Simon Charles
Simon Charles, né vers 1390 et mort après 1470, est un noble français, maître des Requêtes, et Président de la Chambre des comptes de Paris. Ambassadeur de France à Venise. Commis par le roi au gouvernement et distribution des finances dudit seigneur au-dessus et deçà des rivières d'Yonne et Seine[1].
Maître des Requêtes Président de la Chambre des Comptes de Paris Ambassadeur de France à Venise |
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Vers 1390 |
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Biographie
modifierSimon Charles fut d'abord maître des Requêtes, puis maître extraordinaire à la Chambre des Comptes en 1437 et semble le rester jusqu'en 1470. Après la mort de Charles VII (1403-1461) qui régna de 1422 à sa mort en 1461.
Ordonné par le pape: Calixte III, le procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc (v.1412-1431), qui s'ouvre en la cathédrale Notre-Dame de Paris Simon Charles y est convoqué en cette année 1455 et il y déclare sous serment qu'il a environ 60 ans et que l'année ou Jeanne vint voir le roi, le , celui-ci l'a envoyé en ambassade à Venise auprès de Frédéric IV d'Autriche (1382-juin 1439) afin de négocier le mariage de son fils Sigismond d'Autriche (1427-1496), avec la fille de Charles VII: Radegonde de France (août 1428-19 mai 1445) mariage qui n'aboutira pas, à la suite du décès de la princesse, et qu'il est rentré en France en [2].
En novembre 1437 Charles VII fait son entrée dans Paris et réorganise de nombreux services.
En 1438, le Bourgeois de Paris, nous apprend que « la misère publique qui dure depuis 1418 a trouvé son point culminant en 1438 avec des pluies continuelles qui détruisirent toutes les récoltes, et que la famine fit périr environ 5000 personnes à l'Hôtel-Dieu et plus de 45000 dans la ville de Paris et que la plupart des hauts dignitaires avaient quitté la ville à l'exception d'Adam de Cambrai, président du Parlement; Simon Charles président de la Chambre des comptes, ainsi que le prévôt de Paris: Ambroise de Loré et le prévôt des marchands: Michel de Lallier »[3]
A la mort de Charles VII, le à Mehun-sur-Yèvre, Simon Charles, bien que malade, fut un des premiers courtisans de Louis XI (1423-1483), qui est absent lors des funérailles de son père à la Basilique Saint-Denis. Il se fait sacrer à Reims le par l'archevêque de Reims Jean II Jouvenel des Ursins. Il entre dans Paris le , mais ne demeure pas longtemps à Paris. Il regagne, le , le château d'Amboise où sa mère Marie d'Anjou réside. Dès le 9 octobre, il s’installe à Tours, ville gagnée à sa cause, et aussi à Amboise jusqu'à ce que le château de Plessis-lèz-Tours soit bien bâti[4]. Dès le de novembre il abroge la Pragmatique Sanction, et tente une vaste opération de réformes fiscales et administratives. Il commence par une vaste consultation dans les trois généralités de langue d'oïl. Par ailleurs une seconde consultation est confiée au nouveau président de la Chambre des comptes en 1463 Bertrand de Beauvau qui fut nommé le comme président laïc et religieux cumulant les gages de chacun. Au moment de ces événements le président laïc Simon Charles est moribond et s'éteignit le mois suivant[5] , [Note 1]
Armoiries
modifier« écartelées de deux lions grimpants, et de trois molettes d'éperons et trois billettes »[6].
Propriétés et revenus
modifier- Les seigneuries de Plessis-Piquet avec son château, et de La Boursidière, avec le sien, semblent à cette époque avoir des co-seigneurs puisque Henri VI donne sur la même seigneurie en 1430 un revenu de 4000 Livres à Jean de Villiers, seigneur de l'Isle-Adam, Maréchal de France, avant qu'il ne change de camp, puis à Michel de la Tillaye et Jacquin Langlois en 1433.Cette même année on lit dans l' Histoire des Maîtres des Requêtes, que ces seigneuries appartiennent à Simon Charles maître des Requêtes[7].
- 1545 : Clos Saint-Marcel quatre arpents et un quartier, ainsi qu'un arpent et un quartier et demi de vignes appartenant à la famille Charles seigneur du Plessis, et étant en la censive de Saint-Marcel.
- Seigneurie de Livry pour moitié
Famille
modifierSimon Charles eut une descendance prolifique qui conservera la seigneurie du Plessis-Picquet tout au long de la fin du XVe siècle, tout au long du XVI, et une partie du XVIIe siècle[7].
- Jean Charles, le est dit écuyer, seigneur du Plessis-Raoul, tuteur des enfants de Jean de Fontaines, seigneur de Bourrez et de Marie Charles (sûrement sa sœur, les dits enfants étant don ses neveux) [8]
- Nicolas Charles, Président des comptes en 1462[Note 2] seigneur du Plessis-Piquet marié en 1534 en l'église Saint-Jean -en-Grève à Jeanne Bochart[6].
Ce couple a donné la représentation d'un mystère en 1541 en leur château du Plessis, intitulé : Le jeu de la vengeance et destruction de Jhérusalem [9] , [Note 3]
Ils furent tous deux inhumés en l'église Sainte-Marie-Magdeleine du Plessis-Piquet dont l'abbé Lebeuf nous a transmis le texte de leurs épitaphes gravées en petit gothique, malheureusement aujourd'hui disparues: « Cy gist noble homme Nicolas Charles Escuyer Seigneur du Plessys, et de Grandfontaine, lequel trépassa l'an mil V.C.. (15..)Aussi gist Damoiselle Jehanne Bochar, en son vivant femme dudit Seigneur, laquelle trespassa le XXVII jour de Décembre l'an M.vc.Lvij (1557) ».
Ils eurent pour enfants:
- 1536 : Antoine Charles, seigneur du Plessis-Piquet , Charlotte Charles en 1537; N..Charles 1538; Madeleine Charles 1539; François Charles 1541; Louis Charles 1543; Charles Charles 1545; Anne Charles 1546; Marie Charles 1546; César Charles 1550; Jean Charles 1553; Pierre Charles 1554; Simon Charles 1556 [10]
- César Charles, écuyer, sieur du Plessis-Piquet y demeurant et se trouvant à Paris en 1617 dans le cadre d'une déclaration relative à la donation par lui précédemment faite aux religieux, prieur et couvent du monastère de Saint-Bernard de la congrégation de Notre-Dame des Feuillants, fondé au faubourg Saint-Honoré les Paris[11]
- Claude Charles, en 1609 ne possédait plus qu'une partie de ses terres qu'il vendit avec son château à Louis Potier de Gesvres (1567-1630), seigneur de Gesvres, secrétaire d'État[7].
Écrits conservés
modifier- Paris le : Vidimus des lettres d'exemptions et de privilèges accordées par le roi à Olivier et Guillaume Marchant, charpentiers et Jehan du Chemin, tailleur de pierres à bombardes texte original de [12] , [Note 4]
Objets
modifierOn a de lui un jeton portant ses noms et son titre de président[13] , [14]
Notes
modifier- Henri Jassemin (1893-1935), dans son index alphabétique des gens des Comptes écrit p.29 que Simon Charles fut président laïc jusqu'en 1470, et indique p.334 se contredisant que sa présence n'est plus avérée à la Chambre après le mois de juillet 1462. De son côté le colonel Léon-Louis Borrelli (1836-1913), affirme que Simon Charles fut démis en 1462 et ne mourut qu'en 1470. Jean-François Lassalmonie pour sa part penche pour le fait que Simon Charles est mort en fonction en 1462, en raison même des termes des lettres de Louis XI, qui n'avait pas lieu de changer d'avis d'un mois sur l'autre et avait de surcroît confirmé le président laïc moins d'un an auparavant et du déclin de sa santé puisque déjà malade en 1460 ce que le roi n'ignorait pas.
- Nicolas est vraisemblablement le fils ou le petit-fils de Simon. Monsieur Pottier décrit dans son ouvrage, édition de 1941, page 57, qu'il était président des comptes en 1462 ! Nous n'avons pas trouvé de documents l'attestant
- La Vengeance et destruction de Hierusalem par personnaiges, exécutée par Vaspasien et son filz Titus, contenant en soy plusieurs cronicques et hystoires romaines, tant du régne de Néron empereur que de plusieurs aultres, imprimée derniérement é Paris. On les vend é Paris, en la rue Neufve Nostre Dame, é l'enseigne de l'escu de France, par Alain Lotrian. [Au fol. CCIXr:] A l'honneur et é la louenge de Nostre Seigneur Jésuchrist et de la court de paradis a esté imprimé ce présent livre intitulé la Vengeance, le XXVII. jour du moys d'octobre, l'an mil cinq cens trente neuf, par Alain Lotrian, imprimeur et libraire, demourant é Paris en la rue Neufve Nostre Dame, é l'enseigne de l'escu de France. In-4é. 209 f. c. et 1 f. n. c. 2 col. Car. goth. [Paris BnF RES 8- Z DON- 594 (372) (Incomplet) rue Neuve-Notre-Dame à l'enseigne de l'Écu de France
- Cette lettre est en parchemin de 32cm de haut sur 18cm de large dont il manque le sceau vert, (Collection Adrien Blanchet), publié sans commentaire par Étienne Charavay dans la Revue des documents historiques, t.VI, 1879, pages 33 et 34
Références
modifier- Adrien Blanchet (1866-1957), op. cit., p. 4
- Procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc, déposition de Simon Charles
- Cité par Lucien Charpennes dans sa notice de présentation de l'édition du poème d'Alain Chartier (1385-90 - 1430): La Belle Dame sans mercy, Paris 1901 texte en ligne [1], p. 10-11]
- Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome XI : itinéraire, p. 5, 1909, Paris.
- Jean-François Lassalmonie, La boîte à l'enchanteur, chapitre V, Les expériences (1462-1464), Paris, 2022 [2]
- Jean Lebeuf, op. cit.
- René Pottier, op. cit.
- Archives nationales de France, étude de Pierre Chevalier notaire date du 21 juin 1499. Quittance[3]
- La Vengeance et destruction de Hierusalem par personnaiges, imprimée par Alain Lotrian (14..-15..), imprimeur-libraire à Paris, 1539.
- Généalogie de Jean Bochart, geneanet
- Archives nationales de France Notice 984, fol.398 V°, Châtelet de Paris.Y//156-Y//163.
- Adrien Blanchet, Les artilleurs à Paris en 1442, 5 p. [4]
- Adrien Blanchet, op. cit., p. 3 note n°1
- J. Rouyer et E. Hucher, Histoire du jeton au Moyen Âge, 1858, p. 49, n°20, pl., fig. 17
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Père Anselme, Généalogie de la Maison de France, 4.vol., 1674.
- Claude Chastillon, Topographie française, 1590.
- D.P.Sainte, Histoire Antiquités.
- Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, 15.vol., 1754-1758.
- Georges Teyssier, Le Plessis-Picquet, ancien Plessis-Raoul, 1112-1885, Paris, Hachette, 1885, in-4°, 123 p.
- Fernand Burnon (éditeur scientifique), Le Plessi-Picquet, état des communes à la fin du XIXe siècle, [notice historique et renseignements administratifs], Montévrain, 1898, 69 p, plans.
- René Pottier, Histoire d'un village : le Plessis-Robinson, Paris, Fernand Sorlot, 1941 ; réédition : NEL, 2008.
- Alain Valtat, Histoire du Plessis-Robinson, Le Plessis-Robinson, édition Art-Photo (auto-édition), Imp. Marianne, 1972, 36 p.
- Joseph Fabre, Procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc, raconté et traduit d'après les textes latins officiels par Joseph Fabre, Éditions Hachette, Paris 1913, 2 volumes, in-16.
Articles connexes
modifier- Gaspard Bureau (?-1469), Grand maître de l'artillerie de France de 1428 à 1444
- Jean Bureau (1390-1463), frère du précédent grand maître de l'artillerie de France en 1439 d'abord receveur de Paris, puis trésorier de France, et maître des Comptes (1443), avait la direction de l'artillerie, fonction dans laquelle son frère le seconda.
Liens externes
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