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La racine kʰar joue un rôle important dans la toponymie européenne. Cette racine qui signifie 'pierre'[1],[2],[3] se retrouve non seulement dans des noms de hauteurs et de cités mais également dans de nombreux noms de rivière.

On la retrouve dans l'arménien kʰar ou l'irlandais carraig 'pierre'. Sa variante kal se retrouve par exemple dans le mot calcul.

Mise en évidence

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De nombreux toponymes relatifs à des hauteurs affichent un radical kar- (cf. liste ci-dessous). Cette racine trouve un écho dans des mots locaux comme car-ròc[4] ou quer de l'est-pyrénéen signifiant 'rocher' en lanquedocien[5] et catalan[6], cher en nord-occitan ou franco-provençal[7], oil Poitou-Charentes, et territoires adjacents : chiron, 'tas de pierre'[8] et tumulus[9]… Le basque har-, harri 'pierre', 'roc' procède de la même racine et explique la racine arr- de même sens. Enfin une variante garr- 'rocher'[10] est également reconnue par les toponymistes et trouve écho dans le gascon du Lavedan garrɵ[11].

L'extension de cette racine, à laquelle on attribue des toponymes comme les Carpates[12], et sa présence en basque en font clairement une racine pré-indoeuropéenne. En euskera, la racine est en effet présente sous forme de substantif mais également dans des composés comme le mot grotte qui se traduit “karbe” (prononcé [kʰarbʰe]) en dialecte basque souletin ; le mot est donc constitué de “kar” (la pierre) et “behe” (en dessous).


Application

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Oronymie

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La racine kʰar et ses variantes expliquent de nombreux noms de hauteurs, comme :

et de villages situés en hauteur :

Noter son redoublement dans Carcarès, Carqueiranne...

Hydronymie

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La racine kʰar explique également de nombreux noms de rivière, par référence à leur fond graveleux :

On lui doit de très nombreux toponymes en :

Variantes

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  • Kal

Dérivés

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Racines distinctes

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Cette racine ne doit pas être confondue avec la racine méditerranéenne karr 'chêne' à l'origine de[16] :

Elle ne doit pas non plus être confondue avec le préfixe breton ker désignant un lieu habité.

Notes et références

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  1. Bruno Comentale, « Géomorphologie et toponymie. Le chiron des domaines granitiques de l’Ouest de la France. », Les Cahiers Nantais,‎ , p. 15 (lire en ligne, consulté le ) :

    « « vieille » racine pré-indoeuropéenne très répandue *kar, qui se réfère à ce qui est rocheux. »

  2. Bruno Comentale, « https://shs.hal.science/halshs-01079471/document », sur shs.hal.science, (consulté le ) : « "il est avéré que la racine pré-indo-européenne *kar est à l’origine de nombre de termes relatifs à la pierre" », p. 15-23.
  3. « Définition de cairn. », sur cnrtl.fr, (consulté le ) : « En 1927, définition de cairn, peut-être à rattacher à la racine i.-e. kar- « dur » ».
  4. Walther von Wartburg, Französisches Etymologisches Wörterbuch, II, 408b.
  5. Louis Alibert, Dictionnaire Occitan-Français, 1977, (ISBN 2-85910-069-5) (BNF 35573481)
  6. Joan Corominas, De toponimia vasca y vasco-románica en los Bajos-Pirineos.
  7. Walther von Wartburg, Französisches Etymologisches Wörterbuch, II, 409a.
  8. « chiron », dans Wiktionnaire, le dictionnaire libre, (lire en ligne)
  9. Georges Germond, « Inventaire des mégalithes de la France. 6 — Deux-Sèvres », Gallia Préhistoire, Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), vol. 1, no 6,‎ , p.35 (lire en ligne, consulté le )
  10. Michel Grosclaude, Dictionnaire toponymique des communes du Béarn, Pau / Serres-Morlaàs, Editions Reclams / Editions Cairn, , 496 p., p. 395
  11. Simin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon moderne, CNRS, 1980, (ISBN 2222016088)
  12. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Toponymie gasconne, Éditions Sud Ouest, coll. « Sud Ouest Université », , 128 p. (ISBN 978-2-87901-093-9).
  13. du moyen haut-allemand hart 'forêt', lié au grec Harkunia > Hercynien, avec la dérive sémantique classique de 'montagne' à 'forêt'.
  14. un toponyme fréquent en Gascogne
  15. Bruno Comentale, « Géomorphologie et toponymie. Le chiron des domaines granitiques de l’Ouest de la France. », sur shs.hal.science, (consulté le ) : « (...) dérivés de la racine *kar, elle est confortée par les évolutions phonétiques régionales : palatalisation de k à tch, puis réduction à ch, avérées dans tout le domaine linguistique gallo-roman – sans distinction entre langues d’oc et d’oïl ».
  16. Joan Corominas, Breve diccionario etimológico de la lengua castellana, Gredos, 1983, (ISBN 8-42491-331-0)