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Pandanus

plantes arbustives appartenant à la famille des Pandanaceae

Pandanus est un genre de plantes arbustives appartenant à la famille des Pandanaceae. Ce genre comprend de nombreuses espèces réparties autour de la ceinture tropicale, de l'Afrique à l'Océanie dans des habitats variés (subaquatique à sec). Avec le cocotier, les nombreuses espèces de Pandanus, aussi appelées baquois[2], ou fara en tahitien[3], sont sans doute les « arbres » les plus utiles des océans Pacifique et Indien. Leur aspect étrange a toujours frappé les voyageurs européens. Comme toute plante monocotylédone, ce ne sont pas de vrais arbres et leur tige n'est pas un vrai tronc. Cette tige ou faux-tronc, d’un diamètre sensiblement égal du sommet à la base, est recouverte d’une écorce lisse et marbrée. De nombreuses racines adventives aux rameaux mais terminées par un germe vert s’en détachent en des points variables. Elles se dirigent vers le sol qu’elles n’atteignent souvent qu’après un long trajet ; leur ensemble forme alors un faisceau pyramidal qui semble soutenir la tige. Les forêts de Pandanus sont appelées des pandanaies.

Bien que les Pandanus soient répandus dans toutes les îles du Pacifique tropical et dans l'arc antillais, les îles basses de la Polynésie et de la Micronésie constituent leur terrain de prédilection : le fara en langues polynésiennes couvre les atolls les plus déshérités. Certaines espèces sont cultivées, propagées facilement au moyen des bourgeons qui se forment spontanément aux aisselles des feuilles inférieures ; le fruit peut également flotter et se répandre sans l'aide de l'homme. Ces feuilles servaient aux toitures autrefois. Elles sont également utilisées dans la vannerie et la chapellerie.

Caractéristiques

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Le Pandanus est un arbuste qui peut atteindre 12 m de hauteur, et se distingue par ses racines échasses, son tronc épineux et ses feuilles dotées d’épines disposées en spirale de 2 m de longueur[3]. Les jeunes racines échasses sont appelée en tahitien « ure fara » (sexe de pandanus) en raison de leur ressemblance avec l’organe sexuel masculin. Les fleurs mâles sont de couleur blanche et réunies en inflorescences pendantes enveloppées dans des bractées odorantes blanches, appelée « Hinano ». Le fruit peut mesurer 25 cm de diamètre. Il est composée de drupes de couleur vert virant au jaune-rouge en mûrissant[3].

Les utilisations

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Les utilisations de la feuille et du fruit concernent dans de nombreuses régions, les objets de vannerie, des vêtements et des colliers, les toitures) et des usages alimentaires ou cosmétiques.

La vannerie

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Les femmes aborigènes australiennes des régions non désertiques[Où ?] réalisent des travaux de vannerie très élaborés à partir de fibres de pandanus, en particulier des étuis et des sacs (dilly bags, dilly pour "pandanus" et "sac" en langue Yagara[réf. nécessaire]) pour les chasseurs-collecteurs nus. Certains sacs tressés "serrés" sont même étanches : ils peuvent ainsi servir pour rapporter de l'eau, du miel de brousse, etc. À l'occasion du tournage du film australien Ten canoes (titre français : 10 canoës, 150 lances et 3 épouses) de Rolf de Heer (2006), les actrices et les femmes de leur famille tinrent à reprendre les techniques ancestrales de tissage d'objets usuels en fibres de pandanus pour les faire figurer dans le film[réf. nécessaire].

En Polynésie française, les feuilles de pandanus sont tressées pour former des rouleaux de pae’ore qui servent de support aux ceintures des costumes de danse tahitienne.

A Tonga et aux Fidji, le ta’ovala peut être confectionné à partir de feuilles de pandanus découpées en bandes plus ou moins larges selon l'usage. Le pandanus est également utilisé à Wallis-et-Futuna.

En Nouvelle-Calédonie, les nattes de pandanus font partie des offrandes coutumières kanak. Les nattes de Houaïlou étaient autrefois réputées[4].

L'habitat

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Habitat traditionnel en pandanus, reconstitution de la Maison du Jouir de Gauguin à Atuona, Hiva Hoa, Marquises

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Voile en feuilles de pandanus tressées, pirogue polynésienne, musée Lapérouse d'Albi

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Les parures

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Infrutescence et drupes (Pandanus montanus) qui peut servir de perles d'un collier de bienvenue dans le Pacifique Sud.

Les drupes (éléments du fruit) parfumées servent à faire des colliers ou des couronnes lors des fêtes.

Les usages alimentaires

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Gros fruit comestible d'un Pandanus tectorius.

Les fruits, nommés galipes, se conservaient facilement et étaient mangés cuits en cas de disette. Si, de nos jours, plus personne ne consomme du pandanus en Polynésie française, en revanche le fruit est encore mangé aux Kiribati, aux Îles Marshall et aux Îles Cook où le nombre d'espèces et de variétés est bien plus grand. Aux îles Marshall, les locaux font sécher la purée extraite du pandanus sur des plaques de métal maintenues au soleil pendant plus d'une semaine. Une fois séchée, la pâte est roulée et emballée dans des feuilles de pandanus. De cette façon, la purée de pandanus se conserve beaucoup plus longtemps. Les vacoas retrouvent la même utilisation à la Réunion. Les feuilles de Pandanus amaryllifolius sont également utilisées en Asie du Sud-Est pour parfumer des préparations sucrées comme le riz, la nata de coco ou d'autres comme les crêpes au pandanus réputées dans toute l'Indonésie. Elles servent aussi en additif alimentaire appelé : essence de pandan.

Les usages cosmétiques

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Neuf espèces en Polynésie française présentent des feuilles plus utilisées (toitures, vannerie) que les fruits. Les paysannes indonésiennes utilisent également le pandanus comme savon pour les pieds[réf. nécessaire]. Les hommes parfument leur sexe avec du pandanus flétri et bouilli[citation nécessaire]. Les femmes mahoraises (de Mayotte) utilisent la fleur très parfumée, appelée mgu, comme invitation intime à l'amour[5], soit comme composante d'un onguent pour le corps, soit seule pour parfumer les draps de la séductrice. Cependant, si le mâle reste rétif à l'acte d'amour, la femme n'hésite pas à frotter le pandanus sur l'ensemble des murs et de la façade de la hutte en bambou[réf. nécessaire].

Les représentations artistiques

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Paul Gauguin, I raro te Oviri - Sous les pandanus I.
 
J. van Aken, Pandanus repens, 186-1870.

En 1891, Paul Gauguin a peint I raro te Oviri - Sous les pandanus I.

Quelques espèces (liste non exhaustive)

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Pandanus candelabrum.

Notes et références

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  1. « Pandanus Parkinson », sur GBIF (consulté le )
  2. Dictionnaire des sciences naturelles - Frédéric Cuvier, 1816
  3. a b et c « Fara, Pandanus de Tahiti », sur Tahiti Héritage (consulté le )
  4. Emmanuel Kasarhérou, Béalo Wedoye, Roger Boulay, Claire Merleau-Ponty, Guide des plantes du chemin kanak, Nouméa, Agence de développement de la culture kanak, , 77 p. (ISBN 9782909407760), p. 64-65
  5. Le m'zindzano masque de beauté mahorais - Luc Ollivier (IFM de Dembéni)- Bull. Nat., Hist. & Géo. Mayotte, n*5 - Décembre 2001

Voir aussi

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Liens externes

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