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Hameau

groupe d’habitations en milieu rural

Un hameau, ou un écart, est un groupe d’habitations en milieu rural, généralement trop petit pour être considéré comme un village. L’élément fondateur est très souvent une ferme.

Le hameau d'Oberwil à Waldkirch (Suisse).
Le hameau de La Puce à Craon (France).

Étymologie

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Le terme hameau est issu du pluriel des noms en -el : hamel, hameaux en ancien français diminutif de ham « petit village » dans les dialectes d'oïl septentrionaux. Le h est aspiré.

Ce terme est d'origine germanique ; il est issu du vieux-francique *haim « domaine, foyer » (cf. l'allemand Heim)[1] et / ou de l'anglo-saxon hām « domaine, groupe d'habitations » en Normandie[2] (cf. l'anglais home issu de hām[3], ainsi que les noms de lieux britanniques en -ham), d'où la spécialisation au sens de « hameau » en face de « bourg communal » plus précoce dans cette province. On le trouve dans la toponymie des régions du nord de la France sous les formes -ham, Ham, Le Ham, Hamel, Hamelet, -hem, Hem (Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Lorraine essentiellement).

Particularités régionales

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Certaines municipalités, généralement plus petites qu'un village, peuvent être désignées comme un hameau (en anglais : hamlet, d'origine anglo-normande hamelet). Il y a quelques exceptions, comme Sherwood Park, en Alberta, ayant plus de 50 000 habitants, bien au-delà de ce qui est nécessaire pour devenir une cité, mais qui a tout de même gardé son statut. Fort McMurray était une cité mais a été annexé à Wood Buffalo, faisant d'elle un hameau.

Le mot hameau peut être remplacé par lieu-dit ou petite communauté ou d'autres variantes. Certaines municipalités contenant de nombreux hameaux parfois importants, il n'est pas rare de voir ces derniers appelés villages.

Le XVIIIe siècle voit se multiplier, dans les jardins, la mode des hameaux d'agrément qui, tout en adoptant une apparence rustique, n'étaient en fait que des « fabriques » (éléments d'architecture implantés dans le décor végétal d'un jardin), comme le Hameau de Chantilly à Chantilly, ou le hameau de la Reine à Versailles.

On peut également l'appeler un écart ou un lieu-dit, mais aussi un îlet à La Réunion. Un hameau ressemble à la désignation qu'en est fait ci-après par La Confédération suisse, avec la particularité que chaque propriétaire de parcelle privative située dans le hameau est propriétaire d'une part indivi de patec. On distingue la définition d'un écart de celle d'un hameau par sa possibilité de n'être constitué que d'une seule habitation. C'est une « habitation écartée » par rapport au bourg de la commune, alors que le hameau est une micro-agglomération d'habitations[4],[5].

Dans certaines régions françaises, occitanophones notamment comme le Limousin, le terme hameau est impropre historiquement. On lui préfère initialement le terme de « village », même si la francisation tend à imposer de plus en plus le nom hameau dans les usages. Le village limousin désigne tout peuplement en écart, même de quelques maisons, et s'oppose au bourg, chef-lieu de la commune[6]. En 2005, des historiens résument ainsi ce paradigme limousin : « L'historien étranger au Limousin doit faire sienne la formule de ses collègues : « en Limousin, le "village" des habitants est le "hameau" des administrateurs et le "village" des administrateurs est le "bourg" des habitants[7] ».

Hameaux sur plusieurs communes

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En France, certains hameaux se retrouvent divisés entre plusieurs communes, souvent résultat d'une expansion de ceux-ci. Des complications administratives peuvent alors apparaître : notamment, une gestion inefficace de services municipaux contraints de s'investir auprès de tous les habitants sur la totalité du territoire communal, comprenant ainsi la partie du hameau concernée.

Pour remédier à ces problèmes de cohérence, des limites communales sont réarrangées. En 2019, le hameau du Lamberdais à cheval sur les communes de Mouais (Loire-Atlantique) et de Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine) est entièrement intégré dans cette dernière qui cède plusieurs hectares de terre à la première en retour[8],[9].

On retrouve d'autres exemples :

Indonésie

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En Indonésie, pays multilingue, le hameau porte un nom local reconnu par l'administration et par la loi. Le cas le plus connu à l'étranger est celui du banjar balinais. À Java, on parle de dukuh ou de dusun. Le mot indonésien est kampung (bien que celui-ci puisse parfois désigner le village ou desa). Il n'est pas rare que le hameau soit une unité coutumière. On parle alors de kampung adat ou « village coutumier ».

Dans la région autonome et bilingue italien-français de la Vallée d'Aoste, le hameau (it., "frazione") définit la subdivision d'une commune. Le hameau se différencie de la "localité" (it., "località") et du "lieu-dit" (en it. aussi, "frazione") en raison de ses dimensions, et de sa présence historiquement reconnue comme endroit habité.

Espagne

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En Espagne, tout groupe de moins de dix habitations situé à plus de deux-cent mètres d'un noyau de population (c'est-à-dire un groupement de plus de dix habitations[14]) est considéré comme étant « en disséminé » (es., « en diseminado ») et pris en compte spécifiquement du point de vue statistique[15]. Ces disséminés peuvent avoir ou non une dénomination toponymique.

Dans la communauté autonome de Galice, le hameau (galicien, "aldea") définit la seconde subdivision d'un "concello" (municipalité) après la "parroquia" (paroisse).

Dans la langue russe, il y a plusieurs mots qui signifient « hameau », mais tous sont à peu près égaux. Le mot le plus courant est деревня (derevnia , le mot signifiait "terre arable" dans le passé); les mots село ( selo , du mot russe селиться ( selit'tsa ), signifiant "village") et посёлок (possiolok) sont également assez fréquemment utilisés. Parallèlement à de nombreuses autres cultures, une distinction était souvent que selo a une église alors que derevnia n'en a pas.

Le mot russe autrefois courant хутор (khoutor) désignant le plus petit type d'établissement rural (sans doute le plus proche par nature du hameau français) est maintenant pour la plupart obsolète. L'URSS voulait avoir une certaine forme d'infrastructure de base et d'autorité centrale dans chaque colonie. Évidemment, c'est le contraire d'un hameau - un endroit sans ni l'un ni l'autre car trop petit pour les soutenir de manière significative. Même sans pression de l'État, une fois que l'un des khoutor voisins a obtenu un magasin permanent, une école, un centre communautaire (connu en Russie sous le nom de дом культуры, « maison de la culture »), peut-être un poste médical, de la population est venue, formant alors un village.

Ainsi, la forme dimunitive деревенька (derevenka , minuscule derevnia ) est largement utilisée, bien que non officielle, pour désigner de telles colonies, qui possèdent pour la plupart les commodités d'un village mais la taille d'un hameau.

En Suisse, un hameau est plus petit qu'un village et appartient à une commune sans en être une directement[16]. Ce qui n'est pas le cas de la ville ou du village qui peut ou non être également une commune. Un hameau est donc un ensemble d'habitations qui au contraire du village est trop petit pour pouvoir être divisé en quartiers. Une commune est donc au minimum un village mais peut également en comporter plusieurs ainsi qu'un ou des hameaux.

Hameaux en municipalités indépendantes

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Certains hameaux peuvent être séparés d'une commune comme en Belgique le village de Goutroux a été un ancien hameau du village de Landelies, est devenu une municipalité indépendante en 1896 pendant 80 ans et a été fusionné avec d'autres localités dans la ville de Charleroi en 1977 lors d'une loi de la fusion des communes.

Notes et références

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  1. Site du CNRTL : étymologie de "hameau"
  2. Louis Guinet, Les emprunts gallo-romans au germanique : du Ier à la fin du Ve siècle, éd. Klincksieck, 1982.
  3. Évolution phonétique régulière du vieil anglais à l'anglais : stān > stone, etc.
  4. Définition de la notion de hameau
  5. La constructibilité limitée dans les communes en l’absence de document d’urbanisme : article L. 111-12 du code de l’urbanisme, Cas particulier des terrains situés en zone de montagne
  6. Stéphane Frioux, « Jean TRICARD [dir.], Le village des Limousins : études sur l’habitat et la société rurale du Moyen Âge à nos jours, Limoges, PULIM, 2003, 532 p. », Ruralia, nos 16/17,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Alain Carof, Philippe Grandcoing, Michel Kiener, Paul-Édouard Robin, Pierre Vallin, « Le village du 19e siècle. Entre fragilité statistique et complexité sociale », dans Jean Tricard (dir.), Le village des Limousins : études sur l’habitat et la société rurale du Moyen Âge à nos jours, Limoges, PULIM, , p. 377.
  8. Décret n°2018-824 du 28 septembre 2018 portant modification des limites territoriales de communes, de cantons, d'arrondissements, de départements et de régions en Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique
  9. Le Point.fr, « La Bretagne a rétréci de 2 000 mètres carrés, mais a gagné... 8 habitants ! », sur Le Point, (consulté le )
  10. Canal 32, « Grange l'Evêque, le hameau divisé », sur www.canal32.fr, (consulté le )
  11. Préfet de l'Aube, « Enquête publique - modification territoriale - Hameau de Grange-L'Evêque » [archive], sur aube.gouv.fr, (consulté le )
  12. J.E. Jacquot, « Rattachement hameau Grange l'Evêque (Macey) à St Lyé - Partie B », sur saint-lye.fr, (consulté le )
  13. Elsa Mongheal, « Le hameau traversé par la D 213 appartient aux communes de Toucy, Merry-La-Vallée et Dracy », sur www.lyonne.fr, (consulté le )
  14. « Glosario de Conceptos », sur www.ine.es (consulté le )
  15. « Glosario de Conceptos », sur www.ine.es (consulté le )
  16. J. Hut, De la discussion du Café Online, Éd. de la Banane au peanut butter

Voir aussi

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