Tamacine
Tamacine ou Temacine est une commune de la wilaya de Touggourt en Algérie, située à 10 km au sud-ouest de Touggourt.
Tamacine | ||||
Ksar de Tamacine | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe algérien | تماسين | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Région | Oued Righ | |||
Wilaya | Touggourt | |||
Daïra | Tamacine | |||
Code ONS | 3016 | |||
Démographie | ||||
Population | 20 067 hab. (2008[1]) | |||
Densité | 67 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 33° 01′ 19″ nord, 6° 01′ 22″ est | |||
Superficie | 300 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de Tamacine | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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Vieille cité forteresse de l'Oued Righ, Tamacine dispose d'un ancien ksar classé et abrite un centre important de la zaouïa Tidjaniya.
Géographie
modifierSituation
modifierLa commune est située dans l'oued Righ, au nord du Sahara algérien[2], à 630 km au sud-est d'Alger et à 10 km au sud de Touggourt[3].
Localités de la commune
modifierLors du découpage administratif de 1984, la commune de Tamacine est composée à partir des localités et lieux-dits suivants[4] :
- Temacine
- El Behour
- Sidi Ameur
- El Ksour
- Tamellaht
En 1998, les agglomérations secondaires de Tamellaht, Sidi Ameur et El Behour ont fusionné avec le chef-lieu[3].
Climat
modifierLe climat à Tamacine, est désertique et très sec. La classification de Köppen est de type BWh. La température moyenne est de 21.5 °C et la moyenne des précipitations annuelles ne dépasse pas 100 mm[5].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 5,7 | 9 | 13 | 17,6 | 23 | 25 | 24 | 21 | 15 | 9 | 4,6 | |
Température moyenne (°C) | 10 | 12,5 | 16 | 20,6 | 25 | 30,5 | 33,5 | 32 | 28,6 | 22 | 15,6 | 10,9 | 21,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 16,7 | 19,5 | 23,3 | 28 | 32,7 | 37,8 | 41,6 | 40,5 | 36 | 28,9 | 22 | 17 | |
Précipitations (mm) | 9 | 4 | 8 | 4 | 5 | 2 | 1 | 1 | 9 | 6 | 9 | 8 | 61 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
16,7 3,4 9 | 19,5 5,7 4 | 23,3 9 8 | 28 13 4 | 32,7 17,6 5 | 37,8 23 2 | 41,6 25 1 | 40,5 24 1 | 36 21 9 | 28,9 15 6 | 22 9 9 | 17 4,6 8 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Histoire
modifierLe ksar de Tamacine, cité forteresse, fondé en 782 par des familles Righas de la tribu berbère des Zénètes, a été un centre de pouvoir[2]. Temacine a longtemps été une escale dans le transit marchand vers l'Afrique subsaharienne[3].
Tamacine était un royaume organisé autour du ksar bâti sur un plateau haut de huit mètres. Ce passé prestigieux lui a permis un rayonnement sur la partie sud de la région de l'oued Righ[2]. Elle était un temps rivale de Touggourt[3]. Ainsi, lors du conflit qui a opposé le clan des Bou Okkaz au clan des Ben Gana, Tamacine avait rallié le çoff (« ligue ») Cheddad qui soutenaient les premiers, tandis que sa rivale avait rallié leurs adversaires, le çoff Youssef[6].
Au XIXe siècle, Temacine devient un grand centre de la Tidjaniya et abrite le mausolée du petit-fils de Ahmed Tijani, le fondateur de la confrérie[7].
Sous le double effet d'une absence de politique de préservation, et des pluies diluviennes en 1964, 1968, 1984 et 1990, le ksar a été largement dégradé[3]. C'est alors que des opérations ont permis sa réhabilitation[2].
Démographie
modifierSelon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Tamacine est évaluée à 20 067 habitants contre 15 933 habitants en 1998[8].
Administration
modifierChef-lieu de daïra, Tamacine dispose d'un bon niveau d'équipements, desservant les communes du Sud[9]. Depuis 2019, elle est rattachée à la nouvelle wilaya de Touggourt[10], elle dépendait auparavant de la wilaya d'Ouargla.
Économie
modifierLa commune compte une usine de fabrication de produits en béton[11], et deux briqueteries modernes privées, ce qui assure à celle-ci des emplois et revenus[9]. Il existe également un marché hebdomadaire[9], et des activités artisanales de vannerie[12]. En outre, une zone d'expansion touristique de 14 ha a été implémentée[13].
Centre religieux
modifierTemacine est un centre de rayonnement religieux de la zaouïa Tidjanya où se trouve le mausolée du cheikh Hadj Ali Tamacini (1766-1844) qui a assumé le commandement de la confrérie Tidjania que lui avait confié le fondateur à Aïn Madhi le cheikh Ahmed Tijani (1735-1815). Elle dispose aussi d'une médersa et d'une mosquée. La zaouïa accueille les adaptes de la confrérie, venus notamment de l'étranger[3].
Culture et patrimoine
modifierLe ksar de Tamacine est situé à proximité de l'actuelle ville homonyme sur un plateau de 8 m de hauteur sur une superficie de 12 hectares, entourée d'une palmeraie. Il se caractérise par une particularité unique dans le Sahara, qui est l'édification de ses fondations exclusivement en troncs de palmiers[2].
Ce ksar est classé secteur sauvegardé au patrimoine national. Parmi les importants monuments du ksar, sa grande mosquée et son minaret, d'une hauteur de 22 mètres et construit en 1196. Il compte quatre accès, dont le principal, situé sur le flanc sud, mène directement au souk[2].
À proximité immédiate du ksar, se trouve le petit lac de Tamacine, qui correspond à l'ancien exutoire de l'eau artésienne. Le lac de Merdjadja se situe plus loin au nord, il est très salé et profond de 8 mètres, et héberge de nombreux oiseaux migrateurs[12].
Le tamazight de Touggourt est encore parlé dans l'oasis[14].
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Ruelle du Ksar.
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Lac de Tamacine.
-
Porte de la zaouïa Tidjanya.
-
Ksar de Tamelhat.
Notes et références
modifier- « Wilaya d'Ouargla : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- Aissa Merah et Ismail Bendebili, « Communiquer sur l’authenticité d’un patrimoine architectural : le cas du grand ksar de Temacine dans le Sud-Est algérien », Communiquer, no 16, , p. 9–23 (ISSN 2368-9587, DOI 10.4000/communiquer.1851, lire en ligne, consulté le )
- Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes : villes, villages, hameaux, ksars et douars, mechtas et lieux-dits, Casbah-Editions, impr. 2011, ©2011 (ISBN 978-9961-64-336-5 et 9961-64-336-4, OCLC 947843177, lire en ligne), p. 1067
- Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya d'Ouargla, Journal officiel de la République algérienne, 19 décembre 1984, p. FP1551.
- « Climat Tamacine: Pluviométrie et Température moyenne Tamacine, diagramme ombrothermique pour Tamacine - Climate-Data.org », sur fr.climate-data.org (consulté le )
- A. Martel, « Çoff », Encyclopédie berbère, no 13, , p. 2031–2035 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2309, lire en ligne, consulté le )
- Saïd Belguidoum et Aines Boudinar, « Les cités du Bas-Sahara. Eléments d'histoire urbaine », Les mutations de la ville saharienne – Approches croisées sur le changement social et les pratiques urbaines, Faculté des Sciences Sociales et Humaines-Université Kasdi Merbah, Ouargla., , p. 17 (lire en ligne, consulté le )
- « Tamacine (Commune, Ouargla, Algeria) - Population Statistics, Charts, Map and Location », sur www.citypopulation.de (consulté le )
- Marc Coté, La ville et le désert: le bas-Sahara algérien, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-84586-733-8, lire en ligne), p. 49
- « Loi n° 19-12 du 14 Rabie Ethani 1441 correspondant au 11 décembre 2019 modifiant et complétant la loi n° 84-09 du 4 février 1984 relative à l'organisation territoriale du pays. », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 15
- Ait Seddik Baha eddine, « Inauguration de briqueteries et d'unités de fabrication de produits en béton à Touggourt », sur www.aps.dz (consulté le )
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 254
- Dib Nassima, « Ouargla: plusieurs opérations pour renforcer les capacités d’accueil touristiques », sur www.aps.dz (consulté le )
- « Les langues amazighes en voie de disparition (II) », sur Le Matin d'Algérie (consulté le )