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Femmes surréalistes

La contribution des femmes au surréalisme dès le début du mouvement, dans les années 1920, est longtemps restée dans l'oubli.

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Depuis les années 1970 et l'émergence des études de genre, les œuvres de ces artistes font pour la première fois l'objet de recherches académiques, d'ouvrages critiques et de rétrospectives à l'échelle internationale.

Contexte

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Les artistes masculins surréalistes cherchent une autre représentation de la femme. Ils construisent un féminin fantasmé et érotisé. Max Ernst publie La femme 100/sans tête(s). La revue La Révolution surréaliste publie des montages à partir de photographies de femmes hystériques datant de 1878. Hans Bellmer crée la série La Poupée, représentant une femme fantasmée[1].

À la différence des hommes, les artistes femmes cherchent une autre représentation d'elles-mêmes. Les autoportraits sont rares chez les hommes surréalistes, fréquents chez les femmes. Eileen Agar, Bona, Claude Cahun, Leonora Carrington, Leonor Fini, Valentine Hugo, Luchita Hurtado, Frida Kahlo, Jacqueline Lamba, Lee Miller, Alice Rahon, Remedios Varo se sont photographiées, représentées, construites des personnages ou peintes. De même dans la littérature, on retrouve des textes et récits autobiographiques : Frida Kahlo, Remedios Varo, Claude Cahun, Unica Zürn, Nelly Kaplan, Bona, Meret Oppenheim, Mary Low, Nora Mitrani.

Les œuvres des femmes surréalistes, en tant que corpus ont commencé à être étudiées à partir des années 1980. La revue Obliques est le premier ouvrage qui recense en 1977 la production littéraire et plastique des femmes surréalistes. Les écrits de Mary Low sont publiés en 1979, trente ans après leur disparition pendant la guerre. Les poèmes de Kay Sage écrits en 1955, sont publiés en 1996. Le Journal de Frida Kahlo est publié en 1995, quarante ans après sa mort[1].

Les œuvres d'Unica Zürn font l'objet d'une exposition en 1998 en Allemagne. Celles de Leonora Carrington sont exposées en avril 1999 à New York, celles de Gisèle Prassinos, en 1997.

En 1997, le colloque La femme s'entête : la part du féminin dans le surréalisme à Cerisy-la-Salle rassemble vingt-cinq universitaires qui échangent sur la production littéraire et artistique des artistes femmes liées au surréalisme[1].

Peintres

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  • Eileen Forrester Agar (Buenos Aires, 1899–1991). Peintre et créatrice d'objet à fonctionnement symbolique. Elle rejoint le London Group des surréalistes britanniques en 1936. C'est dans ses collages et scénarios d'objets que s'incarne le plus un esprit surréaliste[1],[2].
  • Rachel Baes (Ixelles, Belgique, 1912 - Bruges, 1983). Peintre belge. Fille du peintre Émile Baes. En 1945, elle rencontre, à Paris, Paul Eluard qui préface sa première exposition. Elle fréquente les surréalistes et, bénéficiant du soutien d'André Breton, présente deux autres expositions en 1953 et 1956. En 1947, René Magritte emprunte ses traits pour sa série de Schéhérazade peinte en 1947[3]. Le catalogue de sa dernière exposition, en 1976, est préfacé par Louis Scutenaire[4].
  • Baya (Bordj-el-Kifran près d'Alger, 1931 - Blida, 1998). Peintre algérienne. D'une famille très modeste, analphabète, employée comme domestique, elle a seize ans quand la galerie Maeght organise sa première exposition en 1947[5]. Ses œuvres se trouvent tant en France (Paris et Marseille), qu’à Cuba, au Japon et à Alger[6].
  • Bona née Bona Tibertelli de Pisis (Rome, 1926 - Paris, 2000). Peintre, écrivain et poète française. Nièce du peintre Filippo De Pisis. Rencontre André Pieyre de Mandiargues en 1947, à Paris, et les surréalistes. Au cours d'un voyage au Mexique, elle expérimente les collages de tissus[7].
  • Emmy Bridgwater (en) (Birmingham, 1906–1999). Peintre et poète anglaise. Après avoir étudié les beaux-arts, elle rejoint le groupe de E. L. T. Mesens en 1940. En 1947, elle présente quelques tableaux à l'exposition internationale du surréalisme à la Galerie Maeght à Paris. Michel Remy : « Elle est la grande exploratrice de la lave et des éruptions de marées lunaires[9]. »
  • Leonora Carrington (Clayton Green, Angleterre, 1917 - Mexico, 2o11). Peintre et écrivaine anglaise. Elle étudie le dessin et la peinture à l’académie Amédée Ozenfant à Londres. En 1937, elle rencontre Max Ernst. En 1938, elle présente quelques toiles à l’exposition surréaliste à Amsterdam et publie son premier récit La Maison de la peur, préfacé par Max Ernst. En 1940, Breton publie dans son Anthologie de l’humour noir, La Débutante. Quand Max Ernst est interné au camp des Milles, à côté d’Aix-en-Provence, elle cherche, en vain, le moyen de le faire libérer. Ce qui entraîne une forte dépression qu’elle raconte dans Down below. Elle quitte New-York, en 1942, pour le Mexique où elle réalise la fresque Le Monde magique des Mayas pour le musée national d’anthropologie de Mexico (1963)[10]. En 1986, elle renie le surréalisme et considère qu'il fut « une foutaise pour les femmes »[11].
  • Ithell Colquhoun (Sylhet, Inde, 1906 - Lamorna, Angleterre, 1988). Peintre et poétesse anglaise. En 1939, elle rejoint le groupe surréaliste londonien et participe à l'exposition Living art in England. Elle collabore à la revue London bulletin (poèmes et tableaux). Son goût pour l'occultisme l'écarte du groupe[12].
  • Aloïse Corbaz (Lausanne, 1886 - Gimel, Suisse, 1964). Peintre suisse. Ayant aperçu le Kaiser Guillaume II au cours d'une parade militaire, elle en tombe amoureuse au point que sa famille la fait interner en 1918. Elle y restera enfermée jusqu'à sa mort. À l'âge de 55 ans, elle commence à dessiner avec des crayons aux couleurs vives et sans nuance des dessins dont les thèmes principaux sont les grandes amoureuses de l'histoire telles Cléopâtre ou Joséphine de Beauharnais. En 1950, elle réalise un dessin sur une feuille de 14 mètres : Le Cloisonné de théâtre[13].
  • Leonor Fini (Buenos-Aires, 1907 - Paris, 1996). Peintre et écrivain italienne[15]. Elle rencontre les surréalistes parisiens en 1933 et se lie d'amitié avec Victor Brauner, Paul Eluard et Max Ernst. Refusant d'intégrer le groupe, n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni pour les manifestes, c'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique dans lequel dominent les personnages féminins[16].
  • Aline Gagnaire (Paris, 1911 - Paris, 1997). Peintre française. En 1938, elle adhère au groupe des «Réverbères» puis, à partir de 1941, elle illustre des publications du groupe clandestin La Main à plume. Sa première exposition personnelle a lieu à Paris en 1946. A partir de 1956, elle délaisse la peinture «pure» pour introduire dans ses œuvres divers matériaux comme des chiffons froissés (La Mère Ubu, 1959) ou du plâtre mélangé à de la résine et de l’étoupe (Ancrer l’espace, 1973). Une rétrospective de ses travaux a été présentée à Verviers (Belgique) en 1964[17].
  • Giovanna née Anna Voggi (Reggio d'Émilie, Italie, 1934). Peintre, écrivaine et créatrice de performances. Elle rencontre le groupe surréaliste en 1965. À l'invitation de Breton, elle conçoit et réalise La Carte absolue. En 1967, elle participe à l'exposition internationale du surréalisme à São Polo et à celle intitulée La Fureur poétique à Paris. Sa dernière performance connue s'est déroulée, en 1997, à Cerisy-la-Salle, à l'occasion du colloque La Part féminine dans le surréalisme[18].
  • Jane Graverol (Ixelles, 1908 – Fontainebleau, 1984). Peintre belge d’origine française. Elle rencontre René Magritte en 1949. À l’occasion de sa première exposition personnelle à Paris, Galerie du Ranelagh, en 1967, elle rencontre Gaston Ferdière (le médecin qui a suivi Antonin Artaud pendant son internement à Rodez) et s’installe avec lui à Paris[19].
  • Valentine Hugo née Gross (Boulogne-sur-Mer, 1887 - Paris, 1968). Peintre française. Elle rencontre et noue des liens d'amitiés avec René Crevel et Paul Eluard en 1928, puis elle a une brève relation sentimentale avec André Breton (en 1931 et 1932). Elle participe à différentes expositions surréalistes à Paris et à New York. Elle quitte le surréalisme en 1936[20].
  • Frida Kahlo (Coyoacan, Mexique, 1907 - 1954). Peintre mexicaine. Épouse du peintre Diego Rivera. Venue à Paris en 1937, à l'occasion d'une exposition sur le Mexique, les surréalistes découvrent ses œuvres. Même s'ils semblent plutôt indifférents, pour André Breton la grande valeur de l'œuvre de Kahlo est qu'elle « donne » sur la destinée intérieure[21].
  • Rita Kernn-Larsen (1904-1998), peintre danoise. A exposé deux œuvres au Salon de 1937.
  • Jacqueline Lamba (Saint-Mandé, 1910 - Rochecorbon, 1993). Peintre française. Deuxième épouse d'André Breton qui fut, pour lui, «la toute-puissante ordonnatrice» de La Nuit du tournesol, poème prémonitoire écrit en 1923 anticipant leur rencontre en 1934. À l'ombre de Breton, elle contribue à de nombreuses manifestations surréalistes à Paris, Londres, Prague, Ténérife, New York. Elle se détourne du surréalisme en 1948 après avoir détruit la plupart de ses œuvres[22].
  • Mimi Parent (Mont-Royal, Québec, 1924 - Villars-sur-Ollon, Suisse, 2005). Peintre et plasticienne canadienne. Après une formation académique aux Beaux-Arts de Montréal d'où elle est renvoyée pour cause d'indiscipline, Mimi Parent et son époux Jean Benoît s'installe à Paris en 1948. Elle rencontre André Breton en 1954 et participe activement au groupe surréaliste jusqu'à sa dissolution en 1969. Mimi Parent ne cesse « de donner du volume » à sa peinture en y collant des matériaux, y incluant des objets (La Cravate en cheveux) et réalise de nombreuses boîtes surréalistes[23].
  • Kay Sage née Katherine Linn Sage (Albany, New York, 1898 - Woodbury, Connecticut, 1963). Peintre et poète américaine. Après des études d'arts à Rome et dix années d'une vie mondaine, Kay Sage quitte l'Italie pour s'installer à Paris (1934). Elle y rencontre les surréalistes et participe à l'Exposition internationale du surréalisme à la Galerie des Beaux-Arts (). Ses tableaux sont remarqués par André Breton qui admire sa « vision dépouillée et tendre » (Genèse et perspectives artistiques du surréalisme) et Yves Tanguy. Avec ce dernier commence une liaison durable. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Kay Sage retourne aux États-Unis et entreprend des démarches afin d'obtenir des visas pour nombre d'artistes restés en France. Réformé, Tanguy la rejoint et ils s'installent à Woodbury (1940). Elle se suicide huit ans après la mort d'Yves Tanguy[24].
  • Stella Snead (Londres 1910 - 2006). Peintre et photographe anglaise. À New York, en 1941, elle fréquente le groupe surréaliste reconstitué autour de Breton et Duchamp. Elle voyage dans le Sud-Ouest des États-Unis notamment dans l'État du Nouveau-Mexique dont les paysages l'inspirent. Après une grave dépression, en 1950, elle délaisse la peinture pour la photographie et le photo-collage. Longtemps ignorée en France, sa première exposition parisienne est organisée en [25].
  • Dorothea Tanning (1910–2012). Peintre, sculptrice, graveur, auteure et poète. Très tôt, elle réalise des oœuvres influencées par le surréalisme. Elle devient membre du groupe surréaliste de New York dans les années 1940 avant d'épouser Max Ernst[réf. nécessaire]
  • Toyen née Marie Čermínová (Prague, 1902 – Paris, 1980). Peintre tchécoslovaque. Ccofondatrice du groupe surréaliste de Prague en 1934. Exilée en France en 1947, elle participe aux manifestations organisées par Breton[26].
  • Remedios Varo née Remedios Varo Uranga (Anglès, Espagne, 1908 - Mexico, 1963). Peintre espagnole. En 1936, elle rencontre Benjamin Péret à Barcelone. Ils se marient et s'installent à Paris. Elle participe aux activités du groupe surréalistes et présente quelques tableaux à l'Exposition internationale du surréalisme de 1938. Avec Péret, elle quitte la France, en 1941, pour le Mexique. Elle reprend la peinture en 1953[27].
  • Unica Zürn (Berlin, 1916 - Paris, 1970). Peintre, dessinatrice et écrivaine allemande. En 1953, elle rencontre Hans Bellmer à Berlin et le suit à Paris. Bellmer la présente au groupe surréaliste. Elle participe à l'Exposition internationale du surréalisme de 1959. De fréquentes crises de schizophrénie l'obligent à séjourner à plusieurs reprises en clinique, cependant elle poursuit son œuvre picturale et littéraire. Elle met fin à ses jours en se jetant d'une fenêtre de l'appartement de Bellmer[28].

Sculptrices

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  • Maria Martins (Campanha, Brésil, 1894 - Rio de Janeiro, 1973). Artiste brésilienne. Elle découvre la sculpture en Belgique en 1936 et, en 1942, les surréalistes en exil à New York. Elle est modèle pour Marcel Duchamp pour le corps féminin de l'œuvre Étant données.... En 1959, elle participe à l'exposition Eros[30].
  • Meret Oppenheim (Berlin, 1913 - Bâle, 1985). Peintre, plasticienne et écrivaine suisse. Elle entre dans le groupe surréaliste en 1932. Sa renommée commence en 1936 avec la présentation de son Déjeuner en fourrure[31].

Photographes

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  • Denise Bellon (Paris, 1902 - 1999). Photographe française. Proche des surréalistes dès les années 1920, elle a photographié plusieurs expositions et réalisé des portraits du groupe à la demande d'André Breton[32].
  • Claude Cahun née Lucy Schwob (Nantes, 1894 - Saint-Hélier, Jersey, 1954). Écrivaine et photographe française. Nièce de l'écrivain Marcel Schwob, elle prend le pseudonyme de Claude Cahun en 1917[33]. C'est en adhérant à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR)[34] que Claude Cahun rencontre Breton et René Crevel et fréquente le groupe surréaliste parisien (1932). Elle participe à l'Exposition des objets surréalistes à Paris ainsi qu'à l'Exposition surréaliste internationale de Londres (1936). En 1953, elle tente de renouer des liens avec les surréalistes parisiens[réf. nécessaire].
  • Nusch Eluard (1906–1946) Photographe, artiste et modèle française d'origine alsacienne, deuxième épouse du poète Paul Eluard.
  • Ida Kar (1908–1974). Photographe russe ayant vécu et travaillé à Paris, au Caire et à Londres.
  • Dora Maar née Henriette Theodora Markovitch (Paris, 1907 - Ménerbes, 1997). Photographe, peintre et poétesse[35] française. Elle rencontre les surréalistes parisiens en 1934, mais fréquente autant les « exclus » Max Morise et Jacques Prévert puis Georges Bataille. Paul Eluard la présente à Pablo Picasso, elle devient son amante et sa muse. Elle est le modèle de la série des Femmes qui pleurent. En 1937, elle photographie les étapes successives de la création de Guernica. Son œuvre surréaliste est essentiellement photographique, notamment le Portrait d'Ubu (1936). À partir de 1944, Dora Maar se retire à Ménerbes (Vaucluse) dans une solitude mystique[36].
  • Emila Medková (en) née Emila Tláskalová, (Ústí nad Orlicí, 1928 – Prague, 1985). Photographe tchèque. Elle fréquente le surréalisme après sa rencontre avec l’historien de l’art et figure centrale du surréalisme tchèque Karel Teige en 1951. Elle réalise des images documentaires sur l'environnement urbain[37].
  • Lee Miller (1907–1977). Photographe, reporter et modèle américaine.

Les cinéastes

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  • Maya Deren (Kiev, 1917 - New York 1961). Cinéaste américaine. En 1922, sa famille s’installe aux États-Unis et à 22 ans, elle tourne son premier film Meshes of the afternoon. Pendant la Seconde guerre mondiale, elle rencontre André Breton, en exil à New-York et Marcel Duchamp fait une apparition dans The Witch’s craddle (1943). L’année suivante, elle réalise son chef-d’œuvre At land dont le montage-collage s’apparente à Un chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dalí. En 1947, elle filme des rituels vaudou en Haïti et revendique son œuvre comme plus expérimentale que surréaliste[38].
  • Germaine Dulac (1882–1942) réalisatrice française ayant réalisé La Coquille et le Clergyman en 1928.
  • Nelly Kaplan (née en 1931) française née en Argentine.

Les créatrices de mode

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  • Gala Dalí née Helena Dimitrievna Deluvina Diakonova (Kazan, Russie, 1894 – Figueras, Espagne, 1982). Muse et épouse de Paul Eluard, maîtresse de Max Ernst puis épouse et unique modèle féminin de Salvador Dalí qui fera d'elle un mythe vivant et une icône moderne, doublé d'un efficace agent artistique[39].
  • Suzanne Muzard (Aubervilliers, 1900 - Fitz-James, Oise, 1992). Alors qu'elle est fiancée à l'écrivain Emmanuel Berl, Suzanne Muzard et André Breton ont un coup de foudre réciproque dès leur première rencontre (). Il s'ensuit une grande passion amoureuse mais orageuse, jusqu'en 1931, Suzanne ne se résignant pas à quitter Berl. Pour cette femme qui « s'est substituée aux formes qui [lui] étaient les plus familières » et devant qui doit « prendre fin [une] succession d'énigmes[40] », Breton ajoute une troisième partie à son récit Nadja[41].

Les écrivaines

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  • Aase Berg (en) (née en 1967) est une poétesse et critique suédoise, et figure parmi les membres fondateurs du Groupe surréaliste de Stockholm créé en 1986.
  • Suzanne Allen (Chaillac, Indre, 1920 - Paris, 2001). Poète et romancière. Elle participe au mouvement des surréalistes révolutionnaires à partir de 1946[43]
  • Elisa Breton née Elisa Bindhoff (Vina del Mar, Chili, 1906 - Le Kremlin-Bicêtre, 2000). Plasticienne et écrivain chilienne. Elle rencontre Breton à New York en . Ils se marient l'année suivante. Pour elle, Breton écrit Arcane 17. Elle a réalisé quelques boîtes surréalistes remarquables[44].
  • Suzanne Césaire, (Trois-Islets, Martinique, 1915 - La Verrière, Yvelines, 1966). Écrivaine française. Ses articles dans la revue Tropiques qu'elle a créée et dirigée avec Aimé Césaire ont contribué à faire connaître le surréalisme en Martinique[45].
  • Lise Deharme née Lise Hirtz (Paris, 1898 - Neuilly-sur-Seine, 1980). Romancière et poétesse française. Elle rencontre Louis Aragon et André Breton au Bureau des recherches surréalistes en 1924. Elle y laisse un gant et attise une passion amoureuse de la part de Breton. Ce dernier en raconte l'épisode dans Nadja : elle apparait sous le nom de Lise Meyer, « la femme aux gants bleu ciel »[46]. En 1933, elle dirige la revue surréaliste Le Phare de Neuilly[47].
  • Marcelle Ferry (Granville, 1904 - Suresnes, 1985). Écrivaine et poétesse française. Elle fréquente les surréalistes parisiens au début des années 1930. Elle a une liaison avec Georges Hugnet puis André Breton qui lui dédie un collage floral de la plaquette Violette Nozière. Ses premiers poèmes L'Île d'un jour sont publiés en 1938 aux Éditions Surréalistes[48].
  • Ruth Henry (Pfalz, Allemagne, 1925 - Paris, 2007). Écrivaine, journaliste et traductrice allemande. Installée à Paris en 1955, elle y rencontre Breton, Marcel Duchamp, Max Ernst, Meret Oppenheim et Man Ray. En 1965, paraît en Allemagne la première anthologie de textes surréalistes traduits par ses soins. Elle traduit également les deux Manifestes de Breton qui paraissent en 1969. Devenue une proche amie d'Unica Zürn, elle entreprend la traduction française de L'Homme-Jasmin (1970) et Sombre printemps (1971)[49]. Son autobiographie paraît en 2010 sous le titre Manchmal sind es nur Bilder : ein Pariser Leben.
  • Marianne van Hirtum (Saint-Servais, 1925 - Paris, 1988). Poétesse, écrivaine, peintre et sculpteur belge. Elle rencontre Breton en 1959 et participe aux diverses manifestations du groupe surréaliste parisien notamment l'exposition internationale du surréalisme à la galerie Daniel Cordier[50].
  • Annie Le Brun (Rennes, 1942). Écrivain, poète et critique française. Elle rencontre André Breton en 1963 et participe au mouvement surréaliste jusqu'en 1969. Son premier recueil de poèmes Sur le champ, illustré par la peintre Toyen, paraît en 1967. Occupée par ses têtes d'orage[51] que sont Aimé Césaire, Alfred Jarry, Raymond Roussel et Sade, Annie Le Brun n'a jamais délaissé le surréalisme, lui consacrant même deux ouvrages Qui vive. Considérations actuelles sur l'inactualité du surréalisme et Surréalisme et subversion poétique en 1991[52].
  • Sheila Legge née Sheila Chetwynd Inglis (Penzance, 1911 - Banyuls-sur-Mer, 1949). Poétesse et créatrice d'objets. En 1936, dans le cadre de l'exposition internationale du surréalisme à Londres, elle y expose des objets. Le jour de l'inauguration, elle apparaît à Trafalgar Square vêtue d'une longue robe de satin, le visage couvert de roses, tenant dans une main, une jambe artificielle, dans l'autre une côte de porc, et entourée d'une nuée de pigeons. Des journaux populaires la baptisent aussitôt « fantôme surréaliste »[53].
  • Mary Low (Londres, 1912 - Miami, 2007). Poétesse, écrivaine anglo-australienne et militante révolutionnaire. En 1933, elle rencontre à Paris les surréalistes Óscar Domínguez et Benjamin Péret ainsi que le poète cubain militant trotskiste Juan Brea avec qui elle se marie. De 1934 à 1936, ils rencontrent et se lient d'amitié avec Victor Brauner à Bucarest, E. L. T. Mesens à Bruxelles et Toyen à Prague. En 1936, ils participent à la guerre d'Espagne en s'engageant dans le groupe dissident POUM. En 1938, parait aux Éditions surréalistes, le recueil de poèmes écrits en commun La Saison des flûtes. Après la mort de son « compagnon en muscade aux caresses inquiétantes » survenue en 1941, Mary Low se détourne du surréalisme[54].
  • Joyce Mansour (Bowdon, Angleterre, 1928 - Paris, 1986). Écrivaine et poétesse égyptienne. Son premier recueil de poèmes écrits en français Cris est publié par les éditions Seghers. Il est aussitôt remarqué par la revue surréaliste Médium. Elle rencontre André Breton avec qui elle lie une profonde et durable amitié et participe au groupe surréaliste[55].
  • Nora Mitrani (Sofia, 1921 - Paris, 1961). Écrivaine et sociologue bulgare. Elle intègre le groupe surréaliste de Paris en 1947 et participe régulièrement aux diverses revues NÉON, Le Surréalisme même, Bief... Compagne d'Hans Bellmer puis de Julien Gracq qui lui écrit une préface pour une anthologie de ses textes écrits entre 1940 et 1960 (1988)[56].
  • Olga Orozco (1920–1999), poétesse argentine de la 'Tercera Vanguardia génération.
  • Valentine Penrose née Boué (Mont-de-Marsan, 1898 - Chiddingly, Angleterre, 1978). Poétesse, romancière et plasticienne française. Mariée avec Roland Penrose, elle fréquente les surréalistes parisiens à partir de 1925. Ses premiers poèmes sont publiés par Les Cahiers du Sud en 1926. Pratiquant l'écriture automatique pour ses poèmes, Valentine Penrose créé aussi des collages influencés par ceux de Max Ernst. Après un séjour en Inde, en 1936, avec Alice Rahon, elle se réfugie en Angleterre en 1939 et rejoint les surréalistes londoniens. En 1962, paraît le récit historique Élisabeth Báthory, la Comtesse sanglante qui rencontre un succès public et impressionne les surréalistes « en prouvant que l'érudition et la densité poétique ne sont nullement contradictoires[58]. »
  • Gisèle Prassinos (Constantinople, 1920 - Paris, 2015), Poétesse, romancière, novelliste et artiste plasticienne. Elle pratique l'écriture automatique à l'âge de quatorze ans, avec succès. Elle incarne la « femme-enfant » pour le groupe des surréalistes qu'elle quitte en 1935[59].
  • Alice Rahon née Alice Philippot (Chenecey-Buillon, Doubs, 1904 - Mexico, 1987). Poétesse et peintre française. À Paris, en 1931, elle rencontre les surréalistes et Wolfgang Paalen qu'elle épouse en 1934. Son premier recueil de poèmes À même la terre paraît aux Éditions Surréalistes en 1936. Après avoir émigré au Mexique avec Paalen, elle abandonne l'écriture pour la peinture et participe à l'organisation de la première exposition surréaliste à Mexico (1940). En 1942, toujours avec Paalen, elle fonde la revue Dyn. En 1967, elle rend hommage à André Breton avec le tableau Homme traversé par une rivière[60].
  • Penelope Rosemont (en) (née en 1942). Écrivain et peintre américaine. Avec son mari Franklin, elle fonde le premier groupe surréaliste américain et participe à toutes ses activités. En 1970, elle publie un recueil de poèmes Athanor, représentatif du groupe de Chicago[61].
  • Ginka Steinwachs (en) (née en 1942), écrivaine et intellectuelle allemande. Sa thèse de doctorat sur André Breton a été publié sous le titre Mythologie des Surrealismus.

Bibliographie

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  • [Agret et Païni 2023] (fr + en) Alix Agret (dir.) et Dominique Païni (dir.), Surréalisme au féminin ? (catalogue de l'exposition présentée du 31 mars au 10 septembre 2023 au Musée de Montmartre-Jardins Renoir), Paris/impr. en Belgique, In fine/Musée de Montmartre, , 175 p. (ISBN 978-2-38203-116-2)
  • [Biro et Passeron 1982] Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Paris/Fribourg, Office du livre/Presses universitaires de France, , 464 p. (ISBN 2-13-037280-5)
  • [Borderie 1977] Roger Borderie (dir.), La femme surréaliste, coll. « Obliques » (no 14-15), , 352 p. (SUDOC 006381820)
  • [Chadwick 1998] (en) Whitney Chadwick (dir.), Mirror images : women, surrealism, and self-representation (exposition itinérante, Cambridge, Mass., MIT List Visual Arts Center, du 9 avril au 28 juin 1998 ; Miami, Miami Art Museum, du 18 septembre au 29 novembre 1998 ; San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art, du 8 janvier au 20 avril 1999), Cambridge (Mass.)/London, MIT Press, , 193 p. (ISBN 0-262-53157-7, lire en ligne)
  • [Colvile et Conley 1998] Georginia Colvile et Katherine Conley, La femme s'entête : la part du féminin dans le surréalisme (Colloque de Cerisy-la-Salle, août 1997), Paris, Lachenal et Ritter, , 401 p. (ISBN 2-904388-49-4)« La part du féminin dans le surréalisme (1997) », sur www.ccic-cerisy.asso.fr (consulté le )

Notes et références

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  31. Pierre 1983, p. 321 et Colvile, p. 218.
  32. Durozoi, p. 341 et Eric Le Roy, Denise Bellon, éditions de la Martinière, Paris, 2004, page ???
  33. Agret & Païni, p. 119.
  34. Association conçue par André Breton et André Thirion mais effectivement constitué sous l'égide du Parti communiste français.
  35. Les poèmes écrits sur un carnet conservé au Centre historique des Archives nationales, sont à ce jour, inédits.
  36. Colvile, p. 179 et Biro & Passeron, p. 252.
  37. Biro & Passeron, p. 275.
  38. L’Œil no 765, juin 2023, p. 24.
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  40. Nadja, in André Breton, Œuvres complètes tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, Paris, 1988-2008, (ISBN 2-07-011138-5), p. 751.
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  42. [1], Philadelphia Museum of Art, The Art and Fashion of Elsa Schiaparelli, (2003)
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  50. Bédouin, p. 282, Biro & Passeron, p. 208 et Colvile, p. 122.
  51. Selon l'expression de Breton dans l' Anthologie de l'humour noir.
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  63. (en) Franklin Rosemont et Robin D.G. Kelley, Black, Brown, & Beige : Surrealist Writings from Africa and the Diaspora, Austin, University of Texas Press, , 395 p. (ISBN 978-0-292-71997-2, lire en ligne), p. 141

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