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Naguissa Ōssima

réalisateur japonais

Ōssima Naguissa (大島 渚, Ōssima Naguissa?), né le à Kyoto et mort le à Fujisawa, est un réalisateur japonais. Plusieurs de ses films font scandale au Japon ou en Europe, par leur aspect politique (Nuit et brouillard au Japon, Furyo) ou transgressif (L'Empire des sens).

  • Son nom orthographié en France, à l'unanimité, «Nagisa Oshima» est un emprunt à l'anglais mais ne peut correspondre à la prononciation de son nom japonais si l'on suit des règles élémentaires de prononciation du français.
Ōssima Naguissa
Description de cette image, également commentée ci-après
Ōssima Naguissa au festival de Cannes 2000.
Naissance
Kyoto (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Décès (à 80 ans)
Fujisawa (Japon)
Profession Réalisateur et scénariste
Films notables Contes cruels de la jeunesse
L'Empire des sens
Furyo
Tabou

Biographie

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Jeunesse

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Ōssima Naguissa passe sa jeunesse à Kyoto, auprès de sa sœur cadette et de sa mère, qui les élève seule après le décès de son époux en 1938[1]. Accepté à l'université de Kyoto, il en sort diplômé en droit et politique en 1954. Cette même année il décide de se consacrer au cinéma après avoir assisté à une projection du film Le jardin des femmes de Keisuke Kinoshita. Il est reçu au concours d'assistant de réalisation aux studios de la Shōchiku d'Ōfuna (ja) jusqu'en 1959, auprès notamment, de Masaki Kobayashi, Hideo Ōba ou encore Yoshitarō Nomura. Il publie durant cette période des critiques cinématographiques qu'il axe sur la « nouvelle vague » franco-polonaise, la revue des assistants de la Shōchiku publie également onze scénarios originaux signés de sa main. Toujours en 1959, soutenu par la compagnie, il tourne son premier film, Une ville d'amour et d'espoir ou le Garçon vendeur de colombes. Deux autres lui succèdent immédiatement : Contes cruels de la jeunesse (qui sort en salle au moment où des étudiants et des travailleurs encerclent la Diète pour protester contre la ratification du traité de sécurité américano-japonais) et l'Enterrement du soleil (1960).

Grâce à un style et des sujets qui amènent un vent de fraîcheur et de renouveau, ces films lui permettent de s'inscrire comme chef de file de la « nouvelle vague » (terme qu'il trouve ridicule) de la Shōchiku avec Masahiro Shinoda et Yoshishige Yoshida. En 1960, son film Nuit et brouillard au Japon fait scandale en traitant du renouvellement du traité américano-japonais, de 1960 de ses nombreux impacts politiques et des événements violents qui en découlèrent. Tourné presque à l'insu de la compagnie, celle-ci le retirera de l'affiche après quatre jours. C'est à la suite de ces événements qu'Ōssima quittera la compagnie pour se lancer dans la production indépendante et dans des activités littéraires variées. En 1961 ses premières productions personnelles démarrent avec le Piège / une Bête à nourrir d'après l'œuvre éponyme de Kenzaburō Ōe[2].

L'Empire des sens

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À la fin de l'été 1972, en rentrant du Festival de Venise, Ōssima fait étape à Paris où le producteur Anatole Dauman lui propose de financer la réalisation d'un film érotique[3]. Sitôt rentré au Japon, Ōssima Naguissa commence la préparation du tournage de Corrida de l'amour (qui prendra en France pour titre L'Empire des sens) racontant l'histoire véridique d'une prostituée nommée Sada Abe. À sa sortie, en 1976, le film fait scandale et est censuré par les autorités japonaises. Mais grâce à Anatole Dauman, il est présenté au Festival de Cannes 1976, lors de la Quinzaine des réalisateurs ; puis est distribué dans le monde entier où il obtient un très grand succès. Pourtant, en , la police perquisitionne dans les locaux de la maison d'édition San'ichi shobo et au domicile du cinéaste. Le livre L'Empire des Sens, comprenant le scénario du film et plusieurs photos de plateau, est saisi. L'éditeur Takemura Ajime et Ōssima Naguissa, accusés d'obscénité en vertu de l'article 175 du code pénal japonais, sont poursuivis par le Parquet. En , après 3 ans de procédures et 23 audiences, les deux accusés sont finalement relaxés.

Fin de vie et mort

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En 1999, l'année de sortie de son dernier film, Tabou (Gohatto), Ōssima affirme mettre fin à sa carrière pour cause de paralysie[4]. Hospitalisé en 2012, il meurt d'une infection pulmonaire dans la banlieue de Tokyo, à l'hôpital de Fujisawa, le [5]. Son corps est incinéré.

Il laisse dans son sillage une œuvre de quelque 50 courts-métrages, longs-métrages et téléfilms.

Filmographie

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Cinéma

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Courts et moyens métrages

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Longs métrages

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Télévision

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  • 1962 : Kori no naka no seishun (氷の中の青春?) (documentaire)
  • 1963 : The Forgotten Imperial Army (忘れられた皇軍, Wasurerareta kogun?)[10] (documentaire)
  • 1964 : Seishun no ishibumi (青春の碑?) (documentaire)
  • 1964 : Aisure bakoso (愛すればこそ?)
  • 1964 : Aru kokutetsu jōmuin (ある国鉄乗務員?) (documentaire)
  • 1964 : Aogeba tōtoshi (仰げば尊し?)
  • 1964 : Gimei shojo (documentaire)
  • 1964 : Hankotsu no toride (反骨の砦?) (documentaire)
  • 1964 : Chita Niseigō taiheiyō ōdan (チタ二世号太平洋横断?) (documentaire)
  • 1964 : Dawn of Asia (アジアの曙, Aija no akebono?)[11] (série historique de 13 épisodes)
  • 1965 : Gyosen sonansu (漁船遭難す?) (documentaire)
  • 1968 : Dai tōa sensō (大東亜戦争?) (documentaire)
  • 1972 : Kyojin gun (巨人軍?) (documentaire)
  • 1972 : Joy! Bangla (ジョイ!バングラ, Joi! Bangura?)[12] (documentaire)
  • 1972 : The Village of the Blind Musicians (ごぜ・盲目の女旅芸人, Goze: Momoku no onna-tabigeinin?)[13] (documentaire)
  • 1973 : The Father of Bangladesh (Bengal no chichi: Rahman?)[14] (documentaire)
  • 1975 : The Battle of Tsushima (生きている日本海海戦, Ikiteiru nihonkai-kaisen?)[15] (documentaire)
  • 1976 : The Life of Mao (伝記・毛沢東, Denki: Mō Takutō?)[16] (documentaire)
  • 1976 : Ogon no daichi Bengalu (黄金の大地 ベンガル?) (documentaire)
  • 1976 : Graves at Sea (生きている海の墓標, Ikiteiru umi no bohyō?)[17] (documentaire)
  • 1976 : The Island of the Final Battle (生きている玉砕の島, Ikiteiru gyokusai no shima?)[18] (documentaire)
  • 1977 : Yokoi Shoichi: Guamu-to 28 nen no nazo o ou (横井正一グアム島の 28 年の謎を追う?) (documentaire)
  • 1977 : Shisha wa itsu made mo wakai (死者はいつまでも若い?) (documentaire)
  • 1991 : Kyoto for My Mother's Place (キョート・マイ・マザーズ・プレイス?)[19] (documentaire)
  • 1994 : Cent ans de cinéma japonais (日本映画の百年, Nippon eiga no hyaku nen?)[20] (documentaire)

Interviews filmées

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Apparitions comme acteur

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Distinctions

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Décorations

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Récompenses

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Nominations et sélections

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Postérité

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Le prix Ōssima

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Depuis 2020, le prix Ōssima est décerné dans le cadre du Pia Film Festival (en), il vise à récompenser de jeunes et nouveaux talents qui ouvrent la voie à l'avenir du cinéma japonais[38]. Le tout premier prix Ōssima est décerné à la réalisatrice Kaori Oda[38].

Rétrospectives

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Notes et références

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  1. Nagisa Ōshima, le briseur de tabous, Le Figaro, 15 janvier 2013.
  2. Dictionnaire du cinéma, Jean-Loup Passek, Larousse, 2006 p.582.
  3. Ōshima. Écrits 1956-1978. Éditions Gallimard.
  4. Nagisa Ōshima, de L'Empire des sens à Tabou, Le Figaro, 15 janvier 2013.
  5. Décès d'Ōshima, réalisateur de l'Empire des sens.
  6. Les Soleils de demain : titre français du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  7. Première aventure d'un petit enfant : titre français du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  8. Me voici, Bellett : titre français du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  9. Le Journal de Yunbogi : titre français du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  10. (en) « The Forgotten Imperial Army », sur eng-archive.jeonjufest.kr (consulté le )
  11. Dawn of Asia : titre de la série lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  12. Joy! Bangla : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  13. The Village of the Blind Musicians : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  14. The Father of Bangladesh : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  15. The Battle of Tsushima : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  16. The Life of Mao : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  17. Graves at Sea : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  18. The Island of the Final Battle : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  19. Kyoto for My Mother's Place : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  20. Cent ans de cinéma japonais : titre français du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  21. My Life in Cinema : Hideo Oba : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Ōssima Naguissa du au
  22. a et b (ja) « わが映画人生 », sur www.eigakantoku.yv-trial.com (consulté le )
  23. My Life in Cinema : Akira Kurosawa : titre du film lors de sa projection à la Cinémathèque française - rétrospective Nagisa Ōshima du au
  24. (en) « New Directors Award (version archivée) », sur www.dgj.or.jp (consulté le )
  25. a et b (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 9-780786-400324), p. 476
  26. (ja) « 26e cérémonie des prix du film Mainichi - (1971年) », sur mainichi.jp (consulté le )
  27. a et b « Ai no bōrei », sur www.festival-cannes.com (consulté le )
  28. (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 9-780786-400324), p. 478
  29. (ja) « 38e cérémonie des prix du film Mainichi - (1983年) », sur mainichi.jp (consulté le )
  30. (ja) « 1999年 第42回 ブルーリボン賞 », sur www.allcinema.net (consulté le )
  31. « Ouverture du Festival de Venise », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. (ja) « 2e cérémonie des Japan Academy Prize - (1979年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le )
  33. « Merry Christmas, Mr. Lawrence », sur www.festival-cannes.com (consulté le )
  34. (ja) « 7e cérémonie des Japan Academy Prize - (1984年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le )
  35. « Max mon amour », sur www.festival-cannes.com (consulté le )
  36. « Gohatto », sur www.festival-cannes.com (consulté le )
  37. (ja) « 23e cérémonie des Japan Academy Prize - (2000年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le )
  38. a et b (en) « Ōshima Prize », sur pff.jp (consulté le )
  39. « Rétrospective Ōshima », sur www.3continents.com (consulté le )
  40. (en) « Classic retrospective: Nagisa Ōshima », sur www.sansebastianfestival.com, (consulté le )
  41. « Arrachons les masques ! », sur ww.cinematheque.fr, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Nagisa Ōshima, Écrits 1956-1978. Dissolution et jaillissement, trad. du japonais par Jean-Paul Le Pape, Paris, Gallimard, coll. « Cahiers du cinéma », 1980, 368 p.
  • Louis Danvers et Charles Tatum, Jr, Nagisa Ōshima, Paris, Cahiers du cinéma, coll. « Auteurs », 1986, 253 p.

Articles connexes

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Liens externes

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