Franc belge
Le franc belge (en néerlandais : Belgische frank, en allemand : Belgischer Franken) (code ISO : BEF, symbole : F, f., FB, Fr) est une unité monétaire de la Belgique, en vigueur de 1832 au , date à laquelle il est devenu une subdivision de l'euro. Les billets de banque et les pièces libellés ont continué de circuler pendant une période de transition jusqu'au . Le franc était divisé en 100 centimes.
Franc belge Ancienne unité monétaire | ||||||||
La dernière pièce de 1 franc belge, datant de 1994. | ||||||||
Pays officiellement utilisateurs |
Belgique (1832-2002) | |||||||
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Autres pays utilisateurs |
Luxembourg (1921-2002) | |||||||
Symbole local | F | |||||||
Code ISO 4217 | BEF
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Sous-unité | 100 centimes | |||||||
Taux de change | 1 € = 40,339 9 BEF | |||||||
Monnaies alignées | LUF (1 BEF = 1 LUF) | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Le présent article est divisé en deux, une première partie économique et historique et une seconde partie reprenant la description des pièces et billets (voir Pièces de monnaie en franc belge).
Histoire du franc belge
modifierLors de l'indépendance de la Belgique, en 1830, de nombreuses monnaies étrangères circulaient dans le pays, des francs français, des florins néerlandais, des pièces des anciens Pays-Bas autrichiens ou encore de la monnaie provenant de la Principauté de Liège. Le choix d'une unité monétaire devenait une priorité pour le jeune royaume.
Selon l'article 112 de la Constitution Belge, le Roi a le droit de battre monnaie, en exécution de la loi. Cette loi précise que la monnaie légale repose sur deux principes juridiques. Le premier confie le droit de frapper monnaie au pouvoir exécutif, le second charge le pouvoir législatif de fixer le statut monétaire.
Par la loi monétaire du , la Belgique se dota d'une unité monétaire semblable à celle de la France : « cinq grammes d'argent au titre de neuf dixièmes de fin constituent l'unité monétaire au nom de franc ». Le franc était donc défini en poids d'argent.
Joseph-Pierre Braemt (1796-1864) fut désigné graveur général de l'Hôtel des Monnaies de Bruxelles et c'est lui qui réalisa les premières pièces belges en argent en s'inspirant des pièces françaises à l'effigie de Louis-Philippe. Dès 1832 apparaissent ainsi les premières pièces en francs d'argent avec la tête du roi Léopold Ier, ceinte d'une couronne de chêne, et les premières pièces en centimes de cuivre avec le lion belge et la devise nationale, en français, « l'union fait la force ». Les premiers billets de banque sont émis par des banques privées, mais ils restent marginaux.
La loi monétaire du fixa la parité or-argent. Une nouvelle série de pièces en or et en argent, dessinées par Léopold Wiener est frappée à partir de 1848 avec la tête nue (sans couronne) du roi Léopold Ier.
Le ministre des finances Hubert Frère-Orban (1812-1896), par une loi de , crée la Banque nationale de Belgique. Une première série de billets de banque (de 20 francs à 1 000 francs) est émise en . L'impression est de faible qualité et tous les billets sont signés à la main par le gouverneur de la Banque nationale. Cependant la circulation des billets de banque va s'intensifier progressivement dans tout le pays et particulièrement au sein du milieu des affaires.
La loi monétaire du mit fin à la frappe des monnaies en or, ceci dans le but (sic) de juguler la spéculation. Quelques pièces commémoratives en or furent cependant frappées (100 francs 1853 « mariage du Duc de Brabant », 40 francs 1856 « 25e anniversaire de la Belgique »). Le cours légal des pièces étrangères et des anciennes monnaies fut également supprimé.
La loi monétaire du rétablit à nouveau la parité or-argent : « 1 gramme d'or pour 15,5 grammes d'argent ». Des pièces en or (90 %) furent à nouveau émises tandis que l'Hôtel des Monnaies de Bruxelles frappait les premières pièces en cupronickel (20 centimes).
Malheureusement la spéculation sur l'argent réapparait, avec pour conséquence un réajustement de la valeur des monnaies. C'est pourquoi plusieurs pays d'Europe, la France, la Suisse, l'Italie et la Belgique concluent une convention le en vue de battre leurs monnaies sur un étalon monétaire identique, c'est la naissance de l'Union monétaire latine le . La Grèce y adhéra en 1868. Les pièces en or et en argent de ces pays avaient une seule et même valeur. La pièce de 5 francs conserva son alliage de 90 % tandis que les valeurs divisionnaires en argent furent frappées avec un titre à 83,5 %.
Les premières pièces et les premiers billets avec les mentions en néerlandais sont imprimés en 1886 et 1887.
Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), l'émission de billets par la Banque nationale est suspendue par les Allemands. Des émissions privées sont confiées à la Société Générale et le mark allemand devient un moyen de paiement légal. Des pièces en zinc sont frappées de 1915 à 1918. À la fin de la guerre, l'économie belge est en ruine et l'inflation se développe.
Pour améliorer la convertibilité de la monnaie belge par rapport à celle de la France, Henri Jaspar (1870-1939), ministre des finances, créa une deuxième unité monétaire, le belga, d'après les dessins de Devreese et Everaerts. À ce moment le franc a perdu jusqu'à un septième de sa valeur. C'est ainsi qu'à partir de 1926 apparurent les premiers billets et pièces avec la mention en belga en plus de celle exprimée en francs. 1 belga = 5 francs.
La convention du (Union économique belgo-luxembourgeoise) entre le Royaume de Belgique et le Grand-duché de Luxembourg a défini une association monétaire entre les deux pays, officialisant une situation de fait depuis le traité d'union économique de 1921 : une parité de un pour un entre les deux monnaies et une libre circulation du franc belge au Luxembourg, le franc luxembourgeois devenant une monnaie d'appoint[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1940-1945), l'occupant allemand impose à nouveau l'utilisation du mark allemand parallèlement à la monnaie belge. Il suspend le privilège d'émission de billets de la Banque nationale au profit d'une nouvelle Banque d'émission à Bruxelles tandis que les pièces de monnaie en zinc réapparaissent à partir de 1941 (type Rau, type Jespers).
Lors de la « libération » de la Belgique, en 1944, les Alliés avaient imprimé des billets et frappé des pièces en acier galvanisé (2 francs) type « libération ». Le gouvernement belge en exil avait, quant à lui, pris les dispositions nécessaires pour éviter l'inflation telle que celle connue en 1918 (loi Gutt[2]). Pendant la régence du prince Charles, la moindre référence à la maison royale disparaît des pièces de monnaie : les pièces en cupronickel avec le buste de Cérès commencent à circuler.
Dans la période qui suit la guerre, la Belgique adhère au nouvel ordre monétaire international. À partir de 1972, le franc belge évoluera dans le serpent monétaire européen, puis en 1979 dans le système monétaire européen. Après quelques difficultés rencontrées lors des crises pétrolières et la dévaluation de 1982, le franc belge se redresse et est lié, en tant que monnaie forte, au mark allemand en 1990. En 1991, le sommet de Maastricht fixe les conditions d'accès à l'union monétaire européenne.
Le franc belge devient une subdivision de la nouvelle monnaie européenne, l'euro, dès le , à raison de 1 EUR = 40,339 9 BEF. Les billets et les pièces en francs belges devaient perdre leur cours légal le [3] mais vu l'engouement de la population pour l'euro, le gouvernement décida d'avancer cette date au 1er mars. À partir de cette date, l'euro devient la seule monnaie acceptée en Belgique.
Les pièces de monnaie belges
modifierLes billets de banque belges
modifierDernière série
modifierLes billets belges étaient à la pointe du progrès pour lutter contre la contrefaçon (le relief de certaines zones, le fil de sécurité, le filigrane, l'image cachée…) et ont largement inspiré la conception technique des billets en euro[réf. nécessaire]. De plus, sur chaque billet figurait un code en relief qui permettait d'identifier sa valeur au toucher. Depuis le , les billets sont échangeables contre des euros auprès de la Banque nationale de Belgique comme c'est d'ailleurs le cas pour les billets émis par la Banque nationale après 1944 ainsi que pour quelques billets libellés en Franc-Belga de plus de 100 francs. La possibilité d'échanger les billets est illimitée dans le temps.
Image du recto | Image du verso | Dénomination | Couleur dominante | Dimensions | Recto | Verso |
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100 francs | Rouge | 139 × 76 mm | 100 - HONDERD FRANK - James Ensor - masques de théâtre - NATIONALE BANK VAN BELGIE | 100 - CENT FRANCS - HUNDERT FRANKEN - Les Bains à Ostende - BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE - BELGISCHE NATIONALBANK | ||
200 francs | Jaune | 144 × 76 mm | 200 - DEUX CENTS FRANCS - Adolphe Sax - Saxophone et notes de musiques - BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE | 200 - TWEEHONDERD FRANK - ZWEIHUNDERT FRANKEN - Musiciens jouant du saxophone - NATIONALE BANK VAN BELGIE - BELGISCHE NATIONALBANK | ||
500 francs | Bleu | 149 × 76 mm | 500 - CINQ CENTS FRANCS - René Magritte - Arbres et feuilles - BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE | 500 - VIJFHONDERD FRANK - FÜNFHUNDERT FRANKEN - Le Fils de l'ombre de Magritte - NATIONALE BANK VAN BELGIE - BELGISCHE NATIONALBANK | ||
1 000 francs | Marron | 154 × 76 mm | 1000 - DUIZEND FRANK - Constant Permeke - NATIONALE BANK VAN BELGIE | 1000 - MILLE FRANCS - TAUSEND FRANKEN - BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE - BELGISCHE NATIONALBANK | ||
2 000 francs | Violet | 159 × 76 mm | 2000 - TWEEDUIZEND FRANK - Victor Horta - NATIONALE BANK VAN BELGIE | 2000 - DEUX MILLE FRANCS - ZWEITAUSEND FRANKEN - Éléments architectiques de la Maison Horta - BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE - BELGISCHE NATIONALBANK | ||
10 000 francs | Gris | 169 × 76 mm | 10000 - DIX MILLE FRANCS - Albert II et Paola de Belgique - Carte de Belgique et hémicycle - BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE | 10000 - TIENDUIZEND FRANK - ZEHNTAUSEND FRANKEN - NATIONALE BANK VAN BELGIE - BELGISCHE NATIONALBANK |
Anciennes séries de billets
modifier- La série de billets en Belga
- Le billet de 50 BEF - 10 belga
- Le billet de 100 BEF - 20 belga
- Le billet de 500 BEF - 100 belga
- Le billet de 1 000 BEF - 200 belga
- La série de billets - type Dynastie
- Le billet de 100 BEF le roi Léopold Ier
- Le billet de 500 BEF le roi Léopold II
- Le billet de 1 000 BEF le roi Albert Ier
- La série de billets - type Centenaire
- Le billet de 100 BEF le roi Léopold Ier
- Le billet de 500 BEF le roi Léopold II
- Le billet de 1 000 BEF le roi Albert Ier
- La série de billets
- Le billet de 100 BEF l'artiste liégeois Lambert Lombard
- Le billet de 500 BEF le peintre Bernard van Orley
- Le billet de 1 000 BEF le géographe Gerardus Mercator
- Le billet de 5 000 BEF le médecin André Vésale
- La série de billets
- Les billets de trésorerie (ci-contre à droite)
- Billets émis par la Banque nationale de Belgique
- Le billet de 100 BEF l'architecte Henri Beyaert (ci-contre à droite)
- Le billet de 500 BEF le peintre Constantin Meunier
- Le billet de 1 000 BEF le compositeur André Grétry
- Le billet de 5 000 BEF le poète Guido Gezelle
- Le billet de 10 000 BEF le roi Baudouin Ier et Fabiola
Notes et références
modifier- Voir la Convention relative aux questions financières et monétaires. Signée à Bruxelles, le 23 mai 1935, article C : « Nonobstant toute convention contraire, les billets de la Banque nationale de Belgique seront reçus dans le Grand-Duché de Luxembourg comme monnaie légale par les caisses publiques et les particuliers. […] », Lire en ligne[PDF]
- Voir la loi GUTT : les titres créés après le 6 octobre 1944 , Lire en ligne[html]
- V. Art. 106 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne