Ildibad0 leur faisait espérer de devenir victorieux sous la conduite d'un de ses parents, qui l'imiterait. Totila expliqua à ceux qui lui furent envoyés0 l'accord qu'il avait fait avec les Romains, et il leur promit de faire ce qu'ils demandaient, pourvu que dans un jour qu'il leur marqua, ils se défissent d'Éraric. Les Goths ayant reçu cette réponse, songèrent au moyen de faire mourir ce prince. Tandis que cela se passait dans le camp des Goths, les Romains, à qui l'agitation de leurs ennemis donnait du repos, demeuraient dans l'oisiveté, et ne formaient aucune entreprise. Dans le même temps Éraric proposa d'envoyer une ambassade à Justinien, pour lui demander la paix, aux mêmes conditions auxquelles il l'avait accordée à Vitigis, c'est-à-dire, à la charge que les Goths se contenteraient du pays qui est au-delà du Pô, et qu'ils abandonneraient le reste de l'Italie. La proposition ayant été agréée, il envoya Caballarius, et quelques autres de ses plus intimes amis en apparence, pour exécuter ce qui avait été résolu ; mais il leur ordonna ordre, en particulier, de demander pour lui de grandes sommes d'argent, une place dans le Sénat, avec le titre de patrice ; et d'offrir de sa part de céder l'Italie, et de se dépouiller de la dignité royale. Les ambassadeurs suivirent exactement tous ses ordres ; mais sur ces entrefaites il fut tué en trahison par les Goths, et Totila fut élu roi en sa place, comme il avait été convenu. » (Procope, Guerres contre les Goths, livre III, chapitre I, 2, traduction Cousin, 1685).
  2. Taginae est l'ancien nom de Gualdo Tadino, ville située dans l'Apennin près d'Urbino en Ombrie.

Références

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  1. a et b « Totila », Grande Encyclopédie Larousse (consulté le )
  2. (en) Totila sur l’Encyclopædia Britannica (consulté le 22 novembre 2022)
  3. Dammertz 1980, p. 8.
  4. Jacques Chiffoleau, « Dire l'indicible. Remarques sur la catégorie du nefandum du XIIe au XVe siècle », Annales. Histoire, Sciences sociales, 1990, v. 45, no 2, pp. 289-324.
  5. Via Totila, Ravenna, sur google.com/maps
  6. Via Totila, Gualdo Tadino, sur google.com/maps

Sources

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Annexes

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Bibliographie

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  • Louis Halphen, Les Barbares. Des Grandes invasions aux conquêtes turques du XIe siècle, PUF, 1946, p. 102-103.
  • (en) Peter J. Heather, The Goths, Blackwell Publishing, 1996.
  • Victor Dammertz, Saint Benoît père de l'Occident : Benoît-Patron de toute l'Europe, t. Titres de Benoît, Anvers, Fonds Mercator, , 477 p.
  • Marco Cristini, The Diplomacy of Totila (541-552). In: Studi Medievali, III, 61, 2020, pp. 29-48.

Liens externes

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