Montriond
Montriond [mɔ̃tʁijɔ̃] est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Montriond | |||||
Le village de Montriond. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Haute-Savoie | ||||
Arrondissement | Thonon-les-Bains | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Haut-Chablais | ||||
Maire Mandat |
Jean-Claude Denne 2020-2026 |
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Code postal | 74110 | ||||
Code commune | 74188 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Meurians | ||||
Population municipale |
950 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 38 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
4 480 hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 11′ 53″ nord, 6° 41′ 42″ est | ||||
Altitude | Min. 877 m Max. 2 340 m |
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Superficie | 24,71 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Morzine (banlieue) |
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Aire d'attraction | Morzine (commune du pôle principal) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Évian-les-Bains | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | mairie-montriond.fr | ||||
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Géographie
modifierMontriond est située en vallée d'Aulps, dans le massif du Chablais.
Communes limitrophes
modifierSaint-Jean-d'Aulps | Abondance | |||
Essert-Romand | N | Abondance | ||
O Montriond E | ||||
S | ||||
Morzine | Monthey, Val-d'Illiez ( Suisse, Valais) Champéry ( Suisse, Valais) |
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Montriond est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Morzine[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant quatre communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[2],[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morzine, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[3]. Cette aire, qui regroupe 8 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (25,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,6 %), zones urbanisées (4,6 %), prairies (1,1 %), eaux continentales[Note 4] (1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
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Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
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Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
modifierMontriond est le nom de la commune créé à lors de sa séparation de la commune de Saint-Jean-d'Aulps, le [7].
Ce toponyme est issu de Mont riond — riond désigne une forme irrégulière — et trouve son origine dans la forme latine mons rotondus, « le mont arrondi »[8],[9].
Jusqu'en 1718, Montriond désignait le village du chef-lieu où fut construite la chapelle ancestrale en 1539[réf. nécessaire]. Le [7], Montriond est devenu le nom de la paroisse rassemblant les villages ou hameaux de Lellex (l'Elé), de Montriond et de Chairavaux.
Jusqu'au XVIIIe siècle, le hameau de Montriond ainsi que les différents lieux d'habitation de la vallée (notamment Chéravaux et d'Ellex) appartiennent à la paroisse de Saint-Jean-d'Aulps[10]. Cette vallée de la dranse de Montriond portait initialement le nom « Chéravaux »[10],[9]. Mot dont on trouve son origine avec grangiam de Caravalle, « grange de Chairavaux »[11]. Le toponyme subsiste aujourd'hui avec le lieu-dit Pied de Chéravaux[7], sur la rive droite de la dranse de Morzine (à proximité de la route de Thonon).
Il y aurait deux origines probable. Soit il aurait été donné par les moines de l'abbaye cistercienne Sainte-Marie d'Aulps en hommage à leur abbaye mère, Clairvaux (Claravallis). Soit il désigne la « Vallée des pierres » (Caravallis), d'après la Monographie illustrée de Montriond, publiée dans les documents de l'Académie chablaisienne. Les toponymes formés sur la racine car- et ses dérivés, d'origine préceltique, sont nombreux en pays de montagne ; on retrouverait cette racine, par exemple, dans le nom de la dent du Chat[12].
Le -t est muet en savoyard et la prononciation devrait être Monrion. Toutefois, cet usage n'est que rarement appliqué pour la commune, car « le glissement de la prononciation savoyarde d'une commune chablaisienne vers sa version française est [parfois] proportionnelle à son attraction touristique », de plus Marc Bron, président de l'association des enseignants de savoyard/franco-provençal, explique « que cela permet aussi d'éviter de confondre avec Morillon, après Taninges »[13]. En francoprovençal, le nom de la commune se prononce Meûryan, selon la graphie de Conflans[14].
Histoire
modifierLe village est cité pour la première fois en 1181 dans un grand privilège adressé par le pape Alexandre III à l'abbaye d'Aulps sous la forme grangiam de Caravalle , « grange de Chairavaux »[11]. Les granges constituaient les rouages essentiels de l'économie des monastères cisterciens. Le terme grangia désignait à la fois les bâtiments d'exploitation et l'ensemble de leurs dépendances foncières (alpages, vergers) et immobilières (moulins, battoirs, étables). En 1253, les abbés de la puissante abbaye cistercienne Sainte-Marie d'Aulps, (distante de 4 km de Montriond) achetèrent tous les droits de justice pesant sur les familles de Montriond au sire Aimon II de Faucigny. Le village fut dès lors intégré dans cette seigneurie ecclésiastique et forma avec le village de Morzine une des métralies (circonscription judiciaire et fiscale) de l'abbaye. Jusqu’au départ des moines cisterciens en 1792, les destinées du village se trouvèrent étroitement liées à celle de l’abbaye d’Aulps.
D’après les chartes médiévales, les habitants de Montriond étaient qualifiés de « Jomarons ». Ils appartenaient à une sorte de société d’entraide pour l’exploitation des alpages dont les aspects les plus marquants étaient des prêts de bêtes de labour ou la mise en commun des fruits du lait. Il s’agissait d’une forme très originale de groupement pastoral dont le but était d’optimiser l’exploitation de l’alpage et de protéger les plus faibles de ses membres. Cette organisation primitive de la communauté villageoise se confondra plus tard avec les confréries[15].
En 1534, le hameau de Montriond obtient l'édification d'une chapelle[16]. Après la création de la paroisse en 1717 « en faveur des communiers des 2 hameaux d'Ellex, Mont Riond et la vallée de Chairavaux.»[16], Montriond forma une communauté indépendante de Saint-Jean-d'Aulps en 1741[16]. La commune obtient sa propre école en 1775[16].
Politique et administration
modifierRattachements administratifs et électoraux
modifierDu point de vue administratif, la commune fait partie de l'arrondissement de Thonon-les-Bains et avant la réforme territoriale de 2014, faisait partie du canton du Biot dont Le Biot était le chef-lieu. Elle forme avec quinze autres communes depuis la communauté de communes du Haut-Chablais. Elle fait suite à la communauté de communes de la vallée d’Aulps créé en 1995 comprenant les neuf communes (La Forclaz, La Vernaz, La Baume, Le Biot, Seytroux, Saint Jean d’Aulps, Montriond, Essert-Romand et La Côte d’Arbroz)[17].
Du point de vue électoral, la commune fait partie de la cinquième circonscription de la Haute-Savoie (dont le député est Marc Francina (UMP) depuis les élections de 2012[18]) et, depuis la réforme territoriale de 2014, du canton d'Évian-les-Bains qui compte selon le redécoupage cantonal de 2014 33 communes[19].
Liste des maires
modifierPopulation et société
modifierLes habitants de Montriond sont appelés les Meurian(e)s[7].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].
En 2021, la commune comptait 950 habitants[Note 5], en évolution de +5,32 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Médias
modifier- Télévision locale : TV8 Mont-Blanc.
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Lac de Montriond : en quittant le village de Montriond, sur la droite, on découvre le lac de Montriond. Ce très beau lac est encaissé dans une profonde vallée au pied de la pointe de Nantaux. Sa formation est due à un éboulement de blocs partis en rive droite de la Dranse. Cet évènement est lié à un glissement des matériaux couche sur couche des calcaires de la nappe et des brèches. L'analyse dendrochronologique des bois fossiles mis au jour à la base des dépôts lacustres indique que le lac s'est formé dans la seconde moitié du XVe siècle[25].
- Les Lindarets : en continuant après le lac de Montriond, on peut accéder au hameau des Lindarets, ancien village d'alpage, appelé aussi village des chèvres.
- L'église de la Visitation-de-Marie, édifiée sur la chapelle de 1534[16], restaurée au XVIIIe siècle[26].
Personnalités liées à la commune
modifier- Baron Albert de L'Espée, qui décollait de la vallée en montgolfière[27].
Héraldique
modifierLes armes de Montriond se blasonnent ainsi : D'or à un coupeau de sinople issant d'une mer ondée d'argent, chaussé aussi de sinople, au chef de gueules chargé d'une croisette tréflée aussi d'argent accostée à dextre d'une rose du champ et à senestre d'un cœur du même. |
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 978-2-7171-0099-0), p. 235-238.
- Victor Burin et Robert Héral, Monographie illustrée de Montriond-le-Lac, anciennement Chéravaux, et de la haute vallée d'Aulps en Savoie, Rodez, Ed. Subervie, , 125 p. (lire en ligne)
- Pierre Duparc, « Une communauté pastorale en Savoie, Chéravaux L'estivage en Savoie du nord à la fin du Moyen Âge », Bulletin philologique et historique, vol. 1963, , p. 309-330
- Philippe Mugnier, Vallée d'Aulps - Que d'histoires !, 2021, 24 p. (ISBN 9782957627219)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Site officiel
- Le site de l'office de tourisme de la Vallée d'Aulps
Notes et références
modifierNotes et cartes
modifier- Notes
- Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
- Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Morzine comprend une ville-centre et trois communes de banlieue.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
modifier- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Morzine », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Montriond ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Morzine », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- « Montriond », Accueil > Ressources > Communes, sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
- Chanoine Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (réimpr. 2004, 2021) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 305..
- Henry Suter, « Montrond », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté le ).
- Chablais 1980, p. 235.
- Delerce (A.), Recherches sur le chartrier d'Aulps. Reconstitution, édition et commentaire des chartes d'une abbaye cistercienne de montagne (1097-1307), thèse de l'EHESS, 2009, vol. 2, p. 270-272, n° 32.
- Pierre Duparc, « Une communauté pastorale en Savoie, Chéravaux », Bulletin philologique et historique... du CTHS, , p. 309-329. (lire en ligne).
- Amélie Lécoyer, « Petite leçon de prononciation pour les nuls », Le Messager, (lire en ligne).
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 18Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou..
- Duparc 1966.
- Chablais 1980, p. 236.
- « Présentation », sur le site de la Communauté de communes du Haut-Chablais (consulté le ).
- « Résultats des élections législatives de 2012 : Haute-Savoie (74) - Cinquième circonscription (résultats officiels) », sur le site du ministère de l'Intérieur (consulté le ).
- « Décret no 2014-185 du 18 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département de la Haute-Savoie », Légifrance, (consulté en ).
- Monographie, 1975, p. 115-116 (présentation en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Guyomard (Anne), Les lacs du Chablais "des glaciers à l'Eau, une géologie vivante", Gal Haut-Chablais, 2007, p.8.
- Chablais 1980, p. 237-238.
- Chablais 1980, p. 237.